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Sénat – Taiwan – Visite du ministre François Wu

À l’invitation de son président Jean-Baptiste Lemoyne, notre groupe d’amitié France-Taïwan a eu le plaisir d’échanger, ce 17 novembre, avec François Wu, vice-ministre taïwanais des Affaires étrangères, lors de sa tournée en Europe.

Une rencontre qui a mis en lumière un paradoxe saisissant : Taïwan, puissance économique incontestable, fait face à un voisin dont les ambitions expansionnistes menacent la stabilité régionale et mondiale.

Les performances économiques de Taïwan sont remarquables :
– Croissance record : +5 % en 2025, après un bond de 8 % en 2024.
– PNB par habitant : désormais supérieur à celui de la Corée du Sud.
– Bourse taïwanaise : 8ᵉ mondiale, devant l’Allemagne.
– Hégémonie technologique : Taïwan produit les deux tiers des semi-conducteurs de la planète, dont 95 % des plus performants et 100 % de ceux dédiés à l’IA.

Foxconn, le géant taïwanais, envisage d’investir 300 millions d’euros en France pour y construire une usine de semi-conducteurs, en partenariat avec Thales et Radiall. Un projet qui illustre l’attractivité de notre pays et le potentiel de coopération industrielle entre nos deux nations.

Cependant, cette réussite économique se heurte à une réalité géopolitique préoccupante. Le régime communiste chinois ne dissimule plus ses visées expansionnistes. Les provocations militaires, les manœuvres d’intimidation et les revendications territoriales sur Taïwan s’intensifient, mettant en péril la paix dans la région.

Comme l’a souligné le Premier ministre japonais Takaichi, une escalade dans le détroit de Taïwan aurait des conséquences dévastatrices à l’échelle mondiale. Les chaînes d’approvisionnement, la sécurité des échanges et l’équilibre stratégique en Asie-Pacifique seraient profondément ébranlés.

Lors de mon intervention, j’ai rappelé une évidence : la sécurité de Taïwan est un enjeu global. Toute atteinte à son intégrité territoriale déclencherait une crise aux répercussions imprévisibles. Pékin doit renoncer à ses velléités hégémoniques et s’engager dans une voie pacifique, respectueuse du droit international.

Taïwan incarne aujourd’hui les valeurs démocratiques face à l’autoritarisme et l’innovation face aux défis globaux.

La France doit se tenir à ses côtés avec détermination.

Procès de Jimmy Lai – Réponse du Président de la République

Je remercie le président Emmanuel Macron d’avoir répondu au courrier que nous lui avons adressé, avec mon collègue André Gattolin, le 31 août dernier (lire le courrier).

En tant que co-présidents de l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC), nous avons souhaité attirer son attention sur le sort de Jimmy Lai, incarcéré depuis août 2020 et dont le procès n’a pas encore abouti.

Fondateur du quotidien Apple Daily et défenseur de la liberté de la presse et de la démocratie à Hong Kong, Jimmy Lai, 77 ans, est accusé de « collusion avec des forces étrangères » et de « publications séditieuses » pour avoir incarné le mouvement pro-démocratie hongkongais. Il encourt la réclusion à perpétuité.

Le Président de la République m’informe que « la France est en discussion avec le Royaume-Uni, dont Jimmy Lai est ressortissant, ainsi qu’avec nos partenaires européens, afin de déterminer la meilleure façon de le soutenir ».

Emmanuel Macron a également tenu à réaffirmer « l’engagement constant de la France en faveur de la liberté de la presse et de la liberté d’expression, partout dans le monde ».

Lire la lettre du Président de la République, Emmanuel Macron

Déclaration sur le 26ème anniversaire de la persécution des pratiquants de Falun Gong

Les membres de l’IPAC sont solidaires de Falun Gong et de toutes les autres communautés persécutées par la répression en cours

20 juillet 2025 – “Aujourd’hui, cela fait 26 ans que le gouvernement chinois a rendu illégale la pratique du Falun Gong en Chine, poursuivant une campagne brutale de persécution qui se poursuit à ce jour.

Depuis 1999, les pratiquants de Falun Gong font face à la surveillance, la détention, la torture et la persécution idéologique. Un ensemble croissant de preuves rend maintenant difficile d’éviter la conclusion qu’ils ont été victimes d’un programme de prélèvement forcé d’organes dirigé par l’État.

Dans la Chine de Xi, la persécution des groupes religieux et spirituels ne se limite pas au Falun Gong. Les églises chrétiennes sont démolies, les bouddhistes tibétains font face à l’effacement culturel, et les Ouïghours et d’autres communautés majoritairement musulmanes restent soumis à l’internement et au travail forcé.

L’IPAC réaffirme le droit universel à la liberté de pensée et de religion tel qu’il est inscrit dans le droit international. Personne ne devrait faire face à la persécution pour ses croyances. Nous sommes solidaires avec les pratiquants de Falun Gong et toutes les autres communautés persécutées en République populaire de Chine, qui sont privées de leurs droits en vertu de l’article 18, et nous réitérons notre appel à nos gouvernements pour soutenir et défendre la liberté religieuse dans le monde entier en tenant les autorités chinoises responsables de leurs abus”.

Statement on the 26th Anniversary of the Persecution of Falun Gong Practitioners

Médias – “Le sénateur Olivier Cadic souligne que Taïwan est un symbole de liberté dans le monde” (RTI – 15/07/2025)

Article RTI :

“Olivier Cadic, vice-président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat français, membre de l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC) et qui a effectué plusieurs visites à Taïwan, a récemment accordé une interview à l’agence de presse taïwanaise CNA.

Selon Olivier Cadic, la force du Parti communiste chinois est peut-être illusoire, car elle ne repose pas sur le soutien populaire, ne tolère pas la diversité des opinions personnelles et repose sur la peur. Il a déclaré : “Taïwan est beaucoup plus fort qu’il n’y paraît, il faut faire en sorte que la Chine ne cherche pas à entrer par la force à Taïwan car elle aurait trop à perdre, le jeu n’en vaudrait pas la chandelle. C’est tout ce travail de dissuasion que nous devons entreprendre.”

Concernant la résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations unies, votée en 1971, Olivier Cadic s’est dit admiratif des Parlements des pays qui avaient voté des textes ces derniers mois, afin de clarifier que la résolution 2758 ne traitait pas de la question de Taïwan. Il considère qu’en France, il faudrait d’abord qu’il y ait un consensus inter-partis avant de soumettre un tel texte au Parlement, ce qui constitue un défi dans un contexte où la scène politique française est très divisée à ce sujet, mentionnant le récent rapport de LFI appelant à la relance de la coopération franco-chinoise. Il a souligné que le Sénat français avait toutefois d’ores et déjà adopté à l’unanimité, en mai 2021, une résolution soutenant la participation de Taïwan aux organisations internationales.

Enfin, Olivier Cadic a assuré Taïwan de son soutien et a déclaré : “Taïwan représente cet élan démocratique qui nous inspire tous”, rappelant que le gouvernement chinois ne pouvait pas empêcher les parlementaires étrangers de se rendre à Taïwan”.

Lire l’article sur le site RTI : Le sénateur Olivier Cadic souligne que Taïwan est un symbole de liberté dans le monde (15.07.2025)

Médias – Olivier Cadic : « Il ne tient qu’à nous d’élever notre effort de défense pour être souverains. C’est l’autonomie stratégique, dont parlait le Président dès 2017 » (Public Sénat – 03/07/2025 – Vidéo 5’15)

Le 1er juillet, Sébastien Lecornu est venu au Sénat pour faire un point sur le budget des armées devant notre commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées (vidéo).

Dans le prolongement de l’audition du ministre des Armées, j’ai répondu à Quentin Calmet (Public Sénat) sur les questions que suscitent l’objectif de réarmement, en évoquant également Taïwan et nos otages en Iran.

J’ai répondu aux questions suivantes de Quentin Calmet :

> Au sujet des commandes, Sébastien Lecornu a dit : « l’ensemble des retards au premier semestre ont été largement rattrapés ». Est-ce qu’il vous a rassuré cette semaine en audition ?

> Un autre sénateur, Dominique de Legge, a dit « il y a 8 jours, ce n’est pas le discours que nous avons entendu au Bourget, soit c’est nous qui vous racontons des carabistouilles, soit c’est vous qui n’êtes pas dans la bonne vision de ce qui se passe et des choses qui remontent ». Vous faites plutôt confiance au ministre ?

> Le ministre a annoncé que les armées seront épargnées par l’effort budgétaire. C’est une bonne nouvelle ?

> On voit que les États-Unis demandent aux alliés de l’OTAN de passer à 3,5%, voire 5%, leur budget de défense dans le PIB d’ici 2035. La France est à 2%. Est-ce atteignable, est-ce souhaitable ?

> Qu’est-ce que vous répondez à tous les critiques qui ont dit qu’il y a une forme de vassalisation de l’Europe, suite au dernier sommet de l’OTAN. Donald Trump en est reparti victorieux, comme s’il avait pu imposer sa volonté aux pays européens. C’est une mauvaise lecture de la situation ?

> (autonomie stratégique) Même si c’est pour acheter des armes américaines ?

> On voit une inquiétude sur une possible escalade en mer de Chine ces prochains mois autour du sort de Taiwan. Vous avez interrogé spécifiquement le gouvernement sur ces sujets cette semaine. Qu’est-ce que vous avez eu comme réponse ?

> On a appris ces dernières heures que les Français, Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran depuis plus de trois ans sont inculpés d’espionnage pour le Mossad, de complot pour renverser le régime et de corruption sur terre. Qu’est-ce que ces chefs d’inculpation vous évoquent-ils ?

Sénat – Audition de Sébastien Lecornu – Shangri-La Dialogue – Vidéo 2’50

Le 1er juillet, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, est intervenu devant la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées pour présenter une « mise à jour » de la Loi de programmation militaire (LPM). Il a notamment annoncé une accélération des livraisons de certains équipements et munitions.

J’ai saisi l’opportunité de l’interroger sur le sommet du Shangri-La Dialogue à Singapour, en revenant sur les déclarations de ses homologues et celles de notre Président concernant la menace que la Chine fait peser sur Taïwan.

Voir l’intégralité de l’audition sur le site du Sénat

VERBATIM

Lors du sommet de sécurité Shangri-La à Singapour le 30 mai 2025, le Président de la République a mis en garde contre les répercussions potentielles de l’agression russe en Ukraine sur la situation à Taïwan.

Je le cite : « Si nous considérons que la Russie peut s’emparer d’une partie du territoire ukrainien sans restriction, sans contrainte, sans réaction de l’ordre mondial… que pourrait-il se passer à Taïwan ? »

Le ministre australien de la Défense, a affirmé “ce que nous voyons de la Chine est la plus grande augmentation de la capacité militaire par n’importe quel pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale”.

Le ministre philippin de la Défense a qualifié la Chine d'”absolument irresponsable et téméraire” dans ses actions en mer de Chine méridionale.

Le secrétaire américain à la Défense, a déclaré que Pékin “a fait référence à une date limite de 2027 que le président Xi Jinping aurait donnée pour que l’armée chinoise soit capable d’envahir Taïwan”.

Après votre passage dans l’indopacifique, partagez-vous les déclarations de vos collègues, comment qualifiez-vous la menace ?

Est-ce que le Dialogue de Shangri-La fait émerger la piste d’une action internationale susceptible de dissuader le Parti communiste chinois de rompre le statu quo, afin de ne pas nous retrouver dans la même situation à Taïwan comme nous l’observons en Ukraine ?

Avons-nous actuellement les moyens de contribuer à garantir la liberté de circulation dans le détroit de Taïwan, comme le prévoit la LPM si nécessaire ?

IPAC – Unité transatlantique interparlementaire face à la Chine

En qualité de membre de l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC), constituée de parlementaires issus d’une vingtaine de pays, j’ai cosigné une déclaration commune avec deux organisations interparlementaires américaines, afin de marquer notre volonté de travailler ensemble pour contrer l’influence néfaste du régime de Pékin.

Communiqué (traduit en français) :

En tant que membres
. de l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC),
. de la Commission spéciale de la Chambre des représentants des États-Unis sur le Parti communiste chinois*,
. de la Commission exécutive du Congrès sur la Chine (CECC)**,
nous réaffirmons notre engagement commun à renforcer la coopération entre les démocraties,

nous réaffirmons notre engagement commun à renforcer la coopération entre les démocraties en réponse aux défis croissants posés par la République populaire de Chine sous la domination du Parti communiste chinois – un régime autoritaire qui cherche à remodeler l’ordre mondial selon ses termes.

Le PCC mène une campagne coordonnée pour saper les institutions démocratiques, faire pression sur les sociétés ouvertes et contraindre les économies par l’ingérence étrangère, l’investissement stratégique et l’agression militaire.

Ses actions dans le détroit de Taïwan, à travers l’Indo-Pacifique et au sein des institutions internationales reflètent un effort délibéré pour réduire les normes qui sous-tendent la stabilité mondiale pendant des décennies.

Face à la montée de l’autoritarisme, la division entre les démocraties n’est pas une option. C’est pourquoi nous nous engageons à approfondir notre coordination à travers l’Atlantique et au-delà – pour protéger nos valeurs communes, renforcer la résilience collective et garantir que le monde libre soit uni dans la défense d’un ordre international pacifique et fondé sur des règles.

C’est un défi générationnel. Mais, ensemble, avec clarté et détermination, nous pouvons y répondre – et transmettre un héritage de liberté et de sécurité aux générations futures.

Liste des signataires

* the U.S. House Select Committee on the Chinese Communist Party
** the Congressional-Executive Commission on China (CECC)

Sénat – Les enjeux de l’Arctique – Vidéo Q/R 3’30

Le 7 mai, notre commission des Affaires étrangères et de la Défense a entendu Hervé Baudu, professeur à l’École nationale supérieure maritime, afin de cerner les enjeux stratégiques du Grand Nord.

En effet, notre commission a lancé une mission d’information sur les enjeux sécuritaire du nord de l’Europe pour mieux documenter l’état des menaces sur le flanc nord de l’Otan. Une zone dans laquelle les appétits de la nouvelle administration américaine font écho aux ambitions russes et chinoises.

Ancien officier de marine, spécialiste des eaux polaires, Hervé Baudu a brossé un état des lieux des enjeux juridiques, économiques et géopolitiques, notamment afin de caractériser son potentiel de conflictualité.

J’ai porté son attention sur les manœuvres de la Chine et l’observation spatiale, sujet sur lequel le professeur s’est montré rassurant pour l’instant.

A noter que les satellites stationnaires qui sont au niveau de l’équateur ne peuvent pas couvrir l’Arctique. Pour ce faire, on utilise des satellites à défilement polaire, centrés sur les pôles, pour les communications et l’observation, notamment les navires.

Voir l’intégralité de l’audition Enjeux stratégiques du Grand Nord sur le site du Sénat

VERBATIM de mon intervention

La Chine avait tenté d’acheter de vastes étendues de terre en Islande en 2011 et, ensuite, un ancien président islandais a créé une fondation que l’on soupçonne être en connexion avec la Chine, c’est Arctic Circle, qui se réunit tous les ans et dont la Chine est le pays non-arctique présent au travers cette fondation. On voit donc bien les approches indirectes de la Chine et une présence qui s’affirme effectivement de façon très adroite, comme vous l’avez souligné.

Ceci étant, il y a peut-être une chose qu’on pourrait mentionner c’est l’observation spatiale sur l’Arctique. C’est un sujet qui peut nous préoccuper. Que pourriez-vous nous dire à ce propos ?

Médias – “Le ministre des Affaires étrangères Lin remercie la France pour son attention à la paix dans le détroit de Taiwan” (Taiwan Info, 14/04/2025)

Taiwan Info reprend les déclarations du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, que j’avais interrogé au Sénat, le 9 avril dernier, suite aux exercices militaires engagés par la Chine autour de l’Ile de Taiwan et la publication d’un communiqué commun des ministres des Affaires étrangères du G7, en réaction (compte-rendu).

Lire l’article Le ministre des Affaires étrangères Lin remercie la France pour son attention à la paix dans le détroit de Taiwan

Extrait :

« La France est opposée à toute modification unilatérale du statu quo dans le détroit de Taiwan, y compris par la force ou la coercition », a déclaré Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, le 9 avril à Paris. Une déclaration saluée à Taipei par le ministre des Affaires étrangères, Lin Chia-lung.

Jean-Noël Barrot était auditionné par la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat français, et répondait à une question du sénateur Olivier Cadic.

Les ministres des Affaires étrangères des pays membres du Groupe des Sept (G7) se sont récemment exprimés au sujet des exercices militaires à grande échelle menés les 1er et 2 avril par la Chine autour de Taiwan, a rappelé Jean-Noël Barrot. Dans une déclaration commune publiée le 6 avril, le ministre français et ses homologues ont en effet exprimé leur « profonde inquiétude concernant les actions provocatrices de la Chine, plus particulièrement les récents exercices militaires à grande échelle autour de Taiwan (…), qui augmentent les tensions entre les deux rives du détroit et mettent en péril la sécurité et la prospérité mondiales ».

Lorsqu’ils se sont rencontrés au mois de mars à Charlevoix, au Canada, les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont en outre adopté une déclaration sur la sécurité et la prospérité maritimes, en particulier la sécurité maritime dans le détroit de Taiwan et en mer de Chine méridionale, a souligné Jean-Noël Barrot.

Qui plus est, le déploiement en Indo-Pacifique du groupe aéronaval français « a permis de réaffirmer l’attachement de la France au droit international, à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, et à la liberté de navigation », a insisté le chef de la diplomatie française. Lire la suite

Sénat – Taiwan – Audition de Jean-Noël Barrot – Vidéo Q/R 3’40

Le 9 avril, notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est venu faire un point sur la situation géopolitique devant notre commission des Affaires étrangères et de la Défense.

Les sujets traités furent nombreux. J’ai porté l’attention du ministre sur Taiwan quelques jours après les exercices militaires engagés par la Chine autour de l’Ile, les 1er et 2 avril, d’autant que les ministres des Affaires étrangères du G7 ont publié un communiqué commun en réaction.

Je remercie Jean-Noël Barrot pour ses éclaircissements et informations complémentaires.


Voir l’intégralité de l’audition sur le site du Sénat

VERBATIM de mon intervention

Dans votre discours, monsieur le ministre, vous avez annoncé orienter votre ministère vers les Français de l’étranger et dans votre discours aux ambassadeurs, vous avez commencé par cette démarche. Je peux vous dire que cela a été apprécié, c’est une première et les Français de l’étranger y sont très sensibles.

Je ne reviens pas sur le Rwanda, puisque vous vous êtes éloquemment exprimé dessus. Taïwan est au cœur d’enjeux très importants pour le monde : l’industrie taiwanaise des semi-conducteurs est clé pour le monde entier. Taïwan, c’est aussi une démocratie harcelée, militairement, par son voisin la Chine. Les exercices militaires à grande échelle de la Chine autour de Taïwan, qui ont eu lieu la semaine dernière, on fait l’objet d’un communiqué commun que vous avez publié hier avec vos collègues ministres des Affaires étrangères membres du G7. Alors, je me réjouis qu’il existe encore un sujet où le G7 parle d’une seule voix. Ces actions répétées de la Chine nuisent gravement à la paix, la stabilité, la sécurité du détroit de Taïwan et de la région. Avez-vous échangé avec vos partenaires du G7 sur Taïwan ? Envisagez-vous de prendre des mesures de dissuasion, afin de préserver le statu quo ? Est-ce qu’un ministre français prévoit d’aller à Taïwan un jour pour promouvoir nos intérêts ? Merci.
___

Dans sa RÉPONSE, Jean-Noël Barrot, a précisé que les ministres des Affaires étrangères du G7 avaient adopté, outre le communiqué commun, une déclaration sur la sécurité maritime dans le détroit de Taiwan. De plus, le déplacement dans la région du groupement aéronaval a permis de réaffirmer l’attachement de la France au droit international et la liberté de navigation. Enfin, le ministre a annoncé l’initiative de l’UE dans le but de sécuriser une douzaine de ports dans 8 pays de l’indopacifique

Appel à libérer Jimmy Lai par des parlementaires de 24 pays

Je me suis associé à une centaine de parlementaires, issus de 24 pays, pour demander la libération immédiate et inconditionnelle de l’éditeur de presse et militant pro-démocratie, Jimmy Lai, 77 ans, emprisonné arbitrairement à Hong Kong et victime d’un procès inéquitable.

Le 21 juin 2023, j’avais accueilli au Sénat, Sébastien Lai (à l’image), le fils de Jimmy Lai, ainsi que ses avocats et des membres de l’association Reporters sans frontières (compte-rendu). J’ai revu Sébastien à Taiwan en août dernier (compte-rendu).

Le 20 décembre 2023, deux jours après l’ouverture du procès de Jimmy Lai à Hong Kong, j’avais interpellé notre gouvernement à son sujet, lors d’une séance de QAG (compte-rendu).

DÉCLARATION COMMUNE (traduite de l’anglais) :

19 nov. 2024 – Nous, soussignés, parlementaires et experts en affaires étrangères de vingt-deux pays et du Parlement de l’Union européenne, sommes unis dans notre condamnation de la détention arbitraire et du procès inéquitable de Jimmy Lai, citoyen britannique, militant pacifique pour la démocratie, éditeur et prisonnier d’opinion.

Jimmy Lai est âgé de 77 ans et sa santé se détériore. Il est détenu à l’isolement dans une prison de haute sécurité à Hong Kong depuis près de quatre ans. Cette situation est inhumaine. Il est jugé sur la base d’accusations forgées de toutes pièces concernant la promotion pacifique de la démocratie, son journalisme et sa défense des droits de l’homme. Le procès lui-même est entaché d’iniquité. Il se déroule avec des juges triés sur le volet, des prétendues preuves obtenues sous la torture et fait l’objet de longs retards. Entre-temps, Jimmy Lai, catholique pratiquant, s’est vu refuser la communion pendant près d’un an.

A la veille de la reprise de son procès, nous exigeons de toute urgence la libération immédiate et inconditionnelle de Jimmy Lai. Nous nous joignons au gouvernement britannique, au gouvernement américain, au Parlement canadien, à l’Union européenne, aux cinq rapporteurs spéciaux de l’ONU et aux dirigeants de l’Église catholique pour demander aux autorités chinoises et de Hong Kong de libérer Jimmy Lai, afin qu’il puisse rentrer chez lui au Royaume-Uni, avant qu’il ne soit trop tard.

Ces appels sont soutenus par le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, qui, vendredi 15 novembre, a publié son avis selon lequel Jimmy Lai est détenu de manière illégale et arbitraire et a demandé sa libération immédiate.

Le Groupe de travail a constaté de multiples violations des droits et libertés de M. Lai et a souligné que Jimmy Lai ne devrait pas être jugé du tout.

Nous sommes unis pour défendre les libertés fondamentales et demandons la libération immédiate et inconditionnelle de Jimmy Lai.

LISTE DES 117 SIGNATAIRES et texte original (anglais)

LIRE les conclusions Groupe de travail des Nations Unies

LIRE mon billet “Chine – Hong-Kong – Libérez Jimmy Lai !” du 6 août 2024

Médias – “Narcotrafic : La France en voie de mexicanisation ?” (Public Sénat – 04 nov. 2024 – Vidéo 12’50)

Animée par Thomas Hugues, j’ai participé à l’émission Sens Commun (Public Sénat) consacrée au narcotrafic en compagnie de Magali Lafourcade, magistrate et secrétaire générale de la CNCDH, et de Driss Aït Youssef, docteur en droit public et spécialiste des questions de sécurité.

Une occasion de mettre les chiffres en perspective, de souligner qu’une vision hexagonale dans la lutte contre narcotrafic était une impasse, et qu’il faut privilégier une politique basée sur des objectifs clairs en valorisant les résultats de nos forces engagées sur le terrain au péril de leur vie face à des criminels prêts à tout.

La dimension internationale du problème doit conduire à miser sur la coopération internationale. Thomas Hugues a mentionné mon récent déplacement en Bolivie, où j’ai assisté à la destruction des laboratoires clandestins dans la jungle. J’ai rappelé que la Chine était aux deux bouts de la chaine de valeur : de la production de précurseurs chimiques pour la cocaïne et les drogues de synthèse jusqu’à la facilitation du blanchiment, comme à Hong Kong où les autorités ne donnent suite à aucune demande d’information.

VP de la commission d’enquête sénatoriale sur « l’impact du narcotrafic en France et les mesures à prendre pour y remédier », j’ai soutenu lors de nos travaux que les pays-producteurs et les pays-consommateurs n’étaient que les deux faces de la même pièce et que se battre contre le narcotrafic devait nous conduire isoler les narco-États (lire).

Mes interventions durant l’émission :

Voir l’émission dans sa totalité sur le site Public Sénat : Narcotrafic : La France en voie de mexicanisation ?

Public Sénat :
« L’hyperviolence des trafiquants de drogue touchent désormais des villes comme Poitiers, Rennes ou Blois… Le constat d’une France submergée par le narcotrafic a été posé par une Commission d’enquête du Sénat en mai dernier. Six mois plus tard, le nouveau Ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, veut responsabiliser les consommateurs « vous… qui fumez des joints, qui prenez des rails de coke, il a le goût des larmes et surtout du sang ». Faut-il sanctionner plus lourdement les consommateurs ou au contraire légaliser le cannabis pour priver les dealers d’une partie de leurs revenus ? Comment sortir de ce que certains appellent la “mexicanisation” de la France ?

INFOLETTRE n°239 – Octobre 2024

Lire : l’INFOLETTRE n°239 – Octobre 2024Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Édito – Ne pas céder aux sirènes

Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,

Espionnage, hacking, tentative de recrutement, la Chine et la Russie sont les fers de lance d’une guerre hybride menée contre nos intérêts.

Cette vidéo d’une minute réalisée par Public Sénat témoigne de l’ampleur de la menace qui pèse sur les démocraties.

Si les élus sont une cible de choix comme le révèle le reportage, d’autres professions ne sont pas en reste : diplomates, hauts fonctionnaires, journalistes, chercheurs, entrepreneurs…

Ce remarquable travail de Public Sénat est susceptible de contribuer à une prise de conscience collective de cette situation, afin que fidèle à la devise des lumières, chacun aie le courage de se servir de sa propre intelligence pour résister au chant des sirènes et ne pas tomber dans les pièges des régimes autocratiques.

Cliquez ici pour voir l’intégralité du reportage (29 minutes).

Fidèlement,

Olivier Cadic

Sommaire :

FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. PLF 2025 – Audition de Jean-Noël Barrot
. Conférence Liban (1/2) – Situation géopolitique & soutien à la population
. Conférence Liban (2/2) – Message de Sophie Primas à nos ressortissants
. 41e Session de l’AFE – Ouverture / Intervention de Sophie Primas
. 41e Session de l’AFE – Intervention du groupe Les Indépendants
. L’ANEFE auditionnée par le Sénat et l’AFE
. 41e Session de l’AFE – Pauline Carmona clôture les travaux
. Une BD qui raconte la Francophonie !

EN CIRCONSCRIPTION
> DANEMARK – Copenhague (26-27 sept. 2024)
> ÉTATS-UNIS (1/3) – Los Angeles (4-6 oct. 2024)
> ÉTATS-UNIS (2/3) – San Diego (7-8 oct. 2024)
> ÉTATS-UNIS (3/3) – San Francisco (9-11 oct. 2024)

SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES
. Taïwan – Réception de Tsai Ing-wen, ancienne présidente
. Taïwan – A quand la visite d’un ministre français ?

SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ
. Cyber Task Force : “Comment réussir la transposition NIS2 ?”
. Euro-Atlantic Resilience Forum 2024 – Il n’y a pas de canon pour détruire un mensonge
. CyberSécurité – Le « 17 Cyber » sur la rampe de lancement

MÉDIAS
. Olivier Cadic : “le Hezbollah entraîne les Libanais dans une guerre contre leur gré” (LePetitJournal.com – 29 oct. 2024)
. “Russie, Chine : comment ils attaquent nos démocraties” (Public Sénat – 22 oct. 2024)
. “CyberTaskForce : face aux cybermenaces pour la sécurité nationale, un projet de loi NIS 2 jugé brouillon” (The Epoch Times – 20 oct. 2024)
. « Ingérences étrangères, des élus pris pour cibles » (Public Sénat – 19 oct. 2024)
. Olivier Cadic : « Après la mort du chef du Hamas, il faut trouver une issue au conflit » (Public Sénat – 18 oct. 2024)

Découvrir l’InfoLettre n°239

Budget 2025 – Agence française de développement – Q/R Vidéo (7’50)

Ce 6 novembre, notre commission des Affaires étrangères et de la Défense a auditionné Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement, dont je suis membre du conseil d’administration.

J’ai d’abord interrogé le directeur sur la situation au Liban et la façon de mesurer l’impact des actions de l’AFD auprès des populations. Dans un second temps, j’ai évoqué le risque réputationnel de financer des projets qui sont exécutés par des entreprises qui contreviennent aux droits humains, ce qui a provoqué le rejet d’un projet de financement lors du dernier CA, du fait d’un constructeur chinois.

Dans sa réponse, le directeur a évoqué un outil qui lui permet de suivre en temps réel les impacts obtenus et escomptés, projet par projet, pays par pays.

Par ailleurs, tout en affirmant qu’il aspire à « doctrine claire », Rémy Rioux estime qu’il dispose déjà des règles et des sauvegardes pour satisfaire au respect des droits humains. Concernant la Chine, il a précisé que sur la période 2019-2023 seulement 4% des marchés financés par l’AFD ont été emportés par des entreprises chinoises. Selon le directeur, le sujet important est celui de la réciprocité, puisque les financements de nos homologues chinois devraient être accessibles aux entreprises françaises, ce qui n’est arrivé qu’une fois au Sénégal.

VERBATIM de mon intervention

Je suis ravi de participer au conseil d’administration pour représenter notre Maison, mais également de pouvoir constater les résultats du travail de vos équipes lorsque je suis en circonscription. Je pense spécialement à notre regretté ambassadeur Jean-François Pactet au Sri Lanka avec qui j’ai inauguré une laiterie, je pense aussi à l’inauguration du parcours touristique à Antananarivo, où les gens criaient Vive la France. Ce parcours est un grand souvenir pour moi.

Je voudrais vous parler du Liban, puisque là aussi l’AFD fait beaucoup de choses, tente d’accompagner le pays pour faire face à ses chocs à répétition. Depuis 1999, l’AFD a mobilisé 1,5 milliards d’euros pour le Liban et 362 millions d’euros depuis 2019.

Lors des échanges sur place avec les spécialistes, il m’a été suggéré d’obtenir une analyse indépendante sur l’impact de notre action et d’évaluer comment la population libanaise la perçoit.

Avez-vous une procédure ou une mesure qui puisse permettre de mesurer l’impact des actions de l’AFD sur ces populations et qui pourrait être, aussi, une manière de mettre en valeur le travail de vos équipes ?

Ensuite, lors du conseil d’administration du 17 octobre dernier, il s’est passé quelque chose d’inhabituel, puisque vous aviez dit, monsieur le directeur, que c’était une première depuis trois ans !

Au cours de ce conseil d’administration, nous avons débattu en particulier d’un projet de financement d’un parc éolien en Égypte qui était attribué à un constructeur chinois. Les autorités de tutelle avaient exprimé leurs réserves et le risque réputationnel de faire appel à une société susceptible d’utiliser le « travail forcé ». Le respect des droits humains l’a donc emporté sur l’environnement, puisqu’on mettait bien en valeur l’intérêt du projet proposé au niveau environnement.

Le projet a été rejeté par le conseil. Vous avez alors exprimé le souhait auprès des autorités de tutelle qu’une doctrine puisse être établie concernant ces sociétés en particulier, pour éviter ces situations tout comme d’avoir des dossiers sur lesquels vos équipes travaillent qui seront finalement rejetés au niveau du conseil administration.

Votre demande m’est apparue légitime, opportune et je voulais donc savoir si quelque chose avait été engagé dans ce domaine ?

Canada / Taïwan – Motion sur la résolution 2758 de l’ONU adoptée à l’unanimité

Félicitations à Yves Perron, président du Bloc québécois, pour ce formidable résultat.

La Chambre des communes du Canada a adopté hier à l’unanimité une motion déclarant que la résolution 2758 de l’ONU n’établit pas la souveraineté de la République populaire de Chine (RPC) sur Taïwan et ne détermine pas la participation future de Taïwan à l’ONU ou à d’autres organisations internationales.

La motion a été proposée par Yves Perron, un des deux législateurs canadiens qui se sont rendus à Taiwan pour participer au sommet de l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC), auquel j’ai participé en juillet (compte-rendu).

Yves a déclaré que la motion avait été adoptée à l’unanimité par tous les partis avant la convocation de la réunion : “Le Canada et Taiwan entretiennent des liens plus étroits, car les deux parties ont davantage d’échanges économiques et culturels et coopèrent dans les domaines du commerce bilatéral, de l’investissement, de la technologie, de l’éducation, des échanges de jeunes, de l’industrie, de l’art, de la culture et des affaires des peuples autochtones.”

La Chine manipule les implications de la résolution 2758 de l’ONU pour légitimer ses actions militaires dans l’espace aérien et les eaux territoriales de Taïwan, a-t-il déclaré plus tard dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Le président chinois Xi Jinping utilise cette résolution pour proférer des menaces et soutenir ses revendications sur Taïwan, a-t-il déclaré. Pour rappel , le mois dernier, le Parlement européen a également adopté une résolution affirmant que la résolution 2758 de l’ONU n’avait aucune incidence sur la participation de Taiwan à l’ONU ou à d’autres organisations internationales, et a rejeté comme inacceptable tout changement unilatéral du « statu quo » dans le détroit de Taiwan.

Cette motion devrait inspirer d’autres parlements.

Voir la VIDÉO de l’adoption de la motion par la Chambre des communes du Canada

Sénat – Réception de Tsai Ing-wen, ancienne présidente de Taïwan

Vive Taiwan, Vive la France, vive les pays épris de liberté !

Ce 16 octobre, au Sénat, c’est avec ces mots que Mme Tsai Ing-wen, ancienne présidente de Taïwan (2016-2024) a conclu son discours en réponse à celui de mon collègue Jean-Baptiste Lemoyne, président du groupe France-Taïwan, devant un aréopage de nombreux sénateurs, du député Eric Bothorel, président du précédent groupe d’amitié à l’Assemblée nationale,  et de la délégation taïwanaise, composée notamment de HAO Pei-Chih, ambassadrice de Taiwan en France, et d’industriels, venus étoffer nos coopérations dans de multiples secteurs.

L’ancienne présidente s’est réjouie que le groupe d’amitié France-Taiwan soit le troisième en taille au sénat, et le premier pour l’Indo-Pacifique.  

Ce fut un immense plaisir de revoir Mme Tsai, à Paris et je remercie Simon Leplatre, journaliste du Monde, d’avoir relaté son déplacement (L’ex-présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, en visite en Europe pour renforcer les liens de l’île avec les « démocraties »)

Comme le Monde l’a rapporté, je pense que Mme Tsai « conserve une aura importante après ses deux mandats”. L’ancienne présidente peut désormais voyager sans problème pour conforter les relations internationales de l’île avec toutes les démocraties qui refusent de se soumettre au chantage du Parti communiste chinois.

J’ai eu l’honneur de faire la connaissance de Mme Tsai, en 2021, à Taipei, lorsqu’elle avait reçu notre délégation sénatoriale, conduite par notre collègue Alain Richard, alors président du groupe d’amitié  (compte-rendu).

J’ai rappelé à Mme Tsai que nous avions découvert, à cette occasion, le projet de création du Lycée  international français à Taiwan (LIFT). Je reviens chaque année, à Taiwan, pour soutenir et accompagner le développement du LIFT, dont le primaire a été inauguré l’année suivante et le collège en 2024.

Mme Tsai s’est réjouie de la dynamique enclenchée pour accroître les échanges scolaires. Elle a encouragé les initiatives qui vont dans ce sens, comme celles entreprises par Franck Paris, venu tout droit de l’Élysée pour représenter la France sur l’île.

La veille de sa venue en France, le ministère de la défense taïwanais avait détecté 153 avions chinois autour de l’île sur la journée, un record !

Pékin souhaite annexer Taiwan par tous les moyens et ne cesse d’accroître sa pression militaire, économique et diplomatique à l’encontre de l’île, depuis que Xi Jinping est au pouvoir.

La France prône le statu quo. Rappelons qu’en mai 2021, le Sénat a adopté à l’unanimité une résolution demandant au gouvernement français d’œuvrer en faveur de la participation de Taïwan à diverses organisations internationales, comme l’OMS, Interpol ou l’OACI…

En votant, l’an dernier, mon amendement à la LPM destiné à garantir la liberté de circulation maritime en mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taiwan, le gouvernement et le parlement français ont démontré leur attachement au statu quo, au respect du droit et, ainsi, à  la paix et à la stabilité dans la zone Indopacifique.

La France n’entretient pas de relations diplomatiques officielles avec Taïwan. Les échanges interparlementaires, par définition “non-officiels”, sont néanmoins réguliers, en dépit des protestations de Pékin.

Durant son toast, en soulevant sa coupe, Mme Tsaï a rappelé que c’est sous sa mandature en 2022 que le précédent Yuan législatif avait décidé de supprimer la surtaxe sur le champagne français.

Toute comparaison avec des comportements inverses qui visent à taxer spécifiquement les spiritueux français, comme le cognac, de l’autre côté du détroit, serait forcément fortuite et… involontaire.

Médias – “Russie, Chine : comment ils attaquent nos démocraties” (Public Sénat – 22 oct. 2024)

Ce 22 octobre, Thomas Hugues m’a invité dans son émission Sens Commun pour évoquer les ingérences étrangères qui ciblent nos démocraties. Il s’est appuyé sur le reportage de son collègue, Jonathan Dupriez, intitulé « Ingérences étrangères, des élus pris pour cibles », diffusé quelques jours plus tôt (voir la vidéo).

Sophie de Ravinel, Nicolas Quenel, journalistes, et Anthony Bellanger, éditorialiste à France Info TV sont venus enrichir le débat qui m’a permis de pointer que la Chine constituait le danger majeur, puisque la Russie ou l’Iran sont devenus ses proxys.

Quelque 250.000 personnes travaillent pour les services secrets chinois. Depuis 2017, une loi oblige les Chinois à collaborer avec ces services, ce qui concerne 60 millions de ressortissants résidant à l’étranger. Tous, loin de là, ne sont pas en faveur du Parti communiste chinois. Comment les aider à ne pas être instrumentalisés contre leur gré ?

En matière d’Ingérences étrangères, si la Russie est la tempête, le changement climatique est la Chine.

En guise de solutions, j’ai rappelé sur le plateau que nous avons besoin d’une « force de dissuasion cyber » : face à chaque attaque, il doit y avoir une réaction.

Public Sénat :
« Zoom sur les ingérences étrangères qu’il convient de réaliser après la cyberattaque subie par deux élus français… Russie, Chine, Iran ou Qatar, ces pays ciblent la France et plus particulièrement nos personnalités politiques. Des parlementaires espionnés par la Chine, des élus locaux accusés d’avoir cédé à la corruption de la Russie, des manipulations médiatiques pour peser sur le résultat des élections, la recrudescence d’infox propagées sur les réseaux sociaux… Les exemples se multiplient et permettent de dessiner les contours d’une nouvelle forme d’influence. »

INFOLETTRE n°237 – Août 2024

Lire : l’INFOLETTRE n°237 – Août 2024Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Édito : 10 ans

Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,

Septembre marquera le dixième anniversaire de mon mandat de sénateur au service des Français résidant hors de France.

Avoir le monde pour circonscription m’aura conduit à faire 552 déplacements dans 114 pays.

Le journaliste René Chiche (Diplomatie internationale) m’a demandé de partager mon regard sur l’état du monde, et en particulier mon sentiment sur l’image et l’influence de la France.

J’ai répondu que durant ces dernières années, l’image de la France s’est affirmée à l’international.

Elle a en effet repris le leadership européen à l’Allemagne et est devenue la première destination des investissements étrangers en Europe.

Une performance qui doit incontestablement au style et au discours pro-européen du Président de la République Emmanuel Macron.

Notre image est plus contrastée en Afrique, même si nos progrès en Afrique de l’Est compensent nos reculs observés au Sahel. Une guerre de la communication a été enclenchée destinée à dénigrer les démocraties pour porter atteinte à nos intérêts commerciaux et nous affaiblir.

Notre réseau de 118 chambres françaises à l’international, nos 50 000 filiales, nos 100 000 TPE-PME à l’étranger sont des atouts qui justifient que la demande de France n’a jamais été aussi forte. Qui sait que la France est le premier employeur étranger au Brésil ?

Par ailleurs, l’AFD, Agence française de développement, est un outil performant qui renforce l’image de la France soucieuse de bâtir un monde meilleur.

La France demeure l’une des puissances les plus influentes au monde.

Le succès d’image des Jeux Olympiques de Paris 2024 en atteste ; N’en déplaise à nos détracteurs.

« Notre entretien sur l’état du monde avec le sénateur Cadic » (Diplomatie Internationale – Sept. 2024).

Fidèlement,

Olivier Cadic

Sommaire :

MÉMOIRE
. 80e anniversaire de la Libération de Paris

EN CIRCONSCRIPTION
> TAÏWAN – Taipei (28-31 juillet & 3 août 2024)
> PHILIPPINES – Manille (1-3 août 2024)
> ESTONIE – Tallinn & Tapa (27-28 août 2024)

SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGERES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES
. Pérou – Vincent Sicet
. Australie – Résolution 2758 de l’ONU
. Australie – Ambassadrice Gillian Bird
. Arabie saoudite – Ambassadeur Fahad al-Ruwaily
. Venezuela – L’élan démocratique du peuple
. Liban – Soutien aux propos de Samy Gemayel
. IPAC – Déclaration sur l’intimidation des législateurs par la Chine
. IPAC – Soutien au président Lai Ching-te

MÉDIAS
. « Notre entretien sur l’état du monde avec le sénateur Cadic » (Diplomatie Internationale – Sept. 2024)
. « Le parlement taïwanais devient membre de l’IPAC lors de son 4e sommet qui s’est tenu à Taipei » (Radio Taiwan intl – 30/07/2024)
. « L’Ukraine doit être autorisée à frapper des cibles russes au besoin » (Delfi – 28 août 2024)

Découvrir l’InfoLettre n°237

En circonscription aux Philippines – Manille (1-3 août 2024)

Retour à Manille, dix-huit mois après mon premier passage (compte-rendu), dans le prolongement de mon déplacement à Taiwan (compte-rendu). Ce déplacement devait me permettre d’exprimer la solidarité de la France avec les Philippines, qui doivent subir des intrusions persistantes et agressives de la part des autorités chinoises en mer de Chine méridionale.

Accueilli à mon arrivée par Thomas Rollet, conseiller politique, nous avons rejoint Remy Tirouttouvarayane, premier conseiller, à la Résidence de France. Je leur exprime ma gratitude pour tout le temps qu’ils m’ont consacré.

L’intensité et la multiplicité des rendez-vous qui se sont déroulés sur 48 heures doivent beaucoup à l’équipe de l’ambassade de France.

Je veux d’abord remercier Marie Fontanel, ambassadrice de France aux Philippines, qui m’a permis de bénéficier de la Résidence de France durant ses congés pour y tenir de nombreuses réunions et qui a participé à l’organisation de mon séjour.

Très satisfait d’avoir pu apprécier les progrès réalisés par la France aux Philippines depuis 18 mois.

Diplomatie parlementaire

Ministère des Affaires étrangères

Maria Elena P. Algabre, Secrétaire adjoint pour les Affaires européennes, précédemment ambassadrice des Philippines en Turquie, m’a accueilli au ministère des Affaires étrangères pour témoigner de la volonté de l’exécutif philippin de développer ses relations avec l’Europe.

Trois nouvelles ambassades vont s’ouvrir en Finlande, Irlande et Roumanie pour enrichir leur réseau des 20 ambassades européennes.

Belle opportunité de prendre en compte la vision du ministère concernant les enjeux dans l’Indopacifique. +d’images

Sénat

Ma première séquence de travail m’a permis de rencontrer mon collègue philippin, le sénateur Francis « Tol » N. Tolentino qui m’a félicité pour la brillante cérémonie d’ouverture des JO 2O24 à Paris.

Le sénateur m’a alerté sur la désinformation concernant les JO Paris2024 sur CGTN. Cette chaîne appartient à CCTV, organisme de télévision publique chinoise dépendant directement du Parti communiste chinois, déclare qu’une coupure de courant était en cours plongeait Paris dans l’obscurité et que seule la basilique du Sacré-cœur était illuminée.

Nous avons également échangé sur les réactions des parlementaires philippins face au comportement agressif et provocateur de la Garde côtière chinoise autour des îles Spratleys. +d’images

Défense

Merci au général Andres Centino, ancien chef d’état-major des forces armées philippines, conseiller spécial du président Bongbong Marcos pour le suivi des questions maritimes, de s’être déplacé à la Résidence de France pour un entretien privilégié.

Chargé de la surveillance maritime des Philippines, le général est en pointe face à la marine chinoise et occupe une fonction clé pour faciliter les échanges d’informations avec les États-Unis, l’Australie et le Japon.

Nous avons évoqué les nombreuses ingérences chinoises aux Philippines. En juin dernier, un bateau des garde-côtes chinois a “délibérément éperonné” les bateaux philippins venus ravitailler le BRP Sierra Madre, un vaisseau de guerre délibérément échoué sur l’atoll Second Thomas. Un marin philippin avait été grièvement blessé.

En 2016, le Tribunal arbitral établi par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer – à laquelle les Philippines et la Chine sont parties – a statué que le banc Second Thomas se situe dans la zone économique exclusive des Philippines. Chacun peut observer que la Chine ne respecte par l’état de droit international et cherche à s’approprier l’atoll Second Thomas qui se situe à environ 200 km de l’île philippine de Palawan et à plus de 1 000 km de la grande île chinoise la plus proche, Hainan. +d’images

Industriels de la Défense

Lors de mon premier passage à Manille (compte-rendu), la nécessité de bénéficier du soutien d’un attaché de Défense à demeure aux Philippines était apparu comme une évidence. À la demande de l’ambassadrice Michèle Boccoz, j’avais plaidé en ce sens à mon retour à Paris auprès du cabinet du ministre des Armées.

Le passage du ministre des Armées, Sébastien Lecornu, en décembre 2023 a été déterminant. Une lettre d’intention définissant une feuille de route pour le renforcement de la coopération entre nos deux pays a été signée à cette occasion.

Au lendemain du premier passage à Manille de la mission Pégase de l’armée de l’Air et de l’Espace française à l’issue de son déploiement dans le Pacifique, Rémy Tirouttouvarayane, premier conseiller, a réuni les industriels de la Défense à la Résidence pour un diner de travail avec Gautier Arvin-Berod (Naval Group) ; Jussi Hoikka (Airbus) ; Benoît Nalin (Thales) ; Thomas Rollet, conseiller politique et Michel Midon, attaché d’Armement.

Heureux de constater que nos entreprises mettent en oeuvre la stratégie indopacifique française qui allie protection du droit international et partenariats avec les pays de la région.

De La Salle University

Échange passionnant avec Renato Cruz de Castro, professeur émérite au département des études internationales, politologue réputé et administrateur d’un Think tank d’études stratégiques et internationales ; et avec Don McCain Gill, analyste géopolitique spécialisé sur les relations extérieures des Philippines et de l’Inde.

Explications lumineuses sur les raisons stratégiques qui poussent le Parti communiste chinois à vouloir annexer Taiwan dans un premier temps.

La volonté est de repousser les flottes alliées en brisant la première chaine d’îles qui passe de Borneo, à la partie nord-ouest des Philippines ; Taiwan, puis l’archipel japonais dont l’ile d’Okinawa.

Depuis 2013, la Chine développe des îles artificielles sur des atolls qui sont désormais au nombre de 8. Elles apparaissent être des porte-avions et deviennent des enjeux.

Les Philippins n’ont pas oublié que durant la seconde guerre mondiale, les Japonais avaient attaqué les Philippines depuis Taiwan. Ils savent qu’une invasion de Taiwan par la Chine placerait les Philippines en première ligne de nouvelles revendications territoriales chinoises.

Coopération & Action culturelle

 AFD – Banque mondiale

Rencontre avec Thierry Liabastre, AFD et Georges Comair, Banque mondiale, à l’ambassade dans le prolongement de notre échange en 2023.

Thierry Liabastre a présenté une note de cadrage des activités de l’AFD aux Philippines qui fait de la France le premier bailleur européen dans le pays.

L’AFD a deux projets avec un soutien politique fort des autorités : l’appui au plan d’action Climat des Philippines et le projet de Sécurité alimentaire par l’amélioration de la nutrition pour les foyers vulnérables par la distribution de bons alimentaires.

Nous avons également évoqué l’amélioration du système de transports à Cebu, deuxième plus grande ville des Philippines, au travers du projet de bus rapides (BRT).

Pour sa part, Georges Comair s’inquiète de savoir que peut-être dans 4 à 5 ans, les Philippines n’auront plus aussi facilement accès aux prêts subventionnés, car ils ne seront plus classés parmi les pays en voie de développement, mais comme un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, selon la classification de la Banque mondiale en cohérence avec les règles de l’OCDE.

AFD – ONG

Les Organisations de la société civile (OSC) ont bénéficié de 12 millions d’euros de l’Agence française du développement (AFD) depuis 2009 pour financer 27 projets, dont 14 sont toujours en cours.

J’ai reçu à la Résidence Augustin Vatelot, directeur-pays de Eau et Vie, en présence de Thierry Liabastre, AFD, et Thomas Rollet, conseiller politique, pour discuter de l’activité de cette association qui fournit un accès à l’eau dans les bidonvilles, dans un pays où moins de 50% de la population du pays dispose de l’accès à l’eau courante à domicile.

4 500 personnes bénéficient d’un accès à l’eau pérenne à domicile et plus de 7 680 personnes sont formées à la prévention des risques. L’ensemble des habitants des 26 bidonvilles ciblés, soit environ 150 000 personnes, ont leurs conditions de vie qui se sont améliorées.

Le montant du financement AFD s’élève à 600 000 € sur un montant projet total de 1 003 171 €.

La veille, j’avais rencontré Claudine et Didier Le carré, deux volontaires VSI engagés bénévolement pour l’association Caméléon, qui bénéficie également du soutien de l’AFD.

L’association s’occupe de la protection et des soins de filles victimes d’abus sexuels. L’UNICEF classe les Philippines comme le premier pays au monde en matière d’exploitation sexuelle des enfants en ligne (OSEC), avec des cas signalés d’OSEC augmentant de 280 % en 2022. +d’images

Blue Nations

Réunion avec Sylvain Lamourette, attaché de Coopération, et Solène Dislaire, chargée de mission scientifique et enjeux globaux pour faire le point dans un premier temps sur la coopération éducative.

Nous avons évoqué en particulier la Maternelle Academy située sur l’île de Cebu et l’importance à mes yeux de soutenir cette école philippine qui promeut l’apprentissage du français. D’autant que le pays ne dispose que d’une seule université qui enseigne notre langue.

Par ailleurs, le 5 juin 2024, l’ambassade de France aux Philippines a lancé l’initiative “Blue Nations ». L’initiative cherche à s’appuyer sur la coopération de longue date entre la France et les Philippines sur les questions maritimes et climatiques et vise à amplifier les efforts dans ces domaines clés dans la perspective de la Conférence des Nations Unies sur les Océans (UNOC3) de 2025 à Nice.

A cette occasion, l’ambassade de France a également publié un appel à propositions sur la jeunesse et les océans visant à mobiliser la société civile, les étudiants et les jeunes pour les sensibiliser aux défis du changement climatique. Les projets sélectionnés seront financés sur deux ans.

Diplomatie économique

Chambre de commerce et d’industrie France-Philippines (CCIFP)

À l’invitation de Kevin Charuel, directeur de la CCIFP depuis avril 2023, j’ai participé à une réunion avec plusieurs membres de la Chambre et discuter des opportunités de développement pour nos entreprises aux Philippines.

Fondée en 1988, la CCIFP sert plus de 174 membres. Pour les membres rencontrés, les Philippines sont le pays de la zone le plus propice aux investissements étrangers. Il existe une très forte attractivité pour les entrepreneurs et des opportunités réelles pour les jeunes diplômés.

Le pays dispose de nombreux atouts et repose sur trois piliers : la main d’oeuvre, les call centers et l’électronique.

Un risque de dépendance à la « Chine » est identifié en matière d’infrastructure. L’opérateur du réseau électrique est détenu à 40% par des Chinois.

Concernant les tarifs d’électricité, le pays est le 2ème plus cher de la zone pour l’électricité, après Singapour. Les Philippines sont attachées à leur souveraineté et souhaitent diversifier leurs partenaires, ce qui ouvre un champ d’opportunités pour nos entreprises, dans l’énergie, les transports, les services…

Pour faciliter l’implantation, les services de la CCIFP sont recommandés pour surmonter les complexités administratives identifiées.

Merci aux participants (à l’image, de g à d) : Patrick Garez (CCEF) ; Gautier Wenger (CMA/CGM) ; Matisse Gauthier (service économique ambassade) ; Remy Tirouttouvarayane (1er conseiller) ; Philippe Gauthier (Euroasia) ; Olivier Cadic ; Kevin Charuel (Dir. CCIFP) ; Cyril Rocke (DataOne Asia) ; Amaury Brucker (The blue circle) ; Bruno Vergnes (Thales) ; Xavier Leroux (Alliance française). +d’images

Asie Colas Rail

Rencontre avec Christophe Chassagnette (CCEF), directeur exploitation Asie Colas Rail, engagé depuis 34 ans dans le ferroviaire.

“On peut faire du bon business aux Philippines » m’a confié Christophe.

Depuis un ou deux ans, la perception des Philippines n’est pas la même chez Colas Rail après avoir été retenu successivement sur deux grands projets d’envergure à Manille.

Sur le Metro Manila Subway (MMSP), le Consortium piloté par Colas Rail, avec Egis et Thales en tant que partenaires, a été engagé par Mitsubishi Corporation pour la réalisation des systèmes ferroviaires. Les travaux de construction sur site commenceront courant 2025 pour bâtir une nouvelle ligne de métro entièrement souterraine de 32 kms avec 15 stations. En 2030, la nouvelle ligne raccourcira le temps de trajet entre Quezon City et Taguig de près de deux heures à trente-cinq minutes.

Après la ligne souterraine du métro de Manille remportée fin 2021, la ligne North South Commuter Rail (NSCR) est le second projet majeur d’infrastructure ferroviaire remporté par Colas Rail aux Philippines.

Colas Rail, membre d’un groupement conduit par Alstom, a été choisi par Mitsubishi Corporation pour la conception et la réalisation des systèmes E&M (Electrical & Mechanical) et des travaux de voies ferrées de la ligne NSCR. Ce second projet qui est un des plus importants de la société dans le monde dont les travaux débuteront fin 2024, prévoit la construction d’environ 110 km de ligne. Elle desservira 27 nouvelles stations, avec une section sud de 55 km entre Tutuban et Calamba, dans la province de Laguna, et une section nord de 51 km entre Malolos et Clark International Airport, dans la province de Pampanga.

Ces projets renforceront le raccordement des quartiers périphériques de Manille à son réseau de métro. Ils permettent de créer une relation de plus en plus forte avec les entreprises japonaises au travers de Mitsubishi Corporation et ouvrent des opportunités pour d’autres sociétés françaises de la Supply Chain. +d’images

Communauté française

Consulat

Heureux d’avoir retrouvé Valérie Osswald, consule, et découvert la nouvelle implantation de notre poste diplomatique dans des bâtiments très fonctionnels.

Si le nombre de Français inscrits au consulat reste stable à 3044, on estime à 1500 les compatriotes présents aux Philippines.

La France attire les Philippins. Le nombre des visas délivrés a bondi de 26 060 (2022) à 34 160 (2023). J’ai salué l’équipe des visas du consulat pour leur productivité et leur efficacité.

Les Philippins ont enregistré plus de 50 000 visiteurs français sur le premier semestre, ce qui place la France au 14ème rang des touristes dans l’archipel et au deuxième pour les Européens, derrière les Allemands.

Ce surcroit de touristes qui sont parfois en difficulté, dans des endroits difficiles d’accès, explique pourquoi le nombre de dossiers de Français en difficulté traités par le consulat a quadruplé de 88 (2022) à 311 (2023).

Ces dossiers sont complexes à traiter et chronophage pour le consulat. À titre d’exemple, une petite fille abandonnée par la mère et dont le père était décédé a été suivie par le consulat pendant 7 ans, avant qu’elle puisse rentrer en France. +d’images

Culture

Alliance française de Manille (AFM)

Très heureux d’avoir pu observer l’engouement populaire lors d’une soirée “Watch party” des Jeux Olympiques de Paris 2024, organisée à l’Alliance Française de Manille.

Parmi les présents, des membres de l’ambassade de France aux Philippines, des étudiants, des enseignants, des Français résidents aux Philippines, ainsi que l’ambassadeur d’Argentine, Ricardo Luis Bocalandro, venu assister au match de handball masculin Argentine-France.

À plus de 10 000 kilomètres de distance, j’ai pu mesurer l’impact extraordinaire produit par la cérémonie d’ouverture qui a magnifié Paris et placé cet événement à un niveau jamais atteint.

Merci à Xavier Leroux (dir. AFM) et Victor Petit (dir. adjoint AFM) pour leur chaleureux accueil.

Un bel épilogue pour ce deuxième déplacement aux Philippines en deux ans. +d’images

Sénat – Australie – Résolution 2758 ONU

Résister à la déformation du droit international concernant Taiwan.

Félicitations au Sénat australien qui a adopté hier à l’unanimité une motion d’urgence sur la résolution 2758 de l’ONU, dirigée par les sénateurs David Fawcett et Deborah ONeill.

“La résolution 2758 du 25 octobre 1971 de l’Assemblée générale de l’ONU n’établit pas la souveraineté de la République Populaire de Chine (RPC) sur Taiwan et ne détermine pas l’avenir du statut de Taiwan aux Nations Unies, ni la participation de Taiwan aux agences des Nations Unies ou aux organisations internationales.”

Qu’est-ce que l’initiative 2758 ?

La résolution 2758 de l’ONU a établi la RPC comme « seul représentant légitime de la Chine auprès des Nations Unies ».

Il reste muet sur la souveraineté de Taïwan, sa participation aux organisations internationales et ses relations avec d’autres pays.

La RPC a déployé des efforts soutenus pour déformer le sens de la résolution 2758 en faveur du « principe d’une seule Chine » de Pékin. Cela a notamment consisté à modifier des documents historiques, en remplaçant « Taïwan » par « Taïwan, province de Chine ».

Il est urgent de remédier au manque de représentation des 24 millions de Taïwanais à l’ONU. L’IPAC a décidé d’informer le public de la distorsion de la résolution 2758 des Nations Unies.

Nous œuvrerons pour soutenir les revendications justifiées et légales de Taiwan en faveur d’une participation significative aux agences des Nations Unies et à d’autres organismes mondiaux.

Transcender les frontières et la politique partisane pour réformer la politique à l’égard de la Chine.

La RPC cite la résolution 2758 de l’Assemblée générale des Nations Unies comme un faux prétexte pour isoler Taiwan de la communauté internationale. Seul le gouvernement démocratiquement élu de Taïwan a le droit de représenter le peuple taïwanais.