Dans le cadre des débats du projet de loi de finances, j’ai défendu, ce 10 décembre, un amendement concernant l’avenir du dispositif Pass enfant langue française.
Je remercie le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, pour sa réponse détaillée (ci-dessous) et pour la transmission prochaine de l’évaluation, qui permettra d’engager enfin une discussion claire sur les suites à donner au PELF.
VERBATIM – QUESTION – Olivier Cadic
Le Pass enfant langue française, annoncé en 2022 par le président de la République, devait apporter une solution pour 80% des enfants français qui vivent à l’étranger et qui ne sont pas scolarisés dans le réseau AEFE.
Beaucoup d’entre eux ne maîtrisent pas notre langue.
Un premier million d’euros avait été inscrit au PELF 2024, mais l’an dernier, le gouvernement a suspendu ce dispositif dans l’attente d’une évaluation annoncée pour le printemps dernier. Nous sommes en décembre, cette évaluation n’a toujours pas été publiée. Sauriez-vous, monsieur le ministre, quand nous l’aurons ?
Cet amendement, en attendant, propose de redéployer 300.000 euros pour permettre à la DFAE de conduire, via nos consulats, une enquête fiable fondée sur un outil d’évaluation linguistique fourni par un Institut français. Elle permettra enfin de mesurer pays par pays le nombre d’enfants qui ne maîtrisent pas le français et de préparer le déploiement effectif du PELF dans un prochain budget.
VERBATIM – RÉPONSE – Jean-Noël Barrot, ministre
Monsieur le Président, monsieur le sénateur, il y a bien eu une expérimentation qui a été conduite, vous l’avez rappelé, entre l’automne 24 et l’été 25, dans quatorze pays pilotes au profit d’agents âgés de six à onze ans. Comme le montre l’évaluation qui a été conduite cet été et qui pourra vous être communiquée, cette expérimentation a donné des résultats positifs, mais contrastés par rapport aux objectifs qui avaient été fixés. Si elle a permis de constater l’existence d’une demande, 203 groupes hebdomadaires mis en place accueillant 1182 enfants, elle a également mis en évidence plusieurs limites en termes de niveau de langue et de disponibilité des familles à prendre en charge la poursuite des cours. Seuls 28% des parents s’y disent disposés. Dans ce contexte et compte tenu du budget nécessaire pour étendre le dispositif à l’ensemble des pays, qui est estimé à minima à trois millions d’euros, le PELF n’a pas été reconduit en 2025, ni à ce stade dans le PLF 2026, il convient d’examiner les suites qui pourraient être données à cette expérimentation à travers une offre locale adaptée, avec une contribution financière modeste de la part des parents, un accompagnement des parents souhaitant poursuivre l’apprentissage du français par leur enfant, selon un autre dispositif, par exemple grâce à une association FLAM ou encore de nouveaux pays ciblés au cas par cas, au titre d’opérations de promotion du français. Et donc, dans l’attente d’une discussion autour de l’évaluation qui a été menée, je vous propose, comme l’a fait la rapporteure, de retirer votre amendement.
Jean-Noël Barrot : Une diplomatie française en mouvement, entre modernité et ambition
Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,
La France, puissance d’équilibre et de dialogue, doit incarner une diplomatie à la hauteur des défis du XXIᵉ siècle. Dans un monde marqué par les tensions géopolitiques, les crises climatiques et les ingérences étrangères, une diplomatie moderne exige des moyens à la mesure de ses ambitions.
La diplomatie est à la Défense ce que la justice est à l’Intérieur : un pilier indispensable. Depuis son arrivée à la tête du Quai d’Orsay, Jean-Noël Barrot a impulsé une dynamique sans précédent. La stratégie French Response contre la désinformation, la lutte renforcée contre les narco-trafics, ou encore le sommet France-Afrique au Kenya en 2026 illustrent une volonté claire : réinventer notre partenariat avec l’Afrique et renforcer notre influence. Les Assises de la diplomatie parlementaire et de la coopération décentralisée complètent cette vision, en mobilisant tous les acteurs de notre rayonnement.
Ces avancées méritent d’être amplifiées.
Pourtant, un domaine cristallise les tensions : l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Avec 12 % du budget de l’action extérieure et des subventions passées de 200 à 400 millions d’euros en 15 ans, son modèle économique est devenu insoutenable.
Seuls 20 % des élèves scolarisés dans son réseau sont français, et les classes moyennes en sont progressivement exclues. La réforme engagée par Jean-Noël Barrot doit reposer sur trois principes : un juste coût, un juste prix, et une cohérence tarifaire internationale.
L’enjeu ? Réorienter les subventions vers les bourses et les outils garantissant l’accès à la langue et à la culture pour tous les enfants français.
Nos compatriotes de l’étranger, souvent sous-estimés, forment un réseau d’influence unique. Leur engagement quotidien renforce le rayonnement de la France. Il est temps de les considérer comme des partenaires stratégiques, et non comme des bénéficiaires passifs.
Si l’augmentation symbolique de 0,01 % des crédits (3,45 milliards d’euros) peut sembler modeste, l’ambition portée par Jean-Noël Barrot transcende ces contraintes. Preuve en est : il a été récompensé ce 10 décembre par le prix CEPR du décideur politique de l’année 2025, en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à l’élaboration des politiques publiques.
Sous son impulsion, j’observe que la diplomatie française avance, alliant rigueur budgétaire et vision stratégique. Le cap est tracé : celui d’une France offensive, moderne et solidaire.
Fidèlement,
Olivier Cadic
Sommaire :
HOMMAGE . Attentats du 13-Novembre 2015
SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES . PLF2026 – Action Extérieure de l’État – Discussion générale . MEAE – Assises de la diplomatie parlementaire . Budget 2026 – DFAE, AEFE, projets immobiliers . IPAC – Procès de Jimmy Lai – Réponse du Président de la République
FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER . Face aux risques : lancement du guide « Tous responsables » . Enseignement du français : ma question écrite sur l’avenir du dispositif “PELF” . CA de l’AEFE (27/11/25) – Déclaration de l’ANEFE . Accueil des élèves du Collège du Léman – International School . TV5Monde au service du rayonnement culturel francophone
EN CIRCONSCRIPTION
> ÉTATS-UNIS – Floride / Miami (24-27 oct. 2025)
> ÉTATS-UNIS – Illinois / Chicago (28-29 oct. 2025)
> ÉTATS-UNIS – Massachusetts / Boston (30 oct. – 01 nov. 2025)
> ÉTATS-UNIS – New York (2-4 nov. 2025)
> PAYS-BAS – Amsterdam (6-7 nov. 2025)
> ROYAUME-UNI – Londres (8-12 Nov. 2025)
> DANEMARK – Copenhague (12 nov. 2025)
SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ & IA . Cybersécurité – L’État doit renforcer sa culture qualité . Cybersécurité et ingérences étrangères – SGDSN, ANSSI et VIGINUM . Cybersécurité – Olvid
SÉNAT – BUDGET & IA . PLF2026 – Mon amendement pour supprimer le CEHR . PLF2026 – Mon amendement en faveur d’un “Bouclier fiscaL”
SÉNAT – RELATIONS INTERNATIONALES – GROUPES D’AMITIÉ . Institut français – Lancement de la Saison de l’Ukraine . Taiwan – Visite du ministre François Wu . Taiwan – Un budget de défense exceptionnel . La France au rendez-vous de la nouvelle économie irakienne . Roumanie – Fête nationale . Japon – Hommage à S.E. Makita Shimokawa . Liban – Fête nationale
MÉDIAS . Olivier Cadic : “Les Jeux Olympiques ont réussi puisqu’on les a préparés, la guerre c’est pareil” (Public Sénat – 03/12/2025) . Le Service volontaire sera-t-il utile ? (France24 – 27/11/2025) . “Déploiement d’un service militaire volontaire ?” (Public Sénat – 21/11/2025) . Olivier Cadic : “Flam est ce que la démocratie participative peut faire dans sa plus belle expression” (Françaisdanslemonde.fr – 15 nov. 2025) . “Nouvelle pratique mafieuse à Marseille ?”– Le Temps (Suisse) – 14 nov. 2025) . Olivier Cadic : « “La France, comme tous les autres pays, est victime d’ingérences étrangères extérieures” (Public Sénat – 06/11/2025)
Comment moderniser l’action consulaire, réformer l’AEFE et renforcer l’influence française à l’étranger ?
Dans cette intervention au Sénat, j’aborde sans détour les points forts, les urgences et les réformes nécessaires pour que la France reste une puissance d’équilibre.
Je salue l’engagement de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, pour une diplomatie moderne efficace.
VERBATIM
Monsieur/Madame la Présidente,
Monsieur le Ministre,
Mes chers collègues,
Je souhaite ouvrir cette intervention en saluant votre engagement, Monsieur le Ministre.
Depuis plus d’un an, vous avez pris des initiatives structurantes, indispensables à la souveraineté diplomatique de la France : la stratégie French Response contre les campagnes de désinformation, un plan sans précédent de lutte contre les réseaux de narco-trafiquants, ainsi que deux Assises consacrées à la diplomatie parlementaire et à la coopération décentralisée.
Ces mesures dessinent les contours d’une diplomatie moderne : offensive, lucide, alignée sur les réalités géopolitiques contemporaines.
Il y a deux ans, nous célébrions ici même le réarmement diplomatique voulu par le Président de la République.
Aujourd’hui, avec 3,45 milliards d’euros en autorisations d’engagement, l’augmentation affichée est strictement symbolique : +0,01 %.
Soyons clairs : c’est trop faible pour un pays qui prétend incarner une puissance d’équilibre.
Pourtant, moins de trois ans après le lancement de l’Agenda de transformation du Quai d’Orsay, 85 % des recommandations ont été mises en œuvre.
Cet effort méthodique, rigoureux, commence à produire des résultats visibles.
Il mérite d’être consolidé, certainement pas fragilisé.
La diplomatie est à la Défense ce que la justice est à l’Intérieur : le complément indispensable.
Comment justifier d’augmenter massivement les budgets militaires tout en comprimant ceux dédiés à l’action extérieure, alors même
que la guerre est revenue au cœur du continent européen, que les ingérences se multiplient, et que les crises climatiques, sécuritaires ou énergétiques affectent déjà nos citoyens ?
Pour cette raison, le groupe Union Centriste refusera toute coupe supplémentaire sur cette mission.
Dans un contexte où la manipulation de l’information se professionnalise et où les ingérences étrangères deviennent systémiques, l’audiovisuel extérieur mérite plus que jamais notre soutien.
Notre diplomatie ne peut être seulement institutionnelle : elle doit aussi être stratégique, numérique, proactive.
Je veux saluer l’effort consenti en matière de communication stratégique.
La DPC atteindra près de 16 millions d’euros, permettant notamment de déployer dans nos postes des outils modernes de veille et de réponse informationnelle.
Dans ce combat, France Médias Monde et TV5 Monde jouent un rôle essentiel : promotion de la langue française, pluralisme culturel, lutte contre la désinformation.
Pourtant, comparé à leurs équivalents internationaux, leur financement demeure insuffisant. Il est temps de traiter cet outil comme un pilier d’influence, non comme un poste variable.
Je veux également saluer la décision d’organiser le sommet Africa France de 2026 au Kenya.
Choisir un pays anglophone est un signal politique fort : celui d’une stratégie africaine réorientée vers le partenariat, l’ouverture et la coopération économique.
Je reviens d’ailleurs de Nairobi, où j’ai pu mesurer les enjeux d’Africa France en participant à ma sixième fois cette année régionale des Conseillers du Commerce extérieur de l’année.
Les CCEF, tout comme les représentants des chambres de commerce françaises à l’étranger, représentent une formidable source d’inspiration pour notre action au parlement et en faveur de la diplomatie économique.
Je leur adresse toute ma gratitude pour ce qu’ils font chaque jour, pour la France, et pour nos partenaires dans leur pays d’accueil.
Concernant le programme 151 – Français de l’étranger et affaires consulaires, avec ma collègue Olivia Richard, nous sommes évidemment préoccupés par sa diminution globale, même si nous nous réjouissons de la hausse de 11,5 % des crédits dédiés au service consulaire.
C’est un investissement utile :
• état civil numérique,
• vote par internet,
• dématérialisation du renouvellement des passeports.
Ces avancées ne sont pas symboliques : elles améliorent concrètement et durablement la vie de nos compatriotes établis hors de France.
Je tiens aussi à saluer le leadership de Pauline Carmona, directrice des Français de l’étranger, toute la direction des Français de l’étranger et les consulats : la lutte contre la fraude produit déjà des résultats concrets.
Dans un seul pays : 265 dossiers réexaminés, 160 faux boursiers identifiés.
Preuve qu’une politique exigeante, appuyée sur l’accès aux données bancaires, fonctionne, comme l’a dit ma collègue Nathalie Goulet.
Non, l’ANEFE, que j’ai l’honneur de présider, n’a pas été supprimée, comme je le lis à nouveau sur votre document budgétaire.
À l’occasion du 50ᵉ anniversaire de l’Association nationale des écoles françaises à l’étranger, notre ministre Eléonore Caroit l’a rappelé : l’ANEFE continue d’assumer une responsabilité financière déterminante, avec 230 millions d’euros garantis par l’État pour 35 établissements.
L’association s’est ouverte aux écoles non homologuées, afin que personne ne soit écarté.
Et je constate que pour la seule Tunisie, 7000 jeunes ont passé le baccalauréat en candidat libre cette année.
Et cela nous conduit au sujet central — l’éléphant dans la pièce.
Ou plutôt : le mammouth.
En 2008 déjà, élu des Français du Royaume-Uni, je déclarais :
« Si l’on transforme le réseau AEFE en cause nationale financée sans limite, nous verrons naître un nouveau mammouth. »
Eh bien, nous y sommes.
Le mammouth existe.
Et il a grossi.
L’AEFE représente 12 % du budget total de l’action extérieure de l’État.
Nous sommes passés de 200 à 400 millions d’euros de subventions.
Les subventions accordées aux 68 EGD équivalent de fait à attribuer des bourses à leurs élèves, sans condition de ressources ni condition de nationalité.
Cela avec une opacité sur les rémunérations des agents incompatibles avec l’exigence publique. Les dix premières rémunérations de l’AEFE atteignent en moyenne 23 000 euros par mois.
Ce modèle n’est plus soutenable — ni financièrement, ni socialement, ni stratégiquement.
Je salue donc la décision du gouvernement et les efforts des équipes du ministère pour engager enfin sa réforme.
Elle devra reposer sur trois principes :
✔ un juste coût : transparent, comparable entre établissements ;
✔ un juste prix : lisible et accessible pour les familles ;
✔ une cohérence tarifaire internationale.
Ce n’est pas une réforme technique :
C’est une réforme de survie.
Nous subventionnons un modèle qui scolarise moins d’un enfant français sur cinq à l’étranger.
Plus grave encore : les classes moyennes sont progressivement exclues.
Nous sommes passés de 131 000 élèves français à 121 000 en 10 ans.
Quant au nombre de boursiers, il a baissé d’un tiers en 3 ans, près de 30 000 à un peu plus de 20 000.
Aujourd’hui, l’AEFE reçoit 391 millions d’euros.
Les deux tiers bénéficient à des élèves étrangers.
Ce n’est pas conforme à la mission d’équilibre de l’AEFE.
Transférer la moitié de cette enveloppe vers les bourses permettrait d’en tripler l’effet et de réintégrer les classes moyennes françaises dans notre système.
Enfin, sur les 80 % d’enfants français non scolarisés dans le réseau, je l’ai souvent rappelé, beaucoup ne maîtrisent pas le français.
Pourtant, pour la deuxième année consécutive, les crédits du Pass Éducation Langue Française (PELF) sont suspendus. C’est un non-sens.
Je déposerai donc un amendement visant à mesurer la maîtrise du français par nos enfants, pays par pays. Sans mesure, il n’y aura ni stratégie, ni résultat.
Je veux saluer également le rôle essentiel des Alliances françaises et des associations FLAM, qui peuvent nous permettre un jour d’atteindre l’objectif que tous les enfants français à l’étranger puissent parler français.
Face aux contraintes budgétaires, nous devons mieux coordonner, mieux cibler, mieux mobiliser nos partenaires européens et internationaux.
Pour finir, je veux citer les propos de Nadia Chaaya, présidente du groupe les Indépendants tenus en octobre à l’AFE. Je la cite « Nous vivons à l’étranger, mais nous ne sommes pas étrangers au sort de notre pays. Cette période de crise doit nous pousser à nous demander ce que nous pouvons apporter à la France, plutôt que ce que la France peut nous apporter ».
Nos compatriotes de l’étranger représentent un réseau unique d’influence, trop longtemps sous-exploité. Ils sont un atout stratégique et font notre fierté.
Je veux leur rendre hommage.
Pour toutes ces raisons, le groupe Union Centriste votera les crédits proposés pour la mission « Action extérieure de l’État ».
Ce 1er décembre, j’ai eu l’honneur d’assister au lancement de la Saison de l’Ukraine en France, un moment fort placé sous le signe de la solidarité et du dialogue culturel.
De nombreuses personnalités étaient présentes, à commencer par les Premières Dames Brigitte Macron et Olena Zelenska. Cette dernière a prononcé des mots qui ont profondément résonné : « Aujourd’hui nous comprenons que nous ne sommes pas seuls. »
La participation remarquée de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et d’Andrii Sybiha, ministre des Affaires étrangères d’Ukraine, a témoigné de l’importance diplomatique de cet événement.
Andrii Sybiha a rappelé que la France confirme une nouvelle fois son rôle central sur la scène internationale, tandis que Jean-Noël Barrot a souligné que, malgré les 1 800 kilomètres qui nous séparent du front, nous déplorons déjà la perte de 200 artistes et de 16 journalistes, dont 4 Français. Il a appelé à une véritable « contre-attaque culturelle » et dénoncé une nouvelle fois la déportation d’enfants ukrainiens.
Étaient également présents Rachida Dati, Anne Hidalgo, Volodymyr Sheiko, ainsi que Eva Nguyen Binh, présidente de l’Institut français, que je félicite pour la réussite exemplaire de ce lancement.
Alors que plus de 2 000 lieux culturels ont été détruits et plus de 200 artistes ont perdu la vie, cette Saison de l’Ukraine ouvre un nouveau dialogue. Le moment le plus émouvant fut la prise de parole de deux écrivains ukrainiens… depuis le front. +d’images
Diplomatie parlementaire et coopération décentralisée : une synergie au service des Français de l’étranger
Les Deuxièmes Assises de la diplomatie parlementaire et de la coopération décentralisée, initiées par Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, se sont tenues au Quai d’Orsay, ce 18 novembre.
Une soirée riche en échanges, qui a confirmé une évidence : l’action extérieure des collectivités et des parlementaires est un levier essentiel pour renforcer l’influence de la France et répondre aux attentes de nos compatriotes à l’étranger.
Dans le discours d’introduction, Éléonore Caroit, ministre de la Francophonie et des Français de l’étranger, et précédemment députée des Français établis en Amérique latine, a parfaitement décrit les enjeux pour nourrir la réflexion.
J’ai eu l’honneur d’intervenir lors de la deuxième table ronde, consacrée à l’articulation entre l’action des collectivités, la diplomatie parlementaire et les priorités du ministère.
Mon intervention s’est appuyée sur une conviction forte : les sénateurs des Français de l’étranger, soutenus par les conseillers des Français de l’étranger, jouent un rôle unique. Ils sont le trait d’union entre les institutions françaises et les réalités locales, tissant des liens précieux avec leurs homologues étrangers pour défendre les intérêts de nos concitoyens où qu’ils vivent.
Pour illustrer ce propos, j’ai remis à Jean-Noël Barrot le compte-rendu de mes 619 déplacements dans 116 pays, un document de 1000 pages qui témoigne de l’ampleur et de la diversité de mon engagement sur le terrain.
La photo de couverture, prise au Koweït en sa compagnie, rappelait symboliquement cette dynamique de coopération et de proximité.
Un moment fort de ces Assises : le discours de clôture du ministre, qui a salué l’engagement des élus locaux et parlementaires.
Jean-Noël Barrot a rappelé une réalité souvent méconnue : “Avec plus de 500 000 actes d’état civil traités chaque année en un temps record pour les Français de l’étranger, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères est de fait la plus grande mairie de France !” Une déclaration qui résonne particulièrement, alors que ces Assises se tenaient en marge du Congrès des Maires de France.
Le ministre a appelé les maires, maires adjoints et parlementaires présents à poursuivre ensemble la construction de services et d’échanges adaptés aux besoins des Français, où qu’ils résident.
Je tiens à saluer l’initiative de Jean-Noël Barrot, qui a su innover en mariant diplomatie parlementaire et coopération décentralisée. Cette approche renforce l’efficacité de notre action diplomatique et offre aux élus locaux et nationaux un cadre pour agir de concert, au service de l’influence de la France et du quotidien de nos compatriotes à l’étranger.
VIDÉO de l’intervention du ministre Jean-Noël Barrot Barrot. +d’images
La France se dote enfin d’un guide national de préparation aux risques majeurs : « Tous responsables – Face aux risques, agissons : bien préparés, bien protégés, tous engagés ».
Un document essentiel que plusieurs médias qualifient déjà de « guide de survie » ou de « kit de survie » face aux crises — qu’il s’agisse d’un accident industriel, d’un cataclysme, d’une cyberattaque, d’une épidémie ou d’un conflit armé.
J’accueille cette annonce du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) avec une grande satisfaction. Elle fait directement écho à mon intervention dans l’hémicycle le 4 mars dernier (vidéo). Ce jour-là, depuis la tribune, j’avais brandi le livret « En cas de crise ou de guerre », distribué à toute la population suédoise en plusieurs langues, un document clair et concret, pensé pour préparer chaque foyer à une situation d’urgence (lire).
À la fin de mon intervention devant le Premier ministre François Bayrou, j’avais remis ce livret à Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, en l’invitant à envisager une démarche similaire pour la France (vidéo).
Quelques mois plus tard, la publication du guide « Tous responsables » représente à mes yeux une avancée majeure. On y retrouve une pédagogie simple et accessible visant à faire de « chaque citoyenne et chaque citoyen un acteur de sa propre sécurité et de celle de la Nation ».
Ce document fournit des réflexes immédiats en cas de crise ; la liste du matériel recommandé à conserver chez soi ; des conseils pratiques pour réagir face aux situations d’urgence.
Sa dernière partie s’inscrit dans la stratégie de résilience voulue par le Président de la République, Emmanuel Macron, parce que la sécurité nationale ne repose pas uniquement sur nos forces armées ou nos institutions : elle dépend aussi de l’implication de chacun d’entre nous. Et comme le rappelle le document, « avoir conscience de la réalité n’est pas céder à l’alarmisme ».
Audition dans le cadre du PLF 2026, avec mon collègue Mickaël Vallet, afin de préparer notre rapport pour avis sur les crédits de l’action n°2 du programme 129 « Coordination du travail gouvernemental » (gestion de crises, cyberdéfense, renseignement), au nom de la commission des Affaires étrangères et de la Défense.
. . .
« Selon le service de renseignement extérieur russe, l’armée française se préparerait à envoyer des troupes en Ukraine ? FAUX. Cette attaque informationnelle (…) cherche à nourrir les narratifs pro-russes visant à inverser les rôles de défenseur et d’agresseur ».
A la fin de ce message posté sur X par “French Response“, ce 29 octobre, on trouve un lien vers un décrypage de l’attaque informationnelle lancée par le service de renseignement extérieur de la Russie (SVR), la veille.
En effet, “French Response” est le nouveau dispositif de riposte de la diplomatie française contre la désinformation institutionnelle étrangère sur X qui nous a été présenté par Emmanuel Lebrun Damiens, directeur de la communication du MEAE, ce 15 octobre.
L’objectif du compte X du Quai d’Orsay est clair : contrer les attaques fallacieuses et les campagnes de désinformation étrangères visant la France, un outil « adapté à la tonalité directe des échanges internationaux sur les réseaux sociaux », commente Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères.
“French Response” est inspiré du dispositif de protection que j’avais découvert à Taiwan, en octobre 2021, grâce à Audrey Tang, alors ministre du numérique. Contre les “fake news” les Taïwanais procèdent au “fact checking” avec l’objectif de démasquer une fausse nouvelle en moins de 200 mots et de la démentir en moins de deux heures par SMS ; cela en relais avec la société civile et les entreprises. De plus, « notre ministère a produit un vaccin contre la désinformation : l’humour », avait précisé Audrey… (compte-rendu).
À l’invitation de l’ambassadrice Hao Pei-Chih, j’ai eu le plaisir de participer, aux côtés de mes collègues députés et sénateurs, à la célébration de la 114ᵉ fête nationale de Taïwan, organisée à l’ambassade.
Notre délégation sénatoriale, conduite par Rachid Temal, a exprimé sa solidarité avec le peuple taïwanais à la suite du passage du super typhon, tout en rappelant les nombreux liens d’amitié et de coopération qui unissent la France et Taïwan.
L’ambassadrice a notamment mis en lumière le rôle stratégique de l’industrie taïwanaise des semi-conducteurs, qui représente 166 milliards de dollars, soit un quart de la production mondiale, et produit près de 100 % des puces les plus avancées au monde.
Elle a également évoqué le projet de partenariat en France entre Foxconn, Thales et Radiall, destiné à répondre aux besoins du marché européen du packaging avancé de semi-conducteurs — une collaboration prometteuse pour l’innovation technologique et la souveraineté industrielle.
Je lui suis très reconnaissant d’avoir cité mon nom, pour avoir alerté le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, au sujet des manœuvres militaires chinoises autour de Taïwan, et d’avoir évoqué la décoration que j’ai reçue du ministre des Affaires étrangères Lin Chia-Lung, lors de mon dernier déplacement sur l’île (compte-rendu).
J’ai tenu à féliciter madame l’ambassadrice pour le succès de cette réception, marquée par une belle affluence, et me suis réjoui d’y retrouver de nombreux amis engagés dans le renforcement des relations franco-taïwanaises. +d’images
5 ans après l’explosion du port de Beyrouth, qui a fait plus de 200 décès dont 3 français, des milliers de blessés et des centaines de milliers de personnes déplacées, nous pensons aux victimes et à leurs proches.
Nous nous tenons aux côtés de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, indéfectible soutien de tous ceux qui sont engagés pour obtenir vérité, justice et afin que les vestiges de la plus grande explosion non nucléaire de l’Histoire soient préservés.
“La solution à deux Etats est en danger de mort” Discours d’ouverture de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, lors de la session plénière de la conférence sur la mise en œuvre de la solution a deux états. Lire le discours
Une diplomatie gaullienne au fil de la paix
Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,
La France, fidèle à sa tradition d’indépendance diplomatique et de recherche du juste équilibre, est aujourd’hui à la manœuvre pour tenter de redonner une perspective politique au conflit israélo-palestinien.
Sous l’impulsion du président Emmanuel Macron, et avec Jean-Noël Barrot en première ligne, la diplomatie française s’emploie à relancer la solution à deux États, en partenariat étroit avec l’Arabie saoudite. Une entreprise ambitieuse, complexe, mais indispensable.
À l’ONU, lors de la conférence coorganisée cette semaine par Paris et Riyad, la France a porté une voix singulière : celle d’un acteur qui refuse la résignation, et qui croit encore au rôle du droit, du dialogue et de la légitimité internationale.
Elle affirme une exigence morale : reconnaître la douleur des victimes israéliennes du 7 octobre, et celle des civils palestiniens de Gaza, frappés par la guerre, la famine et l’exil.
La priorité humanitaire — notamment la libération des otages — et l’exigence sécuritaire — la mise hors d’état de nuire du Hamas — sont clairement posées comme conditions incontournables à toute avancée politique. Mais elles ne sauraient suffire sans une vision d’ensemble.
C’est là que réside l’ambition gaullienne de cette démarche : redonner un horizon stratégique, même dans la tourmente.
Car sans la reconstruction d’une autorité palestinienne crédible, sans reconnaissance claire de l’État palestinien, sans garanties pour la sécurité d’Israël, aucune paix durable n’est envisageable.
Le chemin est étroit. L’absence d’Israël et des États-Unis à la table des discussions montre les résistances. L’unité arabe est fragile, l’Europe parfois hésitante.
Et pourtant, dans ce vide, la France agit. Elle parle aux deux camps, bâtit des ponts, et cherche à faire émerger une solution politique là où le fracas des armes l’a étouffée.
C’est un pari incertain, mais digne. Une diplomatie au fil de la paix, où l’épée a laissé place à la parole — mais sans rien céder sur la volonté d’agir.
Fidèlement,
Olivier Cadic
Sommaire :
FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER . Cybersécurité : 17Cyber, le rêve devenu réalité ! . Lucas Hunter est libre ! . Retraités français en Italie : une avancée contre la double imposition . Publication du rapport sur la situation des Français de l’étranger . Participez au Prix du Développement Durable de l’AFE ! . Assises de la protection sociale des Français de l’étranger : votre avis en 5 minutes !
EN CIRCONSCRIPTION
> MAROC – Kenitra, Rabat, Mohammédia (26-29 juin 2025)
> ROYAUME-UNI – – Londres – Visite d’État (8-10 juillet 2025)
> ROYAUME-UNI – Londres – Fête nationale (14 juillet 2025)
> MAROC – Casablanca, Rabat (15-16 juillet 2025)
> MAROC – Tanger (17-18 juillet 2025)
> MAROC – Fès (19-22 juillet 2025)
SÉNAT – RELATIONS INTERNATIONALES – GROUPES D’AMITIÉ . Qatar – Entretien avec M. Khaled Al Hajri . La France renforce ses liens avec Taïwan autour des semi-conducteurs . Déclaration sur le 26ème anniversaire de la persécution des pratiquants de Falun Gong
MÉDIAS . Olivier Cadic : « Il ne tient qu’à nous d’élever notre effort de défense pour être souverains. C’est l’autonomie stratégique, dont parlait le Président dès 2017 » (Public Sénat – 03/07/2025 – Vidéo 5’15) . Le sénateur Olivier Cadic souligne que Taïwan est un symbole de liberté dans le monde (RTI – 15/07/2025)
Ce 600ème déplacement, depuis le début de mon mandat, en compagnie d’Emmanuel Macron au Royaume-Uni, où je réside depuis 1997, constituera un souvenir exceptionnel et inoubliable.
Très honoré d’avoir fait partie de la délégation officielle qui accompagne la visite d’État du Président de la République et Mme Brigitte Macron au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, en compagnie de mes collègues parlementaires Pieyre-Alexandre Anglade, Vincent Caure et Jean-François Rapin.
Très heureux que les journaux aient titré à l’issue de ce déplacement, “Paris-Londres : le grand rapprochement”.
Abbaye de Westminster
Première séquence pour la délégation officielle qui accompagne le président de la République, le cadre de l’Abbaye de Westminster, lieu de couronnement des rois depuis celui de Guillaume le Conquérant en 1066.
L’abbaye a également vu de nombreux mariages et enterrements royaux. C’est le lieu de sépulture d’une partie des rois et reines d’Angleterre et aussi des hommes et des femmes célèbres, dont William Shakespeare ou Isaac Newton.
Le président de la République et Mme Brigitte Macron ont été accueillis par le révérend Marc Birch, Recteur chanoine de l’abbaye.
La séquence s’est ainsi déroulée :
. Recueillement devant le tombeau du soldat inconnu et dépôt de gerbe
. Présentation par le Recteur des membres du corps collégial
. Intermède musical par le coeur de Westminster
. Prière prononcée par le Recteur
. Visite de l’abbaye
. Signature du livre d’or +d’images & vidéo
Palais de Westminster
Étape très attendue, le discours prononcé par le président de la République Emmanuel Macron au Palais de Westminster.
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En 2008, j’avais suivi le discours du président Nicolas Sarkozy, un rang derrière les parlementaires, en qualité de conseiller à l’AFE pour le Royaume-Uni.
Autre perspective cette fois, aux côtés d’Emmanuel Macron, avec les ambassadeurs, face aux parlementaires britanniques (Commons et Lords) réunis en séance conjointe pour la circonstance.
À l’issue de son discours, Emmanuel Macron a été salué par une longue standing ovation des parlementaires.
Résumé des propos du président de la République Emmanuel Macron: 1. Renforcement du multilatéralisme et de l’ordre international
• le Président a souligné l’importance d’une coalition franco-britannique solide pour défendre un monde fondé sur les règles, face aux menaces de la Russie et à la montée de régimes autoritaires.
• Il a insisté sur la nécessité pour l’Europe de réduire sa dépendance économique vis-à-vis des États-Unis et de la Chine, en prônant une plus grande autonomie stratégique. 2. Coopération en matière de défense
• Il a annoncé un engagement à consacrer 3,5 % du PIB à la défense en France, tout en renforçant la coopération militaire entre Paris, Londres et l’Otan.
• Il a rappelé que le Royaume Uni et la France sont les deux seules puissances nucléaires en Europe, représentant ensemble 40 % des dépenses militaires du continent, et qu’ensemble ils peuvent bâtir le pilier européen de la défense. 3. Immigrations illégales
• Il a qualifié les traversées de la Manche de “fardeau partagé”, appelant à des résultats concrets via une coopération franco-britannique “humaine, solidaire et ferme” contre les réseaux de passeurs . 4. Soutien à l’Ukraine
• Emmanuel Macron a réaffirmé l’engagement sans faille à soutenir l’Ukraine dans sa résistance face à l’agression russe.
• Il a également évoqué la mise en place prochaine d’une force de sécurité paneuropéenne, discutée avec le Premier ministre Keir Starmer, pour un futur cessez-le-feu. 5. Paix au Moyen-Orient
• Le président a préconisé un cessez-le-feu urgent à Gaza et plaidé pour une solution à deux États en Israël-Palestine comme voie vers la paix. 6. Relance des échanges culturels et académiques
• Il a encouragé le développement des mobilités étudiants/chercheurs/artistes entre le Royaume Uni et la France, dans le sillage du nouvel accord jeunesse UE Royaume Uni.
Depuis le Brexit, cette mobilité est entravée par les Britanniques.
Pourtant ce passage a été particulièrement applaudi par les parlementaires britanniques. 7. Symbolisme culturel : prêt du Tapis de Bayeux
• En geste symbolique, Emmanuel Macron a annoncé le prêt historique du Tapis de Bayeux au British Museum (septembre 2026 – juillet 2027), en échange de la collection de Sutton Hoo. 8. Faire table rase du Brexit
• Il a qualifié le Brexit de “profondément regrettable” tout en soulignant le retour d’une relation retrouvée, grâce à l’orientation pro européenne du gouvernement de Sir Keir Starmer.
• Emmanuel Macron a appelé à ne “pas laisser la Manche s’élargir davantage” comme frontière entre leurs peuples. +d’images
À Carlton gardens, là où chaque 18 juin, nous célébrons l’Appel qui a marqué l’histoire de France, nous avons assisté au dépôt conjoint de deux gerbes par le président de la République, Emmanuel Macron, et par le Premier ministre, Keir Starmer, au pied de la statue du général de Gaulle.
Ils étaient accompagnés de Mme Brigitte Macron, et Lady Starmer.
David Lammy, secrétaire d’État aux Affaires étrangères du Commonwealth et du Développement, John Healey, ministre de la Défense et Sébastien Lecornu, ministre des Armées, étaient également présents.
À l’issue de la minute de silence, de la sonnerie aux morts, et des hymnes nationaux, le président de la République et le Premier ministre ont rencontré des vétérans, salué les élèves du lycée international Winston Churchill et leur directrice Mireille Rabaté, les représentants d’associations françaises et plusieurs élus des Français de l’étranger, dont Patricia Connell, présidente du conseil consulaire, et Marie-Claire Sparrow. +d’images & vidéo
C’est à l’issue de cette séquence, que le président de la République a pris une photo avec moi pour rendre hommage à Jérôme Notin, et son équipe, qui ont mis en œuvre le “17 cyber” (Lire le billet Cybersécurité : 17Cyber, le rêve devenu réalité !)
Château de Windsor – Dîner d’État
Profondément reconnaissant envers Emmanuel Macron de m’avoir inclus dans la délégation française, en compagnie de mes collègues parlementaires, le sénateur Jean-Francois Rapin, et les députés Pieyre Alexandre Anglade et Vincent Caure.
C’était un véritable honneur de représenter tous les Français établis hors de France d’être présenté à Leurs Majestés le Roi et la Reine au château de Windsor.
Côtoyer, lors du banquet d’État, la famille royale et de nombreuses célébrités du monde des affaires ou des artistes, à l’image des chanteurs Mike Jaeger, Elton John, Mika ou la comédienne Kristin Scott-Thomas, en compagnie du couple présidentiel et de nos ministres Jean-Noël Barrot, Sébastien Lecornu et Rachida Dati, donnait l’impression d’être au cœur d’un spectacle captivant.
Dans son discours, avec beaucoup d’humour et d’autodérision, le roi Charles III a cité le général de Gaulle pour justifier nos différences : “Les Anglais sont les Anglais, ce n’est pas leur faute !”
Dans un aparté humoristique, le roi a évoqué Astérix pour souligner les différences culturelles dans un climat de bon esprit et d’entente moderne entre les deux nations : « …Cette relation est fondée non seulement sur la coopération et la fascination mutuelle, mais aussi sur une compétition amicale et, parfois, oserai-je dire, la confusion. L’indomptable Gaulois, Astérix lui-même, et sans doute bien d’autres de ses compatriotes, ont eu le plus grand mal à comprendre notre chère “tasse de thé avec un nuage de lait” prise exactement à cinq heures de l’après‑midi… tout comme nous trouvons impossible de cuire une baguette aussi bien que vos artisans en France ! »
Le chef français Raymond Blanc était chargé de réaliser l’entrée, une “Assiette de légumes d’été, vinaigrette de tomates crues”, et le dessert, un “Parfait glacé au cassis sur un biscuit imbibé de cassis avec une gelée de fleurs de sureau”.
En hommage au chef français, la famille royale a tweeté sa photo en commentant : “L’entente cordiale in the kitchen”.
Impossible de conclure ce post autrement qu’en reprenant les mots du Président à l’issue de son toast : « Long live the United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland. Long live France. Long live Franco British friendship. » +d’images
Mots d’ouverture du dîner d’État offert par Leurs Majestés le Roi Charles III et la Reine Camilla (voir la vidéo).
Château de Windsor – Discours du roi / Astérix
Merci à Nicolas Ribollet de m’avoir envoyé cet extrait du discours au moment où le Roi fait référence à “Astérix et ses compatriotes”, et que le cameraman oriente alors l’image sur moi :
“Bonjour Olivier, Je me suis mis hier soir un peu par hasard à regarder en direct les discours du Roi et du Président au château de Windsor.
Quelle joie de te voir à l’image au moment même où le roi citait l’un de nos plus grands personnages de BD !
Comme Buckingham Palace laisse rarement la place au hasard, je n’imagine pas juste une coïncidence.
En fait, j’y ai vu un très beau clin d’oeil britannique rendant hommage à ta passion et tes activités dans le domaine de la BD.
Amitiés, Nicolas ”
Peut-être que le clin d’œil était alors plutôt un hommage aux Français du Royaume-Uni, dont je fais partie depuis 1997 ?
Verbatim :
“L’indomptable Gaulois, Astérix lui-même, et sans doute bien d’autres de ses compatriotes, ont eu le plus grand mal à comprendre notre chère “tasse de thé avec un nuage de lait” prise exactement à cinq heures de l’après‑midi… tout comme nous trouvons impossible de cuire une baguette aussi bien que vos artisans en France !”
Imperial College
Environ 250 personnes étaient réunies à l’Imperial College pour assister à la première séquence de la seconde journée de la visite d’État.
Le président de la République a participé à une table ronde intitulée : « IA : de la science à la croissance », avec la participation de Demis Hassabis (co-fondateur DeepMind) ; Arthur Mensch (CEO Mistral AI) et en modérateur, Amanda Wolthuizen (Imperial).
Emmanuel Macron a appelé à une alliance stratégique en IA franco britannique, affirmant que “le partenariat… est critique” pour rattraper les États Unis et la Chine, en mutualisant talents, laboratoires et financements.
L’objectif est d’atteindre une masse critique européenne pour concurrencer les puissances technologiques mondiales.
Cette séquence montre une volonté claire du président Macron de faire de l’IA un moteur de croissance européen, porteur de souveraineté technologique, à travers des partenariats structurés entre la France, le Royaume-Uni et leurs écosystèmes universitaires et industriels.
Très heureux d’avoir retrouvé le philosophe Théodore Zeldin à cette occasion. Il était venu en octobre 2011 à Ashford pour participer à une conférence en faveur de la création d’un métro transmanche pour rapprocher la France du Royaume-Uni. +d’images
Clara Chappaz et Éric Lombard
Institut français – Diplomatie économique
À l’occasion de la visite d’État du Président de la République au Royaume-Uni, Éric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique et Clara Chappaz, ministre déléguée en charge de l’Intelligence artificielle et du Numérique ont organisé une réception pour la communauté d’affaires française au Royaume-Uni.
En 2024, 152 projets venus du Royaume-Uni ont permis de créer ou maintenir 4843 emplois.
Le pays est le 3ᵉ investisseur en nombre de projets et le 2ᵉ en emplois générés.
La France enregistre avec le Royaume-Uni son plus important excédent bilatéral en biens, atteignant 10,6Mds€ en 2024, devant tous ses autres partenaires commerciaux. Les exportations françaises ont progressé de 9% depuis 2019, pour atteindre 37,7Mds€.
Dans le domaine du nucléaire civil, EDF annonce un investissement de 1,1 Md£ dans le projet Sizewell C, pour la construction de deux réacteurs EPR au Royaume-Uni.
Très heureux d’avoir retrouvé Pascal Cagni, président de Business France et les membres de la Team France du Royaume-Uni réunis : Henri Baïssas (Business France) ; Pierre Chabrol (conseiller économique à l’ambassade de France) ; Luc Bardin (CCEF), Ralph Crouan (French Tech London), Philippe Chalon (Cercle Outre-Manche) et Sébastien Joly (directeur de la Chambre de commerce franco-britannique). +d’images
Lord-Maire – Guildhall
Le deuxième jour de la visite d’État d’Emmanuel Macron au Royaume-Uni s’est conclu par un banquet d’État à Guildhall, organisé par Alastair King, Lord-Maire de Londres et la City of London Corporation.
Plus de 600 invités ont assisté au banquet, y compris Son Altesse Royale le duc de Gloucester, plusieurs personnalités politiques de haut rang et des chefs d’entreprise du secteur financier et des services professionnels tant au Royaume-Uni qu’en France.
Le hasard du placement m’a offert le privilège d’être face à Julien Clerc, accompagné par son épouse Hélène Gremillon.
Émouvant de retrouver ce lieu où j’avais assisté au banquet d’État, il y a plus de 17 ans en 2008, offert alors au Président Nicolas Sarkozy.
Les temps ont bien changé depuis que le Royaume-Uni est sorti de l’UE.
Le maire de Londres a salué un esprit de coopération renouvelé dans les relations entre le Royaume-Uni et l’UE et appelé à une collaboration plus étroite sur les services financiers.
La cérémonie était à la fois diplomatique et cérémonielle : le chef de l’État a prononcé un discours dans une atmosphère empreinte de solennité et de traditions londoniennes. Emmanuel Macron a notamment critiqué le Brexit d’une manière diplomatique : « Je suis très respectueux de la voix du peuple et du choix de votre pays il y a neuf ans. Mais je dois dire que l’Union européenne était plus forte avec vous, et vous étiez plus forts avec l’Union européenne. »
Après s’être rendu au British Museum, le président a également déclaré qu’après « un projet longuement mûri », la France allait prêter pour la première fois en 900 ans la Tapisserie de Bayeux au British Museum.
Plusieurs ministres français accompagnaient le Président : Sébastien Lecornu (Armées) ; Jean-Noël Barrot (Europe et Affaires étrangères) ; Rachida Dati (Culture) ; Éric Lombard (Économie) ; Benjamin Haddad (Europe) et Clara Chappaz (Numérique) avec laquelle j’ai travaillé sur la transposition de 3 directives européennes (NIS2, DORA, REC) dans le droit français. +d’images
En 2018, une « taxe sur les yachts » a été instaurée pour cibler les navires de plaisance dont la coque mesure au moins 30 mètres et dont la puissance propulsive dépasse 750 kilowatts. Allant de 30.000 à 200.000 euros, elle frappe les yachts battant pavillon français ou détenus par des personnes physiques ou morales établies en France.
On en attendait 10 millions d’euros de recettes annuelles. En 2024, elle n’en rapporte plus que 60.000 euros : il ne resterait plus sur le territoire que cinq yachts assujettis.
Il faut rappeler que l’entretien annuel d’un yacht représente environ 10 % de sa valeur. En les voyant partir sous d’autres cieux, la France perd aussi la TVA, l’impôt sur les sociétés et les cotisations sociales générés par toute une activité économique. De quoi méditer pour ceux qui pensent qu’il suffirait de taxer « les riches » pour financer la collectivité.
Le président de la République, lors de son interview du 13 mai 2025, a présenté un graphique de l’INSEE révélateur : sur 1000 euros de dépenses publiques, 561 sont consacrés à notre protection sociale.
Pour 2026, le gouvernement vise 40 milliards d’euros d’économies afin de ramener le déficit de 5,4 à 4,6 % du PIB. Un effort considérable, qui ne suffira pourtant pas à enrayer la progression de notre dette. D’ici trois ans, un euro sur trois des recettes fiscales sera absorbé par le seul service de la dette.
Il faudrait entre 120 et 150 milliards d’euros d’économies pour stabiliser la trajectoire de notre dette publique. Une réforme en profondeur de notre système de protection sociale parait inévitable.
Fidèlement,
Olivier Cadic
Sommaire :
SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES . Situation au Proche et au Moyen-Orient (1/2) – “Faisons en sorte d’arrêter les conflits, même avant qu’ils ne débutent” . Situation au Proche et au Moyen-Orient (2/2) – Réponse du ministre Jean-Noël Barrot à mon intervention . Audition de Sébastien Lecornu – Shangri-La Dialogue à Singapour
EN CIRCONSCRIPTION
> ESPAGNE – Madrid (22–24 mai 2025)
> SUISSE – Genève (25-27 mai 2025)
> BRÉSIL (1/2) – Rio de Janeiro & Itaguaí (08–10 juin 2025)
> BRÉSIL (2/2) – São Paulo & Santos (11-13 juin 2025)
> ROYAUME-UNI – Édimbourg, Glasgow, Londres (20-22 juin 2025)
FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER . Réunion annuelle des CCIFI – “La French business attitude” . CCEF AG : L’intelligence collective au service du développement international de la France . ANEFE – Renouvellement du conseil d’administration . Retraités expatriés : quelles démarches réaliser ? . Vote par internet : participez au grand test ! . France Identité : une révolution pour les Français de l’étranger
SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ / IA . Paris Cyber Summit (2-4 juin) – Taïwan, Chiffrement, Cyberdéfense . Rencontre avec les responsables cyber de Paris Europlace
SÉNAT – RELATIONS INTERNATIONALES – GROUPES D’AMITIÉ . GIA France-Pays du Golfe – Solidarité avec le Qatar – Communiqué de presse . Accueil d’une délégation de la Shoura saoudienne . Rencontre « Vision Golfe 2025 » . Taiwan – Accueil du maire de Taipei . La diplomatie économique au service de l’amitié franco-bulgare . Inde – Chambre de commerce franco-indienne . Italie – Fête nationale . L’IPAC appelle au respect de la liberté religieuses des Tibétains
MÉDIAS . “50 ans de l’ANEFE : un tournant pour l’enseignement français à l’étranger” (Expat.com – 22/05/2025) . Olivier Cadic : “On imagine mal Israël se confronter seul à l’Iran” (Public Sénat – 20 juin 2025 – Vidéo 26m) . Olivier Cadic : “Pour Israël, la meilleure défense, c’est la surprise” (Public Sénat – 18 juin 2025 – Vidéo 41m) . “Nucléaire iranien : l’impasse de la dissuasion” (Infolettre UDI 27/06/2025)
Aux côtés de Christian Albuisson, président du conseil consulaire d’Édimbourg pour l’Écosse, nous avons réuni une quarantaine de compatriotes, en présence de Francoise Sid-Ahmed, consule générale adjointe, (à l’image) ce 20 juin pour célébrer la perspective du retour d’une station de recueil de demandes de titres d’identité et de voyage, prévue à l’automne.
Finis les longs déplacements en train ou en avion pour accomplir les formalités pour les passeports ou les cartes nationales d’identité.
Depuis 2015, je soutiens les démarches de Christian Albuisson qui visaient à préserver un service de proximité pour les Français d’Écosse.
Le 30 juin 2016, jour du transfert des services du consulat général d’Édimbourg vers Londres, nous avions organisé un événement avec la communauté française. Nous nous étions engagés à œuvrer pour que ce retrait ne soit pas définitif. Avec persévérance, Christian ne s’est jamais détourné de cet objectif.
À chaque réunion consulaire à Londres, il a plaidé patiemment en ce sens, rejoint par Véronique Miller, élue à ses côtés, en 2021. Sa ténacité a payé.
Nous avons salué la décision de Samer Melki, consul général de France à Londres, et Stéphane Pailler, consul général à Édimbourg qui ont trouvé les moyens de répondre à une formidable attente des Français d’Ecosse.
J’ai eu le privilège de rappeler la volonté exprimée, maintes fois, par Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères et Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur et des Français de l’étranger, de moderniser l’administration pour la rendre plus proche de nos compatriotes outre-frontières.
Merci aux Français venus d’Édimbourg, Glasgow et Aberdeen, pour nous retrouver neuf ans plus tard et se réjouir avec nous de cette évolution. Je me suis réjouis de revoir ainsi Anne-Colette Lequet, ancienne conseillère à l’AFE pour le Royaume-Uni (2006-2014) ou encore la famille de Laurent Schirrer venue spécialement d’Aberdeen pour l’occasion (à l’image).
J’ai remis à Christian la médaille qui marque les 150 ans du Sénat, afin de lui témoigner toute mon admiration pour la constance de son engagement.
Très heureux d’avoir assisté à la fête de fin d’année de l’École Buissonnière de Glasgow (Association Parapluie FLAM), fondée par Véronique Miller, conseillère des Français de l’étranger pour l’Écosse.
A l’image (g. à d) : Véronique Miller (fondatrice de l’école Buissonnière et coordinatrice des cours pour l’École Buissonnière FLAM de Glasgow) ; Cédric Moreau (professeur de français à l’Université de Strathclyde, et ex-président de l’École Buissonnière) ; Gérard Giraud (représentant le comité de l’École Buissonnière, président) ; Olivier Salazar-Ferrer (professeur de littérature française à l’Université de Glasgow) ; Olivier Cadic.
105 enfants ont chanté avec entrain, “il en faut peu pour être heureux”, en chœur avec leurs parents pour célébrer à la fois la Fête de la musique et le dernier jour de l’année académique.
J’ai eu l’opportunité d’échanger avec les parents d’élèves, de présenter une rétrospective de plusieurs projets, dont le rétablissement du service de renouvellement des passeports au Consulat d’Édimbourg et de saluer l’action de Véronique, des bénévoles et de l’équipe qui anime cette “école buissonnière”.
Bravo à eux !
19 nouveaux élèves sont déjà inscrits pour septembre prochain.
Une belle nouvelle à savourer tout l’été. +d’images
Parapluie FLAM (Londres)
Comme chaque année, depuis sa création en 2013, j’ai participé, ce dimanche 22 juin 2025, à la réunion de l’association Parapluie Flam (Francais langue maternelle), dans la magnifique bibliothèque de l’Institut français de Londres (lire Création d’une fédération des écoles Flam au Royaume-Uni du 21 juin 2013).
Cet événement a réuni 62 personnes représentant 29 Petites Écoles FLAM du UK, en présence de plusieurs autres élus : Vincent Caure, député ; deux autres sénateurs venus pour la circonstance : Samantha Cazebonne et Yan Chantrel ; et des conseillers des Français de l’étranger dont Patricia Connell, présidente du conseil consulaire.
Lors de mon intervention, je suis revenu sur l’histoire du plan Ecole du Royaume-Uni, initié en juin 2008.
Nous avions consacré l’objectif 3 du plan à la mise en réseau de la dizaine d’associations Flam, pour éviter de réinventer la roue à chaque création d’écoles Flam. 17 ans plus tard, le parapluie Flam, présidé par Sophie Gavrois-Karnavos, est de loin le premier réseau d’associations Flam du monde. Il accueille chaque samedi plus de 5500 enfants parmi les 55 associations fédérées.
Comme me l’avait confié Veronique Miller, la veille à Glasgow, à l’occasion de la fête de fin d’année de l’école buissonnière, le Parapluie Flam est une “famille”.
Je suis heureux que cette approche inspirée par Joëlle Simpson, initiatrice de la Petite école d’Ealing, créée en 1986, perdure.
Mon échange avec Christian Ravel, premier président du Parapluie, démontre que la flamme allumée au début de l’aventure est bien entretenue.
Félicitations à l’équipe du Parapluie Flam, à toutes celles et ceux qui ont fait le choix de s’engager au quotidien en faveur de l’enseignement du français auprès des nouvelles générations. +d’images
“Vous avez rappelé le rôle important des élus des Français de l’étranger, notamment dans les situations de crise.”
Ce 2 juillet, je suis intervenu au nom du groupe UC, à la suite de la déclaration du gouvernement sur la situation au Proche et Moyen-Orient (vidéo).
Je remercie Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, pour avoir pris le soin de répondre directement à mes propos dans ses conclusions.
Olivier Cadic a rappelé le nombre de victimes de l’attentat terroriste en Syrie qui a fait 22 morts dans les communautés chrétiennes et rappelé l’attachement qui est celui de la France, du gouvernement, sous l’autorité du Premier ministre, à la sécurité des communautés chrétiennes partout au Proche-Orient, non pas pour des raisons religieuses, mais pour des raisons historiques et parce que la France considère que la capacité pour ces communautés à avoir leurs droits préservés est une condition du pluralisme dans la région qui est la condition, elle-même, de la paix et de la stabilité
Vous avez rappelé le rôle important des élus des Français de l’étranger, notamment dans les situations de crise où ils sont l’interface avec nos compatriotes lorsqu’ils se trouvent face à la nécessité d’être rapatriés ou d’être évacués, mais également parce que grâce aux nombreux déplacements que vous effectuez les uns et les autres vous portez aussi, différemment mais de manière complémentaire, la voix de la France et que c’est évidemment très précieux.
Je veux vous féliciter pour votre engagement personnel au Liban, notamment auprès des victimes de la catastrophe du port et je voulais, pour vous répondre, vous dire que la conférence sur la solution à deux états se tiendra, je l’espère, dans les prochaines semaines. Si nous avons dû la reporter pour des raisons logistiques et sécuritaires, cette dynamique qui a été enclenchée, comme l’a dit le Président de la République, est désormais inarrêtable.
Le 2 juillet, je suis intervenu au nom du groupe Union centriste, à la suite de la déclaration du gouvernement, présentée par le Premier ministre François Bayrou, en application de l’article 50-1 de la Constitution, sur la situation au Proche et Moyen-Orient qui faisait suite au débat du 24 octobre 2023 (compte-rendu).
La séance s’est conclue par les interventions de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, que je remercie de ses réponses à mes questions (vidéo), et de Sébastien Lecornu, ministre des Armées.
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier ministre,
Messieurs les Ministres,
Mes Chers Collègues,
Dimanche 22 juin, église Saint-Élie à Damas.
L’assaillant entre dans l’église avec armes et explosifs.
Grégoire, Bashar et Pierre se précipitent sur lui, le plaquent au sol.
Ils ont choisi de mourir pour pouvoir sauver près de 250 personnes à l’intérieur de l’église.
Le groupe Union Centriste présente ses condoléances à Sa Béatitude le patriarche Jean X d’Antioche et aux familles des 22 martyrs victimes de cet acte odieux qui visait directement la communauté chrétienne en Syrie.
Lors de notre rencontre, il y a deux mois au nord du Liban, le patriarche Jean d’Antioche que vous avez rencontré à Damas M. le ministre, m’avait averti des menaces qui pesaient en Syrie sur les Chrétiens d’Orient.
Mon premier message est de relayer à la communauté internationale son appel à ne pas détourner le regard et à œuvrer pour assurer la protection de toutes les communautés religieuses au Moyen-Orient.
Je veux également avoir une pensée pour Cécile Kohler et Jacques Paris qui, depuis plus de trois ans, endurent le martyr et leurs familles sont rongées par l’angoisse. Merci monsieur le Premier ministre de nous avoir rassuré sur leur sort.
Comme l’a déjà fait, la semaine dernière, notre collègue Olivia Richard, président du groupe d’amitié France-Iran, notre groupe appelle à la libération immédiate de nos compatriotes.
Nous n’oublions pas non plus les 50 otages retenus par le Hamas dans des souterrains à Gaza depuis le 7 octobre 2023.
Nous remercions le gouvernement et l’ensemble des services du Quai d’Orsay dont l’efficacité a permis au cœur de la crise de favoriser le rapatriement de français vivants en Iran et en Israël.
Fin 2020, suite à l’attentat du 11 novembre à Djeddah au cimetière non musulman, j’avais demandé à notre collègue, Jean-Baptiste LEMOYNE, alors Ministre, à ce que le processus de communication de crise soit formalisé et que nos élus fassent l’objet d’une information spécifique.
Encore aujourd’hui, le groupe Les Indépendants à l’Assemblée des français de l’étranger présidé par Nadia CHAAYA demande régulièrement l’intégration des élus dans les systèmes de gestion de crise. Au regard de ce qu’il vient de se passer en Iran et en Israël, il nous apparaît essentiel que les élus des français de l’étranger puissent jouer leur rôle d’interface avec la communauté française et s’en tiennent à une information officielle dont ils doivent disposer.
Depuis la création de la République islamique d’Iran, le régime des mollahs appelle à la destruction de l’état israélien et menace ouvertement les monarchies du Golfe qui aujourd’hui encore, pour certaines d’entre elles, dénoncent des ingérences de Téhéran. Comme vous l’avez dit, Monsieur le Premier ministre, la France a été parmi les premiers pays à reconnaître l’État d’Israël et a toujours manifesté sa solidarité lorsque l’État Hébreu a été attaqué.
Comme nous l’avions dit, les massacres de masse opérés par le Hamas, le 7 octobre, ont été monstrueux et ont entrainé une réponse justifiée d’Israël pour neutraliser cette organisation terroriste.
Nous voulons rappeler avec force le nombre de 42 victimes françaises dans cette attaque qui place la France au premier rang en termes de victimes étrangères. Mais comme nous l’avions également dit, rien ne serait pire que de vouloir confondre le Hamas avec la cause palestinienne et sa légitime revendication à disposer d’un État autonome. La population palestinienne se retrouve l’otage de cette organisation terroriste soutenue par l’Iran.
Le Hamas n’est pas le seul proxy de l’Iran. Suite à l’attaque du 7 octobre, le Hezbollah depuis le Liban et les Houthies depuis le Yémen s’en sont également pris à l’état Hébreu. Comme il l’a fait avec les Pagers trafiqués pour éliminer des membres du Hezbollah au Liban, Israël a choisi l’effet de surprise pour bombarder les infrastructures nucléaires iraniennes.
Dans la nuit du 21 au 22 juin, le président américain Donald TRUMP a mis en œuvre l’opération Midnight Hammer pour neutraliser ces infrastructures qui s’avèrent constituer l’un des plus grands dangers pour la sécurité d’Israël et du Moyen Orient. Déjà, quelques semaines plus tôt, les américains avaient frappé à plusieurs reprises les Houthis au Yémen.
A l’issue de ces frappes, le régime iranien apparaît affaibli et isolé. Reste aujourd’hui la question du désarmement du Hezbollah qui peine à se concrétiser. Cela justifie l’impatience de tous ceux qui appellent au retour à la pleine souveraineté de l’État libanais sur l’ensemble de son territoire et au scellement des frontières du pays aussi bien avec Israël qu’avec la Syrie.
Le futur du Liban constitue toujours un sujet de préoccupation. Le nouveau gouvernement libanais nourrit beaucoup d’espoir, sous réserve qu’il parvienne à désarmer le Hezbollah et à se débarrasser de la tutelle iranienne sur ce mouvement.
Le Hezbollah tout comme les Gardiens de la Révolution bénéficient des ressources financières du trafic de Captagon, cette drogue qui contribuait à près de 90% du PIB de la Syrie à la chute du Président ASSAD. Lundi dernier, les douanes libanaises ont annoncé la saisie de 866 kilos de Captagon à la suite d’une opération coordonnée avec les autorités saoudiennes.
L’envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, aurait fixé le 7 juillet comme ultimatum aux autorités libanaises pour prendre une position claire sur la question du monopole de armes. L’État, à travers l’armée libanaise, doit être l’unique détenteur de la force armée.
En cas de tergiversations, le Liban pourrait être laissé seul face à l’escalade.
Ne pensez-vous pas, Monsieur le Premier Ministre, dans ce cas, qu’Israël pourrait reprendre alors les hostilités contre le Hezbollah et la communauté internationale durcir les sanctions ?
L’explosion du port de Beyrouth a été la plus grande explosion non nucléaire de l’Histoire. On a déploré plus de 200 décès dont 3 français, des milliers de blessés et des centaines de milliers de personnes déplacées. En retrouvant les familles des victimes à Beyrouth le 27 avril dernier, je leur ai remis votre lettre, Monsieur le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, témoignage de votre indéfectible soutien à leur démarche pour obtenir justice. Votre geste les a profondément réconfortés. Le juge d’instruction Tarek BITAR a repris l’enquête. Le Ministre de la Justice libanais, Adel NASSAR a entrepris plusieurs réformes pour restaurer la confiance dans le système judiciaire du pays.
Mais je veux revenir sur le sujet car il y a urgence concernant le port de Beyrouth. En effet, une manœuvre est en cours pour détruire les silos, qui représentent le seul vestige tangible de la catastrophe du 4 août. Ces silos sont un symbole de mémoire collective pour les victimes et pour tout le peuple libanais. Les faire disparaître serait une insulte à leur souffrance. Ils en appellent à votre soutien pour intercéder auprès de leur Gouvernement afin d’empêcher cette décision.
Tout aussi innocentes que les victimes du port de Beyrouth, plus de 50.000 vies perdues à Gaza dont 17.000 enfants tués constituent une véritable honte pour l’Humanité. Le blocage de l’aide humanitaire a transformé Gaza en lieu de mort, avez-vous dit M. le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Nous partageons votre colère face aux centaines de personnes tuées sur les sites de distribution de nourriture. Aujourd’hui, la France a condamné une frappe israélienne qui a causé la mort de deux employés d’une ONG le 26 juin dernier. La protection des civils et des travailleurs humanitaires doit être garantie en toute circonstance conformément au droit international humanitaire.
Nous soutenons l’appel du gouvernement à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération des otages, à l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire et à une solution politique fondée sur deux États accompagnée des garanties sécuritaires pour Israël et la Palestine.
Lors de mon déplacement dans le Golfe en avril dernier, dans le cadre du groupe d’amitié France – Pays du Golfe, j’ai eu l’occasion de rencontrer le Premier ministre et ministre des affaires étrangères du Qatar, et de nombreux ministres des affaires étrangères du Golfe dont votre homologue du Koweït en votre présence. Tous fondaient leur espoir sur le plan devant être présenté à l’ONU le 18 juin par le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohamed Ben Salman et le Président de la République. Cela apparaissait comme la seule solution sérieuse susceptible de ramener la paix au Moyen Orient. La conférence a été reportée suite aux frappes d’Israël sur l’Iran.
Quand pensez-vous, monsieur le Premier Ministre, qu’elle pourra se tenir désormais ?
Lors du sommet de sécurité Shangri-La à Singapour le 30 mai 2025, le Président de la république a mis en garde contre les répercussions potentielles de l’agression russe en Ukraine sur la situation à Taïwan.
Je le cite : « Si nous considérons que la Russie peut s’emparer d’une partie du territoire ukrainien sans restriction, sans contrainte, sans réaction de l’ordre mondial… que pourrait-il se passer à Taïwan ? »
Le Président de la République a en effet de bonnes raisons de s’inquiéter sur la perspective d’une nouvelle escalade.
Le ministre australien de la Défense, a affirmé de son côté “ce que nous voyons de la Chine est la plus grande augmentation de la capacité militaire par n’importe quel pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale”. Son homologue des Philippines a qualifié la Chine d'”absolument irresponsable et téméraire” dans ses actions en mer de Chine méridionale.
Le secrétaire américain à la Défense, a déclaré que Pékin “a fait référence à une date limite de 2027 que le président Xi Jinping aurait donnée pour que l’armée chinoise soit capable d’envahir Taïwan.
Il est urgent de faire émerger une action internationale susceptible de dissuader le Parti communiste chinois de rompre le statu quo. Sans quoi nous pourrions nous retrouver dans deux ans dans une situation avec Taiwan analogue à celle que nous observons en Ukraine et au Moyen Orient.
Vous l’avez dit, monsieur le Premier ministre, tout est lié. Faisons en sorte d’arrêter les conflits, même avant qu’ils ne débutent.
Ce 20 mars, j’étais l’invité d’Oriane Mancini sur Public Sénat, dans son émission “Bonjour chez vous !” pour traiter de l’actualité internationale.
Extrait de Public Sénat :
Donald Trump a annoncé hier soir qu’il prendrait sa décision dans les deux prochaines semaines quant à une éventuelle intervention des États-Unis dans le conflit opposant l’Iran à Israël. Selon Olivier Cadic, sénateur (Union centriste) représentant les Français établis hors de France, cette déclaration constitue une « démonstration de puissance… pour montrer que Trump est en capacité d’épauler Israël ». Il souligne également l’asymétrie du rapport de force entre les deux pays : « Israël, pays de 10 millions d’habitants attaque directement l’Iran, pays de 92 millions d’habitants ». Dès lors, ajoute-t-il, « on imagine mal Israël se confronter seul à l’Iran ». Concernant les objectifs de ce conflit, le vice-Président de la Commission des Affaires étrangères juge qu’il est ambitieux pour Israël « de faire tomber le régime iranien à distance ».
Conflit Israël-Iran, position de la France, dispositifs de rapatriement, guerre en l’Ukraine, sommet de l’OTAN… j’ai répondu aux questions suivantes de la part d’Oriane Mancini, Quentin Calmet et Jefferson Desport :
> Donald Trump dit qu’il donnera sa réponse pour une attaque des États-Unis en appui d’Israël d’ici deux semaines. Est-ce que cela montre qu’il hésite ou, au contraire, qu’il veut remettre de l’incertitude dans le conflit ?
> Selon vous, quel était le but de guerre quand Israël a attaqué : démanteler le programme nucléaire iranien ou faire tomber le régime ?
> L’Iran promet de riposter en cas d’attaque américaine, est-ce que vous craignez des attaques iraniennes contre des bases américaines dans les États du Golfe ?
> Au début des frappes, Emmanuel Macron disait soutenir Israël. Ces derniers jours, il dit qu’il faut une désescalade et qu’Israël ne doit frapper que des cibles nucléaires. Vous la trouvez si claire que cela, la position de la France ?
> Aujourd’hui à Genève, il a une réunion des ministres des affaires étrangères français, allemand et britannique qui rencontrent leur homologue iranien avec la cheffe de la diplomatie européenne. Est-ce que vous pensez que les trois ministres vont convaincre les Iraniens de quelque chose ?
> La conférence des Nations unis pour une solution à deux états a été reportée. Est-ce qu’il faut que la France reconnaisse l’État de Palestine dans un futur très proche ?
> Quelle est la situation de nos compatriotes en Israël et en Iran ?
> Hier, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a proposé des solutions pour évacuer nos ressortissants. Qu’est-ce que vous pensez de ces annonces ? Est-ce que c’est réaliste de voir nos ressortissants en Iran faire le chemin par la route (vers l’Arménie et la Turquie) ?
> Qu’est-ce que vous savez du profil de ces 900 Français ou binationaux qui sont toujours en Iran ?
> 150.000 de nos ressortissants en Israël peuvent sortir par la route en gagnant la Jordanie et l’Égypte, où des vols continuent d’être opérés. Qu’est-ce qu’on peut dire de cette solution proposée par l’exécutif ?
> Est-ce que vous êtes directement amené à conseiller ces Français ? Qu’est-ce que vous avez pu faire dans la situation actuelle ?
> La France consacre déjà 2,1% de son PIB à sa Défense. Pensez-vous qu’elle aura les moyens d’une telle ambition, sachant qu’elle cherche par ailleurs 40 milliards d’économies ?
> A La Haye, un prochain sommet de l’OTAN réunira les alliés. Avec la menace de désengagement de Trump, est-ce que vous pensez que l’article 5 du traité qui incarne la solidarité militaire est toujours d’actualité ou est-elle fragilisée ?
> Est-ce que l’Ukraine a raison de craindre que le conflit entre Israël et l’Iran ne la relègue au second plan ?
> Cette semaine au Sénat, il y avait Rouslan Stefantchouk, président de la Rada, le parlement ukrainien. Il a lancé un appel. Que peut faire le Sénat français aujourd’hui ?
Merci à SEM Emanuela d’Alessandro, ambassadrice d’Italie en France pour son invitation à sa Résidence, où je me suis rendu le 5 juin en compagnie d’Hervé Marseille, président du groupe d’amitié France-Italie.
L’Italie célèbre la Fête de la République en souvenir du 2 juin 1946, lorsque le peuple italien a choisi la République plutôt que la monarchie.
La cérémonie s’est tenue en présence de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, et de Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement.
J’y ai retrouvé de nombreuses personnalités, dont SEM Ana Hrustanovic, ambassadrice de Serbie en France, également chevalier de Grand-Croix, la plus haute distinction décernée par la République italienne.
Cette réception m’a permis d’échanger également avec Piero Fassino, député à la Chambre des députés d’Italie et ancien ministre.
Très heureux de constater à cette occasion la force des liens d’amitié qui unissent l’Italie et la France.
Comme le poinçonneur des Lilas, chanté par Gainsbourg, qui a disparu des stations de métro, l’agent qui percevait les droits de chancellerie est appelé à d’autres fonctions dans nos consulats.
Depuis le 2 juin, les Français de l’étranger peuvent désormais régler en ligne leur demande de passeport ou de renouvellement de carte d’identité via un timbre électronique (timbres.impots.gouv.fr), avant de se rendre au consulat.
Cette « mesure de modernisation attendue de longue date », saluée par Pauline Carmona, directrice de la DFAE, concrétise l’annonce qui avait été faite par Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur et des Français de l’étranger, devant l’AFE, conformément aux priorités fixées par Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères devant les ambassadeurs en janvier.
Au-delà du gain de temps lors du passage aux consulats, cela va également permettre de redéployer des postes vers des services à valeur ajoutée pour les Français à l’étranger.
Ainsi à Londres, comme évoqué le 16 mai dernier, avec Samer Melki, consul général, le poste pourra être redéployé au consulat général de France à Édimbourg, après l’installation d’une station de recueil de demandes de titres d’identité et de voyage, prévue à l’automne.
Cela évitera aux Français d’Ecosse et du nord de l’Angleterre de se rendre à Londres pour demander ou renouveler leurs passeports et cartes nationales d’identité.
Félicitations à Samer Melki, Stéphane Pailler, consul général à Édimbourg, et à tous ceux qui leur ont donné le feu vert à Paris pour cette décision, qui est l’aboutissement heureux d’une mesure réclamée depuis 11 ans par Christian Albuisson, président du conseil consulaire à Édimbourg (Voir).
Cela récompense l’engagement opiniâtre de Christian, rejoint par Véronique Miller, conseillère des Français d’Écosse, lors de son élection en 2021, et tous ceux qui leur ont apporté leur soutien.
Ce sera moins de fatigue, moins de jours perdus, moins d’empreinte carbone pour les Français d’Écosse, et moins d’engorgement au consulat à Londres. Bref, que du plus !
Fidèlement,
Olivier Cadic
Sommaire :
FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER . Français de l’étranger et services publics : audition de Pauline Carmona . En réponse à ma question écrite, le gouvernement confirme l’impossibilité pour un fonctionnaire en disponibilité de se présenter à un concours interne . Ces Alliances françaises qui rayonnent depuis la France . Français de l’étranger : ouverture du paiement par timbre électronique pour les passeports et cartes d’identité . Protection sociale des Français de l’étranger : consultation citoyenne
EN CIRCONSCRIPTION
> BAHREÏN – Manama (20–22 avril 2025)
> KOWEÏT – Koweït City (23-25 avril 2025)
> LIBAN – Beyrouth / Tripoli / Balamand / Byblos (25-29 avril 2025)
> ESPAGNE – Barcelone (05-06 mai 2025)
> ÉGYPTE – Le Caire (8-10 mai 2025)
> MALTE – La Valette / Zebbug (11-12 mai 2025)
> ROYAUME-UNI – Londres (15–16 mai 2025)
SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES . Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères – Diplomatie parlementaire . Audition sur les enjeux de l’Arctique . Royaume-Uni – Ambassade . Pologne – Fête nationale . Estonie – Délégation parlementaire – Groupe d’amitié . Bahreïn – Accueil de l’Ambassadeur . IPAC – Unité transatlantique interparlementaire face à la Chine Découvrir l’InfoLettre n°246
Premier déplacement à Malte pour soutenir l’atteinte de l’objectif prioritaire de Sandrine Lelong-Motta, ambassadrice de France à Malte : l’ouverture de la première école française de l’île, prévue à la rentrée de septembre 2025.
Je remercie sincèrement Sandrine Lelong-Motta pour son accueil et souhaite rendre hommage à son habileté pour s’appuyer sur la diplomatie parlementaire, afin de mettre en valeur les multiples atouts de la France et défendre ses intérêts.
Enseignement
Lycée français bilingue international de Malte (LFBI)
Ce projet a vu le jour grâce au leadership d’Anne Douaire-Banny, représentante de l’AFLEC (Association franco-libanaise pour l’Éducation et la culture).
Un bâtiment a été trouvé dans un quartier résidentiel à Pembroke, situé juste au nord de La Valette, et le bail signé avec le diocèse de Pembroke va permettre au LFBI de croître sans avoir à déménager.
La première ouverture prévue en septembre 2025 se fera sur 3 classes : une maternelle (PS,MS,GS), CP-CE, CM1-2. Une classe atelier collège avec le CNED complètera l’offre scolaire proposée.
Afin d’inciter les parents d’élèves à inscrire leurs enfants, j’ai participé à la première journée Portes ouvertes du LFBI, ce dimanche 11 mai 2025, organisée par les représentants de l’AFLEC, dont son président Paul Raucy et Anne Douaire-Banny.
Cet événement s’est tenu en présence de Sandrine Lelong-Motta, ambassadrice ; de Carole de Blesson, conseillère des Français de l’étranger ; Christophe Jean, premier conseiller ; Renaud Lallemant, conseiller culturel ; et Pierre Bigot, président de Malte Accueil (FIAFE)
Les enfants ont pris possession des lieux avec une joie communicative.
Émerveillé d’avoir eu l’opportunité de participer au lancement de la première école française de Malte qui a la mer pour horizon.
J’ai proposé aux participants de faire une photo souvenir pour la partager avec nos successeurs qui fêteront son centenaire. +d’images
Diplomatie parlementaire
Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères
La diplomatie parlementaire récompensée
Entretien avec Ian Borg, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères maltais à l’occasion de ma première visite dans l’archipel pour échanger sur la relation bilatérale et la situation internationale, en présence de Sandrine Lelong-Motta, ambassadrice de France.
J’ai porté la demande émanant de son homologue Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, pour sensibiliser le gouvernement maltais à l’importance de la ratification du traité BBNJ (Traité international pour la Protection de la haute mer et de la biodiversité marine) par Malte, avant la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC) qui se tiendra à Nice, du 9 au 13 juin 2025.
Il entrera en vigueur 120 jours après la date de dépôt du soixantième instrument de ratification, d’approbation, d’acceptation ou d’adhésion.
La France s’est fixée pour objectif d’avoir réuni les 60 signatures d’États à Nice.
Nouvel exemple de l’excellence de la relation entre la France et Malte, Ian Borg m’a assuré que Malte ferait le maximum pour contribuer au succès de l’UNOC 3.
Dès le lendemain, le vice-premier ministre confirmait à notre ambassadrice que Malte serait au rendez-vous.
Je lui suis reconnaissant de récompenser ainsi la diplomatie parlementaire. +d’images
Ministre de la Santé
Entretien avec Jo Etienne Abela, ministre de la Santé et président du groupe d’amitié France-Malte. Francophile, le ministre est également un admirateur de Napoléon.
Chirurgien spécialisé en gastro-entérologie et endoscopie, le ministre est préoccupé par l’exode du personnel médical vers les pays à hauts revenus.
Il souhaite développer la coopération bilatérale en matière de santé et dans l’utilisation de l’intelligence artificielle.
Nous avons parlé du sondage, paru le matin, en une des quotidiens maltais, soulignant que 70% de la population locale serait en faveur d’une loi sur le suicide assisté. Le ministre a pour priorité d’élever le niveau local en matière de soins palliatifs, afin qu’il soit de bonne qualité, avant de légiférer sur le suicide assisté, comme cela est envisagé en France.
La forte influence de la religion catholique, on compte plus de 365 églises dans l’archipel, laisse anticiper une forte résistance face à ces droits nouveaux. +d’images
Ambassadeur pour les Migrations
Entretien à l’ambassade de France avec Malcolm Cutajar, ambassadeur maltais pour les migrations.
Après avoir connu un pic d’arrivées illégales entre 2019 et 2021, jusqu’à plus de 3000 en 2019, l’archipel n’a connu que 238 migrants illégaux en 2024, selon le chiffre donné par le HCR.
D’après mon interlocuteur, ces chiffres sont à nouveau orientés à la baisse depuis début 2025 (27).
Malte est favorable à un durcissement des règles sur l’asile et l’immigration et à des accords avec des pays de transit ou de départ pour la mise en place de centres de traitement à l’extérieur de l’UE.
99% des personnes qui arrivent à Malte partent depuis la Libye.
Parlement
Accueil au Parlement par David Agius, vice-président, et membre du groupe d’amitié Malte-France.
Les membres du parlement maltais ne sont pas indemnisés, ce qui les contraint à maintenir une activité professionnelle en parallèle.
Nous avons évoqué la question du suicide assisté évoqué le jour même dans les médias maltais.
Les très bonnes relations entre la France et Malte sont caractérisées par une proximité et des convergences politiques sur de nombreux dossiers régionaux et internationaux.
Nous avons échangé sur l’opportunité de prévoir une visite du groupe d’amitié. La dernière remonte à 2013.
Diplomatie économique
ST Microelectronics (STM)
Visite de ST Microelectronics (STM), premier fabricant de semi-conducteurs européen, né de la fusion du français Thomson Semi-conducteurs et de l’italien SGS Microelettronica, et l’un des premiers au monde.
Accueillis par Laurent Filipozi, directeur général de l’usine, en compagnie de Sandrine Lelong-Motta, ambassadrice de France à Malte, et de Carole de Blesson, conseillère des Français de l’étranger, nous avons découvert que Malte abrite désormais la première usine de fabrication avancée de l’UE.
L’usine, 1er employeur de l’île, emploie plus de 1600 professionnels hautement qualifiés et génère plus de 1,2 milliards d’euros d’exportations à Malte.
Une nouvelle salle blanche de 10.000 mètres carrés sur 4 niveaux est en cours de construction, tandis qu’une nouvelle installation de traitement des eaux conçue pour réduire considérablement la consommation va également voir le jour.
Enthousiasmé par le formidable état d’esprit des personnels rencontrés, dont un tiers des employés sont non-européens.
Hâte de revenir pour voir la concrétisation des projets en cours. +d’images
FDJ United (Française des jeux)
Visite des locaux de FDJ United et présentation de ses activités par Michaël Marceau, directeur produits et stratégie.
FDJ United, anciennement connue sous le nom de La Française des Jeux, occupe une position dominante sur le marché français des jeux d’argent, y compris dans le segment du jeu en ligne.
Pour renforcer sa position sur le marché européen du jeu en ligne, FDJ United a acquis le groupe suédois Kindred, propriétaire de la marque Unibet, pour 2,6 milliards d’euros.
Cette acquisition place FDJ United au deuxième rang des opérateurs de jeux d’argent en Europe et marque son entrée dans le secteur du casino en ligne, une activité interdite en France mais prospère sur de nombreux sites étrangers.
Le service client international de FDJ United à Malte intègre un centre d’appel, doté d’une vue sur mer imprenable.
Malte a été le premier pays de l’Union européenne à réguler le jeu en ligne dès 2004, via la Malta Gaming Authority (MGA), et est devenu un hub incontournable pour les opérateurs de jeux en ligne, cherchant à opérer légalement et efficacement en Europe. +d’images
Chambre de commerce / Secteur maritime
Afin de me permettre de découvrir l’importance du secteur maritime pour Malte, notre ambassadrice Sandrine Lelong-Motta m’a organisé un déjeuner avec des personnalités locales, à l’image de William Spiteri Bailey, président de la Chambre de commerce de Malte ; Helga Mizzi, ancienne ambassadrice de Malte en France (2017-19) ; John Gauci-Maistre, président du groupe Economicard ; Joseph Bujega, président de la chambre franco-maltaise.
Malte est le 6ème drapeau maritime dans le monde et le premier européen. Il est passé d’une image de drapeau de commodité à celle d’un drapeau de réputation.
Le Malta Maritime Summit est un événement de renommée mondiale qui regroupe tous les deux ans à Malte, depuis 2018, les décideurs politiques et économiques du secteur.
Le Malta Freeport est un hub stratégique de transbordement majeur en Méditerranée, offrant des connexions avec 120 ports dans le monde, dont plus de 50 en Méditerranée. Il traite autant d’EVP (équivalent vingt pieds) que le port du Havre. Malta Freeport terminal Ltd est détenu à 50% par une société turque, et à 50% par Terminal link, une JV entre le français CMA CGM (51%) et China Merchants Port (49%). +d’images
Communauté française
Ambassade – Consulat
Entretien à l’ambassade avec Joffrey Bonnet, consul.
La communauté française de Malte et de Gozo s’élève à 1012 personnes enregistrées, mais on l’estime à 2500, si on intègre ceux qui y résident de manière durable.
Elle est relativement jeune et entrepreneuriale. Seuls 14% d’entre-eux se déclarent retraités.
Le nombre de français de passage est très important. Avec 300 000 touristes français, la France pointe au troisième rang des nationalités qui visitent Malte. Ils représentent une part non négligeable de l’activité du consulat du fait des problèmes récurrents de perte de papier, accidents, vols…
Résidence de France (Zebbug)
Ultime séquence de ce premier déplacement à Malte, l’ambassadrice Sandrine Lelong-Motta avait réuni, à la Résidence de France à Malte, des représentants de la communauté française, dont Carole de Blesson, conseillère des Français de l’étranger, pour partager les résultats de nos différents échanges.
Cette soirée m’a offert l’opportunité de saluer l’engagement de notre ambassadrice, avec laquelle j’avais eu l’opportunité de collaborer dans son précédent poste de consule générale à Rabat.
Sa détermination afin de faire naître le premier établissement scolaire français à Malte, permet de marquer un progrès essentiel susceptible de favoriser le développement de la relation d’affaires bilatérale.
Ma venue était destinée à conforter cette initiative qui a reçu un accueil enthousiaste de toutes les autorités locales que j’ai rencontrées.
J’ai eu l’opportunité d’encourager chaleureusement les représentants de l’AFLEC, artisans de cette initiative qui permettra à l’archipel de compter une école internationale française en septembre aux côtés des écoles britanniques et américaines.
De retour d’un déplacement en Arménie où il était accompagné de 7 parlementaires, Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a lancé une nouvelle initiative, ce 27 mai.
Pour la première fois, un ministre des affaires étrangères recevait au Quai d’Orsay, les sénateurs présidents des groupes interparlementaires d’amitié en présence du président du sénat Gérard Larcher pour souligner l’importance de la diplomatie parlementaire.
Avant sa nomination au gouvernement, Jean-Noël Barrot a été élu président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale en juillet 2024.
Depuis sa prise de fonction ministérielle, il a maintenu un dialogue étroit avec le Parlement, comme j’ai pu l’observer lors du déplacement au Koweït en sa compagnie.
Je remercie le ministre d’avoir salué mes efforts pour obtenir la ratification par Malte du traité BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction), un traité international adopté en 2023 sous l’égide des Nations Unies pour protéger la biodiversité en haute mer.
Après avoir été le premier ministre des affaires étrangères à évoquer les Français établis à l’étranger au début de son discours aux ambassadeurs, Jean-Noel Barrot a été également le premier à reconnaître, lors de cette soirée, que le ministère s’était inspiré des méthodes de Taïwan pour démonter une désinformation en se servant de l’humour.
Notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères est décidément un “serial innovateur” ! +d’images