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En circonscription au Brésil (1/3) – Curitiba – 27-28 avril 2023

Communauté française

Réunions

Retour au Brésil pour un premier déplacement dans l’État du Paraná, situé au sud de l’État de Sao Paulo, organisé par Ana Fábia Ferraz Martins, présidente du conseil consulaire (Sao Paulo).

489 français sont inscrits au Paraná, dont 414 dans sa capitale Curitiba et 75 répartis dans les autres villes de l’État, essentiellement à Foz do Iguaçu.

À l’occasion de deux déjeuners, dont l’un chez Anne-Marie Ballande-Romanelli, ex-conseillère des Français de l’étranger, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec des compatriotes à l’accent parfois teinté de l’élégance propre aux Brésiliens.

Muriel, présidente de Curitiba Accueil, m’a confié que c’était sa première ville d’expatriée sans école française.

Claudia qui préside l’association des familles francophones, anime l’association FLAM.

Le Français est la langue de cœur au Brésil, a lancé un participant. Tous ont été unanimes pour dire qu’il fallait concentrer l’action sur le volet inter culturel et sur la langue française, qui marque un fort recul au Brésil.

Le plus étonnant a été Gilles devenu français après 43 ans de mariage. À 85 ans, il continue à faire des conférences à l’université, sur le fonctionnement du cerveau. +d’images

Diplomatie parlementaire

Sénateur Sergio Moro

Entretien privilégié avec le sénateur Sergio Moro pour échanger sur l’importance de signer l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur. Le sénateur espère que les déclarations inappropriées du président Lula sur l’Ukraine ne porteront pas préjudice aux négociations commerciales.

Nous avons également discuté de l’importance d’approfondir la relation bilatérale entre nos deux pays. Le sénateur considère que le Brésil fait partie du camp des démocraties occidentales. À ce titre, même si la Chine est le premier partenaire commercial du Brésil, son pays ne doit pas en être dépendant. C’est pour cela qu’il plaide en faveur d’un accord européen avec le Mercosur.

J’ai pris avantage de son expérience de juge, puis d’ancien ministre de la Justice, pour l’interroger sur les questions de sécurité dans la région des trois frontières, au sud de l’État du Paraná.

Lorsqu’il a été juge, Sergio Moro est devenu une référence en matière de lutte contre la corruption. Il a été à l’origine de la procédure contre Lula, qui a abouti à sa condamnation par une juridiction de 9 juges et à son incarcération. Le sénateur Moro rappelle que le président Lula n’a pas été acquitté. Sa condamnation a été annulée par une Cour suprême amicale.

Son discours empreint d’une grande rectitude m’a permis de comprendre pourquoi il a gagné le respect et la considération de tant de Brésiliens.

Merci à Ana Fábia Ferraz Martins d’avoir organisé et participé à cette réunion. +d’images

Invest in Paraná

Rencontre en deux temps dans les locaux d’invest in Paraná avec Germano Ferraz Paciornik, président de CCI France Brésil et Ana Fábia Ferraz Martins.

Tout d’abord avec Ricardo Barros, secrétaire d’État à l’Industrie, au Commerce et aux Services pour le Paraná (ancien ministre de la Santé au Brési), puis avec Giancarlo Rocco et Bruna Radaelli, deux directeurs d’Invest in Paraná.

L’État du Paraná, dont la surface est équivalente à la France, est le 4ème PIB du Brésil et le 5ème en population. Le Paraná produit 2,5 milliards de poulets par an. Cet état est également le premier producteur de poissons du Brésil et le second pour les porcs.

Il est reconnu pour offrir la meilleure éducation du Brésil.

L’État prévoit de développer ses infrastructures en développant l’aéroport de Curitiba à l’international et de fournir une concession pour un réseau ferré de 1567 kilomètres, projet évalué à 5 milliards de dollars. +d’images

Mairie

Accueilli par Eduardo Pimentel Slaviero, vice-maire de Curitiba à l’hôtel de ville en compagnie d’Ana Fábia et de Germano Ferraz Paciornik, président CCI France-Brésil.

Cette ville connaît une expansion rapide, car elle est passée de 400.000 habitants à 2 millions en 40 ans. Curitiba est désormais la ville avec le plus grand nombre de voitures par habitant (1,8) du Brésil.

Le vice-maire a salué l’action de la France par l’intermédiaire de l’AFD. Depuis 2011, l’intervention de l’AFD vient l’aider à affronter les principaux défis de son agenda climat : améliorer la qualité des transports pour réduire le nombre de voitures et les émissions de gaz à effet de serre. Mais aussi préserver la biodiversité et s’adapter aux conséquences des changements climatiques, via la création d’un corridor écologique.

Eduardo Pimentel Slaviero a aimé l’idée de faire émerger une école française à Curitiba pour faciliter l’attraction d’entreprises françaises, à l’image de ce que Renault avait initié. +d’images

Diplomatie économique

Renault Brésil

Accueilli par Joaquim Martins, directeur financier de Renault Brésil, en présence d’Ana Fábia Ferraz Martins, présidente du conseil consulaire, j’ai visité l’usine de Renault installée à Curitiba depuis 1998. Une première de la part d’un parlementaire français, semble-t-il.

Le Brésil est le second marché le plus important de la marque au losange. Renault y détient 6,5% de parts de marché et a produit 185 000 véhicules en 2022.

Le site d’une surface de 2 500 000 mètres carrés comprend 900 000 d’espaces protégés. Si Renault Curitiba emploie directement 6000 personnes, ce sont 10 000 repas qui sont servis quotidiennement par le restaurant de l’usine. 25 000 personnes dépendent localement de Renault.

200 millions d’euros servis en salaires par an, 400 millions acquittés en impôts, Renault est une entreprise qui compte au Paraná.

J’ai eu l’opportunité de visiter de nombreuses opérations de construction des véhicules, de découvrir différents espaces de formation ou encore celui de prototypage rapide, et d’admirer des véhicules qui ont symbolisé l’évolution de la marque.

Merci à Joaquim Martins, et aux personnes rencontrées dans l’entreprise pour leur enthousiasme en faveur de Renault. +d’images

Entrepreneurs

La France est le pays qui a créé le plus d’emplois au Brésil. Si Renault est la locomotive des entreprises françaises du Paraná, le train des entreprises tricolores compte de nombreux wagons aux noms tout aussi prestigieux : Air liquide, Arcelor-Mittal, Jacquet, Kuhn, piscines Desjoyaux, Sonepar, Engie, Faurecia, Louis Dreyfus, Schneider Electric, Sodexo….

Lors du petit-déjeuner organisé par Joaquim Martins, directeur financier de Renault Brésil et ancien président de la chambre de commerce bilatérale à Curitiba, j’ai eu le plaisir de lui remettre une médaille du Sénat. Devenu français suite à ses multiples mérites professionnels en faveur de la France, j’ai voulu saluer ainsi son engagement permanent au service de la relation bilatérale et du rapprochement de nos deux pays.

Merci aux entrepreneurs présents lors de cette réunion très productive qui m’a permis de découvrir la pâtisserie-salon de thé « Louis-Philippe », créé par deux compatriotes.

Loïc, un des cofondateurs, m’a confié qu’il n’aurait jamais imaginé que tant d’habitants de Curitiba étaient francophones. Ils choisissent de venir pour avoir le plaisir d’y entretenir leur français. +d’images

Utopia Tropical – Julian et sa chocolaterie

Située dans le centre historique de Curitiba, j’ai visité la chocolaterie de Julian Caron Lys, associé à Gabriela Parfait.

Accompagné par Ana Fábia, j’ai ajouté cette ultime séquence à ce déplacement dans la capitale du Paraná pour encourager ces jeunes entrepreneurs méritants, rencontrés lors de la réunion économique du matin.

Ouverte en 2022 par Julian Caron Lys, entrepreneur franco-suisse, la chocolaterie Utopia Tropical fabrique artisanalement du chocolat à partir de fèves de cacao.

Ce projet s’inscrit dans la volonté de repenser l’équilibre Nord-Sud dans le marché de l’import-export de matières premières, tant dans la répartition des savoir-faire que des marchandises.

Ils agissent directement sur l’ensemble de la chaine, comme par exemple l’aide aux petits producteurs en agro-foresterie à développer les processus de fermentation et séchage, ou l’amélioration de la qualité du chocolat fin sur le marché brésilien, actuellement majoritairement importé d’Europe.

A terme, ils visent l’exportation de fèves de spécialité, de blocs de chocolat produits sur place et de produits dérivés du cacao qui laissera le maximum de valeur ajoutée dans le pays producteur. +d’images

Culture

Musée MON

Le Musée Oscar Niemeyer (MON) est un patrimoine de l’État, lié au secrétariat d’État à la Culture du Paraná. Considéré comme le plus grand musée d’Amérique latine, il compte environ 35 000 mètres carrés de surface construite et plus de 17 000 mètres carrés de surface d’exposition.

Accueilli par Luciana Casagrande Pereira, secrétaire d’État de la Culture et Juliana Vellozo, directrice du MON, j’ai visité ces bâtiments emblématiques, conçus par l’architecte brésilien Oscar Niemeyer, en compagnie d’Ana Fábia Ferraz Martins et Anne-Marie Ballande Romanelli.

Avec un total de 12 salles d’exposition, une vingtaine d’expositions sont organisées chaque année qui attirent un public moyen de 360 000 personnes.

Des noms comme Poty Lazzarotto, Alfredo Andersen, Joao Turin, Theodoro De Bona, Miguel Bakun, Guido Viaro, Helena Wong, Tarsila do Amaral, Cândido Portinari, Oscar Niemeyer, Ianelli, Caribé, Tomie Ohtake, Andy Warhol, Di Cavalcanti, Francisco Brennand , entre autres, en plus des œuvres d’art asiatiques et africaines, font partie de la collection MON.

J’ai également visité les pièces conservées dans la réserve technique, dans le laboratoire de conservation et de restauration, où elles sont préservées selon les critères muséologiques internationaux.

Oscar Niemeyer, l’un des plus grands noms de l’architecture moderne internationale, est mort le à l’âge de 104 ans. Il compte plus de 600 projets architecturaux à travers le monde, dont le siège du PCF place du Colonel Fabien à Paris. +d’images

Alliance française

Visite de l’Alliance française de Curitiba fondée en 1945, organisée par Benjamin Teulieres, directeur.

Depuis sa création, sa contribution à la diffusion des cultures francophones et de la langue française à Curitiba a été considérable.

L’Alliance française privilégie les échanges culturels grâce à une combinaison de facteurs exceptionnels dans un même environnement : cours de français, médiathèque, multiples activités culturelles et espaces dédiés aux arts et à la gastronomie – avec un Café et une Cuisine Pédagogique – tous deux axés sur la cuisine typique française et francophone.

La plupart des événements sont ouverts à toute la communauté et les activités culturelles sont bilingues.

J’ai apprécié particulièrement le souci de la décoration qui donne à cette Alliance un cachet singulier et provoque l’envie aux étudiants de visiter la France.

Je remercie la présidente Raquel Masiero de m’avoir retrouvé le lendemain de la visite avec Ana Fabia Ferraz Marins.

L’Alliance abrite le bureau du consul honoraire qui rappelle que la chanson « le consul de Curitiba » a gagné le grand prix de la chanson française en 1950 du casino de Deauville. +d’images

Affaires étrangères – Brésil – Directrice des Amériques et des Caraïbes (MEAE) – Vidéo 2’30

Ce 29 mars, Michèle Ramis, directrice des Amériques et des Caraïbes au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, a été auditionnée par notre commission des Affaires étrangères et de la Défense, présidée par Christian Cambon.

Merci à Ana Fábia Ferraz Martins, conseillère des Français de la circonscription de Sao Paulo, qui a inspiré cette intervention lors de la préparation de mon déplacement à Curitiba, prévu fin avril.


VERBATIM

M. le Président,
Mme l’ambassadrice,

Je ne ferai pas partie de la mission, par contre il se trouve que j’irai dans l’État du Paraná à la fin du mois d’avril. J’irai à Curitiba, une ville fameuse puisque c’est là que le procureur Sergio Moro avait mené l’enquête sur les histoires de blanchiment qui avaient abouti à l’inculpation et l’emprisonnement du président Lula.

La semaine dernière, le président Lula a eu des mots très injurieux à l’égard de celui qui est devenu aujourd’hui sénateur, Sergio Moro. Les médias brésiliens en parlent tous. Évidemment, le sénateur a répondu sur CNN.

On sent bien, et vous l’avez rappelé dès le début, du fait qu’il y avait une polarisation toujours existante au Brésil, simplement vous savez que les milieux économiques ne sont pas les plus grands supporters du président Lula au Brésil.

Comment donc appréciez-vous la relation économique avec ce pays ? Est-ce que vous aurez des discussions équilibrées aussi bien avec l’opposition, puisque vous savez qu’au Parlement elle n’est pas forcément favorable au président Lula.

Merci