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L’HEBDO DES INDÉPENDANTS N°188 – 7 oct 2022

Lire : l’HEBDO DES INDÉPENDANTS n°188 – 7 oct 2022Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Sommaire :

SPÉCIAL ASSEMBLÉE DES FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER
. Hélène DEGRYSE, présidente de l’AFE,
. Olivier BECHT, ministre notamment chargé des Français de l’étranger (Principaux chantiers dans le domaine consulaire ; Vote par Internet ; État civil dématérialisé Dématérialisation des demandes de passeports ; Action sociale ; Budget pour 2023 ; Sécurité des ressortissants)
. Baptiste HEINTZ, président du groupe Écologie et Solidarité
. Thierry MASSON, président du groupe Indépendants, Démocrates et Progressistes
. Laurent RIGAUD, président de l’Union des Républicains, des Centres et des Indépendants
. Annie RÉA, présidente du groupe Solidaire et Indépendants
TRAVAUX DES COMMISSIONS :
. Commission de la Sécurité et des Risques sanitaires
. Commission des Affaires sociales, des Anciens combattants, de l’Emploi et de la Formation
. Commission de l’Enseignement et des Affaires culturelles, de la Francophonie et de l’Audiovisuel extérieur
. Commission du Développement durable et du Commerce extérieur
. Commission des Finances, du Budget et de la Fiscalité
. Commission des Lois, des Règlements et des Affaires consulaires

LE CLUB DES INDÉPENDANTS
. Laurence HELAILI-CHAPUIS, conseillère à l’AFE, présidente du conseil consulaire à Dublin (Analyse des émissions carbone des élus de l’AFE).
. Henri ZELLER, Ingénieur en innovations et responsable business développement, conseiller des Français de la 1° circonscription d’Allemagne (Retour sur le diner du 5 octobre à l’initiative du sénateur Olivier CADIC, avec les CCEF et CCIF).

LE BLOG D’OLIVIER CADIC
. Prêts chinois. Le « piège » de la dette
. Cybersécurité. Audition SGDSN & l’ANSSI
. CyberCercle. Cyberassurance, rançongiciel, collectivités, lutte informationnelle…
. Français de l’étranger, une priorité pour Élisabeth BORNE
. Vers un soft power à la française ? Les conseillers des Français de l’étranger, acteurs de la diplomatie économique
. Olivier BECHT répond aux élus
. En circonscription au ROYAUME-UNI – Londres (22 sept. 2022)

HOMMAGE

Découvrir l’InfoLettre n°188

Sénat – DG Trésor – Vidéo Q/R (3’25)

Politique chinoise d’endettement

Le 5 octobre, en commission des Affaires étrangères du Sénat, j’ai interrogé Emmanuel Moulin, directeur général du Trésor, sur les prêts de la Chine. J’ai pu observer que win-win pour Pékin, cela veut dire que la Chine gagne deux fois.

——— VERBATIM de mon intervention ———

Pékin a entraîné de nombreux pays du monde dans le “piège” de la dette pour les rendre dépendants.
On en voit les effets géopolitiques dans les institutions multilatérales.
En déplacement en Afrique, j’ai observé des prêts récents de la Chine qui sont plutôt concessionnels et commerciaux.
J’ai un exemple en tête la construction d’une autoroute financée avec le contrat de concession pour l’exploitation.
Incapable d’avoir le trafic promis sur l’autoroute, le pays doit dédommager la Chine pour le manque à gagner sur l’exploitation en plus de rembourser le financement de l’infrastructure.
Pékin présente financement construction par l’exploitation de l’infrastructure comme du win-win.
En fait, win-win pour Pékin cela veut dire que la Chine gagne 2 fois.
Comment suivez-vous ces endettements dérivés qui viennent accroître les engagements des pays concernés ?

Sénat – Audition Rémy Rioux, AFD – Q/R Vidéo 2’50

– Respect des droits humains / Accès au crédit pour les entrepreneurs français à l’étranger –

Ce 21 septembre, notre commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées a auditionné Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement.

A l’issue de cette audition, M. Rioux a été reconduit dans ses fonctions pour trois années, suite à un vote favorable de notre commission sénatoriale (14 Pour ; 4 Contre et 5 blancs/nuls) qui est allée dans le même sens que le vote de la commission de l’Assemblée nationale.

——— 🎙️VERBATIM de mon intervention ———

Bonjour Monsieur le directeur général,
Vous avez évoqué votre objectif de respecter les droits humains en mentionnant l’angle des Institutions – gouvernance.
D’après les observateurs de terrain, des interrogations s’expriment lorsque des entreprises chinoises mettent en œuvre des projets financés par l’AFD en Afrique.
Comment garantissez-vous que ces entreprises respectent justement les droits humains conformément à nos critères ?
Est-ce que votre objectif de respect des droits humains prévoit une évolution de vos procédures d’attribution de financement ?
Un de mes amendements adopté lors du vote de la loi sur l’aide publique en développement l’an dernier portait sur les TPE/PME françaises à l’étranger.
La loi reconnait désormais le rôle actif des entrepreneurs français à l’étranger dans l’aide publique au développement.
Cela doit permettre aux TPE/PME de droit local détenues par des entrepreneurs français à l’étranger et les filiales des TPE/PME françaises à l’étranger de pouvoir bénéficier d’un accès facilité au crédit par le biais de garanties offertes par l’AFD, alors qu’elles en étaient souvent écartées.
Comment envisagez-vous de répondre à cette attente exprimée dans la loi ?
Pouvez-vous vous engager à mettre en place un indicateur qui nous permettrait de suivre chaque année les progrès consacrés au financement de nos PME engagées dans l’effort de développement ?

Médias – « Pour le sénateur Olivier Cadic, Taïwan représente plus qu’elle-même au niveau international » (Radio Taïwan International – 20 sept. 2022 – Audio 19’50)

J’ai répondu aux questions de Clément Tricot, Radio Taïwan International, concernant la visite d’une nouvelle délégation sénatoriale française au début du mois de septembre (compte-rendu). C’est la troisième délégation sénatoriale et donc la quatrième de parlementaires français qui se rend à Taïwan depuis octobre 2021.

Extraits de l’entretien

Sur l’objet de la visite :
– Pour moi cette visite était prévue de longue date. J’étais en octobre dernier dans la délégation conduite par Alain Richard. Nous avions découvert le projet du lycée international franco-taïwanais (LIFT). […] Le LIFT a démarré début septembre et j’avais prévu de venir pour l’ouverture.
– Il y avait un deuxième sujet qui était le développement des relations économiques entre la France et Taïwan.
– Il y a évidemment toute la question des relations politiques, la vision des orientations taïwanaises qui se font de plus en plus précises sur l’île venant de Pékin. C’était aussi important pour nous d’écouter l’analyse et les observations qui étaient faites par le gouvernement et nos homologues du Yuan législatif à Taïwan.

Sur la multiplication des visites parlementaires :
– Je pense que le groupe d’études et de contact France-Taïwan (République de Chine) au Sénat qui est pratiquement aussi important maintenant que le groupe France-Chine […] Ce sont des sénateurs qui sont très intéressés par ce qu’est Taïwan aujourd’hui, le développement de Taïwan, les possibilités. Pour certains c’est le côté démocratique et tout ce qui est approche des lois, pour d’autres c’est la dimension économique.
– Ce qui me marque, c’est le niveau d’intérêt pour Taïwan au palais du Luxembourg. […] Quand on va à Taïwan on sent une fraîcheur démocratique qui vous ravive.

Sur les manœuvres militaires chinoises autour de Taïwan suite à la visite de Nancy Pelosi, la présidente de la chambre des représentants des États-Unis :
– La position de la France, c’est le statu quo. Toute manœuvre qui tendrait à changer le statu quo, ne peut pas rencontrer l’adhésion de la France.

Sur sa déclaration “Taïwan n’est pas seul” :
– Ce que je veux dire c’est que Taïwan représente plus qu’elle-même au niveau international. Taïwan, c’est désormais une image du vivre ensemble. […] C’est un signe au monde, que la démarche démocratique, qui est une démarche inclusive où tout le monde peut décider qui va diriger le pays […]. C’est en ce sens que Taïwan n’est pas seul, puisque les valeurs que Taïwan incarne, ce sont des valeurs universalistes.

Écouter l’interview

Lire l’article sur le site RTI

Médias – « Chine-Taïwan : qu’en est-il de la situation ? » (Public Sénat – 20 sept. 2022 – Vidéo 3’33)

J’ai eu le plaisir de répondre aux questions d’Oriane Mancini sur Public Sénat, dans son émission “Bonjour chez vous !” au sujet de la situation à Taïwan.

Le 19 septembre, le président américain Joe Biden a assuré que les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’intervention chinoise. Cette déclaration est très importante, tout comme la visite de Nancy Pelosi, au mois d’août dernier.

Taïwan est un modèle démocratique, un modèle que nous partageons. C’est aussi la 21ème puissance économique. Il revient aux Taiwanais de choisir leur avenir.

Taiwan n’est pas seul ! Les États-Unis l’ont rappelé également avec force. Cela me paraît nécessaire pour inciter le PCC à la désescalade et à respecter les aspirations du peuple taïwanais sans interférer.

Médias – “Cinq sénateurs en visite sur l’île pendant six jours” (TV5 Monde – 8 sept 2022)

Depuis Taipei, je suis intervenu sur le 64’ de TV5 Monde afin d’expliquer les raisons du déplacement de notre délégation à Taïwan.

Cette visite officielle ne vise qu’à développer notre coopération avec l’Ile.

Au regard des proclamations chinoises, la France est clairement opposée à une évolution du statu quo actuel.

Retrouvez ci-dessous mon interview.

Rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme sur la situation au Xinjiang

Le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme confirme l’ampleur de la détention arbitraire et des discriminations à l’égard des Ouïghours.

Les graves violations des droits de l’homme décrites dans son rapport constituent des crimes internationaux… des crimes contre l’humanité.

Plutôt que de nier ses pratiques indignes, le Parti communiste chinois serait mieux inspiré d’y mettre un terme.

En insultant les Nations Unies, Pékin se révèle être un régime totalitaire qui menace de plus en plus l’ordre international.

Médias – « L’exercice militaire du parti communiste chinois cache la faiblesse de sa diplomatie. Soutenir Taiwan, c’est défendre la démocratie ! » (CNA – 10/08/2022)

L’exercice militaire du parti communiste chinois cache la faiblesse de sa diplomatie.
Soutenir Taiwan, c’est défendre la démocratie !

Mes réponses en français à l’interview de la correspondante de l’Agence de presse de Taïwan publiée par Central News Agency le 10/08/2022.

1. Que représente pour vous la visite à Taipei de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis malgré les menaces chinoises ? Comment réagissez-vous à cette visite ?

Les États-Unis souhaitent visiblement renouveler leur soutien explicite à la démocratie taiwanaise.
Cette visite de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis est bienvenue et très opportune, compte tenu de la situation internationale tendue.

Elle fait suite au déplacement de parlementaires américains en novembre dernier, un mois après la visite de notre délégation présidée par Alain Richard.
Nous avions reçu, à l’époque, une lettre de l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye.

Il s’opposait fermement au déplacement de sénateurs français à Taiwan et menaçait ceux qui s’y rendraient.

La France et le Sénat ne reçoivent pas de consignes du Parti Communiste chinois, pas plus que la présidente du congrès américain, semble-t-il.

L’an dernier, à la suite de sanctions de l’UE contre des Chinois ayant commis des graves atteintes aux droits de l’homme au Xinjiang contre la minorité musulmane Ouïgour, la Chine a sanctionné dix parlementaires européens et des entités de l’Union européenne.

J’ai fait remarquer dans l’hémicycle que le communiqué officiel du ministère chinois des affaires étrangères leur interdisait l’accès à la Chine, Macao et Hong-Kong.
En omettant de citer Taiwan, tout le monde a pu constater la reconnaissance implicite par Pékin de la souveraineté de Taiwan sur son territoire.

À notre arrivée en octobre à Taiwan, les incursions de 150 avions de combat chinois avaient été enregistrés autour de l’île.

Les manœuvres militaires chinoises observées, suite à la venue de Madame Pelosi, démontrent surtout que Pékin cherche à masquer son impuissance diplomatique auprès de sa population face à la montée progressive de la reconnaissance internationale de Taiwan.

Le G7, relayé par le ministère des affaires étrangères français, a communiqué qu’il n’est pas justifié d’utiliser une visite comme prétexte pour réaliser des activités militaires agressives dans le détroit de Taiwan.

Les déplacements internationaux des parlementaires sont des événements normaux et habituels. La Chine doit les respecter.

2. Que signifie la visite du Président du Parlement de Taïwan Monsieur You Shyi-Kun? A l’heure actuelle de la guerre en Ukraine et la relation tendue avec la Chine dû à son alliance avec la Russie, cette visite est-elle encore plus significative ?

Le Président du Parlement de Taïwan Monsieur You Shyi-Kun avait été invité au Sénat par le Président Alain Richard, lors de notre déplacement.

Sa délégation a reçu un accueil au plus haut niveau du Sénat.

Nous avons eu tant de demandes que nous n’avons pas été capables d’accepter tous les sénateurs qui souhaitaient participer au déjeuner avec leurs homologues.

Il faut savoir que le groupe d’amitié France-Taiwan compte désormais 35 sénateurs, soit 1/10ème du Senat !

Nos échanges de vues ont porté sur le développement des relations bilatérales, qui reposent déjà sur les coopérations économiques, culturelles et scientifiques et sur les perspectives politiques de la zone Indopacifique.

Le parallèle entre les menaces de la Chine sur Taiwan avec l’agression de la Russie contre l’Ukraine a été abordé. Comme Hitler voulait faire disparaître l’État tchécoslovaque, Poutine veut annexer l’Ukraine et Xi Jinping cherche à absorber Taiwan.

Ces stratégies expansionnistes des régimes totalitaires n’ont pas de limite.

C’est un motif de préoccupation partagé pour les parlementaires français et taiwanais. J’ai donc rapporté les propos de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, sur l’apport de moyens émanant de notre flotte pour contribuer à garantir la liberté de circulation dans le détroit de Taïwan.

3. La relation Taïwan-Chine n’est pas un jeu à somme nulle. Cependant, la Chine menace et venge tous ceux qui s’expriment pour la démocratie taïwanaise. Pourquoi avez-vous choisi de soutenir Taïwan avec une grande détermination (à laquelle nous vous remercions infiniment) ? Considérez-vous la menace de la Chine ?

En 2020, j’écrivais que « la Chine de Xi-Ji Ping développe un monde néo-totalitaire qui va au-delà de l’imagination d’Orwell.

Mettre à jour son appareil de répression interne et le développement de sa force militaire ; enrayer sa stratégie expansionniste et la mise en place de ses structures de désinformation externe constituent une priorité ».

Taïwan et Hong-Kong apparaissent désormais comme un terrain d’expérimentations pour des méthodes qui pourraient s’étendre à la planète entière…

Taiwan est le contre-exemple de la thèse véhiculée par les régimes autoritaires qui considèrent que la démocratie n’est pas le meilleur système pour le développement humain.

La fraicheur de la démocratie taïwanaise, sa liberté d’expression, la force tranquille de la présidente Tsai Ing-wen qui incarne la résilience d’un peuple de 24 millions d’habitants séduisent. Les déclarations de soutien à Taïwan viennent de tous côtés, telles que celles du G7 le démontrent.

Cette union est salutaire pour l’île, car comme le veut un proverbe chinois, « une baguette est facile à casser, dix baguettes sont dures comme fer ».

Voilà pourquoi j’avais déclaré à Taipei : Taiwan n’est pas seul !

Certains diplomates soucieux de plaire à Pékin disent « moins on parlera de Taïwan, mieux cela vaudra ».
Je pense tout le contraire. Protéger Taiwan, c’est défendre la démocratie et servir la paix dans le monde !

4. Quels sont les projets/collaborations parlementaires entre la France et Taïwan dans un avenir proche ?

Je voudrais tout d’abord exprimer toute notre gratitude à François Wu, l’ambassadeur de Taiwan en France et à toute son équipe pour leur réussite dans le développement de notre relation bilatérale, qui ne cesse de s’étendre.

Lorsque nous nous sommes rendus à Taiwan l’an dernier, Alexandre Levy, compatriote installé sur l’île, nous avait présenté son projet de lycée international franco-taiwanais (LIFT), soutenu par François Wu.

L’accomplissement de cette idée nous est apparue être une priorité.

J’ai indiqué au Président du Parlement de Taïwan Monsieur You Shyi-Kun que je serai dans les prochaines semaines à Taiwan pour soutenir l’ouverture de cette école primaire.

Je solliciterai le soutien du Yuan législatif pour aider à son développement afin de permettre l’ouverture d’une maternelle et un collège, l’année suivante.

 

Lire l’article

Traduction

Question écrite – Vote des Français en Chine

Alors que des restrictions drastiques à la circulation sont décrétées notamment à Shanghai, comme le relève Gwénola Coupé, conseillère des Français de l’étranger, la participation des Français confinés à l’élection présidentielle est fortement compromise en l’absence de modalité de participation à distance.

La seule alternative au vote en personne est le vote par procuration. Pourtant, l’établissement de la procuration implique de se déplacer au consulat. Il faut également trouver un tiers de confiance qui devra être en mesure de se déplacer le jour du scrutin.

J’ai posé une question écrite au ministre délégué notamment chargé des Français de l’étranger pour savoir si “des négociations sont menées avec le gouvernement chinois pour permettre la participation au scrutin présidentiel des Français qui pourraient encore être confinés”.

Lire la question écrite n°27426 publiée le 31/03/2022

Afrique – Influence de la chine

A l’invitation du président André Reichardt, j’ai participé à l’entretien du groupe d’amitié France-Afrique de l’Ouest avec les auteurs de l’étude de l’Institut français des relations internationales (IFRI) consacrée aux influences chinoises en Afrique.

L’Afrique se révèle être le terrain d’expérimentation du « soft power » chinois.

La Chine se présente comme un pays du sud en développement et a investi depuis 2010 dans le financement de radios ondes courtes pour développer un narratif chinois.

Premier vendeur d’armes légères en Afrique, la Chine s’emploie à mettre des moyens humains pour sécuriser ses ressortissants et ses intérêts économiques.

Il y a plus de personnel chinois en sécurité privée que de personnes dédiées au maintien de la paix en Afrique.

Les instituts Confucius ont pour mission de formater les esprits locaux. Leur objectif est de faire entrer les projets pédagogiques fabriqués par la Chine pour former les étudiants en Afrique.

La Chine se focalise sur les nouvelles générations sans chercher à convertir les anciens.

La Chine est le 1er partenaire commercial après l’UE.

Un cinquième des projets d’infrastructures est fait par la Chine et financé par l’Empire du milieu.

D’après le FMI, 20 pays africains sont en risque de défaut de paiement

On ne connaît pas le montant de la dette chinoise.

La Chine vise à créer une situation de dépendance vis à vis des gouvernants africains.

Les renégociations de dette se font en bilatéral.

La Chine commence à décevoir, car les populations se rendent compte que les Chinois fonctionnent en autarcie.

Leur stratégie d’accaparement des matières premières commence à être visible.

Une position dominante s’est installée en BTP, la pêche, les exploitations minières ou forestières.

Les produits de contrefaçon chinois inondent le continent.

Les activités illicites chinoises se développent avec, par exemple, l’ouverture de mines sauvages. L’activité criminelle est en hausse et les assassinats de Chinois sont une source de préoccupation locale. La présence de triades est avérée.

La prostitution chinoise est visible. La visite dans un casino chinois à Bangui qui ne recevait que 5 personnes démontre que ce casino servait de couverture à d’autres activités plus confidentielles.

Lorsque j’ai interrogé les auteurs sur l’éventualité de l’utilisation de la corruption par les Chinois, il m’a été répondu : « Il y a une culture de la corruption en Chine qui trouve des débouchés en Afrique ! »

Si l’influence de la Chine a fortement progressé durant ces dernières années en Afrique, une forme de désenchantement semble toutefois apparaître.

C’est le moment de réagir. Le 18/2/22, l’IFRI organisera un colloque sur les relations France-Afrique.

INFOLETTRE n°153 – Édito : AFE : le jour de l’indépendance // HOMMAGE : Sénatrice Catherine Fournier // EN CIRCONSCRIPTION > MOYEN-ORIENT : Déplacement présidentiel Émirats arabes unis / Qatar / Arabie saoudite (2-4 déc. 2021) / SÉNÉGAL : Déplacement ministériel Dakar (5-7 déc. 2021) / REPUBLIQUE DOMINICAINE : Saint-Domingue & Las Terrenas (15-19 nov. 2021) // FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER > Une élue indépendante à la présidence de l’AFE / Rencontre avec Alain Bentejac, pdt du CNCCEF // CYBERSÉCURITÉ > PLF 2022 – Mon rapport sur les crédits de la coordination du travail gouvernemental (cyberdéfense, SGDSN) / Cybersécurité – Budget du GIP ACYMA / Revue de presse – Suite à mon rapport sur les crédits du programme 129 / Interview : “Viginum, une avancée majeure contre la désinformation” – GS Mag (déc. 2021) // DROITS HUMAINS > “Qui est prêt à mourir pour Taïwan ?” (RFI) / “JO d’hiver en Chine : Les boycotts diplomatiques continuent à pleuvoir” – (L’Opinion) / Liberté religieuse : Pasteur Thierry Le Gall // DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE > Algérie / Bahreïn / Égypte / E.A.U / Éthiopie / Israël-Palestine / Koweït / Oman / Qatar / Turquie / Venezuela

Lire : l’INFOLETTRE n°154 – 20 décembre 2021Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Edito de l’InfoLettre n°154

AFE : le jour de l’indépendance

Réunie cette semaine, la 35ème session de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) achève une année électorale pour les Français de l’étranger.

À l’issue des consultations consulaires, sénatoriales et AFE, les cinq étiquettes politiques LR, ASFE (parti dont les sénateurs sont affiliés au groupe LR), LREM, EELV et PS ont enregistré chacune un poids équivalent à un sixième de l’électorat.

Les élus indépendants, sans étiquette politique, constituent la sixième force du panel. Ils ont fait jeu égal avec les partis constitués.

Indépendance ne rime pas avec isolement. En s’alliant avec les élus de la majorité présidentielle pour fonder le groupe « Indépendants, démocrates et progressistes » à l’AFE, les élus indépendants ont adopté une démarche pragmatique pour peser et faire entendre la voix des conseillers des Français de l’étranger.

C’est à mon sens le signe d’une modernité qui en annonce d’autres. On le sait, j’appelle de mes vœux une large réforme de la représentation des Français de l’étranger.

Je ne suis pas le seul, comme en témoigne le projet de création d’une commission, au sein de l’AFE, chargée de proposer des pistes de réforme. Il me parait fondamental que ces propositions viennent des élus eux-mêmes, car c’est le premier pas vers le renforcement de leurs prérogatives et une représentation plus efficiente. Visuel HL125

Ce mardi 14 décembre, un conseiller des Français de l’étranger indépendant a été élu à la Présidence de l’Assemblée des Français de l’étranger. Pour ne rien gâcher, cet élu est une élue. C’est donc à un double titre que l’élection d’Hélène Degryse, conseillère des Français des Pays-Bas et conseillère à l’AFE pour le Benelux, marquera l’histoire de la représentation des Français établis hors de France.

Je me félicite de ce magnifique résultat.

Élue en mai dernier face à toutes les étiquettes politiques, Hélène s’est révélée être un remarquable point d’appui pour construire un consensus.

Non seulement le visage de l’AFE est aujourd’hui celui d’une femme dont l’indépendance a toujours constitué la ligne politique, mais encore l’ensemble de la répartition des responsabilités a obéi à un impératif de proportionnalité des six groupes politiques qui composent désormais la nouvelle assemblée.

C’est le signe d’une démocratie en bonne santé. Découvrir l’InfoLettre n°154

 

Qui est prêt à mourir pour Taïwan ? – RFI – Podcast (29′30)

La Chine de Xi Jinping accroît ces derniers temps la pression pour récupérer ce qu’elle considère être sa 23e province.

Ce 29 novembre, j’ai été invité par Adrien Delgrange dans son émission le Débat du jour sur RFI pour évoquer le soutien international grandissant dont bénéficie l’île de Taiwan, contre-modèle démocratique à l’autoritarisme chinois, où je me suis rendu début octobre avec notre délégation sénatoriale.

Retrouvez mes interventions sur PODCAST :
1️⃣ Pourquoi les États-Unis défendent-ils autant Taiwan, quel est leur intérêt ? (3’15)
2️⃣ Est-ce que vous vous êtes rendu compte de l’appréhension des Taïwanais sur place, lors votre voyage (8’10)
3️⃣ Pour défendre Taiwan, pensez-vous que Joe Biden, le président américain, irait seul au combat face à la Chine ? (15’22)
4️⃣ À quelle échéance la Chine pourrait-elle envahir Taïwan ? (22’50)
5️⃣ Jusqu’où pourra aller la reconnaissance de la France à l’égard de Taïwan ? (26’44)

➡️ Intervenants :
> Laurent Amelot, chercheur associé à l’Institut Thomas More et enseignant à l’Institut d’Étude des Relations Internationales (ILERI), spécialiste de la politique étrangère de la Chine, membre du groupe de réflexion Asie21
> Marc Julienne, chercheur, responsable des activités Chine au Centre Asie de l’IFRI
> Olivier Cadic, sénateur représentant les Français établis hors de France, vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, membre du groupe d’échanges et d’études Sénat-Taïwan

Interpol sous influence ? – France24 – Vidéo (40′)

Interpol se réunit actuellement à Istanbul lors de sa 89e Assemblée générale pour élire son nouveau président.

Ce 23 novembre, j’ai été invité par Stéphanie Antoine dans son émission Le Débat pour évoquer ce changement à la tête d’Interpol et les répercussions significatives que ce changement pourrait avoir.

Le recours à Interpol a explosé depuis 20 ans : l’institution parait de plus en plus instrumentalisée par certains régimes autoritaires, comme la Chine, via l’émission exponentielle de “notices rouges” qui ne concernent pas exclusivement des criminels, mais aussi des opposants politiques exilés à l’étranger.

Retrouvez mes interventions en vidéo :

1️⃣ L’élection du général Ahmed Naser Al-Raisi serait-elle une source de décrédibilisation pour Interpol ? (11’02)
2️⃣ L’instrumentalisation d’Interpol à des fins politiques finirait-elle par détruire l’institution ? (22’55)
3️⃣ “Ce serait faire un mauvais procès à la France” ; “La position de la France a toujours été très claire vis-à-vis des droits de l’Homme” (31’25)
4️⃣ Est-ce qu’il y aurait “deux poids, deux mesures” entre la candidature du général Ahmed Naser Al-Raisi à la tête d’Interpol et celle du chinois Hu Binchen au sein du comité exécutif d’Interpol ? (36’41)

Intervenants
• Céline BARDET, Juriste pénale internationale
• Hubert JULIEN-LAFERRIÈRE, Député français du Rhône
• Patrick BAUDOUIN, Avocat et président d’honneur de la FIDH (Fédération internationale pour les droits humains)
• Olivier CADIC, Sénateur des Français établis hors de France, président du groupe d’amitié France-Pays du Golfe, vice-président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées

Chine : vers le pouvoir absolu de Xi Jinping ? –  France24 – Vidéo (39′)

Le 19e comité central du Parti communiste chinois tient sa sixième session plénière. Tout dénote que l’on prépare le maintien de Xi Jinping au pouvoir lors du congrès du PCC l’année prochaine.
Ce 8 novembre, j’ai été invité par Stéphanie Antoine dans son émission Le Débat, ce qui m’a permis de revenir sur le déplacement de notre délégation sénatoriale à Taïwan, le mois dernier.
Retrouvez mes interventions en vidéo :
1️⃣ Les tensions entre Pékin et Taïwan sont plus haut. Vous revenez de Taiwan, quel était le sentiment sur place ? (07’29)
2️⃣ L’Europe doit-elle être plus dure avec Pékin en ce qui concerne Taïwan ? (15’16)
3️⃣ Les Occidentaux sont-ils prêts à mourir pour Taïwan ? (22’58)
4️⃣ La Chine reste l’usine du monde, il y a des accords économiques, difficile de mettre en place des sanctions contre la Chine ? (31’04)
5️⃣ Concrètement, cela veut dire des sanctions ? Négocier de manière plus drastique avec la Chine au sein de l’OMS ? (32’45)

 

INFOLETTRE n°152 – 2 nov. 2021 – Édito : Taïwan n’est pas seul // ACTUALITÉ > France Consulaire : ma question à JY Le Drian // FRANCE-TAIWAN (6-10 oct.) > CR du déplacement de la délégation sénatoriale / Revue de presse (Le Figaro, RTI, Le Point, Public Sénat) / Ma question sur Taïwan à Florence Parly // FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER > Fiscalité > “Gérer mes biens immobiliers” : nouveau service en ligne – Mobilité > QE : quel avenir pour la ligne Eurostar ? // AFFAIRES ÉTRANGÈRES > Notre monde universitaire, cible d’influences étrangères (rapport du Sénat) / Notre monde universitaire, cible d’influences étrangères (rapport du Sénat) / Crise des sous-marins : la France doit-elle quitter l’OTAN ? // CYBERSÉCURITÉ > PLF 2022-Cyberattaques : Audition du SGDSN + Audition de la DG Gendarmerie nationale // ÉCONOMIE > Le plan Indépendants intègre mes deux propositions // DIPLOMATIE PARLEMENTAIRE > Madagascar / Qatar.

Lire : l’INFOLETTRE n°152 – 2 novembre 2021Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Edito de l’InfoLettre n°152

Taïwan n’est pas seul

Il y a tout juste un an, j’écrivais dans mon éditorial “Unis” : “La Chine de Xi-Ji Ping développe un monde néo-totalitaire qui va au-delà de l’imagination d’Orwell. Mettre à jour son appareil de répression interne et le développement de sa force militaire ; enrayer sa stratégie expansionniste et la mise en place de ses structures de désinformation externe constituent une priorité”.

Un an plus tard, trois rapports d’information ont été publiés en ce sens. Deux relevant du Sénat et un troisième émanant de l’Irsem Les opérations d’influence chinoises, un moment machiavélien (au sens où le Parti-État est “plus sûr d’être craint que d’être aimé”).

Ce document fait froid dans le dos, par exemple lorsqu’il présente Taïwan et Hong-Kong comme un terrain d’expérimentations pour des méthodes qui pourraient s’étendre à la planète entière…

Du reste, quel pays ne subit pas aujourd’hui la stratégie d’influence chinoise ? Le rapport de mon collègue André Gattolin (Mieux protéger notre patrimoine scientifique et nos libertés académiques) vient démontrer que le “Sharp Power” (subversion, intimidation, pressions) s’insinue dans des secteurs qui n’y étaient pas préparés, comme la recherche et l’enseignement supérieur.

Une évolution qui semble caractériser “un nouvel ordre mondial devant lequel s’effacent les règles de la diplomatie traditionnelle telles qu’héritées du XIXème siècle”, résume le rapport.

Comme je l’ai fait remarquer au chef d’état-major des armées, la dernière déclaration de guerre remonte à 1982 entre le Royaume-Uni et l’Argentine pour le conflit des Malouines. Désormais, à quel moment, considérons-nous qu’un pays fait la guerre à un autre ?

Depuis le début de l’année, Taiwan compte plus de 600 incursions d’avions chinois dans la zone d’identification de défense aérienne de son territoire et des milliers de cyberattaques au quotidien.

“Considérant que l’Union européenne et Taïwan sont des partenaires partageant les mêmes valeurs de liberté, de démocratie, de droits de l’homme et d’état de droit”, le 21 octobre 2021, le Parlement européen a émis 36 recommandations, dont la première consiste à travailler en étroite collaboration avec les États membres afin d’intensifier les relations politiques entre l’Union et Taïwan. Visuel HL125

En proposant de modifier le nom du Bureau européen de représentation économique et commerciale à Taïwan en “Bureau de l’Union européenne à Taïwan” afin de refléter le large éventail de nos liens, le Parlement européen fait un nouveau pas en avant significatif, à l’image de la Lituanie qui a approuvé la création d’un bureau de représentation taïwanais.

Le 26 octobre, c’est Antony Blinken, Secrétaire d’Etat américain, qui appelait à une participation accrue de Taiwan aux travaux des Nations Unies.

La fraicheur de la démocratie taïwanaise, sa liberté d’expression, la force tranquille de la présidente Tsai Ing-wen qui incarne la résilience d’un peuple de 24 millions d’habitants séduisent.

Lors de notre conférence de presse à Taipei, j’ai déclaré que Taiwan est le contre-exemple de la thèse véhiculée par les régimes autoritaires qui considèrent que la démocratie n’est pas le meilleur système pour le développement humain.

Dans l’affrontement idéologique qui oppose la vision totalitaire de son puissant voisin chinois aux démocraties, j’ai rappelé que Taïwan n’était pas seule.

Les déclarations de soutien à Taïwan qui viennent de tous côtés ces derniers jours, telles que celles de l’Union européenne, des États-Unis, du Japon ou de l’Australie le démontrent. Cette union est salutaire pour l’île, car comme le veut un proverbe chinois, “une baguette est facile à casser, dix baguettes sont dures comme fer”. Découvrir l’InfoLettre n°152


 

La France peut-elle contribuer au réveil européen dans un XXIe siècle chinois ? (rapport du Sénat – 22/09/2021)

Comment dépasser le « mantra d’une Chine aux trois visages » : partenaire, concurrent et rival systémique pour définir des politiques cohérentes, interroge le rapport d’information du Sénat, intitulé La France peut-elle contribuer au réveil européen dans un XXIe siècle chinois ?

Les cinq auteurs Pascal Allizard, Gisèle Jourda, Édouard Courtial, André Gattolin et Jean-Noël Guérini ont auditionné une cinquantaine de personnes avant de présenter leurs conclusions à notre commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, le 22 octobre dernier.

À quelques semaines de la présidence française de l’Union européenne, ce rapport souligne le rôle déterminant que notre pays peut jouer pour renforcer de l’autonomie stratégique de l’Union européenne tout en maintenant le dialogue avec la Chine.

Un dialogue pour progresser avec elle dans l’enjeu essentiel qu’est la protection de l’environnement ; un dialogue exigeant en termes de défense des droits de l’homme qui vise à la mise en place d’une mission d’évaluation de la situation au Xinjiang ; un dialogue commercial ambitieux ne négligeant aucun point sensible comme l’ouverture du marché chinois, la transparence des marchés publics ou la protection de la propriété intellectuelle.

Le rapport remarquable de mes collègues est sorti concomitamment avec celui de l’Irsem (Institut de recherche stratégique de l’École militaire) nommé Les opérations d’influence chinoises, un moment machiavélien (*).

L’Irsem définit le sharp power comme le recours à la subversion, l’intimidation, et les pressions qui se combinent afin de promouvoir l’autocensure. Aussi, afin de situer la frontière entre l’influence acceptable et l’ingérence inacceptable, on peut se poser la question de la réciprocité. Le parti communiste chinois tolérerait-il que nous fassions en Chine ce qu’il fait chez nous ? C’est précisément parce que nous ne définissons pas de limite que la Chine se croit tout permis.

Le rapport du Sénat doit nous aider à fixer des barrières et des garde-fous au travers de 14 recommandations pour guider la politique française et européenne vis-vis de la Chine.

La France peut-elle contribuer au réveil européen dans un XXIe siècle chinois ?
Rapport d’information n° 846 (2020-2021) de Pascal Allizard, Gisèle Jourda, Édouard Courtial, André Gattolin et Jean-Noël Guérini, fait au nom la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, déposé le 22 septembre 2021
Disponible au format PDF
Synthèse du rapport

(*) Extrait : C’est un « moment machiavélien » au sens où le Parti-État semble désormais estimer que, comme l’écrivait Machiavel dans Le Prince, « il est plus sûr d’être craint que d’être aimé ». Ce qui correspond à une « russianisation » des opérations d’influence chinoises.

Déplacement à Taïwan – Délégation sénatoriale (6-10 oct. 2021)

Aéroport de Taïwan (de g. à d) : M. Hou-jen Tseng, vice-ministre des Affaires étrangères et la délégation sénatoriale : Olivier Cadic, Alain Richard (Pdt), Else Joseph et Max Brisson.

Reporté de plusieurs mois pour cause de Covid, le déplacement des sénateurs du groupe d’échanges et d’études Sénat-Taïwan a eu lieu comme prévu, n’en déplaise aux autorités chinoises.

La France n’entretient pas de relation diplomatique officielle avec Taïwan. Aucune visite française de niveau ministériel n’a eu lieu dans l’île depuis 1998. C’est pourquoi la venue d’une délégation officielle de sénateurs français, première délégation étrangère accueillie dans l’île depuis un an, a été extrêmement appréciée alors que la zone indopacifique vit un regain de tensions.

Les menaces croissantes de Pékin suscitent un élan de sympathie internationale justifié en faveur de l’île. Notre présence exprimait notre intérêt affiché pour Taïwan et son système démocratique, ce qui m’a fait dire que Taïwan n’est pas seul.

Pas plus tard qu’en mai dernier, le Sénat a adopté à l’unanimité une résolution demandant au gouvernement français d’œuvrer en faveur la participation de Taïwan à diverses organisations internationales, comme l’OMS, Interpol ou l’OACI…

A l’image, le député Tsai Shih-Ying, président du groupe d’amitié Taïwan-France au Yuan législatif (Parlement). L’accueil chaleureux que notre homologue a fait à notre délégation, conduite par Alain Richard, est celui que nous ont réservé tous les membres du gouvernement et les parlementaires taïwanais que nous avons rencontrés.

Taïwan est le 99e pays traversé dans le cadre de mon mandat et le premier déplacement après ma réélection sur la liste “Libres et indépendants”, dont le titre a souvent fait sourire mes interlocuteurs.

Mes remerciements à Jean-François Casabonne-Masonnave, directeur du Bureau français de Taipei, et à François Wu, ambassadeur de Taïwan en France qui ont organisé tous les déplacements de la délégation.

Diplomatie parlementaire / Gouvernement

Mme TSAI Ing-wen, présidente de Taïwan
Nous avons eu l’honneur de rencontrer Mme TSAI Ing-wen, présidente de Taïwan qui défend la liberté du peuple taïwanais, la démocratie et la souveraineté de son territoire avec une force tranquille qui m’a impressionné. Les élections de janvier 2020 lui ont permis d’être largement réélue pour un second mandat, exacerbant l’irritation de Pékin. « Je me réjouis de vous rencontrer et de travailler ensemble pour renforcer les liens entre Taïwan et la France », nous a-t-elle déclaré. Aussi, avons-nous partagé diverses opportunités de coopérations bilatérales.
La présidente TSAI voit la France comme un moteur au sein de l’UE et compte beaucoup sur elle pour aider Taïwan à sortir de l’isolement politique que lui impose Pékin, avec une intensité accrue depuis 2016. +d’images

Décoration du président Richard
Alain Richard, président de notre délégation, a reçu une décoration des mains de la présidente TSAI Ing-wen au nom de l’amitié qui unit nos deux peuples.
“Une telle solidarité touche nos cœurs et nous donne la force de continuer”, a déclaré M. Joseph WU, ministre des Affaires étrangères, nous remerciant de notre visite “à l’heure où Taïwan doit affronter de rudes challenges”.
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M. SU Tseng-Chang, Premier ministre
Le Premier ministre a mis en avant la confiance de sa population dans la démocratie et son goût de la liberté, alors que le PCC musèle toute opposition à Hong Kong, dont la réintégration dans le giron chinois est proposée comme modèle aux Taïwanais. “La violence policière a montré le vrai visage de la Chine”, en conclut M. SU Tseng-Chang. Pour l’anecdote, des artistes chinois qui avaient félicité des médaillés olympiques taïwanais, cet été, ont été bannis de leur pays… “Les jeunes se sentent-ils Chinois”, ai-je demandé au Premier ministre. La réponse a fusé : “les jeunes taïwanais ne s’identifient plus aux Chinois.” M. SU Tseng-Chang n’a laissé planer aucune ambiguïté : “la Chine est la Chine, Taïwan est Taïwan”. +d’images

M. WU Joseph, ministre des Affaires étrangères
Taïwan dispose du 31ème réseau diplomatique mondial, devançant des pays comme la Suède ou Israël : 110 postes diplomatiques répartis dans 75 pays. La réussite de M. WU tient au resserrement des liens avec les pays dits affinitaires – Etats-Unis, Japon, mais aussi, en Europe, France, Lituanie, Pologne, Tchéquie et nous aurons bientôt quelques surprises en Afrique… Le ministre des Affaires étrangères a insisté sur le fait que la Chine, par son agressivité territoriale, représente une menace pour Taïwan mais aussi pour tous ses voisins (du Japon à l’Australie en passant par l’Asie du Sud-Est) ; par son agressivité idéologique, elle pose un défi à toutes les démocraties libérales ; enfin, « elle utilise désormais l’économie comme une arme politique ».
Le ministre WU a exprimé sa gratitude envers la France pour l’adoption d’une résolution par le Sénat (304 votes Pour et 0 vote Contre), le 7 mai dernier, incitant notre gouvernement à poursuivre ses démarches diplomatiques en faveur de la participation de Taïwan aux travaux de plusieurs organisations internationales, telle que l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le ministre a offert un dîner à notre délégation, l’occasion d’évoquer quelques domaines prometteurs pour nos futures coopérations. +d’images

M. CHIU Tai-san, ministre des Affaires continentales
Le ministre des Affaires continentales a souligné le caractère libéral et démocratique du régime de Taïwan au cours de ces trente dernières années qui explique un bien-être général et suscite de l’attractivité. Ainsi, l’île procède à des élections en toute transparence et défend les valeurs humanistes. A l’inverse, sur le continent, M. CHIU Tai-san déplore une dérive du communisme vers le totalitarisme, car les décisions politiques ne s’y prennent plus de manière collégiale au sein des hautes instances du Parti, mais relèvent d’un seul dirigeant autocrate. Deux modèles s’affrontent désormais.

M. KOO Wellington, secrétaire général du Conseil de sécurité nationale
Taïwan subit un harcèlement continu de la part de l’aviation chinoise. Lorsque nous sommes arrivés, 56 avions chinois avaient fait une incursion dans la zone d’identification de défense aérienne de l’île, ces trois derniers jours, portant à 600 le nombre observé depuis le début de l’année. La guerre hybride déclarée par Pékin s’insinue dans tous les domaines, y compris celui de l’approvisionnement des vaccins contre la Covid. En réponse à ma question sur le nombre de cyberattaques, M. KOO Wellington m’a parlé de plusieurs milliers d’attaques chaque jour !
Alors que les agressions vont croissant, le secrétaire général serait reconnaissant à la France de jouer un rôle dans le maintien de la sécurité régionale pour préserver le statu quo. Mon collègue Alain Richard a rappelé que la France se voulait « une puissance globale en matière de sécurité », y compris dans l’Indopacifique .

M. CHEN Shih-chung, ministre de la Santé et des Affaires sociales
Taïwan prétend être le premier pays à avoir détecté l’apparition de la Covid-19, grâce à ses experts dépêchés à Wuhan. “Si la Chine avait été plus transparente, il n’y aurait pas eu ce désastre”, estime M. CHEN Shih-chung, déplorant que Taïwan n’ait reçu aucune information sanitaire de la part de Pékin… J’ai demandé au ministre si nous connaîtrions un jour la vérité. “A moins que la communauté internationale ne mette une grosse pression sur la Chine, cela risque de demeurer une énigme”, m’a-t-il répondu.

Mme TANG Audrey, ministre du numérique
Taïwan dispose d’une organisation de pointe pour lutter contre les tentatives de désinformation. Contre les “fake news” on procède au “fact checking” avec l’objectif de démasquer une fausse nouvelle en moins de 200 mots et de la démentir en moins de deux heures par SMS ; cela en relais avec la société civile et les entreprises. De plus, “notre ministère a produit un vaccin contre la désinformation : l’humour”, commente Audrey TANG, ministre du numérique. Un ministère qui évolue sur la base d’un partenariat société civile-public-privé ouvert à tous les sujets. +d’images

Diplomatie parlementaire / Parlement

M. YOU Si-kun, président du Yuan Législatif
Le parlement taïwanais (appelé Yuan législatif) est composé d’une seule chambre de 213 députés, élus pour quatre ans.
Après avoir souligné le rayonnement démocratique de l’île et ses grands progrès économiques, M. YOU Si-kun a fait référence à la paix perpétuelle entre les démocraties. Aujourd’hui, le budget militaire de la Chine est 30 fois supérieur à celui de Taïwan. Nombre de députés ont appelé la France à assurer la sécurité dans le détroit de Taïwan. Selon M. YOU, “la Chine pense être le centre du monde et pouvoir donner des ordres”.
Le président du Yuan Législatif a salué ma déclaration au Sénat démontrant que la Chine avait reconnu implicitement la souveraineté de l’île de Taïwan : en mars dernier, à titre de sanction, Pékin a interdit à dix responsables européens (5 eurodéputés ; 3 parlementaires nationaux ; 2 chercheurs) d’accéder à la Chine, Hongkong et Macao… mais n’a pas cité Taïwan ! +d’images

Mme CHEN Chu, présidente du Yuan de Contrôle
Le Yuan de Contrôle est une institution politique qui joue un rôle de contrôle sur les comptes publics et sur  l’administration centrale et locale. Il lui incombe ainsi de poursuivre les fonctionnaires en cas de corruption ou de non-respect des droits de l’homme. A ce titre, Taïwan s’appuie sur des experts internationaux indépendants pour faire évoluer son droit au regard de la déclaration universelle des Nations unies.
J’ai rendu hommage à Mme CHEN Chu, présidente du Contrôle de Yuan, en saluant son engagement de longue date et parfois au risque de sa vie afin de prolonger le combat de Victor Hugo en faveur de la liberté universelle (*). +d’images
(*) “Unissons-nous dans une pensée commune, et répétez avec moi ce cri : Vive la liberté universelle !” Victor Hugo.

Diplomatie économique

Mme WANG Mei-Hua, ministre des Affaires économiques
Nos rapports commerciaux sont nettement déséquilibrés : 12OOM USD de stock d’investissements français à Taïwan (+32 en 2019), contre 79M USD d’investissements taïwanais en France (+1 en 2019). Il nous faut vendre beaucoup mieux la destination France ! Des rapprochements peuvent émerger sur des secteurs à haut potentiel : biomédecine, neutralité carbone ou semi-conducteurs. Pour l’anecdote, Taïwan constitue la deuxième clientèle des Galeries Lafayette (après la Chine continentale). Mme WANG Mei-Hua a décrit une économie taïwanaise florissante. Elle l’est en effet puisque l’île, comme je l’ai fait remarquer à la ministre, pourrait bientôt demander à participer au G20 (PNB de 669 Mds USD – 21e au classement FMI/BM) !

Bureau français de Taipei
Séance de travail au BFT pour faire un point de situation sur l’économie taïwanaise, la présence économique française, notre commerce bilatéral et l’analyse de certains secteurs d’activités porteurs. Par ailleurs, nous avons fait un tour d’horizon en matière de coopération (scientifique, universitaire, artistique, linguistique…). A ce propos, la France est la première destination en Europe des étudiants taïwanais : 1250 visas délivrés en 2019 (avant Covid) au titre des échanges universitaires.
Nous remercions pour leur participation : Jean-François Casabonne-Masonnave, directeur ; Guillaume Delvallée, directeur adjoint ; Alain Berder, chef du service économique ; Marie-Christine David-Tanaka, cheffe du service consulaire ; Cécile Texier, conseillère politique et François Cotier, directeur de l’agence Business France de Taipei. +d’images

Entrepreneurs français à Taïwan

Taïwan est une terre d’opportunités pour les entreprises françaises. On y rencontre déjà 200 filiales françaises qui pèsent un CA global de 10Mds€ et 38.000 emplois.

La gestion efficace de la pandémie par les autorités taïwanaises a contribué à renforcer cette présence française dans plusieurs secteurs, notamment l’industrie des semi-conducteurs, la grande distribution, les transports, les matériaux de construction, les solutions IOT. On notera que
– Le groupe Air Liquide Fast Eastern (ALFE) a annoncé, en avril, un investissement de 200 millions d’euros à Taïwan dans la construction de deux parcs scientifiques.
– Le groupe franco-italien STMicroelectronics et le leader mondial de la fonderie de semi-conducteurs, TSMC, ont décidé, en février 2020, de renforcer leur coopération dans l’électronique de puissance pour développer la technologie de nitrure de gallium (GaN).
– Carrefour Taïwan a renforcé son leadership sur le marché de la grande distribution en rachetant des participations.
– Alstom a remporté un nouveau « méga projet » avec le métro de Taipei.

De son côté, la French Tech Taïwan a créé une plate-forme numérique pour aider les entreprises du Next40 à recruter des talents à Taïwan et dans le reste du monde.

Enfin, les créateurs d’entreprises français peuvent bénéficier du soutien de la Chambre de commerce et d’industrie France-Taïwan (CCIFT) par le biais d’un accompagnement administratif, de conseil et l’hébergement de structures.

Nous remercions pour leur participation : Alain Berder, chef du service économique / Denis Forman (CCEF, D. Forman et Associés) / Colette Rouches (CCEF, Servier) / Christophe Marion (CCIFT, Carrefour) / Stéphane Peden (CCIFT) / Laurent Chevalier (ECCT, Kuehne Nagel) / Joël Cicéron (ECCT, Ostendo Project) / Laurent Le Guyader (FTT, Kudo) / Pascal Viaud (FTT, Grenoble)

Communauté française

Échange avec nos conseillers des Français de l’étranger
Notre communauté française est évaluée à près 4000 personnes, considérant qu’il y a 2281 inscrits. Une population jeune, diplômée et spécialisée professionnellement qui a choisi de s’installer sur un territoire à peine plus grand que la Belgique (23,5M d’habitants). Les trois quarts vivent à Taipei. Nos compatriotes sont représentés par trois conseillers des Français de l’étranger : Mme Coralie Yuan et Mme Karine Billarant-Lima (Taipei) et M. Benjamin Joineau (Séoul). Nous avons échangé par visioconférence avec les élues installées à Taipei.

Projet UPLIFT
Entretien avec le vice-président du projet UPLIFT qui porte l’ambition d’un groupe de parents d’élèves de créer une nouvelle école française, le LIFT (Lycée international français de Taipei), qui offrirait des parcours bilingues français-mandarin ou français-anglais.
En matière éducative, la coopération franco-taïwanaise est solide avec près de 20.000 apprenants en français. L’Alliance française (Taipei + Kaohsiung) dénombre 4159 inscriptions et 1567 étudiants de sept 2020 à aout 2021.

Culture

Visite de la “Tour Taipei 101”
La tour Taipei 101 (101 étages d’où son nom) est un symbole de modernité. Le bâtiment était officiellement classé 10ème plus haut gratte-ciel du monde (508m) de 2004 à 2010, jusqu’à l’inauguration de la Burj Khalifa à Dubaï. En juillet 2011, la tour a reçu la certification LEED Platinum qui fait d’elle la plus grande écoconstruction du monde. Le Bureau français de Taipei est installé dans la tour 101. +d’images

Visite du musée de l’innovation de TSMC, Hsinchu
Le musée de l’innovation de TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) est situé à proximité de son siège social. L’endroit démontre à quel point les circuits intégrés ont bouleversé notre monde et vont pousser la technologie au-delà de notre imagination. Fondé en 1987 par Morris Chang, TSMC est un grand contributeur pour l’économie et la réputation de Taïwan.  +d’images

Devoir de mémoire

Cérémonie au parc historique et culturel de Shawan à Keelung (cimetière français)
Dépôt de gerbe au cimetière militaire français réhabilité de Keelung et visite du parc historique et culturel Shawan.

Ce cimetière honore la mémoire de plus de 700 officiers, sous-officiers et soldats français morts au combat au cours de la guerre franco-chinoise de 1884.
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M. LI Yu-Chang, maire de Keelung
L’événement au parc de Shawan a été suivi d’une réception donnée par M. LI Yu-Chang, maire de Keelung et le député Tsai Shih-Ying, président du groupe d’amitié Taïwan-France au Yuan législatif.

Situé au nord-est de Taïwan, Keelung est le deuxième port de Taïwan après Kaohsiung.
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Médias

Conférence de presse
Les questions des journalistes ont souvent porté sur le rôle de la France face à la montée des tensions dans la zone indopacifique, un espace maritime où se joue 60% du PIB du monde. Notre délégation a rappelé que nous avions une vision de l’indopacifique libre, ouverte et fondée sur le droit.
La veille, après avoir reçu une médaille d’honneur des mains de la présidente TSAI Ing-wen, notre collègue Alain Richard avait salué l’action du bureau de représentation de Taïwan à Paris en ces termes : « un très bon travail dans la représentation de votre pays ». Le mot “pays” a fait bondir les autorités chinoises qui ont fermement condamné ses propos. Lors de la conférence de presse, Alain Richard a précisé qu’il avait employé une expression géographique et non politique. Je l’ai assuré de toute ma solidarité. +d’images

Visioconférence avec les journalistes francophones
La presse française a couvert le déplacement de notre délégation avec beaucoup d’intérêt.
Le Point : “En particulier, l’UDI Olivier Cadic s’est engagé en conférence de presse à recommander, dès son retour, d’autoriser la diplomatie taïwanaise à assumer le nom de « Bureau de Taïwan » pour sa représentation à Paris, jusqu’ici identifiée sous le seul nom de la ville de Taipei pour ne pas froisser Pékin”. Lire l’article
RFI : “Les régimes autoritaires considèrent que la démocratie n’est pas le bon système pour le développement humain et Taïwan en est le contre-exemple. Nous sommes donc là, aussi, pour dire à Taïwan : vous n’êtes pas seuls », a déclaré le sénateur Olivier Cadic.” Lire l’article
Public Sénat : “Le message, c’est que Taïwan n’est pas seul et que toutes les démocraties s’intéressent au sort de Taïwan », résume Olivier Cadic ” Lire l’article
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Revue de presse  ci-dessous

Conclusion : Taïwan n’est pas seul

Au revoir !
Une démocratie de culture chinoise est possible.
Taïwan le démontre et offre un modèle alternatif et enviable pour les Chinois du continent.
En observant leur courage et leur résilience, je comprends celles et ceux qui se déclarent fiers d’être taïwanais… mieux je les admire !
民主的中華文化是可行的
Taiwan 即是一個很好的示範,台灣向大陸人民展現另一個令人稱羨的選項。 我見證到台灣人民的勇氣及韌性,我終於理解、甚至佩服那些以身為台灣人為傲的心情。

Fin de la “bulle diplomatique” : notre délégation sénatoriale (Alain Richard, pdt ; Else Joseph ; Max Brisson ; Judith Bout, Administratrice, Olivier Cadic) est repartie le 10 octobre, jour de la fête nationale !

Un grand merci à M. WU Joseph, ministre des Affaires étrangères et à son équipe pour cette remarquable organisation. +d’images

Revue de presse

Les médias taïwanais ont publié une centaine d’articles relatifs à la visite de notre délégation.

– Chine Magazine (27 sept.) : Des sénateurs français vont se rendre à Taïwan
– La Croix (5 oct.) : La Chine s’irrite de la visite de sénateurs français à Taïwan
– Taiwan News (5 oct.) : French senators to stop by Taiwan’s Legislative Yuan on Friday
– Yahoo! (5 oct.) : French senators to visit Taiwan amid soaring China tensions
– Le Figaro / AFP (6 oct.) : Quatre sénateurs français en visite à Taïwan malgré les “menaces de la Chine”
– La Provence (6 oct.) : Une délégation de sénateurs français est arrivée à Taïwan malgré les protestations chinoises
– New Straits Times (6 oct.) : French senators visit Taiwan despite China protests
– Republic World (6 oct.) : French Senators Arrive In Taiwan Despite Oppn By China; Regional Security On Agenda
– Mundo ao minuto – Portugal (6 oct.) : Taiwan recebe senadores franceses chefiados por ex-ministro Alain Richard (Taïwan accueille des sénateurs français conduits par l’ancien ministre Alain Richard)
– TRT Habern – Turquie (6 oct.) : Fransız senatörlerden gerilimin tırmandığı Tayvan’a ziyaret (Visite de sénateurs français à Taïwan, où les tensions) s’intensifient
– AA – Albanie (6 oct.) : Senatorët francezë vizitojnë Tajvanin në vazhdën e tensioneve me Kinën (Des sénateurs français visitent Taïwan au milieu des tensions avec la Chine)
– Taïwan info (7 oct.) : La délégation sénatoriale française reçue par le ministre des Affaires étrangères Joseph Wu
– RFI (8 oct.) : À Taipei, les sénateurs français rappellent que «Taïwan n’est pas seul»
– Challenges (8 oct.) : Taïwan est un “pays”, insiste Alain Richard malgré la colère chinoise
– RTI (8 oct.) : La délégation sénatoriale française accueillie par le président du Parlement
– Le Point (9 oct.) : Soyez plus solidaires de Taïwan et moins effrayés par la Chine
– Taipei Times (9 oct.) : France offers to help repair military equipment: official
– Focus Taiwan (11 oct.) : French senators depart Taiwan after 5-day visit
– Public Sénat (12 oct.) : “Taïwan n’est pas seul”, insiste le sénateur Olivier Cadic, de retour d’une visite officielle
– RTI (14 oct.) : La France confirme le passage d’un navire militaire dans le détroit de Taïwan

Taïwan – « Taïwan n’est pas seul », insiste le sénateur Olivier Cadic, de retour d’une visite officielle (Public Sénat)

Par Guillaume Jacquot, Public Sénat, article publié le 12 oct. 2021 >

Quatre membres du groupe d’amitié France-Taïwan du Sénat se sont rendus sur l’île du 6 au 10 octobre. Le déplacement intervient dans un contexte de tensions avec la Chine, qui voit depuis plusieurs mois d’un très mauvais œil cette initiative.

Ce n’est pas la première fois qu’un groupe de parlementaires français était reçu à Taïwan. La visite de quatre sénateurs français du 6 au 10 octobre sur l’île qui se présente comme la « République de Chine », est loin d’être passé inaperçue. Le regain de tensions depuis plusieurs mois avec Pékin, qui défend le concept d’une seule Chine et plaide pour une réunification, n’y est pas étranger. En mars, l’ambassade de la République populaire de Chine à Paris avait fait pression sur le groupe d’échanges et d’études Sénat-Taïwan, désapprouvant cette prise de contact officielle (relire notre article).

Qu’importe, la délégation conduite par le sénateur (LREM) Alain Richard, ancien ministre de la Défense sous Lionel Jospin, a décidé de maintenir le déplacement, déjà reporté pour cause de crise sanitaire, et s’est envolée le 5 octobre pour quatre jours de rencontres, placées sous le signe de la coopération et de développement mutuel. Max Brisson (LR), Olivier Cadic (Union centriste) Else Joseph (LR) l’accompagnaient.

« Le message, c’est que Taïwan n’est pas seul et que toutes les démocraties s’intéressent au sort de Taïwan », résume Olivier Cadic, l’un des sénateurs représentant les Français établis hors de France. Officiellement, comme la très grande majorité des Etats à l’ONU, la France ne reconnaît que la République populaire de Chine. De par sa situation et son histoire, l’île de Taïwan a pourtant quelques particularités. Le Sénat l’a rappelé en mai, en adoptant une résolution demandant au gouvernement de favoriser la participation de l’île à plusieurs organisations internationales (relire notre article) comme l’OMS.

« L’agression est permanente »

La délégation sénatoriale a été accueillie par plusieurs représentants officiels de Taïwan, au plus niveau, la présidente Tsai Ing-wen en tête. « Je me réjouis de vous rencontrer et de travailler ensemble pour renforcer les liens entre Taïwan et la France », a-t-elle notamment déclaré. Cette figure du Parti démocratique progressiste (PDP), qui rejette le principe de l’unité d’une seule et même Chine, a été réélue pour un nouveau mandat en janvier 2020. Son arrivée au pouvoir a distendu les liens avec Pékin, qui refuse toute idée d’indépendance de ce territoire.

Dès le 4 octobre, un évènement a planté le décor géopolitique. Taïwan a fait état d’une incursion record de 56 avions chinois dans sa zone de défense aérienne, portant à 600 le nombre observé depuis le début de l’année. « C’est une partie du problème. Il y a aussi des milliers de cyberattaques au quotidien. L’agression est permanente, c’est ce qu’on a constaté en allant sur place », commente Olivier Cadic.

Pékin s’est montrée irritée par un mot prononcé durant le séjour des Français. Après avoir reçu une médaille d’honneur des mains de la présidente Tsai Ing-wen, le sénateur Alain Richard a salué l’action du bureau de représentation de Taïwan à Paris, qui fait « un très bon travail dans la représentation de votre pays ». « Pays », le mot n’est pas passé auprès des autorités chinoises. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères l’a fait savoir le lendemain, au cours d’une conférence de presse. « Appeler Taïwan un pays, qui viole outrageusement le consensus de la communauté internationale, France comprise », a réagi Zhao Lijian, condamnant fermement la déclaration. Le porte-parole a par ailleurs accusé le sénateur d’avoir agi « par intérêt personnel afin de compromettre les relations entre la Chine et la France ». Lors d’une conférence de presse, Alain Richard assure avoir simplement employé une « expression géographique » et non politique.

La précédente visite de sénateurs à Taïwan remontait à 2018.

Source Public Sénat : “Taïwan n’est pas seul”, insiste le sénateur Olivier Cadic, de retour d’une visite officielle (12/12/2021)

Taïwan – “Soyez plus solidaires de Taïwan et moins effrayés par la Chine” (Le Point)

Certains diplomates soucieux de plaire à Pékin disent « moins on parlera de Taïwan, mieux cela vaudra ». Je pense tout le contraire. Protéger Taiwan, c’est défendre la démocratie et servir la paix dans le monde ! Taiwan n’est pas seul.

Article publié par Le Point :
Propos recueillis par Jérémy André, à Taipei

“Soyez plus solidaires de Taïwan et moins effrayés par la Chine”

Après la rencontre de la présidente taïwanaise avec quatre sénateurs français, sa porte-parole plaide pour un soutien accru face à la Chine.

Après les incursions de 150 avions de combat chinois autour de l’île dans les quatre premiers jours d’octobre, la jeune démocratie taïwanaise est plus que jamais confrontée au risque d’une agression militaire chinoise. Si le pays a toujours le soutien explicite des États-Unis, le temps joue contre lui, car l’armée chinoise gonfle à vue d’œil et l’équilibre géopolitique qui dissuade Pékin d’attaquer est de plus en plus précaire. Vu de Taipei, il est difficile de savoir sur qui compter : l’Union européenne et la France restent ambiguës, ménageant les revendications de Pékin et n’osant pas s’engager sur une intervention en cas de conflit – tout en se plaignant à la moindre tension sur le marché des semi-conducteurs, dont Taïwan est le leader mondial.

Sur ce front européen, après la venue de quatre sénateurs français cette semaine, les Taïwanais peuvent espérer certains progrès. En particulier, l’UDI Olivier Cadic s’est engagé en conférence de presse à recommander, dès son retour, d’autoriser la diplomatie taïwanaise à assumer le nom de « Bureau de Taïwan » pour sa représentation à Paris, jusqu’ici identifiée sous le seul nom de la ville de Taipei pour ne pas froisser Pékin. Comme l’explique ici Kolas Yotaka, porte-parole de la présidente Tsai Ing-wen – qui a reçu les quatre sénateurs français –, c’est précisément ce type de petits coups de pouce qui permet à la nation de 24 millions d’habitants de se sentir moins seule face au géant chinois.

Le Point : Après le retrait américain d’Afghanistan, des médias chinois ont averti Taïwan que les États-Unis pourraient aussi l’abandonner à son sort. Faites-vous toujours pleinement confiance à l’engagement américain pour protéger Taïwan ?

Kolas Yotaka : Nos relations avec les États-Unis restent amicales, il n’y a pas de doute. Ce que vous venez de mentionner est de la propagande chinoise. Toutefois, il est vrai que la sécurité de Taïwan ne peut pas reposer seulement sur un pays étranger. Nous savons que nous faisons partie de la première chaîne d’îles du Pacifique, que nous sommes importants géopolitiquement pour d’autres pays. Mais nous insistons sur l’autodéfense. Nous devons pouvoir compter sur nous-mêmes. Taïwan a cependant aussi le droit de coopérer avec d’autres pays. Je veux enfin rappeler que toute préparation militaire de notre part est strictement pour la défense, et pas pour attaquer la Chine. Nous voulons la paix.

La guerre est-elle possible et les Taïwanais sont-ils prêts à combattre ?

Tout pays se battrait s’il était attaqué. Pourquoi Taïwan serait-il différent ? Mais nous ne voulons pas de guerre. Je le répéterai, encore et encore. Nous ne voulons pas de guerre. Une guerre serait une tragédie pour de nombreux pays, pas seulement pour Taïwan. Nous voulons la paix. Mais si cela devient nécessaire, nous nous battrons. Jusque-là, notre mission est d’éviter une guerre.

En rencontrant la présidente Tsai, le sénateur Alain Richard a désigné Taïwan comme un « pays ». Mais le statut de Taïwan reste dans les limbes, peu d’États le reconnaissent et la Chine revendique l’île. Qu’est-ce que cela fait d’être citoyen d’un pays dont tant de gens nient l’existence ?

Personnellement, je crois que beaucoup de Taïwanais le ressentent comme une profonde injustice. Nous sommes un pays indépendant et souverain de nombreuses manières. Nous avons une présidente, des élections, une armée. Et pourtant, tant de pays ne nous reconnaissent pas ! Tout le monde peut comprendre la fierté d’avoir son pays. Et il ne nous est pas permis à nous de participer à la communauté internationale comme des égaux. C’est une inégalité que les autres pays aident à créer pour faire plaisir à la Chine, mais qui blesse les Taïwanais et nous met en danger.

Dans le reste du monde, beaucoup confondent Taïwan et la Chine, et pensent que les Taïwanais sont des Chinois qui vivent sur une île. Quelle est la différence ?

Dire que les Taïwanais sont des Chinois est incorrect. La société taïwanaise est très diverse. Moi-même, je suis taïwanaise, et je suis aussi indigène polynésienne. À Taïwan, il y a 1,5 million de personnes appartenant à des peuples indigènes. Et la majorité des Taïwanais ont des ancêtres indigènes. Par exemple, la grand-mère de la présidente est une indigène Paiwan. Quant à moi, je suis une Pangcah, ou Amis. Ce n’est qu’un exemple pour comprendre que Taïwan a ses propres histoires, traditions et identités, totalement différentes de la Chine. Même si nous parlons mandarin, cela ne veut pas dire que nous sommes chinois. Historiquement, nous avons eu des immigrants de Chine, depuis 400 ans. Nous partageons donc des éléments culturels. Mais cela ne veut pas dire que nous faisons partie de la Chine, comme elle le clame.

Les sénateurs français sont venus malgré les pressions chinoises. En quoi cela aide-t-il Taïwan ?

Cela aide énormément. Nous apprécions beaucoup et cela nous réchauffe le cœur. Nous avons besoin que les autres pays normalisent leurs relations avec Taïwan. Les gestes de soutien, comme cette visite, signifient beaucoup. Cela remonte le moral de la population. Cela montre aussi que vous ne succombez pas aux menaces d’une puissance autoritaire. Nous savons ainsi que nous ne sommes pas seuls.

Source Le Point : Soyez plus solidaires de Taïwan et moins effrayés par la Chine (09/10/2021)

Taïwan – À Taipei, les sénateurs français rappellent que «Taïwan n’est pas seul» (Rfi)

Correspondant à Taipei, Adrien Simorre :

Lors d’une conférence de presse à Taipei, les quatre sénateurs français en visite à Taïwan ont dénoncé les manœuvres aériennes chinoises autour de l’archipel, et réitéré leur souhait de poursuivre leurs relations avec le gouvernement taïwanais « sur la durée ».

La visite des sénateurs français à Taïwan n’avait sur le papier rien d’extraordinaire : une venue comme on en compte presque tous les ans depuis plus de 40 ans. Mais c’était sans compter les avertissements de Pékin pour faire annuler la visite. Des pressions à l’image des menaces grandissantes de la Chine envers Taïwan, depuis la réélection triomphante de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, qui refuse bec et ongles le projet d’annexion chinois.

« Les régimes autoritaires considèrent que la démocratie n’est pas le bon système pour le développement humain, et Taïwan en est le contre-exemple. Nous sommes donc là, aussi, pour dire à Taïwan : vous n’êtes pas seuls », a déclaré le sénateur Olivier Cadic.

Les soutiens à Taïwan se multiplient

La visite des sénateurs arrive aussi en pleine démonstration de force de Pékin. En début de semaine, un nombre record d’avions militaires chinois a été identifié par l’armée taïwanaise au sein de sa zone d’identification aérienne. « Ces incursions sont la menace la plus sérieuse à la stabilité régionale que l’on a observée depuis longtemps, souligne Alain Richard, sénateur et ancien ministre de la Défense. C’est un signal d’alerte à l’ensemble des pouvoirs attachés à la stabilité dans la région. »

Les soutiens à Taïwan se sont d’ailleurs multipliés ces derniers jours. Jeudi, les États-Unis n’ont pas démenti l’information selon laquelle ils disposeraient de personnel militaire secret stationné à Taïwan.

Ce vendredi matin, l’ancien Premier ministre australien, Tony Abbott, lui aussi en visite à Taipei n’a pas mâché ses mots pour soutenir le gouvernement taïwanais. « Rien n’est plus urgent aujourd’hui que la solidarité avec Taïwan, a-t-il lancé devant la présidente taïwanaise. Nous devons faire savoir à Pékin que tout usage de la force aura des conséquences considérables. »

Source Rfi : À Taipei, les sénateurs français rappellent que «Taïwan n’est pas seul» (08.10.2021)