Brexit Tour n°2 : Royaume-Uni & Irlande – 5 au 8 sept 2016 Nous avons organisé, avec Patricia Connell, déléguée consulaire UDI, 4 nouvelles réunions publiques pour faire le point sur les options possibles suite au référendum et évoquer la situation des expatriés : Dublin 5/9 – Belfast 6/9 – Aberdeen 7/9 – Londres 8/9.
Dublin / Belfast /Aberdeen / LondresCe “Brexit Tour” n°2 fait suite à la série de rencontres organisées cet été : Edimbourg (30/06) ; Leeds (07/07) ; Bristol (10/07) ; Birmingham (16/07). Voir tous les comptes rendus : Lien
Dublin
(g. à d.) Laurence Helaili-Chapuis, conseillère consulaire UDI pour l’Irlande ; Olivier Cadic ; Patricia Connell, déléguée consulaire UDI Londres,
Je remercie chaleureusement notre ambassadeur Jean-Pierre Thebault et l’équipe de l’ambassade pour la qualité et la densité du programme qui nous a été proposé à la faveur de mon déplacement à Dublin, le second depuis le début de mon mandat.
Je salue également l’action de Laurence Helaili-Chapuis en faveur de la communauté française d’Irlande et je lui suis reconnaissant d’avoir animé à mes côtés la réunion publique à l’Alliance française de Dublin.
9.000 Français sont enregistrés en Irlande, un pays qui, après avoir connu sept années d’ajustement budgétaire imposé par le FMI et l’UE, affiche une croissance record de 7,8% pour 2015 (5,2% en 2014).
L’Irlande est aujourd’hui l’un des rares membres de l’UE où l’on ne trouve pas de parti anti-européen !
Brexit & Relations avec l’Irlande du Nord (RU)
Réunion avec Elizabeth McCullough, directrice aux services du Premier ministre (Planification stratégique de l’Union européenne) ; Gerald Angley, directeur des Relations britannico-irlandaises au ministère des Affaires étrangères et du Commerce ; Lionel Paradisi-Coulouma, Premier conseiller ; Isabelle Cohen, Première secrétaire à l’ambassade de France.
Il n’y a aucune ambiguïté, les Irlandais sont déterminés à demeurer dans l’Union européenne.
Ils aiment souligner que l’Irlande n’a pas rejoint la CEE “avec” les Britanniques, mais “au même moment”. Une nuance d’importance aux yeux de nos interlocuteurs, tous profondément navrés du vote britannique en faveur d’une sortie de l’UE.
La préoccupation majeure du peuple irlandais concerne ses rapports avec l’Irlande du Nord. Il leur semblerait invraisemblable qu’une frontière s’érige entre les deux voisins. Le Brexit ne doit pas faire renaître des tensions qui furent si longues à apaiser.
C’est pourquoi, certains proposent une réunification de l’île. Un discours inimaginable, il y a quelques mois encore.
Brexit & Communauté française – Réunion publique à l’Alliance française
Quels seront les impacts du Brexit dans différents domaines et notamment au regard de l’évolution du réseau scolaire français en Irlande ?
C’est le thème sur lequel nous avons échangé avec l’équipe de l’ambassade de France, dont Lionel Paradisi-Coulouma, Premier conseiller, Isabelle Cohen, Première secrétaire, Pauline Tanchoux-Janin, vice-consule, Gisèle Hivert-Messeca, directrice pays Business France, Frédéric Rauser, COCAC, Nathalie-Zoé Fabert, attachée de coopération pour le français, Stéphane Aymard, attaché de coopération scientifique universitaire, Anne-Sophie Gouix, proviseure du lycée français d’Irlande, et Maxence Salendre, attaché de presse.
Ce fut également l’opportunité de faire un point sur le développement de nos échanges commerciaux avec l’Irlande, l’émergence de la French Tech et la difficulté de trouver un logement à Dublin qui a conduit certaines familles à renoncer de s’y installer et… à faire faux bond au lycée français.
Ce fut enfin l’occasion de remercier l’équipe de l’ambassade pour la qualité et la densité du programme qui nous a été proposé.
Le soir, nous avons invité les Français d’Irlande à l’Alliance française de Dublin pour une réunion publique afin de recueillir leur opinion sur les sujets qui leur paraissaient les plus pertinents. Cela m’a permis de découvrir les travaux d’amélioration concrétisés par l’Alliance française depuis l’an dernier et de témoigner de ma reconnaissance à Philippe Milloux, directeur et délégué général pour l’Irlande, pour son accueil.
Brexit & Ibec, patronat irlandais
Rencontre avec Mary Rose Burke, Director of Corporate, Strategic and International Affairs, chez Ibec (Irish Business and Employers Confederation), une organisation patronale équivalente au Medef.
Le patronat irlandais n’a pas hésité à faire une campagne active en faveur du maintien des Britanniques dans l’UE, parce que l’enjeu leur semblait capital.
Ses représentants ont constaté que 5 millions de Britanniques environ étaient susceptibles de demander un passeport irlandais ! Leur but est évidemment de préserver leur liberté de circulation.
L’économie irlandaise étant très dépendante du Royaume-Uni, Mary Rose Burke regrette d’être en pleine expectative sur leurs relations bilatérales. Pour l’instant, on ne répond à aucune question, côté britannique.
Il ne faut pas oublier que l’Irlande est aussi un ardent compétiteur de son grand voisin. Le pays verrait d’un très mauvais oeil que l’on accorde des avantages compétitifs aux Britanniques susceptibles de nuire aux entreprises irlandaises.
Il est à noter que l’Ibec fait globalement la promotion de l’Irlande, comme si l’île était unifiée. Cette “vision marketing” rejoint la vision politique de certains leaders d’opinion.
Brexit & parti Fianna Fail
Réunion avec la sénatrice Catherine Ardagh du parti Fianna Fail de Dublin South Central et Malcolm Byrne, maire de Gorey (Comté de Wexford).
Porte-parole sur les questions relatives à la protection sociale, la sénatrice m’a confirmé qu’il y avait un consensus politique en Irlande en faveur de l’Europe.
Catherine Ardagh regrette que les autorités britanniques donnent un tel sentiment d’improvisation. C’est un fait : aucune de stratégie de sortie n’avait été prévue.
Et le gouvernement de Theresa May n’est pas sorti de l’auberge : tandis que la Commission européenne a désigné Michel Barnier pour conduire les négociations, appuyé de 600 conseillers pour aborder tous les aspects liés au Brexit, les Britanniques, quant à eux, ont une équipe de 12 personnes !
Brexit & parti Fine Gael
(g. à d.) Patricia Connell, déléguée consulaire UDI ; Neale Richmond, sénateur du Fine Gael (centre-droit), basé à Dublin Rathdown ; Olivier Cadic ; Lionel Paradisi-Coulouma, Premier conseiller à l’ambassade.
Je salue aussi Isabelle Cohen, conseillère à l’ambassade, qui était présente à notre rencontre.
Le sénateur Richmond m’a confirmé le profond attachement de son parti à l’UE. Il pense que le Brexit est une bien mauvaise nouvelle qui risque de scinder l’Irlande en deux, par le biais d’une nouvelle frontière.
Il est également soucieux des conséquences du référendum sur le processus de paix en Irlande. En juillet, les autorités ont constaté une augmentation de 73% des demandes de passeports irlandais et une augmentation de 68% en provenance de l’Irlande du Nord !
Brexit & parti Sinn Féin
Seán Crowe est député de la circonscription de Dublin South West et porte-parole du Sinn Féin pour les affaires étrangères, le commerce, l’Union européenne et la diaspora irlandaise. Nous l’avons rencontré accompagné de son conseiller politique Eric Scanlon.
Le député a salué l’action proactive de la France dans le processus de paix en Irlande. Il souhaite aujourd’hui alerter les parlementaires français sur l’impact négatif que pourrait avoir le rétablissement d’une frontière avec la partie britannique de l’île.
Il souligne en outre que le Fonds pour la paix provenant de l’Union européenne arrivera à terme en 2020, ce qui est susceptible d’affecter le développement de l’Irlande du Nord, si le Royaume-Uni sort de l’UE.
Réunion “Avortement en Irlande”
L’interruption volontaire de grossesse est un sujet encore tabou au pays du Trèfle. L’an dernier, à Dublin, Claire Nevin, militante Rosa, m’a fait prendre conscience de la nécessité d’informer les Françaises sur la législation restrictive en matière d’avortement en Irlande (Lire : “Ce qu’une Française doit savoir sur l’Irlande – Claire Nevin reçue par la délégation aux Droits des femmes du Sénat” du 11 novembre 2015).
Grâce à notre ambassade, j’ai pu rencontrer Maeve Taylor, directrice en charge de la promotion et de la communication à l’Irish Family Olanning Association, ainsi que Alison Spillane, chargée de projet (droits de l’Homme).
La libéralisation de l’IVG, même de façon très restrictive, continue de diviser l’opinion, y compris au sein du gouvernement. Chacun sait pourtant que plus de 4000 irlandaises se rendent chaque année à l’étranger dans le but d’avorter (177.000 depuis 1971).
En juin dernier, le gouvernement a créé une assemblée de 100 citoyens en charge d’étudier cette brûlante question. Celle-ci devrait débuter ses travaux en octobre.