La célèbre résistance Nancy Wake, dite la "souris blanche", en 1945

Le nom de Nancy Wake est passé à la postérité, dimanche soir, dans un hospice londonien où s’est éteinte une immense figure de la Résistance peu avant ses 99 ans. La Gestapo l’avait surnommée la “souris blanche” pour son habilité à disparaitre dans la nature toutes les fois où elle était sur le point d’être capturée.

Avant guerre, Nancy avait quitté son Australie natale pour apprendre le journalisme à Londres, puis devenir correspondante du Chicago Tribune à Paris. A ce titre, elle se rendit en l’Allemagne pour interviewer Hitler à peine élu et revint horrifiée du traitement que l’on réservait déjà aux Juifs en 1933 .

Dès l’Armistice, elle rejoignit la Résistance avec son mari français, un riche armateur, épousé en 1939. Le Premier ministre australien, Julia Gillard, a rappelé lundi qu’elle avait été “un saboteur et une espionne magnifiquement efficace.” Elle aida aussi des centaines de soldats britanniques à regagner le Royaume-Uni et des Juifs à fuir la France occupée. En 1943, Henri Fiocca, son époux est arrêté et torturé à mort sans livrer la moindre information. Nancy Wake gagne alors l’Angleterre pour intégrer les services secrets. Après une rude formation, elle est parachutée en Auvergne en 1944 en vue du Débarquement pour organiser les livraisons d’armes auprès de la Résistance et assurer des liaisons radio.

Après la guerre, Nancy retournera vivre en Australie et épousera un ancien pilote de chasse anglais. Devenue veuve, elle revient à Londres au début des années 2000.

La Souris blanche n’est pas une héroïne anonyme et fut même la femme la plus décorée de la Seconde Guerre mondiale : Croix de Guerre avec 3 citations, Légion d’honneur, médaille de George en Grande-Bretagne, médaille de la Liberté des Etats-Unis… Sa vie tragique et sublime a même inspiré un film : Charlotte Gray de Gilliam Armstrong (2001).

La belle et rebelle Nancy Wake a réservé aux Français une ultime et vibrante pensée en exprimant le souhait que ses cendres soient dispersées au-dessus de Montluçon, où elle a combattu en 1944.

Crédit photo : Pd-Australia