« Selon les informations d’Europe 1, le gouvernement s’apprête à envoyer un manuel de survie en cas de conflit armé ou de crise sur le sol français ».
Cette annonce, publiée le 18 mars, a été reprise par l’ensemble des médias français.
Je suis ravi que notre Premier ministre, François Bayrou, ait été séduit par l’idée que j’ai partagée, il y a deux semaines seulement, dans le cadre d’un débat portant sur la situation en Ukraine et la sécurité en Europe.
Intervenant au nom du groupe Union centriste, j’avais brandi du haut de la tribune un livret intitulé « En cas de crise ou de guerre », distribué par le gouvernement suédois à tous ses habitants en plusieurs langues, en français en l’occurrence : « Je souhaite vous le remettre, Monsieur le Premier ministre, afin que vous puissiez évaluer par vous-même, s’il ne serait pas pertinent de s’inspirer dès à présent de ces bonnes pratiques. » (voir la vidéo).
J’ai ensuite remis le document à Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, qui l’a commenté dans l’hémicycle, avant de le mettre dans les mains de notre Premier ministre, François Bayrou (voir la vidéo, ci-dessous).
Ce manuel m’a été donné par le consulat français de Stockholm, où j’ai été reçu le 30 janvier dernier avec Nadine Pripp, conseillère des Français de l’étranger pour la Suède.
A l’instar des Suédois ou des Finlandais, pourquoi les Français ne disposeraient-ils pas d’un outil pour les rendre résiliants face à des circonstances dramatiques et fortuites ?
Il n’est ni absurde ni anxiogène, comme l’affirment quelques détracteurs dans les médias, d’encourager chacun à se préparer à l’éventualité d’une crise de tout type ou d’une guerre. Une préparation de nature logistique et psychologique.
Europe 1 précise que ce petit livret d’une vingtaine de pages, calqué sur le modèle suédois, sera envoyé à tous les foyers d’ici à cet été.
Merci au Premier ministre pour son écoute et réactivité
Que contiendra ce manuel d’instruction en cas de crise ?
Selon les informations d’Europe 1, le guide devrait s’articuler en trois parties.
> La première est intitulée “Se protéger” (et les personnes autour). Cette première partie détaille “le kit de survie” (eau, conserves, piles, médicaments…) à prévoir chez soi.
> La deuxième partie du livret est consacrée aux gestes à adopter en cas de menace imminente. Une rubrique qui rappelle les numéros d’urgence, fréquences radio et indique la marche à suivre, souvent des gestes simples, selon la typologie de la crise en cours.
> Enfin, la dernière partie, nommée “Engagez-vous” explique comment s’inscrire dans une réserve, qu’elle soit militaire, numérique ou communale. C’est la partie civique du livret.
En conclusion, “ce document a vocation à assurer la résilience des populations face à tout type de crises, qu’elles soient naturelles, technologiques, cyber ou sécuritaires“, précise Matignon auprès d’Europe 1.
La semaine où l’Europe a décidé de devenir une puissance militaire autonome
Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,
La rencontre entre les présidents Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche ce 28 février a dégénéré en confrontation ouverte. Cette altercation publique a exacerbé les tensions internationales.
Tandis que M. Orban et d’autres partisans de M. Poutine célébraient les propos de Trump qui font passer l’agressé pour l’agresseur, les dirigeants des pays alliés de l’Amérique, de l’Europe au Canada, ont réagi comme un seul homme pour apporter leur soutien au président Zelensky.
Toute la semaine qui a suivi a abouti à un tournant historique pour la défense européenne des 27. L’Allemagne a rompu avec son dogme budgétaire. Les Européens ont fait preuve d’une unité remarquable pour se mettre d’accord, cette semaine, afin de rebâtir une puissance militaire autonome.
Lors de son discours de La Sorbonne en 2017, Emmanuel Macron proposait aux Européens de se fixer pour objectif de construire une “capacité d’action autonome de l’Europe, en complément de l’OTAN”. 8 ans plus tard, l’histoire lui donne raison.
Ce mercredi 5 mars, le Président de la République a déclaré dans son allocution : “La France ne suivra qu’un cap, celui de la paix et de la liberté…”
“L’Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crises.” disait Jean Monnet. L’histoire lui a aussi donné raison.
Ainsi, comme je l’ai exprimé en conclusion de mon intervention à la tribune du Sénat : “Si l’Europe se dote d’une puissance militaire à la hauteur de sa puissance économique, alors cette crise sera surmontée comme toutes les précédentes”.
Fidèlement,
Olivier Cadic
Sommaire :
SITUATION EN UKRAINE ET SÉCURITÉ EN EUROPE . Débat avec le gouvernement : intervention au nom du groupe UC . Le guide “En cas de crise ou de guerre” du gouvernement suédois . Interview Public Sénat concernant l’allocution du Président Macron . Allocution du Président de la République
HOMMAGE . Disparition de Jean-Pierre Cantegrit . Chili : Dimitri Weiler nous a quittés
FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER . Le CIAN rappelle que notre présence économique en Afrique est forte . Diplomatie économique : quand le savoir-faire français rend les villes du monde plus durables et intelligentes
EN CIRCONSCRIPTION
> ÉMIRATS ARABES UNIS – Dubaï / Abu Dhabi (20-21 fév. 2025)
> ÉTATS-UNIS – Atlanta (13-15 fév. 2025)
SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ / IA . Commission Spéciale Cybersécurité – Table ronde avec Airbus, Orange et Thales . Commission Spéciale Cybersécurité – L’avis des autorités de régulation financière sur “DORA” . Commission Spéciale Cybersécurité – Les collectivités locales face à NIS2 . L’AMF confrontée au défi de l’IA
SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES . France-Algérie : comment sortir de la crise diplomatique ? . Ukraine – Délégation de la Rada . Serbie – Fête nationale
MÉDIAS . “Budget : François Bayrou échappe à la censure” & “Agriculture : un projet de loi pour sortir de la crise” (Public Sénat – 7 fév. 2025 – Vidéo 26’) . “Les politiques français célèbrent la liberté à Taiwan” (Taiwan News – 6 fév. 2025 . Ukraine : “En cas d’accord de paix, l’envoi d’une force d’interposition en Ukraine sera incontournable”, estime le sénateur Olivier Cadic (Public Sénat – 17 fév. 2025) . Rwanda – Tribune RDC (Libération – 26 fév. 2025) . “La Syrie à la croisée des chemins avec son environnement régional” (lettre UDI)
Intervention au nom du groupe Union centriste, après la déclaration du gouvernement, suivie d’un débat, en application de l’article 50-1 de la Constitution, portant sur la situation en Ukraine et la sécurité en Europe.
Le gouvernement était représenté par François Bayrou, Premier Ministre ; Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères ; Sébastien Lecornu, ministre des Armées ; Patrick Mignola, ministre chargé des Relations avec le Parlement ; Thani Mohamed-Soilihi, ministre délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats Internationaux.
VERBATIM de mon intervention
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les Ministres,
Mes chers Collègues,
Je tiens tout d’abord à vous remercier, Monsieur le Premier ministre, pour vos propos auxquels nous souscrivons sans réserve.
Souvenez-vous, il y a tout juste 5 ans, notre sidération en observant nos rues vides et en apprenant un nombre de morts croissant chaque jour. Beaucoup ont éprouvé ce même sentiment de sidération vendredi en voyant, en direct, le président Trump reprendre les éléments de langage de M. Poutine pour humilier le Président Zelensky, dans le Bureau Ovale de la Maison Blanche. Le président américain a reproché au président ukrainien d’avoir participé à une chasse aux sorcières contre Poutine et aidé ses opposants politiques démocrates à en faire de même contre lui.
Ses propos insultants contre la politique internationale des Etats-Unis d’Amérique de ses prédécesseurs Joe Biden et Barack Obama atteignent par ricochet tous les alliés de l’Amérique qui font front commun pour défendre un système de valeurs universelles. Les dirigeants des pays alliés de l’Amérique, de l’Europe au Canada, ont réagi comme un seul homme pour apporter leur soutien au président Zelensky. Tandis que M. Orban et d’autres partisans de M. Poutine célébraient les propos de Trump qui font passer l’agressé pour l’agresseur.
Renvoyé comme un serviteur, le président Zelensky est sorti de l’épreuve avec dignité. Avait-il d’autres choix ? Que lui était-il reproché ? D’avoir fait face, sans ciller ? D’avoir défendu les intérêts du peuple ukrainien, bien sûr. Il porte la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour défendre leur patrie et celle des victimes de la destruction aveugle du régime russe mais pas seulement.
Depuis 3 ans, l’Ukraine défend les valeurs portées tant par l’Europe que tous les pays qui se revendiquent de nos valeurs. A commencer par les Etats-Unis d’Amérique. « C’est une immense honte que Trump ait effectivement changé de camp dans la guerre russo-ukrainienne en rejoignant la Russie. Les États-Unis se sont alignés non pas avec nos alliés de l’OTAN, mais avec la principale menace historique de l’OTAN : Moscou. Il est impensable qu’un président américain puisse agir ainsi. » Ce n’est pas moi qui le dis, mais John Bolton, ancien Conseiller à la Sécurité nationale au début du premier mandat de Donald Trump, après avoir été notamment sous-secrétaire d’État sous George W. Bush.
Le Make America Great Again promet donc de se faire au détriment des alliances historiques.
América First est l’incarnation de la politique défendue par les partisans du « Moi d’abord ».
L’Europe s’est constituée pour justement pour tourner le dos à la politique du moi d’abord qui a conduit à deux guerres mondiales. Donald Trump répétait dans ses meetings qu’il était capable de mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures, tout comme M. Poutine pensait qu’il allait prendre le contrôle de ce pays en 3 jours. Trois ans plus tard, la Russie s’épuise et ne paraît pas en mesure de gagner cette guerre, même en faisant appel à des troupes venant de Corée du Nord.
Dans le même temps, l’OTAN a vu la Suède et la Finlande la rejoindre.
Nous voyons trois priorités.
La première : aider l’Ukraine.
La deuxième : faire de l’Europe une puissance militaire.
Et enfin, mobiliser la population.
Tout d’abord, l’Ukraine. Comme notre Président Gérard Larcher l’a fait il y a quelques jours, nous saluons l’action de Nadia Sollogoub, Présidente du groupe d’amitié France – Ukraine.
L’Ukraine défend nos valeurs ; nous ne saurions accepter qu’on lui torde le bras pour un accord de cessez-le-feu qui ne serait qu’un répit pour permettre à M. Poutine de préparer la prochaine offensive.
L’Ukraine n’est pas seule. L’Ukraine ne doit pas être seule.
Si les Etats-Unis se retirent, il sera de la responsabilité de l’Europe de s’y substituer.
La seconde priorité est de réarmer l’Europe pour en faire une puissance militaire mondiale reconnue qui dissuadera la Russie de toute velléité d’attaque.
Le plaidoyer pour une défense européenne exprimé par le Président de la République en 2017 à la Sorbonne apparait désormais à chaque européen comme visionnaire. Cela participe à faire de la France un leader pour organiser désormais ce tournant. La Présidente de la Commission européenne, Ursula von Der Leyen, a dévoilé ce matin le programme ReArm Europe qui pourrait mobiliser près de 800 milliards d’euros. La sécurité de l’Europe est menacée de manière très réelle. J’ai pu l’observer à Tapa, en Estonie. La France y contribue à la sécurité et la stabilité de l’espace Baltique dans le cadre de l’OTAN avec les Britanniques et les Américains, face à des forces russes qui sont situées à quelques kilomètres de là.
Cette nouvelle orientation va nécessairement impliquer de revoir nos priorités budgétaires pour augmenter significativement encore notre budget de défense. Comme l’ont rappelé les présidents Perrin et Kanner « Si tu veux la paix, prépare la guerre ». Le chef d’État-major des Armées ne dit pas autre chose quand il annonce qu’il faut gagner la guerre avant la guerre. Les athlètes ne gagnent pas aux Jeux olympiques sans s’être préparés pendant des années.
Il nous appartient donc aussi de mobiliser la population française sans attendre pour qu’elle puisse être consciente des menaces auxquelles nous sommes tous confrontés. La responsabilité de la sécurité et de la protection d’un pays repose collectivement sur toutes les personnes qui y habitent. Le gouvernement suédois a édité un livret envoyé à tous les habitants de la Suède.
Il est destiné à aider sa population à mieux se préparer pour tout ce qui peut arriver, que ce soient des accidents graves, des intempéries extrêmes, des cyberattaques ou des conflits militaires. Il est écrit que si la Suède est attaquée par un autre pays, ils ne se rendront jamais, et que toutes les informations ordonnant de cesser la résistance sont fausses.
Ce message n’est pas inutile car dans tout pays européen, il y a des politiques qui seraient prêts à jeter le fusil avant même de le porter face à une attaque de M. Poutine.
Les Suédois se préparent déjà à une vie quotidienne qui pourrait passer, du jour au lendemain, sans dessus dessous.
J’ai remis hier, à Londres, copie de ce livret au ministre du commerce extérieur et des Français de l’étranger, Laurent Saint-Martin. Je souhaite vous le remettre également, Monsieur le Premier ministre afin que vous puissiez évaluer par vous-même, s’il ne serait pas pertinent de s’inspirer dès à présent de ces bonnes pratiques.
Vous l’avez dit avec raison, Monsieur le Premier ministre, c’est à nous, Européens, de garantir la sécurité et de la défense de l’Europe. Nos forces armées continentales additionnées à celles du Royaume-Uni, c’est plus de 2,5 millions de soldats professionnels, soit 25% de plus que les forces russes, avez-vous dit hier à l’Assemblée nationale.
L’Europe est une puissance militaire qui s’ignore. Elle doit désormais s’affirmer. Il y a toutefois un principe de réalité. Elle a autant aujourd’hui besoin des Américains que les Etats-Unis ont besoin de l’Europe pour assurer leur sécurité.
J’ai pu aussi le mesurer dans le domaine de la cybersécurité, où les hostilités ont démarré depuis bien longtemps. L’an dernier, pour faire face à l’ampleur de la menace cyber, la Maison Blanche m’invitait à Washington avec une délégation de parlementaires et d’experts français pour prôner la cyber-solidarité.
La brutalité du propos de Donald Trump aura eu des mérites.
Celui de renforcer la solidarité entre les Européens.
L’image de la réunion de Londres ce week-end en atteste.
C’est rassurant, car notre point faible est la fragmentation de notre organisation.
L’État russe est connu pour chercher à utiliser la désinformation afin de nous diviser et d’altérer simplement notre force de résistance. C’est sa façon de chercher à gagner la guerre contre des démocraties sans avoir à utiliser la force militaire. C’est désormais un défi pour tous ceux qui défendent la liberté, la démocratie et les droits humains, à chaque élection.
C’est également un défi pour l’Union européenne.
Jean Monnet a écrit dans ses mémoires, je cite, « l’Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crises. » Les faits lui ont donné raison par le passé. Je suis persuadé que sa pensée doit nous guider.
Si l’Europe se dote d’une puissance militaire à la hauteur de sa puissance économique, alors cette crise sera surmontée comme toutes les précédentes depuis sa création.
Le projet de loi de finances 2025 a enfin été adopté.
La situation critique de nos finances publiques marquée par une dette importante a nécessité de faire preuve de pragmatisme pour accepter un budget qui ne satisfait en réalité personne.
L’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale a reporté des décisions difficiles sur la commission mixte paritaire (CMP).
Mais malgré ses nombreuses imperfections, ce budget était essentiel pour la stabilité de la France. Il nous offre une base de travail pour construire la suite.
Il paraît impératif que chacun s’engage désormais à surmonter les postures politiques, et à contribuer à un effort collectif afin de trouver des solutions durables pour notre économie.
Fidèlement,
Olivier Cadic
Sommaire :
VOEUX 2025 . Vœux à la communauté française établie à l’étranger
FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER . Premier ministre – Hôtel Matignon . Réunion des chefs de poste consulaire . PLF2025 (1/3) – Action Extérieure de l’État – Discussion générale . PLF2025 (2/3) – Action Extérieure de l’État – Restrictions budgétaires . PLF2025 (3/3) – Pass Éducation Langue française . ⭢ PLF2025 – Les parlementaires des Français de l’étranger contre le nouveau coup de rabot budgétaire infligé au Quai d’Orsay
SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES . Entretien avec les ambassadeurs de France dans cinq des pays du Golfe . Ukraine – Petro Poroshenko . Inde – 76ème Journée de la République . Pays du Golfe – Ambassadeur d’Oman
SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ . Commission spéciale Cybersécurité – Audition des Experts Cyber . Commission spéciale Cybersécurité – Audition de Clara Chappaz . PLF2025 / P129 (1/3) – Cyber, Ingérences numériques… un budget 2025 sous contrainte . PLF2025 / P129 (2/3) – Transférer le budget de l’IHEDN au ministère des Armées . PLF2025 / P129 (3/3) – Déshabiller Pierre pour habiller Paul . Général Philippe Boutinaud – DCAF Genève
NARCOTRAFIC . PPL Narcotrafic – Plaidoyer pour développer la coopération internationale
MÉDIAS . “Trump à la Maison Blanche : comment les ultraconservateurs sont-ils arrivés au pouvoir ?” (Public Sénat – 18 janv. 2025 – Vidéo 35’) . “Narcotrafic : une loi pour gagner la guerre” (Public Sénat – 27 janv. 2025 – Vidéo 9’15)
Comme l’ensemble de mes collègues représentant les Français de l’étranger, j’ai été frappé de la décision de la Commission mixte paritaire (CMP) de réduire de 50 millions d’euros supplémentaires le budget « Action extérieure de l’État », surtout après les efforts préalablement consentis par le Quai d’Orsay, bien supérieurs à ceux des autres ministères.
Aussi, je suis cosignataire d’une lettre adressée au Premier ministre pour lui demander de renoncer à cette coupe drastique qui provoquerait des conséquences dommageables en termes d’influence diplomatique, de sécurité ou encore de lutte contre le terrorisme.
COURRIER à l’attention de François Bayrou
Monsieur le Premier ministre,
Le texte issu de la Commission Mixte Paritaire (CMP) a retenu un amendement particulièrement préoccupant pour la mission « Action extérieure de l’État », qui relève de la compétence de la Commission des Affaires étrangères. Cet amendement impose une nouvelle coupe budgétaire de 50 millions d’euros, venant s’ajouter aux 25 millions d’euros déjà rabotés en seconde délibération au Sénat il y a quinze jours.
Ce nouvel effort, qui frappe un ministère ne représentant pourtant que 1 % du budget de l’État, met gravement en péril nos missions régaliennes :
• Il compromet l’ouverture de plusieurs ambassades.
• Il affaiblit les moyens de sécurité pour nos agents en poste, les exposant à des risques
accrus.
• Il réduit notre capacité d’influence diplomatique, dans un contexte géopolitique où la
France doit au contraire renforcer sa présence.
• Il compromet nos engagements dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, alors que ces enjeux sont plus cruciaux que jamais.
Alors que le Quai d’Orsay a déjà consenti des efforts budgétaires bien supérieurs à ceux d’autres ministères, cet acharnement budgétaire affaiblit durablement notre diplomatie et, par conséquent, la position de la France dans le monde.
Nous demandons solennellement que le gouvernement amende ce texte de CMP pour revenir sur cette coupe budgétaire inacceptable.
Nous savons, Monsieur le Premier ministre, combien vous êtes attaché au rayonnement de la France et à la sécurité de nos compatriotes à l’étranger. Nous comptons donc sur vous pour défendre ces impératifs stratégiques et donner aux Affaires étrangères les moyens de leur mission.
Dans l’attente de votre retour, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de notre haute considération.
Le 28 janvier, deux jours avant la réunion de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances 2025, le Premier ministre François Bayrou a rassemblé députés et sénateurs, pour favoriser les échanges avec les ministres de son gouvernement.
Moment privilégié pour discuter avec les ministres Jean-Noël Barrot, Laurent Saint-Martin, Rachida Dati, Nathalie Delattre, Françoise Gatel, Valérie Létard ou encore Clara Chappaz, et également de retrouver des députés avec lesquels j’ai eu l’opportunité d’œuvrer en faveur des Français de l’étranger : Olivier Becht, ancien ministre des Français de l’étranger, Marc Fesneau, ancien ministre des Relations avec le Parlement, et aussi les députés des Français de l’étranger Éléonore Caroit et Stéphane Vojetta. +d’images
Edito de l’HebdoLettre n°86
Avec un taux de 16,44%, la participation au second tour des élections législatives à l’étranger a marqué le pas par rapport au premier tour (19,11%). Je félicite tous nos députés des Français établis hors de France pour leur brillante élection et salue les sortants qui n’ont souvent pas démérité.
Face à la vague déferlante en faveur des candidats présentés ou soutenus par la République en Marche, Meyer Habib est le seul député à avoir été réélu parmi les onze sortants à l’étranger. Seul député UDI des Français établis hors de France, le nombre de ses électeurs a doublé entre les deux tours de l’élection. Je suis heureux que sa force de conviction et son sens de l’écoute lui aient permis de l’emporter une nouvelle fois.
La France est un des rares pays à donner une telle représentation parlementaire à ses citoyens établis hors de ses frontières. Je remercie toutes les personnes qui se sont mobilisées pour faire fonctionner les bureaux de vote et vivre la démocratie.
Révélé par François Bayrou, le 1er juin dernier, le premier projet législatif du quinquennat vise à moraliser la vie publique. Pour regagner la “confiance” du citoyen, le gouvernement veut interdire aux élus de faire plus de trois mandats ou encore de recruter des membres de leur famille. Parmi les points saillants, la réserve parlementaire sera supprimée !
Je m’en réjouis. Le 2 octobre 2015, nous étions douze sénateurs UDI à cosigner la proposition de loi de notre collègue, Jean-François Longeot, “tendant à supprimer la dotation d’action parlementaire” (réserve) lien. Nous avions considéré que le rôle du parlementaire est de légiférer mais aucunement de distribuer de l’argent public… Lire la suite et découvrir l’HebdoLettre n°86