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En circonscription au Bolivie (3/3) – Santa Cruz (14-15-17 mai 2024)

Suite de mon déplacement en Bolivie dans la ville de Santa Cruz de la Sierra, considérée comme le poumon économique de la Bolivie, où je me suis rendu en compagnie d’Iseult Ponchon, consule et de Martine Vellard, ASI.

A Santa Cruz, nous avons été accueillis par Andres Villa Bustos, consul honoraire, qui s’est révélé très précieux pour me permettre de réussir ma mission.

Communauté française

Consul honoraire

Je suis sincèrement reconnaissant à Andres Villa Bustos, consul honoraire, de son engagement au service de notre communauté de Santa Cruz qui compte 438 inscrits et croît en suivant la dynamique démographique du pays.

Il est à noter qu’une part importante de notre communauté française ne parle pas ou très peu la langue française ce qui complique les échanges administratifs et demande un accompagnement personnalisé pour les démarches d’état civil notamment.

On estime entre 20.000 et 30.0000 le nombre de touristes français chaque année. Il s’agit de la première nationalité voyageant en Bolivie. +d’images

Enseignement

Lycée franco-bolivien – Santa Cruz

Visite du lycée franco-bolivien de Santa Cruz créé en 2004 sous l’impulsion du consul honoraire de l’époque, Guy Coutand, président du conseil d’administration de 2003 à 2020.

Marisol Mejia (au centre), membre du comité de gestion depuis l’origine, lui a succédé et m’a accueilli en compagnie de Veronica Aranibar (à gauche), directrice administrative et financière, en présence d’Iseult Ponchon (à droite), consule, et d’Andres Villa Bustos, consul honoraire.

Le lycée a grandi année après année. Il accueille désormais 735 élèves, et est devenu centre d’examen du baccalauréat en 2020.

En 2024, l’établissement s’est doté d’une extension de 2 classes connectées pour faire un centre d’examen et d’un toit pour le gymnase. Pour l’an prochain, un nouvel investissement est prévu pour le gymnase, le CDI et un laboratoire supplémentaire.

La maitrise du comité de gestion et sa capacité à développer son plan d’amélioration continue des infrastructures pour accompagner la croissance de l’établissement est impressionnante. +d’images

Culture

Alliance française

Napoleon Daza, président de l’Alliance française de Santa Cruz depuis 2022, a appris le français à l’AF de Cochabamba, à l’âge de 16 ans.

L’AF Santa Cruz a perdu des élèves lors de la crise Covid. Le président veut lancer une campagne de communication pour relancer la fréquentation, en s’appuyant sur la convention signée avec le Quebec qui prévoit le remboursement des cours pris à l’AF à l’arrivée des élèves au Canada.

J’ai ensuite visité l’AF colocalisée avec le Goethe Institute, établi dans le centre historique de la ville.

Cela m’a permis d’échanger avec deux volontaires qui réalisent une mission de Service civique à l’étranger au sein de l’AF et d’écouter leur satisfaction en relatant leur expérience réussie. +d’images

Diplomatie économique

Conseillers du commerce extérieur (CCEF)

À mon arrivée à Santa Cruz, j’ai eu le plaisir de rencontrer Joël Flores, président CCEF Bolivie, Eric Lacoste, expert CCEF et Julien Napolitano, qui m’ont accueilli au restaurant français « Chez Bernadette », récemment ouvert.

Belle opportunité de bénéficier de leur regard d’expert pour apprécier les forces et faiblesses de ce marché pour les entrepreneurs français.

Si l’abondance de ressources naturelles constitue une force du pays, le secteur gazier est dépendant de la demande du Brésil et de l’Argentine, ce qui est sa faiblesse.

Le stock d’investissements français dans le pays s’élève à 501 millions d’euros en 2022, en recul de 26% par rapport à 2018.

Le gouvernement bolivien a de plus en plus recours aux emprunts chinois, et la présence chinoise s’intensifie comme l’a souligné le séminaire CCEF de l’Amérique latine. La Chine détient 75% de la dette externe bilatérale du pays. +d’images

Chambre de commerce – CAINCO

Santa Cruz est le cœur de de l’industrie agricole et pétrolière du pays.

La CAINCO est la plus importante chambre de commerce du pays. Ses membres représentent 40% du PIB bolivien. Elle publie de nombreux rapports économiques et études statistiques.

J’ai été reçu par Pablo Mendieta, Julio Silva Sandoval et Hugo Rodriguez.

Pablo Mendieta, directeur du centre bolivien d’économie (CEBEC), a décrit les conséquences de la baisse des réserves de change du pays qui menacent la capacité du pays à honorer ses engagements externes. Un scénario de défaut comparable à ce qu’il s’est passé en Argentine apparaît désormais crédible.

En mars 2024, le gouvernement a pris la décision de prendre 10% de commission sur les achats de devises étrangères. Même avec ce surcoût, il y a une liste d’attente pour acheter des devises.

L’absence de dollars US pourrait devenir structurelle et compliquer la vie des entreprises qui travaillent à l’international. +d’images

Social

Casa de le Mujer

Ultime séquence de mon déplacement en Bolivie suggérée par Andres Villa Bustos, consul honoraire, une visite à la maison de la Femme, refuge ouvert 24h/24 pour accueillir les femmes ayant subi des violences de tous genres, soutenue par l’ambassade de France en Bolivie.

Un département juridique s’appuie sur une équipe d’avocats et de psychologues.

Le nombre de féminicides est proportionnellement trois fois supérieur à la France. On recense 14.648 plaintes en 2024, soit 138 par jour.

On enregistre également environ 1000 disparitions de femmes annuellement qui sont souvent retrouvées dans des maisons de prostitution.

La loi bolivienne place le client en infraction. Sur 322 dénonciations de clients de prostitution, seuls 3 procès ont eu lieu, car les filles avaient 7, 9 et 11 ans. Résultat 0 condamnation dénonce avec raison l’équipe de la Casa de la Mujer.

Le trafic des personnes est une manifestation cruelle de la criminalité organisée et assurément l’une des pires violations des droits de l’être humain.

J’ai fait part de tout mon soutien à l’équipe de la Casa de la Mujer qui se distingue par son humanité. +d’images

En circonscription au Bolivie (2/3) – Cochabamba – Chimore – Villa Tunari (16 mai 2024)

Lors de notre rencontre à La Paz organisée par Hélène Roos, ambassadrice de France, ce lundi, Eduardo Del Castillo, ministre de l’Intérieur de Bolivie, m’a invité à assister à une journée d’action des forces anti-drogue boliviennes dans la jungle amazonienne (Isiboro Secure National Park and Indigenous Territory).

Accompagné par Martine Vellard, attachée de sécurité intérieure, j’ai assisté à la destruction de deux laboratoires fabriquant la chlorhydrate de cocaïne et une piste d’atterrissage clandestine.

Lutte contre le narcotrafic

Ce 16 mai, les forces spéciales nous ont récupéré à notre hôtel à Santa Cruz pour nous permettre d’être héliporté jusqu’à la base militaire de Chimore (département de Cochabamba, province de Chapare), où j’ai retrouvé Eduardo Del Castillo.

Première séquence, un briefing de l’opération Bufeo, sur 3 jours, prévoyant la destruction de 5 laboratoires de production de cocaïne chlorhydrique et de deux pistes d’aviation clandestines.

Un hélicoptère nous a alors transportés en 20 minutes dans la commune de Villa Tunari, où nous avons embarqué pour remonter une rivière durant 30 minutes.

Puis après 15 minutes de marche dans la jungle, nous avons atteint le premier laboratoire fabriquant la chlorhydrate de cocaïne à partir de la pâte base de cocaïne. Sa capacité de production était de 85 kilos par jour.

J’ai pu constater l’ingéniosité des trafiquants pour camoufler dans la jungle leurs ateliers de production, espaces de stockage des produits chimiques venant de Chine qui composent à 70% la cocaïne, lieux de vie pour la restauration, le repos, l’hygiène…

Il faut compter 200 000 dollars d’investissement pour construire un tel laboratoire qui s’étend sur un hectare.

Le cylindre qui utilise l’éther pour la distillation est nommé le réacteur “muerto (mort)”. Les trafiquants baptisent l’aire de distillation et de purification sous le nom de “discothèque”.

Lorsque l’armée bolivienne l’a fait sauter, je me suis réjouis que la fête soit finie.

Le transfert bateau – hélicoptère – bateau nous a pris une heure pour parvenir au second laboratoire, capable de produire quotidiennement 120 kilos de chlorhydrate de cocaïne.

C’est là que le ministre de l’Intérieur a souhaité donner une conférence de presse pour annoncer l’opération de destruction qui a fait perdre plus d’un million de dollars d’investissement aux narco trafiquants.

J’ai témoigné de notre reconnaissance envers les forces boliviennes d’assurer le combat en première ligne dans cette guerre du narcotrafic.

Après la destruction de l’endroit, nous avons repris l’hélicoptère pour assister à la destruction d’une piste d’atterrissage depuis les airs. Le trou béant produit au milieu de la piste ne permettra plus aux petits avions de venir emporter leurs cargaisons vers le Brésil ou le Paraguay voisins.

Le retour à Chimore m’a permis de saluer les forces de l’Umopar qui ont préparé et réalisé cette opération de main de maître et d’exprimer toute ma gratitude à Eduardo Del Castillo.

Cette journée exceptionnelle restera gravée à jamais dans ma mémoire.

Je retiendrai assurément la détermination de l’ASI, Martine Veillard, pour détruire les micro-ondes des trafiquants à coups de marteau, tout comme le sourire des militaires boliviens devant le ministre en rendant compte de leurs succès.

Je plaide pour que la France s’engage pleinement à leurs côtés, car ils constituent la première ligne de défense dans la lutte contre les narco trafiquants. +d’images