Lors de cette première visite au Gabon, mon objectif était double. Tout d’abord, me faire ma propre idée sur la situation politique du pays, six mois après une élection présidentielle controversée. Ensuite, analyser les opportunités offertes par le Gabon pour favoriser nos échanges commerciaux.

J’ai eu l’honneur et le privilège d’être reçu par le président de la République, Ali Bongo Ondimba. J’ai également rencontré Jean Ping, son principal rival lors de l’élection présidentielle.

Ce fut très intéressant d’entendre la volonté manifeste du président de rassembler chacun pour progresser pacifiquement vers davantage de transparence et de démocratie. Cette approche est partagée par le président du Sénat, Lucie Milebou-Aubusson, et par Faustin Boukoubi, secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais (PDG). Mais Jean Ping s’y refuse absolument, craignant de légitimer ainsi un pouvoir qu’il conteste.

Avec Lucie Milebou-Aubusson, président du Sénat et notre ambassadeur Dominique Renaux

Par ailleurs, j’ai rencontré bon nombre d’entrepreneurs français à Libreville et à Port-Gentil. Leur réussite est exemplaire. Mais ils subissent une conjoncture générale morose. La chute des cours du pétrole oblige l’économie gabonaise à trouver des chemins de diversification. J’ai suggéré la création d’une chambre de commerce bilatérale pour faciliter l’implantation de nos PME sur ce marché.

Je remercie notre ambassadeur Dominique Renaux pour m’avoir aidé à faire mon programme et d’avoir facilité ce déplacement.

Politique

Rencontre avec le président de la République

Le président de la République, Ali Bongo Ondimba, m’a  reçu en audience le 28 février. Nous avons évoqué la coopération entre le Gabon et la France et les divers défis auxquels est confronté son pays, comme la diversification de l’économie dépendante du pétrole ou la transformation des matières premières.

Nous avons évidemment abordé les suites de l’élection présidentielle, ainsi que la préparation des législatives de juillet 2017. Pour sortir du blocage politique, le président m’a exposé son projet de dialogue national ouvert à tous, dans le but de préserver la paix civile et la cohésion nationale. A terme, c’est tout le processus électoral, dont le financement des partis, qui doit être révisé. Déjà, 50 partis sur 54 ont  accepté d’y participer, auxquels s’ajoutent des ONG.

Comme l’a résumé Infos Gabon j’ai “salué la volonté du président gabonais d’organiser un dialogue politique inclusif et sans tabou qui permettra à tous les Gabonais, sans exclusive, d’échanger sur la marche du pays”.

Médias :

– L’Union : Activités présidentielles : Olivier Cadic échange avec Ali Bongo Ondimba. Lien
– Dworaczek Bendom : Le sénateur français Olivier Cadic reçu par M. Ali Bongo Ondimba. Lien
– Gabon Mediatime : Ali Bongo reçoit Olivier Cadic, sénateur des Français de l’extérieur. Lien
– Infos Gabon : Dialogue politique au Gabon : Olivier Cadic soutient Ali Bongo. Lien

Rencontre avec le chef de l’opposition

Jean Ping est un homme de grande qualité. Il a accompli un remarquable parcours et exercé des grandes responsabilités nationales et internationales.

Il s’estime spolié de sa victoire à la présidentielle d’août dernier et n’a aucune intention de dialoguer avec le président dont il ne reconnaît pas la légitimité.

Les recours légaux étant épuisés, M. Ping défend la perspective d’un bras de fer entre le pouvoir et le peuple gabonais. Il pense que dialoguer serait trahir ses militants. J’ai entendu sa frustration et respecte son choix.

Rencontre avec le président du Sénat

Au Sénat (à l’image) rencontre avec son président, Lucie Milebou-Aubusson, épouse Mboussou, le 28 février dernier.

Le président a manifesté une volonté sans faille de faire aboutir le dialogue politique national avec l’objectif de rassembler tous les Gabonais qui maitrisent chacun l’art de la palabre, rappelle-t-il. A cette occasion, il serait aussi souhaitable de limiter le nombre et la durée des mandats. Le pays doit préparer des prochaines législatives incontestablement transparentes, soutient Mme Milebou-Aubusson.

Nous avons également considéré nos échanges commerciaux bilatéraux, second objet de mon déplacement.

Médias :

VIDEO – Reportage de aLibrevilleTV (Journal de 20h) : rencontre avec Lucie Milebou-Aubusson, président du Sénat. Lien

 

Rencontre avec le Parti démocratique

Entretien avec Faustin Boukoubi, secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais (PDG). L’élection présidentielle a fait apparaître un pays divisé et il faut absolument apaiser le climat, estime-t-il. Afin de sortir de l’impasse politique, chacun s’accorde à penser que le cadre institutionnel doit être rapidement réformé.

Pour y parvenir pacifiquement, il va falloir faire preuve de responsabilité et de pragmatisme. M. Boukoubi analyse la situation avec beaucoup de sagesse et souhaite que le pays se rassemble pour surmonter ses difficultés par le dialogue et le consensus, sans influence extérieure.

Le prochain objectif doit être la tenue d’élections législatives dont le résultat soit clair.

Entrepreneuriat

Réunion d’entrepreneurs

Dans un contexte de chute des prix du pétrole qui a induit une détérioration des conditions macroéconomiques du pays et la diminution des échanges commerciaux, notre balance commerciale reste néanmoins excédentaire.

Le chiffre d’affaires des entreprises françaises au Gabon est aussi élevé qu’en Côte d’Ivoire, ce qui est un bon critère de référence et démontre les potentialités du pays. La montée en puissance des entreprises chinoises et indiennes représente un défi pour les années à venir.

Au quotidien, la principale difficulté est le niveau d’impayés qui menace parfois l’existence des entreprises. Le respect des engagements financiers de l’Etat gabonais est réclamé pour éviter de fragiliser les sociétés qui ont investi et travaillent dans le pays.

Communauté française

Consulat général

Jacqueline Lorelle, consule générale, m’a présenté son équipe et exposé les services offerts à nos 10.568 compatriotes inscrits à fin 2016.

On relève traditionnellement deux catégories de Français installés au Gabon : ceux qui sont employés par nos grandes entreprises et les entrepreneurs, généralement installés de longue date.

En parallèle, une nouvelle catégorie d’expatriés estampillés « internet » se développe rapidement. Pas question de geek, mais plutôt de retraités qui ont trouvé une (jeune) compagne sur les réseaux sociaux et décident de vivre avec elle au Gabon.

Réception à l’ambassade

Dominique Renaux, notre ambassadeur, a organisé une soirée réunissant notre communauté. J’ai eu le plaisir d’y rencontrer Joëlle Valeri, conseillère consulaire Gabon, pour qui les affaires sociales restent une priorité. Ce médecin veille à ce qu’aucun compatriote ne soit oublié.

Face au climat de tension et aux difficultés économiques, nos compatriotes ressentent que “des gens sont à bout”, mais aussi qu’ils ne croient à pas un homme salutaire pour les conduire vers la prospérité et la sécurité.

Enseignement français

Lycée Blaise Pascal

A Libreville, le collège-lycée Blaise Pascal accueille 1213 élèves. Cet établissement conventionné avec l’AEFE s’étend sur une superficie de 23.000 mètres carrés sur lesquels sont construits cinq bâtiments, une cafétéria, des espaces sportifs et un gymnase.

Le proviseur Jean-Luc Vidal se félicite que les résultats au baccalauréat ne cessent de s’améliorer. En 2016, le taux de réussite était de 97%.

Culture française

Institut français de Libreville

L’Institut français du Gabon (IFG), dirigé par Bénédicte Deschamps, parvient à maintenir une offre culturelle remarquable et un débat d’idées riche, malgré la baisse de sa subvention.

Ses chiffres de fréquentation parlent d’eux-mêmes : + de 5000 visiteurs supplémentaires en 2016 par rapport à 2015 (pour un total de 31000). Des résultats encourageants, d’autant que l’IFG n’avait pas pu programmer le moindre événement pendant plus de deux mois, du fait du contexte électoral gabonais.

Soulignons enfin l’importance accordée au jeune public dans la programmation.