Bleuet et Poppy sont deux fleurs qui vont très bien ensemble, au revers d’un col, un jour d’Armistice.

J’ai partagé cette pensée patriotique avec le colonel Laurent Kolodziej, attaché des Forces terrestres, organisateur talentueux des cérémonies qui a pris l’initiative de réhabiliter le Bleuet de France, dont le port a été autorisé sur l’uniforme pour la circonstance, après l’appui officiel de l’ambassadeur Bernard Emié, tout aussi ravi du succès de l’opération ce samedi 12 novembre. (lire : “Et si les Français de Londres arboraient le Bleuet pour commémorer l’Armistice ?” du 24 septembre 2011).

L’ambassadeur Bernard Emié rappelle le parcours du colonel Alain Bayle, avant de lui remettre les insignes d’Officier de l'Ordre national du Mérite

Justement, notre ambassadeur aura été bien inspiré de choisir un samedi pour célébrer l’Armistice puisque les Français de Londres étaient manifestement venus plus nombreux qu’à l’habitude et bien souvent accompagnés d’enfants, impressionnés par la solennité des événements qui se déroulaient autour de la statue du maréchal Foch, là même où le général de Gaulle avait déposé une gerbe le 11 novembre 1940.

Bernard Emié a ensuite procédé aux remises de décoration. Le capitaine de frégate Jérôme Grivelet était fait Chevalier de la Légion d’Honneur, tandis que le colonel Alain Bayle était élevé au rang d’Officier de l’Ordre National du Mérite.

Cette première partie de cérémonie se termina aux accents d’une belle Marseillaise enlevée par chorale du lycée Charles de Gaulle et reprise en chœur par l’assistance.

Le temps de saluer à peu près tout le monde et je rejoignais le cortège pour accompagner le consul général, nos autorités militaires et nos associations aux cérémonies du cimetière militaire de Brookwood, dans le Surrey.

Cette année, le temps était inhabituellement clément sur le plus grand cimetière d’Europe. Tout à côté du cimetière militaire américain, se trouve le monument à la mémoire de nos soldats français étendus alentour pour l’éternité. J’ai retrouvé la même émotion en remontant d’un pas lourd la grande allée du cimetière, partageant un silence recueilli avec le consul général Edouard Braine et l’attaché militaire, l’amiral de Coriolis.

Cimetière de Brookwood (de gauche à droite) : Brigitte Williams, Capitaine de vaisseau Jean-Marc Gerbier, Eddy Hasson, Olivier Renard, Bernard Masson, Michel Giquel, Olivier Cadic, Daniel Steck, Françoise Richardson, Amiral Charles-Edouard de Coriolis, Marc Dubet, Steve Weiss

Grâce à la Fédération des Associations françaises de Grande-Bretagne, présidée par Carole Rogers, un autocar transporte les membres d’associations d’Anciens combattants et du Souvenir. Chaque année, après les hommages, ils se restaurent ensemble au pub dans un climat très fraternel.

Lorsque j’avais pris la succession de Joëlle Garriaud-Maylam à l’AFE, la sénatrice m’avait prévenu : « Au début tu iras à Brookwood par devoir ; après quelques années, tu auras le sentiment de te retrouver au sein d’une nouvelle famille. »

J’ai exactement eu cette impression en entendant les mots dont Guy Audibert, président de l’Association des Anciens combattants, m’a gratifié en fin du repas.