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Une Petite école va ouvrir à Cardiff, en septembre

Tous nos compatriotes du Pays de Galles connaissent le dynamisme et la convivialité de Claude Rapport, notre consul honoraire de Cardiff. Aussi, j’étais très heureux de son invitation à me rendre, dimanche dernier, au Pays de Galles pour rencontrer les parents d’élèves désireux de créer une Petite école francophone.

Valérie Matthews, Claude Rapport, Olivier Cadic, Sophie Poulain et Gwenaëlle Lecoq (Cardiff, mai 2011)

Parmi eux, Gwenaëlle Lecoq et Valérie Matthews avaient déjà créé les Petites grenouilles, un club qui se réunit une fois par mois. Puis, le hasard leur a permis de faire la connaissance de Sophie Poulain, une enseignante qui a l’amour de la pédagogie et l’entrain communicatif. Il n’en fallait pas davantage pour concrétiser leur rêve de fonder une Petite école au profit de la nombreuse communauté francophone de Cardiff, qui serait le lieu d’apprentissage de notre langue pour les plus jeunes et auquel beaucoup aspiraient.

La Petite école de Cardiff va ouvrir ses portes le samedi 17 septembre 2011 et accueillir les enfants francophones de 2 à 6 ans. Les séances auront lieu un samedi matin sur deux à Peartree Languages dans le quartier de Canton, à deux pas du Chapter Arts Centre. Et pour les plus grands, âgés de 6 à 10 ans, les cours auront lieu le lundi soir après l’école.

Afin de présenter les objectifs de la Petite école dans le cadre d’un événement convivial, Gwenaëlle, Valérie et Sophie organisent :

une journée portes ouvertes
Samedi 9 juillet 2011 – 10 heures
à Peartree Languages, 2A Llandaff Road, CF11 9NJ

N’hésitez pas à les contacter : lapetiteecoledecardiff@yahoo.co.uk

Je suis heureux que les bienfaits du plan Ecole se déploient à travers tout le Royaume-Uni et je remarque, en l’occurrence, que l’objectif 3 du plan dédié au programme Flam bénéficie d’un joli effet d’entrainement puisque les “Petites écoles du samedi” se multiplient en passant de 12 à 38 à ce jour.

Lors du dernier conseil d’administration de l’AEFE (Agence française pour l’enseignement français à l’étranger), Anne-Marie Descôtes, directrice de l’Agence, me confirmait sa détermination à soutenir ce type d’initiative, le budget consacré au programme Flam étant pérennisé pour les trois prochaines années.

Je me réjouis de la bonne nouvelle pour les parents des petits francophones du Pays de Galles!

Vers une double taxe foncière pour les Français de l’étranger ?

Le 11 mai 2011, le ministre du Budget, François Baroin, a présenté à la commission Finances du Sénat un projet de taxe sur les résidences secondaires des non-résidents.

Cette taxe qui devrait être effective le 1er janvier 2012, vise les personnes qui n’ont pas leur domicile fiscal en France et qui sont propriétaires en France d’une ou plusieurs résidences secondaires, dont elles se réservent la libre disposition.

Vous trouverez ci-joint la note distribuée par le gouvernement sur le sujet (Taxe sur les résidences secondaires des non-résidents) et copie de l’échange entre le sénateur André Ferrand et François Baroin (Commission des Finances du 11 05 2011).

Cette taxe me parait injuste. Elle va conduire les Français de l’étranger à payer une double taxe foncière pour leur résidence secondaire.

D’abord, pour tous ceux qui vivent dans des zones instables, disposer d’une résidence en France est primordial. Elle leur sert de refuge si des événements dramatiques entrainent la perte de leurs biens, comme nous l’avons vu récemment en Cote d’Ivoire.

Plus normalement, tous les expatriés qui possèdent une résidence en France ont le sentiment d’apporter une contribution à la collectivité, à commencer par l’entretien de leurs maisons, plutôt que de représenter un coût ! Pourtant, la motivation du ministre du budget est de faire participer les non-résidents “au financement des services publics dont ils bénéficient”, via cette taxation des résidences secondaires. Devra-t-on être désormais pénalisés parce qu’on réside à l’étranger ?

Je pense également à nos amis Britanniques qui ont investi dans notre pays. Ils ont souvent restauré des maisons abandonnées redonnant un peu de vie et de lustre à des villages désertés du sud-ouest ou de Bretagne. Ils seraient là bien mal récompensés.

Plusieurs questions se posent à la lecture du document émanant du gouvernement et la question de l’égalité des citoyens devant l’impôt n’est pas la moindre.

Je m’engagerai lors de la session de bureau de l’AFE, prévue ce vendredi 20 mai, pour exprimer mon opposition à ce projet de taxe.

Photo Flickr de Paul Quinn Photography

L’Etat renonce à la gratuité des lycées à l’étranger

Ce jeudi 12 mai 2011, c’est devenu officiel : la mesure de gratuité totale annoncée par le Président de la République en faveur des lycéens français à l’étranger n’est plus d’actualité. Toutefois, l’Etat poursuivra sa contribution à la prise en charge (PEC) des frais de scolarité (seconde, première, terminale) plafonnée à hauteur des tarifs 2007/2008.

Cette décision devrait permettre d’économiser 7 millions d’euros au budget de l’Etat et correspond à la réflexion budgétaire engagée récemment (lire : “Sortir du ”cauchemar budgétaire” de la mesure de prise en charge des frais de scolarité” du 26 septembre 2010).

J’avais anticipé, dès novembre dernier, les conséquences financières pour les parents d’élèves si les mesures proposées par le rapport Collot-Joissains étaient votées (lire : Frais de scolarité : l’impact du plafonnement de la PEC au lycée Charles de Gaulle, du 10 novembre, 2010).  Pour le lycée Charles de Gaulle, à partir de rentrée 2011, cela signifie que l’Etat prendra à sa charge 3,246 livres sterling (soit le tarif 2007-2008) au lieu de 4,311 livres sterling actuellement. La prise en charge des frais de première inscription sera limitée à £130 au lieu de £600. Pour Culham, l’aide à la scolarité sera plafonnée à £3,197 au lieu de £3,454 présentement. Il est important de noter que les personnes dont la situation ouvre droit à une bourse (supérieure au montant plafonné) pourront obtenir le financement du complément.

Suite à son élection, j’avais écrit au Président de la République pour lui demander de reconsidérer cette promesse de gratuité, car je pressentais tous les effets pervers de cette orientation qui n’avait fait l’objet d’aucune étude préalable (Lettre au Président du 16 juillet 2007). L’accroissement substantiel de la responsabilité financière de l’Etat français, face à un engagement de dépense non maitrisé, ne me paraissait pas supportable pour nos finances publiques. Dont acte !

Je souhaite que nous puissions désormais concentrer le débat sur les véritables enjeux auxquels est confronté l’enseignement français à l’étranger (lire aussi : “Vers l’abandon de la mesure de «gratuité» pour les lycées français à l’étranger?” du 30 juin 2010)

Pour plus d’information, vous pouvez consulter le Journal Officiel.

Les Français de l’étranger pourront voter par internet ou par correspondance

La spécificité des Français de l’étranger a été prise en compte pour les prochaines consultations électorales en leur offrant l’avantage du vote à distance, par internet ou par correspondance. C’est un réel soulagement pour de nombreux compatriotes géographiquement éloignés des bureaux de vote (lire : “Rencontre avec les Français de Cornouailles à l’université de Falmouth” du 05 mai 2011). Les expatriés pourront toujours se rendre personnellement dans un bureau de vote ou utiliser le mécanisme de la procuration.

En 2012, ils seront près d’un million et demi à pouvoir s’exprimer à l’élection présidentielle et, pour la première fois, aux élections législatives. En effet, les Français de l’étranger seront prochainement représentés par 11 députés à l’Assemblée nationale puisque le monde a été découpé en 11 circonscriptions. Une avancée démocratique acquise depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 (Lire : “En 2012, les Français de l’étranger auront des députés !” du 20 février 2010).

L’apparition sur la scène politique de “nos” députés implique une modification importante des pratiques antérieures pour les Français hors de France : il sera désormais impossible de voter pour la présidentielle au Royaume-Uni et pour la législative en France. Comprenez que tout Français devra choisir de voter en France ou bien depuis son pays de résidence pour les toutes les élections (présidentielles, référendums, européennes et législatives) et respecter un lieu unique de vote valable toute l’année 2012.

Les électeurs qui choisissent de voter à l’étranger conservent en revanche la possibilité de prendre part aux élections locales en France (municipales, cantonales, régionales).

Pour participer aux scrutins nationaux de 2012, les Français expatriés doivent s’inscrire sur la liste électorale consulaire avant le 31 décembre 2011.

Le décret d’application précisant les modalités du vote à distance est en cours de rédaction. Pour bénéficier du vote par internet, il vous faudra communiquer une adresse électronique aux services consulaires. Les votes par correspondance s’effectueront sous pli fermé.

Le point sur les projets immobiliers de l’AEFE à Londres

De gauche à droite : Bernard Vasseur, proviseur du lycée Charles de Gaulle, Bernard Pujol, chef du secteur Europe ; Pierre Favret, chef du service immobilier et Christophe Mathieu, directeur administratif et financier du lycée Charles de Gaulle

Vendredi 6 mai, j’ai eu le plaisir de croiser la délégation de l’AEFE, Agence pour l’enseignement français à l’étranger, composée de Pierre Favret, chef du service immobilier, et de Bernard Pujol, chef du secteur Europe, tous deux en visite à Londres.

Les projets immobiliers impliquant l’AEFE dans la capitale britannique comprennent plusieurs volets. Lors de son dernier conseil d’administration, le 11 mai, la note de présentation de la programmation immobilière 2011-2013 nous a été soumise.

Je vous reproduis ci-dessous le rapport de situation à Londres concernant le Lycée Charles de Gaulle qui a été partagé entre les administrateurs. Je rappelle que le lycée CDG recouvre les sites de South Kensington, André Malraux, Marie d’Orliac et de Wix.

– la rénovation du site de South Kensington

Le site de South Kensington est toujours sous la responsabilité du MAEE qui a engagé une étude de diagnostic technique visant à déterminer les mesures nécessaires à une réorganisation et une rénovation du site. Parallèlement l’Agence s’est vu mettre à disposition par le trust de l’Ambassade le bâtiment des « mews ». Ce bâtiment, qui a fait l’objet d’un bail emphytéotique de 50 ans au profit de l’Agence, se situe au cœur du site du lycée. Le rez-de-chaussée de ce bâtiment rénové durant les étés 2008 et 2010 accueille aujourd’hui divers services du lycée (infirmerie, ateliers de maintenance, etc.).

En 2010 ont été réalisés des travaux de rénovation (hall d’entrée et salle de réunion) et d’aménagement de nouvelles salles (informatique, musique, dessin) pour répondre à l’évolution des programmes. Les travaux qui seront réalisés en 2011 et 2012 concernent le réaménagement des entrées et de la cour du collège, le transfert de deux logements dans les Mews, la réfection de l’ensemble des toitures, la rénovation de la section britannique et le réaménagement de l’administration.

– la recherche de nouveaux sites en vue d’augmenter la capacité d’accueil de l’établissement

Pour les écoles de Munster Road (école St John’s), de Basuto Road (école de Holly Cross) et de Clancarty Road (école Marie d’Orliac) qui dépendent du Borough de Fulham, il est envisagé de reconfigurer la présence du lycée par la création d’une « école des petits » regroupant les classes de la Grande section de maternelle au Cours primaire avec les 3 premières années de la filière bilingue dans une nouvelle structure à Holly Cross, soit 12 divisions au total, et l’installation d’une « grande école » à Marie d’Orliac avec les classes du CE1 au CM2 (8 divisions) et les 4 derniers niveaux des classes bilingues (8 divisions). Cet ensemble devra être opérationnel pour la rentrée 2012 afin d’absorber en priorité les classes partantes du site de Munster Road dont le bail arrivera à expiration à cette date. Un nouveau bail devra être établi pour la nouvelle école d’Holly Cross et le bail actuel de l’école Marie d’Orliac devra être renégocié avec le Borough de Fulham.

Dans le cadre du développement de l’offre d’enseignement français à Londres et de la réflexion autour du « plan Ecole », le projet de création d’un nouvel établissement en gestion parentale sur le site de Kentish town est en voie de finalisation. Le site a été acheté par un trust créé pour la circonstance et les travaux de rénovation sont en voie d’achèvement. Ce nouvel établissement prévu pour un effectif de 700 élèves, de la maternelle au collège, ouvrira ses portes à la prochaine rentrée de septembre 2011.

L’Agence a contribué à ce projet par une subvention d’investissement de 600.000 euros.

Je salue le travail de l’Agence et son désir de prendre toute sa part dans l’atteinte de l’objectif 1 du plan Ecole en vue d’augmenter la capacité d’accueil de l’enseignement français au Royaume-Uni.

Un projet d’école internationale à Greenwich

A n’en pas douter, il souffle un esprit d’initiative aussi vivifiant que fructueux au sein de la communauté française du Royaume-Uni. Le plan Ecole fertilise constamment de nouveaux projets dont je me fais l’écho enthousiaste, d’autant qu’ils associent largement les parents. Dernière avancée en date, le projet Greenwich dans la banlieue sud de Londres.

Une école secondaire, financée par l’Etat, pourrait voir le jour en septembre 2012 sous l’impulsion d’un groupe de parents, d’enseignants en langues et d’experts en éducation, pour la plupart français ou francophones. L’ambition de cet établissement sera de délivrer le fameux Baccalauréat International, en accueillant dans un premier temps des élèves de Year 7.

La valorisation des langues étrangères constituera le point distinctif de son cursus par rapport aux écoles publiques britanniques, une vision qui devrait séduire les familles bilingues et plurilingues, qu’elles soient françaises ou anglaises. L’ouverture multiculturelle associée à l’esprit critique ne sauraient faire défaut au lycéen du 21ème siècle, pourrait-on résumer du dessein pédagogique de Greenwich.

J’ai évidemment évoqué le sujet avec Laurent Batut, conseiller culturel adjoint, qui recevra prochainement Susannah Hickling, en charge de la communication de la future école. Celle-ci accorde le plus clair de son temps au montage d’un dossier pour le Department of Education dont la date limite se situe fin mai. Justement, Susannah a un besoin urgent de vos soutiens puisque le projet Greenwich s’inscrit dans le programme “Free Schools” qui impose de prouver l’attractivité de votre idée avant sa réalisation ! Susannah a déjà recueilli l’avis favorable d’environ 250 familles de l’est et du sud-est de Londres, en majorité francophones. Elle recherche toujours de nouveaux appuis.

Je renouvelle à Susannah Hickling, ainsi qu’à son équipe, tous mes encouragements et j’invite donc les parents d’élèves à manifester leur soutien (Register your interest) ou à rejoindre ce nouvel élan en faveur de la génération montante du quartier de Greenwich en plein développement.

Le site de la future International Academy of Greenwich

La longue marche vers les Etats-Unis d’Europe

Ce jour, nous étions quelques-uns autour du consul général Edouard Braine et de Georges Berthoin, directeur de cabinet de Jean Monnet, à assister à la cérémonie du souvenir organisée à Westminster Abbey pour célébrer la déclaration prononcée le 9 mai 1950 par Robert Schuman. Ce jour-là, cinq ans après la fin de la Seconde guerre mondiale, le ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, lance l’appel fondateur de la construction européenne. Cette déclaration annonce la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) l’année suivante.

A l’endroit même où dix jours plus tôt, deux milliards d’individus avaient braqué leurs regards, j’étais heureux de pouvoir représenter en la circonstance les Français du Royaume-Uni qui, rappelons-le, avaient voté à 90% en faveur du projet de constitution européenne en 2005.

Devant Westminster Abbey, de gauche à droite : Jean Berthoin ; Chantal Braine ; Edouard de Guitaut, pdt Association Officiers et Sous-officiers de Réserve de GB ; Brigitte Williams, pdte Fondation France Libre ; Carole Rogers, pdte Fédération des Associations Françaises de GB ; Edouard Braine, Consul Général ; Georges Berthoin, ancien directeur de cabinet de Jean Monnet ; Olivier Cadic ; Bernard Masson, pdt Association des Membres de l'Ordre National du Mérite ; Yves Audibert, pdt Association des Mutilés et Anciens Combattants

Aussi, en ce lieu propice aux évocations historiques, j’ai pensé à Victor Hugo qui a vécu plus de vingt ans au Royaume-Uni. Il fut le premier à présager la création des Etats-Unis d’Europe. C’est encore à Londres que Jean Monnet va convaincre Churchill, dans une note intitulée Anglo-French Unity, de l’intérêt d’une union franco-britannique immédiate impliquant un seul Parlement et une seule armée, pour être plus forts face à l’Allemagne qui envahissait notre territoire.

En 1950, soit dix ans plus tard, alors que certains craignent que l’Allemagne soit à nouveau tentée par une revanche, Jean Monnet travaille en secret sur un projet de mise en commun du charbon et de l’acier, principales sources d’une possible industrie de guerre. Il transmet ses travaux à Robert Schuman au printemps.

François Duchêne, jeune journaliste britannique né d’une mère française avait écrit des articles pro-européen en 1951 dans le Manchester Guardian au sujet du Plan Schuman. Remarqué par Jean Monnet, il écrira des notes et des discours pour le père de l’Europe. Après sa mort, sa fille Kate m’a adressé une copie de la biographie de Jean Monet écrite par son père qui trône dans ma bibliothèque. J’ai ressenti son geste comme un passage de témoin m’incitant à m’engager à mon tour de toutes mes forces en faveur de la construction européenne.

Il convient désormais pour les décideurs politiques de faire passer les intérêts de l’Europe avant ceux des états nationaux. Les enjeux dépassent les frontières d’antan.

A titre d’exemple, l’Europe met en place un partenariat public-privé sur l’internet du futur et finance la moitié des 600 millions d’euros d’investissements. Si l’internet actuel relie les ordinateurs et des personnes, l’avenir sera axé sur la mobilité pour connecter entre eux toutes sortes d’appareils et d’objets. Le réseau existant ne pourrait supporter de tels volumes de données, ni offrir un niveau de sécurité suffisant. Ce sont 152 organisations qui s’engagent dans un partenariat pour construire l’internet européen du futur.

A l’heure où la crise économique fait resurgir des crispations identitaires qui permettent à des mouvements politiques de mettre les difficultés sur le dos de l’Europe, il n’est pas inutile de se souvenir des pères qui ont fondé cette merveilleuse entente entre les peuples européens.

“Nous ne coalisons pas des Etats, nous unissons des hommes”, disait Jean Monnet. Soixante ans après, la longue marche vers les Etats-Unis d’Europe se poursuit.

Voir “Histoire d’un traité” en vidéo (document INA)

Lire le fac-similé du texte manuscrit du discours de Robert Schuman, prononcé le 9 mai 1953 à Luxembourg, première célébration du jour de l’Europe. Robert Schuman a offert son manuscrit autographe à Georges Berthoin, ancien chef de cabinet de Jean Monet : Jour de l’Europe-1ere celebration 1953

La Petite école de Londres fait rimer tradition et ambition

Il était une fois une petite école française qui devait fermer, car son propriétaire l’avait décidé. Devika Malik-Mery travaillait dans la finance, et comme tous les autres parents d’élèves, elle était désemparée. C’est alors que son mari l’a encouragée à l’action en lui suggérant même d’acheter l’école. C’est pourquoi Devika se trouve depuis quatre ans à la tête de la petite Ecole française de Londres.

Samedi dernier, Devika m’a invité a visiter les locaux dans lesquels l’école a emménagé en septembre 2010 (73 Saint Charles Square). J’ai pu mesurer combien les enfants appréciaient leur cour d’école disposant d’une grande aire de jeux, la qualité de la restauration et la bienveillance de leurs maitresses.

L’école accueille 90 enfants répartis en 5 classes de maternelle : 2 Petites sections, 1 Moyenne, 1 Grande et 1 section combinée Grande/Moyenne. Belle ambition : l’école va s’ouvrir à l’enseignement Primaire avec un cours préparatoire (CP) de 10 élèves à la rentrée prochaine et l’année suivante, sera constitué d’une classe mixte CP-CE1 de 20 élèves. L’ambition est aussi d’augmenter la proportion des cours en anglais comparativement au système français.

Devika est fière des excellents rapports délivrés par les inspecteurs français tout autant que par l’Ofsted.

Fondée il y a trente ans, La Petite Ecole Française est une des cinq écoles homologuées de Londres avec le Hérisson, l’Ecole Bilingue, l’école des Petits Fulhamet et l’école de Battersea.

Corinne Clement, directrice adjointe, Oliver Cadic, Devika Malik-Mery and Typhaine Dauchez, directrice

Ce dispositif complète l’offre scolaire française de Londres assurée par le lycée Charles de Gaulle, ses annexes et les deux établissements conventionnés Jacques Prévert et l’Ile aux Enfants (qui déménagera à l’été pour intégrer le CFBL).
Les établissements scolaires hors de France doivent faire l’objet d’une procédure d’homologation attestant leur conformité aux programmes, aux objectifs pédagogiques et aux règles applicables en France pour des établissements publics similaires.

La continuité de la scolarité est garantie par une charte signée avec l’AEFE (Agence de l’enseignement français à l’étranger). Aujourd’hui, les enfants issus de la Grande section de la Petite école française entrent en Primaire et ils intègrent généralement l’école Jacques Prévert ou le lycée français Charles de Gaulle.

J’avoue avoir été impressionné par l’énergie et la recherche d’excellence qui anime Devika.

Je profite de ce billet pour saluer ces entrepreneurs qui comme Devika sont à la tête des écoles homologuées de Londres. Je sais la passion qui les habite pour offrir les meilleures conditions possibles d’enseignement. Leur travail relève davantage d’une vocation que d’une profession.

Le site de la Petite école française

Rencontre avec les Français de Cornouailles à l’université de Falmouth

Après la chaleureuse réception des membres du Cornwall Council à Truro (lire : “La France à l’honneur en Cornouailles” du 04 mai 2011), notre consul général, Edouard Braine a poursuivi son voyage en Cornouailles jusqu’à l’université de Falmouth, un cadre privilégié pour rencontrer la communauté française.

Edouard Braine reçu par Geoff Smith, recteur de l’université de Falmouth et par Mark Overton,

Nous avons été accueillis par Geoff Smith, le recteur de l’université, et par Mark Overton, professeur à l’université d’Exeter. L’université de Falmouth ne manque pas de dynamisme puisqu’elle a bénéficié d’un fort soutien de l’Union européenne qui a financé les deux tiers de son Performance Centre, un investissement total de £19 millions. Des installations neuves, des équipements modernes, le tout avec vue sur la mer : les étudiants bénéficient d’un environnement exceptionnel. La petite université de Falmouth a le vent en poupe et elle veut en profiter !

Justement, nos conversations ont porté sur un projet de partenariat entre l’université de Rennes2 et celle de Falmouth d’autant qu’elles présentent un profil équivalent en matière d’offre pédagogique (cinéma, théâtre, musique, arts plastiques, information et communication, études celtiques). Chacun est très enthousiaste à l’idée d’une coopération étudiante transfrontalière, une démarche englobant les enseignants et les chercheurs également soucieux d’ouverture. Il reste désormais à définir le cadre de travail et une équipe projet.

Andrew Munson, consul honoraire de Penzance, Olivier Cadic et Victoria, animatrice du café Polyglot de Falmouth

En accompagnant Edouard Braine, j’ai partagé son plaisir à rencontrer longuement avec les Français de Cornouailles. Les sujets de conversation ne manquaient pas ! J’ai rappelé combien nous comptions sur eux pour nous aider à faciliter l’apprentissage du français. De bonnes volontés se sont déjà manifestées pour créer une école Flam, et tous se sont déclarés attachés à faciliter l’enseignement bilingue de leurs enfants.

Nous avons évidemment évoqué les scrutins de 2012 et l’importance de l’inscription sur les listes électorales sans attendre le dernier moment. Sur un plan pratique, le bureau de vote qui leur sera attribué se trouve à Bristol… à 3 heures de route. Puisqu’il faut compter 6 heures de voyage aller-retour pour chacun des deux tours de Présidentielles, plus les Législatives, chacun appelle de ses voeux le vote par correspondance et par internet !

Communiqué de presse de l’Université de Falmouth, publié après notre visite : Historic visit of Edouard Braine, General Consul of France 27th April

Crédit photo : University College Falmouth

Adieu à Bernard Stasi

Je voulais vous faire part de ma tristesse à l’annonce du décès de Bernard Stasi, un homme d’Etat d’un profond humanisme et d’une parfaite probité.

Au temps où j’exerçais des fonctions au sein d’Amnesty International, je m’étais investi en faveur de l’abolition universelle de la peine de mort. Un débat avait été organisé à Paris sur ce sujet en présence de Bernard Stasi, abolitionniste convaincu. Son talent d’orateur servait utilement son espérance vers un monde plus respectueux de la dignité humaine.

Il n’hésita pas à condamner le coup d’État du général Pinochet au Chili en 1973, ce qui lui a valu son portefeuille de ministre des départements et territoires d’outre-mer sous Georges Pompidou. Son courage et son franc-parler bâtirent le premier rempart contre la percée du FN aux cantonales de 1983. Jean-Marie Le Pen ironisait alors sur la légitimité de faire de la politique pour ce fils d’immigrés italiens. En réponse et non sans provocation, Bernard Stasi publiait, en 1984, un livre intitulé “L’immigration : une chance pour la France”.

Diplômé de l’Ena, ce Rémois de naissance a accompli un parcours politique exemplaire : maire d’Epinay, député de la Marne et député européen, président du conseil général de Champagne-Ardenne. Devenu une figure du centrisme, il comptait des amis de tous bords, tels que Jacques Chirac ou Michel Rocard.

Bernard Stasi a mis ses derniers efforts au service de l’équité entre les hommes, en devenant Médiateur de la République de 1998 à 2004. Rappelons qu’il a présidé la commission de réflexion sur l’application de la laïcité en 2003, puis il a présidé la mission de préfiguration de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité).

J’espère que l’esprit de tolérance de Bernard Stasi ne fera pas défaut dans le débat public.

Crédit photo : AFP/Mehdi Fedouach

La France à l’honneur en Cornouailles

Deuxième étape de la tournée consulaire d’Edouard Braine, le 27 avril, une rencontre mémorable organisée par le Cornwall Council à Truro, capitale des Cornouailles.

Le déjeuner, présidé par Pat Harvey, la Chairman du Cornwall Council, en compagnie des élus du comté, nous a permis d’évaluer l’intérêt des autorités locales pour le développement de relations culturelles entre les Cornouailles et la Bretagne et, bien sûr, pour le projet de “ligne verte” entre Falmouth et St-Malo.

J’avais eu le plaisir d’évoquer cette idée de navette lors de ma rencontre avec Pierre Cuignet (lire : “Une ligne verte pour relier la Bretagne et les Cornouailles ?” du 18 février 2011). Notre consul y a vu une belle opportunité de rapprocher encore la France du Royaume-Uni. Les bénéfices ne manqueraient à raviver la coopération inter-celtique entre Bretons et Cornish, ce demi-million de Britanniques de couche celtique, plutôt marginalisés culturellement. Au delà de la dimension touristique et culturelle, on imagine des échanges scolaires, des coopérations inter-universitaires, des débouchés économiques pour les produits locaux et, bien sûr, des emplois transfrontaliers, qu’il s’agisse d’apprentis boulanger ou d’ingénieur en haute technologie.
L’aspect humain reste prépondérant dans nos discussions puisque que la ligne verte est justement verte parce qu’elle serait dédiée au transport de passagers et au fret, exit les véhicules et camions.

Olivier Cadic, Pat Harvey, Chaiman du Cornwall Council, Edouard Braine, consul général, entourés des élus du Council, de Pierre Cuignet et des directors de King Harry Ferry, Tim Smithies et Tim Light (Truro, le 27 avril 2011)

Une réunion de travail  en présence de Tim Smithies et Tim Light, Director et Managing Director de King Harry Ferry, nous a permis de mesurer le chemin qu’il reste à parcourir pour faire aboutir en matière de financement auprès de relais européens, dans le but de désenclaver les Cornouailles et d’aider cette région à traverser une pénible reconversion économique. Trop excentrée, une liaison maritime vers St-Malo pourrait la dynamiser.

Doris Ansari, leader LibDem du Cornwall Council , et Olivier Cadic

J’ai eu le plaisir de m’entretenir avec Mme Doris Ansari, leader LibDem du Cornwall Council, qui m’a raconté comment il y a quelques années, alors qu’elle recherchait une ville française pour jumeler Truro, le comité international leur avait fait découvrir Morlaix en Bretagne. Depuis le jumelage des deux villes a créé des liens indissolubles entre leurs habitants.

L’amour de la France est un sentiment largement partagé au sein des élus et des habitants des Cornouailles et déjà la BBC se fait l’écho enthousiaste d’une probable coopération trans-Manche (lire : “Proposed ferry service to France” du 28 avril 2011). Edouard Braine et moi-même sommes repartis séduits de ces rencontres et de ces moments de partage fructueux avec des Europhiles convaincus.

Crédit photo : Courtesy of the Cornwall Council

Accompagner le développement de la communauté française de Bristol

Annie Burnside et M.Burnside, Edouard Braine, consul général, Olivier Cadic et Monique Pellois

Le 26 avril, Bristol constituait la première étape de la tournée consulaire d’Edouard Braine, notre consul général, une ville où j’ai eu l’occasion de me rendre à trois reprises, l’an dernier.

Cette fois-ci, notre consul honoraire, Annie Burnside, fondatrice de l’école française de Bristol (lire : “L’école française de Bristol fête ses 30 ans” du 01 août 2010), nous a reçus à son domicile en compagnie de Monique Pellois, directrice de l’établissement. Celle-ci m’avait écrit pour me dire qu’elle souhaitait m’entretenir de l’avenir de son école. La communauté française de Bristol se développe et les clients ne manquent pas !  Les locaux actuels interdisent notamment l’ouverture d’une seconde classe de maternelle.

Cette visite en compagnie d’Edouard Braine tombait donc à point nommé pour étudier les moyens de faciliter le développement de l’école française de Bristol grâce au soutien du plan écoles.

Soulignant l’aspect prioritaire de ce dossier, le consul général n’a pas manqué de rebondir sur le futur de l’antenne consulaire de Bristol et de maintenir ce point de contact privilégié entre les Français vivant sur place :

« La présence française à Bristol a bénéficié jusqu’en 2010, grâce au talent de notre consul honoraire Annie Burnside, d’un outil de rayonnement exceptionnel sur le plan immobilier : la villa paladienne de Clifton House, relevant du département d’études françaises de l’Université locale, offrait à l’ensemble de la communauté française de Bristol un point de ralliement, qu’il s’agisse des parents d’enfants de l’école française, des besoins de l’Alliance française pour y tenir des conférences, et bien entendu pour notre agence consulaire. Le départ à la retraite d’Annie Burnside, à l’automne dernier, nous a totalement privés de ces facilités. Aussi bien la communauté française et par conséquent le consulat ont-ils intérêt à ce qu’un nouveau lieu puisse prendre le relai, sur un mode certes plus modeste que Clifton House. Il faudra de toute façon un lieu pour tenir les permanences consulaires et organiser l’année prochaine les élections. »

Soucieux d’accompagner le développement de la communauté française de Bristol, le consul général voit une synergie possible entre le développement de l’école française de Bristol et la future antenne consulaire. J’ai transmis tous les éléments financiers à Laurent Batut pour que l’équipe du plan Ecole puisse rechercher les moyens de soutenir l’école française de Bristol. Frédéric de la Borderie qui œuvre au sein de FEPT (structure destinée à gérer les structures immobilières scolaires françaises au Royaume-Uni) a immédiatement contacté Monique Pellois pour lui offrir son expertise si necessaire.

L’objectif 1 du plan Ecole ne saurait bénéficier exclusivement à la communauté française de Londres et je me réjouis du soutien appuyé du consul général et de l’excellent accueil des représentants du plan par ailleurs.

Le comité de gestion de Bristol s’emploie avec beaucoup d’ardeur pour le développement de cette école. Il mérite tout notre appui. Je serai de retour à Bristol le 13 mai prochain.

Une nation qui ne doute pas de son identité

Christophe Pallée, correspondant spécial de TF1/LCI, m’avait invité à le rejoindre sur le Mall pour assister au passage du carrosse royal, depuis la terrasse de la British Library.

Le précédent mariage royal entre le Prince Charles et Diana Spencer, suivi à la télévision, s’était bien dissipé de ma mémoire et je n’avais guère prêté attention à la foule le long du parcours. Aujourd’hui, j’ai ressenti à sa mesure l’immense popularité de ce genre d’événement auprès des Britanniques.

Ce fut la liesse lorsque le couple royal, revenant de Westminster, remontait l’avenue au milieu des uniformes rutilants. J’ai aperçu Kate, nouvelle duchesse de Cambridge, rayonnante de bonheur. Le carrosse de la Reine qui suivait à quelque distance fut accueilli par un vibrant God Save the Queen.

A l’évidence, Kate et William sont faits pour le job, ils sont même irrésistibles. Leur charme anoblit le plus kitchissime des mugs à leur effigie. Ils vivifient la tradition en lui offrant l’éclat doré de la jeunesse et de la modernité. Alors le peuple adhère, il s’approprie, il communie debout derrière les barrières, formant une marée ondoyante aux couleurs de l’Union Jack en partageant le frisson de l’Histoire et le bonheur d’être anglais.

Je retiendrai à jamais l’image de ce rassemblement autour de la famille royale et du drapeau. La monarchie britannique joue toujours son rôle de ciment auprès d’une nation qui ne doute pas de son identité.

Ici Londres, la revue incontournable des Français à Londres

Les francophones et les francophiles connaissent forcément le magazine Ici Londres, créé il y a une douzaine d’années déjà, pour servir de plateforme d’échanges et d’informations pratiques aux expatriés français de Londres.

En avril 2010, il y a exactement un an, cette revue indépendante et gratuite adoptait une nouvelle charte graphique plus séduisante et en rapport avec l’air du temps. Le fond évoluait également pour offrir un contenu rédactionnel de qualité, croisant les regards et les points de vue, signant des critiques pertinentes et nous prévenant de l’essentiel. C’est pourquoi je suis très flatté d’y apporter ma contribution au travers d’un portrait qui m’a été consacré par la journaliste Amandine Jean : “Olivier Cadic, entrepreneur en série” (lire : Ici Londres mai 2011 p11)

Vous pouvez trouver le magazine dans l’un de ses 300 points de distribution à Londres et en France (repérables sur une carte en visitant le site Ici Londres, à la rubrique Points de distribution). Le site est par ailleurs réputé pour son répertoire des professionnels francophones à Londres, tous corps de métier confondus.

Vous pouvez feuilleter, en ligne, le numéro de mai 2011 : http://www.readoz.com/publication/read?i=1036610#page1

Mariage du siècle : interventions sur TF1 et LCI

En marge des cérémonies du mariage princier de Kate et William, vendredi 29 avril, j’aurai le plaisir et l’honneur de parler des Français du Royaume-Uni, sur TF1 et LCI, entre 10h et 14h (heure anglaise).

Les chaines françaises ont mis en place un dispositif exceptionnel pour suivre l’événement en direct.

Votre retraite, à l’heure des réformes

Nous avons évoqué, il y a quelques mois, le thème l’optimisation de la retraite des expatriés, à la lumière d’une forte évolution législative (lire : “Quelle retraite pour les expatriés ?” du 6 décembre 2010). Dans sa lettre du mois d’avril, l’UFE GB, Union des Français de l’étranger, pose de précieux jalons pour notre compréhension des nouveaux mécanismes issus de la loi du 09 novembre 2010 (télécharger la lettre en pdf : 2011_04__reforme_retraites).

Ce document d’une grande clarté a été conçu par la CNAV, Caisse nationale d’assurance vieillesse comme un mode d’emploi pour les Français vivant à l’étranger, détaillant l’impact des changements en cours selon la situation de chacun.

Le premier thème traité est celui de l’âge du départ à la retraite et celui des retraites anticipées (handicap, pénibilité….). Si vous êtes né à partir du 1er juillet 1951, vous êtes concerné par l’allongement progressif de l’âge légal du départ à la retraite et le report de l’âge d’obtention du taux plein, si vous ne justifiez pas de la durée d’assurance nécessaire.

Ce dossier poursuit son ambition de répondre concrètement à vos interrogations en vous proposant de calculer vos droits, incluant trois éléments de base : le salaire annuel moyen, le taux et la durée d’assurance. Il ne vous reste plus qu’à saisir une calculatrice pour savoir de quoi il en retournera pour vous.

Le site de l’UFE

Photo Flickr de Trekkyandy

Les Français de l’étranger dans le viseur de Bercy

Un article intitulé “Ceux qui ruinent la France” fait la une du Point cette semaine. “Toujours prompts à critiquer la France et ses largesses sociales, les expatriés ne sont pas les derniers à en profiter”, y lit-on. L’image des Français de l’étranger assimilés à des exilés fiscaux pour échapper à l’impôt y est entretenue : “les exilés fiscaux ont en commun de refuser la règle du jeu républicain qui consiste à rendre au pays qui les a éduqués, formés, soignés gratuitement une partie de cet investissement sous forme d’impôts.”

Une tendance malsaine semble se développer actuellement dans notre pays par la recherche de bouc-émissaires pour justifier des difficultés rencontrées.

Les expatriés sont une cible de choix depuis que Jérôme Cahuzac, président (PS) de la commission des finances de l’Assemblée nationale a déposé, au mois d’octobre 2010, un amendement prévoyant une “taxation proportionnelle” sur le revenu des Français de l’étranger en fonction des impôts déjà payés par ceux-ci.

La sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam était intervenue sur cette question au Sénat et vous pourrez découvrir la teneur des échanges qui prouve que la caricature à notre endroit n’est pas l’apanage de la presse française :

Mme Joëlle Garriaud-Maylam : Madame la secrétaire d’État, comme l’ensemble des élus des Français de l’étranger, je suis stupéfaite de l’amendement déposé par le président socialiste de la commission des finances de l’Assemblée nationale qui vise à instaurer une taxation des Français de l’étranger, alors même qu’ils sont déjà imposés dans leur pays de résidence.

(Exclamations sur les travées du groupe socialiste et du groupe CRC-SPG.)

M. Didier Boulaud : On pleure pour Johnny Halliday ! Reviens, Johnny !

Lire “Question d’actualité au gouvernement n° 0558G de Mme Joëlle Garriaud-Maylam (Français établis hors de France – UMP), publiée dans le JO Sénat du 22/10/2010 – page 8716″

Joëlle Garriaud-Maylam

Bien que cette idée ait été rejetée lors du débat parlementaire, plusieurs propositions d’impositions à destination spécifique des Français de l’étranger seraient actuellement étudiées, comme le révèle une note de la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylam sur la fiscalité des Français de l’Etranger qui a été circulée aux élus à l’AFE ce week-end (Note – Fiscalité des Français de l’étranger – 19 avril 2011).

Certaines ont déjà été évoquées par le cabinet de François Baroin, ministre du Budget.

Une Exit Tax pourrait imposer les Français s’expatriant pour des raisons fiscales (lire : “L’UFE Corporate, pour renouer avec l’esprit France Libre… d’Entreprendre” du 22 avril 2011).

D’autre part, le ministère du Budget étudierait la possibilité d’imposer les revenus de source française des Français de l’étranger selon le barème de l’impôt sur le revenu au lieu du prélèvement à la source, tel qu’il est pratiqué actuellement, avec régularisation lors du calcul de l’impôt sur le revenu.

Enfin, le ministère du Budget examinerait le projet d’une imposition sur les résidences secondaires en France des expatriés, assise sur la valeur locative de ces biens immobiliers.

La note de la sénatrice vient à point nommé pour tordre le coup à l’image du Français expatrié qui ruinerait la France :

“Les Français établis hors de France, outre les impôts et taxes acquittés dans leur pays de résidence, peuvent rester assujettis à différentes impositions françaises : l’impôt sur les revenus de source française, l’impôt sur les successions, l’impôt sur la fortune (ISF) et l’impôt sur les plus values immobilières réalisées en France.

Ils contribuent pour un montant de près de 541 millions d’euros. Un chiffre à mettre en rapport avec le coût de 343,2 millions d’euros du programme 151 “Français de l’étranger et affaires consulaires.”

N’oublions pas non plus qu’ils ont besoin de passeports (plus de 150.000 par an) qui leur sont facturés 89 euros, alors qu’ils ont un prix de revient de 35 euros, soit un bénéfice d’environ huit millions d’euros annuels.

Dans les faits, les Français de l’Etranger apportent des ressources nettes à la France.

Et c’est sans compter leur apport au commerce extérieur de la France.

Je ne m’étends pas non plus sur les coûts associés supportés par les expatriés tels que les frais de déplacement pour se rendre au consulat afin de faire établir son passeport (journées de travail perdues pour ceux qui n’habitent pas Londres) ou les frais d’établissement d’un certificat de vie pour les retraités qui ne peuvent pas se rendre au consulat.

A l’évidence, comme Joëlle Garriaud-Maylam s’y emploie, il me paraît nécessaire de faire de la pédagogie pour lutter contre la démagogie.

Espérons que cela soit suffisant pour que le gouvernement abandonne ces idées d’imposition spécifique, car à l’évidence tous les expatriés ne s’appellent pas Johnny Halliday.

La FAFGB annonce sa soirée du 14 juillet

Changement de formule cette année puisque le lycée Charles de Gaulle n’accueillera pas le bal du 14 juillet organisé par la FAFGB, Fédération des associations françaises en Grande Bretagne.  Sa présidente, Carole Rogers, nous donne rendez-vous pour un diner de gala sous chapiteau, au  Kensington Palace Garden, situé derrière la résidence de l’ambassadeur de France.

La prise de la Bastille sera fêtée au son du charleston puisque cette soirée étiquetée “Black and white” renouera avec l’esprit joyeux et insouciant des Années folles.

Comme chaque année, les bénéfices récoltés par la fédération seront reversés à diverses associations caritatives, apportant à la communauté française du Royaume-Uni une assistance médicale ou juridique, ainsi qu’une aide dans la recherche d’un logement ou d’un emploi.

Quant au déroulement de la soirée, vous pouvez opter pour la formule VIP qui débutera au champagne à 18h30 et se poursuivra par un diner de gala réunissant des personnalités du monde des affaires, des arts, de la politique ou du sport, pour une entrée de £145 tout inclus.

Autre solution, vous pouvez préférer vous rendre directement au bal et profiter des animations et du feu d’artifice (22h30) contre un ticket de £30, coupe de champagne incluse. Il y aura moyen de vous restaurer sur place puisque de nombreux stands dresseront une offre culinaire aussi fine que variée : crêpes, barbecue, foie gras, sushis….

Cette célébration nationale se déroulera sous le patronage de Bernard Emié, notre nouvel ambassadeur à Londres. Pour aider la fédération dans son oeuvre de bienfaisance et contribuer à réussite de cette manifestation, je m’associe à Edouard Braine, notre consul général, pour vous remercier de bien vouloir diffuser l’information autour de vous.

Pour plus d’informations et pour réserver vos places, vous pouvez consulter la brochure Kensington Palace Gardens Bastille Day Ball ou bien contacter FranceInlondon (bastilledayball@franceinlondon.com), ou encore visiter le site officiel de l’évènement : www.bastilledayball.co.uk

Photo Flickr de thefoxling

L’UFE Corporate, pour renouer avec l’esprit “France Libre… d’Entreprendre”

Il y a bientôt 15 ans, après avoir annoncé l’installation de mon entreprise dans le Kent (“French firm crosses Channel to the land of opportunity”, 1996 09 18 the-independent), j’avais reçu un nombre impressionnant de demandes d’entrepreneurs français tentés par la même aventure.

Olivier Cadic et Loïc Dumas, responsable du business club, UFE Corporate

J’avais alors créé l’association “La France Libre… d’Entreprendre” pour répondre à cet engouement. Un club de professionnels (expert-comptable, avocats…) destiné à accompagner les entrepreneurs s’était réuni autour de moi. Nous avions rassemblé plus de 1,000 adhérents en 1998. Ce succès n’était pas du goût du gouvernement Jospin. DSK, ministre des Finances de l’époque, avait décidé de créer une “Exit tax” en exigeant le versement d’une caution aux entrepreneurs désireux de quitter le territoire français. Le Figaro avait attribué mon nom à cette loi (“Pourquoi des entrepreneurs s’exilent”, 2000 02 20 Le Figaro). Une fois cette loi abrogée, suite à la condamnation de la France par l’Union Européenne qui rétablissait la liberté de circulation des entrepreneurs, nous avions mis un terme aux activités de l’association.

L’an dernier, plusieurs entrepreneurs qui s’étaient engagés à mes côtés m’ont confié qu’ils regrettaient l’atmosphère d’un club d’entrepreneurs, avec l’esprit de la France Libre… d’Entreprendre. Pour y répondre, j’ai proposé à Loïc Dumas d’animer l’UFE Corporate, un business club créé il y a quelques mois par l’UFE GB, l’Union des Français  de l’étranger au Royaume-Uni. Cette structure représente une opportunité d’entraide amicale entre les entrepreneurs français de Grande-Bretagne, prolongeant ainsi la mission et la philosophie de la France Libre… d’Entreprendre.

Ce club d’entrepreneurs solidaires se réunit lors des “Apéros entrepreneurs“. Cet événement mensuel gratuit et ouvert à tous permet aux Français entreprenants de faire du networking. Il n’est nullement besoin d’épiloguer sur l’avantage d’intégrer des réseaux dans le monde des affaires, surtout pour nos compatriotes qui viennent de poser leurs valises à Londres. Ceux qui adhèrent au club sont les entrepreneurs qui souhaitent offrir leur expertise ou leur expérience.

Le dernier Apéro de l'UFE Corporate a réuni une soixantaine d'entrepreneurs, début avril

L’UFE Corporate a déjà trouvé en Loïc Dumas (loic@frogvalley.net) un promoteur enthousiaste qui génère un engouement croissant puisque nous étions une soixantaine réunis début avril au Baranis, un bar qui dispose d’une piste de pétanque en sous-sol ! Pour rejoindre les fondateurs du Club UFE Corporate, vous pouvez vous inscrire sur cette page du site de l’UFE.

Nous fêterons le 15ème anniversaire de la France libre… d’entreprendre, à Ashford le 20 octobre 2011. La semaine dernière, le ministre du Budget, François Baroin, a annoncé l’institution d’une nouvelle Exit tax. Et je me suis dit que, décidément, l’histoire est un éternel recommencement !

Aziz Senni, porte-flamme de l’entreprenariat, en conférence à Londres

Aziz Senni pourrait être un personnage de roman. Ce serait l’histoire d’un Jeune des cités, ainé de six frères et soeurs, débarquant à l’âge de deux mois au Val Fourré dans les bras de ses parents venus du Maroc. Il décide en l’an 2000 de créer son entreprise à Mantes la Jolie même. Il a 23 ans à peine, inconscient sûrement. Cocteau écrirait qu’il ne savait pas que c’était impossible, alors il l’a fait.

Aziz est aujourd’hui un entrepreneur épanoui dirigeant le premier réseau francilien de transport à la demande, autrement dit de taxis collectifs “plus rapide qu’un bus, moins cher qu’un taxi” (www.atafrance.com). Chaque mois, il édite 70 feuilles de paie, ce n’est pas la moindre de ses fiertés.

L’association des anciens de Sciences-Po, Alumni UK, présidée par Stéphane Rambosson, a eu l’heureuse idée d’inviter cet entrepreneur d’un genre nouveau à témoigner de son parcours qu’il a si bien relaté dans un best-seller : “L’ascenseur social est en panne… j’ai pris l’escalier” (Edition L’archipel- 2005). Et depuis, Aziz essaie de le réparer ce fichu ascenseur en multipliant les initiatives auprès les habitants des cités afin qu’ils prennent leur destin en main. Il a ainsi fondé, en 2002, l’Association nationale des jeunes entrepreneurs (ANJE) afin d’accompagner les créateurs issus des quartiers, ou encore la BAC (Business Angel des Cités), en 2007, premier fond d’investissement dédié à la création et au développement d’entreprises en banlieue.

Son énergie et son charisme décuplent la force de son message : il n’y a aucune fatalité, rien ne vous condamne à végéter en bas de l’échelle si vous ayez un peu d’ambition, d’initiative, d’envie d’innover, parce qu’entreprendre est une merveilleuse aventure… qui ne dépend que de vous ! Aziz rappelle que 25% de la population nait dans les banlieues.

A mon sens, Aziz remet l’esprit d’entreprise au coeur de la cité et pas seulement des cités. La France manque globalement d’entrepreneurs. Aujourd’hui, tout diplômé réfléchit à deux fois avant de se lancer dans la création d’entreprise. C’est long et c’est risqué avant de toucher au but. Et encore, rien n’est jamais acquis.

L’esprit d’entreprise est un feu sacré. Avec le temps, des entreprises oublient parfois qu’elles doivent continuer à entreprendre, elles s’assoupissent et finissent par être déposées par de nouveaux entrants qui régénèrent l’offre existante à l’aide de nouvelles briques technologiques, scientifiques ou socio-culturelles. Le malheur veut que les esprits les mieux formés se désintéressent de ce challenge qui est le plus difficile, mais le plus beau : réinventer le monde. Le mot entrepreneur a été forgé au XIXème par l’industriel et professeur au Cnam, Jean-Baptiste Say. Les Anglo-saxons utilisent ce terme français parce qu’il n’a pas d’équivalent dans leur langue. Le business man, c’est tout autre chose.

Aziz Senni vantait l’autre soir ces jeunes qui avaient fait le grand saut de la création d’entreprise au sein de son association. Quand on n’a rien à perdre, tout est à gagner. Ce message m’a renvoyé à mes souvenirs. A vingt ans, c’était cet esprit qui m’animait lorsque j’ai créé mon entreprise.

J’aime beaucoup Aziz Senni et je remercie Stéphane Rambosson de m’avoir donné l’opportunité de le rencontrer lors de cette soirée brillamment animée par Xavier Quattrocchi-Oubradous.

Pour information, vous pouvez lire :
– Son dernier livre : “Monte ton biz, les 10 commandements de l’entrepreneur des cités” (Edition Pearson – Novembre 2010)
– Son interview par l’Express “Aziz Senni, l’entrepreneur des banlieues qui voulait changer de vie” (5 avril 2011)