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CyberSécurité à l’heure de la Covid : mon entretien dans GSMag

Entretien paru dans la revue Global Security Mag n°53, magazine consacré à la cybersécurité dirigé par Marc Jacob, intitulé « la France s’accorde des moyens en hausse face à une menace cyber qui explose !»

J’ai rappelé que la menace cyber ne cessait de se développer sous diverses formes et à grande échelle. La cybercriminalité s’est aussi beaucoup professionnalisée, je dirais même industrialisée. Heureusement, nous avons accompli des progrès considérables depuis dix ans sous l’égide de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) en termes de cybersécurité.

Un tableau est joint à l’article qui répertorie le nombre d’incidents traités par l’ANSSI, consécutifs à des attaques informatiques contre nos ministères.

On se réjouit de l’augmentation des crédits, dont je suis le co-rapporteur avec Mickaël Vallet au Sénat, ce qui est le signe que cet enjeu de souveraineté nationale est bien pris en compte par le Gouvernement (lire : PLF2021 / DG – Direction de l’action du Gouvernement – Cybermenaces du 28 nov. 2020).

La crise sanitaire aura, en effet, révélé que la guerre de la communication entretenue par certaines puissances étrangères – manipulations, désinformation, propagande – est de plus en plus utilisée pour affaiblir nos démocraties.

C’est pourquoi mon récent rapport, co-réalisé pour le Sénat avec mon collègue Rachel Mazuir, a placé la désinformation au premier plan de nos 5 recommandations essentielles (lire : Désinformation, cyberattaques, cybermalveillance : l’autre guerre du COVID-19 du 16 avril 2020).

L’article de GS Mag m’a également permis de revenir sur la commercialisation des offres 5G en France qui est imminente. Là aussi, gardons-nous de toute naiveté vis-à-vis de certains équipementiers soumis aux lois de leurs pays et aux pressions de leurs gouvernants.

Heureusement, l’ANSSI veille : toutes les décisions de refus et toutes les autorisations pour des durées réduites d’installations ont concerné les équipements de l’opérateur des télécoms chinois, Huawei.

2021 sera une grande année, puisque l’ANSSI rejoindra le Campus Cyber dans le quartier de la Défense, et installera une antenne à Rennes dans le cadre de la constitution d’un pôle de compétences en cyberdéfense, où est présent le ministère des Armées, à l’image de ce que j’ai pu observer à Beer Sheva en Israël (compte-rendu – janv. 2019).

Nous aurons accompli un grand pas vers un “écosystème français” qui place la France en pointe en matière cyber.

Lire l’entretien La France s’accorde des moyens en hausse face à une menace cyber qui explose ! – Global Security Mag n°53
Lire la version anglaise

PLF2021 / DG – Direction de l’action du Gouvernement – Cybermenaces – Vidéo (3’30)

Intervenu ce 28 novembre pour la commission des Affaires étrangères et de la Défense au sujet des crédits destinés au financement du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), de la cybersécurité (ANSSI) et de l’IHEDN.

Face à la recrudescence des actes malveillants dans l’espace cyber et la professionnalisation des outils des cybercriminels, les organismes publics et les opérateurs critiques commencent à prendre en compte leur risque numérique.

L’Agence de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) joue depuis dix ans un rôle essentiel en matière de sensibilisation, de protection et d’assistance aux victimes de cyberattaques.

Pour 2021, les crédits de l’action 2 du programme 129 s’établissent à 389,56M€ (en hausse de 3,3M€). Cette action bénéficiera de 62 recrutements, dont 40 au profit de l’ANSSI.

En 2021, l’essaimage des compétences de l’ANSSI à la fois au Pôle cyber de Rennes et au Campus cyber de la Défense sera une contribution significative à la construction d’un “écosystème français de la cybersécurité”.

Avec mon collègue Mickaël Vallet, également rapporteur, nous avons formulé deux recommandations :

1 – Malgré les avancées, les administrations publiques restent dans l’ensemble insuffisamment réceptives au risque cyber et ne prennent vraiment en compte celui-ci qu’après la survenue d’un problème majeur. Il est donc tout à fait urgent d’appliquer la politique de sécurité des systèmes d’information de l’Etat récemment refondue. En effet, celle-ci conforte le pilotage de l’ANSSI sur les administrations et permettra, nous l’espérons, d’améliorer la diffusion des mesures préventives.

2 – Accélérer la désignation des opérateurs de services essentiels (OSE) afin d’étendre l’application de normes de cybersécurité à des activités ou fonctions qui, sans être « critiques » sont pourtant essentielles à la vie de la Nation. La recrudescence actuelle des cyberattaques plaide en ce sens. Il s’agit belle et bien d’une course de vitesse.

5G et Huaweï

L’ANSSI délivre aux opérateurs télécoms les autorisations d’utiliser des équipements 5G. Toutes les décisions de refus et toutes les autorisations pour des durées réduites ont concerné des équipements Huawei.

L’ouverture d’un nouveau centre de recherche de Huawei à Paris, en septembre 2020, consacré à l’intelligence artificielle, constitue un motif de préoccupation pour notre commission.

Le groupe technologique chinois fournit des systèmes de surveillance par intelligence artificielle qui permettent le contrôle de population à grande échelle par des régimes autoritaires. Il sera nécessaire de veiller à ce que les travaux de recherche sur l’IA localisés chez Huaweï en France ne puissent participer à la violation des droits humains dans le monde.

A ce titre, avec mon collègue Mickaël Vallet, également rapporteur, nous venons de publier un rapport au nom de notre commission : Cyberdéfense, Sécurité nationale, Réseaux 5G : des moyens en hausse pour une menace qui explose.

La commercialisation des offres 5G en France est imminente

Avec mon collègue Mickaël Vallet, nous avons fait le point sur l’application de la loi du 1er août 2019 sur la sécurité des réseaux mobiles de 5e génération.

Cette loi confie à l’ANSSI le soin de délivrer aux opérateurs télécoms, sur la base d’une évaluation des risques et pour une durée limitée dans le temps, les autorisations d’utiliser des équipements destinés à constituer leurs réseaux.

L’exigence de continuité de ces réseaux est hautement stratégique. En effet, la 5G va permettre un nouveau bond dans le développement des usages numériques, notamment pour les entreprises.

Il est donc essentiel que les opérateurs de télécommunications utilisent des équipements sûrs et non susceptibles de subir des interruptions de services. Or, un tel risque ne peut être exclu lorsque les équipements proviennent d’une entreprise comme Huaweï soumise aux lois de son pays et aux pressions de ses gouvernants.

L’hypothèse d’un acte offensif étranger qui emprunterait ce canal doit donc être prise en compte. Il s’agit d’une menace majeure pour notre sécurité qui est avérée et qui ne fait plus débat.

Toutes les décisions de refus et toutes les autorisations pour des durées réduites ont concerné des équipements Huawei.

– Article dans ZDNet : Pour les sénateurs, la loi “anti-Huawei” porte bien son surnom (du 23 nov. 2020).

– Communiqué du 19 nov. 2020 : Loi 5G : mission accomplie
Pour la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat, l’application de la « loi 5G » remplit bien son objectif : réduire l’exposition des réseaux 5G au risque de sécurité.

– Rapport : Cyberdéfense, Sécurité nationale, Réseaux 5G : des moyens en hausse pour une menace qui explose (programme 129 – Projet de loi de finances 2021). Rapport pour avis de Mickaël Vallet et Olivier Cadic, au nom de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées.