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En circonscription à Madagascar (1/2) – Antananarivo (2-6 avril 2023)

Communauté française

Ambassade

Retour pour mon 4ème déplacement à Madagascar pour participer à la réunion régionale des Conseillers du commerce extérieur de l’Océan Indien.

J’ai retrouvé Arnaud Guillois, ambassadeur de France à Madagascar, après avoir eu l’opportunité de le connaître dans son précédent poste à Djibouti.

Nous avons débuté ma mission de cinq jours par une réunion de cadrage avec les chefs de service de l’ambassade, le consul général et le directeur de l’AFD.

Nous avons évoqué les aspects de notre relation bilatérale qui se révèle excellente dans de nombreux domaines, comme l’aide au développement, l’enseignement francophone ou la relation économique.

Je me suis réjoui d’observer que le représentant malgache à l’ONU avait voté, comme les démocraties, lors des deux derniers votes pour condamner l’agression russe contre l’Ukraine.

Ce pays est l’un des dix moins riches au monde. Avec 80 à 85% de l’économie qui est informelle, Madagascar est confronté à de vrais défis. Sa population, dont 50% de la population est âgée de moins de 15 ans, a triplé en trente ans. 82% des 30 millions de malgaches vivent avec moins de 2$ par jour, dont la principale préoccupation est de trouver de quoi se nourrir…

C’est dans un contexte économique et social préoccupant que les élections présidentielles se tiendront en novembre 2023. Selon les institutions, le Président de la République Andry Rajoelina devra démissionner deux mois avant le premier tour de l’élection, soit début septembre, s’il souhaite se représenter pour un second mandat, comme beaucoup d’observateurs s’y attendent.

Consulat

Jean-Louis Roth, consul général (à droite de l’image), a organisé une rencontre avec les chefs de service du consulat pour me permettre d’échanger sur leur activité.

Si le registre consulaire recense 16 800 français inscrits à Madagascar, l’équipe estime que leur nombre est plutôt situé entre 28 000 et 55 000, si on examine le nombre de CNI ou de passeport demandés.

Les élections 2022 ont mobilisé la totalité des effectifs du consulat, ce qui a entraîné 380 jours de récupération pour les 46 agents du poste.

Le ministère reconnait que le consulat de Madagascar affiche un déficit de 6 postes pour répondre à la demande. Et cela se paie en délai : En 2010, il fallait 3 à 6 semaines pour transcrire un acte. Il faut désormais compter de 3 à 6 mois.

Le service social voit passer les dossiers de 2 500 boursiers pour un budget de 6M euros. Le Centre médico social (CMS), financé par le MEAE, reçoit l’ensemble des personnes adressées par le service social.

Nous avons également longuement évoqué les lourdeurs administratives des certificats de nationalité française (CNF) qui pèsent sur le consulat.

Merci aux participants pour leur enthousiasme et la qualité de cet échange passionnant qui s’est terminé à… 0h15 !

Réception

Clap de fin de ce 4ème déplacement à Madagascar à l’occasion d’une réception organisée par Arnaud Guillois à la Résidence, en présence de représentants de notre communauté.

Parmi eux, Jean-Daniel Chaoui, conseiller des Français de l’étranger et Marie-Paule Fraslin, épouse de Jean-Hervé Fraslin, président du conseil consulaire, retenu en France dans le prolongement de la session de l’AFE.

Ce déplacement aura compté 25 séquences. Les échanges de la soirée ont porté sur les actions de mémoire et les initiatives à soutenir sur l’île.

J’ai rendu hommage au leadership de notre ambassadeur, à la qualité de notre équipe du consulat, à l’élan de l’enseignement français à l’étranger dans ce pays et au dynamisme des représentants du monde économique observé à Nosy-Be.

Merci à toutes et à tous pour leur formidable engagement en faveur de la relation bilatérale.

Diplomatie parlementaire

Premier ministre

Privilège de rencontrer pour la troisième fois le Premier ministre de Madagascar, Christian Ntsay, en compagnie de l’ambassadeur Arnaud Guillois et du premier conseiller.

Cela m’a permis de lui rappeler mes visites avec Véronique Voulant-Aneini, ambassadrice à Madagascar à l’époque, et de lui renouveler ma reconnaissance pour son intervention en 2018, qui avait mis un terme à la spirale d’assassinats et d’enlèvements de compatriotes.

Nous avons pu longuement échanger sur de nombreux sujets tant la relation est dense et ancienne entre nos deux pays.

Le Premier ministre a accueilli avec bienveillance le témoignage des compatriotes confrontés à des professionnels de la contestation infondée de propriété, car des Malgaches lui ont pointé ces mêmes difficultés. Il est apparu déterminé à garantir la sécurité juridique des investissements. +d’images

Sénat

Accompagné par notre ambassadeur Arnaud Guillois, j’ai été reçu au Sénat par les sénateurs MM Hugues Mahonjo, Tahana Andrianandrasana et Mino Seramila Avizara.

Nous avons évoqué la visite du président du Sénat malgache accompagné de trois de ses collègues, dont le doyen et le questeur, à Paris au palais du Luxembourg, parallèlement à notre rencontre. Le président Gérard Larcher leur a rendu hommage à la tribune en indiquant que le Sénat français entretient d’excellents rapports de confiance et d’amitié avec celui de Madagascar et souhaite les renforcer.

Nous avons échangé sur les initiatives de notre groupe d’amitié bilatéral, présidé par Nassimah Dindar, sénatrice de la Réunion, et souhaité le renforcement de la coopération décentralisée pour faire ruisseler dans tout le pays l’aide au développement apportée par la France.

Je remercie mes collègues pour la chaleur de leur accueil. +d’images

Diplomatie économique

AFD – Inauguration du parcours touristique

En compagnie d’Arnaud Guillois, ambassadeur, j’ai pris part à la cérémonie d’inauguration du parcours touristique de la Haute Ville, en présence du ministre de l’Aménagement du territoire et des Services fonciers, Pierre Holder Ramaholimasy, du maire de la capitale, Naina Andriantsitohaina et du chargé d’affaires de la délégation de l’Union européenne.

L’inauguration de ce parcours touristique, mis en place en partenariat avec l’Office régional du tourisme d’Antananarivo, s’inscrit dans le cadre du Projet Lalankely III de l’AFD, avec des financements de l’Union européenne.

Lalankely est un programme de désenclavement et d’assainissement des quartiers prioritaires de la commune urbaine Antananarivo, lancé en 2011.

Dans mon discours, j’ai rappelé le cadre de ma mission de contrôle de l’action de notre gouvernement qui me conduit à évaluer le résultat des projets financés par l’AFD. J’ai donc salué les résultats remarquables de l’AFD à Madagascar, représenté par Yves Guicquéro, directeur, qui met en œuvre notre devise de fraternité à l’étranger. J’ai félicité les autorités malgaches d’avoir mené ce projet, véritable réussite urbanistique qui sert le développement de Madagascar et améliore la qualité de vie des habitants.

Lors de la visite, j’ai pu constater les sourires des habitants qui profitaient des points d’eau et des lavoirs flambants neufs. Une partie des habitants nous a accompagné dans notre déambulation et une dame âgée m’a lancé un « merci » dans un large sourire en me voyant passer.

Dons, prêts, crédits délégués, l’AFD a apporté 400 millions d’euros à Madagascar dont 90 millions d’euros pour la seule année 2022. Dans son discours, l’ambassadeur a annoncé le lancement d’un projet Lalankely IV. +d’images

Enseignement

Réseau d’enseignement français

Échange avec les représentants d’écoles locales homologuées, organisé au LIFT (Lycée Français De Tananarive) par Nolwenn Bodo, conseillère adjointe de coopération et d’action culturelle, pour me permettre d’évaluer leurs besoins et leurs projets de développement.

J’ai retrouvé Jacky Radavidra et Sylvia Razafionivelo de l’École Clairefontaine, que j’avais visitée début 2017. Disposant déjà de 5 sites à Tananarive (1595 élèves) et un site à Fort Dauphin (385 élèves), un nouveau bâtiment a été construit pour un collège-lycée de 420 élèves.

L’école Bird est dirigée par une entreprise familiale représentée par Maher Andrianiaina. La croissance exceptionnelle de Bird a fait suite à l’acquisition par cette famille des parts des parents d’élèves qui rechignaient à hypothéquer leurs biens pour acheter un nouveau site pour l’école. Ouvert en 2020, ce second site a permis de passer de 450 (2016) à 1950 élèves (2023). Un troisième site est attendu pour 2024 avec un objectif de croissance de 800 nouveaux élèves.

Le College de France (Ratovona Harisoamampiandra) compte 1500 élèves sur 3 sites et a acquis un nouveau site qui lui permet d’envisager d’accueillir 250 élèves supplémentaires par an à partir de septembre 2023.

L’école Peter Pan (Bienvenue Randrenjatovo) – 822 élèves ; l’école de l’Alliance française (Lalaina Andriamanantsoa) – 699 élèves et l’école de la Francophonie (Yann Toudic) – 600 élèves faisaient également partie du tour de table.

Dominique Lantiez, proviseure du LIFT, a souligné l’importance et le bon fonctionnement de la charte entre les écoles pour ne pas se faire concurrence sur le recrutement des enseignants.

L’importance de l’Institut régional de formation (IRF) va se révéler crucial pour accompagner la formation des enseignements. Il m’a été recommandé de ne pas réserver cette formation aux écoles homologuées.

J’ai tenu compte du souci exprimé par certaines écoles qui subissent des pressions extérieures susceptibles de retarder leur développement. Je leur ai promis d’en informer le gouvernement malgache.

Lycée Français De Tananarive (LFT)

Retour au LFT, que j’avais visité début janvier 2017 (compte-rendu), en compagnie de Nolwenn Bodo, conseillère adjointe de coopération et d’action culturelle (compte-rendu)

Nous avons été accueillis par Dominique Lantiez, proviseure (au centre), qui m’a fait visiter l’établissement et apprécier les nombreuses améliorations apportées ces sept dernières années.

Le collège et le lycée, regroupés sur ce site d’Ambatobe, comptent 1550 élèves sur l’année en cours, tandis que les 4 autres sites accueillant des écoles primaires totalisent près de 1100 élèves.

À noter que le LFT propose également une section professionnelle du baccalauréat répartie en deux filières : STMG (Sciences et Technologies du Management et de la Gestion) et AGOrA (Assistance à la gestion des organisations et de leurs activités).

Cet établissement en gestion directe (EGD) de l’AEFE dispose également d’un internat, ouvert 7 jours sur 7, fréquenté par 170 à 190 lycéens venant de provinces éloignées.

Le LFT est également porteur de l’Institut régional de formation (IRF), créé au 1er janvier 2023, qui organise la formation des personnels enseignants et non enseignants de la zone Océan indien (Comores, Seychelles, Maurice et Madagascar). +d’images

Fraternité

Messe du Père Pedro

Pour mon premier dimanche à Madagascar, sur la colline de Manantenasoa, à une dizaine de kilomètres du centre-ville d’Antananarivo, j’ai assisté à la messe des Rameaux du père Pedro, aux côtés de Jean-Louis Roth, consul général.

En entrant dans l’église, quelques minutes avant l’office, j’ai frayé mon chemin au milieu d’une foule compacte, dans une atmosphère enthousiaste que je n’avais connue que dans une enceinte sportive ou pour un concert.

Une foule de 10 000 personnes était entassée dans un édifice à l’aspect sommaire pour assister à une messe comme nulle part ailleurs. Seule une grande croix dressée près du père Pedro rappelle que l’enceinte est sacrée.

En français ou en malgache pour être compris de tous, le père Pedro dit une messe, pareille à nulle autre, émaillée d’appels répétés à la paix ou de prières pour une justice sociale.

Comme dans un stade, l’assistance entoure le prêtre qui s’adresse de manière circulaire aux fidèles pour mieux les rassembler, dans une unité bienveillante, et transmettre sa foi. Les adultes comme les enfants, majoritairement présents, participent avec entrain à l’office, dont chaque séquence a sa chorégraphie. L’invitation au recueillement se fait sous l’air du film « Mission ».

À l’issue de la cérémonie, le père Pedro égrène le nom de personnalités et les nationalités présentes dans l’assistance pour les remercier de leur participation. Puis, il quitte l’enceinte en premier, en tendant les mains vers le ciel comme pour rendre grâce à Dieu de la joie partagée qu’il a provoquée.

J’ai alors regardé ma montre en réalisant que c’était surement la messe la plus longue que j’ai eue à suivre dans ma vie, mais assurément, c’est celle qui m’a parue la plus courte. Le consul m’a confié : « je n’ai pas vu l’heure passer ». Je lui ai alors répondu dans un sourire : « Non, vous n’avez pas vu les deux heures passer !». +d’images

Akamasoa, l’association du père Pedro

À l’issue de la messe des Rameaux, alors que je venais le saluer, le Père Pedro nous a invités à rester pour partager son déjeuner.

J’étais convié avec Jean-Louis Roth, consul général, Marie-Paule Fraslin et Philippe Durst, soutiens de l’association Akamasoa (« les bons amis » en malgache) et deux jeunes compatriotes, respectivement médecin et infirmière, venus trois semaines depuis la Réunion pour apporter leur concours bénévole à la population locale.

C’est un immense privilège de pouvoir échanger avec une telle personnalité qui a voué sa vie au service des plus démunis. Quand il est arrivé la première fois sur l’ile en 1970, Madagascar comptait 6 millions d’habitants, dont 30% de pauvres. La population a quintuplé pour atteindre plus de 30 millions de personnes en 2023, dont 83% sont pauvres se désespère le prêtre.

Autour de nous, des enfants partageaient notre repas. Tous souriants, venaient tour à tour chercher le réconfort de sa main posée sur leur tête comme celui d’un père que souvent ils ont perdu.

Je n’oublierai jamais cette petite fille que le Père Pedro avait trouvé, autrefois, bébé abandonné sur la décharge. Les cicatrices dessinées sur son visage, au sourire radieux, rappellent qu’il l’a sauvé des rats qui commençaient à la dévorer.

Il a rendu leur dignité aux plus défavorisés, des centaines de milliers de personnes, en leur permettant d’accéder à de la nourriture, un logement, un travail, une éducation.

Ses résultats exceptionnels lui ont valu d’être proposé à six reprises pour une nomination au Prix Nobel de la Paix.

Après l’avoir quitté, je lui ai adressé ce message : Mon Père, je vous remercie pour la joie et le bonheur que vous apportez à chaque instant autour de vous. Cette messe des Rameaux constitue pour moi un moment inoubliable. L’inoubliable est ce qu’il vous reste quand vous laissez tout derrière vous. C’est l’inoubliable qui vous porte alors pour prendre votre envol.
Fidèlement ! +d’images

Pour soutenir l’action du Père Pedro en France : https://perepedro.fr

L’HEBDO DES INDÉPENDANTS N°211 – 6 avril 2023

Lire : l’HEBDO DES INDÉPENDANTS n°211 – 06 avril 2023Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER & AFFAIRES ÉTRANGÈRES
. Consultations sur l’avenir de l’enseignement français à l’étranger.
. Législatives partielles – résultats du premier tour : la prime aux sortants ?
. Vote par Internet : le procès-verbal existe aussi.
. Résidence d’attache ou résidence de repli ? (Les amendements adoptés – Position des groupes)

LE CLUB DES INDÉPENDANTS
. Nadia CHAAYA, présidente du groupe Les Indépendants, présidente du conseil consulaire à Djeddah – Sanaa. « Pour une représentation locale renforcée ».
. Nicolas ARNULF, vice-président du groupe des Indépendants, conseiller des Français du Maroc (Rabat). « Refonte du Guide de l’élu ».

LE BLOG D’OLIVIER CADIC
. Tribune Le Monde. « La visite d’Emmanuel MACRON et Ursula von DER LEYEN à Pékin doit être l’occasion de faire passer un message de fermeté à l’endroit des autorités chinoises »
. Semaine AFE :
> Groupe des Indépendants : « les 12 apôtres d’une démarche efficace ».
> Audition Cybersécurité
> Soirée Enseignement en langue française
. Irak. Myriam FILLAUD, chef du bureau de liaison New-Yorkais d’UNITAD
. Argentine. Francisco CAFIERO, secrétaire d’État aux Affaires internationales pour la Défense

FRANCE
Actualités : Politique & Société

BRÈVES D’AILLEURS

Découvrir l’InfoLettre n°211

Un nouveau groupe, Les Indépendants, réunit 12 élus, apôtres d’une démarche efficace au service des FDE

Lors de la session de l’Assemblée des Français de l’étranger qui s’achève, j’ai pu constater avec satisfaction la plus-value du travail des Indépendants.

Réunis en un groupe autonome et présidés par Nadia Chaaya, présidente du conseil consulaire à Djeddah-Sanaa, les 12 Indépendants ont pu présenter un travail concret, au service des conseillères et conseillers des Français de l’étranger et de celles et ceux qu’ils représentent.

Avec persévérance et cohérence, ces conseillers à l’AFE ont porté à l’attention du ministre les sujets relatifs aux plans de sécurité mis en place à l’étranger, comme aux conditions de travail des élus au sein des conseils consulaires.

Olivier Becht l’a rappelé, le temps de l’action politique est un temps long. C’est une réflexion autant qu’un investissement pour l’avenir.

Le groupe des Indépendants a été entendu : lors de la restitution des travaux de l’AFE, le ministre a réservé sa première réponse à la présidente du groupe. Il a assuré à Nadia Chaaya qu’instruction avait été donnée aux postes afin que les îlotiers puissent recevoir la liste des Français de leur zone. Il a également convenu que les élus des Français de l’étranger pouvait avoir communication des noms et coordonnées téléphoniques des îlotiers de leur circonscription.

En réponse à Nicolas Arnulf, conseiller des Français à Rabat et vice-président du groupe des Indépendants, il a promis de revoir le Guide des élus, de sorte à permettre et non enfermer leur mandat.

Sortir de la posture pour convaincre. Refuser les compromissions qui ont conduit, à nouveau, la Nupes et les LR à s’allier pour se répartir des postes. Réclamer davantage que des preuves d’amour et donner, à l’inverse, celles d’un engagement profond. C’est un pari risqué, courageux, concret qu’ont su prendre les membres du groupe des Indépendants. Il a porté ses fruits et je m’en réjouis.

Les Indépendants

Nadia CHAAYA
. Présidente du groupe Les Indépendants à l’AFE
. Présidente du conseil consulaire en Arabie saoudite – Djeddah, Sanaa
. Commission de Sécurité et des Risques Sanitaires de l’AFE

Nicolas ARNULF
. Vice-président du groupe Les Indépendants à l’AFE
. Conseiller des Français au Maroc (Rabat)
. Commission des Finances, du budget et de la fiscalité de l’AFE

Thierry CONSIGNY
. Conseiller des Français du Japon
. Membre du Bureau de l’AFE
. Commission de Sécurité et des Risques sanitaires de l’AFE
. Membre du CA de la CFE

Nadine FOUQUES-WEISS
. Conseillère des Français d’Allemagne du Sud,
. Commission des Finances, du Budget et de la Fiscalité de l’AFE
. Groupe de travail sur la réforme de l’AFE
. Présidente de la commission des Finances et du Contrôle interne de la CFE

Marie-Christine HARITÇALDE
. Présidente du conseil consulaire au Chili
. Commission des Lois, des Règlements et des Affaires consulaires de l’AFE
. Représentante de l’AFE à la commission nationale STAFE

Laurence HELAILI-CHAPUIS
. Présidente du conseil consulaire en Irlande
. Commission du Développement durable et du Commerce extérieur de l’AFE
. Membre de la cellule de Règlement des conflits de l’AFE

Rosiane HUNGBO-MONTEVERDE
. Conseillère des Français pour le Qatar et Bahreïn,
. Présidente de la commission des Lois, des Règlements et des Affaires consulaires de l’AFE

Amelie MALLET
. Secrétaire générale du groupe Les Indépendants à l’AFE
. Conseillère des Français du Royaume-Uni
. Commission de l’Enseignement, des Affaires culturelles, de la Francophonie et de l’Audiovisuel extérieur de l’AFE

Yolande MATÉO
. Conseillère des Français d’Algérie (Oran)
. Commission des Affaires sociales et du monde combattant, de l’Emploi et de la Formation de l’AFE

Benoit MAYRAND
. Conseiller des Français de Roumanie et de Moldavie,
. Vice-président de la commission des Finances du budget et de la fiscalité de l’AFE
. Membre du CA de l’UFE

Richard ORTOLI
. Conseiller à l’AFE, conseiller des Français de New York
. Commission des Finances, du Budget et de la Fiscalité de l’AFE
. Groupe de travail sur la réforme de l’AFE

Radya RAHAL
. Présidente du conseil consulaire à Alger
. Commission des Lois, des Règlements et des Affaires consulaires de l’AFE
. Représentante de l’AFE à la commission nationale pour la Protection sociale des Français de l’étranger
. Membre du CA de la CFE

Médias – « La visite d’Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen à Pékin doit être l’occasion de faire passer un message de fermeté à l’endroit des autorités chinoises » (Le Monde – 04 avril 2023 – Tribune)

TRIBUNE

Signataires : Olivier Cadic, sénateur (Union centriste) des Français établis hors de France ; André Gattolin, sénateur (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants) des Hauts-de-Seine ; Constance Le Grip, députée (Renaissance) des Hauts-de-Seine ; André Vallini, ancien ministre, sénateur (Parti socialiste) de l’Isère ; ainsi que les membres de l’IPAC (Inter-Parliamentary Alliance on China).

La visite d’Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen à Pékin doit être l’occasion de faire passer un message de fermeté à l’endroit des autorités chinoises

Alors que le président français entame, le 5 avril, une visite en Chine, des sénateurs rappellent, dans une tribune au « Monde », que face à l’ingérence chinoise à Hongkong et ses appétits sur Taïwan, l’heure n’est ni à la faiblesse ni au silence.

Les intentions répétées par le président chinois Xi Jinping de prendre le contrôle de Taïwan pour en faire une partie intégrée du territoire de la République populaire de Chine sont de plus en plus préoccupantes. Les intimidations de toutes sortes, notamment la multiplication des violations de l’espace terrestre et de l’espace maritime ne cessent de se multiplier. Pékin qualifie même de double provocation une possible rencontre entre Tsai Ing-wen, la présidente démocratiquement élue de Taïwan, avec Kevin McCarthy, le président républicain de la Chambre des représentants des États-Unis.

Même si la Chine a longtemps pensé que le temps qui passe est toujours son meilleur allié, il paraît aujourd’hui évident que la Chine de Xi a, dans tous les domaines, décidé d’accélérer l’histoire. La situation que connaît Hongkong depuis trois ans illustre bien cette volonté d’extension de l’empire du Milieu au mépris des traités antérieurement ratifiés…

Lire la suite de la tribune

AFE – Audition Cybersécurité

Ce 28 mars, à l’invitation d’Avraham Benhaim, président de la commission Sécurité et Risques Sanitaires, et de Pierre Leducq, vice-président, je suis intervenu une seconde fois lors des travaux de l’AFE sur le thème de la cybersécurité.

J’ai remercié les membres de la commission de faire de la cybersécurité un fil rouge de leur action.

Chargé du suivi de la cybersécurité au Sénat, qui relève du programme 129, je les ai informés sur les événements de la veille. Les sites de l’Assemblée nationale et du Sénat avaient subi une cyber-attaque venant d’un groupement russe. Le site des députés est resté inaccessible pendant 4 heures et l’attaque avait été parée au Sénat.

J’ai demandé à la commission de recommander que tous les sites des consulats disposent d’un lien vers cybermalveillance.gouv.fr pour indiquer à nos compatriotes comment réagir et se protéger avec les outils numériques.

J’ai également recommandé que chacun soit équipé d’un VPN lors de connexion sur les réseaux wifi, surtout dans les aéroports. J’ai découvert que seule une minorité des membres de la commission en disposait.

J’ai partagé nombre d’observations recueillies dans le cadre de ma mission. À titre d’exemple, en matière de désinformation, j’ai décrit les procédures de réaction de Taiwan qui me paraissent les plus évoluées.

Pour la sécurité des données personnelles, l’Estonie me paraît proposer un système très intéressant.

Sénat – Argentine – Dialogue stratégique

A l’occasion de la XIIème édition du Dialogue stratégique franco-argentin qui se tiendra à Paris, le groupe d’amitié France-Pays du Cône Sud a accueilli, ce 30 mars, une délégation argentine conduite par Francisco Cafiero, secrétaire d’État aux Affaires internationales pour La Défense.

Cela nous a permis d’échanger sur les environnements stratégiques respectifs des deux pays et d’aborder des enjeux communs (Antarctique, sécurité maritime, etc.) dans le cadre de l’approfondissement de la relation de défense franco-argentine, et notamment son volet capacitaire.

Le secrétaire d’État a revendiqué les Malouines pour l’Argentine et dénoncé son « occupation » par les Britanniques…. qui étaient déjà présents sur l’île avant la création de l’Argentine en 1810.

J’ai rappelé au ministre le traumatisme de la guerre des Malouines en 1982 pour ceux qui pensent encore aux centaines de victimes de ce conflit, suite au coup de force de la junte militaire argentine finalement repoussé.

40 ans plus tard, les deux pays sont toujours en discussion à l’ONU et le Royaume-Uni refuse toujours que des armes utilisant des composants britanniques soient vendus à l’Argentine, ce qui peut nous empêcher de vendre certains équipements de défense.

Le ministre s’est défendu de vouloir recourir à la force. +d’images

Sénat – Irak – UNITAD

Lutter contre l’impunité

Suite à la mission que j’ai conduit à l’ONU en novembre dernier (compte-rendu), nous avons souhaité que notre commission auditionne Myriam Fillaud, magistrate, Chef du Bureau de Liaison New-Yorkais d’UNITAD, conseillère politique senior auprès du Représentant Spécial.

À notre retour de New-York, nous avons estimé qu’il y avait des trous dans la raquette concernant les poursuites pénales engagées contre les revenantes. En effet, les mères qui ont commis des crimes contre leurs enfants en les livrant à Da’esh pour en faire des lionceaux du califat ou contre d’autres personnes comme des Yezidis réduits en esclavage ne sont pas poursuivies pour leurs actes.

À leur retour, elles ne sont poursuivies que pour association de malfaiteurs à une entreprise terroriste. Personne ne se préoccupe alors en France d’écouter la voix des victimes qu’elles ont pu persécuter en Irak. Les preuves existent. UNITAD les a réunies. L’Allemagne ou la Suède s’en sont servies pour prononcer des condamnations.

Ce 29 mars, j’ai demandé à Myriam Fillaud, ce que devait faire la France pour mettre en œuvre un accord bilatéral avec UNITAD.

C’est un choix de politique pénal de la France. Si nous voulons savoir ce que ces revenantes ont fait en Irak et les poursuivre pour ces crimes en France, nous le pourrions.

J’ai dit que nous partagions un point commun avec la magistrate : c’est de vouloir lutter contre l’impunité. L’heure est venue de se préoccuper des victimes restées en Irak pour ne pas les oublier et leur rendre justice.

UNITAD est l’équipe indépendante d’enquêteurs des Nations Unies, mandatée par la résolution 2379 (2017) du Conseil de Sécurité, pour amener Da’esh à répondre des crimes internationaux que ses membres ont commis. Elle a été constituée à la demande des autorités Irakiennes.

Son mandat est de recueillir, préserver, analyser les preuves des exactions massives commises par Da’esh pouvant étayer la commission de crimes contre l’humanité, du crime de génocide et de crimes de guerre, puis d’assurer la transmission de ces preuves aux autorités judiciaires irakiennes, ainsi qu’à toute juridiction nationale d’un État membre de l’Organisation des Nations Unies qui aurait entamé des poursuites contre des représentants de Da’esh, sur la base d’allégation de commission de tels crimes. +d’images

Semaine AFE – Soirée “enseignement français”

Ce 30 mars, dans le cadre de la session plénière de l’AFE, j’ai organisé une réunion sur ce thème : “Les conseillers des Français de l’étranger, acteurs du développement du réseau d’enseignement français à l’étranger”.

Trois intervenants sont venus partager leur expérience et évoquer leurs initiatives en faveur du développement de l’enseignement en langue française.

Ils prouvent que l’on peut réaliser un travail exceptionnel, même sans être homologué et membre du réseau AEFE. En ce sens, je souhaite qu’ils contribuent à l’élan souhaité par le Président de la République vers un doublement des places dans l’enseignement français à l’étranger, d’ici 2030.

Les moyens d’action de l’Anefe (Association nationale des écoles françaises à l’étranger) que je préside sont orientés vers cet objectif ambitieux, en relais avec les élus locaux des Français à l’étranger. L’information délivrée était destinée à inviter les élus, qui le souhaitent, à s’engager à nos côtés pour que l’enseignement français et en français se développe en toute liberté.

Je remercie chaleureusement Pascal, Emmanuel et Michel pour leur témoignage, ainsi que tous les conseillers pour leur participation à la réussite de cette soirée.

Pascal Peyrat est le directeur général de l’Ecam, Écoles catholiques au Maroc, qui s’adresse aux classes populaires et moyennes soucieuses d’enseignement en français. Ce réseau non-homologué de 13 écoles scolarise 10.300 élèves qui sont exclusivement marocains et musulmans. Pourquoi l’appellation de catholique ? Leg du protectorat français, toutes ces écoles sont encore possédées par des églises catholiques ou des congrégations religieuses avec l’avantage considérable d’accorder des loyers très bas à l’Ecam. C’est pourquoi les frais de scolarité de ses établissements sont quatre fois moins chers que dans le réseau AEFE ! Ces frais étant sa seule ressource de revenu, le directeur a souligné la nécessaire rigueur de gestion. Le niveau de français des élèves se révèle particulièrement bon, comme cela a pu se vérifier à l’occasion de concours d’éloquence.

Emmanuel Coigny est le proviseur du Collège du Léman (Genève) qui accueille des 2000 élèves de 2 à 18 ans, représentant 130 nationalités ! En Suisse, il existe bien un lycée français à Zurich, mais rien de tel dans le canton de Genève, mis à part une école primaire. Afin de créer un pont vers l’enseignement français et valoriser notre baccalauréat Emmanuel a créé le GESBF (Groupement des écoles suisses préparant au baccalauréat français). Cette structure a signé une convention administrative et pédagogique avec le rectorat de Grenoble. Depuis, le GESBF est l’autorité compétente pour l’inscription au baccalauréat des élèves scolarisés dans 11 écoles en Suisse. Ceux-ci sont désormais assimilés à des candidats “scolaires” et non plus à des candidats “libres”.

Michel Monsauret, ex-conseiller de coopération éducative à Londres et Bucarest, jeune retraité de l’Éducation nationale, est devenu conseiller bénévole de l’Anefe. Il a été l’initiateur du plan École de Londres, en 2018, qui aura permis la création de quatre nouveaux établissements secondaires en 5 ans. Michel a évoqué les réflexions en cours au sein de l’Anefe, à l’engagement participatif au sein de groupes de travail, comme la création d’un « good school guide » à la française. Sur quels critères ? Par exemple, les heures d’enseignement non remplacées ou l’amplitude horaire des emplois du temps… Dans la perspective de doubler le nombre d’élèves qui étudient en français, son ambition sera de faire entendre la voix des établissements qui concourent à l’objectif qu’ils soient homologués ou non.

L’HEBDO DES INDÉPENDANTS N°210 – 31 mars 2023

Lire : l’HEBDO DES INDÉPENDANTS n°210 – 31 mars 2023Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

SPÉCIAL – ASSEMBLÉE DES FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. Hélène DEGRYSE, présidente de l’AFE
. Olivier BECHT, ministre délégué du Commerce extérieur, de l’Attractivité et des Français de l’étranger :
> Les moyens de la diplomatie
> Un « centre de soutien consulaire »
> Dématérialisation de l’état civil
> Vote par Internet
> France consulaire
> Renouvellement dématérialisé des passeports
> Résidence de repli
> Pass Culture
> Pass Éducation Langue française
> Enseignement français à l’étranger
> Sur la question des indemnités des élus
. Baptiste HEINZ, président du groupe Écologie et Solidarité, conseiller des Français établis en Côte d’Ivoire
. Thierry MASSON, président du groupe Indépendants, Démocrates et Progressistes, conseiller des Français en Belgique
. Laurent RIGAUD, président du groupe Union des Républicains, des Centres et des Indépendants, président du conseil consulaire de Dubaï
. Nadia CHAAYA, présidente du groupe Les Indépendants, présidente du conseil consulaire à Djeddah – Sanaa
. Annie RÉA, présidente du groupe Solidaires et Indépendants, conseillère des Français à Milan
. Retraites FDE
. Ukraine
. Loi 2013 et statut des élus
. Prise de rdv
. Revalorisation des aides sociales
. Sécurité
. STAFE
. Restitution des travaux des commissions devant Olivier BECHT, ministre délégué notamment chargé des Français de l’étranger, en séance plénière de l’AFE :
> Commission des Lois, des Règlements et des Affaires consulaires. Rosiane HOUNGBO-MONTEVERDE, présidente
> Commission des Finances, du Budget et de la Fiscalité. Renaud LE BERRE
> Commission Développement durable et Commerce extérieur. Jean-Luc RUELLE, président
> Commission Enseignement, Affaires culturelles, de la Francophonie et de l’Audiovisuel extérieur. Jean-Hervé FRASLIN, président
> Commission Affaires sociales et du Monde combattant, Emploi et Formation. Florian BOHÊME, président
. Prises de paroles des présidents de groupe
Baptiste HEINZ (GS)
Thierry MASSON (IDP)
Gérard SIGNORET (URCI)
Annie RÉA (IS)
Nicolas ARNULF (Les Indépendants)

LE BLOG D’OLIVIER CADIC
. Retraites. Interview Public Sénat
. Relation franco-britannique. Interview Public Sénat
. Brésil. Michèle RAMIS, directrice des Amériques et des Caraïbes au MEAE
. En circonscription en TURQUIE – Istanbul (23-24 mars 2023)
A l’invitation de Florence OGUTGEN, conseillère des Français de l’étranger, présidente du conseil consulaire. Accueilli par Hervé MAGRO, ambassadeur de France et Olivier GAUVIN, consul général
. En circonscription en ROUMANIE – Bucarest (21-22 mars 2023)
Accompagné par Laurence AUER, ambassadrice de France en Roumanie et Benoît MAYRAND, conseiller des Français de l’étranger pour la Roumanie et la Moldavie

Découvrir l’Hebdo des indépendants n°210

En circonscription en Turquie – Istanbul (23-24 mars 2023)

De retour à Istanbul pour la première fois depuis 2017, j’ai été impressionné par le gigantisme du nouvel aéroport, inauguré fin 2018.

Je me suis rendu en Turquie à l’invitation de Florence Ogutgen, conseillère des Français de l’étranger, présidente du conseil consulaire, afin de prendre en compte les observations des représentants de notre communauté qui a été traumatisée par le tremblement de terre de février dernier. Je remercie Florence d’avoir aussi organisé mes rencontres auprès de notre communauté d’affaires.

Toute ma reconnaissance à Hervé Magro, ambassadeur de France et Olivier Gauvin, consul général, pour l’excellence de leur accueil et la richesse de nos échanges.

Communauté française 

Ambassade

Le violent séisme qui a frappé le sud de la Turquie et le nord de la Syrie constitue un désastre humanitaire qui devrait dépasser les 100.000 victimes.

Les Turcs ont été positivement surpris par l’élan de solidarité internationale qui s’est manifesté.

À la faveur d’un petit-déjeuner à la Résidence avec Hervé Magro, ambassadeur de France en Turquie, Olivier Gauvin, Consul général de France à Istanbul et Margarida Bobenrieth, consule générale adjointe de France à Istanbul, nous avons fait un tour d’horizon sur la situation.

Au désastre humanitaire viennent s’ajouter les dégâts matériels qui nécessiteront 50 à 100 milliards de dollars à consacrer dans les 5 ans à la reconstruction. Cette catastrophe ajoute à la complexité d’une économie en grande difficulté : inflation supérieure à 100%, dévaluation de la livre de plus de 30%.

Le premier tour des élections présidentielles et les élections législatives auront lieu le 14 mai prochain. L’alliance de 6 partis d’opposition pour présenter un candidat unique face au président Erdogan préfigure ce qui pourrait être un séisme politique, si ce dernier devait céder un pouvoir exercé depuis 20 ans. +d’images

Conseil consulaire

Entretien avec Florence Ogutgen, présidente du conseil consulaire et Belgin Ozdilmen Gurhan, conseillères des FDE, au Palais de France.

Leurs observations de la situation consécutive au séisme du 6 février 2023 sont riches d’enseignements.

300 compatriotes étaient établis dans la zone touchée par le tremblement de terre. 40 ont été rapatriés en France.

Elles regrettent qu’aucune aide n’ait été versée pour venir en aide à ceux qui ont fait le choix de rester.

Florence Ogutgen a eu un échange avec le cabinet du ministre Olivier Becht. Elle observe que les Allemands ont permis aux Turcs qui avaient de la famille en Allemagne de venir pour 3 mois.

Une réflexion doit être entreprise pour évaluer comment nous pouvons améliorer encore notre dispositif d’accompagnement.

Consulat

Visite du consulat qui a bénéficié de nombreux travaux de modernisation et de sécurisation depuis mon passage en 2017 (compte-rendu), précédée d’une réunion avec les services consulaires, en présence de : Olivier Gauvin, consul général ; Margarida Bobenrieth, consule générale adjointe ; Pierre Deroubaix, vice-consul, chef du service de l’Administration des Français ; Vincent Corbeau, consul adjoint, chef du service des visas.

La communauté française en Turquie compte environ 13000 compatriotes partagés en deux circonscriptions consulaires : Ankara et İstanbul. Cette dernière enregistre 7724 inscrits à février 2023 contre 7879 en 2018.

L’inflation a fait exploser le budget des bourses scolaires qui est passé de 1,7MEuros en 2022 à 2,8MEuros en 2023 pour un nombre constant de 250 familles (400 enfants).

La reprise des déplacements fait anticiper le traitement de 110000 visas pour 2023.

Les demandes d’asile en Turquie sont toutes centralisées à Istanbul. Les crises en Afghanistan, Syrie puis Iran justifient que les demandeurs puissent solliciter l’asile en France depuis la Turquie.

J’ai pu observer le sérieux du processus de traitement de ces demandes au consulat (plus de 1000 mails par mois). 110 personnes ont vu leur demande aboutir en 2022.

La Turquie compte plus de 4 millions de réfugiés syriens et 270 000 afghans pour la seule ville d’Istanbul.

Diplomatie économique

CCEF / CCIFT

Pour me permettre de finir ma journée en bénéficiant d’une vue imprenable sur le Bosphore et d’admirer les splendeurs d’Istanbul, Franck Mereyde, directeur du TAV (premier gestionnaire aéroportuaire turc, filiale Aéroports de Paris ADP), président de la section locale CCEF et de la Chambre de commerce franco-turque avait choisi le restaurant Vogue.

Nous avions participé à la même table ronde lors de la réunion des CCEF Moyen-Orient à Tel-Aviv en janvier dernier (compte-rendu).

Franck m’a détaillé la situation économique en Turquie avec Karine Labaky, directrice régionale de Sanofi Vaccins et Bruno Rosso, directeur d’Arkema en présence de Florence Ogutgen, présidente du conseil consulaire.

Les entreprises françaises basées en Turquie représentent 130 000 emplois directs, et 350 000 emplois indirects et induits.

Elles ont consacré 5 milliards d’euros d’investissements ou de réinvestissement. L’usine de Renault Bursa ou de Sanofi en témoignent : Sanofi Turquie est leur 3ème site mondial. Karine Labaky met en avant que 57% du management de son usine est féminin et que la Turquie est un hub de développement de talents pour les femmes du groupe Sanofi.

De son côté, Bruno Rosso confie qu’il n’a jamais été confronté à la corruption.

Le traumatisme lié au séisme du 6 février a pris une grande partie de nos débats. La surface de la région impactée est équivalente à la distance entre Paris et Amsterdam. Plus de 10 millions de personnes ont été concernées.

Nous sommes longuement revenus sur leurs méthodes respectives pour augmenter les salaires deux à trois fois par an, du fait de l’hyper inflation qui affecte la Turquie (plus de 100%).

Ils observent que de nombreux investisseurs étrangers repèrent les opportunités d’acquisition d’entreprises turques pour être prêts à mener leurs opérations, dès que les élections générales auront eu lieu en mai. +d’images

Aéroport

Franck Mereyde, directeur du TAV (premier gestionnaire aéroportuaire turc, filiale Aéroports de Paris ADP m’a appris que la Turquie disposait désormais du plus grand aéroport du monde en termes de capacité.

Celui-ci occupe une superficie de 7 660 hectares, soit deux fois l’espace de celui de Roissy Charles de Gaulle et accueillera à terme 200 millions de passagers par an.

Élu aéroport de l’année en 2019 par les lecteurs du magazine International Airport Review, son terminal unique est équivalent à la surface de tous les terminaux de Roissy. +d’images

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Enseignement

Offre scolaire 

Réunion avec Florence Ogutgen, présidente du conseil consulaire et Belgin Ozdilmen Gurhan, conseillères des FDE, au Palais de France.

Nous avons notamment évoqué l’offre scolaire française en Turquie :
> Les écoles Pierre Loti (İstanbul) et Charles de Gaulle (Ankara) ;
> 2 maternelles homologuées à Istanbul et une à Ankara ;
> 8 écoles labellisées France éducation : 5 à Istanbul, 2 à Izmir et une à Ankara.

Les élues sont convaincues que de nouvelles écoles françaises sont nécessaires pour répondre à la demande.

Lycée Français Pierre Loti

Rencontre avec Frédéric Colombel, proviseur et l’équipe de direction du lycée Pierre Loti en compagnie de la présidente de l’APE gestionnaire.

Le lycée est un établissement conventionné par l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE) qui scolarise 1386 élèves (1415 en 2021) depuis la petite section de l’école maternelle (3 ans) jusqu’en classe terminale.

Le Lycée Pierre Loti est actuellement implanté sur deux sites :
> Beyoglu : CP / CE1 / CE2
> Tarabya : CM1 / CM2 / Collège / Lycée que j’ai visité.

Fort de sa bonne réputation, l’établissement pourrait accueillir 2000 élèves si les infrastructures lui permettaient de répondre à toutes les demandes. +d’images

Affaires étrangères – Brésil – Directrice des Amériques et des Caraïbes (MEAE) – Vidéo 2’30

Ce 29 mars, Michèle Ramis, directrice des Amériques et des Caraïbes au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, a été auditionnée par notre commission des Affaires étrangères et de la Défense, présidée par Christian Cambon.

Merci à Ana Fábia Ferraz Martins, conseillère des Français de la circonscription de Sao Paulo, qui a inspiré cette intervention lors de la préparation de mon déplacement à Curitiba, prévu fin avril.


VERBATIM

M. le Président,
Mme l’ambassadrice,

Je ne ferai pas partie de la mission, par contre il se trouve que j’irai dans l’État du Paraná à la fin du mois d’avril. J’irai à Curitiba, une ville fameuse puisque c’est là que le procureur Sergio Moro avait mené l’enquête sur les histoires de blanchiment qui avaient abouti à l’inculpation et l’emprisonnement du président Lula.

La semaine dernière, le président Lula a eu des mots très injurieux à l’égard de celui qui est devenu aujourd’hui sénateur, Sergio Moro. Les médias brésiliens en parlent tous. Évidemment, le sénateur a répondu sur CNN.

On sent bien, et vous l’avez rappelé dès le début, du fait qu’il y avait une polarisation toujours existante au Brésil, simplement vous savez que les milieux économiques ne sont pas les plus grands supporters du président Lula au Brésil.

Comment donc appréciez-vous la relation économique avec ce pays ? Est-ce que vous aurez des discussions équilibrées aussi bien avec l’opposition, puisque vous savez qu’au Parlement elle n’est pas forcément favorable au président Lula.

Merci

En circonscription en Roumanie – Bucarest (21-22 mars 2023)

Retour à Bucarest et mon 7ème déplacement en Roumanie afin d’assister à la cérémonie de remise des insignes des Palmes académiques à MM. Michel Monsauret, Stephan Krecina et Viorel Scripcariu de la part de Laurence Auer, ambassadrice de France

Félicitations aux trois récipiendaires pour leurs mérites respectifs.

Je suis reconnaissant à notre ambassadrice pour l’organisation des séquences OTAN et Cybersécurité, comme à Benoît Mayrand, conseiller des Français de l’étranger pour la Roumanie et la Moldavie, qui m’a permis de rencontrer deux start-up remarquables.

Les entreprises de la French Tech bénéficient en Roumanie d’infrastructures télécoms qui offrent la plus grande vitesse au monde sur internet !

Diplomatie parlementaire

OTAN

Entretien avec le représentant en Roumanie du chef d’état-major des armées, le général Christophe Follet, et le chef du BFCE (Brigad Forward Command Element), le lieutenant-colonel Antoine Vallet pour une présentation du dispositif de l’OTAN et de l’évolution de la présence militaire française en Roumanie.

Impressionné par la maîtrise du temps et de la logistique de notre état-major pour opérer un déploiement optimal de nos forces, quelles que soient les conditions climatiques.

Très satisfait également de constater que les engagements pris par le Président de la République sont parfaitement respectés sur le terrain et que nous participons pleinement à la défense du flanc Est de l’Europe, au sein de l’OTAN.

Hommage à nos soldats engagés pour défendre nos idées et la liberté.

Merci au commandement OTAN de m’avoir permis de visiter notre état-major sur site. + d’images

Cybersécurité

Entretien avec Anton Rog, responsable de la cybersécurité du service roumain d’information (SRI), qui est l’équivalent de notre DGSI.
Nous avons évoqué la loi sur la loi 53 qui vient d’être votée le 15 mars dernier par le parlement roumain.

Elle recouvre la cybersécurité, la désinformation et les conditions d’engagement de la responsabilité des responsables d’institutions qui n’auraient pas pris les mesures identifiées adéquates pour protéger leurs installations.

Très reconnaissant envers Anton Rog d’avoir accepté de me recevoir en présence de son équipe pour partager avec moi des analyses très pertinentes sur l’état de la menace cyber.

Merci également à nos attachés de sécurité intérieure qui ont permis à cet entretien de se tenir.

Communauté française

Les Palmes pour Michel Monsauret

Très heureux d’avoir pu écouter l’hommage de Laurence Auer à la carrière et la personnalité de Michel Monsauret, ex-conseiller de coopération éducative à Londres et Bucarest.

Lors de mon élection à l’Assemblée des Français de l’étranger en 2006, ma profession de foi proposait la création d’un plan École pour répondre à l’attente d’enseignement français au Royaume-Uni.

Arrivé à Londres en 2007, Michel Monsauret est devenu le facilitateur, le « monsieur Loyal », qui a fait travailler ensemble la communauté éducative pour lancer ce plan école, après avoir déterminé les objectifs à atteindre et les actions à mettre en route. Tout ceci, sous la supervision de Laurence Auer, alors conseillère culturelle au Royaume-Uni.

Grâce aux solides fondations qu’il a mis en place et au talent de son successeur Laurent Batut qui a poursuivi l’effort avec la même constance, le plan Ecole de Londres aura permis la création de plus de 2500 places et de 4 nouveaux établissements secondaires en 5 ans.
Cette réussite est entrée dans l’histoire.

Lors de ses différents postes qui ont suivi, je suis resté en contact avec Michel, car il a toujours été une source d’inspiration.

Je l’ai retrouvé à Bucarest, son dernier poste, pour y lancer un nouveau plan Ecole qui aura permis de faire naître un second établissement scolaire français : l’EFIB. Ce projet constituait ma priorité pour la Roumanie.

Je remercie notre ambassadrice de m’avoir permis d’adresser quelques mots à Michel à cette occasion pour exprimer la reconnaissance de tous ceux qui ont bénéficié de la qualité de son engagement au service de l’intérêt général.

Nous avons poursuivi la soirée pour fêter Michel avec Benoît Mayrand, conseiller des Français de l’étranger et des amis de Bucarest qui l’ont tous apprécié.

Même à la retraite, Michel n’a rien perdu de sa passion pour la promotion de l’enseignement français. Il a accepté de contribuer bénévolement, depuis un an, à créer un nouvel élan pour l’ANEFE (Association nationale des écoles françaises à l’étranger). +d’images

Enseignement

Plan École

Invité le 21 mars à la réunion du Plan École « Roumanie », auquel j’ai participé dès 2018-2019, j’ai eu l’opportunité d’apporter tout mon soutien à l’action volontariste de notre ambassadrice Laurence Auer pour développer l’enseignement français dans ce pays.

Toutes les écoles françaises de Roumanie étaient représentées :
. Anna de Noailles, accueille 1038 élèves de la maternelle à la terminale et affiche complet. Une réflexion est engagée pour trouver de nouvelles perspectives de croissance.
. L’EFIB accueille 130 élèves et en prévoit 150 prochainement. Une classe de sixième sera ouverte en 2024. L’EFIB est en quête d’un nouveau site pour la rentrée 2025 pour accueillir son secondaire.
. Les 3 écoles maternelles francophones de Bucarest (la Maison bleue, la Petite maternelle et le Carrousel) témoignent de l’intérêt des familles pour l’enseignement international. Elles alertent sur la nécessité d’accueillir les enfants venant de leurs écoles pour qu’ils ne soient pas orientés vers des systèmes éducatifs alternatifs.
. L’école Michelin de Zalau (Mission Laïque) a ouvert temporairement ses portes (au plus tard jusqu’en 2025). Elle compte une vingtaine d’élèves.

EFIB

Priorité de mon action en Roumanie, le soutien à la création de l’École française internationale de Bucarest (EFIB) par le groupe Odyssey, présidé par Luc Chatel, qui est venue compléter opportunément l’offre d’enseignement français à Bucarest.

Jonathan Derai, président de l’EFIB et initiateur du projet pour Odyssey, a souhaité me présenter les travaux réalisés depuis ma dernière visite en juillet 2022.

Il m’a accueilli en compagnie de Benoît Mayrand, conseiller des FDE pour la Roumanie en présence de Bianca Stinga, directrice exécutive et David Heraud, directeur pédagogique.

J’ai constaté avec satisfaction que la cour, la cantine, les salles de classes ont connu de nouveaux aménagements appréciés par les élèves.

Le projet de création du secondaire à partir de septembre 2024 nécessite des préparatifs qui sont déjà amorcés.

Nous avons discuté des perspectives de développement avec un objectif de création d’un deuxième site à partir de 2025 pour accompagner le développement du secondaire. + d’images

Diplomatie économique

Business France

La France voit encore trop la Roumanie comme un pays de ressources et non comme un pays de débouchés.

Déjeuner à la Résidence avec Laurence Auer, ambassadrice, le chef du service économique Pierre Lignot et le directeur du bureau Business France, François Matraire pour faire un tour d’horizon sur la présence économique de la France en Roumanie.

Le service économique compte 5 personnes basées à Bucarest.

La Roumanie compte 4000 entreprises françaises sur son sol. La Chambre de commerce bilatérale enregistre 550 membres. La Roumanie compte 25 CCEF, une communauté French Tech et 4 clubs d’affaires en province.

100 VIE développent une première expérience en Roumanie principalement dans des PME/ETI. Beaucoup d’autres postes de VIE restent en attente de candidatures.

Preuve de sa grande vitalité et de ses perspectives, Olivier Becht, ministre en charge du commerce extérieur et des entreprises françaises, participera au forum d’affaires France-Roumanie début juillet.

Recommerce

Recommerce est leader européen dans la vente de smartphones reconditionnés dirigé par Augustin Becquet.

Sa startup française du French Tech Next 40 (800 000 smartphones vendus l’an dernier) a racheté la startup Fenix, fondée en Roumanie par Grégoire Vigroux.

En Roumanie, ils ont vendu 20 000 smartphones en 2022 (6M€ de CA).

Si en France, 12 à 15% des smartphones vendus sont reconditionnés, ils ne sont qu’1% en Roumanie. Voilà qui ouvre de brillantes perspectives.

Easydo

Easydo, entreprise de David Coyne, est le résultat d’un spin off de la précédente société d’informatique spécialisée dans l’assistance technique pour les services financiers.

Sa société propose des solutions de cyber sécurité pour les objets connectés et commence à travailler à l’intégration de modules pour construire des drones. David m’a alerté sur le fait que 70% des drones du marché sont chinois et sont donc susceptibles de fournir des informations stratégiques à Pékin sur leurs utilisateurs.

Culture

AF / Festival du film français

À l’occasion de la 27ème édition du Festival du film français en Roumanie, Laurence Auer, ambassadrice de France en Roumanie, m’a proposé de faire une allocution pour la présentation du film Saint-Omer.

Avec 32 films sélectionnés, 110 projections réalisées dans 13 villes de Roumanie, cette 27è édition est un succès remarquable. +d’images

VERBATIM

Madame l’ambassadrice,Monsieur le directeur de l’Institut français en Roumanie,
Mesdames, Messieurs,

En ma qualité de sénateur représentant les Français établis hors de France et d’administrateur de l’Institut français, présidé par Mme Eva Nguyen Binh, je souhaite féliciter toute l’équipe de l’Institut français de Roumanie pour cette 27 ème édition du festival du film français.

32 films sélectionnés, 110 projections dans 13 villes de Roumanie. C’est un succès remarquable.

Je ne reviendrai pas sur l’excellence de l’œuvre qui va vous être présentée, doublement récompensée à la Mostra de Venise d’un Lion d’argent (Grand Prix du jury) et d’un Lion du futur pour un premier film.

Je ferai deux remarques au sujet du film St Omer

Chacun sait qu’il y a mille et une façons de raconter une même histoire.

Alice Diop, la réalisatrice nous apporte son regard

Ce film témoigne de la culture de notre temps.

Une œuvre qui s’inscrit dans notre patrimoine.

Rappelons que ce film a failli être nommé pour représenter la France aux Oscars.
St Omer est un film qui appartient au pays de Molière… mais qui nous change grandement de Molière.

C’est rafraichissant. Nous devons en être fiers.

Ma seconde remarque concerne le thème du film.

Ce film est une œuvre de fiction, mais il y a un mais : ce film s’inspire d’une histoire vraie.

A l’automne 2013, une femme abandonne sa fillette âgée de 15 mois sur la plage de Berck-sur-Mer devant la marée montante…

Alice Diop raconte le procès d’une mère infanticide, elle raconte ce qui est irracontable.

Nous sommes dans l’incompréhensible, l’indicible.

Face à un être humain qui a accompli un acte inhumain que faire ?

Ce film interroge notre société.

On peut eh sortir en colère, soit désarmé.

L’art nous aide, l’art prend le relais lorsque la justice a passé.

Qu’est-ce qui est juste ? Qu’est-ce qui est humain ?

Il revient au spectateur de décider.

Bravo pour ce choix de programmation

Bon film à tous

L’HEBDO DES INDÉPENDANTS N°209 – 23 mars 2023

Lire : l’HEBDO DES INDÉPENDANTS n°209 – 23 mars 2023Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER & AFFAIRES ÉTRANGÈRES
. Retraite des sénateurs et transparence de la vie politique
. Lutter contre la fraude aux prestations sociales à l’étranger
. La résidence d’attache à l’ordre du jour : PPL de Ronan LE GLEUT
Constitutionnalité ?
. Arnaques et dérives des influenceurs : PPL de Stéphane VOJETTA
. Damien REGNARD et « les visas consulaires pour les Algériens »
. Les Français de l’étranger ont du talent. (The Badoites Band)
. Permis de conduire français et établissement hors de France : les règles
. Recyclage : qu’est-ce le parti « Égalité Europe Écologie » ?
. Premier tour des élections de 3 députés des Français de l’étranger : début du vote par Internet

LE CLUB DES INDÉPENDANTS
. Marie-Claire SPARROW, conseillère des Français du Royaume-Uni, conseillère des Français au Royaume-Uni. « Déplacements illicites d’enfants et délivrance des passeports ».
. Minouche BÉRAUD-SUBERVILLE, membre de l’AFE, conseillère des Français au Mexique. « La passion des rallyes au Mexique vient de France ».

LE BLOG D’OLIVIER CADIC
. Arabie saoudite. Prince Turki Al-FAISAL
. En circonscription en MOLDAVIE – Chisinau (19-21 mars 2023)
Accompagné par Graham PAUL, ambassadeur de France en Moldavie et Benoît MAYRAND, conseiller des Français de l’étranger pour la Roumanie et la Moldavie
. En circonscription en ROYAUME-UNI – Londres (17 mars 2023)
Soirée de levée de fonds 2023 au profit des familles du Lycée Charles de Gaulle

FRANCE
Actualités : Politique & Société

BRÈVES D’AILLEURS

Découvrir l’InfoLettre n°209

En circonscription en Moldavie – Chisinau (19-21 mars 2023)

Retour à Chisinau et ravi d’y retrouver Graham Paul, ambassadeur de France en Moldavie. Dans son précédent poste à Reykjavik, nous avions œuvré ensemble pour le projet Lexia. La concrétisation de ce dictionnaire franco-islandais avait été ma priorité pour l’Islande et fut un marqueur pour la francophonie (Lire).

Je remercie Benoît Mayrand, conseiller des Français de l’étranger pour la Roumanie et la Moldavie, de m’avoir accompagné au cours de ce déplacement.

Lors de mon premier passage à Chisinau en 2018 (compte-rendu), j’avais eu l’opportunité d’échanger avec la présidente Maia Sandu, qui était alors dans l’opposition.

Mon projet pour la Moldavie est d’agir pour la création d’une convention fiscale bilatérale. Je m’étais fixé cet objectif, avec le prédécesseur ambassadeur, Pascal Le Deunff, pour répondre à la demande de nos entreprises afin de leur éviter une double taxation.

Lors de sa rencontre avec la présidente de Moldavie, à la faveur de son passage à Chisinau l’été dernier, Emmanuel Macron a annoncé la signature de cet accord (lire)

Diplomatie parlementaire

Vice-Premier ministre, chargé de la réintégration

Très heureux d’avoir retrouvé Oleg Serebrian, vice-Premier ministre chargé de la réintégration, à la Résidence, à l’invitation de Graham Paul, ambassadeur de France pour un entretien en compagnie de Benoît Mayrand, conseiller des Français de l’étranger.

Cette rencontre m’a permis de l’interroger sur la situation en Transnistrie, où 1500 soldats russes stationnent, officiellement chargés de protéger les entrepôts de munitions ex-soviétiques.

J’ai également bénéficié de son analyse sur l’évolution du conflit en Ukraine.

Oleg Serebrian constate avec satisfaction que la Moldavie a gagné en visibilité en France. La visite récente de Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, ainsi que les différentes interventions de la France pour soutenir directement la Moldavie pour obtenir le statut de candidat à l’UE ont été très appréciées localement.

Nous avons également évoqué les cyber-menaces étrangères et les moyens de combattre les techniques de désinformation qui visent à déstabiliser le gouvernement.

J’ai été ravi de constater que les priorités fixées par la présidente Maia Sandu rapprochent la Moldavie de l’Union européenne. +d’images

Ministère de La Défense

Entretien avec Valeriu Mija, secrétaire d’État, chargé des politiques de la Défense nationale, en présence de l’ambassadeur Graham Paul.

Nous avons évoqué les priorités du ministère de la Défense moldave et les moyens de consolider le partenariat bilatéral afin de contribuer à moderniser leur armée.

Une visite de Sébastien Lecornu, ministre des Armées est attendue pour conforter cette relation.

Nous avons également échangé sur leur stratégie en matière de cyber défense et leur législation en préparation pour se conformer aux directives européennes concernant le cyber-espace. +d’images

Parlement

Entretien au Parlement avec Doina Gherman, députée, présidente de la commission «Politique extérieure et Intégration européenne », en présence de Graham Paul, notre ambassadeur.

Le parlement moldave a ratifié la convention fiscale bilatérale signée par Emmanuel Macron et Maia Sandu, lors de la visite du Président de la république en juillet 2022.

Ne reste plus que le Parlement français. Je souhaite qu’un calendrier soit établi avant le retour du Président de la république à Chisinau début juin.

Doina Gherman a exprimé la reconnaissance de la Moldavie envers l’initiative d’Emmanuel Macron qui a créé la plateforme de soutien à ce pays. Cela a permis aux citoyens moldaves de traverser la crise énergétique.

La Moldavie est confrontée à une guerre hybride constituée de désinformation, d’alertes à la bombe quotidiennes, de tentatives de déstabilisation, de manifestations organisées au moyen de personnes payées 25 euros par jour à cet effet par le Kremlin…

La Moldavie a démontré qu’il est possible de gagner sa liberté par l’élection de 2020.

« L’impossible est devenu possible ! » m’a confié Doina. « Dites que la Moldavie est européenne et qu’elle fait partie du monde libre ».

La prochaine réunion de la Communauté politique européenne (CPE) aura lieu à Chisinau, le 1er juin. Cette instance informelle de coopération intergouvernementale, lancée à l’initiative d’Emmanuel Macron durant la présidence française du Conseil de l’Union européenne en 2022, vise à renforcer la sécurité, la stabilité et la prospérité du continent européen.

Voilà qui démontre que la Moldavie a toute sa place dans le concert international. +d’images

Diplomatie économique

Entrepreneurs

Afin de me permettre de prendre en compte les attentes de la communauté économique, Emmanuel Skoulios, président de la CFCIM et Adrian Cebatoru, directeur, m’ont organisé deux événements en présence de Benoît Mayrand, conseiller des Français de l’étranger.

Tout d’abord, une rencontre avec deux entrepreneurs en compagnie d’Ana Taban, ambassadrice de Moldavie en charge de la diplomatie économique. Nous avons évoqué la nécessaire ratification par la France de la convention fiscale bilatérale.

Le salaire minimum est de 250 euros, quand le salaire médian est de 550 euros.
C’est un atout pour attirer des investisseurs. C’est également un défi à relever pour la Moldavie qui a besoin de sa jeunesse pour se développer et qui voit cette ressource tentée par l’expatriation pour améliorer ses revenus.

Les entrepreneurs m’ont signalé la présence de 77 ONG internationales qui bénéficient de dotations pour aider le pays sans le connaître. Ils recommandent donc que l’aide internationale prenne en compte les associations locales pour distribuer les aides de manière plus efficiente. +d’images

CCIFM

Petit-déjeuner économique organisé par la CCIFM avec une vingtaine d’entrepreneurs installés en Moldavie ou prévoyant d’y investir.

Emmanuel Skoulios, président de la CFCIM, a animé la réunion pour me permettre de prendre en compte les priorités de chacun des participants.

Nous avons fait le point sur les avancées de la convention fiscale bilatérale sur laquelle je travaille depuis mon précédent passage à Chisinau en septembre 2018.

Tant qu’elle ne sera pas ratifiée par le Parlement français, nos investisseurs devront le faire depuis un pays tiers pour éviter une double fiscalité.

Nous avons aussi évoqué le roaming dont l’application par la Moldavie sans contrepartie va sérieusement affecter la rentabilité des opérateurs télécoms locaux.

Le besoin de faire venir des stagiaires pour une durée supérieure à 3 mois, si possible un an, a été évoquée.

Graham Paul, ambassadeur de France en Moldavie, a répondu qu’il avait suggéré sans succès auprès de nos autorités la création d’un visa vacances-travail.

La présence de l’AFD est vue positivement pour nos entreprises qui ont besoin des bailleurs de fonds internationaux pour financer les projets d’infrastructures.+d’images

Orange

Entretien avec Olga Surugiu, directrice générale d’Orange Moldova en compagnie de Graham Paul et Benoît Mayrand.

Visite du Centre de recherche et de développement de la société Orange Moldova – IT Hub Orange Moldova qui emploie plus de 700 collaborateurs.

Olga Surugiu, chef d’Orange kITchen nous a ouvert ses portes en grand pour partager ses recettes IT.

Plusieurs sujets liés aux principales réalisations d’Orange Moldova et d’Orange Systems IT Hub, les projets dans lesquels ces sociétés sont impliquées et leurs plans de développement pour le futur.

Très impressionné par la qualité des installations où tout a été imaginé pour favoriser l’esprit d’innovation des ingénieurs. +d’images

Culture

Alliance française – Journée internationale de la Francophonie

Comme chaque année depuis 1970, à la date du 20 mars, la Journée internationale de la Francophonie est célébrée dans le monde entier.

À l’invitation d’Emmanuel Skoulios, directeur de l’Alliance française de Moldavie, j’ai assisté à un concert dans ce cadre au musée national de Beaux-Arts.

Les organisateurs m’ont demandé de prononcer une allocution afin de me permettre de rappeler les missions de la francophonie.

Avec 321 millions de locuteurs dans le monde, le français est la 5e langue la plus parlée au monde après le chinois, l’anglais, l’hindi et l’espagnol. +d’images

Sénat – Groupe d’amitié – Arabie Saoudite

100 ans de la venue du Roi Faisal

À l’invitation du Prince Turki Alfaisal, ce 13 mars, j’ai assisté à la cérémonie d’ouverture de l’exposition « Faisal : Une vie au coeur du XXe siècle », en compagnie de SEM Fahad Al Ruwaily.

Organisé par le « Centre du Roi Faisal de Recherche et d’Études Islamiques » à l’occasion du centenaire du séjour historique du Roi Faisal en Europe, cet événement a eu lieu à la maison de l’Unesco.

Le Prince a prononcé son discours en français. Il a rappelé la vision politique de ce leader historique. Sa première visite a constitué une étape importante de la relation entre France et Arabie saoudite.

Cette exposition met en lumière le déroulement du voyage entrepris par Fayçal, à l’âge de 13 ans en 1919 qui le marquera pour la vie. +d’images

L’HEBDO DES INDÉPENDANTS N°208 – 16 mars 2023

Lire : l’HEBDO DES INDÉPENDANTS n°208 – 16 mars 2023Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER & AFFAIRES ÉTRANGÈRES
. Les États généraux de la diplomatie au rapport (Le dispositif consulaire ; Rénovation des ressources humaines ; Renforcement régalien du pays)
. Élections de trois députés des Français de l’étranger : liste des candidats.
2e circonscription (Amérique latine et Caraïbes)
8e circonscription (Israël, Italie, Grèce, Turquie)
9e circonscription (Maghreb et Afrique de l’Ouest)
Où voter ? Quand voter ? Qui peut voter par Internet ?
. Impôts en France, qui contacter ?

LE CLUB DES INDÉPENDANTS
. Amelie MALLET, conseillère à l’AFE, conseillère des Français du Royaume-Uni « Lycée Charles de Gaulle et rapport de l’Ofsted, les suites »
. Laurence HELAILI-CHAPUIS, conseillère à l’AFE, présidente du conseil consulaire en Irlande. « Défi lecture, en français ! ».
. Serge THOMANN, conseiller des Français en Australie et Papouasie-Nouvelle Guinée. « Cocorico ! depuis Melbourne ».
. Vincent SADEQUE, président du conseil consulaire de Djibouti. « Plaidoyer sur les politiques et projets numériques ».

LE BLOG D’OLIVIER CADIC
. Le Sénat vote la réforme des retraites
. Irlande. Eamon RYAN, ministre irlandais de l’Environnement, du Climat et des Communications
. France-Qatar. Général Jean-François MOREL, responsable des forces françaises du MIOM
. Débat préalable au Conseil européen (Ukraine, Balkans, Géorgie, Indopacifique, Hong Kong)
. Remerciements de Hong Kong Watch
. Article LePetitJournal sur le déplacement au Cambodge

FRANCE
Actualités : Politique & Société

BRÈVES D’AILLEURS

Découvrir l’InfoLettre n°208

Conseil européen (4/4) – Hong Kong – 15/03/2023 (Vidéo 1m)

Ce 15 mars, j’ai rencontré avec les représentants de l’ONG, Hong Kong Watch qui se concentre sur l’évolution des droits de l’homme à Hong Kong et plaide pour le soutien de la communauté internationale.

Lors de mon intervention au nom du groupe UC, ce même jour, dans le débat préalable à la réunion du Conseil européen des 23 et 24 mars 2023, j’ai terminé en alertant le gouvernement sur la situation des militants pro-démocratie à Hong Kong, dont une partie d’anciens parlementaires.

VERBATIM

La loi sur la sécurité nationale de 2020 à Hongkong a porté un coup fatal au cadre « un pays, deux systèmes » mis en place au moment de la rétrocession par le Royaume-Uni de Hongkong à la Chine en 1997.

Le procès de 47 personnes accusées de “subversion” pour avoir organisé une élection primaire non officielle à Hong-kong en 2020 a commencé le mois dernier.
Il vise à écraser la dissidence.

La plupart de ces personnalités pro-démocratie sont détenues depuis deux ans.

Seuls 16 d’entre elles seront jugées alors que 31 personnes ont plaidé coupable et seront condamnées à l’issue du procès.

Pékin s’est affranchie du respect de ses engagements internationaux comme l’a dénoncé l’ONU et anticipé Josep Borrell.

Ce procès le démontre.

Est-ce que l’UE prévoit de prendre position sur ces procès politiques qui nous rappellent les procès staliniens et démontrent que le concept un pays-deux systèmes a disparu ?

Je vous remercie.

Conseil européen (3/4) – Indopacifique – 15/03/2023 (Vidéo 1m)

Dans le prolongement de ma tournée dans l’Indopacifique, j’ai interrogé le gouvernement afin que l’Union européenne fournisse une réponse à la hauteur des enjeux.

Une intervention au nom du groupe UC, ce 15 mars, dans le débat préalable à la réunion du Conseil européen des 23 et 24 mars 2023

VERBATIM

je souhaite vous alerter sur le sujet de la l’Indopacifique.

Le président chinois a apporté son appui politique à Moscou. Comme Poutine, il combat le monde démocratique, et cherche à le soumettre.

Alors que les Etats-Unis, l’Australie et la Grande-Bretagne affirment leur stratégie dans l’Indopacifique et ont fait une déclaration commune il y a quelques jours, l’Union Européenne peine à fournir une réponse à la hauteur des enjeux de la région.

En septembre 2021, cette dernière a présenté sa stratégie pour la région indopacifique, voulant répondre aux grands défis mondiaux en matière de sécurité, de climat ou encore de transition numérique.

La zone est au centre d’une concurrence géopolitique très intensive, preuves en sont notamment les tensions croissantes autour de territoires et de zones maritimes contestées par la Chine qui affiche son expansionnisme.

La Chine augmente encore son budget militaire, investit dans sa capacité à prendre le contrôle de Taïwan et à exclure les États-Unis hors de la région.

En décembre 2022, le Japon a modifié radicalement sa doctrine de défense et prévoit de doubler son budget annuel de défense en le faisant passer d’environ 1 % de son PIB à 2 % d’ici 2027.

Le mois dernier à Manille, le Président Ferdinand Marcos a convoqué l’ambassadeur chinois pour dénoncer « l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des actions menées par la Chine contre les garde-côtes philippins et (les) pêcheurs philippins ».

En février, les États-Unis et les Philippines ont signé un accord pour créer quatre bases militaires américaines supplémentaires dans ce pays d’Asie du Sud-Est.

Compte tenu de la proximité de Taïwan et de ses eaux voisines, les Philippines occupent une position stratégique dans l’éventualité d’un conflit avec Pékin, pronostiqué par certains généraux dès 2025.

La situation dans l’indo-pacifique n’a jamais été aussi dangereuse depuis la deuxième guerre mondiale, nous a dit Gillian Bird, ambassadrice d’Australie en France.
La France a toujours eu la volonté de porter une stratégie européenne sur ce sujet.

Est-ce que cette question sera discutée ?

Conseil européen (2/4) – Géorgie – (Vidéo Q/R 2’45)

Au nom du groupe UC, dans la première partie de mon intervention, j’ai interrogé Laurence Boone, Secrétaire d’État chargée de l’Europe au sujet de la situation de la Géorgie et son statut de pays candidat à l’UE, lors du débat préalable au Conseil européen des 23 et 24 mars prochains. Je la remercie de sa réponse détaillée.

VERBATIM

Madame la Présidente,
Madame la Ministre,
Mes Chers Collègues,

Véronique Guillotin a parlé opportunément des menaces que la Russie fait peser sur la Moldavie.

De son côté, la Géorgie fait face à un mouvement contestataire d’ampleur depuis le 7 mars dernier, date à laquelle le parlement a adopté la loi dite « des agents étrangers ». Inspirée de la législation russe, le projet était censé museler les ONG et médias d’opposition dans le pays.

Des rassemblements spontanés de plusieurs milliers de personnes à Tbilissi la capitale ont fait plier le gouvernement.

Quel avenir proche pour la Géorgie, pays paradoxal qui est dirigé par gouvernement inféodé à la Russie mais dont la population est acquise à plus de 80% à la cause de l’Europe ?

En début de semaine, Serguei Lavrov n’a pas hésité à comparer ce soulèvement à la révolution ukrainienne de 2014, dénonçant par la même des influences cherchant à provoquer un sentiment antirusse. Et le représentant des Affaires étrangères de la Crimée de renchérir « Nous recommandons au peuple géorgien de se souvenir d’une situation similaire en Ukraine en 2014 et de ce à quoi elle a finalement mené “.

En juin dernier, l’Union Européenne s’est déclarée prête à donner le statut de pays candidat à la Géorgie, quelles sont les prochaines étapes envisagées sur cette adhésion ?

Les priorités nécessaires à l’activation de ce statut sont-elles réunies ?

La situation de la Géorgie fera-t-elle l’objet d’un point précis lors du Conseil européen de la semaine prochaine ?

Conseil européen (1/4) – Ukraine / Balkans / Souveraineté industrielle (Vidéo 5m)

Ce 16 mars, je suis intervention au nom de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées dans le débat préalable au Conseil européen des 23 et 24 mars prochains.

Dans le cadre de l’aide militaire fournie par l’Union européenne à l’Ukraine, j’ai attiré l’attention de Laurence Boone, Secrétaire d’État chargée de l’Europe sur trois points en particulier : la nécessité pour les états membres d’augmenter la cadence de production des munitions pour soutenir l’Ukraine, la souveraineté industrielle de la France et l’initiative française au service de l’intégration des Balkans occidentaux dans l’UE. 

VERBATIM

Madame la présidente,
Madame la ministre,
Mes chers collègues,

Il y a à peine plus d’un an, les 10 et 11 mars 2022, les dirigeants des vingt-sept États membres de l’Union européenne se réunissaient à Versailles, sous présidence française, pour un sommet fondateur de notre politique extérieure commune.

L’ensemble des États membres ont pu affirmer à cette occasion leur engagement au service d’une « souveraineté européenne », selon la formule défendue par la France depuis plusieurs années.

Depuis un an, la guerre se poursuit dans notre voisinage immédiat.
Il est dès lors essentiel que l’Union européenne et ses États membres démontrent leur capacité à maintenir leur unité et à prouver leur détermination à court, moyen et long terme de devenir un acteur géopolitique à part entière dans les relations internationales.

À court terme, d’abord, j’aimerai aborder la dimension européenne de l’aide militaire livrée aux forces ukrainiennes et plus particulièrement la question des munitions.

Sur le plan du financement, la mobilisation dès février 2022 de la Facilité européenne pour la paix (FEP) pour financer en commun des livraisons d’armements à l’Ukraine est un succès qui a été largement salué.

Les sept enveloppes d’aide adoptées à l’unanimité depuis, ainsi que son refinancement décidé récemment, témoignent de l’efficacité et de la pertinence de ce mécanisme.

Toutefois, dans l’immédiat, l’efficacité de notre soutien militaire commun rencontre de nouveaux obstacles qui ne sont pas financiers.

Je pense en effet aux limites industrielles de notre appareil productif notamment en matière de fabrication de munitions.

À la fin du mois dernier, le Haut représentant Josep Borrell estimait à 50 000 le nombre de munitions tirées quotidiennement par l’artillerie russe. Quelques jours auparavant, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg avait déclaré publiquement que les forces ukrainienne utilisent des munitions à un rythme plus élevé que celui de leur production au sein de l’Alliance atlantique.

Madame la secrétaire d’État, quels sont dans ce domaine les leviers dont dispose l’Union européenne pour coordonner la stratégie des États membres en matière de livraison des munitions à l’Ukraine, voire pour en accélérer la cadence de production ?

À moyen terme, ensuite, il est impératif que l’épreuve que subit actuellement notre continent joue un rôle de catalyseur pour la constitution d’une base industrielle et technologique de défense européenne (BITDE) autonome.

La Boussole stratégique européenne adoptée l’année dernière à fait de l’investissement dans la défense un de ses axes structurant.

Mais nous accusons encore un retard difficile à justifier : seulement 18% de nos dépenses de défense sont aujourd’hui réalisées en commun.

Cet émiettement de l’industrie de défense européenne, qui nuit à notre crédibilité et à notre unité, n’est plus acceptable.

Il est impératif que nous intervenions avec vigueur pour empêcher que le déclenchement de la guerre en Ukraine n’ait pour conséquence indirecte d’accroître notre dépendance à l’industrie de défense américaine.

Quels sont les instruments dont dispose la France pour défendre notre souveraineté industrielle dans le secteur de l’armement ?

Sur ce sujet, vous nous donnerez la position de la France sur l’instrument EDIRPA de financement d’achats en commun d’armement actuellement discuté au Parlement européen.

À long terme, enfin, il est nécessaire que nous envisagions l’ensemble des conséquences diplomatiques que la guerre en Ukraine aura dans notre voisinage.

Plus particulièrement, je pense au risque de déstabilisation des pays des Balkans occidentaux.

L’ouverture des négociations d’adhésion l’été dernier avec l’Albanie et la Macédoine du Nord a témoigné de la volonté de l’Union européenne de faire avancer le processus d’élargissement. Toutefois, il est essentiel que cette volonté se traduise par des bénéfices concrets et surtout immédiats pour les populations concernées.

Je tiens à rappeler à cet égard qu’il s’est écoulé dix-sept ans entre l’octroi du statut de candidat à l’Albanie et l’ouverture des négociations d’adhésion.

Alors que les stratégies d’influence extérieures, aussi bien russe que turque ou chinoise, convergent vers les pays de cette région, nous devons leur donner des gages de notre engagement en faveur de l’élargissement.

À cet égard, il serait utile que vous nous précisiez la position de la France sur la stratégie européenne dans les Balkans.

Enfin, alors qu’un second sommet de la Communauté politique européenne (CPE) est annoncé en juin en Moldavie, pourriez-vous nous dire quel premier bilan vous tirez de cette initiative française au service de l’intégration en Europe des Balkans occidentaux ?