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En circonscription au Chili (2/3) – Santiago – 20 & 24-25 avril 2023

SANTIAGO

Communauté française

Réception 

Retour chez Marie-Christine Haritçalde, présidente du conseil consulaire au Chili, pour débuter mon second déplacement comme j’avais fini le précédent, 7 ans plus tôt, par un repas à son domicile (compte-rendu).

Pour me permettre de renouer avec le Chili et l’Amérique latine, Marie-Christine avait invité des élus consulaires : Ana Fábia Ferraz Martins, présidente du conseil consulaire de la circonscription de Sao Paulo (Brésil) et Daniel Colas (Chili) ; des responsables du poste diplomatique : Célia Alfonsi, première secrétaire à l’ambassade, et le commandant Pitrat, attaché de Défense ; des représentants de la communauté économique : Dimitri Weiler et Daniel Mikolajczak et enfin Juan Salazar Sparks, précédent ambassadeur du Chili en France.

Ces échanges variés ont constitué une belle entrée en matière pour entamer une tournée de deux semaines en Amérique latine qui sera dominée par les sujets économiques et éducatifs.

Merci à Marie-Christine et Alberto pour leur chaleureux accueil. +d’images

Consulat

Réunion avec l’équipe des chefs de service du consulat autour de Véronique Barbereau, consule.

En toute transparence, la consule et son équipe m’ont fait part des limites actuelles du service rendu par le consulat.

Les délais pour l’obtention des visas ou des titres d’identité s’allongent car l’organisation avait été définie auparavant au plus juste sans avoir anticipé la reprise. À titre d’exemple, les visas n’ont qu’un seul guichet qui s’avère être un goulot d’étranglement. La croissance de la demande – 1967 (2022) ; 1700 (2019) – se manifeste par un délai d’attente qui augmente.

Pour évaluer l’activité d’un consulat, il serait également nécessaire d’intégrer les temps passés pour les dossiers relevant du social, qui sont nombreux et complexes au Chili.

Le budget alloué aux tournées consulaires pour 2023 a été réduit par Paris à un tiers de la demande exprimée par Santiago. La consule ne pourra donc faire que 3 déplacements en 2023. Le premier sera pour Rapa Nui, où aucun consul n’est allé depuis 2018.

À l’issue de la rencontre, j’ai averti le ministre Olivier Becht que cette équipe de 9 ETP semble sous dimensionnée et travailler en sur-régime pour faire face, comme elle peut, à une attente de plus en plus difficile à satisfaire ; et qu’il conviendrait, peut-être, de revoir à la hausse son budget des tournées consulaires. +d’images

Diplomatie économique

Mission Économique – Business France

Double rencontre à la mission économique de l’Ambassade de France avec Philippe Autier, conseiller économique.

La première, le 20 avril, jour de mon arrivée au Chili pour préparer mon déplacement à Rapa Nui, afin d’apporter mon soutien aux dossiers en cours.

La seconde, le 24 avril pour suivre la présentation du secteur des mines au Chili aux 10 entreprises participant à la mission collective Expomin, organisée par Business France.

Avec 25% des réserves mondiales, le Chili est le premier producteur mondial de cuivre. En lithium, il pointe à la seconde place (22%) derrière l’Australie (40%).

L’évolution des besoins, liés en particulier aux véhicules électriques, justifie que tous les grands acteurs mondiaux de l’industrie minière se retrouvent à Santiago pour le salon Expomin Chili. +d’images

Prisma

Prisma est un club d’entrepreneurs français basés à Santiago destiné à faire du réseau pour les TPE, les professions libérales et les auto-entrepreneurs.

À la Résidence de l’ambassadeur de France au Chili, Pascal Texeira Da Silva ; le chargé d’affaires, Renaud Collard a réuni des entrepreneurs de Prisma, des participants à la mission Expomin, Philippe Autier, conseiller économique, et l’équipe Business France conduite par Santiago Diaz Herrenschmidt.

Cela m’a offert l’opportunité de discuter de sujets concrets, comme la requête faite par l’administration fiscale française d’une signature par l’administration chilienne du Cerfa 5000, alors que ce formulaire, justifiant de la résidence fiscale dans un pays, n’est reconnu par aucune administration étrangère, à l’exception des Britanniques.

Chambre de commerce (CCIFI)

À l’invitation d’Emmanuel Riffaud, président de la CCI France-Chili, et de Marie-Aude de Saint Charles, directrice, j’ai eu le plaisir de participer au cocktail d’inauguration d’ExpoMin 2023, en présence de Renaud Collard, chargé d’affaires, des élus des FDE, Marie-Christine Haritcalde, présidente du conseil consulaire, et Jean-Marc Besnier, président de la section locale des CCEF.

Cet événement a réuni 80 membres de la communauté d’affaires de la Chambre de commerce, notamment parmi les 56 membres du Club Développement durable des entreprises françaises au Chili ou en mission pour l’occasion.

Cela m’a offert l’opportunité de rappeler la dimension géopolitique prise par l’exploitation des minerais sur la planète. La France apparaît comme un petit poucet dans un monde de géants, mais elle ne manque pas de ressources technologiques pour compenser sa taille.

Je suis ressorti de la soirée très impressionné par la qualité des participants et la richesse du réseau de cette chambre.

Merci à Emmanuel et Marie-Aude pour leur invitation. +d’images

Sécurité

Chefs d’îlot

Début de mes rencontres dans la capitale chilienne par deux séances de travail au consulat.

Tout d’abord, une réunion sur la sécurité des français avec des chefs d’îlot en présence de Marie-Christine Haritçalde, présidente du conseil consulaire, Véronique Barbereau, consule, Daniel Colas, conseiller des FDE et Renaud Collard, premier conseiller.

Il y a une vingtaine de chefs d’îlots au Chili où le risque sismique est majeur. Nous avons évoqué l’actualisation des listes de personnes pour chaque îlot et l’importance d’expliquer au public la mission du chef d’îlot. Il est arrivé à l’un d’entre eux qu’il soit contacté car un compatriote avait perdu ses clés.

Depuis trois ans, la sécurité s’est dégradée au Chili. Des groupes organisés venus du Venezuela ou de Colombie s’y sont implantés.

L’augmentation des vols avec violence, les car-jackings, le trafic de drogue contribuent à nourrir un sentiment d’insécurité nouveau qui a fait évoluer les habitudes. Les participants ont insisté sur la nécessité de bien informer les nouveaux arrivants sur les précautions à prendre dans les déplacements.

Défense

Dans un second temps, j’ai eu un entretien avec le commandant Pitrat, attaché de Défense, pour évoquer nos relations de défense avec notre voisin du Pacifique.

Nous avons parlé du dispositif cybersécurité en place et de la solidité avérée de l’armée du pays, appelée récemment en soutien des forces de sécurité pour la protection de la frontière nord afin d’endiguer les trafics.

Marin, l’attaché de Défense est bien placé pour apprécier la marine chilienne qui sait se déployer loin, longtemps et participe à des exercices militaires conjoints.

Pompiers

Accompagné du chargé d’affaires, Renaud Collard, et de l’attaché de Défense, le commandant Nicolas Pitrat, j’ai été reçu au siège de la 4e compagnie de la Pompe de France de Santiago.

Le corps des pompiers est bénévole au Chili.

La 4ème compagnie porte l’uniforme de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris pour marquer son attachement à la France depuis sa création.

J’ai visité le musée de la compagnie qui rappelle le souvenir de ses nombreux membres partis combattre pour la France, lors des deux guerres mondiales, parfois jusqu’au sacrifice de leur vie.

J’ai été heureux de voir la photo-portrait des généraux commandant les sapeurs-pompiers de Paris venus leur rendre visite, dont celle du général Philippe Boutinaud que j’avais reçu au Sénat.

Après les hymnes, je leur ai rendu hommage et ai exprimé ma profonde gratitude pour leur fidélité à la France en remettant la médaille du Sénat au directeur de la compagnie. +d’images

Enseignement

Lycée Antoine Saint-Exupéry – Site Vitacura

Construit en 1956 et inauguré en 1959 par André Malraux, le lycée Antoine de Saint-Exupéry est la référence en matière d’enseignement international au Chili.

J’ai effectué ma seconde visite du Lycée, 7 ans après la précédente, avec le proviseur Fabrice Alvarez, et Marie-Christine Haritcalde, présidente du conseil consulaire.

Cette école conventionnée avec l’AEFE dispose de deux sites (Vitacura et Chamisero).

Le site historique est pratiquement au maximum de sa capacité, 2205 élèves pour 2250 places disponibles.

Après plus de 60 ans d’activité, la rénovation des infrastructures constitue le plus grand défi pour ce site. +d’images

Lycée Antoine Saint-Exupéry – Site Chamisero

Depuis mon précédent passage, le second site du lycée, ouvert il y a 10 ans, a connu une croissance remarquable.

Il accueille désormais 1113 élèves de la maternelle à la terminale.

C’est un nouveau pari réussi par le comité de gestion de l’établissement et j’ai eu l’opportunité de féliciter sa présidente lors d’un échange en visioconférence.

Les infrastructures sportives permettent à l’établissement de rivaliser avec les meilleures écoles internationales.

Le proviseur a décidé d’introduire le baccalauréat international français à partir de la rentrée 2024 pour offrir un accès plus facile aux universités anglo-saxonnes. +d’images

Culture

Institut français

J’ai redécouvert l’Institut français du Chili qui a fait peau neuve sous les attraits de Molière, en compagnie de son directeur Christian Estrade.

Après une visite des locaux, nous avons échangé ensemble en compagnie de Julie Le Gall, attachée de Coopération scientifique et universitaire, qui m’a confié que le modèle des IUT français a séduit les autorités chiliennes.

L’ambassadeur de France au Chili, Pascal Texeira Da Silva, a été un soutien déterminant pour donner confiance aux mécènes, qui ont financé les événements de l’Institut.

Des projets innovants ont provoqué un vif intérêt comme le Hackathon ou le Trophée Start-up qui a permis de bâtir un pont durable entre l’innovation chilienne et la French Tech. +d’images

Chili : rencontre avec le ministre des Affaires étrangères

Dans le cadre de son déplacement en Europe, l’ambassadeur du Chili en France Juan Salazar Sparks a invité, ce 02 décembre, plusieurs sénateurs pour échanger avec Andrés Allamand, ministre des Affaires étrangères du Chili.

Durant cette rencontre, j’ai eu l’opportunité d’évoquer quatre sujets avec le ministre :

Les deux premiers sujets concernant directement les Français du Chili m’avaient été soumis par Marie-Christine Haritçalde, conseillère des Français de l’étranger.

1) La reconnaissance mutuelle des permis de conduire

Le ministre des Affaires étrangères Andrés Allamand m’a confirmé qu’il avait parlé de la reconnaissance mutuelle des permis de conduire avec son homologue Jean Yves Le Drian et qu’elle devrait se concrétiser prochainement.
J’ai remercié l’ambassadeur Juan Salazar Sparks, avec lequel j’avais évoqué le sujet la semaine dernière, d’avoir rappelé l’importance de ce sujet comme une priorité de son déplacement. J’avais également contacté vendredi dernier le cabinet du ministre Jean Yves Le Drian qui avait accepté que ce point soit traité.

2) Les casiers judiciaires apostillés

J’ai informé le ministre Andrés Allamand des difficultés que rencontrent plusieurs Français dans leurs démarches pour obtenir la résidence permanente au Chili. Avec les blocages administratifs liés à la pandémie, ils se retrouvent à tout recommencer et certains à payer une amende car leur visa a expiré.
Le retard vient du fait que le gouvernement chilien demande un casier judiciaire apostillé. Il faut l’envoyer à un tribunal à Rennes. Même en temps normal, cette procédure prend beaucoup de temps depuis l’étranger. Avec le coronavirus, tout a été bloqué.
J’ai dit au ministre Andrés Allamand qu’il pourrait aider les Français qui sont en souffrance en acceptant le casier tel quel ou en donnant un délai supplémentaire pour l’avoir apostillé. J’ai également réclamé que les amendes soient suspendues pour tous ceux qui sont en retard compte tenu des circonstances exceptionnelles.

3) Les start-ups

Lors du webinaire organisé par Jean-Marc Besnier, conseiller des Français de l’étranger et président de la section CCEF Chili, il m’est apparu que la chambre de commerce franco-chilienne pouvait compter sur de nombreux talents et un esprit de la gagne revendiqué par ceux qui entreprennent au Chili pour rebondir. J’ai rappelé que j’avais visité la Chilicon Valley lors de mon déplacement à Santiago. Je voulais rendre hommage au fait que le Chili a été le premier pays a initier le concept d’incubateur de start-up. Il y a 4 ans, je recensais près de 50 pays qui avaient adopté un système comparable, dont la France. J’ai suggéré qu’une relation particulière se crée entre le Chili et la France sur des sujets de haute technologie, le Chili ayant le premier incubateur de start-up de l’histoire et la France ayant le plus grand incubateur au monde avec la Station F.

4) La situation au Venezuela

J’ai informé le ministre Andrés Allamand que nous auditionnions Juan Guaido l’après-midi même avec la commission des Affaires étrangères du Sénat. Il m’a demandé de lui transmettre un message personnel à cette occasion :

“Monsieur le Président, Cher Juan,
C’est le ministre et l’ami qui te parle.
Tu es et restera l’autorité légitime du Vénézuela après le 6 décembre.
Le Chili ne va attribuer aucune légitimité à cette future Assemblée qui ne sera pas élue dans des conditions démocratiques.”

Sénat – Audition de Juan Guaido, président par intérim du Venezuela (vidéo 12m)

Le Venezuela fut le premier pays d’Amérique latine visité par le général de Gaulle en 1964. Il avait félicité le pays pour sa stabilité constitutionnelle et démocratique. Le temps ont cruellement changé.

En liaison avec Caracas, notre commission des Affaires étrangères présidée par Christian Cambon a auditionné Juan Guaido, président de l’Assemblée nationale du Venezuela et reconnu par la France comme président de transition en charge de mettre en œuvre un processus électoral démocratique.

En effet, une partie de la communauté internationale, notamment l’Union européenne, n’a pas reconnu la réélection de Nicolas Maduro en 2018, avec 68% des suffrages.

J’ai profité de mon intervention pour délivrer un message de la part du ministre des Affaires étrangères du Chili, Andrés Allamand, rencontré ce midi : le Chili ne va attribuer aucune légitimité à la nouvelle Assemblée nationale qui ne sera pas élue, le 6 décembre prochain, dans des conditions démocratiques.

Il y a un an exactement, j’ai rappelé que le Sénat avait voté à 95%, en faveur d’une résolution, portée par le groupe UC, visant à renforcer les sanctions contre les responsables des violations des droits humains au Venezuela (compte-rendu).

Quelles actions les parlementaires français peuvent-ils mettre en œuvre pour soutenir l’Assemblée nationale vénézuélienne, dernier rempart démocratique du pays, face au coup de force de Maduro, ai-je enfin demandé.

Le président Guaido m’a d’abord remercié de m’être beaucoup occupé des droits de l’Homme avec Christian Cambon au sein de notre commission.

En effet, face à la “violation systématique des droits de l’homme” du régime Maduro, Juan Guaido estime qu’il “n’est pas possible de relativiser quoi que ce soit, puisqu’il s’agit de la dignité d’êtres humains”. Il a cité à l’appui le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unis pour les Droits de l’Homme qui dénonce de très graves violations.

Aujourd’hui, 382 prisonniers politiques sont détenus et torturés, a-t-il rappelé, tandis que la population souffre du marasme économique et fuit le pays. On compte déjà 5,1 millions d’exilés.

“C’est pourquoi il faut refuser ce processus” des élections législatives du 6 décembre, imposé par régime vénézuélien, explique Juan Guaido, concluant que son pays a “besoin de l’accompagnement du monde libre” !

Venezuela – Réunion avec les ambassadeurs du Groupe de Lima

Très honoré d’avoir été l’invité d’honneur de l’ambassadeur du Brésil en France, Luis Fernando Serra, pour un déjeuner de travail en compagnie de Cristina Ronquillo, ambassadrice du Pérou en France ; Juan Salazar Sparks, ambassadeur du Chili en France ; Issamary Sanchez, ambassadrice du Panama en France et Francisco Hernandez-Kramer, ambassadeur du Guatemala en France.

Une semaine avant l’audition de Juan Guaido, président par intérim du Venezuela, devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, nos discussions ont prioritairement porté sur la situation au Venezuela.

J’ai été très sensible à leurs remerciements pour mon action en faveur de ce pays. En effet, les états représentés autour de la table (dans la limite imposée par les règles sanitaires) sont tous membres du groupe de Lima, dont la coordinatrice en France est Cristina Ronquillo. Ce groupe est né suite à la déclaration de Lima du 8 août 2017, lorsque les représentants de 15 pays américains se sont réunis afin d’établir une sortie pacifique de la crise au Venezuela.

Les ambassadeurs ont également rappelé l’importance de la France en Amérique latine et souligné l’action prépondérante du Sénat français sur la question vénézuélienne.

Tandis que les conditions de vie du peuple vénézuélien ne font que s’aggraver, le régime Maduro impose des élections législatives le 6 décembre prochain. L’opposition refuse d’y participer. Le piège est grossier : il s’agit de se débarrasser du dernier rempart démocratique du pays : l’Assemblée nationale, présidée par Juan Guaido. Du reste, un dictateur organise-t-il des élections pour les perdre ?

L’Équipe de la représentation diplomatique du gouvernement par Intérim du Venezuela en France a réalisé un DOSSIER à l’occasion du premier anniversaire du vote de la résolution n°20-639 du Sénat, dont j’ai été l’auteur, qui vise à renforcer les sanctions individuelles contre les auteurs de violations des droits humains au Venezuela et à soutenir le dossier devant la Cour pénale internationale.

Ce dossier mentionne les conclusions du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, publiées le 16 septembre dernier, faisait état de “graves violations des droits de l’Homme, dont certaines constituent des crimes contre l’humanité”.

Il rend compte aussi de la conférence de presse que j’ai eu l’honneur d’organiser le 29 octobre en commun avec les ambassadeurs Cristina Ronquillo, Juan Salazar Sparks, ainsi qu’Isadora Zubillaga, envoyé spéciale en France et ministre adjointe des Affaires étrangères de Juan Guaido.

Venezuela – Lettre du président Juan Guaido

Très honoré par le courrier que m’a adressé le président du Venezuela par intérim Juan Guaido, reconnu par plus de 50 Etats dans le monde dont la France.

Cette lettre fait suite à l’événement que j’ai organisé le 29 octobre en visioconférence en lien avec Isadora Zubillaga, envoyée spéciale de Juan Guaido, Juan Salazar Sparks, ambassadeur du Chili en France et Cristina Ronquillo, ambassadrice du Pérou en France et coordinatrice du Groupe de Lima (compte-rendu)

Je serai heureux de retrouver le président Guaido le 2 décembre prochain à l’occasion d’une audition organisée par la commission des Affaires étrangères du Sénat.

Retrouvez la traduction de sa lettre ci-dessous :

Cher sénateur,

Au nom du peuple vénézuélien, j’ai l’honneur de m’adresser à vous pour vous remercier chaleureusement d’avoir organisé l’évènement « Le respect des droits humains au Venezuela », à l’occasion du premier anniversaire de la résolution n° 639, promue par vous et adoptée au Sénat français le 30 octobre 2019, avec une majorité écrasante.

Aujourd’hui, cette résolution est plus que jamais d’actualité. Le régime de Maduro continue de violer systématiquement les droits fondamentaux de chaque Vénézuélien. Comme le mentionne le rapport d’enquête de l’ONU, Maduro et ses 123 agents de torture continuent de persécuter, d’arrêter et de torturer leurs opposants politiques.

Malgré cela, le gouvernement par intérim reste engagé à défendre les droits humains et l’État de droit au Venezuela, et nous ne nous lasserons pas de le faire tant que la liberté et le rétablissement de la démocratie ne seront pas acquis au Venezuela. C’est grâce au soutien de personnes comme vous que nous pourrons gagner cette bataille.

Cher sénateur, nous vous sommes très reconnaissants pour votre engagement indéfectible en faveur de la liberté du Venezuela. Le monde a besoin de plus d’hommes politiques responsables et engagés comme vous qui, par leur leadership, œuvrent pour un monde plus libre et juste.

En vous réitérant notre reconnaissance pour votre travail, vous prie d’agréer, Monsieur le Sénateur, l’expression de mes sentiments distingués.

Juan Guaidó
Président par Intérim du Venezuela
Président de l’Assemblée nationale du Venezuela

Conférence de presse – Un an après… situation au Venezuela (vidéo 42m)

Ce 29 octobre, j’ai été honoré d’organiser une conférence de presse, en commun avec :
. Cristina Ronquillo, ambassadrice du Pérou en France,
. Juan Salazar Sparks, ambassadeur du Chili en France,
. Isadora Zubillaga, envoyé spéciale en France et ministre adjointe des Affaires étrangères de Juan Guaido, président par intérim du Venezuela.

Cet événement intervenait un an précisément après l’adoption par les sénateurs français (à 95%) d’une proposition de résolution, dont j’ai été l’auteur, pour renforcer les sanctions à l’encontre des responsables des violations des droits humains au Venezuela (compte-rendu). Par leur vote, les sénateurs ont exprimé que la France ne saurait être un sanctuaire pour les bénéficiaires du régime Maduro.

C’est néanmoins un triste anniversaire, puisque la situation s’est encore dégradée au Venezuela.

“La résolution est plus d’actualité que jamais”, a soutenu Isadora, rappelant que l’on dénombre 363 prisonniers politiques et militaires au Venezuela, victimes de traitements inhumains et dégradants.

Elle a toutefois exprimé que l’espoir était intact et la victoire était proche, car “les forces démocratiques du Venezuela sont réunis autour du président Guaido” et qu’elles peuvent compter sur “la communauté internationale, au sein de l’Union européenne, du Groupe de Lima (*), de l’Organisation des États américains (OEA) ou du Groupe international de contact (GIC) sur le Venezuela”.

Les législatives de Maduro

Dans l’immédiat, il faut faire face à un nouvel obstacle : le régime Maduro impose des élections législatives, le 6 décembre prochain. Un dictateur organise-t-il des élections pour les perdre ? Il s’agit clairement de se débarrasser du dernier rempart démocratique du pays : l’Assemblée nationale, présidée par Juan Guaido.

“Organiser des élections législatives sans les garanties démocratiques minimales et sans la participation de toutes les forces politiques” n’est pas acceptable pour Cristina Ronquillo, s’exprimant au nom du groupe de Lima avec l’idée que “la démocratie sera pleinement rétablie au Venezuela grâce à des élections présidentielles et parlementaires libres”.

Quelques jours auparavant, j’avais interrogé Jean-Yves Le Drian sur ce sujet qui m’avait assuré que la France ne reconnaissait pas le processus électoral en cours, par manque de transparence. “Une position claire et une position européenne”, avait conclu le ministre des Affaires étrangères (compte-rendu).

Proposition de résolution à l’Assemblée nationale

Deux jours après cette visio-conférence de presse, une lettre du député Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, m’informait qu’il allait proposer d’inscrire une proposition de résolution sur le Venezuela à l’Assemblée nationale. La “niche parlementaire” réservée au groupe UDI et Indépendants le permettrait dès mars 2021 (lettre).

Ainsi, Jean-Christophe Lagarde défendra un texte identique à celui voté par le Sénat sur les graves violations des droits humains au Venezuela.

La condamnation de l’ONU

Nul doute que Jean-Christophe Lagarde s’appuiera sur le rapport du conseil des droits de l’Homme des Nations Unies publié le 16 septembre dernier.

Après avoir étudié des centaines de cas et s’être rendue sur place, Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux droits de l’Homme, et les enquêteurs de l’ONU sont clairs : «la Mission a trouvé des motifs raisonnables de croire que les autorités et les forces de sécurité vénézuéliennes ont, depuis 2014, planifié et exécuté de graves violations des droits de l’Homme, dont certaines constituent des crimes contre l’humanité».

Ce rapport est une véritable arme de guerre contre le dictateur Maduro, d’autant qu’il implique nominativement 46 personnes, a souligné Isadora.

L’équipe de Juan Guaido est admirable dans sa longue marche vers la démocratie. Son action s’incarne à travers ces mots prononcés par leur président, en janvier dernier, à la Maison de l’Amérique latine : “Nous devons gagner et c’est ce que nous allons faire. Notre seule limite, c’est notre vie” (compte-rendu).

Précédemment, le président par intérim du Venezuela avait été accueilli successivement à l’Élysée par Emmanuel Macron, au Quai d’Orsay par Jean-Yves Le Drian et au Sénat par Gérard Larcher qui l’avait assuré du soutien de notre institution et que j’ai renouvelé à nos interlocuteurs.

Je veux enfin saluer l’action courageuse de Romain Nadal, ambassadeur de France au Venezuela, et de son équipe qui sont les dépositaires des valeurs de notre pays à Caracas.

(*) Organisme créé à la suite de la déclaration de Lima du 8 août 2017, où les représentants de 15 pays américains se réunissent afin d’établir une sortie pacifique de la crise au Venezuela.