Le 1er février, lors du débat sur les conclusions du rapport : Mieux protéger notre patrimoine scientifique et nos libertés académiques, à la demande de la mission d’information sur les influences étatiques extra-européennes dans le monde universitaire et académique français et leurs incidences, j’ai adressé deux questions à Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation

VERBATIM de mon intervention – – – – – – – – – – – – – – – – – –

Madame la Présidente, Madame la Ministre, mes chers collègues,

L’excellent rapport fait par notre collègue André Gattolin au nom de la mission d’information sur les influences étatiques extra-européennes dans le monde universitaire et académique français, met en lumière les travaux du chercheur Antoine Bondaz, qui a souligné la priorité donnée en Chine depuis les années 2010 à l’intégration civilo-militaire.

Il met l’accent sur les échanges d’informations entre les laboratoires chinois de recherche civile et leurs équivalents militaires.

Dans le rapport de l’IRSEM publié l’an dernier sur les opérations d’influence chinoises, on lit que de nombreuses universités chinoises civiles contribuent à la recherche militaire, voire à certaines activités : « au moins 15 universités civiles ont été impliquées dans des cyberattaques, des exportations illégales ou de l’espionnage ».

C’est Xi Jinping, lui-même, qui préside la Commission centrale pour le développement de la fusion civilo-militaire.

L’entreprise des technologies de l’information et de la communication Huawei a ouvert en France six centres de recherche de pointe.

Huawei a déposé en 2018 un brevet pour une technologie permettant d’identifier les personnes d’origine ouïgoure.

Les doctorants, pour certains en thèse « CIFRE » (Conventions industrielles de formation par la recherche), signent une clause de confidentialité au profit de l’entreprise.

Quels garde fous ont été mis en place pour que les universités et les chercheurs qui entretiennent des liens avec la Chine ne puissent contribuer à des applications militaires ou à l’élaboration de technologies de surveillance, de contrôle et d’oppression de la population chinoise ?

Lors de votre visite à l’Institut Pasteur à Shanghai en juin 2018, vous aviez été informée de la coopération stratégique mise en place entre l’Institut Pasteur de Shanghai et le P4 de l’Institut de virologie de Wuhan.

Le P4 a désormais une notoriété mondiale puisqu’il est aujourd’hui au centre des interrogations sur l’origine du virus Covid19.

Qu’a décidé à l’époque le ministère de l’Enseignement Supérieure et de la Recherche et de l’Innovation sur la suite de ces coopérations ? Ces coopérations se poursuivent-elles ?