Le 4 mars dernier, lors du débat sur la situation en Ukraine et la sécurité en Europe, j’avais proposé de mobiliser la population française pour qu’elle prenne conscience des menaces auxquelles nous sommes tous confrontés en montrant, à la tribune du Sénat, le guide “En cas de crise ou de guerre” du gouvernement suédois distribué aux habitants pour les préparer aux situations d’urgence.
Le 28 avril 2025, vers 12h33 (heure locale), l’Espagne a perdu environ 15 gigawatts de production électrique en l’espace de cinq secondes, soit près de 60 % de sa consommation à ce moment-là. Cette chute brutale a entraîné une déconnexion automatique de la péninsule Ibérique du réseau électrique européen, provoquant un effondrement du système électrique.
Aéroports paralysés, trains immobilisés, réseaux de métro également interrompus ont provoqué d’incommensurables désordres dans les transports.
Les hôpitaux ont dû fonctionner en mode dégradé.
Les services Internet et téléphoniques ont été gravement affectés.
Les feux de signalisation, les distributeurs automatiques de billets et les systèmes de paiement électronique ont cessé de fonctionner.
Le trafic internet a chuté de 90 % dans les cinq heures suivant le début de la panne.
Face à l’incertitude, de nombreux habitants ont vidé les rayons des supermarchés et stations-service, provoquant des pénuries temporaires. Le prix des radios tout comme celui des piles pour les faire fonctionner se sont envolés.
Pour ceux qui n’avaient pas de cash sur eux, impossible de payer le déjeuner en cours au restaurant, le taxi pour rentrer, ou de faire ses courses.
Ce chaos qui aura duré plus de 12 heures s’est transformé en tragédie pour certains, provoquant des décès et des blessés, en raison de l’utilisation incorrecte de générateurs.
La décision récente du gouvernement de François Bayrou de distribuer un manuel de survie en cas de crise majeure à tous les foyers d’ici l’été 2025 a suscité des réactions contrastées.
Des critiques venant de l’opposition ont pointé du doigt une communication gouvernementale jugée anxiogène, estimant que le livret pourrait semer la panique plutôt que de rassurer.
Souhaitons que l’expérience espagnole leur serve de leçon !
Fidèlement,
Olivier Cadic
Sommaire :
FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER . “Liban : Avec ce président et ce nouveau gouvernement, l’espoir existe” (MTV Liban, 27/04/2025) . Tchat Facebook – Comment déclarer ses revenus en 2025 ?
SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES . Audition de Jean-Noël Barrot – Situation géopolitique . “Le ministre des Affaires étrangères Lin remercie la France pour son attention à la paix dans le détroit de Taiwan” (Taiwan Info, 14/04/2025) . Chambre de commerce franco-arabe – Intervention . Guerre hybride russe
EN CIRCONSCRIPTION
> RWANDA – Kigali (2-4 avril 2025)
> ROYAUME-UNI – Londres (7 avril 2025)
> ITALIE – Rome (10 avril 2025)
> ÉMIRATS ARABES UNIS – Abu Dhabi (11 avril 2025)
> QATAR – Doha (12-14 avril 2025)
> OMAN – Mascate (15-17 avril 2025)
> ARABIE SAOUDITE – Riyad (18-20 avril 2025)
MÉDIAS . Déplacement Qatar – Revue de presse . Déplacement Arabie saoudite – Revue de presse
Taiwan Info reprend les déclarations du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, que j’avais interrogé au Sénat, le 9 avril dernier, suite aux exercices militaires engagés par la Chine autour de l’Ile de Taiwan et la publication d’un communiqué commun des ministres des Affaires étrangères du G7, en réaction (compte-rendu).
« La France est opposée à toute modification unilatérale du statu quo dans le détroit de Taiwan, y compris par la force ou la coercition », a déclaré Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, le 9 avril à Paris. Une déclaration saluée à Taipei par le ministre des Affaires étrangères, Lin Chia-lung.
Jean-Noël Barrot était auditionné par la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat français, et répondait à une question du sénateur Olivier Cadic.
Les ministres des Affaires étrangères des pays membres du Groupe des Sept (G7) se sont récemment exprimés au sujet des exercices militaires à grande échelle menés les 1er et 2 avril par la Chine autour de Taiwan, a rappelé Jean-Noël Barrot. Dans une déclaration commune publiée le 6 avril, le ministre français et ses homologues ont en effet exprimé leur « profonde inquiétude concernant les actions provocatrices de la Chine, plus particulièrement les récents exercices militaires à grande échelle autour de Taiwan (…), qui augmentent les tensions entre les deux rives du détroit et mettent en péril la sécurité et la prospérité mondiales ».
Lorsqu’ils se sont rencontrés au mois de mars à Charlevoix, au Canada, les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont en outre adopté une déclaration sur la sécurité et la prospérité maritimes, en particulier la sécurité maritime dans le détroit de Taiwan et en mer de Chine méridionale, a souligné Jean-Noël Barrot.
Qui plus est, le déploiement en Indo-Pacifique du groupe aéronaval français « a permis de réaffirmer l’attachement de la France au droit international, à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, et à la liberté de navigation », a insisté le chef de la diplomatie française. Lire la suite
Le 9 avril, notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est venu faire un point sur la situation géopolitique devant notre commission des Affaires étrangères et de la Défense.
Les sujets traités furent nombreux. J’ai porté l’attention du ministre sur Taiwan quelques jours après les exercices militaires engagés par la Chine autour de l’Ile, les 1er et 2 avril, d’autant que les ministres des Affaires étrangères du G7 ont publié un communiqué commun en réaction.
Je remercie Jean-Noël Barrot pour ses éclaircissements et informations complémentaires.
Dans votre discours, monsieur le ministre, vous avez annoncé orienter votre ministère vers les Français de l’étranger et dans votre discours aux ambassadeurs, vous avez commencé par cette démarche. Je peux vous dire que cela a été apprécié, c’est une première et les Français de l’étranger y sont très sensibles.
Je ne reviens pas sur le Rwanda, puisque vous vous êtes éloquemment exprimé dessus. Taïwan est au cœur d’enjeux très importants pour le monde : l’industrie taiwanaise des semi-conducteurs est clé pour le monde entier. Taïwan, c’est aussi une démocratie harcelée, militairement, par son voisin la Chine. Les exercices militaires à grande échelle de la Chine autour de Taïwan, qui ont eu lieu la semaine dernière, on fait l’objet d’un communiqué commun que vous avez publié hier avec vos collègues ministres des Affaires étrangères membres du G7. Alors, je me réjouis qu’il existe encore un sujet où le G7 parle d’une seule voix. Ces actions répétées de la Chine nuisent gravement à la paix, la stabilité, la sécurité du détroit de Taïwan et de la région. Avez-vous échangé avec vos partenaires du G7 sur Taïwan ? Envisagez-vous de prendre des mesures de dissuasion, afin de préserver le statu quo ? Est-ce qu’un ministre français prévoit d’aller à Taïwan un jour pour promouvoir nos intérêts ? Merci.
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Dans sa RÉPONSE, Jean-Noël Barrot, a précisé que les ministres des Affaires étrangères du G7 avaient adopté, outre le communiqué commun, une déclaration sur la sécurité maritime dans le détroit de Taiwan. De plus, le déplacement dans la région du groupement aéronaval a permis de réaffirmer l’attachement de la France au droit international et la liberté de navigation. Enfin, le ministre a annoncé l’initiative de l’UE dans le but de sécuriser une douzaine de ports dans 8 pays de l’indopacifique
Le 14 mars dernier, le président Donald Trump a publié un décret visant à supprimer USAGM, l’organisation mère de plusieurs médias d’information indépendants, tels que Voice of America (VOA), Radio Free Asia (RFA) et Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL).
Ces médias sont les derniers garants d’un journalisme libre dans les zones où la liberté de la presse est la plus menacée. Ainsi, RFE/RL est l’ultime refuge de la résistance médiatique dans de nombreux pays européens autoritaires (comme en Géorgie et en Azerbaïdjan).
Le démantèlement de RFE/RL est l’un des plus beaux cadeaux dont les régimes autocratiques pouvaient rêver. Ainsi, en Russie, Margarita Simonyan, propagandiste-en-chef du Kremlin et rédactrice-en-chef de RT, a qualifié cette décision d’excellente nouvelle !
Le 17 mars la Tchéquie a lancé une initiative, auprès du Conseil des Affaires étrangères, afin que l’Union européenne vienne financièrement au secours de RFE/RL, dont le budget de fonctionnement annuel est de 150 millions de dollars (un réseau de 1700 journalistes qui opèrent en 27 langues dans 23 pays européens).
Depuis, la Tchéquie a été rejointe par divers pays européens : Autriche, Belgique, Estonie, Allemagne, Lettonie, Lituanie, Pays-Bas, Pologne, Slovénie, Suède, Finlande, Danemark…
Je m’associe aux démarches de Reporters sans frontières (RSF), appuyées publiquement par Ursula Von der Leyen, afin d’encourager tous les États membres, dont la France, à soutenir cette initiative, pour ne pas laisser le champ libre en Europe aux adeptes de la liberté de désinformer !
Fidèlement,
Olivier Cadic
Sommaire :
FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER . Semaine AFE – Une session réussie sous le signe de l’amélioration continue des services pour les FDE . Semaine AFE – La cybersécurité au service des Français de l’étranger . Semaine AFE – Vous avez dit vino-diplomatie ? . Ma question écrite sur l’impossibilité pour un fonctionnaire en disponibilité de se présenter à un concours interne . Réseau FIAFE – Rencontres annuelles
EN CIRCONSCRIPTION
> ROYAUME-UNI – Londres (3 mars 2025)
> PANAMA – Panama City (23-24 mars 2025)
> MEXIQUE (1/2) – Mexico City (25-28 mars 2025)
> MEXIQUE (2/2) – Mexico City (25-28 mars 2025)
SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ / IA . Cybersécurité – Et si la montée en compétence numérique de tous était déclarée Grande Cause nationale 2026 ? . Sommet pour l’action sur l’IA . PJL Résilience & Cybersécurité – Intervention devant le Haut comité français pour la Résilience nationale . PJL Résilience & Cybersécurité – Avec Clara Chappaz au Campus Cyber . PJL Résilience & Cybersécurité – Adoption de la loi par le Sénat . PJL Résilience & Cybersécurité – Adoption de mon amendement pour établir un principe clair de sécurité numérique . PJL Résilience & Cybersécurité – Discussion générale . Commission Spéciale Cybersécurité – Visio avec Clara Chappaz . Commission Spéciale Cybersécurité – Rapports & Examen des amendements . Matinale du CyberCercle – Point d’étape sur la transposition des trois directives européennes
SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES . Danemark – Diner d’État à Élysée . Somaliland – Représentant officiel . Serbie – Ambassadrice . Émirats arabes unis – Iftar interculturel à la BNF . Iran – Otages français . Liban – Professeur Karim Bitar
MÉDIAS . Arnaque, phishing, rançongiciels : les Français pris pour cible” (Public Sénat, 04/04/2025) . Kit de survie : « Quand une population est préparée, elle n’est pas en mode panique », salue le sénateur Olivier Cadic (Public Sénat, 28/03/2025) . “Guerre en Ukraine, défense européenne… pourquoi Macron cultive son rôle de chef des armées“ (BMFTV, 18/03/2025) . “Narcotrafic : la lutte à tout prix ?” (Arte, 17/03/2025 – Vidéo 22m) . Olivier Cadic : “Il faut se préparer à l’agression de Poutine vis-à-vis de l’UE” (Public Sénat, 14/03/2025 – Vidéo 27m) . “Les politiques français divisés sur le prix de la paix” (Ouest France, 05/03/2025)
Ce 31 mars, j’ai eu l’honneur de participer au dîner d’État offert par le Président Emmanuel Macron en l’honneur de leurs Majestés le roi Frederik X et la reine Mary de Danemark, à l’occasion de leur visite de trois jours en France.
Sept ans se sont écoulés entre cette réception au Palais de l’Élysée et celle qui eut lieu au château de Christiansborg, où j’avais été présenté à S.M. la Reine Margrethe II, la mère du roi Frédérik X, lors d’un dîner d’État organisé à l’occasion de la visite officielle du Président Macron et de son épouse (compte-rendu).
(à l’image) Très fier d’avoir participé à cet évènement, aux côtés du ministre Jean-Noël Barrot et de l’ambassadrice du Danemark en France, Hanne Fugl Eskjær.
Dans son discours, le roi a démontré à quel point il était francophile, un amour profond pour la France que lui a transmis son père, feu le prince Henri, lui-même né en Gironde. Saluant diverses réalisations françaises, dont les récents Jeux olympiques et paralympiques auxquels il a assisté, le roi a loué les liens précieux qui unissent nos deux peuples : « dans ce monde en constante évolution, notre unité est cruciale ».
A juste titre puisque notre coopération ne cesse de se renforcer en tous points qu’il s’agisse de sécurité, de transition écologique ou de sport. L’anecdote ne manque pas de piquant : Frederik X a rappelé que le départ du Tour de France 2022 a eu lieu sur les routes du Danemark, témoignage de notre passion commune pour le cyclisme.
Emmanuel Macron, après avoir détaillé notre longue relation historique, à commencer par la cession des coteaux normands au chef viking Rollon en 911, a pris un ton plus grave pour souligner combien « la solidité de nos liens est le meilleur bouclier contre la brutalisation de l’ordre international et de nos valeurs partagées ».
(à l’image) Cette soirée mémorable m’a donné l’opportunité d’un échange privilégié avec Thomas Pesquet pour parler des stations spatiales prévues sur la Lune et Mars. Si le monde pour circonscription peut désormais s’appréhender, l’espace pour circonscription n’est pas pour demain…
Du 6 au 11 février 2025 : Ma semaine à Paris, capitale mondiale de l’IA
Avec l’Intelligence Artificielle, une nouvelle page du progrès humain est en train de s’écrire.
Paris a réussi à en appréhender tous les tenants et les aboutissants, dans l’état de nos connaissances actuelles évidemment.
Un vrai succès qui m’a permis de rencontrer en quelques jours, plusieurs personnalités mondiales de l’IA et de la cyber sécurité.
• Sénat
“Ce sommet doit vraiment être un moment où on peut positionner Paris comme la capitale mondiale de l’IA”, a déclaré Clara Chappaz, ministre française chargée de l’Intelligence artificielle.
Dès le premier jour du Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle, le Sénat organisait un débat sur le thème « IA, démocratie et territoires ». J’ai assisté aux prises de parole sur la manière dont le gouvernement, les parlementaires, les entreprises et les territoires s’emparent des enjeux et des opportunités de l’intelligence artificielle.
• Ambassade du Canada
Pendant près d’une semaine, Paris a accueilli de nombreux évènements et valorisé l’écosystème français et ses 750 start-up liées à l’IA, dont la « pépite » Mistral AI.
L’occasion rêvée pour le chef de l’État d’annoncer 109 milliards d’euros d’investissements privés, français et étrangers, pour le développement d’infrastructures d’IA en France.
La France et le Canada travaillent ensemble sur les sujets de l’IA de longue date en initiant par exemple le Partenariat Mondial pour l’IA (PMIA) dès 2018. En septembre 2024, à l’occasion de la visite au Canada du Président Macron, les deux pays ont émis une déclaration commune sur l’intelligence artificielle qui établit des priorités et des actions communes.
À l’invitation de Stéphane Dion, ambassadeur du Canada en France, j’ai participé à une réception qui m’a offert l’opportunité de rencontrer Justin Trudeau, Premier ministre canadien, de grands dirigeants internationaux du monde de la tech, de l’IA et de l’énergie, l’ensemble des acteurs institutionnels français, canadiens et internationaux de haut-niveau, parmi lesquels figuraient les ministres Clara Chappaz et Marc Ferracci, ministre de l’Industrie.
• États-Unis
Philip Stupak, directeur fédéral de la cybersécurité à la Maison Blanche, venu pour assister au sommet, m’avait reçu à Washington l’an dernier, pour promouvoir une politique de cyber-solidarité entre les Etats-Unis et l’Europe.
Après l’avoir présenté à Clara Chappaz lors de la soirée à l’ambassade du Canada, j’ai eu le privilège de l’accueillir à nouveau au Sénat le lendemain pour discuter de son dernier « executive order » sur la cybersécurité réalisé pour l’administration Biden et sur l’état des menaces.
• Rwanda
À la faveur de diverses manifestations, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Paula Ingabire, ministre de l’Information et des communications, de la technologie et de l’Innovation du Rwanda depuis 2018, en présence de François Nkulikiyimfura.
Je la retrouverai à Kigali, en avril prochain, lors du Sommet mondial de l’IA sur l’Afrique, dont le thème sera : “L’IA et le dividende démographique de l’Afrique : réimaginer les opportunités économiques pour la main d’œuvre africaine”.
• Taiwan
Très honoré également d’avoir revu Audrey Tang, qui a fait de Taïwan le modèle à suivre pour lutter contre la désinformation, lors d’un dîner privilégié, en présence de Hao Pei-chih, ambassadrice de Taïwan en France.
L’ancienne ministre du numérique de Taiwan, rencontrée en 2021, à Taipei, m’avait décrit son organisation de pointe, basée sur un triptyque société civile-public-privé, qui détruit les Fake news en utilisant l’humour.
Devenue l’ambassadrice du numérique pour Taiwan, son expertise inspire toutes les organisations, à l’image de Viginum, qui luttent contre ceux qui cherchent à démolir les démocraties de l’intérieur.
J’ai également accueilli au Sénat, Ethan Tu, fondateur de Taïwan AI labs, premier institut de recherche sur l’IA ouvert en Asie. Concentré sur une recherche sur l’IA digne de confiance et responsable, il cherche à établir les méthodologies et les normes responsables pour les innovations en matière de soins de santé, de finances et de médias d’information à Taïwan.
• Quai d’Orsay
À la soirée de gala du Quai d’Orsay intitulée MAKE IT (A)I-CONIC, en présence de nombreuses stars mondiales de l’IA, j’ai retrouvé le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui estime que l’IA est sans doute “la révolution copernicienne de notre temps”.
Concrètement, le ministre a annoncé qu’il allait déployer l’intelligence artificielle pour assister ses agents dans un certain nombre de tâches et pouvoir ainsi réaffecter du temps et de l’énergie sur d’autres missions.
• Station F : Business Day
Dernier séquence de la série, ma participation au Business Day du Sommet pour l’Action sur l’IA, à Station F.
Plus de 2 000 participants (entrepreneurs, investisseurs, dirigeants de grands groupes, ETI et PME, chercheurs et décideurs internationaux) étaient réunis autour de conférences, démonstrations, ateliers et rencontres exclusives.
Opportunité d’entendre les ministres de l’économie pour la France et l’Allemagne, Eric Lombard et Bernhard Kluttig et les représentants des entreprises qui font l’IA d’aujourd’hui et de demain.
« Selon les informations d’Europe 1, le gouvernement s’apprête à envoyer un manuel de survie en cas de conflit armé ou de crise sur le sol français ».
Cette annonce, publiée le 18 mars, a été reprise par l’ensemble des médias français.
Je suis ravi que notre Premier ministre, François Bayrou, ait été séduit par l’idée que j’ai partagée, il y a deux semaines seulement, dans le cadre d’un débat portant sur la situation en Ukraine et la sécurité en Europe.
Intervenant au nom du groupe Union centriste, j’avais brandi du haut de la tribune un livret intitulé « En cas de crise ou de guerre », distribué par le gouvernement suédois à tous ses habitants en plusieurs langues, en français en l’occurrence : « Je souhaite vous le remettre, Monsieur le Premier ministre, afin que vous puissiez évaluer par vous-même, s’il ne serait pas pertinent de s’inspirer dès à présent de ces bonnes pratiques. » (voir la vidéo).
J’ai ensuite remis le document à Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, qui l’a commenté dans l’hémicycle, avant de le mettre dans les mains de notre Premier ministre, François Bayrou (voir la vidéo, ci-dessous).
Ce manuel m’a été donné par le consulat français de Stockholm, où j’ai été reçu le 30 janvier dernier avec Nadine Pripp, conseillère des Français de l’étranger pour la Suède.
A l’instar des Suédois ou des Finlandais, pourquoi les Français ne disposeraient-ils pas d’un outil pour les rendre résiliants face à des circonstances dramatiques et fortuites ?
Il n’est ni absurde ni anxiogène, comme l’affirment quelques détracteurs dans les médias, d’encourager chacun à se préparer à l’éventualité d’une crise de tout type ou d’une guerre. Une préparation de nature logistique et psychologique.
Europe 1 précise que ce petit livret d’une vingtaine de pages, calqué sur le modèle suédois, sera envoyé à tous les foyers d’ici à cet été.
Merci au Premier ministre pour son écoute et réactivité
Que contiendra ce manuel d’instruction en cas de crise ?
Selon les informations d’Europe 1, le guide devrait s’articuler en trois parties.
> La première est intitulée “Se protéger” (et les personnes autour). Cette première partie détaille “le kit de survie” (eau, conserves, piles, médicaments…) à prévoir chez soi.
> La deuxième partie du livret est consacrée aux gestes à adopter en cas de menace imminente. Une rubrique qui rappelle les numéros d’urgence, fréquences radio et indique la marche à suivre, souvent des gestes simples, selon la typologie de la crise en cours.
> Enfin, la dernière partie, nommée “Engagez-vous” explique comment s’inscrire dans une réserve, qu’elle soit militaire, numérique ou communale. C’est la partie civique du livret.
En conclusion, “ce document a vocation à assurer la résilience des populations face à tout type de crises, qu’elles soient naturelles, technologiques, cyber ou sécuritaires“, précise Matignon auprès d’Europe 1.
La semaine où l’Europe a décidé de devenir une puissance militaire autonome
Madame, Monsieur, chers élus, chers amis,
La rencontre entre les présidents Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche ce 28 février a dégénéré en confrontation ouverte. Cette altercation publique a exacerbé les tensions internationales.
Tandis que M. Orban et d’autres partisans de M. Poutine célébraient les propos de Trump qui font passer l’agressé pour l’agresseur, les dirigeants des pays alliés de l’Amérique, de l’Europe au Canada, ont réagi comme un seul homme pour apporter leur soutien au président Zelensky.
Toute la semaine qui a suivi a abouti à un tournant historique pour la défense européenne des 27. L’Allemagne a rompu avec son dogme budgétaire. Les Européens ont fait preuve d’une unité remarquable pour se mettre d’accord, cette semaine, afin de rebâtir une puissance militaire autonome.
Lors de son discours de La Sorbonne en 2017, Emmanuel Macron proposait aux Européens de se fixer pour objectif de construire une “capacité d’action autonome de l’Europe, en complément de l’OTAN”. 8 ans plus tard, l’histoire lui donne raison.
Ce mercredi 5 mars, le Président de la République a déclaré dans son allocution : “La France ne suivra qu’un cap, celui de la paix et de la liberté…”
“L’Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crises.” disait Jean Monnet. L’histoire lui a aussi donné raison.
Ainsi, comme je l’ai exprimé en conclusion de mon intervention à la tribune du Sénat : “Si l’Europe se dote d’une puissance militaire à la hauteur de sa puissance économique, alors cette crise sera surmontée comme toutes les précédentes”.
Fidèlement,
Olivier Cadic
Sommaire :
SITUATION EN UKRAINE ET SÉCURITÉ EN EUROPE . Débat avec le gouvernement : intervention au nom du groupe UC . Le guide “En cas de crise ou de guerre” du gouvernement suédois . Interview Public Sénat concernant l’allocution du Président Macron . Allocution du Président de la République
HOMMAGE . Disparition de Jean-Pierre Cantegrit . Chili : Dimitri Weiler nous a quittés
FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER . Le CIAN rappelle que notre présence économique en Afrique est forte . Diplomatie économique : quand le savoir-faire français rend les villes du monde plus durables et intelligentes
EN CIRCONSCRIPTION
> ÉMIRATS ARABES UNIS – Dubaï / Abu Dhabi (20-21 fév. 2025)
> ÉTATS-UNIS – Atlanta (13-15 fév. 2025)
SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ / IA . Commission Spéciale Cybersécurité – Table ronde avec Airbus, Orange et Thales . Commission Spéciale Cybersécurité – L’avis des autorités de régulation financière sur “DORA” . Commission Spéciale Cybersécurité – Les collectivités locales face à NIS2 . L’AMF confrontée au défi de l’IA
SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES . France-Algérie : comment sortir de la crise diplomatique ? . Ukraine – Délégation de la Rada . Serbie – Fête nationale
MÉDIAS . “Budget : François Bayrou échappe à la censure” & “Agriculture : un projet de loi pour sortir de la crise” (Public Sénat – 7 fév. 2025 – Vidéo 26’) . “Les politiques français célèbrent la liberté à Taiwan” (Taiwan News – 6 fév. 2025 . Ukraine : “En cas d’accord de paix, l’envoi d’une force d’interposition en Ukraine sera incontournable”, estime le sénateur Olivier Cadic (Public Sénat – 17 fév. 2025) . Rwanda – Tribune RDC (Libération – 26 fév. 2025) . “La Syrie à la croisée des chemins avec son environnement régional” (lettre UDI)
Intervention au nom du groupe Union centriste, après la déclaration du gouvernement, suivie d’un débat, en application de l’article 50-1 de la Constitution, portant sur la situation en Ukraine et la sécurité en Europe.
Le gouvernement était représenté par François Bayrou, Premier Ministre ; Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères ; Sébastien Lecornu, ministre des Armées ; Patrick Mignola, ministre chargé des Relations avec le Parlement ; Thani Mohamed-Soilihi, ministre délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats Internationaux.
VERBATIM de mon intervention
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les Ministres,
Mes chers Collègues,
Je tiens tout d’abord à vous remercier, Monsieur le Premier ministre, pour vos propos auxquels nous souscrivons sans réserve.
Souvenez-vous, il y a tout juste 5 ans, notre sidération en observant nos rues vides et en apprenant un nombre de morts croissant chaque jour. Beaucoup ont éprouvé ce même sentiment de sidération vendredi en voyant, en direct, le président Trump reprendre les éléments de langage de M. Poutine pour humilier le Président Zelensky, dans le Bureau Ovale de la Maison Blanche. Le président américain a reproché au président ukrainien d’avoir participé à une chasse aux sorcières contre Poutine et aidé ses opposants politiques démocrates à en faire de même contre lui.
Ses propos insultants contre la politique internationale des Etats-Unis d’Amérique de ses prédécesseurs Joe Biden et Barack Obama atteignent par ricochet tous les alliés de l’Amérique qui font front commun pour défendre un système de valeurs universelles. Les dirigeants des pays alliés de l’Amérique, de l’Europe au Canada, ont réagi comme un seul homme pour apporter leur soutien au président Zelensky. Tandis que M. Orban et d’autres partisans de M. Poutine célébraient les propos de Trump qui font passer l’agressé pour l’agresseur.
Renvoyé comme un serviteur, le président Zelensky est sorti de l’épreuve avec dignité. Avait-il d’autres choix ? Que lui était-il reproché ? D’avoir fait face, sans ciller ? D’avoir défendu les intérêts du peuple ukrainien, bien sûr. Il porte la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour défendre leur patrie et celle des victimes de la destruction aveugle du régime russe mais pas seulement.
Depuis 3 ans, l’Ukraine défend les valeurs portées tant par l’Europe que tous les pays qui se revendiquent de nos valeurs. A commencer par les Etats-Unis d’Amérique. « C’est une immense honte que Trump ait effectivement changé de camp dans la guerre russo-ukrainienne en rejoignant la Russie. Les États-Unis se sont alignés non pas avec nos alliés de l’OTAN, mais avec la principale menace historique de l’OTAN : Moscou. Il est impensable qu’un président américain puisse agir ainsi. » Ce n’est pas moi qui le dis, mais John Bolton, ancien Conseiller à la Sécurité nationale au début du premier mandat de Donald Trump, après avoir été notamment sous-secrétaire d’État sous George W. Bush.
Le Make America Great Again promet donc de se faire au détriment des alliances historiques.
América First est l’incarnation de la politique défendue par les partisans du « Moi d’abord ».
L’Europe s’est constituée pour justement pour tourner le dos à la politique du moi d’abord qui a conduit à deux guerres mondiales. Donald Trump répétait dans ses meetings qu’il était capable de mettre fin à la guerre en Ukraine en 24 heures, tout comme M. Poutine pensait qu’il allait prendre le contrôle de ce pays en 3 jours. Trois ans plus tard, la Russie s’épuise et ne paraît pas en mesure de gagner cette guerre, même en faisant appel à des troupes venant de Corée du Nord.
Dans le même temps, l’OTAN a vu la Suède et la Finlande la rejoindre.
Nous voyons trois priorités.
La première : aider l’Ukraine.
La deuxième : faire de l’Europe une puissance militaire.
Et enfin, mobiliser la population.
Tout d’abord, l’Ukraine. Comme notre Président Gérard Larcher l’a fait il y a quelques jours, nous saluons l’action de Nadia Sollogoub, Présidente du groupe d’amitié France – Ukraine.
L’Ukraine défend nos valeurs ; nous ne saurions accepter qu’on lui torde le bras pour un accord de cessez-le-feu qui ne serait qu’un répit pour permettre à M. Poutine de préparer la prochaine offensive.
L’Ukraine n’est pas seule. L’Ukraine ne doit pas être seule.
Si les Etats-Unis se retirent, il sera de la responsabilité de l’Europe de s’y substituer.
La seconde priorité est de réarmer l’Europe pour en faire une puissance militaire mondiale reconnue qui dissuadera la Russie de toute velléité d’attaque.
Le plaidoyer pour une défense européenne exprimé par le Président de la République en 2017 à la Sorbonne apparait désormais à chaque européen comme visionnaire. Cela participe à faire de la France un leader pour organiser désormais ce tournant. La Présidente de la Commission européenne, Ursula von Der Leyen, a dévoilé ce matin le programme ReArm Europe qui pourrait mobiliser près de 800 milliards d’euros. La sécurité de l’Europe est menacée de manière très réelle. J’ai pu l’observer à Tapa, en Estonie. La France y contribue à la sécurité et la stabilité de l’espace Baltique dans le cadre de l’OTAN avec les Britanniques et les Américains, face à des forces russes qui sont situées à quelques kilomètres de là.
Cette nouvelle orientation va nécessairement impliquer de revoir nos priorités budgétaires pour augmenter significativement encore notre budget de défense. Comme l’ont rappelé les présidents Perrin et Kanner « Si tu veux la paix, prépare la guerre ». Le chef d’État-major des Armées ne dit pas autre chose quand il annonce qu’il faut gagner la guerre avant la guerre. Les athlètes ne gagnent pas aux Jeux olympiques sans s’être préparés pendant des années.
Il nous appartient donc aussi de mobiliser la population française sans attendre pour qu’elle puisse être consciente des menaces auxquelles nous sommes tous confrontés. La responsabilité de la sécurité et de la protection d’un pays repose collectivement sur toutes les personnes qui y habitent. Le gouvernement suédois a édité un livret envoyé à tous les habitants de la Suède.
Il est destiné à aider sa population à mieux se préparer pour tout ce qui peut arriver, que ce soient des accidents graves, des intempéries extrêmes, des cyberattaques ou des conflits militaires. Il est écrit que si la Suède est attaquée par un autre pays, ils ne se rendront jamais, et que toutes les informations ordonnant de cesser la résistance sont fausses.
Ce message n’est pas inutile car dans tout pays européen, il y a des politiques qui seraient prêts à jeter le fusil avant même de le porter face à une attaque de M. Poutine.
Les Suédois se préparent déjà à une vie quotidienne qui pourrait passer, du jour au lendemain, sans dessus dessous.
J’ai remis hier, à Londres, copie de ce livret au ministre du commerce extérieur et des Français de l’étranger, Laurent Saint-Martin. Je souhaite vous le remettre également, Monsieur le Premier ministre afin que vous puissiez évaluer par vous-même, s’il ne serait pas pertinent de s’inspirer dès à présent de ces bonnes pratiques.
Vous l’avez dit avec raison, Monsieur le Premier ministre, c’est à nous, Européens, de garantir la sécurité et de la défense de l’Europe. Nos forces armées continentales additionnées à celles du Royaume-Uni, c’est plus de 2,5 millions de soldats professionnels, soit 25% de plus que les forces russes, avez-vous dit hier à l’Assemblée nationale.
L’Europe est une puissance militaire qui s’ignore. Elle doit désormais s’affirmer. Il y a toutefois un principe de réalité. Elle a autant aujourd’hui besoin des Américains que les Etats-Unis ont besoin de l’Europe pour assurer leur sécurité.
J’ai pu aussi le mesurer dans le domaine de la cybersécurité, où les hostilités ont démarré depuis bien longtemps. L’an dernier, pour faire face à l’ampleur de la menace cyber, la Maison Blanche m’invitait à Washington avec une délégation de parlementaires et d’experts français pour prôner la cyber-solidarité.
La brutalité du propos de Donald Trump aura eu des mérites.
Celui de renforcer la solidarité entre les Européens.
L’image de la réunion de Londres ce week-end en atteste.
C’est rassurant, car notre point faible est la fragmentation de notre organisation.
L’État russe est connu pour chercher à utiliser la désinformation afin de nous diviser et d’altérer simplement notre force de résistance. C’est sa façon de chercher à gagner la guerre contre des démocraties sans avoir à utiliser la force militaire. C’est désormais un défi pour tous ceux qui défendent la liberté, la démocratie et les droits humains, à chaque élection.
C’est également un défi pour l’Union européenne.
Jean Monnet a écrit dans ses mémoires, je cite, « l’Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crises. » Les faits lui ont donné raison par le passé. Je suis persuadé que sa pensée doit nous guider.
Si l’Europe se dote d’une puissance militaire à la hauteur de sa puissance économique, alors cette crise sera surmontée comme toutes les précédentes depuis sa création.
Le projet de loi de finances 2025 a enfin été adopté.
La situation critique de nos finances publiques marquée par une dette importante a nécessité de faire preuve de pragmatisme pour accepter un budget qui ne satisfait en réalité personne.
L’absence de majorité claire à l’Assemblée nationale a reporté des décisions difficiles sur la commission mixte paritaire (CMP).
Mais malgré ses nombreuses imperfections, ce budget était essentiel pour la stabilité de la France. Il nous offre une base de travail pour construire la suite.
Il paraît impératif que chacun s’engage désormais à surmonter les postures politiques, et à contribuer à un effort collectif afin de trouver des solutions durables pour notre économie.
Fidèlement,
Olivier Cadic
Sommaire :
VOEUX 2025 . Vœux à la communauté française établie à l’étranger
FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER . Premier ministre – Hôtel Matignon . Réunion des chefs de poste consulaire . PLF2025 (1/3) – Action Extérieure de l’État – Discussion générale . PLF2025 (2/3) – Action Extérieure de l’État – Restrictions budgétaires . PLF2025 (3/3) – Pass Éducation Langue française . ⭢ PLF2025 – Les parlementaires des Français de l’étranger contre le nouveau coup de rabot budgétaire infligé au Quai d’Orsay
SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES . Entretien avec les ambassadeurs de France dans cinq des pays du Golfe . Ukraine – Petro Poroshenko . Inde – 76ème Journée de la République . Pays du Golfe – Ambassadeur d’Oman
SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ . Commission spéciale Cybersécurité – Audition des Experts Cyber . Commission spéciale Cybersécurité – Audition de Clara Chappaz . PLF2025 / P129 (1/3) – Cyber, Ingérences numériques… un budget 2025 sous contrainte . PLF2025 / P129 (2/3) – Transférer le budget de l’IHEDN au ministère des Armées . PLF2025 / P129 (3/3) – Déshabiller Pierre pour habiller Paul . Général Philippe Boutinaud – DCAF Genève
NARCOTRAFIC . PPL Narcotrafic – Plaidoyer pour développer la coopération internationale
MÉDIAS . “Trump à la Maison Blanche : comment les ultraconservateurs sont-ils arrivés au pouvoir ?” (Public Sénat – 18 janv. 2025 – Vidéo 35’) . “Narcotrafic : une loi pour gagner la guerre” (Public Sénat – 27 janv. 2025 – Vidéo 9’15)
Le 28 janvier, deux jours avant la réunion de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances 2025, le Premier ministre François Bayrou a rassemblé députés et sénateurs, pour favoriser les échanges avec les ministres de son gouvernement.
Moment privilégié pour discuter avec les ministres Jean-Noël Barrot, Laurent Saint-Martin, Rachida Dati, Nathalie Delattre, Françoise Gatel, Valérie Létard ou encore Clara Chappaz, et également de retrouver des députés avec lesquels j’ai eu l’opportunité d’œuvrer en faveur des Français de l’étranger : Olivier Becht, ancien ministre des Français de l’étranger, Marc Fesneau, ancien ministre des Relations avec le Parlement, et aussi les députés des Français de l’étranger Éléonore Caroit et Stéphane Vojetta. +d’images
Le Pass Éducation Langue Française (PELF) a pour vocation de permettre aux enfants français scolarisés en dehors du réseau des écoles françaises à l’étranger (AEFE), de pouvoir apprendre notre langue. Il a été introduit dans le PLF 2024, mais n’a pas été reconduit en 2025.
Ce dispositif concrétisait l’idée d’un “chèque éducation” que j’ai défendue chaque année lors des débats budgétaires depuis 2014, notamment pour les associations Flam, afin que tous les enfants français… parlent français !
J’ai toujours trouvé étonnant qu’on exigeait des rudiments de notre langue à ceux qui demandent la nationalité française, mais rien à ceux qui héritent de leur passeport…
Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, m’a assuré que la ligne budgétaire n’était pas supprimée, mais suspendue aux résultats d’une évaluation en cours du PELF…
Compte-tenu de l’engagement du ministre, j’ai retiré mon amendement.
VERBATIM de mon intervention
Mesure nouvelle annoncée par le Président de la République, lors de la campagne présidentielle de 2022, le Pass Education Langue Française (PELF) a pour vocation de permettre aux enfants français scolarisés en dehors du réseau des écoles françaises à l’étranger (AEFE), de pouvoir apprendre notre langue. 80% des enfants français à l’étranger sont potentiellement concernés.
Le PELF est destiné à apporter une réponse à une dégradation du nombre de locuteurs français chez nos compatriotes nés à l’étranger.
Parmi ceux-ci, beaucoup ne parlent pas notre langue : la moitié aux Etats-Unis, en Australie ou au Sénégal, 2/3 en Amérique latine…
Notre administration consulaire doit régulièrement parler la langue locale pour s’adresser à nos compatriotes. A São Paulo, le consul général m’a dit qu’il ne voyait plus de jeunes français nés dans sa circonscription qui parlaient français.
C’est une des raisons qui justifie aussi la plus faible participation aux élections à l’étranger.
Présenté pour la première fois au PLF 2024, le PELF avait été doté d’un budget d’un million d’euros, comme l’a dit ma collègue Samantha Cazebonne.
Dans l’attente d’une évaluation d’un dispositif dont on peine à comprendre l’intérêt, les crédits du PELF sont suspendus au PLF 2025.
La question se pose toujours de savoir combien de Français à l’étranger maitrisent notre langue et de définir un plan inclusif pour l’accès à la maitrise de notre langue, qui est celle de la République.
Il est donc proposé donc de transférer un million d’euros pour pouvoir maintenir ce PELF et permettre de donner une suite aux idées du Président de la République, et d’évaluer enfin le besoin pour atteindre l’objectif que tous les Français parlent français !
Le Premier ministre l’a rappelé dans sa déclaration de politique générale que l’objectif de redressement des finances publiques n’est pas seulement financier, c’est aussi une obligation morale à l’égard des générations futures.
La mission “Action extérieure de l’État” ne représente que la moitié des crédits du ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE), l’autre moitié relevant de la mission “Aide publique au développement”.
Le gouvernement a proposé 1,3 milliard d’euros d’économies sur la mission “Aide publique au développement” et 200 millions d’euros d’économies sur la mission “Action extérieure de l’État”.
En séance, Jean-Noël Barrot a rappelé que son ministère supporte déjà 10 % des économies demandées à l’État, alors qu’il ne compte que pour 1 % de son budget : il fait donc dix fois plus que les autres ministères !
De surcroit, le gouvernement a posé un amendement, la veille des débats, portant sur 25 millions d’euros d’économies supplémentaires, dont 5 millions sur la masse salariale liés aux décisions relatives aux jours de carence, 15 millions sur le programme 105 et 2 millions sur le programme 151 et 3 millions sur le programme 185.
« Cet effort, le ministère le prend sur lui, a revendiqué Jean-Noël Barrot, pas question de le reporter sur les Français de l’étranger ou sur la diplomatie d’influence… Les programmes 185 et 151 sont donc considérablement préservés. »
Dans le même temps, la rapporteure de la commission des Finances a défendu un amendement diminuant les crédits de la mission de 50 millions d’euros pour participer à l’effort budgétaire.
J’ai préféré soutenir l’amendement de réduction budgétaire du gouvernement. Comme l’a justement résumé le président de la Commission des Affaires étrangères : ce n’est pas au cœur de s’exprimer ici, mais à la raison.
Je suis intervenu dans la discussion générale, au nom du groupe UC, lors des débats sur la mission Action extérieure de l’État du PLF 2025.
Notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a présenté un budget dans un contexte où chacun doit prendre sa part à l’effort de redressement, tout en précisant que « ce budget préserve autant que possible les marges de manœuvre de notre diplomatie d’influence ».
M’associant à ma collègue Olivia Richard, j’ai salué divers accomplissements en vue de simplifier de la vie administrative de nos compatriotes à l’étranger, avant d’évoquer les progrès à venir.
J’ai souhaité, à nouveau, que les consulats soient considérés comme structures de profits, au lieu d’être considérés comme des structures de coûts, comme on le constate avec les recettes des visas.
En conclusion, au regard des efforts demandés, j’ai souligné qu’il fallait savoir se réinventer, comme c’est naturel dans le secteur privé, pour baisser ses coûts sans perdre en efficacité. C’est la voie entreprise avec succès par l’Institut français.
VERBATIM de mon intervention
Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes chers Collègues,
Je veux commencer cette discussion en saluant votre action monsieur le Ministre, aux côtés du Président de la République et de nos diplomates afin d’obtenir un cessez-le feu au Liban, et d’avoir œuvré utilement pour trouver une solution politique au pays du Cèdre.
Ce succès nous ravit.
Avec Olivia Richard, ma collègue représentant les Français de l’étranger, nous souhaitons exprimer toute notre gratitude à ceux qui ont œuvré au ministère pour l’ouverture d’un consulat général à Melbourne.
Ce progrès récompense l’engagement de Serge Thomann, conseiller des Français de l’étranger en Australie.
Nous félicitons tous nos élus qui s’engagent au quotidien pour servir notre communauté et favoriser de nouveaux progrès pour le bien commun de nos compatriotes et leur sécurité.
Comme l’ont indiqué nos rapporteurs il y a quelques instants, le montant des crédits de la mission Action extérieure de l’État s’inscrit en baisse par rapport à la loi de finances initiale pour 2024, avec 3,5 milliards d’euros d’autorisations d’engagement, mais ces crédits apparaissent comme étant stables par rapport à l’exécution anticipée de l’exercice 2024.
Par un amendement, vous nous proposez de réduire de 25,5 millions d’euros les crédits de la mission Action extérieure de l’État, pour contribuer au redressement des comptes publics de la France, nous écouterons avec attention vos commentaires sur cette question.
Au moment, où le président Trump annonce que les USA vont se retirer des accords de Paris sur le climat et de l’OMS, nos diplomates auront fort à faire pour promouvoir le multilatéralisme et renforcer la sécurité internationale et la sécurité des Français avec les crédits accordés au programme 105.
Pour le programme 151, Nous voulons remercier votre ministère d’avoir élevé au rang de priorité, la simplification de la vie administrative de nos compatriotes à l’étranger.
En effet, les Français de l’étranger sont souvent un « laboratoire » de services qui ne sont pas proposés en France (identification sécurisée pour le vote par Internet, biométrie pour les certificats de vie…).
Des progrès nouveaux sont attendus en 2025 sur la dématérialisation de l’État civil, ainsi que la poursuite de l’expérimentation du renouvellement des passeports à distance, ou enfin la généralisation au monde de la plateforme téléphonique France consulaire qui allège la pression sur les consulats.
Cependant, la conversation nécessairement en français peut exclure 2/3 des appels dans certains pays, comme en Serbie.
Elisabeth Tesson, notre consule à Colombo, m’a confié que l’Intelligence artificielle pourrait nous permettre de devancer l’appel et d’inciter nos compatriotes à renouveler leur enregistrement ou leur demande de passeport avant l’échéance.
Comme elle, je pense que l’administration performante du futur sera pro-active.
Les consulats doivent être vus comme structures de profits, au lieu d’être considérés comme des structures de coûts. Un agent du service visa produit 4 fois plus de revenu que son coût.
Alors que nos finances publiques sont dans l’état que nous connaissons, il serait inepte de se priver de capacités de générer aussi facilement des millions d’euros pour notre pays. Nous devons, ici, corréler le montant de recettes collectées avec nos dépenses comme dans une entreprise.
Il me paraît important de corriger les erreurs de la page 130 du budget de la mission : l’ANEFE n’a pas été supprimée, monsieur le Ministre.
L’Association nationale des écoles françaises à l’étranger, que je préside, s’est ouverte aux écoles françaises non homologuées pour ne laisser personne à la porte et contribuer à l’atteinte de l’objectif présidentiel de doubler le nombre d’élèves dans l’enseignement français à l’étranger d’ici 2030… le tout sans argent public.
Je souhaite saluer le réseau des Alliances françaises, des associations FLAM qui apportent une contribution majeure pour la promotion et la diffusion de la langue française.
Pour faire nation, il faut s’assurer que tous nos compatriotes parlent français.
C’est loin d’être une réalité à l’étranger, aussi je regrette que le budget du Pass Enseignement Langue Française introduit en 2024 soit absent en 2025.
Je veux conclure mon intervention, avec le cas emblématique de l’Institut français, présidé par Eva Nguyen Binh. La baisse de la dotation de l’État sera de 5,5% en 2025, soit une diminution de 1,75 millions d’euros. Une réflexion stratégique a été engagée. Plutôt que de diminuer le budget de l’ensemble des programmes, la présidente a su proposer des choix. Au final, le budget initial de l’IF est présenté pour la première fois de son histoire en excédent.
Faire plus avec moins d’argent. C’est naturel dans le privé, où l’argent est dur à gagner et la compétition est impitoyable.
Nous comprenons tout à fait que cette mission doive faire l’objet d’efforts.
Le groupe Union centriste votera en responsabilité les crédits de l’Action extérieure de l’État à l’heure où la situation budgétaire appelle les sénateurs, comme les opérateurs à faire des efforts, l’Institut Français apparait comme une source d’inspiration.
Baisser ses coûts en se réinventant, c’est possible !
Ce 7 janvier, j’ai eu le plaisir d’entendre Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, lors de la 30e édition de la Conférence des ambassadrices et des ambassadeurs.
Après avoir rendu hommage à l’action de nos diplomates et à la « noblesse du métier », il a interrogé l’assistance en ces termes : qu’est-ce qui fait la force de notre diplomatie ?
Selon le ministre, la réponse réside dans trois dimensions, trois atouts maîtres de notre diplomatie : le premier, c’est sa voix singulière ; le deuxième, c’est sa puissance créative et le troisième, c’est son orientation au service des Françaises et des Français.
En effet, ce troisième atout étant « peut-être le plus important mais aussi le moins bien connu : notre action au service des Françaises et des Français, dans les moments heureux comme les plus difficiles, pour répondre à leurs préoccupations du quotidien ».
Indiquant que cette communauté, toujours plus nombreuse, attendait un service public de plus en plus performant, le ministre s’est engagé à déployer l’identité numérique et étendre le pilote de renouvellement des passeports à distance.
Toujours pour faciliter la vie de nos concitoyens, il nous a informés que le service France consulaire de réponse téléphonique sera élargi au monde entier d’ici la fin de l’année, tandis que le vote par internet sera étendu à tous les scrutins, et la propagande électorale deviendra entièrement numérique.
Par ailleurs, Jean-Noël Barrot a constaté l’amélioration des « dispositifs sociaux, par exemple ceux qui nous permettent de lutter contre les violences familiales ». En effet, « lorsque nos concitoyens se trouvent dans des situations difficiles et quand, parfois, des drames viennent bouleverser leur existence, la diplomatie française est là pour leur porter secours », assure-t-il, en évoquant notamment nos otages en Iran et les efforts de la Nation pour Mayotte.
Pour parvenir à tous ces objectifs, notre ministre estime pouvoir compter sur « des équipes d’exception », tout en souhaitant qu’elles prennent l’habitude d’une communication beaucoup plus proactive vis-à-vis des élus locaux et parlementaires des bénéfices engendrés par leur action au profit de leurs territoires.
Lire le discours de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
(Conférence des ambassadrices et des ambassadeurs – 7 janvier 2025)
Dimanche 1er décembre, le Sénat a rejeté par 241 voix contre une l’amendement qui prévoyait une fiscalisation de l’IRE, indemnité de résidence à l’étranger versée aux 8500 fonctionnaires et militaires expatriés.
Le travail mené conjointement par Olivia Richard et Olivier Cadic, aux côtés de tous les sénateurs qui partageaient notre point de vue, a été payant.
Nous avons immédiatement réagi lorsque le Sénat a adopté, le 25 novembre, l’amendement n° I-1615 au projet de loi de finance pour 2025 visant « à supprimer progressivement l’exonération d’impôt sur le revenu pour l’indemnité de résidence allouée aux fonctionnaires civils et militaires en service à l’étranger, sur trois ans ». En premier lieu, nous avons manifesté notre désaccord auprès de l’auteur de l’amendement, notre collègue Vincent Delahaye.
Nous avons également échangé avec la ministre Sophie Primas, et le cabinet du ministre Jean-Noël Barrot. Ils nous ont assuré de leur souhait partagé de faire échec à cette initiative.
En parallèle, la commission des Affaires étrangères et de la Défense a réclamé au rapporteur de la commission des Finances, Jean-François Husson, une nouvelle délibération sur cet amendement, comme le règlement le permet. Ce fut fait ce 1er décembre, suivi d’un vote unanime (moins une voix), fruit d’une large mobilisation des sénateurs, dont ceux qui représentent les Français établis hors de France.
La menace de la fiscalisation de l’IRE est donc écartée et nous sommes heureux que les agents concernés par cette disposition puissent se sentir entendus et apaisés.
Nous remercions la CFDT, pour sa mobilisation extrêmement réactive, avec qui nous avons pu agir de façon très constructive. Nous saluons également les conseillers des Français de l’étranger, ardents défenseurs des acteurs de la France à l’étranger.
Espionnage, hacking, tentative de recrutement, la Chine et la Russie sont les fers de lance d’une guerre hybride menée contre nos intérêts.
Cette vidéo d’une minute réalisée par Public Sénat témoigne de l’ampleur de la menace qui pèse sur les démocraties.
Si les élus sont une cible de choix comme le révèle le reportage, d’autres professions ne sont pas en reste : diplomates, hauts fonctionnaires, journalistes, chercheurs, entrepreneurs…
Ce remarquable travail de Public Sénat est susceptible de contribuer à une prise de conscience collective de cette situation, afin que fidèle à la devise des lumières, chacun aie le courage de se servir de sa propre intelligence pour résister au chant des sirènes et ne pas tomber dans les pièges des régimes autocratiques.
FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER . PLF 2025 – Audition de Jean-Noël Barrot . Conférence Liban (1/2) – Situation géopolitique & soutien à la population . Conférence Liban (2/2) – Message de Sophie Primas à nos ressortissants . 41e Session de l’AFE – Ouverture / Intervention de Sophie Primas . 41e Session de l’AFE – Intervention du groupe Les Indépendants . L’ANEFE auditionnée par le Sénat et l’AFE . 41e Session de l’AFE – Pauline Carmona clôture les travaux . Une BD qui raconte la Francophonie !
EN CIRCONSCRIPTION
> DANEMARK – Copenhague (26-27 sept. 2024)
> ÉTATS-UNIS (1/3) – Los Angeles (4-6 oct. 2024)
> ÉTATS-UNIS (2/3) – San Diego (7-8 oct. 2024)
> ÉTATS-UNIS (3/3) – San Francisco (9-11 oct. 2024)
SÉNAT – COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, DE LA DÉFENSE ET DES FORCES ARMÉES . Taïwan – Réception de Tsai Ing-wen, ancienne présidente . Taïwan – A quand la visite d’un ministre français ?
SÉNAT – CYBERSÉCURITÉ . Cyber Task Force : “Comment réussir la transposition NIS2 ?” . Euro-Atlantic Resilience Forum 2024 – Il n’y a pas de canon pour détruire un mensonge . CyberSécurité – Le « 17 Cyber » sur la rampe de lancement
MÉDIAS . Olivier Cadic : “le Hezbollah entraîne les Libanais dans une guerre contre leur gré” (LePetitJournal.com – 29 oct. 2024) . “Russie, Chine : comment ils attaquent nos démocraties” (Public Sénat – 22 oct. 2024) . “CyberTaskForce : face aux cybermenaces pour la sécurité nationale, un projet de loi NIS 2 jugé brouillon” (The Epoch Times – 20 oct. 2024) . « Ingérences étrangères, des élus pris pour cibles » (Public Sénat – 19 oct. 2024) . Olivier Cadic : « Après la mort du chef du Hamas, il faut trouver une issue au conflit » (Public Sénat – 18 oct. 2024)
Ce 23 octobre, à la fin de l’audition de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, devant notre commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, j’ai ajouté une dernière question, hors PLF, concernant Taïwan.
VERBATIM
« Vous parliez de l’importance de la diplomatie parlementaire : Mme Tsai Ing-wen, l’ancienne présidente de Taïwan était en France la semaine dernière avec de grandes entreprises taïwanaises pour développer la relation bilatérale. Nous l’avons reçue ici au Sénat, car effectivement Taïwan a une grande importance pour la France. J’y vais chaque année, j’observe que des ministres de plusieurs pays européens, y compris allemands par exemple, se rendent à Taïwan. Quand est-ce qu’un ministre français va se rendre à Taïwan pour favoriser le développement de nos courants d’affaires ? »
Réponse : « Sans pouvoir y répondre très exactement », le ministre a rappelé que les exercices militaires chinois autour de Taiwan nous ont beaucoup préoccupé. Il a rappelé l’attachement de la France à la paix et à la stabilité dans la région. Une escalade aurait des conséquences incalculables dans la région et le reste du monde. La France est opposée à toute modification unilatérale du statu quo et à tout usage de la force dans le détroit de Taïwan.
Audition de Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, devant notre commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, présidée par Cédric Perrin, ce 23 octobre sur les crédits de son ministère pour 2024.
J’ai interrogé notre ministre sur quatre points
. L’instauration annoncée d’une TVA de 20% sur les écoles françaises au Royaume-Uni, jusqu’à présent exonérées. Un sujet proposé par Amelie Mallet, conseillère des Français de l’étranger pour la circonscription de Londres et conseillère AFE pour l’Europe du Nord, qui relaie l’inquiétude de notre communauté.
. La revalorisation du cadre salarial des agents de droit local en Algérie. Une interrogation portée par Sabri Mêle, conseiller des Français de l’étranger à Annaba et conseiller de l’AFE pour l’Afrique du Nord
. La garantie que les 75 créations de postes prévus dans le plan pluriannuel viendront bien conforter l’action des consulats en 2025.
. Enfin, j’ai souhaité que le Pass Éducation Langue française, engagement du Président de la République pris en 2022, ne soit pas abandonné en 2025. Chaque année lors des débats budgétaires, depuis 2014, j’ai défendu ce type de dispositif, afin que tous les enfants français à l’étranger parlent… français !
Je remercie Jean-Noël Barrot d’avoir répondu clairement sur chaque point et d’avoir pris certains engagements.
VERBATIM
Merci monsieur le ministre pour la prise en compte de nombre de préoccupations des Français de l’étranger.
Le gouvernement britannique devrait bientôt supprimer l’exemption de TVA dont disposent jusqu’à présent les écoles privées britanniques, ce qui concerne 11 écoles françaises au Royaume-Uni.
Cette TVA de 20% aura un impact considérable sur les frais de scolarité.
Depuis quelques mois, notre ambassade a engagé des négociations pour essayer d’obtenir un statut spécifique aux écoles françaises, afin de les exempter de TVA.
Pouvez-vous nous dire, monsieur le ministre, où en sont ces négociations et si des mesures de compensation seront prises en cas d’échec ?
Concernant les ressources humaines du ministère,
En Tunisie, le taux de base et le SMIG sont inférieurs à ceux de l’Algérie.
Pourtant, le salaire versé aux agents du consulat général de France à Tunis est paradoxalement supérieur à celui versé aux agents à Annaba, Alger ou Oran !
Est-ce que le ministère est prêt à corriger cette incohérence de grilles de salaires ?
L’exercice budgétaire fait souvent apparaître le ministère des Affaires étrangères, comme une simple structure de coûts à maitriser et réduire.
On oublie totalement les ressources engrangées grâce à ces ETP.
Un agent du service des visas produit 4 fois plus de revenu que son coût.
Chacun de ces agents fait gagner de l’argent à la France.
À titre d’exemple : Londres
Plus de 12 millions de revenu en droit de chancellerie et de visas en 2024 soit près de 50% de plus qu’en 2019 ; Les consulats ne doivent pas être vus comme des structures de coûts, mais plutôt comme des structures de profits qu’il convient de développer et dont nos finances publiques ont bien besoin.
Pouvez-vous nous confirmer que les 75 créations de postes prévus dans le plan pluriannuel seront bien au rendez-vous, car une rumeur m’est parvenue que cela serait susceptible d’être annulé ?
Pour finir, le Pass Éducation langue française :
L’objectif de ce pass : apprendre le français aux enfants français qui ne parlent pas notre langue.
La moitié aux Etats-Unis ne parlent pas notre langue
2/3 des enfants français, né en Amérique latine ne parle pas français
80% en Algérie, 80% en Israël
A Sao Paulo, le consul disait qu’il ne voit plus d’enfant français qui parlent français.
Ce pass était un engagement du Président de la République.
Il était destiné à ces 80% des enfants français qui ne sont pas dans le réseau de l’AEFE.
Le million d’euros prévu pour ce pass n’a pas été utilisé selon la commande politique en 2024. J’en sais quelque chose, car j’avais travaillé avec Olivier Becht sur cette question.
Il n’était pas question de donner 20 heures de cours à des enfants au petit bonheur la chance
Chaque année, nous versons sans sourciller 440 millions d’euros à l’AEFE, dont une bonne partie subventionne une minorité d’écoles du réseau. Cela bénéficie à plus de 50% d’étrangers et ne concerne que 20% d’enfants français.
Seuls 4% des enfants français bénéficient de plus de 115 millions d’euros de bourses.
Ce sera donc rien pour le budget 2025 pour les 80% de Français.
Je veux vous convaincre, monsieur le ministre, de rééquilibrer et de retrouver le budget pour donner une chance à notre pays d’apprendre sa langue à ses enfants.
Une vingtaine d’experts mondiaux de la cybersécurité m’ont fait l’honneur d’accepter d’être auditionnés au Sénat, le 3 juin dernier.
Cette rencontre d’exception a été possible grâce à Sébastien Garnault, fondateur de la Cyber Task Force et du Paris Cyber Summit, colloque auquel participaient tous ces experts à Paris.
Je remercie chaleureusement Philip Stupak, directeur adjoint au bureau du directeur national de la cybersécurité à la Maison Blanche, d’être revenu au sénat, un an après son audition pour la LPM et André Gattolin, ancien sénateur et co-président, comme moi, de la branche française de l’IPAC, l’Alliance interparlementaire sur la Chine, pour avoir brillamment co-animé les débats.
Cette audition grand format avait pour thème : « Menaces du groupe chinois APT : focus sur APT 31 et Storm 0558 ».
En effet, trois mois plus tôt, le ministère américain de la Justice avait dévoilé un acte d’accusation contre 7 ressortissants chinois appartenant au groupe de hackers APT31 qui dépend directement du ministère chinois de la Sécurité d’État. 116 parlementaires, issus de 15 pays, dont 7 Français, ont reçu en janvier 2021 des courriels de la part du groupe APT31 qui contenaient des images piégées (pixel attack), afin de collecter leurs informations. Les parlementaires ciblés, dont je fais partie avec André Gattolin, sont tous membres de l’IPAC.
Nous partageons une même volonté de s’opposer aux cyber-attaques lancées depuis Pékin, Moscou ou bien Téhéran, parce que nous défendons une vision commune de la démocratie et des droits de l’Homme.
Aussi, les responsables de l’administration américaine, canadienne et des plus grandes entreprises américaines ou européennes présentes ont partagé leurs propositions pour élever notre niveau de résilience face aux attaques.
Cyber-solidarité entre états
Il est ressorti des diverses prises de parole que, face à l’ampleur grandissante des cyber-menaces, aucun état, pas même les Etats-Unis, n’avait la « taille critique » pour se protéger seul.
(g à d) Phil Stupak (Maison Blanche) ; André Gattolin ; Olivier Cadic et Marc Schor (Sénat)
Tous les avis ont convergé pour prôner une cyber-solidarité entre les états démocratiques. Je partage naturellement cette vision nouvelle et pertinente pour contrer la Chine qui agit sur nos réseaux et prépare visiblement une guerre sur la toile.
La cyber-solidarité est une relation de confiance à construire entre les démocraties. Le temps presse cependant et il faut trouver des voies de partage sans tarder. En pareil cas, il est toujours judicieux de s’inspirer de l’existant. Ainsi, un intervenant a fait mention du secteur nucléaire parce que ses acteurs ont pris l’habitude de partager leurs nouvelles expertises, comme leurs points de vulnérabilité.
Partenariat public-privé
Une autre réponse a été développée lors de cette rencontre au Sénat, comme une extension logique au principe de cyber-solidarité entre les états : approfondir la collaboration public-privé. Puisqu’on parle de « taille critique » des états pour défendre leur souveraineté, force est de constater qu’une entreprise des GAFAM est plus numériquement plus « puissante » qu’un état comme la Russie.
Justement, l’agression de la Russie contre l’Ukraine a opéré comme un déclencheur pour de nombreux pays et entreprises les conduisant à hausser leur niveau de protection.
Trois jours avant l’invasion russe, les députés ukrainiens avaient voté une loi pour autoriser la localisation des données nationales hors de leur pays, afin de garantir la continuité du fonctionnement de leur administration.
Du reste, Amazon Web Services, va proposer un « European safety cloud » aux entreprises, comme aux administrations, pour faire valoir une vision de la souveraineté numérique qui n’est pas fondée sur l’achat d’une solution nationale, mais sur celui d’un produit qui assure un maximum de sécurité (notamment via le cryptage qui rend les données inaccessibles même au prestataire), de contrôle de la part de l’utilisateur et de garantie juridique.
Dans ce domaine, nous avons récemment progressé au niveau européen avec le règlement européen sur les services numériques (DSA) qui a permis pour la première fois, de confier aux plateformes, en particulier celles des GAFAM, des responsabilités importantes dans la lutte contre la désinformation. Aussi, pour la première fois, des sanctions ont été prises à l’encontre des médias manipulés par le pouvoir russe à des fins de propagande, ce qui a conduit à l’interdiction de Russia Today.
La cyber-solidarité entre états, associée aux partenariats public-privé, doit fonctionner à large échelle dans une guerre d’ordre planétaire. « La désinformation est devenue une véritable arme de guerre », rappelait, quelques jours plus tôt, le ministre de l’Europe, Jean-Noël Barrot, devant une commission du Sénat.
Un point d’alerte soulevé est que chacun doit prendre conscience de son empreinte numérique car les proches des personnes ciblées par une sont également ciblées.
Il faut urgemment rassembler les pièces d’un puzzle géant et multiplier les relais de confiance. Face à l’évolution technologique ou la corruption des individus, rien ne sera jamais acquis, même avec la meilleure volonté du monde ou les meilleurs outils. Une nouvelle page de l’histoire de l’humanité s’est ouverte. On se préparait à la guerre des Etoiles, avec les attaques des services chinois, nous sommes confrontés à la guerre de la Toile.
PARTICIPANTS Mr Barnaby Page, Vice President, IR & Cyber Risk at SentinelOne Mr Brett DeWitt, Vice President, Global Cyber & Technology Policy at Mastercard Ms Christine Bejerasco, CISO at WithSecure Mr Dan Cimpean, Director of the National Directorate for Cyber Security – DNSC Mr Daniel Le Coguic, President of the Alliance for Digital Trust Mr Dara Murphy, Vice President of Rasmussen Global, Former Minister for Europe and Digital Affairs of Ireland Mr David Lashway, Co-chair at Sidley Austin Ms Eva Benn, Senior Security Program Manager (Offensive Security, AppSec) at Microsoft Mr François Deruty, Chief Intelligence Officer at Sekoia Mr Fred Géraud, Government Affairs & Public Policy at Google Cloud Ms Heli Tiirmaa-Klaar, former Ambassador, Director of Digital Society Institute of ESMT, Chair of the Ukraine IT Coalition Steering Group Mr Jonathan Luff, Chief of staff at Recorded Future Ms Katherine Sutton, Chief Technology Advisor to the Commander and Director of Pentagon Operations at the U.S. Department of Defense Mr Lionel Benatia, Director Government Affairs Senior at Microsoft France Mr Marc Raimondi, Chief of Staff to the Executive Chairman at Silverado Policy Accelerator Mr Max Peterson, Vice President, Sovereign Cloud at AWS Mr Michael Lashlee, Chief Security Officer at Mastercard Mr Nils Hansma, Principal Security Assurance Lead – France/Switzerland at AWS Mr Olivier Esper, Government Affairs Manager at Google Mr Phil Stupak, Assistant National Cyber Director, Office of the National Cyber Director, Executive Office of the President – The White House Mr Philippe Luc, CEO of ANOZRWAY Mr Sami Khoury, Head of the Canadian Centre for Cyber Security Ms Sandra Joyce, Vice-President, Google Threat Intelligence at Google Cloud Mr Sean Newell, Chief of the National Security Cyber Section at the U.S. Department of Justice Mr Vincent Richir, Director of Public Policy for Western Europe at Mastercard Ms Zoey Stambolliu, Director Global Cybersecurity & Technology Policy at Mastercard