Le 8 novembre dernier, à Paris, la conférence de la fondation Carl Lutz avait rassemblé des représentants des gouvernements suisse, américain, israélien, salvadorien, ainsi que le secrétaire d’État aux Affaires européennes de la Hongrie !
« Les lois de la vie sont plus fortes que les textes de loi », la citation de Carl Lutz illustre la conférence de Frédéric Hayat et de Agnès, fille du diplomate suisse.
Alors qu’il officiait comme vice-consul de Suisse à Budapest entre 1942 et 1945, Carl Lutz a suivi sa conscience en donnant aux Juifs hongrois des papiers de protection. Ainsi, il a sauvé de l’extermination à Auschwitz plus de 62’000 hommes, femmes et enfants juifs, la plus vaste opération humanitaire de la guerre.
En affrontant le sinistre officier SS Adolf Eichmann sur le terrain du droit, Carl Lutz a usé de stratagèmes élaborés pour placer plus de 76 bâtiments résidentiels de Budapest sous extraterritorialité et y a logé des milliers de familles.
Carl Lutz et sa femme Gertrud ont organisé, à eux deux, la plus vaste opération de sauvetage de la Seconde guerre mondiale !
La paix revenue, plus personne ne pensa à Lutz, sauf son propre gouvernement qui ouvrit une enquête à son encontre pour avoir abusé de ses fonctions.
« Quand autant de pays violent les lois pour tuer, il peut bien s’en trouver un qui les transgresse pour sauver », disait Carl Lutz.
Son histoire a dormi dans les archives officielles et les papiers de famille jusqu’en 1964, lorsque le diplomate et son épouse reçurent le titre de Juste parmi les nations au nom de l’état d’Israël par le mémorial de Yad Vashem.
Bernardino Regazzoni, ambassadeur de Suisse en France a rendu hommage à Carl Lutz, nominé trois fois au prix Nobel de la Paix.
Je recommande la lecture de « Diplomatie dangereuse », une biographie de l’historien Theo Tschuy qui fait le récit émouvant de cet homme qui a représenté un rayon d’espoir aux heures les plus sombres de notre humanité.
Crédit photo Lutz : holokausztmagyarorszagon.hu