Le gouvernement examine un projet de loi qui va mettre terme à une véritable discrimination à l’encontre des Français vivant à l’étranger : ceux-ci pourront enfin participer aux élections européennes en choisissant leurs candidats sur une liste française et voter depuis leur pays de résidence.

Il était temps ! Depuis la régionalisation du scrutin de 2003, les Français établis hors de l’Union européenne ne pouvaient plus voter que par procuration donnée à un électeur de métropole, tandis que ceux résidant dans l’UE avaient la possibilité de voter dans leur pays d’accueil, mais pour une liste locale seulement. Un dispositif contre lequel Joëlle Garriaud-Maylam, sénatrice des Français hors de France, s’est toujours insurgée, dénonçant constamment cette “injustice” dans la presse et au Sénat.

Cette mesure qui vise à rétablir les expatriés dans leurs droits concerne tout de même 330.000 électeurs.

Pour des raisons d’ordre pratique, leurs votes seront comptabilisés dans la circonscription Ile-de-France (dont le nombre de sièges sera augmenté en conséquence).

Cette solution de facilité lamine cependant toute notion de représentativité des Français de l’étranger au Parlement Européen, nous le déplorons tous.

Si je me réjouis que l’on puisse désormais voter aux européennes pour des listes en France depuis l’étranger, je ne vois pas l’intérêt de déverser nos votes dans le grand entonnoir de la circonscription Ile de France !

Au cours des travaux préparatoires, deux orientations ont été malheureusement abandonnées : la création d’une circonscription spécifique pour les Français de l’étranger ou bien la formation d’une circonscription commune “Français de l’étranger + Français d’Outre mer“.

Comment justifier qu’un Français de Guadeloupe, de la Réunion ou de Polynésie soit représenté par la circonscription des DOM-TOM, alors que son voisin établi en République Dominicaine, Maurice ou Nouvelle Zélande serait rattaché à l’Ile de France ?

Rassembler tous les Français vivant hors de la métropole me parait plus séduisant et logique, amalgamant ainsi deux millions d’expatriés à deux millions d’habitants des DOM-TOM.

Le projet du gouvernement doit être voté par le Parlement. Souhaitons que nos sénateurs trouvent le moyen de faire valoir les deux orientations  permettant une meilleure représentativité des Français de l’étranger à Strasbourg et à Bruxelles.

Photo Flickr de PizzaDeBarr