La Fondation iFRAP, Institut de recherche sur les administrations publiques, est réputée pour la qualité et la pertinence de ses analyses des politiques publiques afin de proposer des réformes. C’est bien volontiers que j’ai prêté mon concours à leur enquête au sujet de l’AEFE.  
 
 Je vous invite à lire l’article de Pierre Laffon, publié sur le site de la fondation, intitulé : “L’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) en déclin”. Il présente ainsi la problématique : “Rendre gratuite la scolarité des élèves français de l’étranger était une mesure généreuse. Au-delà des défauts objectifs qui se sont révélés, comment dynamiser réellement l’AEFE que certains disent sur le déclin ?”
Il m’a été demandé s’il ne fallait pas rendre exceptionnelle la gestion directe des établissements du réseau AEFE, ainsi que l’expatriation du personnel enseignant. Et si on observait un mouvement en ce sens.

Je vous livre le détail de ma réponse, ci-après.

La gestion directe est la pire des solutions. Elle relègue en toute dernière place les missions essentielles que sont celles de la coopération avec le pays d’accueil pour n’être plus qu’un service rendu à certains privilégiés du système. Or l’Etat finance l’AEFE pour remplir des missions très claires qui, dans certains sites, ne sont absolument pas respectées. Il faut rappeler en permanence les missions de l’AEFE.

En outre, au-delà du statut des établissements, il faut rappeler les lieux et temps institutionnels tels que les commissions permanentes qui permettent l’exercice de la démocratie et qui sont trop souvent mises de côté. On fait appel aux parents et aux usagers quand on a besoin d’eux mais on évite de les associer aux décisions stratégiques comme le vote du budget.

Pour ce qui concerne les personnels enseignants, on ne peut pas prétendre être promoteur de l’enseignement français si l’on n’est pas en mesure de fournir des enseignants titulaires formés au sein de l’Education nationale en nombre suffisant. Le statut est très important. Si pour certaines zones géographiques le statut d’expatrié semble démesuré car coûteux, dans d’autres situations, on ne trouverait pas d’enseignants qualifiés si les primes et les possibilités de progression n’étaient pas attractives. Il faut adapter la réponse aux contraintes particulières des environnements rencontrés. Certains établissements ont une proportion de recrutés locaux telle que certains enseignants parlent à peine le français…

Actuellement, je constate que l’AEFE ne remet pas en cause les EGD et réduit ses coûts en diminuant le nombre d’expatriés. L’enseignement français à l’étranger a besoin d’une nouvelle vision. L’AEFE ne peut de mon point de vue continuer à être à la fois opérateur et régulateur de l’ensemble du réseau.