Le 13 janvier au Sénat, j’ai assisté à une table ronde commune (*) intitulée «L’Arctique, entre défi climatique et risques géopolitiques». 

Le défi que nous pose l’Arctique est un enjeu de civilisation, a résumé Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur des pôles depuis le 25 novembre, après avoir été ambassadeur de France en Tunisie.

L’étendue de la banquise déjà fondue équivaut à la surface de l’Inde ! Alors, au train où vont les choses, la banquise aura disparu en 2045, reprenant ainsi les prédictions de Michael Mann, ambassadeur itinérant de l’UE pour l’Arctique.

Nos observations dépassent le pire des scénarios envisagés jusqu’ici, a renchéri le Dr Heîdi Sevestre, expliquant combien la cryosphère était sensible à des changements minimes de température.

La fonte de la calotte glacière implique deux conséquences : premièrement, des perturbations climatiques, alternant des périodes de canicule et de froid extrême, qui génèrent en soi cette fonte des glaces et, deuxièmement, la montée des eaux.

La fonte totale des glaces du Groenland ferait monter les mers de 6 à 7 mètres et celle de l’Antarctique entraînerait une élévation du niveau des océans de 65 mètres. Nous ne serons plus là pour le voir.

Que faire ? Enrayer d’urgence le réchauffement climatique.

Il est indispensable que la France reprenne son rang d’observateur vigilant sur les pôles et fasse entendre sa voix. “Nous avons été un peu trop négligents ces dernières années”, a lâché Olivier Poivre d’Arvor.

Un travail à conduire en coopération avec l’union européenne, considère notre nouvel ambassadeur des pôles qui prépare un rapport pour l’an prochain. Il pourra s’appuyer sur Michael Mann, son homologue à l’UE, que j’avais rencontré à Reykjavik en juin 2019, lorsqu’il était chef de la délégation de l’UE en Islande.

Mais toutes les solutions environnementales dépendront de la volonté politique des états et donc de leur rassemblement autour de la cause commune du réchauffement climatique, ce qui patine trop souvent.

C’est pourquoi les mots du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sonnent comme un ultime avertissement : “Faire la paix avec la nature est la grande mission de notre siècle. Elle doit être la priorité absolue de chacun, partout dans le monde”.

(*) Commission de l’aménagement du territoire et du développement durable & Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées