À la faveur de ce 19ème déplacement au Maroc, Pascal Capdevielle m’a accompagné à Casablanca, Rabat, Tanger et Fès.

Napoléon disait qu’il fallait dix ans pour vraiment connaître un homme.

Voilà plus de dix ans, maintenant, que j’observe Pascal Capdevielle travailler avec détermination en faveur des Français du Maroc et de la CFCIM, première Chambre de commerce bilatérale au monde.

J’ai retrouvé l’équipe attachante de son Riad le Ksar de Fès, qui anime ce lieu de villégiature prisé des golfeurs français, et prend soin de mes séjours avec l’attention de ceux qui vous assimilent à un membre de leur famille.

Toute ma reconnaissance à Pascal pour sa fidèle amitié et la générosité de ses sentiments. +d’images

Diplomatie économique

Chambre de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM)

Pascal Capdevielle, vice-président de la CFCIM, chargé des relations avec les autorités et les délégations régionales et délégué pour la région de Fès, m’a accueilli en compagnie de Johann Godin,, consul général adjoint, pour une rencontre avec son équipe.

La délégation de la CFCIM, créée à l’initiative de Pascal, pilote également les bureaux de Meknès et Oujda.

Avec le soutien de 5 chargés d’affaires, la CFCIM accompagne 370 entreprises sur ces 3 villes. Petit déjeuner d’affaires, after-work, réunions trimestrielles avec les administrations, réunions professionnelles, les équipes s’occupent également d’aider les adhérents à préparer les dossiers de demande de visas pour les déplacements professionnels.

Que de progrès pour la délégation de la CFCIM de Fès, un quart de siècle après sa création ! +d’images

Alstom

Retour chez Alstom pour découvrir la construction des transformateurs embarqués, en compagnie de Pascal Capdevielle, VP de la CFCIM, Wissal Naaza (CFCIM) et Johann Godin, consul général adjoint.

Accueillis par Laurent Huss, régional du développement, et Simon Garnier, directeur de l’usine à partir de septembre prochain, nous avons visité le site dédiée à ce produit stratégique, qui est le deuxième en coût après le moteur pour fabriquer un train.

Déclinaison de l’usine de Petit-Quevilly, près de Rouen, l’usine de Fès permet à Alstom d’augmenter sa capacité de production en accompagnant le développement offert par le marché marocain.

Alstom a consenti un investissement de plus de dix millions d’euros, à cet effet.

L’usine produira 80 transformateurs en 2025 ; 148 en 2026 ; 220 à 230 en 2027. Ces transformateurs seront montés exclusivement sur des trains régionaux, qui représentent 60% des trains du groupe. +d’images

Lesaffre

Un pain sur trois fabriqué dans le monde est fait avec de la levure Lesaffre ; un sur deux au Maroc !

Merci à Fouad El Yaghmouri, directeur technique et Mohammed Saka, DRH de Lesaffre, pour leur accueil.

Lesaffre est un groupe français historique (plus de 165 ans d’existence) et familial devenu une référence mondiale — non seulement dans les levures et la boulangerie, mais aussi dans les ingrédients aromatiques, la nutrition et la biotech.

Plus de 10 000 collaborateurs répartis sur 63 sites dans le monde, permettent aux produits Lesaffre d’être distribués dans 185 pays. La filiale marocaine emploie environ 200 collaborateurs.

J’ai visité les lignes de fabrication de levure sèche instantanée (Rafiaa), levure fraîche (Jeouda).

Pour célébrer le 50ᵉ anniversaire de son Baking Center, Lesaffre Maroc a lancé en 2024 une compétition itinérante, à travers cinq grandes villes du pays, visant à promouvoir les innovations et former les boulangers locaux dans les techniques de panification modernes.

Depuis 1999, la filiale gère un Fonds de soutien social (CFSS), destiné à accompagner les collaborateurs dans des événements personnels (naissance, deuil, frais médicaux). Lesaffre parraine 3 écoles et subventionne les familles pour que les enfants restent à l’école au lieu de travailler dans les champs. +d’images

Communauté française

Consulat – Institut français

Fin janvier 2025, l’Institut français de Fès (IFF) suivi, le 17 février, par le consulat de France à Fès : ces deux structures ont emménagé dans un bâtiment flambant neuf, qui offre à la France un nouveau visage à Fès.

La consule générale est également directrice de l’IFF, les structures rationalisent l’espace, mais doivent conserver chacune un comptable au prétexte qu’elles relèvent d’un programme différent.

Lors de mon précédent passage, 18 mois plus tôt, déjà accueilli par Johann Godin, consul général adjoint, j’avais découvert un système mis en place par des officines privées permettant à ces dernières de faire commerce des rendez-vous pris par nos compatriotes (compte-rendu).

Je suis ravi de vérifier que l’action que j’avais entreprise pour faire évoluer le système de rendez-vous a été suivie d’effets.

Comme observé précédemment à Tanger, une route des narco-trafiquants passe par les ports du Maroc. Nous comptons 25 compatriotes incarcérés pour trafic de drogue, souvent arrêtés au port de Nador.

Parmi les préoccupations relevées par le consulat, la perte d’une cinquantaine d’élèves chaque année depuis deux ans dans nos établissements de Fès-Meknès. Les parents de Fès préfèrent s’orienter vers une autre école à l’issue de la troisième, plutôt que d’envoyer leur progéniture à l’internat du lycée de Meknès.

Dix ans après mon premier passage à Fès, force est de constater que la demande d’un lycée français à Fès, exprimée par Pascal Capdevielle, conseiller des Français de Fès à l’époque, n’a pas été prise en compte (lire).

En 2015, nous comptions 1900 élèves sur Fès-Meknès. En 2025, ils sont 1933 et la tendance est à la baisse. À ne pas vouloir évoluer, on risque souvent de reculer. +d’images

Réception

Afin de conclure la séquence de ma mission à Fès, Pascal Capdevielle a réuni dans son Riad, une vingtaine de compatriotes établis dans la ville.

La circonscription consulaire compte environ 3100 compatriotes, répartis essentiellement entre Fès, Meknès et Oujda.

Si chacun se félicitaient des formidables progrès observés dans la relation bilatérale entre la France et le Maroc, beaucoup ont exprimé leurs préoccupations en commentant leur perception de la situation géopolitique. Ils observent que des décisions prises parfois loin de chez eux pouvaient affecter leurs affaires.

Beaucoup de questions également sur la situation politique en France et l’annonce du Premier ministre visant à réduire le déficit budgétaire de plus de 43 milliards d’euros. +d’images

Enseignement

Université Euromed de Fès (UEMF)

Visite de l’université Euromed de Fès (UEMF), un établissement d’enseignement supérieur qui a ouvert en 2014, sous l’impulsion de l’Union pour la Méditerranée (UpM).

Classée première université du Maroc, deuxième en Afrique, et 353ᵉ au classement mondial, l’UEMF est une des universités montantes à l’échelle internationale.

En l’absence du président Mostapha Bousmina, nous avons été accueillis par le professeur Othmane Benmoussa, vice-president chargé de la recherche-innovation et des partenariats, et Mme Safae Zemmouri, chef de cabinet.

L’UEMF propose des programmes pluridisciplinaires allant de la licence au doctorat, incluant une école d’ingénieurs, l’EIDIA (Ecole d’ingénierie digitale et intelligence artificielle), une Euromed Business School, des filières de droit, sociologie, architecture, etc.

Implantée sur un campus de 62 hectares, labellisé Eco Campus COP 22, l’UEMF prévoit de doubler sa surface pour accueillir une université de médecine accompagnée d’un pôle hospitalier. Le projet médical est conçu en synergie avec le CHU de Fès, sous la conduite du ministre de la santé. Son rêve est d’offrir une double diplomation pour la santé.

Mes hôtes sont convaincus que l’éducation doit se nourrir de la recherche.

Lors de ma visite, j’ai vu l’EIC (Euromed Innovation Center) et la Fès Smart Factory, des écosystèmes dédiés à l’incubation de startups, l’innovation collaborative et l’industrie 4.0.

L’UEMF dispose de plateformes technologiques de pointe : fabrication additive (plus de 100 imprimantes 3D), IA, génie des procédés, biotechnologies, énergies renouvelables…

Impressionné par les infrastructures sportives mises à disposition des universitaires, je ne serais pas surpris que l’UEMF soit l’écrin qui verra s’épanouir, un jour prochain, de futurs médaillés olympiques.

Très heureux de voir que plusieurs établissements supérieurs français sont en relation avec l’UEMF. Le Sénat peut être un lien utile pour favoriser ces partenariats. +d’images