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INFOLETTRE n°230 – 5 février 2024

Lire : l’INFOLETTRE n°230 – 5 fév. 2023Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

ÉDITO

EN CIRCONSCRIPTION
> ROYAUME-UNI – Londres (4 janv. 2023)
> MALAISIE (1/2) – Kuala Lumpur (8–11 janv. 2024)
> MALAISIE (2/2) – Penang (11–12 janv. 2024)
> SINGAPOUR (13 –16 janv. 2024)
> SRI LANKA (1/2) – Colombo (17–19 janv. 2024)
> SRI LANKA (2/2) – Kandy (18 janv. 2024)

NARCOTRAFIC – Commission d’enquête
. Martinique et Guadeloupe : l’avis des forces de l’ordre
. Martinique et Guadeloupe : l’avis de la Justice
. Guyane : l’avis de la justice pour contenir le flot de “mules” au départ de Cayenne
. Guyane : l’avis des maires sur le scanner et contrôle de la frontière terrestre
. Comment améliorer la coopération policière européenne ?
. Eurojust – Améliorer la coopération pénale
. Les réponses du Quai d’Orsay face au narcotrafic

QUESTIONS ÉCRITES
. Imposition en France des “intérêts virtuels” non perçus au Liban

MÉDIAS
. « Dans le Somaliland, Berbera se place en concurrent de Djibouti » (RFI – 05/01/ 2024)
. « Le retour de la réserve parlementaire : le casse-tête des politiques » (Lesfrancais.press – 11/01/2024)
. « Lai Ching-te élu président de Taïwan » (Le Monde – 13/01/2024)
. « Les bonnes résolutions de 7 de nos parlementaires des Français de l’étranger » (LePetitJournal – 16/01/2024)

Découvrir l’InfoLettre n°230

En circonscription à Singapour (13 –16 janv. 2024)

À la faveur de mon déplacement à Singapour, six ans après celui de septembre 2017 (compte-rendu), Mme Minh-di Tang, ambassadrice de France à Singapour, m’a fait l’honneur de m’accueillir à mon arrivée à l’aéroport.

La réussite de ce second déplacement à Singapour, après celui de septembre 2017 doit beaucoup au dévouement de Laurence Huret (à l’image), conseillère des Français de l’étranger.

Laurence m’a accompagné sur chaque séquence et en a préparé certaines, elle-même, pour élargir le champ de mes rencontres.

Son engagement au long cours au service des Français de Singapour est remarquable.

Je lui adresse ma plus sincère gratitude.

Diplomatie parlementaire

Parlement

Entretien avec Christopher De Souza, député, vice-président du Parlement, en présence de Laurence Huret – conseillère des Français de l’étranger et d’Anne Quenot, Première secrétaire.

Après avoir reçu Christopher De Souza, au Sénat, 16 mois plus tôt, j’ai eu le plaisir de reprendre nos échanges pour évoquer la situation internationale. Situation en Ukraine, attaques houthis sur les navires de commerce, tensions créées par Pékin menaçant le statu quo dans le détroit de Taïwan ont fait partie des dossiers évoqués.

Concernant les opérations de blanchiment repérées par les autorités de sécurité Singapour, Christopher De Souza m’a confié que leur État est vigilant et déterminé à lutter contre les activités qui financent le crime organisé. À titre d’exemple, une saisie de villas sur l’île de Sentosa, dont la valeur est estimée à 20 millions de dollars, a été opérée dans ce cadre.

Merci à Christopher De Souza pour son accueil et la visite du parlement. +d’images

Coopération militaire

Entretien avec Riaz Akhoune, attaché de Défense, pour évoquer la stratégie de Singapour en matière de coopération militaire et la situation en mer de Chine.

Singapour est le deuxième meilleur client au niveau armement pour la France en Asie-Pacifique. Nos pays ont défini des axes d’intérêt commun dans la cyber.

La France est le pays européen qui fait le plus d’efforts de présence militaire dans la région.

L’attaché de Défense encourage les politiques nationaux à se montrer plus présents lors des grands rendez-vous internationaux de la région. Ce serait un prolongement positif susceptible d’accompagner notre action et de la mettre en valeur. +d’images

Diplomatie économique

French Chamber of Commerce in Singapore

J’ai débuté mon programme par une visite à la French Chamber of Commerce in Singapore (FCCS). 8ème chambre du réseau CCIFI par la taille, elle compte environ 700 membres.

Avec plus d’un événement organisé par jour ouvrable, la FCCS gagne de nouveaux membres chaque mois.

Une réunion a été organisée par le président, Thomas Baudlot, la directrice générale, Carine Lespayandel, accompagnés de membres du conseil d’administration Eric Barbier, Chloé Vialard et Philippe Wind, en présence de Hervé Ochsenbein, conseiller économique et de Laurence Huret, conseillère des Français de l’étranger.

La France enregistre son premier excédent commercial à Singapour depuis 2022, qui a dépassé le Royaume-Uni. Il est important de préciser que seulement 40% des exportations françaises finissent à Singapour.

Le secteur immobilier a souffert du Covid dans une ville qui fait partie des plus chères au monde. Singapour est également impactée par l’absence de reprise du tourisme chinois.

En matière de transition énergétique, Singapour est en avance.

En mars 2022, la France et Singapour ont établi un “Digital and Green Partnership” (DGP) pour accélérer les opportunités de croissance respectives dans le numérique et l’énergie verte. Singapour est un des hauts lieux de la French Tech qui aide à l’installation de nos start-ups.

Un projet de grid ASEAN est à construire. Il permettrait de mutualiser la production et éviterait d’installer un trop grand nombre de centrales.

J’ai été alerté sur l’importance de délocaliser les panneaux solaires hors de Chine. Ils sont interdits en Inde à partir de 2024. L’Europe en importe toujours.

Pour finir, j’ai circulé dans l’espace business center dédié à l’accueil de 25 entreprises établies à Singapour en bénéficiant de tous les services d’accompagnement de la FCCS.

Très reconnaissant envers les membres de la FCCS pour la qualité de l’échange proposé. +d’images

CCEF

Ce pays qui a interdit le chewing-gum et les cigarettes électroniques a toujours su prendre des mesures radicales pour avancer vite.

Afin de lutter contre la congestion du trafic automobile, Singapour a décidé qu’il était impossible d’importer ou de revendre une voiture qui a plus de trois ans d’existence. Le prix de la licence pour acquérir une automobile débute à 80 000 dollars.

Organisé par Laurence Huret, conseillère des Français de l’étranger, dans l’excellent restaurant français Atout, le déjeuner avec les conseillers du commerce extérieur à Singapour, m’a nourri en informations très intéressantes.

Le comité Singapour est présidé par Véronique Denis-Pelliet, MD de FrandAvenue Asia. Valérie Patuel, Safran ; Pascale Martin-Neuville, Talent Bank ; Anne-Sophie Vervial, Total Énergies ; David Picard, Moleac ; Stephane de Montlivault, Otis ; Henri Pottier, RATP Dev ; Fabrice Espinosa, Studio 28 et Hervé Ochsenbein, chef du Service économique régional, se sont relayés pour m’éclairer sur la situation économique en Chine et me renseigner sur la sortie des sociétés étrangères qui ne conservent dans ce pays, au mieux, uniquement les activités servant ce marché local.

L’un des intervenants m’a confié que la dureté du régime rend les Chinois tristes. Il est désormais très difficile de vivre en Chine pour les étrangers. Dans les années 2006-2015, nous comptions 25 000 Français à Shanghai, soit le double de Singapour. Ils ne sont plus que 6000, soit désormais la moitié de Singapour.

Le désengagement de Chine par les investisseurs étrangers renforce Singapour et les pays de l’ASEAN.

De son côté, l’Inde est désormais vue comme le centre de croissance mondiale.

Merci à chacun des participants pour la pertinence de leurs contributions respectives. +d’images

Banque de France

Accompagné par Laurence Huret, conseillère des Français de l’étranger, je me suis rendu à la Banque de France (BDF), où j’ai été accueilli par Paul Salez et Camille Macaire.

Le bureau de Singapour de la BDF, créé il y a trois ans, emploie 12 personnes.
Il assure une représentation pour donner de la visibilité et un suivi macroéconomique des pays de la zone.

Cette rencontre m’a permis de faire un tour d’horizon sur les forces et faiblesses de la place financière de Singapour, souvent citée aux côtés de Dubaï et Hong-Kong. Si Hong Kong est devenue la porte d’entrée sur le marché chinois pour la finance, Singapour est la porte d’entrée pour l’Asie.

J’ai posé de nombreuses questions relatives au blanchiment dans le cadre de mon travail au sein de la commission d’enquête sénatoriale sur le narco trafic. Singapour est soucieux de ne pas recevoir d’argent sale. Cependant, Singapour reçoit un pourcentage significatif des investissements directs étrangers chinois.

Or, dans sa détermination à ne vouloir rendre de compte à personne, la Chine a créé un système opaque. Face à notre monde occidental fait de règles strictes, la Chine oppose un système alternatif sans contrôle. L’absence de conditionnalité a permis à la Chine de dépasser, en volume de financement, les institutions de Bretton Woods.

Je suis très reconnaissant envers mes interlocuteurs qui m’ont ouvert de nouvelles pistes de travail pour proposer des recommandations à notre commission d’enquête. +d’images

Communauté française

Réception à la Résidence

Je suis reconnaissant à Mme Minh-di Tang, ambassadrice de France à Singapour, d’avoir organisé un dîner à la résidence avec Frédérique Cheusel, consule ; les conseillers des Français de l’étranger Belma Yebka, présidente du conseil consulaire, Laurence Huret et Remi Provendier ; et des représentants de la communauté française : Virginie Barre, présidente de l’UFE, Caroline Guiot, présidente de Singapour Accueil et Serge Compan, président des Français du Monde.

La présence de Raphaël Trannoy, directeur adjoint des Français à l’étranger et de l’administration consulaire (DFAE) et chef du service des conventions, des affaires civiles et de l’entraide judiciaire (SAEJ) du MEAE, nous a permis de partager les progrès récents observés à la DFAE depuis l’arrivée de sa nouvelle directrice Pauline Carmona.

L’augmentation du coût de la vie, en particulier pour les loyers et les frais de transport, constitue la première préoccupation des élus.

Un enfant français sur deux présents à Singapour fréquente le lycée français. Aussi l’évolution des frais de scolarité de l’IFS est suivie de près.

Enfin, les difficultés liées au retour en France ont fait l’objet d’une réflexion approfondie de la part de Remi Provendier avec des propositions d’amélioration étayées pour lever les obstacles.

Consulat

Entretien avec Frédérique Cheusel, consule, et rencontre avec les équipes du consulat qui s’occupent d’une communauté qui compte 12,512 inscrits. Ils étaient 14 000 en 2019. L’érosion semble se poursuivre malgré de nouveaux arrivants, dont une partie venait de Hong Kong. Beaucoup sont repartis vers la Malaisie, Thaïlande ou Dubaï qui offrent des règles d’immigration plus souples.

Le nombre de boursiers est modeste (32 acceptés), car ceux qui en ont besoin ne parviennent pas à rester à Singapour du fait du coût de la vie très élevé.

Signe positif confirmant notre attractivité : les demandes de visas pour la France sont reparties à la hausse et sont supérieures aux chiffres enregistrés en 2018. +d’images

Jacky Deromedi

Très heureux d’avoir retrouvé mon ancienne collègue Jacky Deromedi à la faveur de ce nouveau déplacement à Singapour.

Tout d’abord grâce à l’invitation de Laurence Huret, au Raffles, un lieu chargé d’histoire ; ensuite, à son domicile, avec son fils Jean-Marc, CCEF et ancien président du comité exécutif de l’IFS.

Avec la bonne humeur qui la caractérise, Jacky reste très investie dans les actions en soutien à la principauté de Monaco, dont elle a longtemps été consule honoraire à Singapour. +d’images

Enseignement

International French School

Retour à l’IFS pour apprécier les formidables efforts consentis pour faire grandir cet établissement scolaire, qui est une des grandes références éducatives de Singapour.

J’y ai retrouvé le proviseur David Binan, que j’avais croisé précédemment à Canberra.

Créé en 1967, l’établissement compte désormais 413 personnels, dont les deux tiers sont des enseignants.

Lors de la réunion avec les représentants du Board, des parents, du personnel, Ludovic Mathé, président du conseil exécutif, nous a présenté les prochains défis à relever par cette école.

Les travaux engagés par l’IFS lui permettent d’envisager de passer de 2967 élèves à 4000.

Sur un terrain de 5,5 hectares qui compte 10 bâtiments, j’ai vu les 3 bâtiments additionnels en construction, l’un est destiné à accueillir une nouvelle maternelle, l’autre des classes élémentaires supplémentaires et, enfin, une tour de 7 étages pour la cantine et accueillir les services administratifs.

Dans le cadre du dispositif bien-être, J’ai tenu à me rendre au centre des”couseling” créé en septembre 2023. J’ai rencontré deux des trois councelors chargés d’accompagner les élèves au niveau socio-émotionnel et développer les compétences psychosociales. Une initiative qui, je l’espère, essaimera dans tout le réseau AEFE.

Impressionné non seulement par le modèle de gouvernance qui associe les entreprises et les parents d’élèves représentés par Yves Marcel, directeur exécutif, d’un côté et l’AEFE de l’autre représenté par le proviseur.

La mise en place d’un système d’amélioration continue auquel souscrit pleinement le proviseur a réjoui le parlementaire qui sait combien la maîtrise du “Plan-Do-Check-Act” est déterminante pour conduire des projets et une entreprise.

Lors de cette visite, j’étais accompagné de Raphaël Trannoy – directeur adjoint de la DFAE ; Frédérique Cheusel, consule; Emilienne Baneth-Nouailhetas, COCAC et Laurence Huret, conseillère des Français de l’étranger. +d’images

Conseillère de Coopération et d’Action culturelle

Échange avec Emilienne Baneth-Nouailhetas, conseillère de Coopération et d’Action culturelle, sur notre dispositif éducatif et culturel à Singapour, et son action qui porte sur le scientifique, l’universitaire, la culture, l’audiovisuel et la promotion de la création musicale dans la région.

Dans le classement PISA, Singapour affiche de très bons résultats pour les élèves super performants tout autant que pour les sous performants.

Le pays a une approche très dirigiste pour les écoles. Il exige que les élèves soient bilingues : anglais accompagné soit du mandarin, du malais ou du tamoul. La troisième langue est réservée aux 5% des meilleurs élèves.

Le gouvernement a décidé de se montrer plus ouvert à l’avenir et d’encourager l’apprentissage du français ou de l’allemand pour ceux qui le souhaitent. C’est un virage salutaire qui devrait bénéficier à l’Alliance française de Singapour.

Le réseau d’écoles françaises bénéficie du rayonnement de la French international School qui accueille près de 3000 élèves, tandis que la petite école du groupe Odyssey en compte 300. L’absence d’écoles maternelles publiques constitue une opportunité pour les différentes initiatives françaises qui ont émergé à Singapour. +d’images

Culture

Alliance française

Ultime séquence de mon second déplacement à Singapour, les remarquables installations de l’Alliance française de Singapour, dont Laurence Huret, CFDE, est membre du conseil d’administration.

Accueilli par Fabian Forni, son directeur, j’ai visité les classes qui accueillent 1800 élèves chaque semaine dont la moitié sont des adultes.

Les étudiants se réinscrivent 9 fois sur 10, preuve de leur satisfaction.

L’Alliance française organise 200 événements culturels par an.

Le soir de mon passage avait lieu le vernissage d’une exposition intitulée “La veste” présentant la magnifique collection de David Tan, constituée des vestes de grands stylistes français comme Balmain, Vuitton, Dior, Givenchy, St Laurent… +d’images

En circonscription à Singapour (01-05 septembre 2017)

J’exprime ma gratitude à ma collègue sénatrice Jacky Deromedi pour ses multiples attentions afin de me permettre de réussir mon déplacement à Singapour, 60ème pays traversé depuis le début de mon mandat.

Nous avons été élus ensemble, alors que nous figurions sur la même liste aux sénatoriales 2014. Depuis trois ans, j’ai le plaisir et le privilège de travailler à ses côtés sur de nombreux thèmes.

A Singapour, plus qu’ailleurs, on est fasciné par le dynamisme économique de cette ville-état qui constitue une source inaltérable d’opportunités pour nos entreprises. A condition qu’elles sachent se distinguer, notamment par une offre innovante.

Relations bilatérales

2018 : année de l’innovation France-Singapour

Faire de la diplomatie économique représente la grande priorité de Marc Abensour, notre ambassadeur de France à Singapour, avec une attention particulière à l’innovation. Singapour sacralise véritablement l’innovation en lui affectant 12 milliards d’euros de fonds publics par an !

2018 sera l’année de “l’innovation France-Singapour”. L’objectif est d’approfondir l’écosystème d’innovation franco-singapourien et de renforcer les synergies entre recherche, milieu académique, monde des affaires et entrepreneurs, explique l’ambassade qui lance à ce titre un appel à contributions. Vos suggestions et projets présentant une dimension bilatérale pourraient ainsi bénéficier d’un coup de projecteur : innovation2018.singapour-amba@diplomatie.gouv.fr

Quatre secteurs sont prioritaires : les smart cities, la santé (accompagnement du vieillissement), l’industrie 4.0 et les Fintechs.

Pour aider à faire de la France le référent européen de Singapour en matière d’innovation, Marc Abensour a initié un “French Tech hub” qui a vocation à fédérer les 800 filiales de grands groupes français avec des structures de R&D, tout comme les 350 entrepreneurs français présents à Singapour!

Entrepreneuriat

Déjeuner chez la sénatrice Deromedi

Ma collègue Jacky Deromedi a organisé un déjeuner à son domicile pour discuter de l’environnement économique des entreprises.

Les entrepreneurs présents ont loué la facilité de s’installer à Singapour. Le climat des affaires est excellent, car la sécurité juridique est totale et la société civile constamment associée à l’amélioration des règles. De plus, le gouvernement paie ses factures rubis sur l’ongle.

Pour ceux qui réussissent, Singapour devient un marché prescripteur pour toute l’Asie. C’est donc, l’endroit idéal pour rayonner sur ce continent.

Au rang des difficultés, la vie est très chère (logement, frais médicaux…) et puis il devient de plus en plus difficile d’obtenir un permis de résidence permanente. Le gouvernement singapourien a mis un frein à l’immigration depuis trois ans. Pour prétendre travailler à Singapour, il faut justifier, au minimum, d’un revenu mensuel de 4 à 5000 dollars singapouriens (environ 3000 euros).

Diner à la Résidence avec les acteurs économiques

Notre ambassadeur Marc Abensour a réuni pour un dîner à la Résidence des entrepreneurs installés localement, dont le savoir-faire est remarqué dans divers secteurs d’activité.

Ceux-ci profitent d’une dynamique économique qui ne doit rien au hasard : la cité-État voit grand. Un plan d’urbanisme à 30 ans prévoit que le port de commerce (second port de conteneurs du monde) aura doublé de taille d’ici à 20 ans. De son côté, l’aéroport qui peut accueillir 75 millions de passagers par an sera agrandi pour en recevoir 120 millions !

D’ici à la fin de l’année, Bolloré mettra en service l’Autolib à Singapour. La société va déployer 1000 véhicules à terme, ce qui fera de Singapour son 2ème réseau après Paris !

International SOS

Après avoir visité le siège français de Levallois-Perret et les installations de Londres avec la Délégation sénatoriale aux entreprises (DSAE), j’ai eu le plaisir de découvrir International SOS à Singapour.

Leader mondial dans la gestion du risque pour les entreprises, cette société emploie 22.000 collaborateurs dans le monde. Elle a été cofondée il y a trente ans par Arnaud Vaissié, l’actuel président du réseau CCI France International qui fédère 120 chambres de commerce.

Accident, attentat, catastrophe naturelle, maladie… International SOS reçoit un appel toutes les 2 secondes et procède à une évacuation toutes les 30 minutes quelque part dans le monde. La société dispose même de 900 “cliniques portables” en Algeco, avec médecins et médicaments, au service des entreprises qui opèrent dans des régions lointaines (construction de barrage, extraction minière, exploitation pétrolière…).

Les managers de la société qui sont principalement des docteurs et parfois des anciens militaires peuvent tous témoigner d’un monde VUCA (volatility, uncertainty, complexity and ambiguity).

Sûreté et la Santé au travail

21ème congrès mondial

A l’invitation de la fondation International SOS et en présence d’Anne Genetet, députée de la 11ème circonscription des Français de l’étranger, j’ai assisté au congrès mondial 2017 sur la Sûreté et la Santé au travail.

Une édition qui fera date puisque 200 responsables internationaux, dont le ministre du Travail singapourien et le président de l’Organisation mondiale du travail, sont venus pour l’occasion signer un document qui répertorie les bonnes pratiques en matière de sûreté, santé et sécurité.

Depuis 2001, notre Cour de cassation considère que tout accident survenu au cours d’une mission professionnelle, en France ou à l’étranger, est présumé être un accident du travail, qu’il soit survenu à l’occasion d’un acte professionnel ou d’un acte de la vie courante.

On comprend que les entreprises françaises du CAC 40 soient toutes dotées d’un directeur de la Sécurité. Charge à lui d’identifier les risques inhérents au pays d’accueil de ses expatriés et mettre en place des actions de prévention et de sensibilisation des salariés. “La prévention est cruciale”, a prévenu Laurent Sabourin, directeur exécutif de la fondation International SOS, au cours de son intervention.

Communauté française

Conseil consulaire

(g. à d.) Hugues Nagy, consul ; Laurence Huret, conseillère consulaire ; Olivier Cadic ; Arianne Trichon, Première conseillère ; Mathias Assante di Panzillo, conseiller consulaire. La visite du consulat fut l’occasion échanger avec les agents des divers services consulaires.

On dénombre 14.293 Français inscrits au Registre. Notre communauté a plus que doublé en 8 ans (6 438 inscrits en 2008) et quadruplé en moins de 15 ans… Plutôt jeunes et affairés, nos compatriotes savent aussi se réserver une vie privée puisqu’on compte 2000 familles d’au moins un enfant. Du reste, l’implantation devient de plus en plus durable : 62% sont résidents depuis plus de 5 ans, contre 13% seulement en 1997.

Paradoxalement, les élus soulignent une envolée des divorces. En cause, le statut DP (dependant pass) du conjoint qui ne travaille pas et des enfants, une sorte de tutorat qui les rattache au visa de travail de l’autre conjoint. Les séparations donnent parfois lieu à des déplacements illicites d’enfants dont le traitement est complexe, car Singapour n’a pas encore signé la convention de la Haye, comme l’Union européenne l’incite à le faire.

A noter qu’un seul de nos compatriote est emprisonné sur place. Il purge une peine de 3 mois pour … outrage à agents. On ne badine pas avec la force publique à Singapour.

Enseignement français

Lycée français de Singapour (LFS)

(g. à d) Christian Soulard, proviseur ; Olivier Cadic ; Laurence Huret, conseillère consulaire ; Laurence Lochu, conseillère de Coopération et d’Action culturelle.

Le jour de rentrée des classes, lundi 4 septembre, nous avons été accueillis par Christian Soulard, le proviseur tout nouvellement affecté à Singapour.

Le lycée français de Singapour (LFS), conventionné avec l’AEFE, scolarise 2766 élèves des classes de maternelles à la terminale. Entre 2007 et 2015, les effectifs ont progressé de plus de 1400 élèves, essentiellement français. Un projet d’agrandissement vise à porter la capacité à 4400 élèves d’ici à 2022 !

Lors de cette rentrée 2017, pour marquer ses 50 ans, le LFS a ouvert une section appelée ‘Passerelle’, destinée à l’accueil des élèves non francophones et une toute petite section. Le contexte culturel, concurrentiel et financier de Singapour avait déjà conduit l’établissement à créer une section européenne de langue anglaise, de la 6ème à la terminale.

Singapour est l’un des fleurons du réseau : 100% de réussite au baccalauréat avec 90% de mentions, dont 51% de mentions très bien. Tout aussi impressionnant, les infrastructures et la modernité du campus : deux stades, deux piscines semi-olympiques, trois gymnases, un vaste auditorium…

Culture française

Alliance française de Singapour

(g. à d) Laurence Lochu, Cocac ; Olivier Cadic ; Anne-Garance Primel, directrice de l’AF ; Laurence Huret, conseillère consulaire.

Présidée par ma collègue Jacky Deromedi, l’Alliance française de Singapour existe depuis 1949 et occupe de somptueux locaux, dont elle est propriétaire depuis 22 ans.

L’espace accueille notamment une médiathèque, une galerie et un centre de langue qui bénéficie, à lui-seul, de 23 salles de cours rénovées, dont 16 sont équipées de tableaux blancs interactifs. Deux salles sont dédiées aux enfants, puisque l’Alliance propose un apprentissage du français dès l’âge de 12 mois. Le succès est au rendez-vous, d’autant que les vacances scolaires n’existent pas pour les petits singapouriens…

La stratégie culturelle de l’Alliance est orientée vers le cinéma, la photographie et la bande dessinée. En 2016, plus de 120 événements ont attiré 16.000 personnes grâce au travail remarquable d’une équipe dévouée de 24 personnes.

Insertion sociale

Association Passerelles numériques

(g. à d) Michel Cantet, trésorier ; Laurence Huret, conseillère consulaire ; Olivier Cadic ; Benoit Genuini, président de Passerelles numériques.

Laurence a eu l’excellente idée de me présenter Passerelles numériques, une organisation qui permet à des jeunes très défavorisés de la zone Cambodge, Vietnam et Philippines, d’accéder à une formation dans le numérique afin de leur construire une employabilité.

En dix ans d’existence, 1389 étudiants ont suivi une formation longue de technicien informatique. 90% ont trouvé un emploi dans les deux mois qui ont suivi leur diplôme. C’est d’autant plus formidable qu’ils reversent une part de leur salaire permettant à leurs petits frères et sœurs d’aller à l’école.

L’association est financée pour un tiers par des entreprises et pour les 2/3 par des mécènes privés. Pour les soutenir : www.passerellesnumeriques.org