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Sénat – Guerre hybride russe – Vidéo Q/R 8’45

Le 30 avril, Dimitri Minic, chercheur à l’IFRI, Institut français des relations internationales, a été auditionné par notre Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées.

M. Minic est venu nous éclairer sur la vision stratégique russe.

J’ai notamment voulu attirer son attention sur la guerre hybride intense menée par la Russie contre les démocraties et la conscience que pouvait en avoir les Européens.

Je remercie le chercheur à l’IFRI pour ses développements fournis et pertinents.

Voir l’intégralité de l’audition sur le site du Sénat

VERBATIM de mon intervention

Ma question va justement rebondir sur la fin de votre propos, puisque depuis l’agression russe en Ukraine, l’invasion en 2014 de la Crimée, nous avons vu se développer une guerre hybride de la Russie contre les Européens. Le niveau des cyberattaques n’a jamais cessé de croître.

Vous avez parlé de la guerre informationnelle pour impacter les élections, mais pas seulement. Viginum a fait des rapports justement sur différentes attaques informationnelles : attaquer notre crédibilité dans l’organisation des Jeux olympiques, par exemple. Mais cela a été, vous l’avez dit, l’action de sabotage de plus en plus développée : des incendies de magasins, comme on le voit se développer dans les États baltes ou en Pologne. On a vu aussi une tentative en France juste avant les Jeux olympiques, puisqu’on a arrêté quelqu’un qui devait lancer une bombe incendiaire sur un entrepôt de bricolage. Aussi, vous l’avez dit : les câbles sous-marins.

Pour vous, est-ce que les Européens sont conscients qu’un conflit est déjà en cours ?

Je voudrais rappeler que la dernière fois qu’un pays a déclaré la guerre à un autre, c’était en 1982, le Royaume-Uni contre l’Argentine. Depuis, il n’y a plus eu de déclaration de guerre.

Donc, est-ce que les Européens sont conscients, puisque le niveau de conscience peut être différent selon l’endroit, qu’un conflit est déjà en cours ?
Pensez-vous que cette guerre hybride s’arrêterait si la Russie prenait le contrôle total de l’Ukraine ?
Pensez-vous que si la capacité de défense de l’Europe était au niveau de sa puissance économique, la Russie changerait de stratégie ?
Et diriez-vous que, depuis 2022, la Russie s’est affaiblie ou renforcée ?

La nouvelle politique de défense allemande – Audition de l’IFRI – vidéo Q/R (5m)

Ce 25 octobre, notre commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, présidée par Cédric Perrin, a reçu Elie Tenenbaum et Léo Péria-Peigné, respectivement directeur et chercheur à l’Institut français des relations internationales (IFRI).

Nos invités sont les auteurs d’un rapport sur l’armée allemande : “La Bundeswehr face au changement d’ère” qui relate les nouvelles ambitions affichées outre-Rhin.

VERBATIM

Vous avez rappelé opportunément la différence de vision stratégique de défense entre la France et l’Allemagne.

L’Allemagne a fait le choix stratégique de s’arrimer au gaz russe pour son énergie ; de s’arrimer â la Chine pour son industrie et de s’arrimer aux USA pour la défense.

Nous n’avons partagé aucune de ces orientations.

Je laisse chacun juge de la pertinence des choix stratégiques outre-Rhin.

Une crise dans le détroit de Taiwan serait très grave pour nos intérêts économiques et toute la chaine de valeur.

En décembre 2022, Rhodium group a estimé à 2500 milliards de $, le coût économique d’un simple blocus de Taīwan.

Les conséquences économiques seraient plus lourdes pour les pays européens que celles de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Comment la vision stratégique allemande d’une armée tournée vers le défense continentale répondrait aux enjeux de l’Indo-Pacifique ?

Afrique – Influence de la chine

A l’invitation du président André Reichardt, j’ai participé à l’entretien du groupe d’amitié France-Afrique de l’Ouest avec les auteurs de l’étude de l’Institut français des relations internationales (IFRI) consacrée aux influences chinoises en Afrique.

L’Afrique se révèle être le terrain d’expérimentation du « soft power » chinois.

La Chine se présente comme un pays du sud en développement et a investi depuis 2010 dans le financement de radios ondes courtes pour développer un narratif chinois.

Premier vendeur d’armes légères en Afrique, la Chine s’emploie à mettre des moyens humains pour sécuriser ses ressortissants et ses intérêts économiques.

Il y a plus de personnel chinois en sécurité privée que de personnes dédiées au maintien de la paix en Afrique.

Les instituts Confucius ont pour mission de formater les esprits locaux. Leur objectif est de faire entrer les projets pédagogiques fabriqués par la Chine pour former les étudiants en Afrique.

La Chine se focalise sur les nouvelles générations sans chercher à convertir les anciens.

La Chine est le 1er partenaire commercial après l’UE.

Un cinquième des projets d’infrastructures est fait par la Chine et financé par l’Empire du milieu.

D’après le FMI, 20 pays africains sont en risque de défaut de paiement

On ne connaît pas le montant de la dette chinoise.

La Chine vise à créer une situation de dépendance vis à vis des gouvernants africains.

Les renégociations de dette se font en bilatéral.

La Chine commence à décevoir, car les populations se rendent compte que les Chinois fonctionnent en autarcie.

Leur stratégie d’accaparement des matières premières commence à être visible.

Une position dominante s’est installée en BTP, la pêche, les exploitations minières ou forestières.

Les produits de contrefaçon chinois inondent le continent.

Les activités illicites chinoises se développent avec, par exemple, l’ouverture de mines sauvages. L’activité criminelle est en hausse et les assassinats de Chinois sont une source de préoccupation locale. La présence de triades est avérée.

La prostitution chinoise est visible. La visite dans un casino chinois à Bangui qui ne recevait que 5 personnes démontre que ce casino servait de couverture à d’autres activités plus confidentielles.

Lorsque j’ai interrogé les auteurs sur l’éventualité de l’utilisation de la corruption par les Chinois, il m’a été répondu : « Il y a une culture de la corruption en Chine qui trouve des débouchés en Afrique ! »

Si l’influence de la Chine a fortement progressé durant ces dernières années en Afrique, une forme de désenchantement semble toutefois apparaître.

C’est le moment de réagir. Le 18/2/22, l’IFRI organisera un colloque sur les relations France-Afrique.