À la faveur de son déplacement à Paris, j’ai accueilli au Sénat, Mme Edna Adan Ismail, envoyée spéciale du Somaliland, en compagnie d’Annick Billon, présidente de la délégation sénatoriale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre hommes et femmes.

Son parcours d’ancienne sage-femme, fondatrice d’un hôpital auquel elle donne son nom, ancienne première dame du Somaliland et ancienne ministre des Affaires étrangères, justifie que Mme Edna Adan Ismail ait reçu la légion d’honneur.

Symbole de la lutte contre les mutilations génitales féminines dans son pays, elle nous a sensibilisé sur les pratiques qui sévissent couramment sur le sol français, notamment l’excision, malgré qu’elles soient interdites par la loi.

Nous avons donc discuté ensemble des solutions envisageables pour contrer cette violence. Si l’excision est généralement pratiquée à la demande des parents sur les fillettes au nom de la religion musulmane, nous devons d’une part instaurer un échange entre imams, associations, autorités sanitaires et judiciaires pour alerter sur sa dangerosité et son illégalité.

D’autre part, nous devons être intransigeants et le consentement des parents sur cet acte doit être qualifié de délit.

Dans un second temps, nous avons évoqué le statut du Somaliland.

Ancien territoire britannique, jouxtant Djibouti et l’Ethiopie, le Somaliland a autoproclamé son indépendance par rapport à la Somalie en 1991.

Sa constitution date du 30 avril 2000.

Si le Somaliland n’est pas un État reconnu par la communauté internationale, son envoyée spéciale est le porte-voix qui réclame liberté et justice pour son pays.

Venue en France pour apporter les lettres de créances de M. Abdourahma Yassin Mohamed, leur nouveau représentant auprès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Edna Adan Ismail avait sollicité un entretien au Sénat pour partager avec moi la volonté du peuple du Somaliland à être reconnu par les États du monde entier.

Le Somaliland est une démocratie.

Son pays a été reconnu par 35 pays dont la France, lorsqu’il a acquis son indépendance par rapport au Royaume-Uni.

D’après l’envoyée spéciale, la Somalie, ancienne colonie italienne, n’a aucun fondement juridique pour justifier cette tutelle sur le Somaliland.

C’est un abus de droit contre lequel s’élève Edna Adan Ismail, qui réclame justice pour le Somaliland ! +d’images