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Sénat – Monténégro – Ministre de la Défense

À la faveur de sa visite en France, Dragan Krapovic, ministre de la défense du Monténégro, a été auditionné par notre commission au Sénat, ce 3 avril.

Candidat le plus avancé pour l’adhésion à l’UE, membre de l’OTAN, j’ai souhaité interroger le ministre sur le retour d’expérience de son pays face aux attaques cyber répétées de la part de la Russie.

VERBATIM de l’échange :

Olivier Cadic – En novembre 2022, nous avons reçu une délégation parlementaire monténégrine pour échanger, notamment, sur la question de la cybersécurité à la suite de l’attaque que vous avez subie en août 2022. Je me réjouis de l’ouverture prochaine du centre régional pour la cybersécurité et je vous remercie d’avoir souligné le rôle positif de l’Anssi.

L’attaque de 2022 était un prolongement des attaques malicieuses subies par le Monténégro depuis son adhésion à l’Otan, comme le développement de sites internet répandant des fake news pour déstabiliser le pays. En 2018, le Monténégro a créé un centre d’expertise pour distinguer les fake news d’origine russe. Quels enseignements tirez-vous de votre expérience ? Comment contrer ces tentatives d’influence russe destinées à déstabiliser nos pays ?

Dragan Krapovic – Nous avons effectivement mis l’accent sur la cybersécurité. Vous parlez sans doute du Digital Forensic Center (DFC) qui oeuvre quotidiennement contre le type de menaces que vous évoquez. Un pilier de la lutte contre ces menaces est la force du paysage médiatique. La coopération avec la France reste cruciale, car notre pays a des ressources limitées. Nous devons former le public pour lutter contre l’influence russe dans l’espace numérique. Nous devons aussi prendre conscience de l’importance des médias et de la formation du public pour faire face aux fake news. +d’images

Monténégro – Ministre des Affaires étrangères du Monténégro, pays le plus avancé pour l’adhésion à l’UE

Le groupe d’amitié France Balkans du Sénat, présidé par Marta de Cidrac, a reçu Đorđe Radulović, ministre des Affaires étrangères du Monténégro, le 19 avril au Sénat. Il était accompagné de Ivan Ivanisevic, ambassadeur du Monténégro en France et de Christian Thimonier, ambassadeur de France au Montenegro.

Lors de mon déplacement à Podgorica à l’été 2017, le Monténégro était déjà très avancé dans sa démarche vers l’adhésion à l’Union Européenne… (compte-rendu).

Le ministre Radulovic nous a assuré que cet objectif constitue toujours une priorité absolue pour son pays et s’est montré très convaincant.

Observer un pays qui déploie tant d’efforts pour intégrer l’UE constitue un réconfort particulier pour l’Européen que je suis qui vit au Royaume-Uni.

Ma question à son intention a donc porté sur la nouvelle méthodologie de négociation d’adhésion à l’UE, impulsée par la France afin d’avoir un mécanisme d’adhésion réversible et plus politique.

Monsieur le Ministre,

En mars 2020, suite à une proposition de la Commission, les Etats membres ont approuvé une nouvelle méthodologie de négociation d’adhésion à l’UE pour les pays des Balkans Occidentaux.

Cette nouvelle méthodologie s’appliquera de fait pour les nouveaux candidats que sont la Macédoine du Nord et l’Albanie.

Le Monténégro et la Serbie, déjà candidats et ayant déjà ouvert des chapitres de négociations, ont accepté d’utiliser cette nouvelle méthodologie.

Mais depuis, il est difficile de savoir concrètement comment ce nouveau processus de discussions va être mis en œuvre.

La Commission a préparé un document officieux sur la manière dont la méthodologie d’élargissement révisée pourrait être appliquée au Monténégro et à la Serbie.

Il appartient maintenant au Conseil de décider comment la méthodologie révisée peut être intégrée dans les cadres de négociations existants.

Le document, approuvé au niveau du Conseil, serait inclus dans la position commune de l’UE conduisant à des conférences intergouvernementales (CIG). L’ambition de la présidence portugaise est d’organiser une CIG en juin selon la méthodologie révisée.

Qu’est-ce que le changement de méthodologie signifie pratiquement pour le Monténégro ?

Le ministre m’a répondu que l’acceptation de la nouvelle méthodologie était destinée à sortir de la stagnation des négociations d’adhésion.

La dimension politique est essentielle pour avancer et la CIG est très importante pour eux.

Le ministre a demandé le soutien de la France pour que cette nouvelle étape soit mise en place sous la présidence portugaise et poursuivie lors des présidences slovène et française.

Il pense qu’il faudrait plus d’investissement des États membres pour faciliter l’intégration. L’élargissement de l’UE à un impact profond sur les pays des Balkans occidentaux. L’état de droit a énormément évolué depuis le début de leur démarche vers l’UE. L’Union Européenne doit travailler à la protection et l’intégration des Balkans occidentaux.

Đorđe Radulović appelle les pays européens à regarder dans la même direction pour permettre de construire un avenir commun. + d’images