À l’invitation de Sandy Hsueh, présidente de la Fédération européenne des associations taïwanaises (EFTA), j’ai participé le 15 novembre à Paris à la Conférence annuelle 2025, consacrée au thème : Taïwan Soft Power : quand la promotion culturelle devient une pratique politique.

J’ai eu le plaisir d’y retrouver Ho Pei-chih, ambassadrice de Taipei en France. Cette édition a une nouvelle fois mis en lumière la vitalité de la diaspora taïwanaise en Europe et son rôle essentiel dans la diffusion des valeurs démocratiques que nous partageons avec Taïwan.

Une table ronde a réuni Jhy-wey Shieh, ambassadeur de Taïwan auprès de l’Union européenne, ainsi que notre trio de membres de l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC) : Luke de Pulford, fondateur de l’IPAC, André Gattolin et moi-même, co-présidents.

Traduction française :

Merci. Si je fais partie de l’IPAC, c’est grâce à André. Il m’a attiré vers l’IPAC début 2021, et trois ans plus tard, j’ai appris que, grâce à lui, APT31 — les services secrets chinois — avait tenté de pénétrer dans ma boîte mail.

C’était donc un début intéressant. La première fois que nous avons annoncé notre visite à Taïwan en tant que sénateurs, l’ambassadeur de Chine à Paris, a écrit que nous ne devions pas y aller et que, si nous le faisions, nous en subirions les conséquences. En fait, au même moment, le ministère des affaires étrangères chinois avaient décidé que dix membres du Parlement européen et leurs familles n’auraient plus le droit de se rendre en Chine, à Macao ou à Hong Kong. Ils n’avait pas mentionné Taïwan.

Ainsi, comme je l’ai dit au Sénat à l’époque, cela prouve officiellement que le ministre chinois des Affaires étrangères reconnaissait que Taïwan ne relevait pas de la Chine.
C’est une preuve, c’est une réalité, et nous sommes libres d’aller à Taïwan tout comme les Taïwanais sont libres d’inviter qui ils veulent.

En octobre 2021, avec Alain Richard, alors président du groupe d’amitié France-Taiwan, nous étions la première délégation étrangère à visiter l’île, pendant le COVID.
À mon arrivée à Taiwan, on m’a demandé : pourquoi venez-vous ? Et j’ai répondu : « Je suis à Taïwan pour dire au peuple taïwanais : “Vous n’êtes pas seuls.” »

Nous nous battons pour les mêmes valeurs. La question est : dans quel monde voulons-nous vivre ?

Voulons-nous vivre comme les Tibétains au Tibet ? Comme les Ouïghours au Xinjiang ? Comme les amis de Jimmy Lai et la génération des Parapluies à Hong Kong ? Voulons-nous vivre dans un monde d’oppression ou dans un monde de liberté d’expression ? Nous avons répondu à cette question en France de deux manières. D’abord, nous voulions dire — et merci, Luc, de l’avoir rappelé — à travers notre loi de programmation militaire, que la liberté de navigation maritime dans le détroit de Taïwan fait partie de la liberté de circulation pour le monde entier. La France doit œuvrer pour garantir cette liberté. Cela figure désormais dans notre droit.

Deuxièmement, vous pouvez le lire dans notre Revue nationale stratégique, publiée cette année, qui mentionne le détroit de Taïwan et son importance pour la paix mondiale. Nous montrons ainsi que cette question est une priorité absolue pour la France. Et vous le savez — merci, Luc, de l’avoir rappelé — ce que la France a fait, nous avons été le seul pays à le faire. Et c’est la raison pour laquelle je suis allé à Penghu, pour y prononcer un discours et dire aux habitants de cette île qu’ils comptent beaucoup pour nous.

Maintenant, l’avenir — nous allons en parler. Nous voyons des menaces de toutes sortes, des menaces contre cette démocratie posées par le régime de Pékin. Et je veux leur dire : la meilleure défense, c’est la surprise. Cela pourrait être une mauvaise surprise pour eux s’ils tentaient de changer cet état de fait, et nous devons travailler pour que, dans ce cas, nous ayons une bonne surprise : que les gens se lèvent pour défendre la démocratie, pour défendre la liberté d’expression. Et c’est ce que Taïwan représente pour le monde.

Sandy Hsueh : Merci beaucoup. Comme vous l’avez dit, je pense que nous sommes ici aussi parce que nous sommes prêts à nous battre pour la liberté, pour la démocratie. Nous avons vu notre ancienne présidente, Tsai Ing-wen, à Berlin il y a quelques jours, lors de la première Conférence de la liberté de Berlin. Et le discours qu’elle a prononcé montre également que Taïwan restera fort et n’aura pas peur de se détourner de ce à quoi il s’est consacré.

Médias – Focus Taiwan (17 nov. 2025)
Extrait :
Parallèlement, le sénateur français Olivier Cadic a rappelé que la Chine avait annoncé (en 2021) que dix membres du Parlement européen ne seraient plus autorisés à se rendre en Chine, à Hong Kong ou à Macao, « mais ils n’ont pas mentionné Taïwan ».
« C’est la preuve que, officiellement, le ministre chinois des Affaires étrangères a reconnu que Taïwan n’appartenait pas à la Chine », a-t-il déclaré, suscitant les applaudissements de l’auditoire. Lire l’article

Médias – RTI (17 nov. 2025)
Extrait :
Après une projection du documentaire Invisible Nation, qui revient sur la situation politique de Taïwan, les participants ont eu l’occasion de discuter de la résolution 2758 des Nations Unies.
Le sénateur français Olivier Cadic a dénoncé la déformation de la résolution par Pékin, accusant la Chine de chercher à détourner le document pour prétendre sa souveraineté sur Taïwan. Lire l’article