(à l’image) Mes remerciements à Siv Leng Chhuor, consule générale qui, avec son équipe, a préparé ma venue à Canton, ultime étape d’un parcours de trois semaines qui m’a conduit dans 8 villes et 4 pays (Singapour, Australie, Nouvelle-Zélande, Chine).
En Chine du sud, Canton est la capitale de la province du Guandong qui signifie en chinois : “Route orientale d’expansion vers le sud”. Un nom prédestiné puisque le Guandong est la plus riche province du pays depuis un quart de siècle.
Relations Chine // UE
(g. à d.) Pierre Martin, conseiller économique ; Olivier Cadic ; Vivian Desmonts, avocat, membre de la Chambre européenne
Basée à Pékin, la Chambre européenne dispose de 9 bureaux en Chine. 1800 entreprises ont adhéré à cette organisation, dont la mission essentielle est de faire du lobbying auprès des autorités locales. La situation est différente à Hong Kong où les adhérents de la Chambre européenne sont exclusivement des chambres de commerce bilatérales.
Vivian m’a remis en avant-première le rapport de la Chambre européenne consécutif à l’enquête de confiance réalisée auprès des entreprises européennes en Chine. On relève que 55% des firmes s’affirment confiantes sur le développement de leurs activités en Chine, soit 11 points de plus que l’an dernier. Ceci dit, 49% des entrepreneurs sondés ne se sentent pas aussi bienvenus en Chine qu’au moment leur arrivée. Cette impression d’un marché qui se referme a été recoupée par divers observateurs que j’ai interrogés.
Le principe de réciprocité entre la Chine et l’Union européenne devra être réaffirmé si nous souhaitons préserver certains équilibres dans le futur. Il faut rappeler que la Chine n’est pas un état de droit. C’est un état de lois. Il arrive que le gouvernement fasse le choix de passer outre la loi… La mission de lobbying de la Chambre européenne trouve ainsi tout son sens.
Relations commerciales / Entrepreneuriat
Visite du bureau de Canton de la Chambre de commerce et d’industrie France-Chine et entretien avec Alexandre Beaudoux, directeur, Paul-Francis Amiot et Stanley Chen, membres de son équipe.
Pour les entrepreneurs français et étranger, la province du Guangdong est considérée comme la Californie chinoise.
Initialement, les industriels s’installaient dans cette zone pour produire à bas coût. Désormais, ils visent la classe moyenne chinoise qui représente déjà 300 millions de personnes. Celle-ci doublera dans les 20 prochaines années.
La CCI France-Chine réunit 1600 membres et se répartit en 3 bureaux à Pékin, Shangaï et Canton. Elle n’intègre pas Hong-Kong, Macao ni Taiwan. La CCI de Canton organise 80 événements par an qui réunissent facilement 4000 personnes.
Parmi ses multiples activités, la CCI de Canton héberge diverses entreprises dans ses locaux. C’est le cas de la société bretonne Olmix, qui vend ses produits dans une centaine de pays.
La structure chinoise est dirigée par Bruno Rollet.
Leur mixte à base d’argile et d’algues vertes est destiné à éviter de donner des antibiotiques aux animaux. La présence d’Olmix se justifie d’autant que la Chine est responsable de la moitié de la production porcine mondiale.
Rappelons là que Chine constitue le premier déficit commercial de la France.
(à l’image) mes remerciements à Jean-Michel Moujon (Montagut – prêt à porter masculin), Gilbert Ranoux (GAC-Sofinco – crédit automobile), Tristan Roquette (Team acting – coaching) et Benoit Stos (Mazars – audit) pour leurs regards partagés sur le vertigineux développement de leur pays d’accueil.
Lors d’un déjeuner organisé par Sandra Pouliquen, vice-consul, et Pierre Martin, conseiller économique, des entrepreneurs français installés à Canton sont venus partager leur expérience de la Chine.
Premier constat, le partenariat sous forme de joint-venture à 50/50 n’est pas probant, les Chinois n’ayant pas les mêmes critères que les occidentaux sur la valorisation d’une société. Ils ont parfois un agenda de captation du savoir-faire technologique du partenaire. Les Chinois sont aussi impressionnants dans l’art de la patience, par exemple jusqu’à obtenir une position dominante dans le but de relever leurs prix et atteindre alors la rentabilité.
Par ailleurs, l’agenda écologique de la Chine n’est pas une posture. La pollution est une pénible réalité que les Chinois sont les premiers à dénoncer.
Nos entrepreneurs m’ont fait le portrait d’une Chine ultra connectée. On paie naturellement avec son téléphone portable et le SDF fait la manche avec son QR code sur un écriteau !
Ce n’est pas nouveau, tout progrès technologique présente un revers. L’initiative Sesame en fait partie. Elle norme le comportement type du bon citoyen. En collectant toutes les informations sur la consommation, les relations personnelles ou encore les sujets d’intérêt marqués, les autorités prévoient d’attribuer un crédit social à chaque individu dès 2020 ! Si les Chinois sont fiers de leur expansion, ils voient d’un mauvais œil cette emprise grandissante du pouvoir central sur leur vie privée.
Visite du chantier de la première maison de retraite médicalisée construite par Colisée en Chine, dont l’ouverture est prévue fin 2017.
Un projet d’ampleur (132 lits) qui m’a été dévoilé par Olivier Dessajan, directeur général de China-Merchants-Colisée et Claire Rad, docteur, qui dirigera l’établissement.
Acteur majeur sur le marché français et notamment leader en matière de soins à domicile, Colisée est le premier opérateur français de maisons de retraite à s’être implanté en Chine, dès 2006. L’entreprise démontre que France a de solides atouts à faire valoir en matière de “silver economy” sur le marché international.
Pour ouvrir son premier établissement à Canton, Colisée a créé une joint-venture avec China Merchants (51% pour le conglomérat public), conformément au plan d’actions arrêté lors de la visite d’État du président Xi Jinping en France en 2014. En effet, la France et la Chine entendent développer l’échange d’expertise et le travail en partenariat en matière de soins à domicile.
Il faut saluer autant l’ambition que la démarche de Colisée qui a construit sa maison de retraite en faisant appel à de nombreux acteurs français de la filière. Il n’est pas si fréquent que nos entreprises travaillent selon une approche groupée à l’export, comme le pratiquent nos pays voisins.
Située à Canton depuis 2009, visite de l’entreprise Team Acting, société de conseil et coaching en “conduite du changement” avec son fondateur, Tristan Roquette.
Facilitateur dans l’âme, créatif et plein d’humilité, Tristan présente le même état d’esprit que sa vingtaine de collaborateurs.
Team Acting a, par exemple, aidé Auchan à définir sa stratégie Chine 2025 à partir de workshops, auxquels ont participé 25.000 employés du groupe !
Communauté française
Siv Leng Chhuor, consule générale, a organisé un déjeuner avec tous les chefs de service du consulat. Je veux remercier plus particulièrement Sandra Pouliquen, vice-consule ; Pierre Laurent, conseiller économique et Nicolas Gherardi, attaché de coopération scientifique et universitaire, pour avoir facilité mon déplacement et apporté leurs éclairages sur les défis et les opportunités de ce pays.
Le consulat général compte 2700 Français inscrits sur le Registre (Guangdong, Fujian, Guangxi, Hainan), dont 2500 pour le seul Guangdong.
La ville de Canton est jumelée avec la ville de Lyon, tandis que la province du Guangdong est jumelée avec notre région Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis 2000.
En Chine, le Guangdong pèse pour plus d’un dixième du PIB et un quart des exportations. Avec 110 millions d’habitants, la province est également la zone la plus peuplée de Chine.
Rencontre avec Benjamin Gauthier, président de l’UFE Canton, et plusieurs membres de la section locale.
Nous avons longuement échangé sur les questions de santé qui font partie des principales préoccupations des expatriés en Chine.
Cela fut également l’occasion d’évoquer les différences culturelles et la manière dont elles sont appréhendées par les couples mixtes.
On ne peut parler de Canton sans mentionner Thibault Sarrasin, conseiller consulaire et fondateur de la section de l’UFE Canton, mais absent lors de mon passage. Je salue son implication exemplaire en faveur de l’Union des Français de l’étranger.
Enseignement
Ecole française internationale de Canton (EFIC)
(à l’image) Avec Nicolas Gherardi, attaché de coopération scientifique et universitaire, Philippe Ortiz, président du comité de gestion de l’EFIC et Kim Vo Hoang, directrice générale.
A la rentrée 2017, l’Ecole française internationale de Canton (EFIC) scolarisait 146 élèves de la maternelle au lycée, comptabilisant 15 nationalités différentes. L’enseignement des langues vivantes est pratiqué dès la maternelle avec l’objectif en fin de cursus de maîtriser le mandarin et l’anglais, pour le moins.
Un accord de partenariat a été signé avec l’AEFE en janvier 2012. De ce fait, l’enseignement direct est proposé jusqu’en 4ème. Un suivi CNED avec répétiteurs est proposé aux élèves de 3ème et du lycée.
L’EFIC évolue dans un environnement ultra concurrentiel. Face à l’enseignement public en mandarin et le réseau d’écoles privées en langue anglaise qui attirent localement 20 fois plus d’élèves, l’Ecole française offre une solution alternative qui préserve notre rayonnement culturel et linguistique. J’ai félicité à ce titre l’engagement du comité de gestion.
Culture française
Alliance française & Campus France
En Chine, chaque Alliance française doit être obligatoirement adossée à une université chinoise pour pouvoir opérer.
1100 élèves suivent des cours dans le centre de Canton qui n’a actuellement qu’un seul professeur natif français ! Les autres enseignants sont des Chinois francophones.
Au rang des activités culturelles, le mois de mars est consacré à la francophonie. Désormais, un mois franco-chinois est dédié à l’environnement. A titre d’exemple, une exposition « Paris +2° » est actuellement organisée par l’Institut français à Canton.
A l’étage supérieur de l’AF, j’ai échangé avec l’équipe de Campus France qui renseigne les étudiants chinois désireux de suivre des études supérieures en France.
La visite s’est terminée par une rencontre avec les adhérents de l’association francophone Canton Accueil, en présence de la conseillère consulaire Laure Desmonts.