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INFOLETTRE n°239 – Octobre 2024

Lire : l’INFOLETTRE n°239 – Octobre 2024Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Édito – Ne pas céder aux sirènes

Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,

Espionnage, hacking, tentative de recrutement, la Chine et la Russie sont les fers de lance d’une guerre hybride menée contre nos intérêts.

Cette vidéo d’une minute réalisée par Public Sénat témoigne de l’ampleur de la menace qui pèse sur les démocraties.

Si les élus sont une cible de choix comme le révèle le reportage, d’autres professions ne sont pas en reste : diplomates, hauts fonctionnaires, journalistes, chercheurs, entrepreneurs…

Ce remarquable travail de Public Sénat est susceptible de contribuer à une prise de conscience collective de cette situation, afin que fidèle à la devise des lumières, chacun aie le courage de se servir de sa propre intelligence pour résister au chant des sirènes et ne pas tomber dans les pièges des régimes autocratiques.

Cliquez ici pour voir l’intégralité du reportage (29 minutes).

Fidèlement,

Olivier Cadic

Sommaire :

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. PLF 2025 – Audition de Jean-Noël Barrot
. Conférence Liban (1/2) – Situation géopolitique & soutien à la population
. Conférence Liban (2/2) – Message de Sophie Primas à nos ressortissants
. 41e Session de l’AFE – Ouverture / Intervention de Sophie Primas
. 41e Session de l’AFE – Intervention du groupe Les Indépendants
. L’ANEFE auditionnée par le Sénat et l’AFE
. 41e Session de l’AFE – Pauline Carmona clôture les travaux
. Une BD qui raconte la Francophonie !

EN CIRCONSCRIPTION
> DANEMARK – Copenhague (26-27 sept. 2024)
> ÉTATS-UNIS (1/3) – Los Angeles (4-6 oct. 2024)
> ÉTATS-UNIS (2/3) – San Diego (7-8 oct. 2024)
> ÉTATS-UNIS (3/3) – San Francisco (9-11 oct. 2024)

SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES
. Taïwan – Réception de Tsai Ing-wen, ancienne présidente
. Taïwan – A quand la visite d’un ministre français ?

SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ
. Cyber Task Force : “Comment réussir la transposition NIS2 ?”
. Euro-Atlantic Resilience Forum 2024 – Il n’y a pas de canon pour détruire un mensonge
. CyberSécurité – Le « 17 Cyber » sur la rampe de lancement

MÉDIAS
. Olivier Cadic : “le Hezbollah entraîne les Libanais dans une guerre contre leur gré” (LePetitJournal.com – 29 oct. 2024)
. “Russie, Chine : comment ils attaquent nos démocraties” (Public Sénat – 22 oct. 2024)
. “CyberTaskForce : face aux cybermenaces pour la sécurité nationale, un projet de loi NIS 2 jugé brouillon” (The Epoch Times – 20 oct. 2024)
. « Ingérences étrangères, des élus pris pour cibles » (Public Sénat – 19 oct. 2024)
. Olivier Cadic : « Après la mort du chef du Hamas, il faut trouver une issue au conflit » (Public Sénat – 18 oct. 2024)

Découvrir l’InfoLettre n°239

Médias – “On ne peut pas rester inerte devant ces évènements” : l’escalade militaire au Liban inquiète la commission des Affaires étrangères du Sénat (Public Sénat – 30 sept. 2024)

Guillaume Jacquot de Public Sénat a rendu compte des travaux de notre commission des Affaires étrangères du Sénat qui a fait sa rentrée dans un contexte géopolitique marqué par une escalade des violences au Proche-Orient.

Je le remercie d’avoir rapporté mes observations qui font suite à mon déplacement au Liban en compagnie de Nadia Chaaya, conseillère à l’Assemblée des Français de l’étranger pour l’Asie centrale et Moyen-Orient, membre de la commission de Sécurité et des Risques sanitaires, pour évaluer les capacités françaises à gérer une éventuelle évacuation de nos ressortissants du Liban.

Lire l’article sur Public Sénat « On ne peut pas rester inerte devant ces évènements » : l’escalade militaire au Liban inquiète la commission des affaires étrangères du Sénat

Extraits :

Pour le sénateur (Union centriste) Olivier Cadic, les appels au cessez-le-feu relèvent dans le contexte actuel d’une « impuissance absolue ». « Il y a deux forces qui sont déterminées à s’éliminer physiquement. La volonté de l’Iran, c’est d’éliminer Israël de la carte, c’est ce que voulaient le Hamas et le Hezbollah. De l’autre côté, il y a une volonté de se défendre, existentielle, cela peut se comprendre. Il y a aussi une nouvelle position israélienne de l’extrême droite qui revendique des nouveaux objectifs territoriaux, qui ne cache plus sa volonté de ne pas permettre un second État, Palestinien. On sait très bien qu’il n’y pas de solution sans cela. Ces gains militaires violents n’offrent que des répits », estime le sénateur représentant les Français établis à l’étranger.

[…]

Pour le centriste Olivier Cadic, l’une des clés dans la fermeture du front nord d’Israël se trouve dans les mains des responsables politiques à Beyrouth, alors que le pays est dans une situation de blocage politique complet. Depuis deux ans, les différentes familles politiques n’ont pas réussi à s’entendre sur un nom pour la présidence de l’État, qui reste toujours vacant. « Ce n’est pas à nous de négocier avec Israël pour le Liban, il faut absolument un gouvernement avec un vrai président, qui soit respecté. Aujourd’hui, on a peut-être l’opportunité avec ce qu’il s’est passé d’avoir une issue politique », explique le sénateur des Français de l’étranger. Le sénateur se dit convaincu que le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, pourrait s’imposer comme un candidat idéal, l’armée représentant le Liban multi-confessionnel, selon lui.

[…]

Comme ses collègues, Olivier Cadic se montre par ailleurs vigilant sur le sort des plus de 20 000 Français qui vivent au Liban. Le sénateur s’est rendu dans la région au mois de juillet, il se dit rassuré sur les capacités françaises à gérer une éventuelle évacuation. « Je voulais vérifier si on était prêt à organiser une sortie de nos ressortissants si on avait une nouvelle crise à l’image de ce qu’on a connu dans le passé. Le travail de préparation a été fait, il faut rendre hommage à nos armées et à notre diplomatie dans ce domaine. »

Lire l’article sur Public Sénat « On ne peut pas rester inerte devant ces évènements » : : l’escalade militaire au Liban inquiète la commission des affaires étrangères du Sénat.

Sénat – Arabie saoudite – Ambassadeur

De retour de mon déplacement au Liban, Fahad Al Ruwaily, ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite, m’a fait l’honneur de m’accorder un entretien, le 22 juillet, pour échanger sur la situation au Pays du Cèdre qui risque d’être entraîné dans une guerre avec Israël par le Hezbollah.

J’ai eu l’opportunité de relayer les préoccupations des Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) du Liban et des entrepreneurs du Rassemblement des Dirigeants et Chefs d’entreprise libanais (RDCL), victimes collatérales de la mesure les empêchant d’exporter vers l’Arabie saoudite.

En effet, depuis le 29 octobre 2023, en raison d’« un contrôle du Hezbollah sur tous les ports » du Liban, l’Arabie saoudite a banni toutes les importations venant du pays du cèdre. Cette sanction vise à « protéger la sécurité du Royaume et de son peuple » du captagon, une amphétamine extrêmement addictive qui envahit les rues d’Arabie saoudite.

Comme l’a titré un article du Mondafrique de l’an dernier, l’Iran et le Hezbollah ont transformé la Syrie en narco-État. Un think-tank saoudien a ainsi déclaré : “Au Liban, les unités de production de Captagon se trouvent dans des zones contrôlées par le Hezbollah comme la vallée de la Bekaa. Les groupes de trafiquants de drogue au Liban et en Syrie opèrent avec le plein soutien du Hezbollah”. Les trafiquants intègrent la drogue dans les containers expédiés depuis les ports libanais, ce qui a justifié la mesure saoudienne de bannissement.

J’ai suggéré à l’ambassadeur de partager les préoccupations des entrepreneurs du Liban avec son collègue à Beyrouth pour qu’il puisse les recevoir. Toute ma gratitude à Fahad Al Ruwaily pour la qualité de son écoute.

Médias – « Cadic se dit inquiet de l’influence extérieure sur le Liban » (Ici Beyrouth – 16/07/2024)

Extrait :

Olivier Cadic, sénateur représentant les Français établis hors de France, a exprimé mardi son inquiétude face à “l’influence extérieure continue sur le Liban, qui n’est plus libre ni indépendant comme il devrait l’être”.

Il a tenu ces propos au terme d’une réunion qu’il a tenue avec les députés de l’opposition, au siège du leader des Kataëb, Samy Gemayel, à Bickfaya.

M. Cadic s’est également dit inquiet pour les 700 soldats français faisant partie de la Finul, rappelant “à ceux qui attisent le conflit que les soldats français sont venus pour la paix et non pour être partie prenante d’un conflit que les Libanais n’ont pas décidé”.

“Je suis revenu après une absence de 18 mois pour constater qu’aucun progrès n’a été réalisé, aucun président n’a été élu, aucun gouvernement n’a été formé”, a-t-il déploré.

Le sénateur français a affirmé être retourné au Liban “pour évaluer l’ampleur du danger qui menace le Liban”, mettant en péril la sécurité des Libanais et des Français vivant au Liban.

Dans ce cadre, M. Cadic a souligné que ce danger est lié à “la décision unilatérale du Hezbollah d’ouvrir un nouveau conflit avec Israël”.

Lire la suite de l’article sur le site Ici Beyrouth

En circonscription au Liban – Beyrouth / Bikfaya (13-17 juillet 2024)

Toute ma gratitude à Nadia Chaaya, présidente du groupe les Indépendants à l’Assemblée des Français de l’étranger, pour la qualité de l’organisation des 26 séquences concrétisées lors de ce sixième séjour de quatre jours au Liban, à la faveur de notre fête nationale.

Son engagement en faveur du Liban allié à son expérience en matière de politique intérieure, de sécurité, des affaires, et à son souci de prendre en compte toutes les détresses pour les apaiser, explique la variété et l’intensité du programme des rencontres proposées.

Un grand merci également à son mari Khattar pour sa participation et sa patience afin que tout puisse se dérouler sans anicroche.

Je remercie enfin monsieur l’ambassadeur Hervé Magro et toute l’équipe de la résidence des pins pour leurs multiples attentions, afin de favoriser la réussite de mon séjour. +d’images

MTV – À l’issue de mon déplacement au port de Beyrouth, j’ai répondu aux questions de Marianne Zouein. Je la remercie d’avoir reproduit fidèlement mon propos au travers du montage réalisé.

Communauté française

Ambassadeur

À la faveur de ce sixième déplacement au Liban, j’ai eu deux échanges privilégiés avec Hervé Magro, ambassadeur de France au Liban, au début et à la fin de mon séjour.

Nous avons ainsi pu faire le point sur tous mes entretiens à la résidence des Pins.

Je lui suis profondément reconnaissant d’avoir pris en compte les demandes des familles des victimes de l’explosion du port que je lui ai transmises.

La diplomatie française déploie des efforts considérables et louables depuis toujours pour soutenir le Liban. Malheureusement, elle n’est pas payée en retour, si nous en jugeons par les crises de tous ordres qui ébranlent le pays.

Devons-nous continuer à nourrir un système qui profite à des forces qui honnissent nos valeurs ou devons-nous revoir en profondeur notre approche, afin d’éviter toute complaisance envers ceux qui piétinent le droit ?

La question se pose désormais. +d’images

Associations de victimes

Chacun a en mémoire l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020.

La plus grande explosion non nucléaire de l’histoire a dévasté de grandes parties de Beyrouth, entraînant plus de 200 décès dont trois Français, des milliers de blessés, des centaines de milliers de personnes déplacées.

Suite à ma visite de janvier 2023 (compte-rendu), j’avais interrogé la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna sur les progrès concernant l’enquête (voir vidéo : QAG du 18 janv. 2023 – Port de Beyrouth).

Près de quatre ans après la tragédie, force est de constater que tout est scandaleusement bloqué. L’enquête du juge libanais, plusieurs fois entravée, a été suspendue depuis décembre 2021. Ce naufrage judiciaire est révoltant.

J’ai rencontré les familles des victimes le dimanche 14 juillet afin de rendre compte de l’action prise au Sénat, conformément à leur demande, suite à mon précédent déplacement. Leur témoignage et leur douleur m’ont bouleversé.

Je suis allé au port pour rendre hommage à la mémoire des victimes.

Les familles m’ont invité à m’arrêter également en leur compagnie à la caserne de pompiers, d’où certains sont partis pour ne plus jamais revenir ce 4/08/24.

Je remercie Nadia Chaaya d’avoir obtenu l’accord de l’armée libanaise d’ouvrir le port le 17 juillet, jour férié au Liban, pour nous permettre d’aller tous ensemble nous recueillir devant la stèle, sur laquelle sont inscrits le nom des victimes. J’ai vu dans les yeux des militaires le soulagement d’avoir obtenu l’autorisation de leur hiérarchie de nous ouvrir les portes.

Ces familles attendent de connaître la vérité et que les responsables soient traînés devant les tribunaux. Ils n’ont plus confiance en la justice libanaise. Je poursuivrai ma mission d’aide à leurs efforts auprès des instances internationales, afin de leur permettre d’obtenir justice ! +d’images

Fête nationale

Près de 2000 invités ont rejoint la Résidence des Pins pour célébrer notre fête nationale, ce 14 juillet 2024, en présence de plusieurs élus : Amelia Lakrafi, députée, Nadia Chaaya, conseillère AFE, Rola Assi, Ziad Nassour, Lucas Lamah, Mira Abi Ramia, CFDE.

Dans son discours, Hervé Magro, ambassadeur de France, a décrit les blocages politiques qui affectent le Liban et qui nous désespèrent.

L’ambassadeur a présenté les athlètes qui porteront les couleurs du Liban aux Jeux olympiques et paralympiques.

Fier d’avoir rencontré nos forces engagées dans la FINUL pour garantir la sécurité des Libanais et admiratif devant l’engagement bénévole des jeunes libanais auprès de la Croix rouge. +d’images

Consul général

Le contexte de menace de conflit entre le Hezbollah et Israël justifie que nous puissions anticiper de revivre 2006, un scénario qui nous avait conduits à évacuer 10.000 compatriotes.

Les menaces renouvelées du Hezbollah à l’encontre de Chypre ont accentué certaines craintes. Aussi, je remercie Julien Bouchard, notre consul général, de bien avoir voulu me recevoir en compagnie de Nadia Chaaya, conseillère AFE, membre de la commission sécurité.

À la différence d’autres pays, la France n’a pas appelé ses ressortissants à quitter le territoire. Américains, Canadiens, Allemands l’ont fait, sans résultat.

Je suis ravi d’avoir pu évaluer le sérieux de la préparation opérée par notre consulat en bonne intelligence avec nos forces armées.

Diplomatie parlementaire

Chef des armées

Très heureux d’avoir eu l’opportunité de revoir le général Joseph Aoun, commandant en chef des armées au Liban, pour un entretien privilégié, obtenu par Nadia Chaaya, conseillère AFE.

Le chef des armées a exprimé sa gratitude à la France pour son soutien aux forces armées libanaises et sa satisfaction pour l’action conjointe menée avec la FINUL au sud Liban, et les résultats qui en découlent.

Le général s’est montré soucieux de répondre à mes questions sur les risques d’escalade du conflit entre le Hezbollah et Israël dans le sud Liban et leurs conséquences potentielles, susceptibles de menacer la sécurité de nos compatriotes du Liban. Il constate que 5000 maisons ont été totalement détruites dans le sud et que seule une minorité des 100.000 personnes ayant quitté le sud est revenue. J’ai salué l’action des forces armées libanaises qui protègent les villageois restés sur place.

Le général s’inquiète également des effets collatéraux de la cash économie au Liban qui s’avèrent offrir un terrain favorable au blanchiment, terreau de l’insécurité.

Les forces armées libanaises sont restées multiconfessionnelles, à l’image du Liban, et constituent un rempart pour éviter que le pays ne s’effondre totalement dans le chaos.

Je veux rendre hommage à Joseph Aoun pour le respect qu’il inspire au Liban et à l’international. Ses propos clairs, précis et concis sur les défis à relever démontrent qu’il dispose de toutes les qualités prêtées aux hommes d’États. +d’images

Ministre de l’Intérieur

Rencontre avec Bassam Al Mawlawi, ministre intérimaire de l’Intérieur, pour évoquer la situation politique et sécuritaire interne au Liban.

La guerre menée par le Hezbollah avec Israël au sud du Liban et ses menaces envers Chypre ont suscité l’inquiétude au niveau international et justifié mon retour pour évaluer la menace qui pèse sur les Français établis au Liban.

« Les Libanais ne veulent plus de la guerre », m’a rassuré le ministre.

Nos discussions ont donc porté sur les derniers développements dans le sud du Liban et sur l’importance de la mise en œuvre de résolutions internationales qui ont trait, entre autres, à la frontière avec Israël et au désarmement du Hezbollah.

Le ministre Mawlawi m’a exprimé sa gratitude pour le soutien continu de la France au Liban et ses efforts aux côtés des États membres du comité du Quintette pour résoudre la vacance présidentielle.

Le ministre m’a alors confié son constat. Plus qu’un nom, le pays a besoin aujourd’hui d’une personnalité susceptible de définir une vision à dix ans.

J’ai apprécié son regard lucide sur les carences d’un pays à genou, où 82% des personnes en prison ne sont ni jugées, ni condamnées.

L’entente traditionnelle ne fonctionne plus. Il pense en conscience qu’il est urgent de rebâtir le Liban sur de nouvelles bases. +d’images

Direction de la Sureté générale

Entretien avec le général Élias Baïssari, actuellement directeur par intérim de la Sûreté générale, sur la situation sécuritaire au Liban.

Le général est revenu sur les multiples aspects de la crise qui frappe le Liban, à commencer par la crise bancaire. La crise politique qui dure désormais depuis 18 mois place le pays dans une situation critique.

Le général m’a listé toutes les raisons qui justifieraient le renforcement de notre rôle et fait des suggestions pour que l’action diplomatique de la France gagne en efficacité.

Enfin, le général a insisté sur le fardeau économique que font peser la présence des deux millions de Syriens réfugiés sur le Liban.

Candidat suggéré par certains à la présidentielle, le général Élias Baïssari a la lourde tâche de succéder, depuis l’an dernier, au général Abbas Ibrahim, proche du Hezbollah, inculpé en février 2023 par le juge en charge de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth. +d’images

Ministère de la Santé

Ravi d’être revenu au ministère de la Santé pour retrouver le Dr. Firass Abiad, ministre de la Santé, grâce au concours de son conseiller le Dr. Pierre Anhoury (Expertise France).

Accompagné par Nadia Chaaya, conseillère AFE, nous avons pu faire le point sur les nombreux progrès observés depuis mon précédent passage en janvier 2023 (compte-rendu).

Le ministre regrette que l’action internationale passe par des ONG sans connexion avec le service hospitalier public qui est en grande difficulté, tout en précisant que ce n’est pas l’approche de l’AFD, qui tient compte de cette dimension.

Le plan signé avec le ministère de la Santé français a responsabilisé son ministère sur les choix stratégiques. Il se réjouit de cette confiance. Autre point de satisfaction, le plan national contre le cancer a bénéficié de l’aide de toutes les institutions françaises.

Le projet d’accompagnement au renforcement des acquis du personnel soignant dans le secteur public, soutenu par l’AFD, constitue une nouvelle avancée positive. Cela passe par le recrutement de jeunes générations pour remplacer les départs à l’étranger et la création de tableaux de bord pour améliorer le pilotage d’hôpitaux publics.

Si toutes ces avancées nous ont tous réjouit, le ministre s’est assombri en pensant à la guerre qui menace chaque jour de rompre les fragiles équilibres qu’il a tenté de construire. Et de conclure d’une prédiction glaçante : “j’ai le sentiment de bâtir une cabine sur le Titanic !” +d’images

Bikfaya – Chambre des Députés

Merci à Samy Gemayel, chef du parti Kataeb, de m’avoir accueilli en compagnie de Nadia Chaaya, conseillère AFE, à Bikfaya, village situé à trente minutes de Beyrouth, pour me permettre d’échanger avec les députés de l’opposition sur la situation du Liban.

MTV a rendu compte de cette rencontre : “Samy Gemayel, chef de Kataeb et les députés de l’opposition rencontrent le sénateur français Olivier Cadic” >>>

Les députés de l’opposition comprenaient Michel Moawad, Neemat Frem, Nadim Gemayel, Elias Hankach, Selim Sayegh, Ghassan Hasbani et Bilal Hocheimi.
Les pourparlers se sont concentrés sur un aperçu complet des développements régionaux, soulignant les implications de l’escalade des tensions sur le front sud et des menaces mutuelles entre le Hezbollah et Israël sur la situation au Liban, ainsi que les négociations en cours pour la désescalade.

Gemayel a remercié son invité pour ses efforts et a déclaré après la réunion : “Nous avons été honorés par la visite de notre ami français, le sénateur Olivier Cadic. C’est un amoureux du Liban, dévoué à ses intérêts, et l’un des Français qui défendent les intérêts du pays dans tous les forums. Nous lui souhaitons une tournée fructueuse et espérons qu’il transmettra ses observations au Sénat français.”

Pour sa part, Cadic a déclaré : “C’était une occasion précieuse d’échanger des points de vue avec vous et plusieurs députés de différents blocs politiques qui ont partagé leur point de vue sur la situation au Liban”.

“Je suis revenu après une absence de 18 mois pour constater qu’aucun progrès n’a été fait. Un président n’a pas été élu, pas plus qu’un gouvernement n’a été formé. La sécurité du peuple libanais est menacée en raison de la décision unilatérale du Hezbollah d’initier une nouvelle confrontation avec Israël. Cela menace non seulement la sécurité des Libanais, mais aussi de beaucoup de nos citoyens français vivant au Liban. Par conséquent, j’ai décidé de revenir et d’évaluer l’ampleur du danger auquel le Liban est confronté”, a-t-il ajouté.

“Ma préoccupation découle de l’influence extérieure continue sur le Liban, qui n’est plus aussi libre ou indépendant qu’il devrait l’être. Je suis également inquiet au sujet des 700 soldats français des forces internationales de maintien de la paix dans le sud, stationnés à la frontière. Je tiens à rappeler à ceux qui alimentent le conflit que les soldats français sont venus pour la paix, pas pour faire partie d’un conflit que les Libanais n’ont pas décidé”, a conclu Cadic. +d’images

Forces libanaises

Rencontre avec Samir Geagea, leader des Forces libanaises, la force numériquement la plus importante du Parlement libanais.

Merci à Patricia Elias d’avoir facilité cette rencontre, en présence de Nadia Chaaya, conseillère AFE, au siège du parti, situé dans les montagnes à plus d’une heure de route de Beyrouth. Suite à la tentative d’attentat à laquelle Samir Geagea a échappé en 2012, le chef des Forces libanaises est devenu très prudent dans ses déplacements.

Son engagement et son aura politique en font un acteur incontournable de la vie politique libanaise.

Son regard sur les blocages qui empêchent l’élection d’un président constitue une clé de lecture complémentaire qui permet d’esquisser une solution. Une rencontre très utile pour décrypter la situation. +d’images

Nations Unies

Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL)

Entretien avec Hervé Lecocq, chef de mission adjoint de la FINUL, à Beyrouth pour saluer l’engagement de nos 700 soldats au profit de cette mission de la paix.

Les échanges de tirs sont réguliers sur la frontière sud entre le Hezbollah et Israël.

Comme je n’ai pas eu l’opportunité d’évaluer personnellement la situation sur le terrain, je me suis inquiété de la sécurité du personnel de la FINUL, et plus largement celle du personnel de toutes les opérations de maintien de la paix.

En effet, un tir ayant touché la FINUL était survenu dans son quartier-général de Naqoura, dans le sud du Liban, le 15 octobre 2023, soit une semaine après l’attaque terroriste du Hamas. Cet incident avait provoqué des dégâts matériels, sans causer de victimes.

Nous sommes revenus sur les besoins de l’armée libanaise pour lui permettre de monter en gamme afin d’assurer seule la défense du territoire et de remplacer le Hezbollah. +d’images

Diplomatie économique

Conseillers du commerce extérieur (CCEF) – CCI France-Liban (CCIFL)

Merci à Maxence Duault, président de la CCIFL et directeur de l’École supérieure des affaires (ESA), de m’avoir de nouveau accueilli à l’ESA avec les conseillers du commerce extérieur (CCEF) du Liban et les membres de la Chambre de commerce France-Liban, en présence de Hugo Bruel, conseiller économique à l’ambassade.

Tous s’accordent sur la nécessité de remettre un leadership en place pour réformer l’État et le remettre en état de marche. L’absence d’un secteur bancaire et l’interdiction de l’Arabie saoudite d’importer depuis le Liban m’ont été décrites comme des obstacles importants pour le secteur privé formel.

Pour fonder un modèle économique, personne ne peut se substituer aux Libanais. Malgré la crise, chacun décrit des opportunités ou des résistances qui justifient de s’accrocher.

Je me réjouis d’apprendre que la CCIFL mènera en septembre une mission à Chypre pour développer des synergies entre ces deux pays. Ma priorité d’action à Chypre est justement de permettre à nos TPE/PME d’aborder le marché du Moyen-Orient, depuis l’île toute proche, qui offre des sécurités juridiques propres à l’espace économique européen.

Le Liban conserve des atouts qui lui permet de conserver confiance dans un rebond lorsque tout se remettra en place. Une nouvelle fois, les CCEF m’ont permis de décrypter la situation en dehors des idées reçues. Je veux leur exprimer toute ma gratitude. +d’images

Rassemblement des Dirigeants et Chefs d’entreprise libanais (RDCL)

Le RDCL a été créé en 1986 pendant la guerre civile en se calquant sur le Medef. Il compte 250 membres réunissant 50 000 employés. Le mouvement est multiculturel et multidisciplinaire.

Merci à Nicolas Boukather, président du RDCL, pour m’avoir organisé deux séquences afin d’échanger avec des entrepreneurs et des financiers.

La première lors d’un dîner organisé à son domicile avec son épouse Carol sur les conséquences et les scénarios de la sortie de la crise bancaire, avec la participation de Frederico Lima (FMI), Khalil Dinguizli (BERD), Selim Zeeni (Pdt des industriels), Karim Bitar (Pdt Kulluna Irada), Ziad Baroud (ancien ministre de l’Intérieur, chairman de la NDU) et Sébastien de Courtois (conseiller à Chypre).

La seconde à la faveur d’une présentation au siège du RDCL avec des membres du conseil d’administration pour m’alerter sur l’évolution de la cash économie qui atteint désormais 43% de l’économie libanaise.

L’internet illégal s’élève à 65% de l’économie, 70% des générateurs sont illégaux et 64% des travailleurs au Liban ne sont pas enregistrés à la Sécurité sociale.

Les entreprises du secteur privé légal sont un des trois piliers, avec les forces armées libanaises et la diaspora, qui permettent au pays de tenir. Celles-ci craignent que la communauté internationale sanctionne les errements du Liban qui contribue au financement de milices armées, comme le Hezbollah, en prenant des mesures qui impacteraient surtout le secteur légal et favoriseraient l’informel, plutôt que de le faire reculer.

Le RDCL travaille à un plan baptisé “Aspire” aidé par USAID qui sera prêt d’ici un an, car il faut un système légal qui fonctionne. Pour y parvenir, le Liban a besoin d’un système bancaire neutre et transparent qui travaille avec Tracfin et une justice indépendante pour arbitrer les recours.

Je suis reconnaissant envers mes interlocuteurs pour toutes les informations partagées, et admiratif devant leur détermination à faire les efforts nécessaires pour relever leur pays. +d’images

Enseignement

Réunion sur l’enseignement français au Liban

Entretien sur l’enseignement français au Liban avec Charles Kanaan, ancien conseiller au secrétaire général des écoles catholiques au Liban et Maxence Duault, directeur de l’ESA Business School, très investi sur le secteur de l’éducation.

64 écoles sont homologuées au Liban, dont 30 sont catholiques. 300 écoles composent ce réseau d’écoles catholiques, soit 90% qui opèrent en dehors de l’homologation.

Il m’est apparu opportun d’expliquer à ces deux fins connaisseurs du réseau local d’enseignement, les évolutions ayant conduit l’Anefe à s’ouvrir désormais aux écoles non homologuées.

Ravi d’avoir bénéficié de leurs observations en présence de Nadia Chaaya, membre du CA de l’Anefe, pour adapter notre association aux attentes des écoles du Liban qui enseignent en français.

Bikfaya – Lycée officiel

À l’initiative de Karine Gemayel, présidente de l’association Kelna Ayleh, j’ai visité le lycée officiel de Bikfaya, une des 182 écoles publiques du pays, en compagnie de Nadia Chaaya, conseillère AFE.

Opportunité d’échanger avec les enseignants et les élèves, qui comptaient au nombre de 150 pour l’année passée.

L’absence d’équipements informatiques et de mazout pour faire tourner les groupes électrogènes constituent les premiers handicaps cités.

Les salaires des professeurs ont diminué de 80 à 90 % entre 2019 et 2024 (de 1500/2000$ à 300$), ce qui a contraint nombre d’entre eux à quitter cet enseignement.

L’éducation est un des piliers du pays qui explique la raison pour laquelle les Libanais sont recherchés par les entreprises. Il est donc déterminant que les écoles publiques puissent retrouver, au plus vite, les conditions d’opérer d’avant crise. +d’images

Coopération

Agence française du développement (AFD)

Depuis 2019, le Liban traverse une crise économique et financière majeure comme jamais connue par aucun autre pays, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Je me suis rendu au bureau local de l’AFD pour faire un point avec Catherine Bonnaud, directrice pays, sur les niveaux d’engagement et leur mise en œuvre.

Depuis 1999, l’AFD a mobilisé 1,5 milliard d’euros pour le Liban (362 millions d’euros depuis 2019).

L’AFD tente d’accompagner le pays à faire face aux chocs et à poser les bases d’un État au service des populations. L’action se déploie dans les secteurs de la santé ; éducation ; eau et assainissement ; développement local inclusif (urbain et rural) ; gouvernance économique et financière.

Il sera intéressant d’obtenir une analyse indépendante sur l’impact de notre action et d’évaluer comment la population libanaise la perçoit. +d’images

Hôpital Hôtel-Dieu de France

Accueilli par le professeur Georges Dabar, directeur des Affaires médicales, j’ai visité l’Hôtel-Dieu de France, un hôpital centenaire construit en 1913 et inauguré en 1923, en compagnie de Pierre Anhoury (Expertise France) et de Nadia Chaaya, conseillère à l’AFE.

L’hôpital qui dispose de 400 lits constitue une référence pour les Libanais. Il sert toutes les catégories de la population et toutes les communautés.

Situé à un kilomètre de l’explosion du 4/08/20, 700 blessés ont été traités sur place ce jour-là.

Depuis deux ans, l’Hôtel-Dieu est devenu un réseau d’hôpitaux francophones, avec un centre d’achats consolidés, une carte d’assurance médicale qui permet l’accès à l’ensemble du réseau d’ambulances.

Une caisse sociale a été créée grâce à des mécènes pour pouvoir aider les clients à payer leurs factures. Parmi les donateurs, Malte au Liban en France fait des levées de fonds pour permettre l’acquisition d’équipements.

L’hôpital dispose du seul centre de soins palliatifs du Liban.
L’Hôtel-Dieu de France développe une approche inclusive inspirante. +d’images

Bikfaya – ONG Kelna Ayleh – Centre de soins primaires

La présidente de Kelna Ayleh, Karine Gemayel, accompagnée de plusieurs personnes engagées dans son association, m’ont accueilli en présence de Nadia Chaaya dans les locaux du centre de soins primaires.

Karine y officie bénévolement comme chirurgien-dentiste.

Créée en 2014, l’association a pris une grande envergure pour aider les personnes les plus vulnérables à traverser la crise qui s’est abattue sur le Liban en 2019.

L’ONG Kelna Ayleh assure les soins et les examens de santé (dentaire, ORL, orthopédie, orthophonie, gynécologie, ophtalmologie, pédiatrie, phytothérapie, dermatologie…) au plus grand nombre de patients dans la localité.

L’association a également développé le projet “Cuisine centrale” dont les principaux objectifs sont : 1) fournir des repas chauds aux bénéficiaires et 2) établir un outil d’entrepreneuriat social sur les pratiques culinaires et les mesures de sécurité alimentaire. 62.400 repas ont été distribués en 2023 et 1000 repas de Noël en faveur des pompiers situés dans 11 casernes.

Enfin, l’association développe une plateforme de formation qui relie les jeunes qualifiés au marché international dans le domaine des affaires et de la technologie pour favoriser la stabilité sociale.

Impressionné par la variété des services offerts et la dynamique engagée pour tous au Liban sans distinction de communauté. Félicitations à Karine pour cet accomplissement si inspirant. +d’images

Pompiers – Sécurité civile

Visite mémorable au centre de Sécurité civile à la rencontre des héros du quotidien qui donnent leur temps et risquent parfois leur vie bénévolement au service du bien commun.

Ils sont 35 volontaires à intervenir dans ce centre situé au sud de Jounieh, dans la banlieue nord de Beyrouth. Le chef de caserne ne reçoit que 230 dollars mensuels pour salaire, après 40 ans de service.

Si cette caserne est encore ouverte, c’est que les volontaires y mettent leurs moyens personnels. La liste est longue de leurs besoins que l’État ne fournit plus. De toutes les donations venues de France ou de l’ambassade d’Allemagne, rien n’a été reçu. Le gouvernement a tout réorienté vers le sud au bénéfice d’une autre communauté.

En cas d’incendie, leur boucle Whatsapp les avertit. Ils doivent alors se rendre sur les lieux du sinistre avec leur propre véhicule et amènent eux-mêmes des crèmes et des médicaments pour les blessés du feu. Les vêtements anti-feu, d’occasion et datés d’un autre temps, doivent être partagés entre 5 pompiers, les exposant au risque d’être brûlés.

La décision politique gouvernementale qui les prive de tout les frustre, surtout lorsque le conseil de fermer le centre leur parvient s’ils ne sont plus capables de le faire fonctionner à leurs frais.

Pourquoi continuent-ils malgré tout ?
Réponse : “Nous nous sentons responsables !”
Casque bas devant ces personnalités au courage et à l’humilité hors du commun. +d’images

Affaires étrangères – Stéphane Séjourné

Première audition de Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, ce 6 mars, devant notre Commission en mode confidentiel.

J’ai débuté mon intervention en saluant les prises de position courageuses du ministre sur Gaza qui lui valent déjà le respect de ses homologues.

Ma question concernait le Liban. Lors des débats au Sénat suite aux attentats du 7 octobre, j’interrogeais : « Comment ne pas craindre l’escalade régionale avec le Hezbollah, proxy de l’Iran, qui non content d’étrangler le Liban, est susceptible de plonger le Pays du cèdre à nouveau dans un conflit avec son voisin ? »

Après la résolution 1559 des Nations Unies, en 2004, qui demandait la dissolution de toutes les milices armées, dont fait partie le Hezbollah ; la résolution 1701, en 2006, qui réaffirme que seul l’Etat libanais doit être autorisé à détenir des armes et à exercer son autorité au Liban.

Le Hezbollah n’a pas déposé les armes et entrave le bon fonctionnement des institutions libanaises qui n’a toujours pas élu de président depuis 18 mois.
Israel considère désormais que l’heure est venue soit d’obtenir diplomatiquement le désarmement du Hezbollah, soit par la force.

Les services de sécurité israéliens ont partagé leur détermination à éliminer la menace Hezbollah qui détient un stock de plusieurs dizaines de milliers de roquettes.

Le scénario d’escalade du conflit au nord d’Israel, qui apparaît désormais crédible, justifie de déployer tous les efforts diplomatiques.

J’ai interrogé le ministre pour savoir s’il pensait que la diplomatie puisse obtenir un désarmement du Hezbollah, à court terme, auprès des autorités libanaises, alors que nous n’y sommes jamais parvenus depuis plus de 20 ans.

Je me suis également inquiété pour notre communauté française du Liban et pour les Libanais qui risquent de revivre un conflit ouvert avec leur voisin israélien à cause du Hezbollah.

Sénat – Liban – Diplomatie parlementaire

Ce 17 avril, j’ai eu le plaisir de retrouver Cheikh Samy Gemayel qui m’avait reçu chez lui au Liban, début janvier (compte-rendu).

Ce fut l’opportunité de faire le point sur une situation politique toujours bloquée en l’absence d’élection du président du Liban.

La situation continue de se dégrader pour les Libanais. Comme je l’ai déjà exprimé, le Hezbollah, agent d’une puissance étrangère au Liban, contrôle le processus et continue à bloquer la situation tant qu’un candidat chrétien ne lui convient pas.

La real politique a permis cet état de fait dans le passé. J’ai confié à mon interlocuteur qu’il serait désespérant que cette approche se perpétue.

Liban – Port de Beyrouth – QAG (Vidéo Q/R 4’20)

« Un crime impuni est un crime récompensé ». Lors de mon récent déplacement au Liban (5-10 janvier), je me suis engagé à relayer les attentes sur l’évolution de l’enquête de l’explosion du port de Beyrouth.

Alors que des juges européens viennent d’arriver au Liban, dont un magistrat français, j’ai interrogé, ce 18 janvier, Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères dans le cadre des questions d’actualité au gouvernement (QAG).

VERBATIM

Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Elle fait suite à mon cinquième déplacement au Liban.

En arrivant à Beyrouth, une odeur de fioul qui alimente les générateurs vous prend à la gorge. L’absence d’électricité m’a rappelé mon arrivée en Ukraine.

En trois ans, la livre libanaise a perdu 90 % de sa valeur. L’inflation sur un an s’élève à 162 %. La crise bancaire a ruiné les Libanais.

Le Liban connaît une aggravation de la situation économique et sociale, ayant entrainé un exode massif et sans précédent de la population active.

Le blocage politique du Hezbollah qui a privé le Liban d’un président pendant plus de deux ans se reproduit depuis le mois d’octobre.

J’ai rencontré de nombreuses associations et des personnalités politiques de toutes tendances.

J’ai pu apprécier le travail des équipes françaises, conduites par notre remarquable ambassadrice Anne Grillo, que ce soit dans la santé, l’enseignement, les infrastructures, le social.

Tous mes interlocuteurs ont loué l’action de la France pour aider les Libanais, et je vous le dis madame la ministre, cette reconnaissance m’a procuré un grand sentiment de fierté pour la France et notre action collective.

Ils décrient une élite qui entrave les enquêtes sur des dizaines de millions de dollars des fonds qui auraient été détournés de la Banque centrale, blanchis en Europe.

Mais aussi sur l’explosion du port de Beyrouth qui a fait plus de 220 tués – dont 3 de nos compatriotes – plus de 5000 blessés et 80 000 déplacés.

Ces interlocuteurs m’ont demandé de relayer auprès de vous leur appel à tout faire pour que justice soit rendue.

« Un crime impuni est un crime récompensé », m’a lancé un député.

Des juges européens viennent d’arriver au Liban, dont un juge français.

Quels progrès pouvons-nous attendre de leur déplacement au Liban ?

RÉPLIQUE suite à la réponse de Catherine Colonna

Merci madame la ministre,

Pour beaucoup, aucune solution politique, économique ou sécuritaire n’est envisageable au Liban tant que l’occupation iranienne du Hezbollah durera.

Nous devons appuyer toutes les initiatives qui visent à rétablir la neutralité du Liban.

80% des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté. Ne les oublions pas !