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Retour des Français bloqués : « C’est du sauve-qui-peut » (Journal des Français de l’étranger)

“Vols hors de prix, annulés ou pas entièrement remplis, problèmes d’hébergement, nouvelles certifications médicales requises, le retour des Français bloqués est un vrai casse-tête. Selon le Sénateur des Français hors de France, Olivier Cadic, les Français ne bénéficient pas de l’aide nécessaire”.

Le Journal des Français de l’étranger a publié, ce jour, un article édifiant, signé Pénélope Bacle qui m’a interrogé hier.

Ce fut l’occasion de saluer les équipes du Centre de crise et de soutien et celles sur le terrain (consulats et ambassades) qui offrent le meilleur d’elles-mêmes… avec les moyens qui leur sont alloués. Mais j’ai souligné que les directives du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (s’enregistrer sur Ariane, contacter l’ambassade, réserver des billets d’avion) livraient nos compatriotes à des situations sans issue face au désengagement des compagnies aériennes.

Ce process, ce n’est pas un plan, c’est du sauve-qui-peut !

C’est la raison pour laquelle j’encourage le ministre à prendre des mesures de régulation fortes et à affréter des vols spéciaux.

Lire l’article Retour des Français bloqués : « C’est du sauve-qui-peut »

Coronavirus / Français bloqués à l’étranger : deux questions à Jean-Yves Le Drian pour obtenir des mesures de régulation et l’affrètement de vols spéciaux

Le 23 mars, je me suis d’abord étonné auprès de notre ministre des Solidarités et de la Santé que les passagers débarquant dans les aéroports français ne faisaient l’objet d’aucune contrainte (pas même un formulaire de santé), ni d’aucune consigne, tandis que d’autres pays n’hésitent pas à tester les passagers avant l’embarquement, prise de sang à la clé (lire ma question n°14884).

Dans le même temps, j’ai interrogé notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères à propos des Français en attente de retour sur notre sol et qui doivent faire face à des situations inextricables.

Je salue le travail de nos personnels du CDCS, des ambassades et des consulats sur le terrain. Cependant la démarche qu’ils doivent suivre, consiste souvent à demander à nos compatriotes de trouver par eux-mêmes des solutions de rapatriement.

Ils sont alors confrontés au désengagement généralisé des compagnies aériennes, tout comme aux abus tarifaires qu’elles pratiquent parfois.

La vidéo, ci-dessous, a été réalisée au Cambodge par deux jeunes touristes. Elle est emblématique du désarroi de certains de nos compatriotes bloqués à l’étranger. Ils sont aujourd’hui des dizaines de milliers éparpillés dans le monde.

Comme d’autres pays l’ont fait, j’ai demandé au ministre que des mesures fortes soient entreprises pour sortir nos compatriotes de l’impasse.

Question 1 à JY Le Drian – Crise sanitaire : dispositions et information vis-à-vis des Français bloqués à l’étranger
Il semble que les postes diplomatiques et consulaires, dépassés par le grand nombre d’appels, ne soient plus en mesure d’apporter une information à nos compatriotes bloqués dans des pays avec lesquels les liaisons aériennes ne se font plus. Il leur est demandé de se rapprocher des compagnies aériennes, alors que celles-ci ne semblent pas plus en mesure d’assurer une information quant aux vols potentiellement affrétés.
A l’heure où certains aéroports ferment, j’ai demandé instamment à Jean-Yves Le Drian de prendre des dispositions urgentes pour la bonne information de nos compatriotes.
Lire la question écrite n°14884

Question 2 à JY Le Drian – Crise sanitaire : mesures de régulation en matière de transport
Alors que l’Allemagne a débloqué 53 millions d’euros pour assurer le retour de ses ressortissants en organisant 100 vols spéciaux en plus des vols programmés, les Français ne bénéficient pas de l’aide nécessaire : que chacun doive payer son billet d’avion peut sembler normal, mais il est impératif de donner la priorité au retour à l’heure où les compagnies aériennes annulent des vols – facturés hors de prix – sans aucune information sur des solutions alternatives.
Des compatriotes achètent parfois plusieurs billets, dont le remboursement est différé. Leur carte de crédit débitée, ils atteignent parfois leur plafond, se retrouvent sans ressource et sans capacité de réserver un nouveau vol.
Des vols reviennent avec des sièges vides, alors que des compatriotes sont toujours en attente d’une place.
J’encourage Jean-Yves Le Drian à prendre des mesures de régulation plus fortes en matière de transport et d’affrètement de vols spéciaux pour faciliter le retour de nos ressortissants à l’étranger.
Lire la question écrite n°14885

Crise sanitaire : précautions et information vis-à-vis des Français de retour en France

Ce jour, j’ai posé une question écrite au ministre des Solidarités et de la Santé sur les mesures de suivi et de précaution mises en place pour accompagner le retour en France de nos compatriotes.

Comme s’y est engagé le Président de la République, les Français à l’étranger, établis ou de passage, ont le droit de rentrer sur le territoire national. Néanmoins, nos compatriotes ne sont pas rapatriés, mais rentrent comme ils le peuvent au gré des modes de transport qu’ils trouvent. Aucune organisation spécifique n’encadre leur retour en France.

Par exemple, dans de nombreux pays, en application de diverses mesures pour préserver la population locale de la propagation du coronavirus, les visiteurs se voient demander à leur passage en douane de remplir un formulaire sur leur état de santé, qui comprend le siège occupé dans l’avion et leur historique de voyage au cours des 14 jours précédant leur arrivée. De plus, il leur est imposé de se mettre en quarantaine à leur retour.

Les témoignages qui me reviennent démontrent que « l’état de guerre sanitaire » est loin d’être déclaré dans les aéroports !

L’absence totale d’information sur les précautions à prendre laisse rêveur.

Retour de Sao Paulo : « Personne ne nous a rien demandé, ni dit quoi que ce soit à l’arrivée ! Je suis rentré chez moi dans le Jura. Mon amie a pris un hôtel à Roissy, puis un avion le lendemain pour Pau. Tout était comme d’habitude. Rien ne nous a été signalé ».

Retour de Lisbonne : « Aucune information sanitaire à l’arrivée à Orly, ce vendredi matin. Nous avons discuté avec les taxis qui voulaient faire un tarif spécial « coronavirus » pour aller dans Paris. Nous avons dormi dans un hôtel près de Montparnasse, puis pris notre TGV samedi matin, sans avoir jamais eu d’information sur ce qu’il convenait de faire ».

Cette situation m’a paru pour le moins insolite.

Aussi, j’ai interrogé notre ministre Olivier Véran sur le contenu de l’information qui doit être délivré à nos compatriotes qui reviennent en France et sur l’opportunité de leur enjoindre de se confiner dès leur retour.

Lire la Question écrite n°14883 (publiée le 26/03/2020)

Assurance maladie : suspension du délai de carence pour les Français de retour

Les Français expatriés rentrés en France entre le 1er mars et le 1er juin et n’exerçant pas d’activité professionnelle sont affiliés à l’Assurance maladie et maternité sans que leur soit opposé le délai de carence.

Cette disposition bienvenue en situation de crise sanitaire a été votée par l’Assemblée nationale, le 21 mars, suite à un amendement du gouvernement au projet de loi d’urgence.

Avant le déclenchement de l’épidémie de Covid-19, les Français expatriés de retour au pays étaient soumis à un délai de carence de 3 mois avant de pouvoir bénéficier de leurs droits à l’Assurance maladie.

Cette dérogation fait partie des points soulevés par les parlementaires représentant les Français de l’étranger lors de la conférence téléphonique du 19 mars dernier, organisée par notre ministre Jean-Baptiste Lemoyne (voir mon compte-rendu).

Conférence du 19 mars 2020 : compte-rendu de la conférence téléphonique organisée par Jean-Baptiste Lemoyne

Point sur la situation des Français de l’étranger confrontés à la crise sanitaire – Conférence du 19 mars 2020 (durée 2h37)

Organisée par Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État, avec les parlementaires représentant les Français de l’étranger ; le directeur du CDCS (Centre de crise et de soutien) ; la directrice DFAE (direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire) ; le directeur de l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) ; la directrice de la culture, de l’enseignement, de la recherche et du réseau au MEAE.

Élections consulaires

Jean-Baptiste Lemoyne est revenu en introduction sur le report du scrutin des élections consulaires qui sera désormais calé sur les municipales.

Le gouvernement appréciera mi-mai, si l’élection prévue désormais durant la 2ème quinzaine de juin est une option réaliste.

Retour en France

L’objectif prioritaire pour le gouvernement est de faciliter le retour des touristes et des hommes d’affaires, en permettant que les vols se posent à vide pour aller chercher nos compatriotes.

Afin d’éviter une flambée des prix des billets d’avion, il a été demandé aux compagnies aériennes de désactiver l’intelligence artificielle de leurs outils de réservation.

Un mécanisme global et mondial destiné à permettre à nos compatriotes qui souhaitent rentrer chez eux va être mis en place très vite en lien avec Air France comme cela a été annoncé la veille par Jean-Yves Le Drian, dans un communiqué.

Le ministre a également annoncé la mise en place d’une solution web locale pour aider ceux qui n’ont plus d’hôtels, lorsque ces derniers fermeront.

Le directeur du CDCS évalue à 130.000 le nombre de compatriotes potentiellement en difficulté à l’étranger. Il est revenu sur les 20000 personnes bloquées au Maroc à la date de vendredi 13/3/20. Il en reste 6000 au 19/03/20, dont 4 000 à Marrakech. 3 000 personnes sont à la même date sans solution en Tunisie.

La directrice de la DFAE a rappelé que les consulats font face avec les moyens du bord, et que leurs agents peuvent être également affectés par le virus. Ainsi à Barcelone, la moitié de l’équipe est indisponible, tandis qu’à Moscou, c’est le service visas qui a dû fermer.

Les postes assurent une réponse locale et nombre d’entre eux ont mis en place des numéros dédiés.

Scolarité

Le directeur de l’AEFE recense 468 établissements scolaires fermés.

Il n’a pas d’information sur la tenue des examens. Il anticipe que les établissements partenaires (ceux qui ne sont ni Établissement en gestion directe par l’AEFE ou qui n’ont pas de convention avec l’Agence) risquent d’être très vite dans une situation très délicate.

Il a insisté pour éviter tout message qui puisse permettre de penser qu’une exonération des frais de scolarité, serait possible à la faveur de la fermeture des écoles, en rappelant que le service est assuré à distance.

Le sénateur Robert-Denis Del Picchia a souligné que certains parents n’ont pas les moyens de payer l’école dans ces circonstances. Il a plaidé pour que l’on prenne en compte la situation exceptionnelle, afin que l’État paye le complément de ce que les parents ne paieront pas.

Le directeur de l’AEFE a semblé réticent avec cette idée en pointant que les élèves étaient majoritairement étrangers. Il a toutefois fait preuve de bienveillance en indiquant que l’AEFE étudierait au cas par cas les situations des familles en difficulté. Le sénateur Del Picchia a insisté en rappelant que sans effort d’accompagnement de l’État, comme il le faisait en France sur de nombreux sujets pour amortir les effets de cette crise, il y avait un risque réel de voir des élèves, étrangers ou pas, quitter notre système. Cela l’affaiblirait considérablement et briserait l’élan souhaité par le Président de la République.

De son côté le député Roland Lescure a rappelé que ce sujet valait pour toutes les écoles privées du monde, sans que les États interviennent.

Instituts français

La directrice au MEAE a indiqué de son côté que les Instituts Français commencent à fermer, qu’il était imaginé d’avancer le calendrier d’appui au réseau des associations FLAM, et de leur donner plus de fonds.

Mon intervention

Mon intervention avait deux objectifs, après avoir rappelé l’importance du relais des élus consulaires dans ces circonstances :

1°) Traiter de la question du retour des compatriotes bloqués à l’étranger

À titre d’exemple, j’ai informé le ministre de la situation à Madère au Portugal et de l’intérêt d’envisager un vol exceptionnel à l’image de ce qui avait été fait pour Porto.
En effet, les compagnies aériennes annulent leurs vols avec l’île, les restaurants ferment et les hôtels s’apprêtent à en faire autant.

J’ai partagé plusieurs cas de retours difficiles qui touchent tous les continents, et pour lesquels les conseillers consulaires ont été amené à intervenir : le Maroc pour le Maghreb, en relayant les remarques venant de Rabat, Marrakech ou Agadir.

J’ai évoqué la Bolivie où l’ambassade cherche à transférer nos ressortissants vers Sao Paulo à quelques heures de la fermeture de la frontière.

Tandis qu’à Sao Paulo, on estime à 5.000, le nombre des Français de passage au Brésil qui cherchent à rentrer en France. Aucun accord n’existe avec les compagnies aériennes.

Mais si on se fixe sur le retour vers l’Hexagone, il faut également penser à ceux qui cherchent à accéder aux DOM-TOM. Ainsi certains compatriotes d’Amérique latine s’inquiètent de pouvoir accéder à la Guyane depuis le Brésil.

J’ai également cité Madagascar pour l’Afrique, où il a été fait état de difficultés rencontrées par un patient français qui a dû partir vers Maurice pour être traité car il n’avait plus accès à l’ile de La Réunion.

Une question qui se pose généralement : que va-t-il se passer pour les non-résidents dont le visa a expiré ou ceux du Maroc qui vont dépasser le délai de 90 jours consécutifs sur le territoire faute d’avoir pu trouver un vol retour ?

Le ministre m’a répondu que le territoire français ne serait jamais fermé à nos compatriotes, quelle que soit la date du retour et en tous lieux, y compris dans les DOM-TOM.

Concernant les titres de séjour, il est prévu une tolérance pour les étrangers qui dépassent la limite faute d’avoir eu un avion. Il s’attend à ce que les autres pays soient également compréhensifs.

J’ai demandé à ce que les conseillers consulaires puissent avoir, chaque jour, une vision claire du nombre de personnes à faire rentrer dans leur pays afin de suivre les progrès. Il faudrait leur permettre également de disposer des plans de vols prévus par les compagnies aériennes pour qu’ils puissent renseigner au mieux les compatriotes qui les sollicitent.

2°) Anticiper la situation des Français établis à l’étranger qui vont vouloir rentrer

Si l’attention de l’administration est concentrée actuellement sur les touristes et hommes d’affaires à faire rentrer, il faut d’ores et déjà anticiper les décisions de retours de nos compatriotes installés à l’étranger.

Les élus d’Afrique pointent la question de l’environnement sanitaire local et un effet potentiellement dévastateur du virus lorsque la pandémie se répandra sur ce continent.
Ils souhaitent qu’un plan de rapatriement soit envisagé pour nos compatriotes lorsque le risque de rester sera jugé trop élevé.

Cette deuxième vague commence à poindre.

Ainsi au Maroc, il est déjà observé qu’un socle de plusieurs milliers de partants ne se résorbe pas, car les touristes sont remplacés par des Français du Maroc désireux de rentrer.

Pour palier des insuffisances sanitaires locales constatées dans certains pays, des élus suggèrent que l’on prévoie un équipement d’attente avant le rapatriement et de renforcer la capacité opérationnelle (militaire) pour effectuer des évacuations sanitaires.

Cette question du retour de nos expatriés a été déclinée en abordant également le sujet de leurs conjoints NON français.

À San Paulo, le consulat n’a plus le droit depuis ce jeudi 19 mars 2020 d’émettre des VLS (visas de longue durée). La députée Amélia Lakrafi a pointé des divergences de traitement sur le sujet entre deux consulats.

Elle a également évoqué la possibilité de revenir sur le délai de carence de 3 mois pour les Français qui reviennent en France pour avoir accès à la Sécurité sociale.

Je remercie Jean-Baptiste Lemoyne d’avoir organisé cet exercice pour nous permettre de croiser les regards.

INFOLETTRE n°131 – Édito : Faute grave // Hommage à Robert Feldmann, conseiller consulaire Tel Aviv // Assurance : rapatriement d’un Français vers Bruxelles // Post-Brexit : audition d’Amélie de Montchalin // Enfants franco-japonais privés de leur parent français // CETA : audition d’Isabelle Hudon, ambassadrice du Canada // Coronavirus : ma question écrite sur la participation de Taïwan aux travaux de l’OMS // Relations économiques France-Grèce : diner du gouvernement grec au Sénat et forum à Paris // En circonscription en ALGERIE : Alger (9-11 fév. 2020) / SUISSE : Genève (3 fév. 2020) // Débat à la RadioTélévisionSuisse.

Lire : l’INFOLETTRE n°131 – 04 mars 2020Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Edito de l’InfoLettre n°131

Faute grave

Tout commence lorsqu’un jeune cadre d’entreprise m’adresse ses vœux, tout en me proposant d’abonder une cagnotte internet pour aider au rapatriement de son ami dans le coma à Miami…

Chacun sait qu’une destinée peut basculer en une fraction de seconde. Le 7 décembre, un compatriote, Jean-Emmanuel, entrepreneur à Bruxelles, était fauché par un taxi sur un passage piéton, en pleine nuit à Miami.

Hémorragie cérébrale et fractures multiples, le diagnostic du médecin est critique. Le diagnostic de son assureur est tout aussi sombre : refus de prise en charge des frais d’hospitalisation et du coût de rapatriement.

L’assureur oppose à Jean-Emmanuel, bien que dans le coma, une constatation du rapport de police : il a traversé alors que le feu piéton était au rouge, constitutif d’une faute grave en Floride, comme en Belgique.

La notion de faute grave en la circonstance interpelle. Surtout lorsqu’on la compare au nombre d’accidents de Français, roulant sans casque, en scooter en Asie. L’appréciation de la gravité mériterait une définition précise et contractuelle, au lieu d’être laissée au libre arbitre d’un assureur après un accident.Visuel HL125

Après avoir pris contact avec Anne, compagne de Jean-Emmanuel, puis avec la directrice des Français de l’étranger, et enfin avec l’assureur, ce dernier finira par m’écrire qu’il acceptait de rembourser les frais conformément à la police souscrite.

Celui-ci notifie également la bonne nouvelle à Anne, quelques heures plus tard, mais en ajoutant une petite phrase assassine : “nous nous réservons le droit de procéder au recouvrement des sommes déboursées”. “Je n’accepte pas cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes”, lui renvoie-t-elle.

Voilà qui devrait inciter chacun à jeter un œil sur son contrat d’assurance pour y repérer des clauses approximatives ou toutes relatives, comme “faute grave”, et ainsi se faire préciser ce qui est exactement couvert ou pas. C’était d’ailleurs le thème de conférence choisi par Rosiane Houngbo-Monteverde, conseillère consulaire Qatar et Bahreïn, auprès de la communauté française, ce week-end à Doha. Découvrir l’InfoLettre n°131

Coronavirus – Ma question écrite sur la participation de Taïwan aux travaux de l’OMS

Par le biais d’une question écrite, le 20 février, j’ai attiré l’attention de notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères sur l’importance d’associer Taïwan aux discussions internationales sur le coronavirus, afin de préserver les intérêts français et de protéger nos ressortissants.

En effet, il faut souligner que depuis l’apparition du nouveau coronavirus (Covid-19), Taïwan, avec ses 23 millions d’habitants et sa proximité géographique avec la Chine est le pays du monde le plus susceptible d’être touché par l’épidémie.

Taïwan reste pourtant exclu des discussions internationales sur ce sujet, alors même que les Taïwanais touchés par le Covid-19 sont comptabilisés par l’organisation mondiale de la santé (OMS) avec les cas relevés en Chine continentale.

De ce fait, certains pays ont décidé d’interdire leur territoire aux voyageurs en provenance de Taïwan.

Cela affecte forcément les Français vivant sur l’île de Taïwan.

Cependant, Taïwan ne compte que vingt-trois cas confirmés, au 19 février 2020, grâce à des mesures sanitaires rigoureusement appliquées.

La France a des intérêts à Taïwan en raison de ses investissements économiques. Afin de protéger des milliers de nos compatriotes qui y résident et d’assurer leur liberté de circulation, il lui paraît important pour la France de soutenir la participation de Taïwan à l’OMS.

J’ai donc demandé à notre ministre quelles initiatives la France comptait-elle prendre en ce sens, dans les meilleurs délais.

POST-BREXIT – Audition d’Amélie de Montchalin – Question/Réponse : 2 vidéos (1:30 et 2:50)

Le 19 février, à la faveur de l’audition d’Amélie de Montchalin au Sénat, j’ai rebondi sur l’annonce de la politique migratoire post-Brexit du Royaume-Uni, faite par la ministre de l’Intérieur Priti Patel. Comment la France et l’Europe vont-elles appréhender ce nouveau dispositif qui exclut les travailleurs non-qualifiés et les locuteurs non-anglophones, notamment en termes de réciprocité ?

Ma seconde question à notre secrétaire d’État, chargée des affaires européennes, portait sur les personnes âgées installées sur le sol britannique depuis si longtemps qu’elles ne sont toujours pas conscientes que l’obligation de demander le Stettled Status les concerne également.

Devant notre commission des Affaires étrangères, Amélie de Montchalin, secrétaire d’État, chargée des affaires européennes, a répondu avec beaucoup de clarté à mes deux interrogations, mettant toujours l’accent sur la nécessité d’une approche collégiale des pays de l’UE sur les questions post-Brexit.

La veille de cette audition au Sénat, Priti Patel, ministre de l’Intérieur britannique, faisait connaitre les nouveaux critères de l’immigration légale dans son pays. “70% des Européens aujourd’hui présents sur le sol britannique n’auraient pas pu rentrer”, souligne Amélie de Montchalin. Si on ne peut, pour l’heure, entrer dans le détail de ce système à points réservé aux travailleurs qualifiés, la secrétaire d’État postule néanmoins que la situation devra “s’apprécier dans la globalité de la relation que nous devons construire”.

Quant aux personnes âgées tenues de faire leur demande de Settled Status, la situation est “suivie de très près” par nos autorités locales, rassure Mme de Montchalin, tout en se portant garante d’un “travail collectif et européen qui soit à la hauteur des attentes de citoyens européens installés sur le sol britannique à qui il faut assurer la protection de leurs droits”.

Le Sénat s’émeut du sort des enfants franco-japonais privés de leur parent français

Le 5 février dernier, le Senat a adopté́ à l’unanimité́ une proposition de résolution portée par Richard Yung, cosignée par ses onze collègues représentant les Français de l’étranger, relative aux enfants franco-japonais privés de tout lien avec leur parent français suite à un divorce ou une séparation (Lire la résolution).

Selon l’ONG Kizuna Child-Parent Reunion, ce sont près de 150.000 enfants qui ont été victimes d’un véritable enlèvement parental commis par le parent japonais.

Les enfants subissent un traumatisme, tandis que les parents français vivent « des situations de détresse […] absolument inacceptables », selon les mots de notre président de la République, lors de sa visite officielle au Japon, le 27 juin 2019.

Je salue cette initiative qui invite notre gouvernement à trouver une solution, mais aussi à prévenir ces enlèvements, tout en réaffirmant la souveraineté du Japon et notre profond respect pour nos différences culturelles.

Je remercie ma collègue Jocelyne Guidez qui s’est exprimée au nom du groupe UC de m’avoir associé à son intervention en précisant que, durant plusieurs années, j’avais porté ce combat avec détermination.

J’avais été alerté en 2010 par Jacques Colleau, responsable international de l’association SOS Papa, qui n’avait pas revu sa fille depuis sept ans ! Son ex-femme japonaise ne lui permettait plus de voir leur enfant depuis leur divorce. A l’époque la fillette avait 2 ans. J’avais été assez ébranlé par son témoignage, mais tout autant impressionné par sa pugnacité.

Il faut savoir que les décisions rendues par les juges civils japonais qui accordent un droit de visite au parent français ne peuvent pas faire l’objet d’une exécution forcée… la police nippone n’étant pas compétente pour intervenir dans les affaires familiales.

C’est pourquoi les sénateurs ont proposé la création d’un poste de magistrat de liaison à l’ambassade de France au Japon et aussi le rétablissement du comité consultatif franco-japonais relatif à l’enfant.

Ce travail fait écho à la mobilisation exceptionnelle de nos trois conseillers consulaires : Évelyne lnuzuka, Thierry Consigny et François Roussel.

Enfin, j’adresse mon meilleur souvenir à Louis Duvernois qui avait fait adopter en 2011 par le Sénat (à l’unanimité) une résolution afin d’interpeller les autorités japonaises sur la nécessité de reconnaître aux enfants binationaux le droit de conserver des liens avec chacun de leurs parents.

J’ai récemment été alerté par le cas de Marine Verhoeven, relayé dans de nombreux médias, qui vit désormais séparée de son fils de 4 ans. La maman est soutenue par les habitants de son village. Des images de France3 Occitanie (02/02/2020) :

Relations économiques FRANCE-GRÈCE : Forum à Paris (2/2)

Comment dynamiser le commerce et les investissements entre la Grèce et la France ? La CCI France-Grèce, présidée par Laurent Thuillier, s’est attelée à la question en organisant un forum intitulé “La Grèce, partenaire majeur du Sud-Est européen”, le 29 janvier à Paris.

(g à d) Olivier Cadic ; Laurent Thuillier, président de CCI France-Grèce et initiateur du Forum ; Patrick Maisonnave, ambassadeur de France en Grèce.

Considérant l’importance de l’enjeu, le gouvernement de la République hellénique a répondu à l’initiative de la CCI en dépêchant sur place huit ministres et leurs collaborateurs. Nous avons eu l’honneur d’accueillir cette délégation gouvernementale la vieille au Sénat pour un diner de gala (compte-rendu).

Entre discours, présentations et tables rondes, ce forum fut centré sur les perspectives de collaboration entre nos deux pays dans un contexte de retour à la croissance et de facilités de financement de projets.

Parmi les thèmes développés, il s’est avéré que de nombreux savoir-faire français répondaient aux attentes grecques, notamment dans le domaine du traitement des eaux et des déchets, des énergies renouvelables, des travaux publics et infrastructures ou encore de la Défense.

L’événement fut un incontestable un succès. Les travaux ont été ouverts par Christos Staïkouras, ministre grec des Finances et son homologue français, Bruno Le Maire.

Dans son mot d’accueil, Laurent Thuillier, pdt de la CCI France-Grèce, a estimé que les élections de juillet dernier avaient porté à la tête du pays un gouvernement résolument ‘business friendly’. Au cours de leurs interventions, les ministres ont expliqué quelles avaient été les premières mesures mises en œuvre et leurs impacts déjà enregistrés.

Suite à la table ronde consacrée aux “Nouvelles perspectives de collaboration France-Grèce” et en clôture de la journée, j’ai assisté au discours d’Agnès Pannier-Runacher. Notre secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances a montré son souci de développer nos relations bilatérales avec la Grèce, tout en saisissant l’opportunité de mettre en lumière les bons résultats économiques de la France suite aux réformes du gouvernement, comme la baisse historique du chômage en 2019 ou notre place de leader européen pour les investissements directs étrangers.

Ce forum a été préparé avec le soutien logistique de la CCI de Paris et la collaboration du réseau des Conseillers du commerce extérieur et de plusieurs partenaires publics, dont l’ambassade de France à Athènes et celle de Grèce à Paris. Il faut également saluer la généreuse contribution des sponsors qui ont rendu possible cet évènement, parmi lesquels Gold, Alpha bank, l’Oreal, Mazars et Naval Group. + d’images

Relations économiques FRANCE-GRÈCE : Diner au Sénat (1/2)

Avec l’appui du groupe d’amitié France-Grèce du Sénat, mon action prioritaire pour la Grèce s’est amplement concrétisée avec la présence de huit ministres (*) du nouveau gouvernement de la République hellénique au palais du Luxembourg, le 28 janvier dernier.

(g à d) Laurent Thuillier, pdt de la CCI France-Grèce ; Nelly Muller, conseillère consulaire Grèce ; Christos Staïkouras, ministre grec des Finances ; Olivier Cadic

Leur venue à Paris marquait l’aboutissement d’un projet de forum voulu par la chambre de commerce France-Grèce, sous le signe de la confiance économique restaurée, comme en témoignait les allocutions entendues lors du diner dans les salons de la présidence.

Ce forum intitulé « La Grèce, partenaire majeur du sud-est européen » s’est tenu le lendemain dans les locaux de CCI Paris IDF. Organisée par les soins de la CCI France-Grèce, présidée par Laurent Thuillier, cette manifestation visait à éclairer les investisseurs sur les réformes engagées en Grèce en faveur des entreprises.

Ministres et acteurs économiques grecs ont pu échanger avec les responsables de nos chambres de commerce, ceux du Medef ou des parlementaires, en présence de l’ambassadrice de Grèce en France, Aglaïa Balta et son homologue français à Athènes, Patrick Maisonnave.

Tout est né d’une idée de Laurent Thuillier (son discours au Sénat) que j’avais rencontré en juin 2019, avant de le retrouver à Athènes quelques mois plus tard, en compagnie de sa directrice, Catherine Manali pour préparer cet événement au Sénat programmé initialement en décembre dernier (compte-rendu). Je les félicite chaleureusement pour le formidable travail accompli.

Plus que jamais, la CCIFG, forte 300 membres, se révèle le catalyseur de la relation économique bilatérale France-Grèce.

Je remercie vivement mon collègue, Didier Marie, président du groupe interparlementaire d’amitié France-Grèce, d’avoir organisé ce diner en l’honneur la délégation ministérielle grecque. La participation de nombreux collègues, dont Jean Bizet, président de la commission des Affaires européennes et Catherine Morin-Desailly, présidente de la commission de la Culture, de l’Éducation et de la Communication, a démontré l’intérêt du Sénat pour renforcer cette relation bilatérale. + d’images

(*)
Christos Staïkouras, ministre des Finances
Adonis Georgiadis, ministre du Développement et des Investissements
Kostis Hatzidakis, ministre de l’Environnement et de l’Énergie
Kostas Karamanlis, ministre des Infrastructures et des Transports
Haris Theoharis, ministre du Tourisme
Miltiadis Varvitsiotis, ministre délégué des Affaires Étrangères
Nikos Papathanasis, secrétaire d’État chargé de l’Industrie et du Commerce (ministère du Développement et des Investissements)
Theodoros Skylakakis, secrétaire d’État chargé de la Politique fiscale (ministère des Finances)
Theodoros Karaoglou, secrétaire d’État chargé de la Macédoine-Thrace (ministère de l’Intérieur)
Ainsi que
Nikos Mantzoufas, secrétaire général aux Investissements privés et aux Partenariats public-privé (ministère du Développement et des Investissements)
Emmanuel Stantzos, ministre conseiller des Affaires économiques et commerciales (Ambassade de Grèce en France)

Robert Feldmann, conseiller consulaire de Tel Aviv, nous a quittés

L’annonce de la disparition de Robert Feldmann a été un choc. Je m’associe à la douleur de sa famille et de ses amis.

Robert conservera une place solennelle dans le cœur des élus de l’Assemblée des Français de l’étranger et au sein de l’UFE, dont il présidait la représentation en Israël.

Médecin, il a passé sa vie au chevet des autres. Retraité, il a mis son humanisme inaltérable au service des Français d’Israël, avec le brio que l’on sait.

J’ai vu Robert pour la dernière fois à Tel Aviv, un soir de janvier 2019, lorsqu’il m’a invité à diner chez lui en présence de son épouse Veronica que je salue, et de Gérard Pomper, président d’honneur de l’UFE Israël.

Je repense à cet homme naturellement courtois et élégant qui savait résoudre les situations de manière feutrée, mais qu’on ne se méprenne pas : il dénotait un caractère bien décidé et goûtait la confrontation.

Les hommages rendus à Robert réfèrent souvent à sa sagesse. Je crois que cela l’amuserait, car si sa sagesse était bien réelle, elle était pleine de malice et d’éclats de gaieté.

CETA – Audition d’Isabelle Hudon, ambassadrice du Canada – Mon intervention – Vidéo (2:30)

Après le plombier polonais, on nous rebat les oreilles avec le bœuf canadien. Il est dommage que le CETA agisse comme un bouc-émissaire au malaise de notre filière agro-alimentaire. L’occasion de rappeler que les entrepreneurs français que j’ai rencontrés au Canada plaident unanimement en faveur de cet accord de libre-échange conclu entre le Canada et l’UE. Je voterai la ratification de ce texte.

Isabelle Hudon, ambassadrice du Canada en France, avait rencontré les sénateurs du groupe UC, le 24 janvier dernier, les exhortant à “sortir de l’émotivité” sur le CETA, puisque les chiffres démontraient déjà le caractère bénéfique pour les exportations françaises (compte-rendu).

Auditionnée ce jour au Sénat devant trois commissions (Affaires économiques, étrangères et européennes), l’ambassadrice a évoqué des propos qui l’ont récemment choquée, parlant même de “Canada Bashing”.

Celle-ci estime que les agriculteurs canadiens méritent tout autant de respect que les agriculteurs français, parce qu’ils “font face à la même pression, à des normes de plus en plus strictes et des exigences des consommateurs toujours plus élevées”.


Notons que les sénateurs rétifs au CETA ont tous commencé par préciser qu’ils aimaient beaucoup le Canada et n’avaient aucune animosité vis-à-vis de ses producteurs.

“Rapatriement du Français résidant à Bruxelles: les dessous des discussions avec l’assureur” (Journal des Français de l’étranger)

Beau travail d’enquête de Pénélope Bacle, publié le 4 février dans le Journal des Français de l’étranger, concernant la situation d’un compatriote vivant en Belgique qui m’a conduit à intervenir pour obtenir la prise en charge de ses soins et son rapatriement.

“Jean-Emmanuel Koutouzis, accusé par ING Assistance d’avoir commis une « faute grave » en traversant une rue de Miami lorsque le feu était au vert, a été rapatrié en Belgique en avion sanitaire le weekend du 25 janvier aux frais de son épouse. Entretien avec le sénateur Olivier Cadic qui tente depuis plusieurs semaines d’intervenir sur ce dossier aux implications beaucoup plus larges”. Lire la suite

INFOLETTRE n°130 – BREXIT : “Brexit, bonjour tristesse” (édito) / Franceinfo télé : “Brexit, ça change quoi ?” / En circo à Londres (23-24 janv. 2020) // VENEZUELA : Juan Guaido, pdt par intérim, remercie le Sénat / J. Guaido : “Notre seule limite, c’est notre vie.” / Rencontre avec la députée Michèle Crouzet. // MISSION à l’ONU : Délégation à New York (25-27 nov. 2019) / Restitution sur les rapports entre ONU/UE + sur le Venezuela. // BURKINA FASO : Convention d’entraide judiciaire. // CETA : Isabelle Hudon, ambassadrice du Canada. // HYDRODIPLOMATIE : CR 5ème colloque au Sénat. / Ma tribune sur la diplomatie informelle. // PJL BIOETHIQUE : AMP + GPA + tests ADN généalogiques.

Lire : l’INFOLETTRE n°130 – 04 février 2020Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Edito de l’InfoLettre n°130

“Brexit, bonjour tristesse”

Et voilà, pour tous ceux qui espéraient encore et ont lutté pour que le Brexit ne se concrétise pas, la journée du 31 janvier 2020 a constitué la réplique de ce qu’ils ont ressenti à l’annonce du résultat du référendum.

Tristesse, amertume, désarroi… ces sentiments mêlés qui accompagnent les mauvaises journées, celles que l’on souhaite oublier.

Nous voici désormais entrés dans la période de transition susceptible de s’achever à la fin de l’année 2020. D’ici-là rien ne change pour les Européens, ni pour les entreprises.

Le Brexit est devenu officiel et nous ne savons toujours pas ce qu’il signifie. Cherchez l’erreur…

On se rend compte de l’importance d’une chose lorsqu’on est sur le point de la perdre. Les Remainers britanniques m’ont fait partager leur foi que le Brexit n’était pas inéluctable et que le Royaume-Uni allait finalement rester dans l’Union européenne.

Je suis fier de m’être engagé à leurs côtés et d’avoir soutenu leur combat. Si cet échec m’a profondément touché, il a également conforté mon engagement en faveur de la construction européenne. Winston Churchill ne disait-il pas que pour réussir, il suffisait d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme ?Visuel HL125

Pour Nicolas Hatton, président et co-fondateur de the3million, Christian Allard, membre du parlement européen pour le SNP (Scottish National Party), et moi-même, il était important que nous agissions de manière symbolique lors de la journée du 31 janvier. Nous avons choisi à dessein le lycée international de Londres Winston Churchill pour organiser une réunion quelques heures avant le basculement historique.

Tout d’abord pour partager notre détermination commune avec le public venu à notre rencontre. Nous allons poursuivre tous les trois notre action pour protéger les droits des Européens qui ont fait le choix de demeurer au Royaume-Uni.

Ensuite pour dire aux jeunes de première et terminale du lycée que nos efforts sont destinés à créer les conditions pour qu’ils soient les témoins d’un retour du Royaume-Uni dans l’UE.

Les Écossais qui ont voté à 62% pour rester dans l’UE en sortent contre leur volonté. La victoire massive du SNP aux élections générales de décembre constitue un avertissement pour Londres.

Par ailleurs, nous célébrerons l’an prochain le centenaire de la sortie de l’Irlande du Royaume-Uni… une date qui pourrait affermir l’idée d’une Irlande réunifiée, au sein de l’UE. Découvrir l’InfoLettre n°130

Avec Nicolas Hatton, président et co-fondateur de the3million, Christian Allard, membre du parlement européen pour le SNP (Scottish National Party), le 31 janvier 2020, au lycée W. Churchill à Wembley.


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Venezuela – Juan Guaido remercie le Sénat français – vidéo (1m)

Merci à Rosmit Mantilla, député vénézuélien d’opposition, d’avoir pris la parole, aux côtés d’Isadora Zubillaga, ministre adjointe des Affaires étrangères de l’équipe de Juan Guaido, afin de mettre en valeur ma résolution votée par le Sénat.

Juan Guaido, président par intérim du Venezuela, a remercié chaleureusement les sénateurs français d’avoir adopté (à 95%), le 30 octobre dernier, une proposition de résolution pour renforcer les sanctions à l’encontre des responsables des violations des droits humains dans son pays. Il faut rendre hommage à Guy-Daniel Duffaut, conseiller consulaire, qui a initié cette action de diplomatie parlementaire.

Isadora Zubillaga, et Rosmit Mantilla étaient présents dans les tribunes du Sénat le jour du vote de cette proposition que j’avais initiée. Ce fut un grand plaisir de les retrouver à la Maison de l’Amérique latine de Paris, le 24 janvier dernier.

Précédemment, en fin d’après-midi, le président par intérim du Venezuela, dont la légitimité est reconnue par la France et de nombreux états, avait été accueilli successivement à l’Élysée par Emmanuel Macron, au Quai d’Orsay par Jean-Yves Le Drian et au Sénat par le président Gérard Larcher, qui l’a assuré de son soutien vers une élection présidentielle libre et transparente, gage de démocratie retrouvée (compte-rendu).


« Nous devons gagner et c’est ce que nous allons faire. Notre seule limite, c’est notre vie », a déclaré le président vénézuélien à la fin de son discours à la Maison de l’Amérique latine au milieu de la diaspora vénézuélienne.

Voir la vidéo intégrale avec le discours de Juan Guaido : LIEN

Burkina Faso – Convention d’entraide judiciaire – Mon intervention au nom du groupe UC – vidéo (5m)

Dans un pays où tout peut arriver à tout instant, j’ai salué Martine Voron, conseillère consulaire pour le Burkina Faso, en racontant le courage et le sang-froid dont elle avait fait preuve, le 2 mars 2018, au service de notre communauté, tandis que notre consulat et notre ambassade étaient la cible d’attaques terroristes.

A travers son exemple, j’ai partagé avec mes collègues ce qui constituait, parfois, la mission d’un élu local représentant les Français de l’étranger…

Le ministre, Jean-Baptiste Lemoyne, a rendu hommage à la mémoire de nos compatriotes victimes d’attentats à Ouagadougou.

Dans un tel climat, une convention d’entraide judiciaire en matière pénale et d’extradition entre la France et le Burkina Faso est absolument indispensable. C’est le point de vue que j’ai défendu, le 30 janvier, au nom du groupe UC, en faveur de l’approbation par le Sénat de ce projet de texte.

Le renforcement de notre coopération judiciaire vise directement à lutter contre le terrorisme djihadiste et la criminalité organisée (orpaillage, drogues, pierres précieuses…), véritables fléaux régionaux, et s’inscrit donc dans notre stratégie globale de présence française en Afrique sahélienne.

Notre principal objectif d’accélérer les demandes françaises, notamment en matière de remise des personnes, en rénovant le cadre juridique en place.

Cette convention intervient alors que le Burkina Faso traverse une grave crise humanitaire, dans un contexte sécuritaire qui s’est fortement dégradé. Il y a quelques jours, un groupe armé terroriste a abattu 36 civils sur un marché à Nagraogo.

En mission à l’ONU (3/3) – Restitution sur le Venezuela

Le 15 janvier, devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, notre délégation en mission auprès des Nations-Unis (à l’image) a restitué les éléments à retenir de son déplacement du 24-27 novembre 2019 à New York (compte-rendu).

Je suis intervenu en qualité de rapporteur sur la situation au Venezuela, dans les termes ci-après.

Le 31 octobre, le Sénat avait adopté quasiment à l’unanimité mon projet de résolution concernant le Venezuela. Ce texte doit inciter notre gouvernement à redoubler de vigilance vis-à-vis des bénéficiaires du régime Maduro qui mènent grand train en France ou en Espagne, tandis que 94% de la population vénézuélienne vit sous le seuil de pauvreté et dans la terreur (en savoir+).

Le traitement de la crise du Venezuela à l’ONU est compliqué, compte tenu des positions très opposées des membres du P5. En effet, les États-Unis sont, avec leur stratégie de « pression maximale », dans une logique de changement de régime alors que la Russie et la Chine soutiennent le gouvernement de Nicolas Maduro.

Cette forte divergence s’est traduite par un veto russe et chinois au projet de résolution présenté en février 2019 par les États-Unis qui tendait à dénoncer la réélection du président chaviste en mai 2018 et en appelait à une nouvelle élection démocratique. Du fait de l’opposition de la Russie et de la Chine, l’ONU ne reconnaît pas Juan Guaido, Président de l’Assemblée nationale comme Président du Venezuela par interim.

L’ONU soutient en revanche le dialogue politique que le groupe international de contact (GIC) tente de favoriser entre le gouvernement et l’opposition, et concentre son action sur le volet humanitaire.

Après avoir fait barrage à l’entrée de l’aide humanitaire en début d’année 2019, N. Maduro a finalement reconnu la situation de crise et accepté l’aide internationale, même si l’accès n’est pas encore complet. Par ailleurs, l’ONU apporte son soutien, par l’intermédiaire de l’Office international des migrations (OIM) et du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) aux quelque 4,5 millions de réfugiés vénézuéliens qui se trouvent dans les pays voisins.

Enfin, il faut souligner et saluer la pression qu’exerce l’ONU sur le régime à travers l’observation de la situation des droits de l’homme (rapports du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, ouverture récente d’un bureau du Haut-Commissariat à Caracas).

En mission à l’ONU (2/3) – Restitution sur les rapports entre ONU/UE

Le 15 janvier, devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, notre délégation en mission auprès des Nations-Unis a restitué les éléments à retenir de son déplacement du 24-27 novembre 2019 à New York (compte-rendu).

Je suis intervenu en qualité de rapporteur sur la place et du rôle joué par l’Union européenne à l’ONU, en ces termes :

Si la Charte des Nations Unies ne prévoit que la participation des États et non des organisations régionales, l’Union européenne n’en est pas moins présente et active à l’ONU. Comme l’a souligné le représentant adjoint de la délégation européenne, l’UE a un statut qui va au-delà du simple statut d’observateur. En effet, elle intervient au nom des États membres à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité, à condition toutefois qu’il existe un consensus entre eux. Cela se limite, en outre, à une prise de parole de son représentant, à l’exclusion de tout vote.

L’Union européenne est écoutée et respectée dans cette enceinte (de nombreux États attendent de connaître la position de l’Union européenne avant de se positionner) et un rôle particulier lui est reconnu sur certains dossiers, comme pour l’accord avec l’Iran sur le nucléaire.

Cette capacité de l’UE à exister à l’ONU et à parler d’une seule voix implique cependant un intense travail de coordination au sein de la délégation de l’UE, où sont tenues plus de 1000 réunions par an. Bien sûr, il n’est pas toujours possible de parvenir au consensus. Des divisions s’expriment, notamment sur les dossiers liés au Moyen-Orient, comme nous le voyons en ce moment à l’occasion de l’examen du « paquet » de résolutions consacrées à la Palestine. Les désaccords sont aussi de plus en plus marqués sur les questions de société, comme l’immigration, le droit à l’avortement… La Hongrie, la Pologne en particulier ont tendance à se désolidariser. Une méthode a été mise au point pour gérer ces difficultés, notamment au sein de la 3e commission de l’Assemblée générale : les États membres ont la possibilité d’exprimer leur désaccord sur certaines parties d’un texte, sans empêcher l’UE de parler au nom de tous.

Grâce à cet important travail de coordination et aux compromis trouvés, l’UE parvient à afficher une position unitaire sur 90 % des dossiers. Sur certains thèmes comme le climat, l’unité est particulièrement forte et permet à l’UE de peser politiquement.

L’Union européenne à l’ONU n’en rencontre pas moins de nouveaux défis.

Pierre Cochard, accompagnateur de notre délégation et ancien consul général de France à Jérusalem

Le premier est lié au Brexit. Si l’ensemble des interlocuteurs ont souligné la bonne entente qui prévaut entre les diplomates britanniques et les autres diplomates européens et le souhait qui s’exprime, de part et d’autre, de maintenir une bonne coordination, il est évident que le Brexit va changer la donne puisque le Royaume-Uni ne participera plus aux réunions de la délégation de l’UE. De nouvelles méthodes de coordination devront être mises au point, qui ne pourront cependant être précisées qu’après qu’auront été arrêtées les modalités de sortie du Royaume-Uni.

L’autre changement est l’effacement stratégique américain et l’imprévisibilité de la politique américaine, qui imposent à l’UE de rechercher de nouveaux alliés ad hoc, en transcendant la logique de blocs régionaux qui tend à prévaloir à l’ONU

Pour conclure, nous avons pu apprécier l’intensité du travail mené à New York pour tendre vers une unité européenne qui est parfois plus forte qu’à Bruxelles (en 2019, les États européens membres du Conseil de sécurité ont systématiquement voté dans le même sens). La conscience de l’UE qu’elle a un rôle particulier à jouer pour la défense du multilatéralisme et du droit international dans le contexte actuel en est sans doute l’un des moteurs.

Ajoutons une anecdote marquante : tandis que nous assistions au Conseil de Sécurité quelques heures après l’annonce de la disparition de 13 de nos soldats au Mali, les États-Unis ont présenté leurs condoléances à la France, mais pas la Chine !

BREXIT JOUR J – Entretien sur Franceinfo télé : “Brexit, ça change quoi ?” – Vidéo (6m)

ARTICLE publié sur le site du magazine :l’éco, présenté par Jean-Paul Chapel, en illustration de la vidéo de mon entretien du 29 janvier, ci dessus :

Olivier Cadic sur le Brexit : “On ne comprend pas où les Britanniques veulent aller”
Outre les changements au niveau politique, le Brexit marquera le début d’une “phase de transition” sur le plan économique pour Olivier Cadic : “Rien ne change jusqu’au 31 décembre 2020. On repart pour une nouvelle saison de négociations. C’est ce que j’appelle Brexit, saison 4. Toute la question est de savoir si on arrivera à trouver un accord ou non ?”, s’interroge le sénateur UDI représentant des Français établis hors de France. Beaucoup de Britanniques au niveau politique ne veulent pas de ce deal, comme les adeptes de Nigel Farage, qui veulent faire du Royaume-Uni un endroit ultra-libéral en s’affranchissant de toutes les règles européennes.”

En cas de sortie sans accord, Olivier Cadic s’inquiète de l’arrivée de certains produits alimentaires dans l’Union européenne : “Un “poulet javelisé” qu’on peut consommer aux Etats-Unis pourrait arriver à Londres, puis potentiellement à Belfast en Irlande du Nord. Et aujourd’hui, il n’y a pas de frontière avec l’Irlande. Donc le produit, on risque de le récupérer en Irlande, dans l’Union européenne, et là on a un vrai problème. Est-ce qu’on ne va pas vers une réunification de l’Irlande pour régler cette problématique de frontières ?”
Olivier Cadic a poursuivi sur le statut des Français au Royaume-Uni : “Aujourd’hui, il est gratuit d’avoir le statut de résident permanent pour les Européens grâce à l’association the3million, créée par un Français, Nicolas Hatton.”

Installé en tant qu’entrepreneur au Royaume-Uni depuis 24 ans, Olivier Cadic serait “très réticent à aller au Royaume-Uni aujourd’hui” : “Je ne sais pas vers quoi se dirige le Royaume-Uni. Je privilégierais un pays de l’Union européenne. On ne comprend pas où les Britanniques veulent aller. Aujourd’hui, personne n’a défini le Brexit, c’est l’inconnu total, déclare le sénateur. On commence à en voir l’impact. Pour mon entreprise, la consommation au Royaume-Uni a été historiquement basse.”

L’interview s’est achevée en chanson avec “Et maintenant” de Gilbert Bécaud.