Je remercie Eric Fournier, ambassadeur de France en Hongrie depuis septembre 2015, pour le temps qu’il m’a consacré lors de mon déplacement à Budapest. Sa parfaite connaissance de l’Europe continentale et son expérience diplomatique en font un interlocuteur privilégié pour les esprits soucieux de comprendre certains ressorts géostratégiques.
La présence à mes côtés des conseillers consulaires Jeanne Dubard et Benjamin Mege pour l’organisation des rencontres avec les Français UFE de Hongrie et les entrepreneurs m’a été précieuse et je les en remercie.
Au gré de mes rencontres avec les entrepreneurs locaux, tous en quête de main d’oeuvre, je suis reparti conforté dans l’idée que la mobilité professionnelle internationale était une solution à développer pour résoudre le chômage de nos jeunes.
Politique
J’ai eu le loisir d’échanger avec trois parlementaires hongrois dans le cadre du groupe d’amitié France-Hongrie dont je fais partie : Katalin Csöbör (membre du Fidesz, parti du Premier ministre Orban), Monika Bartos (Chrétienne démocrate) et Dr Istvan Jozsa (Socialiste).
A plusieurs reprises lors du déjeuner, une forte tension s’est manifestée entre mes homologues. La politique controversée de Victor Orban semble exacerber les ressentiments de ses adversaires.
La représentante du Fidesz m’a dit qu’elle souhaitait une Europe où les décisions ne relèvent pas uniquement des pays fondateurs. Malgré mon insistance, je n’ai pas entendu de proposition concrète de sa part pour améliorer le fonctionnement de nos institutions européennes.
Communauté française
Entretien avec notre consule et nos élus consulaires
(A l’image) Lors d’un petit déjeuner de travail, nous avons le point sur notre communauté avec les conseillers consulaires Jeanne Dubard et Benjamin Mege, élus pour la circonscription de Hongrie.
Le nombre de compatriotes installés en Hongrie est estimé entre 4 et 5000. Un tiers de la communauté enregistrée au consulat (2538 personnes) est binationale. A noter que les moins de 18 ans comptent pour un tiers des inscrits.
D’après notre consule, Marie Vandevalle, ses difficultés viennent essentiellement des Français de passage qui sont 450.000 par an à visiter Budapest.
Pour les conseillers consulaires une préoccupation domine les autres. Le lycée français est actuellement au maximum de sa capacité d’accueil. Jeanne Dubard et Benjamin Mege sont des entrepreneurs qui ont naturellement le sens de la gestion prévisionnelle.
Est-ce qu’une seule école peut suffire à court et moyen terme ? Leur expérience et leur volontarisme doivent permettre d’animer une réflexion pour faire émerger la meilleure solution.
Entrepreneuriat
Visite de la chambre de commerce France-Hongrie fondée il y a 25 ans et qui compte 221 membres.
Présidée par Miklos Marothy (Renault Hongrie) et dirigée par Agnès Ducrot, la Chambre accompagne et conseille des entreprises de tous secteurs et organise une cinquantaine d’événements par an, toujours très fédérateurs.
Cette rencontre m’a permis d’échanger aussi avec trois administrateurs de la CCI : Marianna Nagy, DRH et Communication (Magyar Lapterjesztő Zrt.), Jérôme Cadiou, DG (Capgemini Hongrie) et Karoly Stefani (avocat).
La première préoccupation des entrepreneurs en Hongrie est le manque criant de main d’œuvre !
Au rang des solutions, des annonces de baisses à l’horizon 2017-2018 : TVA, charges sociales à 20%, impôt société à 9%, le tout pour compenser l’inflation des salaires avec ce double objectif : freiner l’émigration de la jeune génération et faciliter le retour des expatriés.
Pour clore ma première visite en Hongrie, notre ambassadeur avait organisé un diner à la Résidence de France avec dix entrepreneurs français, chacun à la tête d’une TPE ou PME. Nous les avons accueillis en présence de Marie Vandevalle, consule, Benjamin Mege, conseiller consulaire et des responsables économiques de l’ambassade.
Nos entrepreneurs mettent en avant la facilité de trouver un emploi en Hongrie et de faire une carrière. Ils sont unanimes pour inciter les jeunes français sans emploi à venir tenter leur chance.
Sur un plan économique, le revers de la médaille est la persistance d’une insécurité juridique.
Enseignement
Visite du lycée français Gustave Eiffel en présence d’Eric Fournier, ambassadeur de France et des conseillers consulaires Jeanne Dubard et Franck Lefebvre.
Le proviseur Joël Flouder nous a présenté son établissement qui accueille 715 élèves de la maternelle à la terminale, véritable élite francophile en gestation, dont la moitié est de nationalité hongroise.
Fait remarquable, le lycée s’est lancé dans une dynamique de partenariats auprès d’établissements hongrois dotés d’une section bilingue franco-hongroise. Gustave Eiffel dispose de salles de langues haut de gamme, ce qui constitue un solide atout dans son offre.
Et des atouts, l’école n’en manque pas, comme ses équipements sportifs de pointe.
Des bourses ont été attribuées pour l’année scolaire 2016/2017 à 72 enfants français, représentant une enveloppe de 321.500€.
Culture
L’Institut français de Budapest est situé sur les bords du Danube avec une vue splendide sur le parlement hongrois.
Accueilli par Claire Garand, directrice adjointe de l’Institut, j’ai apprécié les nombreuses installations de qualité mises au service de la francophonie dans la capitale hongroise.
L’arrivée prochaine des services consulaires va faire de ces locaux une véritable Maison de France, où l’on trouve déjà des produits de nos terroirs, une librairie française, un restaurant, une médiathèque, une salle de spectacle polyvalente et des salles de cours.
Comme dans tous les Instituts français, l’argent public se raréfie. A Budapest, le budget a été divisé par quatre entre 2008 et 2015 et il avoisine désormais 100.000€. Il est temps de réinventer le “business model” de ces structures si importantes pour leur permettre de dégager beaucoup plus de revenus propres.