La 12ème session de l’AFE s'est tenue dans les nouveaux locaux du ministère des Affaires étrangères, ancien site de l'Imprimerie nationale (rue de la Convention, Paris 15ème)

J’ai eu le plaisir de prononcer le discours pour accueillir Arnaud Phelep à l’occasion de son audition devant la Commission finances de l’Assemblée de Français de l’étranger (AFE) le 2 mars 2010.

J’avais fait sa connaissance lors du conseil d’administration de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Arnaud Phelep siège en qualité de représentant du ministère du Budget.

Ses propos sur le budget de l’AEFE et la nécessaire responsabilisation des acteurs m’ont paru mériter d’être partagés avec les élus à l’AFE. Aussi, lors de la 12ème session de l’AFE, nous avons reçu, pour la première fois, des représentants du ministère du Budget.

Arnaud Phelep a saisi l’occasion de partir du contexte général pour arriver au particulier (les comptes de l’AEFE, par exemple) avec beaucoup de clarté et d’acuité.

Depuis 35 ans, la France n’a pas connu de budget excédentaire et sa dette s’est creusée chaque année pour atteindre 1400 milliards, dont 42 pour la seule charge de la dette.

La France ou l’Allemagne sont des pays de confiance, à condition de pas faillir à leur parole. En janvier dernier, dans le cadre de son programme de stabilité 2010-2013, notre pays s’est engagé auprès des marchés à ramener son déficit public à 3% du PIB en 2013 (nous en serons à 8,7% fin 2010). On l’a vu récemment avec la Grèce, les marchés sanctionnent le surendettement. Chaque année, le gouvernement français doit emprunter pour financer son déficit et rembourser ses dettes arrivant à échéance. Si nous perdions la confiance des investisseurs, nous ne pourrions plus bénéficier de taux privilégiés. Concrètement, la variation de 1% du taux d’emprunt aurait un impact de 3 milliards d’euros de dépenses supplémentaires pour la France.

Côté recettes, il faut tenir compte de la volonté politique de ne pas augmenter le taux des prélèvements obligatoires, au delà du niveau d’avant la crise. Cela me paraît d’ailleurs aujourd’hui impossible puisque depuis l’an dernier, selon le magazine Forbes, la France a déjà la pression fiscale la plus lourde du monde.

Il faut donc réduire la dépense publique, un sujet qui concerne 3 grands acteurs : l’Etat (290Mds€), les collectivités locales (200Mds€) et la Sécurité sociale (451Mds€) représentant, à elle seule, la moitié du bugdet national !

En avril prochain, Eric Woerth, ministre du Budget, présentera un plan d’action complet pour réduire les dépenses, incluant une réduction des niches fiscales et sociales à hauteur de 2Mds€ par an.

Depuis 2002 déjà, le budget de l’Etat est contraint : on ne peut pas dépenser davantage que l’inflation. L’inflation prévisionnelle 2010 se situe à 1,2%.

Il est donc nécessaire de dire à quel ministère et sur quelle ligne budgétaire on doit prendre pour financer les besoins nouveaux.

Car, comme les arbres, la dette de la France ne montera pas jusqu’au ciel !

Vous trouverez, ci-joint, la première partie de la présentation d’Arnaud Phelep.

Crédit photo OC