Accueil      En circonscription      Sénat      Bilan de mandat      Revue de Presse          Parcours      Contact     
    

En circonscription en Malaisie (1/2) – Kuala Lumpur (8–11 janv. 2024)

Second déplacement en Malaisie, organisé par Olivier Rives-Georges, président du conseil consulaire, après celui de septembre 2019 (compte-rendu).

D’une durée de cinq jours, à dominante économique, il s’est réparti entre la capitale Kuala Lumpur et Penang.

Accueilli à l’aéroport par Axel Cruau, ambassadeur de France en Malaisie, nous avons entamé mon séjour par deux rencontres organisées à la résidence, le soir de mon arrivée à Kuala Lumpur, en présence de Virginie Bioteau, Première conseillère.

Communauté française

Chefs de service

Première rencontre avec les chefs de service de l’ambassade pour un tour d’horizon : conseiller politique, défense, économique et culturel.

La relation bilatérale est dans une dynamique de relance depuis la rencontre des ministres des Affaires étrangères le 2/06/2023.

La Malaisie a triplé le nombre d’apprenants en français après avoir passé un accord pour former des enseignants à l’apprentissage de notre langue. On compte 15 000 enfants dans 120 écoles. La Malaisie est le 1ᵉʳ pays en Asie, et le 6ᵉ au monde, pour le passage DELF.

Acteurs de la communauté

Dans un second temps, j’ai retrouvé les représentants de la communauté française en compagnie de l’ambassadeur qui comprenaient les conseillers des Français de l’étranger élus pour la Malaisie et Brunei : Olivier Rives-Georges, président du conseil consulaire, Jean-Yves Gicquel et Quentin Cloarec ; mais également Richard Fostier, président de la CCIFM ; Bruno Le Moing, président CCEF section Malaisie ; Patricia Reynaud, proviseur du lycée français de Kuala Lumpur et Laurent Élisio Bordier, directeur de l’Alliance française de Kuala Lumpur.

Olivier Rives-Georges a rappelé que l’absence d’une liaison aérienne directe entre Paris et Kuala Lumpur affectait le niveau des échanges bilatéraux.

Après avoir pris ses distances avec l’Eurocham pour des problèmes de gouvernance, la CCIFM, plus importante chambre de commerce européenne en Malaisie a renoué avec cette structure, après avoir fait prendre en compte les tailles respectives des chambres dans les droits de vote.

Merci à Axel Cruau pour avoir favorisé ces rencontres. +d’images

Activité consulaire

Le nombre de compatriotes inscrits au registre mondial des Français de l’étranger en Malaisie s’élève à 2752, dont 85% sont établis à Kuala Lumpur.

Afin d’évoquer les priorités de notre communauté en Malaisie, Axel Cruau, ambassadeur, avait réuni les conseillers des Français de l’étranger élus pour la Malaisie et Brunei : Olivier Rives-Georges, président du conseil consulaire, Jean-Yves Gicquel et Quentin Cloarec, en présence de Céline Musikas, cheffe de Section consulaire/SGA.

Avec 2110 demandes de visas en 2023, cette activité a progressé de 33%. La principale difficulté a trait aux affaires liées aux formalités d’immigration.

Les autorités sont très pointilleuses sur la qualité des passeports. L’administration française met en garde à propos des passeports endommagés. Pour un officier d’immigration, il suffit d’une page du passeport endommagée pour que le voyageur doive rebrousser chemin.

Nous avons évoqué la question de France consulaire, la plateforme centralisée de réponse aux appels téléphoniques. Avec plus de 1000 appels reçus chaque année, le consulat de Kuala Lumpur attend avec impatience la mise en place de ce service en Asie. +d’images

Diplomatie économique

CCIFM – Conseil d’administration

Rendez-vous au siège de la Chambre de commerce et d’industrie France-Malaisie pour échanger sur ses activités.

Forte d’un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros, la CCIFM est dans le top 5 des chambres du réseau pour le service hébergement, grâce à ses 3 centres d’affaires sur Kuala Lumpur.

Sa structure compte 20 salariés, dont un avocat. Le service clé en mains pour l’implantation des entreprises françaises constitue son atout principal.

Si la CCIFM compte 315 membres, elle recense la présence d’environ 600 entreprises en Malaisie : 300 filiales d’entreprises françaises et 300 entreprises locales détenues par des compatriotes.

Merci pour l’accueil et la présentation à Richard Fostier, président, Michel Lozac’h, directeur, Aurelien Rouvreau, vice-président, Wilfrid Marie, secrétaire, et Olivier Rives-Georges, président du conseil consulaire et président de la CCIFM lors de sa constitution en 1991 avec 18 membres fondateurs. +d’images

Thales

Thales : Avoir une technologie d’avance.

Accompagné par Axel Cruau, ambassadeur de France en Malaisie, j’ai visité l’un des principaux sites de production Thales Malaisie.

Ouvert en 2020, le site de Puchong personnalise les cartes bancaires, au rythme de 21 millions par mois. Il est le plus important au monde.

Lors de sa présentation sur la présence de Thales à Malaysia, François Xavier Boutes, directeur Malaisie et Brunei, a mis en avant l’ambition de la société de renforcer davantage le lien franco-malaisien.

Sa réussite dans le domaine des radars en faveur de l’armée malaisienne y contribue. +d’images

Enseignement

Lycée Français de Kuala Lumpur (LFKL)

Accueilli par Patricia Reynaud, proviseur du lycée français de Kuala Lumpur, je suis revenu au LFKL, plus de 4 ans après ma précédente visite, en compagnie d’Olivier Rives-Georges, président du conseil consulaire et de la COCAC.

Muriel Metivet, présidente du comité de gestion, m’a présenté le rapprochement avec l’école allemande, envisagé lors de mon précédent passage, pour créer des synergies et en faire un euro-campus, qui s’est concrétisé.

Un nouveau bâtiment est en cours de construction, baptisé « Schengen » pour accueillir les effectifs allemands. Il devrait être opérationnel d’ici à septembre prochain.

La période Covid a imposé la fermeture des écoles durant 16 mois en Malaisie. Pendant ce temps, le LFKL a ouvert un nouveau site pour accueillir les maternelles et les primaires jusqu’au CE1.

La majorité du titre de propriété de ce nouveau site a été rétrocédé à l’école allemande en novembre dernier pour permettre de partager les coûts. Cette décision s’explique par des effectifs du LFKL qui ont diminué de 15% pour atteindre désormais 640 élèves en 2023 contre 750 en 2019.

Je forme le vœu pour que ce nouvel euro-campus donne toute satisfaction.

Reconnu pour son plurilinguisme, le LFKL propose des cours en anglais dès la toute petite section au travers d’activités éducatives et en prenant compte de la diversité des niveaux linguistiques de chaque élève. Au secondaire, en supplément de l’anglais, les élèves ont l’opportunité d’apprendre 4 langues (allemand, espagnol, chinois et le malais) et reçoivent chaque année des certifications en langues reconnues internationalement (Cambridge, DELF, DELE, IELTS, HSK). +d’images

Culture

Alliance française

Déjeuner de travail avec Laurent Elisio Bordier, directeur de l’Alliance française en compagnie de Olivier Rives-Georges, vice-président de l’AFKL et conseiller des français en Malaisie et de Richard Fostier, président de la CCIFM.

Nous avons eu l’opportunité de visiter ensuite longuement l’Alliance française de Kuala Lumpur, confrontée au défi de retrouver le nombre d’étudiants et d’heures enseignées avant le Covid. Il n’en manque plus que 15% pour retrouver le niveau de 2019.

L’AF de KL a fait passer près de 3000 Delf en 2023. Un très beau résultat.

Elle offre une très belle image de la présence de la francophonie en Malaisie et dispose d’un capital immobilier qui lui permet d’organiser des événements culturels à l’intérieur comme à l’extérieur.

Son French festival a attiré 4000 spectateurs. +d’images

HEBDOLETTRE n°127 – EDITO : “Think different” (PLF2020) // Hommage national à nos soldats tombés au Mali // PLF2020 – Action Extérieure de l’État (P105, P151, P185) : Discussion générale + Amdt Flam + Enseignement + Moncton/Olso / PLF2020 – Coordination du travail gouvernemental (P129) : Rapport en commission + séance publique // Notre réseau diplomatique : des économies en guise de stratégie // Public Sénat : Haro sur le Black Friday ? // Jean-Pierre Cantegrit devient chevalier de la Légion d’honneur // Vincent Sadèque (Djibouti) : un modèle d’engagement politique indépendant // La Ville de Paris ravive la mémoire de Pasquale Paoli // En CIRCONSCRIPTION : en Malaisie – Kuala Lumpur (22 & 23 sept. 2019) / en Indonésie – Jakarta (24 & 25 sept. 2019) / en Chine – Hong-Kong (26 & 27 sept. 2019) / en Espagne – Palma de Majorque (14-15 oct. 2019) / en Suisse – Berne / Genève (18-19 oct. 2019) / en Grèce – Athènes (24-26 oct. 2019).

Lire : l’HEBDOLETTRE n°127 – 11 décembre 2019Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Edito de l’HebdoLettre n°127

“Think different”

Depuis 1995, le budget du Quai d’Orsay est l’objet d’un reflux continu sous la pression de Bercy. Il a fallu toute l’autorité d’un ministre de l’envergure de Jean-Yves Le Drian pour suspendre cette tendance baissière cette année.

Lors des débats budgétaires au Sénat, le ministre a annoncé l’annulation de la fermeture du consulat de Moncton et de l’Institut français de Norvège.

Pour combien de temps ?

Annonces lancinantes des fermetures de postes, plan de diminution des effectifs en attendant le prochain, faiblesse de nos contributions volontaires à l’ONU (nous pointons entre la 15ème et la 20ème place)…, on n’en voit pas la fin. Où est la dynamique ?

Quand donc pourrons-nous voir l’avenir de manière positive dans ce ministère ?

Concernant la politique immobilière, Bercy contraint depuis des années le Quai d’Orsay à vendre les “bijoux de famille” pour financer son train de vie. Ceci a une fin. Et nous y sommes ! Le ministre l’a clairement rappelé. A juste titre !

Lors de mon intervention à la tribune au nom du groupe centriste, j’ai proposé au ministre de donner de l’autonomie à nos chefs de poste. Afin de leur permettre de gérer au mieux localement notre patrimoine sans nécessairement faire appel aux deniers publics, il est nécessaire de réformer la comptabilité publique.

S’agissant du programme 151 qui concerne les consulats et les Français de l’étranger, nous enregistrons de plus en plus d’expatriés ou de personnes de passage, mais de moins en moins de moyens : c’est le fameux effet ciseau.

Là encore, notre réseau consulaire donne l’image d’un repli permanent. À ce rythme, quelle sera la carte consulaire dans dix ans ?

Le budget de ce réseau devrait être envisagé non pas comme une structure de coûts, mais comme une opportunité de gérer des revenus.

Si l’intégralité de la recette des visas finançait le réseau qui la collecte, nous retrouverions une dynamique de développement qui soutiendrait également notre diplomatie économique sans peser sur le contribuable. Phénomène qui pourrait s’amplifier en s’inspirant des bonnes pratiques : les consuls honoraires allemands peuvent effectuer les prises d’empreintes biométriques pour éviter à leurs compatriotes de faire de longs déplacements tout en conservant le produit du service.

Quant à notre diplomatie culturelle, je soutiens sans réserve la dynamique initiée par le Président de la République dans le but de doubler le nombre d’élèves scolarisés dans l’enseignement français à l’étranger à l’horizon 2030.Visuel HL125

Pouvons-nous croire cependant que cet objectif survivra aux deux prochaines élections présidentielles ?

Il y a deux ans, j’avais proposé d’atteindre ce résultat en cinq ans, puis de doubler encore sur les cinq années suivantes afin de quadrupler notre réseau en dix ans. Pour y parvenir, il faut concentrer l’effort public sur le développement plutôt que de financer de la dépense non maîtrisée. À titre d’exemple, j’ai relevé que l’enveloppe des 10 premiers salaires de l’AEFE à l’étranger s’élève à 1,8 million d’euros.

“La folie serait de se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent”, dirait Albert Einstein.

Confrontée à des difficultés financières et une perte d’attrait dans les années 90, la société Apple Computer a réinventé sa stratégie et l’a popularisée par un slogan et un clip intitulé “Think different”.

L’expérience m’a appris qu’une approche disruptive permet de surmonter tous les obstacles.

Pour offrir à notre diplomatie les moyens des ambitions affichées par Emmanuel Macron, il est nécessaire de penser son budget différemment. L’écoute dont a fait preuve Jean-Yves Le Drian durant les débats permet de penser qu’il pourrait relever ce défi. Découvrir l’HebdoLettre n°127