Accueil      En circonscription      Sénat      Bilan de mandat      Revue de Presse          Parcours      Contact     
    

Paris cyber week : Discours d’ouverture

Les pays démocratiques doivent reprendre l’initiative.

Une force de dissuasion cyber internationale doit être créée pour détruire la cyber muraille de Chine sur commande.

Pour bâtir cette force, il faut du courage politique, de la solidarité et retrouver l’inspiration d’Alan Turing et de Bobby Fisher.

 

DISCOURS – traduit de l’anglais  (english version)

Madame, Monsieur,

Merci Sébastien pour cette invitation.

Je siège au Sénat depuis 10 ans pour représenter les Français de l’étranger.
60 % de mon temps à l’étranger. 537 déplacements dans 114 pays.
Je suis Vice-Président de la Commission Affaires Étrangères et de la Défense
J’ai intégré la lutte contre les « Fake news » dans la loi de programmation militaire de 2018.

Dans la dernière loi de programmation militaire de 2023, j’ai intégré la garantie de liberté de circulation maritime par notre marine militaire en mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taiwan.

Je suis en charge de la cyber depuis 7 ans au Sénat.

Je suis un cyber paranoiaque.

En 1999, j’ai lancé ma market place sur internet, un vendredi à 15h00.
Le lundi, mon marketing manager se vantait des chiffres de trafic sur notre serveur étaient exceptionnels.
Mon IT Manager a demandé à me parler discrètement peu après : « Samedi à 3 heures du matin, quelqu’un est entré sur nos serveurs et a downloadé des films pour adultes.
Le monde entier les a téléchargés tout le week-end. »

Mon marketing manager m’a alors suggéré d’évoluer vers l’industrie pornographique.
J’ai préféré m’équiper de Firewall.
Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai développé une cyber paranoia.

Demain, sera le 80ème anniversaire du jour J.

Il y a 80 ans, des milliers de soldats vivaient, aujourd’hui, la dernière journée de leur vie.
Je serai demain à Omaha Beach pour saluer leur mémoire et exprimer la gratitude éternelle de notre pays envers leur sacrifice.
La réussite du D.day doit beaucoup à Alan Turing qui a réussi à déchiffrer le code Enigma utilisé par l’armée allemande pour transmettre des informations militaires.
Ce code, qui changeait toutes les 24 heures et possédait des milliards de combinaisons, était réputé inviolable.
Turing a sauvé un nombre considérable de vies.
C’est encore Alan Turing qui a préfiguré l’intelligence artificielle en 1950.

Hier, nous discutions de ce que pourrait être la sécurité du Cyberspace dans 80 ans.

Quelque chose me dit que nos successeurs continueront à parler de sécurité, que des pays chercheront à décrypter les données cryptées comme il y a 80 ans et aujourd’hui.

L’informatique quantique les aura fait entrer dans une nouvelle dimension.

Il y a 80 ans, grâce à des héros, l’Europe a recouvré sa liberté.

Il y a tout juste 35 ans, le pouvoir chinois massacrait la liberté et ses étudiants sur la place Tiananmen, parce qu’ils réclamaient l’instauration de la démocratie.

Sa maîtrise de la technologie lui a permis de créer un cyber-mur pour imposer un contrôle social de sa population en combinant réseaux sociaux, caméras à reconnaissance faciale et intelligence artificielle.

Le Parti communiste chinois a fixé 2049, année de son centenaire, pour que la Chine impose son leadership au monde.

La question qui se pose à nous : Dans quel monde voulons-nous vivre en 2049 ?

Voulons-nous vivre dans un monde où la démocratie, les libertés individuelles seront respectées ou dans un monde où chacun doit se conformer à un ordre déterminé par le parti ou un autocrate ?

Nous sommes confrontés à une guerre hybride.

La dimension cyber qui comprend le secteur criminel, l’espionnage et l’action militaire qui nous préoccupe à la Paris cyber week, n’est pas le seul.

Il faudrait aussi évoquer la traite des êtres humains et de migrants envoyés par vagues pour submerger nos frontières… ou encore les crimes portant atteinte à l’environnement que sont l’exploitation minière illégale et le trafic de métaux et de minéraux.

Notre commission d’enquête sur le narcotrafic vient de rendre son rapport.
Les précurseurs chimiques chinois composent 70% de la cocaïne.
J’ai pu constater leur présence dans ces laboratoires au plus profond de la jungle, il y a deux semaines.
Ces produits chimiques de l’empire du Milieu sont la source des drogues synthétiques comme le fentanyl à l’origine d’environ 120 000 morts aux USA en 2023.

Avec Hong-Kong, devenu le trou noir du blanchiment, Pékin est aux deux extrémités de la “supply-chain” du Narcotrafic, une des composantes de la guerre hybride à laquelle les démocraties sont livrées.

Le blanchiment pour laver l’argent du crime organisé, éviter les taxes ou contourner les sanctions économiques.

Nous pourrions également développer tous les aspects de la désinformation.
Il n’y a pas de canon pour détruire un mensonge.

Des états totalitaires ou autoritaires s’en prennent quotidiennement aux démocraties et relativisent l’intérêt de respecter les droits de l’Homme. Dans cette bataille des opinions, les démocraties ne doivent pas se montrer naïves.

Au début de la crise du Covid en mars 2020, l’ambassade de Chine à Paris, a fait un communiqué indiquant que la France laissait mourir ses personnes âgées dans les EPADH.

J’avais produit un rapport, et réclamé la mise en place d’une “force de réaction cyber”, seule capable de réagir et de lutter offensivement contre les ennemis de nos valeurs républicaines.

15 mois plus tard, l’agence nationale Viginum voyait le jour en France pour détecter les attaques informationnelles.

Viginum traque désormais les ingérences étrangères sur internet.

Il se révèle précieux pour affronter les modes opératoires de plus en plus sophistiqués observés à la veille des Jeux Olympiques.

Le 25 mars dernier, le département de la Justice américain a dévoilé un acte d’accusation, contre 7 ressortissants chinois appartenant au groupe de hackers APT31 qui rapporte directement au ministère chinois de la Sécurité d’État.

116 parlementaires, issus de 15 pays, dont je fais partie, ont été attaqués par un groupe de hackers APT31 qui rapporte directement au ministère chinois de la Sécurité d’État.

Je remercie les services du FBI et du département de la Justice pour leur action et de nous avoir informé.

Il s’agit clairement d’un acte de cyber-guerre, commis par une dictature 2.0.

À partir de cette semaine, dans le cadre de mes prérogatives en matière cyber, nous avons commencé le travail du sénat français afin d’évaluer ce qu’il convient désormais de faire lorsque notre pays est victime d’un acte de cyber-guerre.

Je remercie à nouveau Sébastien de m’avoir permis de réunir au sénat ce lundi, certains des participants pour partager leur regard et ouvrir la séquence des auditions suite à l’attaque APT31.

Allons-nous rester sans réagir ?

J’ai créé mon entreprise à 20 ans.
Mon entreprise a collaboré à la création de plusieurs systèmes d’armes et j’ai travaillé avec Roland Moreno, l’inventeur de la carte à puce.
Je disais alors autour de moi : votre présent est mon passé.

Depuis que je suis au Sénat, j’ai l’impression que je vis dans le passé de quelqu’un d’autre. Nous sommes toujours en réaction.

Nous subissons tellement d’attaques cyber que j’ai l’impression que nous sommes des punchings balls.
Nous sommes dépassés.
Les Chinois font des choses sur nos réseaux que nous observons, mais que nous ne comprenons pas.
Ils préparent une guerre. Ils sont déjà chez nous.

Chacun d’entre nous a des vulnérabilités.
Les pays démocratiques doivent reprendre l’initiative.

Mon oncle m’a appris à jouer aux échecs.
Lorsque j’avais 10 ans, chaque jour, nous allions acheter le journal pour analyser les parties du championnat du monde qui opposait Bobby Fisher à Boris Spassky.
Seul, face aux grands maîtres soviétiques, qui dominaient le monde des échecs depuis plusieurs décennies, Bobby a été imprévisible.
Il a trouvé les failles et l’a emporté.

Face à la Chine, nous devons suivre son inspiration et agir de même.

Depuis trop longtemps, nous ne répondons pas aux cyber attaques.

On nous argumente que ce serait l’escalade.

Le PCC n’a plus peur de nous.

Il voit les démocraties comme des systèmes faibles et prévisibles.

Nous devons les surprendre.

Une force de dissuasion cyber internationale doit être créée pour détruire la cyber muraille de Chine sur commande.

Pour bâtir cette force, il faut du courage politique, de la solidarité et retrouver l’inspiration d’Alan Turing et de Bobby Fisher.

Il faut comprendre qu’aucun pays démocratique, même les Etats-Unis n’ont la taille critique pour rivaliser seul face aux menaces de la Chine à présent.

Face à une Chine hyper centralisée, les démocraties apparaissent divisées.
La fragilité de notre édifice, vient d’une fragmentation des Etats, et d’une séparation entre les acteurs publics et privés.

L’UE a fait de grands pas vers l’unité en faisant émerger une Europe de la cyber souveraineté.
Même unie sur le sujet, l’UE n’aura pas la taille critique.

Les Etats-Unis prônent une cyber solidarité. Ils ont raison.

Et je veux remercier Phil Stupak, de la Maison Blanche pour tout le temps qu’il m’a consacré et la confiance qu’il m’a accordée.

Un partenariat fort entre les États-Unis et l’UE, mais également avec les entreprises privées doit s’opérer.

A Washington, les gens de Google m’ont confié. La Russie est plus grande que l’Ukraine. Sur internet, Google est plus puissant que la Russie.

AWS a fait ses preuves pour permettre à l’Ukraine d’être résiliente au début de l’invasion russe.

La collaboration US-UE, Public-privé, doit pouvoir s’opérer comme nous le faisons dans le nucléaire et commencer par exemple en partageant nos vulnérabilités réciproques en toute transparence.

Je remercie Daniel Le Coguic, président de l’ACN, d’avoir promu cette idée.

Pourquoi les membres de l’IPAC (Inter-Parliamentary Alliance on China) ont été attaqués ? Parce que Pékin nous craint.

Je pense que nous devons construire une alliance interparlementaire internationale du cyber pour accompagner et soutenir une politique de cyber solidarité.

Il n’y a pas de système qui n’a pas de vulnérabilité.

Il existe des moyens de détruire la cyber muraille de Chine… de l’intérieur… et de libérer les Chinois de cette dictature 2.0.

Le Parti communiste chinois annonce fièrement leur plan à long terme pour diriger le monde d’ici à 2049.

Les démocraties ont également un plan à long terme.

C’est d’empêcher les communistes chinois d’accomplir leur plan.

Je vous remercie.

VERSION originale en anglais

INFOLETTRE n°149 – 29 juin 2021 – Édito : Cocori… couac ! (vaccination) // FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER > Covid > Vaccination des Français de l’étranger (Public Sénat, Canard Enchainé, Question écrite) – Facilités > L’identité numérique de La Poste – Francophonie > Lexia : dictionnaire franco-islandais // CYBERSÉCURITÉ > Paris Cyber Week 2021 // DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE > Australie ; Égypte ; Nouvelle-Zélande ; Oman ; Qatar ; Serbie

Lire : l’INFOLETTRE n°149 – 29 juin 2021Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Edito de l’InfoLettre n°149

Cocori… couac !

Sur le front de la vaccination des Français de l’étranger, le lien de confiance entre le gouvernement et les nouveaux élus de terrain est déjà passablement abîmé. Certes, dans le cocon de l’Union européenne tout s’engage bien, mais dans “le reste du monde” c’est l’incompréhension.

Les messages des conseillers des Français de l’étranger pleuvent de tous les continents depuis l’annonce du gouvernement qui assimile les personnes ayant reçu un vaccin non reconnu par l’autorité médicale européenne aux personnes non vaccinées !

À l’approche de l’été, l’impatience atteint un nouveau palier.

Ce n’est pas faute d’avoir prévenu le gouvernement. Le 4 mars dernier, lors d’une réunion entre parlementaires, j’ai demandé au secrétaire d’État aux Français de l’étranger : quand pourront-être vaccinés les Français de l’étranger, avec quel vaccin et par qui ? Et aussi : quid des pays où seuls des vaccins non-homologués en France sont disponibles ?

Mi-avril, mon collègue Robert-Denis del Picchia s’en était ouvert directement au Président de la République.

Depuis, régulièrement, j’interroge et interpelle le gouvernement, mais l’information de la représentation nationale n’est toujours pas satisfaisante.

Quelques données remontent toutefois du terrain grâce aux conseillers des Français de l’étranger. Ici ou là, on vaccine le personnel des ambassades ou bien les plus de 55 ans.

On avance par sauts de puce, au point de froisser l’éthique du médecin-chef français d’un centre médico-social en Afrique, financé pour moitié par les Européens. Celui-ci n’avait reçu que 200 doses avec instruction expresse d’exclure tous les moins de 55 ans et tous les ressortissants autres que Français…Visuel HL125

Que répondre à ce professeur des Écoles en Colombie qui rappelle que les personnels résidents et expatriés ne peuvent prétendre à aucune vaccination, car ils n’ont pas droit à la couverture sociale locale ? Que dire à ces milliers de Français déjà protégés par un vaccin russe ou chinois mais qui, considérés comme non-vaccinés quand ils rentrent en France, restent soumis à des restrictions sanitaires dissuasives et discriminantes ?!

La stratégie vaccinale du gouvernement est l’illustration même d’un exercice vertical du pouvoir qui contourne les parlementaires, dont la mission institutionnelle de contrôle de l’action du gouvernement est compliquée à l’extrême.

… Le Quai d’Orsay va-t-il enfin sortir du Quai des brumes, se demandait le Canard Enchaîné en commentant ma question d’actualité au gouvernement du 9 juin dernier sur le point crucial de la vaccination de nos compatriotes hors de France ?

En pleine campagne consulaire, le secrétaire d’État chargé des Français de l’étranger vantait sa politique en livrant en personne les premières doses de vaccins à Djibouti et Madagascar. Les élections consulaires passées, place à la déception. Cocori…couac !

Pour éviter le débat, seuls les élus consulaires LREM ont cette fois été conviés à faire le point avec le secrétaire d’État (Bulletin quotidien du 24 juin 2021).

On peut le regretter : l’état d’urgence sanitaire impose une information renforcée. Chacun attend du gouvernement de la lisibilité à sa politique de vaccination pour favoriser la mobilité des Français de l’étranger. Découvrir l’InfoLettre n°149

Paris Cyber Week 2021 – Compte-rendu

Mes félicitations à Sébastien Garnault et son équipe qui organisent chaque année la Paris Cyber Week avec beaucoup de succès.

9 juin : invité d’honneur au déjeuner VIP

J’ai répondu à l’invitation de Sébastien Garnault pour présider le déjeuner VIP consacrée à la cybersécurité. Ce fut l’occasion d’exprimer publiquement plusieurs motifs de satisfaction en matière de cybersécurité en France, en particulier :
– l’augmentation des crédits consacrés à la cyber sous le contrôle étroit du Parlement,
– l’accomplissement de progrès considérables sous l’égide de l’ANSSI depuis dix ans.

J’ai également évoqué les menaces qui pèsent sur nos infrastructures numériques, comme l’attestent la multiplication des actes de cyberguerre et de cybermalveillance.

Des progrès doivent encore être effectués, notamment avec la mise en place d’un service “Cyber Assistance” accessible à tout moment et doté d’un numéro d’appel d’urgence, à l’image de ce qui existe en Israël.

Une de mes priorités est de contribuer à renforcer les filières de formation en matière de cybersécurité. Il faut davantage stimuler les vocations et relier nos établissements scolaires et nos instituts de formation aux besoins de ce marché.

8 juin : diner en présence des ministres

J’ai participé au dîner Décideurs de la Paris Cyber Week, dont les invités d’honneur étaient Andres Sutt, ministre estonien de l’Entrepreneuriat et des Systèmes d’information, ainsi que notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

L’allocution du ministre a porté sur le programme de la présidence française de l’Union européenne en matière de souveraineté numérique. « L’Europe doit prendre toute sa place et peser du poids qui est le sien pour défendre ses intérêts et ses valeurs de manière souveraine, y compris dans le monde numérique », a résumé Jean-Yves Le Drian. Lire son discours ou voir la vidéo.

La Paris Cyber Week a été l’occasion pour lui de rappeler l’attachement de la France et de l’Union européenne à la défense d’un internet ouvert, neutre, transparent et sûr. Pour cela, la sécurité dans notre cyberespace est essentielle pour assurer notre souveraineté numérique et défendre nos valeurs.

8 juin : réception à l’ambassade du Luxembourg

Accueilli par Martine Schommer, ambassadrice du Grand-Duché de Luxembourg, j’ai eu le privilège d’échanger avec les représentants d’entreprises spécialisées dans la cybersécurité.

Cette rencontre a été l’occasion de rappeler l’engagement profond du Luxembourg dans les nouvelles technologies, ainsi que les enjeux liés à la cybersécurité et à la cyberdéfense.

A ce titre, j’ai eu l’opportunité d’échanger avec Pascal Steichen, CEO de Securitymadein.lu.

En marge de cette rencontre, un partenariat a été annoncé entre Cybersecurity Luxembourg et CampusCyber qui rassemble des acteurs européens de la cybersécurité (+ d’infos).