A Beyrouth, j’ai eu le loisir de visiter l’Ecole Supérieure des Affaires (ESA), accompagné par son directeur, Stéphane Attali. Cet établissement, fondé il y a 20 ans et qui a formé plus de 3500 managers, était un lieu propice pour rencontrer la communauté d’affaires française au Liban.

J’ai échangé avec des entrepreneurs talentueux, issus de tous secteurs, sur les opportunités du marché libanais. Le Liban offre un formidable potentiel humain. Il est par exemple un vivier de développeurs informatiques. Mais il demeure un petit marché. Selon mes interlocuteurs, il faut appréhender le pays du Levant comme une plateforme à destination du Moyen-Orient et de l’Afrique. Ainsi, on m’a beaucoup parlé du fort potentiel de l’Egypte ou des débouchés offerts par la République démocratique du Congo.

(g. à d.) Patricia Elias Smida, avocate et déléguée UDI-Liban, Olivier Cadic, Stéphane Attali, directeur de l’ESA, Imad Fawaz de Fawaz Holding, Elias Ghanem, CEO et co-fondateur e Telr.com, Pascal Dufour, directeur régional de Binbit

Beyrouth, dans les locaux de l’ESA (g. à d.) : Patricia Elias Smida, avocate et déléguée UDI-Liban, Olivier Cadic, Stéphane Attali, directeur de l’ESA, Imad Fawaz de Fawaz Holding, Elias Ghanem, CEO et co-fondateur e Telr.com, Pascal Dufour, directeur régional de Binbit

Les places sont prises en Afrique de l’Ouest, mais l’Afrique de l’Est offre beaucoup d’opportunités, résume Pierre Brunel, DG de Gras Savoye. « Même au Soudan, on trouve des projets agro-alimentaires. Les producteurs de lait d’Arabie Saoudite se fournissent en luzerne en Amérique du Sud. Acheter de la luzerne au Soudan permettrait des réductions de coût. »

Le principal défaut des entreprises françaises, m’a-t-on dit, est leur frilosité à l’idée de s’installer à l’étranger. « Les entreprises françaises n’ont pas le goût ou plutôt l’expérience du risque », résume Pierre Brunel.

Le message que veulent faire passer les Conseillers du commerce extérieurs, Pascal Dufour (Binbit) et Imad Fawaz (Fawaz Holding) est que le Liban est un marché test. Autrement dit, si cela marche au Liban, cela marchera ailleurs. Il serait dommage de se priver d’une telle caractéristique pour calibrer son offre à l’export.

J’ai enfin rencontré des membres du Meref, un club pour faciliter le développement des relations d’affaires des entrepreneurs français au Liban. Il affilie 130 dirigeants et joue un rôle fondamental, d’autant qu’il n’y a pas de Chambre de commerce française au Liban.

Je remercie Stéphane Attali, le directeur de l’ESA pour son accueil et je le félicite pour l’excellence de son établissement, dont la renommée a dépassé les frontières : plus de la moitié de ses étudiants proviennent de pays voisins du Liban. Et pour cause, la plupart sont promis à une carrière internationale.