Pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le PIB par Anglais a diminué entre deux élections parlementaires. C’est par ce constat glacial que George Osborne a ouvert sa conférence à la Cass Business School, située au cœur de la City le 23 février 2010.

George Osborne à la Cass Business School

Connu par être le “Shadow” Chancellor of the Exchequer du parti Conservateur (poste de secrétaire au Trésor qu’il occupera en cas de victoire aux prochaines législatives), M. Osborne est venu fustiger la politique économique de la dernière décennie et exposer son “new British economic model”.

Il soutient que chaque crise économique tient son origine dans une augmentation rapide et insoutenable de la dette publique et/ou privée. Ainsi, le marasme actuel trouverait sa source dans l’excroissance de la dette privée, tandis que la dette publique sera vraisemblablement la déclencheur de la prochaine récession. Si rien n’est fait à temps, bien sûr.

S’il parvient aux commandes, M. Osborne entamera son plan de relance par la création d’un “Office for Budget Responsibility“, un genre d’institution qui existe déjà au Pays-Bas, au Danemark ou en Suède.

L’Office sera chargé de publier, au moins deux fois par an, des recommandations sur la politique fiscale du pays et ses implications. Aucun pouvoir de décision certes, mais le “Chancellor” qui ne suivrait pas ces recommandations devra s’en expliquer devant le Parlement.

Puis, George Osborne a égrené les bonnes pratiques du gouvernement pour faire entrer les finances publiques dans un cercle vertueux : réduction des salaires et du train de vie de l’Etat, maitrise de l’inflation au dessous de 2%, débat sur l’âge de départ à la retraite, encouragement à la création d’entreprises et d’emplois…

Une fois campé le décor de son nouveau modèle économique tourné vers l’épargne et l’investissement, le “Shadow” Chancellor of the Exchequer a pris soin de faire reposer la réussite de son plan sur la confiance : la confiance des citoyens dans les décisions prises par le gouvernement (taxes, dépenses publiques, etc.) et la confiance des marchés financiers dans la politique menée par le gouvernement, afin de s’épargner des mesures coercitives qui s’illustrent actuellement en Grèce ou en Irlande.

Loïc Dumas

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Crédit photo : Loïc Dumas