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INFOLETTRE n°235 – Juin 2024

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Le consensus sinon rien

Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,

Comme un grand nombre de compatriotes à l’étranger ce dimanche, je me suis rendu à Ashford (Kent), dans un des 599 bureaux de vote ouverts sur 352 sites dans le monde pour ce 2e tour des législatives anticipées.

Je remercie les élus des Français de l’étranger, les volontaires et les personnels des postes diplomatiques, présents toute la journée dans les bureaux de vote pour permettre le bon déroulement du scrutin.

Certains d’entre-eux auront sacrifié trois dimanche pour permettre l’expression démocratique, entre le 9 juin et le 7 juillet.

D’après le ministère des Affaires étrangères, 5,1 fois plus de procurations ont été comptabilisées par rapport aux élections législatives de 2022, entre J-20 et J-4 avant le 1er tour.

460.000 électeurs ont choisi de voter par internet pour le second tour. La participation a atteint un nouveau record.

Le taux de participation des Français de l’étranger a progressé de plus de 65% : 37,69 % (2024) contre 24,77 % (2022). Cette évolution est réconfortante.

Je présente toutes mes félicitations aux 11 députés élus pour représenter les Français de l’étranger à l’Assemblée nationale.

Nos compatriotes ont refusé d’être gouvernés par les extrêmes et l’Assemblée nationale issue de ce scrutin est divisée en trois blocs.

Aucun camp n’est en capacité de gouverner seul.

Il paraît désormais incontournable de créer une coalition, représentée au gouvernement par des personnalités venues d’horizons politiques différents, capable de s’accorder sur des priorités et un budget.

Fidèlement,

Résultats complets élections législatives (par circonscription) – Français établis hors de France : ConsulterENS : Ensemble pour la République ; IND : Indépendants ; NFP : Nouveau Front Populaire

Sommaire :

HOMMAGE
. Omaha beach – 80ème anniversaire du Débarquement
. D-DAY – The French Will Never Forget !
. Geneviève de Galard – L’ange de Diên Biên Phu
. Personne n’est né pour haïr

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. 5ème déjeuner-débat des présidents de CCIFI au Sénat
. Soirée des trophées CCIFI 2024
. AG des CCIFI : 5 nouvelles chambres rejoignent le réseau
. Législatives 2024 – informations pratiques
. La biométrie bientôt au service des certificats de vie
. ANEFE : 4 nouveaux membres et un renouvellement
. ANEFE : Nouveau site, nouveau guide dévoilés lors de l’AG
. Crit’air : les véhicules immatriculés à l’étranger non reconnus

EN CIRCONSCRIPTION
> En circonscription au Maroc (1/2) – Marrakech (30-31 mai 2024)
> En circonscription au Maroc (2/2) – Agadir (1-2 juin 2024)
> En circonscription au Royaume-Uni – Londres (24 mai & 18 juin 2024)

SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ
. Cyber – Table ronde sur la transposition de la directive NIS 2
. Paris Cyber Week : « Pour une force de dissuasion cyber »
. Cyber-attaques APT 31 : Quand la Chine se lance dans la guerre de la Toile

SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGERES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES
. CAE – Géopolitique des événements sportifs
. CAE – États-Unis – Un leadership en difficulté
. Chili – Accueil du sous-secrétaire à la Défense

SÉNAT – GROUPES D’AMITIÉ
. Arabie saoudite, Qatar, Émirats arabes unis, Paraguay, Taïwan, Canada, Japon, Luxembourg, Équateur, Australie, Égypte

MÉDIAS
. Médias – « Olivier Cadic : un aperçu sur la montée de l’extrême droite et les défis migratoires » (Al-Ain News – 29/06/2024 – Vidéo 7’12)
. Philippines : Déclaration de l’IPAC sur l’agression des gardes côtes chinois
. Iran – 79 sénatrices et sénateurs demandent la libération de nos trois compatriotes
. Ingérences étrangères : « La désinformation est devenue une véritable arme de guerre », alerte Jean-Noël Barrot » (Public Sénat)

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Cyber-attaques APT 31 : Quand la Chine se lance dans la guerre de la Toile

Une vingtaine d’experts mondiaux de la cybersécurité m’ont fait l’honneur d’accepter d’être auditionnés au Sénat, le 3 juin dernier.

Cette rencontre d’exception a été possible grâce à Sébastien Garnault, fondateur de la Cyber Task Force et du Paris Cyber Summit, colloque auquel participaient tous ces experts à Paris.

Je remercie chaleureusement Philip Stupak, directeur adjoint au bureau du directeur national de la cybersécurité à la Maison Blanche, d’être revenu au sénat, un an après son audition pour la LPM et André Gattolin, ancien sénateur et co-président, comme moi, de la branche française de l’IPAC, l’Alliance interparlementaire sur la Chine, pour avoir brillamment co-animé les débats.

Cette audition grand format avait pour thème : « Menaces du groupe chinois APT : focus sur APT 31 et Storm 0558 ».

En effet, trois mois plus tôt, le ministère américain de la Justice avait dévoilé un acte d’accusation contre 7 ressortissants chinois appartenant au groupe de hackers APT31 qui dépend directement du ministère chinois de la Sécurité d’État. 116 parlementaires, issus de 15 pays, dont 7 Français, ont reçu en janvier 2021 des courriels de la part du groupe APT31 qui contenaient des images piégées (pixel attack), afin de collecter leurs informations. Les parlementaires ciblés, dont je fais partie avec André Gattolin, sont tous membres de l’IPAC.

Nous partageons une même volonté de s’opposer aux cyber-attaques lancées depuis Pékin, Moscou ou bien Téhéran, parce que nous défendons une vision commune de la démocratie et des droits de l’Homme.

Aussi, les responsables de l’administration américaine, canadienne et des plus grandes entreprises américaines ou européennes présentes ont partagé leurs propositions pour élever notre niveau de résilience face aux attaques.

Cyber-solidarité entre états

Il est ressorti des diverses prises de parole que, face à l’ampleur grandissante des cyber-menaces, aucun état, pas même les Etats-Unis, n’avait la « taille critique » pour se protéger seul.

(g à d) Phil Stupak (Maison Blanche) ; André Gattolin ; Olivier Cadic et Marc Schor (Sénat)

Tous les avis ont convergé pour prôner une cyber-solidarité entre les états démocratiques. Je partage naturellement cette vision nouvelle et pertinente pour contrer la Chine qui agit sur nos réseaux et prépare visiblement une guerre sur la toile.

La cyber-solidarité est une relation de confiance à construire entre les démocraties. Le temps presse cependant et il faut trouver des voies de partage sans tarder. En pareil cas, il est toujours judicieux de s’inspirer de l’existant. Ainsi, un intervenant a fait mention du secteur nucléaire parce que ses acteurs ont pris l’habitude de partager leurs nouvelles expertises, comme leurs points de vulnérabilité.

Partenariat public-privé

Une autre réponse a été développée lors de cette rencontre au Sénat, comme une extension logique au principe de cyber-solidarité entre les états : approfondir la collaboration public-privé. Puisqu’on parle de « taille critique » des états pour défendre leur souveraineté, force est de constater qu’une entreprise des GAFAM est plus numériquement plus « puissante » qu’un état comme la Russie.

Justement, l’agression de la Russie contre l’Ukraine a opéré comme un déclencheur pour de nombreux pays et entreprises les conduisant à hausser leur niveau de protection.

Trois jours avant l’invasion russe, les députés ukrainiens avaient voté une loi pour autoriser la localisation des données nationales hors de leur pays, afin de garantir la continuité du fonctionnement de leur administration.

Du reste, Amazon Web Services, va proposer un « European safety cloud » aux entreprises, comme aux administrations, pour faire valoir une vision de la souveraineté numérique qui n’est pas fondée sur l’achat d’une solution nationale, mais sur celui d’un produit qui assure un maximum de sécurité (notamment via le cryptage qui rend les données inaccessibles même au prestataire), de contrôle de la part de l’utilisateur et de garantie juridique.

Dans ce domaine, nous avons récemment progressé au niveau européen avec le règlement européen sur les services numériques (DSA) qui a permis pour la première fois, de confier aux plateformes, en particulier celles des GAFAM, des responsabilités importantes dans la lutte contre la désinformation. Aussi, pour la première fois, des sanctions ont été prises à l’encontre des médias manipulés par le pouvoir russe à des fins de propagande, ce qui a conduit à l’interdiction de Russia Today.

La cyber-solidarité entre états, associée aux partenariats public-privé, doit fonctionner à large échelle dans une guerre d’ordre planétaire. « La désinformation est devenue une véritable arme de guerre », rappelait, quelques jours plus tôt, le ministre de l’Europe, Jean-Noël Barrot, devant une commission du Sénat.

Un point d’alerte soulevé est que chacun doit prendre conscience de son empreinte numérique car les proches des personnes ciblées par une sont également ciblées.

Il faut urgemment rassembler les pièces d’un puzzle géant et multiplier les relais de confiance. Face à l’évolution technologique ou la corruption des individus, rien ne sera jamais acquis, même avec la meilleure volonté du monde ou les meilleurs outils. Une nouvelle page de l’histoire de l’humanité s’est ouverte. On se préparait à la guerre des Etoiles, avec les attaques des services chinois, nous sommes confrontés à la guerre de la Toile.

PARTICIPANTS
Mr Barnaby Page, Vice President, IR & Cyber Risk at SentinelOne
Mr Brett DeWitt, Vice President, Global Cyber & Technology Policy at Mastercard
Ms Christine Bejerasco, CISO at WithSecure
Mr Dan Cimpean, Director of the National Directorate for Cyber Security – DNSC
Mr Daniel Le Coguic, President of the Alliance for Digital Trust
Mr Dara Murphy, Vice President of Rasmussen Global, Former Minister for Europe and Digital Affairs of Ireland
Mr David Lashway, Co-chair at Sidley Austin
Ms Eva Benn, Senior Security Program Manager (Offensive Security, AppSec) at Microsoft
Mr François Deruty, Chief Intelligence Officer at Sekoia
Mr Fred Géraud, Government Affairs & Public Policy at Google Cloud
Ms Heli Tiirmaa-Klaar, former Ambassador, Director of Digital Society Institute of ESMT, Chair of the Ukraine IT Coalition Steering Group
Mr Jonathan Luff, Chief of staff at Recorded Future
Ms Katherine Sutton, Chief Technology Advisor to the Commander and Director of Pentagon Operations at the U.S. Department of Defense
Mr Lionel Benatia, Director Government Affairs Senior at Microsoft France
Mr Marc Raimondi, Chief of Staff to the Executive Chairman at Silverado Policy Accelerator
Mr Max Peterson, Vice President, Sovereign Cloud at AWS
Mr Michael Lashlee, Chief Security Officer at Mastercard
Mr Nils Hansma, Principal Security Assurance Lead – France/Switzerland at AWS
Mr Olivier Esper, Government Affairs Manager at Google
Mr Phil Stupak, Assistant National Cyber Director, Office of the National Cyber Director, Executive Office of the President – The White House
Mr Philippe Luc, CEO of ANOZRWAY
Mr Sami Khoury, Head of the Canadian Centre for Cyber Security
Ms Sandra Joyce, Vice-President, Google Threat Intelligence at Google Cloud
Mr Sean Newell, Chief of the National Security Cyber Section at the U.S. Department of Justice
Mr Vincent Richir, Director of Public Policy for Western Europe at Mastercard
Ms Zoey Stambolliu, Director Global Cybersecurity & Technology Policy at Mastercard

INFOLETTRE n°234 – Mai 2024

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ÉDITO

La Chine est aux deux extrémités de la “supply-chain” du Narcotrafic

Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,

La commission d’enquête sénatoriale sur le Narcotrafic pour laquelle je me suis engagé en qualité de vice-président a rendu son rapport ce mois-ci.

De nombreux enseignements en ont été tirés, et je salue l’engagement et le travail du président, le sénateur Jérôme Durain et du rapporteur, le sénateur Étienne Blanc.

À l’issue d’une tournée en Amérique latine de 12 jours qui m’a conduit successivement au Pérou, Bolivie et Paraguay, dans lesquels j’ai rencontré les trois ministres de l’Intérieur et le ministre des Affaires étrangères du Pérou, j’ai tenu une conférence de presse à Asuncion, pour que l’on cesse d’opposer pays producteurs et consommateurs de drogue.

Ils sont les deux faces de la même pièce.

Je suis reconnaissant envers Eduardo del Castillo, ministre de l’Intérieur de Bolivie, de m’avoir invité à assister à une journée d’action des forces anti-drogue au plus profond de la forêt amazonienne, qui a nécessité hélicoptères, pirogues et marches dans la jungle pour détruire deux laboratoires fabriquant la cocaïne et une piste d’atterrissage clandestine utilisés par les narco trafiquants.

Ces forces sont en première ligne d’une guerre dans laquelle les pays occidentaux ne mettent que trop peu de moyens.

Pas surprenant que, dans ces conditions, le crime organisé nous submerge, comme notre commission d’enquête l’a constaté.

Les précurseurs chimiques chinois composent 70% de la cocaïne.
J’ai pu constater leur présence dans ces laboratoires au plus profond de la jungle.

Ces produits chimiques de l’empire du milieu sont la source des drogues synthétiques comme le fentanyl à l’origine d’environ 120 000 morts aux USA en 2023.

Avec Hong-Kong, devenu le trou noir du blanchiment, Pékin est aux deux extrémités de la “supply-chain” du Narcotrafic, une des composantes de la guerre hybride à laquelle les démocraties sont livrées.

En réponse à la déclaration “Défendre la liberté, la stabilité et la paix !” portée par William Lai nouveau président de Taïwan, Pékin a encerclé l’île en guise de “punition” et promis que ces “séparatistes” de Taïwan finiront “dans le sang”.

À la veille d’un vote déterminant pour les élections européennes, il apparaît qu’aucun des 27 états de l’Union européenne n’a la taille critique pour relever seul les défis imposés par la guerre hybride qui est livrée aux démocraties.

Depuis le 11 septembre, le leadership des États-Unis sur le monde occidental est affaibli.
Le Parti communiste chinois s’impose comme le leader de tous les régimes autocratiques qui piétinent les droits humains.

Les partisans d’un développement qui respecte les libertés individuelles ont besoin d’une Europe solide pour constituer un co-leadership aux côtés d’une démocratie américaine affaiblie.

Voilà pourquoi j’espère que les Européens voteront pour des listes qui cherchent à renforcer l’UE plutôt qu’à l’affaiblir.

Fidèlement,

Olivier CADIC

Sommaire :

HOMMAGE
. Jean-François Pactet, ambassadeur de France au Sri-Lanka

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. Violences faites aux femmes françaises à l’étranger ; Roumanie ; Rwanda ; Fête des écrivains

EN CIRCONSCRIPTION
> Éthiopie ; Pérou ; Bolivie ; Paraguay

SÉNAT CYBERSÉCURITÉ
. Chine ; Cyber-attaque contre les parlementaires par des hackers chinois ; LPM : moyens Cyber

SÉNAT NARCOTRAFIC
. Rapport de la commission d’enquête sur le Narcotrafic

SÉNAT COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGERES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES
. Belgique ; PPL Ingérences étrangères ; Taïwan

MÉDIAS
. Revue de presse

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INFOLETTRE n°233 – Avril 2024

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Sommaire :

ÉDITO

Un acte de cyber-guerre

Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,

Le 25 mars dernier, le ministère de la justice américain a dévoilé un acte d’accusation contre sept hackers chinois appartenant au groupe APT31.

Cela fait suite à une enquête du FBI consécutive à une cyberattaque d’envergure détectée en 2021.

Cette attaque visait 115 parlementaires issus de 15 pays, tous membres de l’IPAC, l’Alliance interparlementaire pour la Chine, qui suivent attentivement les actions de Pékin et du parti communiste chinois.

Le FBI a confirmé récemment à l’IPAC que 7 parlementaires français étaient concernés. J’en fais partie aux côtés de mes collègues sénateurs Isabelle Florennes et Bernard Jommier, la députée Anne Genetet, et nos anciens collègues sénateurs André Gattolin et André Vallini.

Depuis 2010, Advanced Persistent Threat 31, soit APT31, basé à Wuhan, ville qui semble incarner la propagation de virus en tous genres à portée mondiale, mène des campagnes de piratage informatique ciblant des dissidents politiques et leurs partisans présumés situés en Chine et à l’étranger, des responsables gouvernementaux et politiques et des milliers d’entreprises à travers le monde.

Nous sommes face à un acte de cyber-guerre, commis par une dictature 2.0.

Au cours de la dernière décennie, la Chine s’est ingérée de plus en plus dans le fonctionnement du système politique des démocraties, y compris le nôtre.

Trop souvent, ces actes graves et malveillants sont restés sans réponse.

Au moment où j’interrogeais le gouvernement dans l’hémicycle sur cette attaque, le Président de la République Emmanuel Macron remettait, à l’Elysée, la légion d’honneur à André Gattolin, cofondateur de l’IPAC ciblé par cette cyberattaque, en présence de Penpa Tsering, président du gouvernement tibétain en exil, et de François Wu, ambassadeur de Taiwan en France… à quelques jours de la venue de Xi Jinping à Paris.

Cette campagne de cyberattaques chinoise contre des représentants élus par le peuple français ne doit pas rester sans réponse solide et proportionnée.

Nous sommes déterminés à défendre les valeurs démocratiques et les droits humains en France et dans le monde.

Fidèlement,

Olivier CADIC

Dernière minute : “Avant la visite de Xi Jinping en France, l’épineuse question des droits de l’homme” (Le Monde – Article de Simon Leplâtre et Bruno Philip) LIEN

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. Australie, Rwanda, Fiafe

MÉDIAS
. Public Sénat

EN CIRCONSCRIPTION
> Royaume-Uni, Rwanda, Burundi, Kenya, Tanzanie

CYBERSÉCURITÉ
. Chine, États-Unis

DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE
. Lituanie, Liban, Émirats arabes unis, Oman, Monténégro, Ukraine, Égypte, Pays-Bas, Érythrée

COOPÉRATION
. Conseil d’administration de l’AFD

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Cybersécurité & Solidarité numérique – Audition d’Amazon Web Services

L’équipe de AWS que j’avais rencontrée le mois dernier à Washington (compte-rendu) a répondu à mon invitation de se rendre Sénat, ce 25 mars, pour évoquer ses solutions de sécurité numérique.

Nous avons ainsi eu le plaisir de recevoir :
. Max Peterson – VP, Sovereign Cloud (à l’image)
. ⁠Nils Hansma – Responsable Security Assurance France/Suisse
. ⁠Kara Marston – Head of Strategy and Engagement, Sovereign Cloud
. ⁠Cédric Mora – Responsable Affaires

AWS a démarré ses services en 2006, afin de répondre aux besoins de la société Amazon. Aujourd’hui 80% des sociétés du CAC40 abritent leurs données le cloud d’AWS.

A l’appui de son cloud, Amazon a fait valoir une vision de la souveraineté numérique qui n’est pas fondée sur l’achat d’une solution nationale, mais sur celui d’un produit qui assure un maximum de sécurité (notamment via le cryptage, qui rend les données inaccessibles même au prestataire), de contrôle de la part de l’utilisateur et de sécurité juridique.

Selon AWS, le nouvel « European safety cloud » proposé par l’entreprise va apporter ces trois garanties aux entreprises, comme aux administrations.

Ce cloud sera entièrement opéré et maintenu au sein de l’UE et sous la loi européenne. En effet, l’essentiel des clients d’AWS exige de maitriser la localisation de leurs données.

Le concept proposé par Amazon Web Services rejoint la vision de Nate Fick, ambassadeur itinérant en charge du cyberespace et la politique digitale au Département d’État américain. Celui-ci prône une cyber solidarité plutôt qu’une cyber souveraineté, en reconnaissant le rôle central du secteur privé pour partager la charge de la cyberdéfense.

Aussi, je fais mienne cette idée de solidarité numérique, considérant qu’aucun état n’a la taille critique pour se confronter seul aux attaques cyber, pas même les États-Unis.

On peut ainsi évoquer l’opération de sécurisation effectuée par l’Ukraine en partenariat avec AWS au début de la guerre : trois jours avant l’invasion russe, les députés ukrainiens ont voté une loi pour autoriser la localisation des données nationales hors de leur pays, en l’occurrence les serveurs AWS, afin de garantir la continuité du fonctionnement de l’Administration.