La visite de neuf sénateurs en Arabie saoudite a été conjointement organisée par la commission de la Culture, de l’Éducation et de la Communication, présidée par Laurent Lafon et le groupe d’amitié France-Pays du Golfe que je préside.
Après avoir visité le fort d’Al-Masmak et le Musée National de Riyad dans la capitale du Royaume, nous avons également découvert les projets emblématiques saoudiens dans le domaine du patrimoine et du tourisme tels que le site Al-Ula et la réhabilitation de la vieille ville de Djeddah.
Al-Ula
Capitale mondiale de l’archéologie
L’Arabie saoudite ouvre au public le deuxième site Nabatéen après Petra en s’appuyant sur l’expertise française pour dévoiler ses richesses.
Al-Ula est situé dans le nord du pays.
La visite des sites a été organisée et animée par Laïla Nehmé (archéologue et épigraphiste spécialiste des Nabatéens, directrice de recherche au CNRS) qui travaille sur le site depuis 2002.
La délégation sénatoriale exprime toute sa gratitude à Laïla Nehmé.
Dans le cadre de l’accord intergouvernemental pour le développement d’Al-Ula signé le 10 avril 2018 entre la France et l’Arabie saoudite, l’expertise française est mise au service de l’ensemble du projet de développement du gouvernorat d’Al-Ula et porté par la Commission Royale pour Al Ula (RCU).
Cette expertise française est placée par l’Agence Française pour le Développement d’Al-Ula (AFALULA), composée aujourd’hui d’une cinquantaine de personnes, qui intervient dans chacun des domaines suivants : culture, tourisme et hôtellerie, sports, enseignement supérieur, recherche (dont archéologie), architecture, infrastructures, agriculture, botanique, cheval, sécurité.
Son Altesse, le Prince Badr bin Abdullah bin Mohammad bin Farhan Al Saud, également ministre de la Culture, est le Gouverneur d’Al-Ula.
Culture :
Lors de la visite présidentielle le 4 décembre 2021, un accord inter-gouvernemental a été signé pour la création d’un complexe culturel franco-saoudien, la « Villa Hégra », reliant Al-Ula au réseau international des « Villas » (Villa Médicis, Casa Velasquez, Villa Kujoyama etc.) La préfiguration culturelle de la Villa pourrait démarrer dès cette année tandis que le bâtiment devrait être construit d’ici 2023-2024.
Dans le cadre du MasterPlan 1 (MP1) validé en 2020 par le prince héritier, Mohammed Ben Salman, un projet de constellation de 9 musées est prévu, comprenant notamment le musée d’Hégra, le musée du basalte noire, le musée de l’encens, le musée du cheval, ainsi que le Kingdom Institute, un centre de recherche consacré à l’archéologie et l’histoire de l’art.
Tourisme et hôtellerie :
Dans le cadre du développement du tourisme à Al-Ula, l’offre hospitalière est l’un des principaux enjeux. Plusieurs nouveaux hôtels se sont développés au cours des dernières années, doublant quasiment l’offre de clés, dont l’hôtel de la société mexicaine Habitas qui a ouvert ses portes fin 2021. L’hôtel Banyan Tree (opéré par le groupe Accor) doit entrer en phase de rénovation/construction d’ici mars 2022 pour rouvrir ses portes d’ici la fin 2022. À noter que le projet d’hôtel Sharaan dessiné par l’architecte Jean Nouvel et ciblant une clientèle de luxe, implique des travaux de grande envergure et nécessitera encore plusieurs années.
D’autres projets de développement du tourisme impliquent des partenaires français : promotion de la destination et de la marque Al-Ula (avec les agences Traveller Made et Voyageurs du Monde), projet Al Ula Orient Express (dans un partenariat AFALULA – Orient Express – Accor – SNCF et IMA) visant à la conception et la négociation du projet de développement d’un Orient Express à Al-Ula).
Sports :
Al-Ula s’intègre à de nombreux évènements sportifs nationaux du Royaume, notamment le Rallye Dakar.
Dans le cadre de la Saison Culturelle d’Al-Ula (festival culturel de décembre à mars), des évènements sportifs de haut niveau sont proposés aux touristes, notamment dans le secteur équestre (compétition de polo, courses d’endurance, etc.) mais également dans le cadre d’un Ecotrail, organisé par une société française.
Enseignement supérieur et coopération linguistique :
Depuis le 1er novembre 2021, l’Alliance Française d’Arabie saoudite (AFAS) s’est implantée à Al-Ula au sein de l’Institut des Langues d’Al-Ula, opéré par Education First (même opérateur que pour l’enseignement de l’anglais).
Deux enseignants ont été recrutés de France pour enseigner le français sur place.
La formation de la population locale est l’un des piliers du projet d’Al-Ula.
Dans le cadre d’un accord (MoU) signé le 4 décembre 2021, l’Ecole Ferrandi s’implantera à Al-Ula au sein d’un International College for Hospitality and Tourism (ICTH).
Le bâtiment ICTH devrait voir le jour aux côtés de la Villa Hégra en 2023-2024.
Recherche (dont archéologie) :
L’un des principaux volets du développement du tourisme à Al-Ula repose sur l’exploration et la valorisation des sites archéologiques du gouvernorat (et de ses alentours). Il existe au total 7 missions archéologiques franco-saoudiennes en cours à AlUla dont Mada’in Salih (contrat CNRS – Ministère de la Culture saoudien) dirigée par Laïla Nehmé.
Sécurité :
Dans le cadre de la visite d’Emmanuel Macron le 4 décembre 2021, un accord a été signé entre la RCU et Thales afin d’apporter l’expertise technologique française dans le domaine des villes intelligentes (smart cities) et de doter Al-Ula des meilleurs standards dans les domaines de la sécurité, de la durabilité et du bien-vivre des habitants. +d’images
Djeddah
Projet culturel : la réhabilitation de la vieille ville
Troisième étape imprévue, la délégation sénatoriale est passée par Djeddah depuis Al-Ula pour cause de transit aérien afin de pouvoir poursuivre son programme vers les Émirats arabes unis.
Le ministère des Affaires étrangères saoudien a organisé un passage par la vieille ville pour permettre aux parlementaires d’apprécier l’investissement du Royaume pour préserver son patrimoine historique.
De retour sur le site où j’avais accompagné Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, le 4 décembre 2021, nous avons été accueillis par Nadia Chaaya, présidente du conseil consulaire de Djeddah, et par El Mostafe Mihraje, consul général à Djeddah.
Laurent Lafon, président, et les membres de la commission sénatoriale de la Culture, de l’Éducation et de la Communication ont pu comprendre les raisons qui ont incité notre ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, à s’impliquer pour développer un partenariat bilatéral, afin de soutenir les efforts de l’Arabie saoudite dans ce domaine. +d’images