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Sénat – Taïwan – Fête nationale

Merci à Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur François Chihchung Wu 吳志中 et son épouse pour leur invitation donnée à l’occasion de la fête nationale de Taiwan.

Devant un parterre de parlementaires français venus en nombre tout comme les invités, l’Ambassadeur est revenu sur l’exceptionnel rapprochement entre la France et Taiwan intervenu ces dernières années.

Je lui suis reconnaissant d’avoir souligné que « la France est la première puissance au monde inscrire dans une loi le principe de la défense du droit de circulation maritime international pour maintenir la stabilité de la région », et d’avoir mentionné mon passage sur les îles Pescadores (compte-rendu) pour expliquer ce progrès résultant de mon amendement à la LPM (mon intervention).

S’en sont suivis les discours de l’ancien ministre Alain Richard, et président du groupe d’amitié France-Taiwan au Sénat et d’Éric Bothorel, député des Côtes d’armor et président du même groupe à l’Assemblée nationale.

Alain Richard a expliqué « Quand, il y a une Fête nationale, c’est qu’il y a une nation » et de citer Ernest Renan : « l’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours ». L’adhésion des Taïwanais à leur système démocratique démontre qu’il y a bien une nation taïwanaise. Il a ajouté « Il y a un état de droit à Taiwan, donc il y a un État ».

Une nation, un État, rien ne justifie que Taiwan ne puisse participer aux organisations internationales comme l’OMS, l’OACI, Interpol…

Très heureux d’avoir retrouvé AbdouRahma Yassin, Ambassadeur du Somaliland en France et André Gattolin, ancien sénateur et animateur de l’IPAC en France. +d’image

Sénat – Taiwan – Diplomatie parlementaire

A l’occasion de la venue en France d’une délégation de 16 parlementaires taïwanais conduite par Tsai Chi-chang, vice-président du Yuan législatif (Parlement taïwanais), Alain Richard, président du groupe d’échanges et d’études Sénat-Taïwan, a réuni les membres du groupe dont je fais partie pour un échange au Sénat, ce 14 avril.

J’ai eu l’opportunité de remercier nos collègues taiwanais pour leur remarquable accueil lors de mes deux visites en 2021 et 2022, ainsi que pour leur soutien à l’initiative du LIFT, lycée international franco-taiwanais.

Les députés de la majorité présidentielle taiwanaise ont souhaité obtenir un soutien de la France face aux menaces que la Chine communiste fait peser sur la démocratie taiwanaise.

J’ai affirmé que Taiwan démontre qu’une démocratie de culture chinoise est possible. Si le Parti communiste chinois est nerveux, c’est parce que Taiwan offre un modèle alternatif et enviable pour les Chinois du continent.

Les démocraties doivent être solidaires. Voilà pourquoi j’avais lancé “Taiwan n’est pas seul”, lors de mon premier déplacement.

Il est préférable de fournir des armes à Taiwan sans attendre pour lui permettre de se défendre afin de décourager son voisin de faire usage de la force pour s’approprier son territoire.

La France l’a déjà fait avec des mirages de Dassault et des frégates de Naval groupe.

J’ai ensuite retrouvé mes collègues lors d’un dîner-croisière sur la Seine organisé à l’occasion du Congrès annuel des chambres de commerce taïwanaises dans le monde (WTCC) qui se tient à Paris.

Je remercie SEM François Chihchung Wu, ambassadeur représentant Taïwan en France, et James Huang, président de WTCC de m’avoir permis de prolonger l’échange avec mes collègues et de rencontrer des entrepreneurs taiwanais à succès. +d’images

En circonscription à Taïwan – Taipei (7-9 sept. 2022)

Taiwan n’est pas seul ! La relation entre nos deux pays se développe avec succès.

Retour à Taipei, ce 6 septembre, en compagnie d’une délégation de sénateurs composée de Cyril Pellevat, Brigitte Devésa, Pierre-Antoine Levi et Alain Marc, où nous avons été accueillis par Remus Li-kuo Chen, directeur général des Affaires européennes au ministère des Affaires étrangères.

Ce déplacement a fait suite à ma précédente visite, en octobre 2021, aux côtés d’Alain Richard (compte-rendu).

En effet, le Sénat poursuit l’approfondissement de la relation bilatérale France-Taïwan avec confiance et détermination. Cette visite officielle visait à développer notre coopération avec l’Ile, notamment au travers du lancement du LIFT (Lycée international franco-taiwanais) de Taipei ou pour marquer notre soutien à l’action de la Chambre de commerce et d’industrie France-Taiwan (CCIFT).

Enseignement

LIFT

Le LIFT est né. Vive la coopération éducative franco-taïwanaise !

L’objectif né de mon précédent déplacement à Taiwan, en octobre 2021, aux côtés d’Alain Richard était de soutenir la création du lycée international franco-taïwanais (LIFT) qui nous avait été présenté par son initiateur Alexandre Levy.

Objectif atteint : le Lycée International Français de Taipei (LIFT) a ouvert.

42 élèves de primaire répartis en trois classes bilingues ont fait la première rentrée des classes du LIFT, ce 29 août.

Le premier rendez-vous de mon déplacement, auquel je n’ai pu assister, était consacré à la visite du Lift.

Si-kun YOU, Président du Yuan législatif, que nous avions reçu au Sénat en juillet dernier, avait décidé de m’accompagner pour cette visite. Sa présence a donné un retentissement médiatique formidable qui a permis de mettre en valeur le LIFT et son projet éducatif à une échelle nationale.

L’Union des Parents (UPLIFT), qui porte juridiquement le projet, a aménagé trois salles de classes louées à l’école publique Liu Gong, dans le centre-est de la capitale. Elle délivre le programme standard français, en français, anglais et mandarin, avec 4 professeurs français, 1 professeur d’anglais et un professeur de mandarin.

Les familles des enfants inscrits sont pour un quart françaises, un autre quart françaises et taïwanaises et 6 enfants sont uniquement taïwanais.

Figurent parmi les entreprises qui soutiennent le projet le Crédit Agricole, BNP Paribas, Decathlon, ST Microelectronics et Alstom.

En se rendant disponible pour la circonstance, le président Si-kun YOU a démontré que la diplomatie parlementaire peut contribuer à la réalisation de projets concrets.

Notre prochain objectif : l’obtention de l’homologation par le ministère de l’Education nationale au travers de l’AEFE, puis l’extension à la rentrée 2023 avec l’ouverture de la maternelle d’une part et des premières classes de collège (6ème et 5ème).

Tous mes vœux de succès à Alexandre Levy et toute l’équipe enthousiaste qui l’accompagne.

Ministère de l’Éducation

Rencontre avec Dr Nicole Yen-yi LEE, directrice générale de l’Éducation internationale et inter-détroit du Ministère de l’Education, en compagnie d’Alexandre Levy, Pdt du LIFT, Thomas Chaumont, dir. exécutif LIFT, et Cécile Renault, conseillère culturelle.

Les autorités taïwanaises ont démontré leur intérêt direct au succès du LIFT qui ouvre de nouvelles perspectives pour la scolarisation dans un pays censé être bilingue en 2030, grâce à :
> Son aspect expérimental (qui, par exception, permet la scolarisation d’enfants taïwanais dans un établissement étranger),
> Son coût plus raisonnable pour les parents que d’autres écoles internationales,
> La coopération académique engagée avec l’école Liu Gong qui l’accueille pour son ouverture,

A cet égard, le bilinguisme visé prioritairement par le LIFT est un atout déterminant pour les parents taïwanais et binationaux, face à l’insuffisance des autres écoles étrangères (plusieurs familles sont de double nationalité taïwanaise et anglo-saxonne).

Maire de Taipei

Si nous nous réjouissons que le LIFT ait reçu l’appui bienveillant du gouvernement (les ministres des Affaires étrangères, de l’Education nationale et de la Planification économique, y compris l’attractivité), il nous est apparu important de rencontrer le Maire de Taipei, Dr Wen-Je KO, pour lui exprimer notre gratitude.

Alexandre Lévy, Président du LIFT, a rappelé combien le soutien de l’administration de l’éducation à la mairie a été déterminant.

Le Maire, Dr Wen-Je KO, avait fixé une obligation de réussite à son administration.

Mission accomplie, la mairie a non seulement tenu une place essentielle pour identifier le partenaire local, mais aussi pour l’élaboration du partenariat pédagogique avec l’école Liu Gong qui accueille le LIFT pour son ouverture.

La réunion avec le Maire de Taipei s’est tenue en visioconférence en compagnie d’Alexandre Levy, Pdt du LIFT, Thomas Chaumont, dir. ex. LIFT, Cécile Renault, conseillère culturelle, et Pierre Goulange, conseiller politique.

Diplomatie économique

CCIFT

Rencontre avec des représentants de la Chambre de commerce et d’industrie France-Taïwan (CCIFT), présidée par Benjamin Lamberg (CEO of Crédit Agricole CIB) et dirigée par Stéphane Peden.

Avec 195 membres, la CCIFT est la troisième chambre de commerce étrangère de l’Île après l’AmCham et l’EuroCham. Son objectif est de croître jusqu’à 250 membres d’ici 2025.

Elle dispose de deux centres d’affaires à Taipei (400m2 et 380m2) et a pour objectif de constituer la plateforme de développement de la Team France Export à Taiwan.

Un comité Semi-conducteur a été créé pour mettre en avant les Français du secteur.

Tour d’horizon sur un marché considéré comme « fiable et porteur » qui constitue un point d’appui sécurisant pour aborder le marché asiatique au sens large.

Taiwan présente un beau potentiel de développement pour le renouvelable en matière énergétique. La France pointe à la deuxième place, derrière les États-Unis, dans le secteur bancaire. Les banquiers français bénéficient d’une bonne réputation.

Je remercie les membres de la CCIFT pour leur engagement dans la création du LIFT (Lycée international franco-taiwanais). Leur investissement a été déterminant pour réussir à lever les fonds nécessaires au lancement de cette initiative.

Impatient de revenir à Taiwan pour accompagner leurs efforts et soutenir directement leurs actions.

Revue de presse

– Mon communiqué de presse (7 sept.) : Attaquer Taïwan, c’est attaquer toutes les démocraties

– Le Point (9 sept.) : À Taïwan, des sénateurs français relancent les visites
– Taiwan News (9 sept.) : Vice President William Lai meets with French Senate delegation
– Public Sénat (8 sept.) : “Taïwan est une démocratie, il y a dans ce pays une fraîcheur démocratique fascinante” (interview)
– TV5 Monde (8 sept.) : Cinq sénateurs en visite sur l’île pendant six jours (vidéo 4’35)
– Taiwan Heute (8 sept.) : Delegation von Frankreichs Senat in Taiwan eingetroffen
– Morning Express (8 sept.) : Senate delegation to Taiwan: a burning context for a harmless visit
– Taiwan Info (8 sept.) : Le président du Yuan législatif visite le nouveau Lycée international français de Taipei
– Republic World (8 sept.) : Five French Lawmakers Arrive For Six-day Visit In Taiwan Amid Tensions With China
– Le Figaro (7 sept.) : Délégation sénatoriale à Taïwan : un contexte brûlant pour une visite anodine
– RFI (7 sept.) : Une délégation de parlementaires français en visite à Taïwan
– Maroc Diplomatique (7 sept.) : Arrivée d’une délégation française à Taïwan
– France24 (7 sept.) : Une délégation de parlementaires français reçue à Taïwan
– Focus Taiwan (7 sept.) : Legislative Speaker You visits new French school in Taipei
– France24 (7 sept.) : Une délégation sénatoriale se rend sur l’Ile (vidéo 4’25)
– La lettre A (6 sept.) : Olivier Cadic s’envole vers Taïwan pour une délégation sénatoriale à haut risque
– Focus Taiwan (6 sept.) : Delegation of French lawmakers to arrive in Taiwan Wednesday
– RFI (2 sept.) : Taïwan : vers un prochain conflit majeur ?
– Taipei Times (3 sept.) : Visits show global support
– Radio Taiwan International (2 sept.) : French delegation to visit Taiwan
– Taiwan News (2 sept.) : French senate delegation to visit Taiwan next week
– Noticias y Respuestas (2 sept.) : Delegación del Senado de Francia anunció su visita a Taiwán para el 7 de septiembre
– Central News Agency (10 août) : « L’exercice militaire du parti communiste chinois cache la faiblesse de sa diplomatie. Soutenir Taiwan, c’est défendre la démocratie ! »

Médias – “Olivier Cadic s’envole vers Taïwan pour une délégation sénatoriale à haut risque” (La lettre A – 6 sept 2022)

Extrait : “Après le projet de voyage d’Alain Richard qui avait suscité la colère de Lu Shaye, l’ambassadeur de Chine à Paris, le sénateur Olivier Cadic conduira un voyage parlementaire ce mercredi à Taïwan. Ce sera la première délégation européenne sur l’île après la visite de Nancy Pelosi, la présidente de la chambre des représentants aux Etats-Unis, en août dernier”. […]

Lire l’article de la Lettre A

Médias – « L’exercice militaire du parti communiste chinois cache la faiblesse de sa diplomatie. Soutenir Taiwan, c’est défendre la démocratie ! » (CNA – 10/08/2022)

L’exercice militaire du parti communiste chinois cache la faiblesse de sa diplomatie.
Soutenir Taiwan, c’est défendre la démocratie !

Mes réponses en français à l’interview de la correspondante de l’Agence de presse de Taïwan publiée par Central News Agency le 10/08/2022.

1. Que représente pour vous la visite à Taipei de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis malgré les menaces chinoises ? Comment réagissez-vous à cette visite ?

Les États-Unis souhaitent visiblement renouveler leur soutien explicite à la démocratie taiwanaise.
Cette visite de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis est bienvenue et très opportune, compte tenu de la situation internationale tendue.

Elle fait suite au déplacement de parlementaires américains en novembre dernier, un mois après la visite de notre délégation présidée par Alain Richard.
Nous avions reçu, à l’époque, une lettre de l’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye.

Il s’opposait fermement au déplacement de sénateurs français à Taiwan et menaçait ceux qui s’y rendraient.

La France et le Sénat ne reçoivent pas de consignes du Parti Communiste chinois, pas plus que la présidente du congrès américain, semble-t-il.

L’an dernier, à la suite de sanctions de l’UE contre des Chinois ayant commis des graves atteintes aux droits de l’homme au Xinjiang contre la minorité musulmane Ouïgour, la Chine a sanctionné dix parlementaires européens et des entités de l’Union européenne.

J’ai fait remarquer dans l’hémicycle que le communiqué officiel du ministère chinois des affaires étrangères leur interdisait l’accès à la Chine, Macao et Hong-Kong.
En omettant de citer Taiwan, tout le monde a pu constater la reconnaissance implicite par Pékin de la souveraineté de Taiwan sur son territoire.

À notre arrivée en octobre à Taiwan, les incursions de 150 avions de combat chinois avaient été enregistrés autour de l’île.

Les manœuvres militaires chinoises observées, suite à la venue de Madame Pelosi, démontrent surtout que Pékin cherche à masquer son impuissance diplomatique auprès de sa population face à la montée progressive de la reconnaissance internationale de Taiwan.

Le G7, relayé par le ministère des affaires étrangères français, a communiqué qu’il n’est pas justifié d’utiliser une visite comme prétexte pour réaliser des activités militaires agressives dans le détroit de Taiwan.

Les déplacements internationaux des parlementaires sont des événements normaux et habituels. La Chine doit les respecter.

2. Que signifie la visite du Président du Parlement de Taïwan Monsieur You Shyi-Kun? A l’heure actuelle de la guerre en Ukraine et la relation tendue avec la Chine dû à son alliance avec la Russie, cette visite est-elle encore plus significative ?

Le Président du Parlement de Taïwan Monsieur You Shyi-Kun avait été invité au Sénat par le Président Alain Richard, lors de notre déplacement.

Sa délégation a reçu un accueil au plus haut niveau du Sénat.

Nous avons eu tant de demandes que nous n’avons pas été capables d’accepter tous les sénateurs qui souhaitaient participer au déjeuner avec leurs homologues.

Il faut savoir que le groupe d’amitié France-Taiwan compte désormais 35 sénateurs, soit 1/10ème du Senat !

Nos échanges de vues ont porté sur le développement des relations bilatérales, qui reposent déjà sur les coopérations économiques, culturelles et scientifiques et sur les perspectives politiques de la zone Indopacifique.

Le parallèle entre les menaces de la Chine sur Taiwan avec l’agression de la Russie contre l’Ukraine a été abordé. Comme Hitler voulait faire disparaître l’État tchécoslovaque, Poutine veut annexer l’Ukraine et Xi Jinping cherche à absorber Taiwan.

Ces stratégies expansionnistes des régimes totalitaires n’ont pas de limite.

C’est un motif de préoccupation partagé pour les parlementaires français et taiwanais. J’ai donc rapporté les propos de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, sur l’apport de moyens émanant de notre flotte pour contribuer à garantir la liberté de circulation dans le détroit de Taïwan.

3. La relation Taïwan-Chine n’est pas un jeu à somme nulle. Cependant, la Chine menace et venge tous ceux qui s’expriment pour la démocratie taïwanaise. Pourquoi avez-vous choisi de soutenir Taïwan avec une grande détermination (à laquelle nous vous remercions infiniment) ? Considérez-vous la menace de la Chine ?

En 2020, j’écrivais que « la Chine de Xi-Ji Ping développe un monde néo-totalitaire qui va au-delà de l’imagination d’Orwell.

Mettre à jour son appareil de répression interne et le développement de sa force militaire ; enrayer sa stratégie expansionniste et la mise en place de ses structures de désinformation externe constituent une priorité ».

Taïwan et Hong-Kong apparaissent désormais comme un terrain d’expérimentations pour des méthodes qui pourraient s’étendre à la planète entière…

Taiwan est le contre-exemple de la thèse véhiculée par les régimes autoritaires qui considèrent que la démocratie n’est pas le meilleur système pour le développement humain.

La fraicheur de la démocratie taïwanaise, sa liberté d’expression, la force tranquille de la présidente Tsai Ing-wen qui incarne la résilience d’un peuple de 24 millions d’habitants séduisent. Les déclarations de soutien à Taïwan viennent de tous côtés, telles que celles du G7 le démontrent.

Cette union est salutaire pour l’île, car comme le veut un proverbe chinois, « une baguette est facile à casser, dix baguettes sont dures comme fer ».

Voilà pourquoi j’avais déclaré à Taipei : Taiwan n’est pas seul !

Certains diplomates soucieux de plaire à Pékin disent « moins on parlera de Taïwan, mieux cela vaudra ».
Je pense tout le contraire. Protéger Taiwan, c’est défendre la démocratie et servir la paix dans le monde !

4. Quels sont les projets/collaborations parlementaires entre la France et Taïwan dans un avenir proche ?

Je voudrais tout d’abord exprimer toute notre gratitude à François Wu, l’ambassadeur de Taiwan en France et à toute son équipe pour leur réussite dans le développement de notre relation bilatérale, qui ne cesse de s’étendre.

Lorsque nous nous sommes rendus à Taiwan l’an dernier, Alexandre Levy, compatriote installé sur l’île, nous avait présenté son projet de lycée international franco-taiwanais (LIFT), soutenu par François Wu.

L’accomplissement de cette idée nous est apparue être une priorité.

J’ai indiqué au Président du Parlement de Taïwan Monsieur You Shyi-Kun que je serai dans les prochaines semaines à Taiwan pour soutenir l’ouverture de cette école primaire.

Je solliciterai le soutien du Yuan législatif pour aider à son développement afin de permettre l’ouverture d’une maternelle et un collège, l’année suivante.

 

Lire l’article

Traduction

Sénat – Taïwan – Délégation du Yuan législatif

Ce 27 juillet, notre groupe d’échanges et d’études Sénat-Taiwan, présidé par Alain Richard, a eu l’honneur de recevoir la visite d’une délégation (*) de membres de l’Assemblée parlementaire taiwanaise (dite Yuan législatif), conduite par son président M. Si-Kun You.

Le président a ainsi répondu à notre invitation après notre visite à Taipei en octobre dernier (compte rendu).

Arrivée en France le 24 juillet, la délégation a visité la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où un consulat est installé à Aix-en-Provence.

Elle s’est rendue ensuite en Ile-de-France, rencontrant des dirigeants de collectivités et s’informant sur les coopérations économiques et scientifiques bilatérales déjà engagées.

Au Sénat, nos échanges de vues ont porté sur le développement des relations bilatérales et sur les perspectives politiques de la zone Indo-Pacifique.

Lors de mon intervention, j’ai tout d’abord remercié le Président du Yuan législatif pour son accueil, lors de notre déplacement à Taiwan en octobre dernier.

J’ai exprimé toute notre gratitude à François Wu, l’ambassadeur de Taiwan en France et à toute son équipe pour la mise en valeur des atouts de leur pays et leur réussite dans le développement de notre relation bilatérale.

J’ai appris à la délégation que le groupe d’amitié France-Taiwan compte 35 sénateurs, soit 1/10ème du Senat !

Lorsque nous nous sommes rendus à Taiwan l’an dernier, Alexandre Levy, compatriote installé sur l’île, nous avait présenté son projet de lycée international franco-taiwanais (LIFT). L’accomplissement de son idée nous est apparue être une priorité. J’ai indiqué que je serai prochainement à Taiwan pour l’inauguration de cette école primaire et que je solliciterai le soutien du Yuan législatif pour aider à son développement pour la maternelle et le collège, l’année suivante.

Enfin, j’ai rapporté les propos de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, que j’avais interrogé lors de son audition devant notre commission, la semaine précédente, sur les moyens de garantir la liberté de circulation dans le détroit de Taïwan (compte rendu).
En effet, une déclaration chinoise récente affirmait que les eaux du détroit étaient sous souveraineté chinoise. Cette appropriation unilatérale des eaux internationales par Pékin serait susceptible d’affecter le commerce mondial et la sécurité internationale si elle se concrétisait.

Cet échange avec le ministre Lecornu avait été inspiré par la demande du président Si-Kun You, qui s’inquiétait de cette perspective, lors de notre rencontre d’octobre 2021.
Le Président You s’est réjoui de la réponse du ministre français des Armées.

Taiwan est un pays souverain et démocratique qui rejette l’autoritarisme et subit les menaces militaires du parti communiste chinois.

Je lui ai confirmé notre message sans équivoque déjà employé lors de mon passage sur l’île : Taīwan n’est pas seul ! +d’images

(*) M. YOU, Si-Kun, Président du Yuan législatif (Parti démocrate progressiste – DPP) et composée de :
M. KUNG, Wen-Chi, Député, Yuan législatif (Kuomintang – KMT)
M. JANG, Chy-Lu, Député, Yuan législatif (Parti populaire taïwanais)
M. HUANG, Shih-Chieh, Député, Yuan législatif (Parti démocrate progressiste – DPP)
Mme WAN, Mei-Ling, Députée, Yuan législatif (Kuomintang – KMT).

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📣 Dans la presse (en écho à ma question au ministre Sébastien Lecornu) :

23-07-2022 – Taipei Times – Paris to protect navigation in Pacific: minister

22-07-2022 – Taiwan News – French defense minister implies Taiwan Strait international waterway

Déplacement à Taïwan – Délégation sénatoriale (6-10 oct. 2021)

Aéroport de Taïwan (de g. à d) : M. Hou-jen Tseng, vice-ministre des Affaires étrangères et la délégation sénatoriale : Olivier Cadic, Alain Richard (Pdt), Else Joseph et Max Brisson.

Reporté de plusieurs mois pour cause de Covid, le déplacement des sénateurs du groupe d’échanges et d’études Sénat-Taïwan a eu lieu comme prévu, n’en déplaise aux autorités chinoises.

La France n’entretient pas de relation diplomatique officielle avec Taïwan. Aucune visite française de niveau ministériel n’a eu lieu dans l’île depuis 1998. C’est pourquoi la venue d’une délégation officielle de sénateurs français, première délégation étrangère accueillie dans l’île depuis un an, a été extrêmement appréciée alors que la zone indopacifique vit un regain de tensions.

Les menaces croissantes de Pékin suscitent un élan de sympathie internationale justifié en faveur de l’île. Notre présence exprimait notre intérêt affiché pour Taïwan et son système démocratique, ce qui m’a fait dire que Taïwan n’est pas seul.

Pas plus tard qu’en mai dernier, le Sénat a adopté à l’unanimité une résolution demandant au gouvernement français d’œuvrer en faveur la participation de Taïwan à diverses organisations internationales, comme l’OMS, Interpol ou l’OACI…

A l’image, le député Tsai Shih-Ying, président du groupe d’amitié Taïwan-France au Yuan législatif (Parlement). L’accueil chaleureux que notre homologue a fait à notre délégation, conduite par Alain Richard, est celui que nous ont réservé tous les membres du gouvernement et les parlementaires taïwanais que nous avons rencontrés.

Taïwan est le 99e pays traversé dans le cadre de mon mandat et le premier déplacement après ma réélection sur la liste “Libres et indépendants”, dont le titre a souvent fait sourire mes interlocuteurs.

Mes remerciements à Jean-François Casabonne-Masonnave, directeur du Bureau français de Taipei, et à François Wu, ambassadeur de Taïwan en France qui ont organisé tous les déplacements de la délégation.

Diplomatie parlementaire / Gouvernement

Mme TSAI Ing-wen, présidente de Taïwan
Nous avons eu l’honneur de rencontrer Mme TSAI Ing-wen, présidente de Taïwan qui défend la liberté du peuple taïwanais, la démocratie et la souveraineté de son territoire avec une force tranquille qui m’a impressionné. Les élections de janvier 2020 lui ont permis d’être largement réélue pour un second mandat, exacerbant l’irritation de Pékin. « Je me réjouis de vous rencontrer et de travailler ensemble pour renforcer les liens entre Taïwan et la France », nous a-t-elle déclaré. Aussi, avons-nous partagé diverses opportunités de coopérations bilatérales.
La présidente TSAI voit la France comme un moteur au sein de l’UE et compte beaucoup sur elle pour aider Taïwan à sortir de l’isolement politique que lui impose Pékin, avec une intensité accrue depuis 2016. +d’images

Décoration du président Richard
Alain Richard, président de notre délégation, a reçu une décoration des mains de la présidente TSAI Ing-wen au nom de l’amitié qui unit nos deux peuples.
“Une telle solidarité touche nos cœurs et nous donne la force de continuer”, a déclaré M. Joseph WU, ministre des Affaires étrangères, nous remerciant de notre visite “à l’heure où Taïwan doit affronter de rudes challenges”.
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M. SU Tseng-Chang, Premier ministre
Le Premier ministre a mis en avant la confiance de sa population dans la démocratie et son goût de la liberté, alors que le PCC musèle toute opposition à Hong Kong, dont la réintégration dans le giron chinois est proposée comme modèle aux Taïwanais. “La violence policière a montré le vrai visage de la Chine”, en conclut M. SU Tseng-Chang. Pour l’anecdote, des artistes chinois qui avaient félicité des médaillés olympiques taïwanais, cet été, ont été bannis de leur pays… “Les jeunes se sentent-ils Chinois”, ai-je demandé au Premier ministre. La réponse a fusé : “les jeunes taïwanais ne s’identifient plus aux Chinois.” M. SU Tseng-Chang n’a laissé planer aucune ambiguïté : “la Chine est la Chine, Taïwan est Taïwan”. +d’images

M. WU Joseph, ministre des Affaires étrangères
Taïwan dispose du 31ème réseau diplomatique mondial, devançant des pays comme la Suède ou Israël : 110 postes diplomatiques répartis dans 75 pays. La réussite de M. WU tient au resserrement des liens avec les pays dits affinitaires – Etats-Unis, Japon, mais aussi, en Europe, France, Lituanie, Pologne, Tchéquie et nous aurons bientôt quelques surprises en Afrique… Le ministre des Affaires étrangères a insisté sur le fait que la Chine, par son agressivité territoriale, représente une menace pour Taïwan mais aussi pour tous ses voisins (du Japon à l’Australie en passant par l’Asie du Sud-Est) ; par son agressivité idéologique, elle pose un défi à toutes les démocraties libérales ; enfin, « elle utilise désormais l’économie comme une arme politique ».
Le ministre WU a exprimé sa gratitude envers la France pour l’adoption d’une résolution par le Sénat (304 votes Pour et 0 vote Contre), le 7 mai dernier, incitant notre gouvernement à poursuivre ses démarches diplomatiques en faveur de la participation de Taïwan aux travaux de plusieurs organisations internationales, telle que l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le ministre a offert un dîner à notre délégation, l’occasion d’évoquer quelques domaines prometteurs pour nos futures coopérations. +d’images

M. CHIU Tai-san, ministre des Affaires continentales
Le ministre des Affaires continentales a souligné le caractère libéral et démocratique du régime de Taïwan au cours de ces trente dernières années qui explique un bien-être général et suscite de l’attractivité. Ainsi, l’île procède à des élections en toute transparence et défend les valeurs humanistes. A l’inverse, sur le continent, M. CHIU Tai-san déplore une dérive du communisme vers le totalitarisme, car les décisions politiques ne s’y prennent plus de manière collégiale au sein des hautes instances du Parti, mais relèvent d’un seul dirigeant autocrate. Deux modèles s’affrontent désormais.

M. KOO Wellington, secrétaire général du Conseil de sécurité nationale
Taïwan subit un harcèlement continu de la part de l’aviation chinoise. Lorsque nous sommes arrivés, 56 avions chinois avaient fait une incursion dans la zone d’identification de défense aérienne de l’île, ces trois derniers jours, portant à 600 le nombre observé depuis le début de l’année. La guerre hybride déclarée par Pékin s’insinue dans tous les domaines, y compris celui de l’approvisionnement des vaccins contre la Covid. En réponse à ma question sur le nombre de cyberattaques, M. KOO Wellington m’a parlé de plusieurs milliers d’attaques chaque jour !
Alors que les agressions vont croissant, le secrétaire général serait reconnaissant à la France de jouer un rôle dans le maintien de la sécurité régionale pour préserver le statu quo. Mon collègue Alain Richard a rappelé que la France se voulait « une puissance globale en matière de sécurité », y compris dans l’Indopacifique .

M. CHEN Shih-chung, ministre de la Santé et des Affaires sociales
Taïwan prétend être le premier pays à avoir détecté l’apparition de la Covid-19, grâce à ses experts dépêchés à Wuhan. “Si la Chine avait été plus transparente, il n’y aurait pas eu ce désastre”, estime M. CHEN Shih-chung, déplorant que Taïwan n’ait reçu aucune information sanitaire de la part de Pékin… J’ai demandé au ministre si nous connaîtrions un jour la vérité. “A moins que la communauté internationale ne mette une grosse pression sur la Chine, cela risque de demeurer une énigme”, m’a-t-il répondu.

Mme TANG Audrey, ministre du numérique
Taïwan dispose d’une organisation de pointe pour lutter contre les tentatives de désinformation. Contre les “fake news” on procède au “fact checking” avec l’objectif de démasquer une fausse nouvelle en moins de 200 mots et de la démentir en moins de deux heures par SMS ; cela en relais avec la société civile et les entreprises. De plus, “notre ministère a produit un vaccin contre la désinformation : l’humour”, commente Audrey TANG, ministre du numérique. Un ministère qui évolue sur la base d’un partenariat société civile-public-privé ouvert à tous les sujets. +d’images

Diplomatie parlementaire / Parlement

M. YOU Si-kun, président du Yuan Législatif
Le parlement taïwanais (appelé Yuan législatif) est composé d’une seule chambre de 213 députés, élus pour quatre ans.
Après avoir souligné le rayonnement démocratique de l’île et ses grands progrès économiques, M. YOU Si-kun a fait référence à la paix perpétuelle entre les démocraties. Aujourd’hui, le budget militaire de la Chine est 30 fois supérieur à celui de Taïwan. Nombre de députés ont appelé la France à assurer la sécurité dans le détroit de Taïwan. Selon M. YOU, “la Chine pense être le centre du monde et pouvoir donner des ordres”.
Le président du Yuan Législatif a salué ma déclaration au Sénat démontrant que la Chine avait reconnu implicitement la souveraineté de l’île de Taïwan : en mars dernier, à titre de sanction, Pékin a interdit à dix responsables européens (5 eurodéputés ; 3 parlementaires nationaux ; 2 chercheurs) d’accéder à la Chine, Hongkong et Macao… mais n’a pas cité Taïwan ! +d’images

Mme CHEN Chu, présidente du Yuan de Contrôle
Le Yuan de Contrôle est une institution politique qui joue un rôle de contrôle sur les comptes publics et sur  l’administration centrale et locale. Il lui incombe ainsi de poursuivre les fonctionnaires en cas de corruption ou de non-respect des droits de l’homme. A ce titre, Taïwan s’appuie sur des experts internationaux indépendants pour faire évoluer son droit au regard de la déclaration universelle des Nations unies.
J’ai rendu hommage à Mme CHEN Chu, présidente du Contrôle de Yuan, en saluant son engagement de longue date et parfois au risque de sa vie afin de prolonger le combat de Victor Hugo en faveur de la liberté universelle (*). +d’images
(*) “Unissons-nous dans une pensée commune, et répétez avec moi ce cri : Vive la liberté universelle !” Victor Hugo.

Diplomatie économique

Mme WANG Mei-Hua, ministre des Affaires économiques
Nos rapports commerciaux sont nettement déséquilibrés : 12OOM USD de stock d’investissements français à Taïwan (+32 en 2019), contre 79M USD d’investissements taïwanais en France (+1 en 2019). Il nous faut vendre beaucoup mieux la destination France ! Des rapprochements peuvent émerger sur des secteurs à haut potentiel : biomédecine, neutralité carbone ou semi-conducteurs. Pour l’anecdote, Taïwan constitue la deuxième clientèle des Galeries Lafayette (après la Chine continentale). Mme WANG Mei-Hua a décrit une économie taïwanaise florissante. Elle l’est en effet puisque l’île, comme je l’ai fait remarquer à la ministre, pourrait bientôt demander à participer au G20 (PNB de 669 Mds USD – 21e au classement FMI/BM) !

Bureau français de Taipei
Séance de travail au BFT pour faire un point de situation sur l’économie taïwanaise, la présence économique française, notre commerce bilatéral et l’analyse de certains secteurs d’activités porteurs. Par ailleurs, nous avons fait un tour d’horizon en matière de coopération (scientifique, universitaire, artistique, linguistique…). A ce propos, la France est la première destination en Europe des étudiants taïwanais : 1250 visas délivrés en 2019 (avant Covid) au titre des échanges universitaires.
Nous remercions pour leur participation : Jean-François Casabonne-Masonnave, directeur ; Guillaume Delvallée, directeur adjoint ; Alain Berder, chef du service économique ; Marie-Christine David-Tanaka, cheffe du service consulaire ; Cécile Texier, conseillère politique et François Cotier, directeur de l’agence Business France de Taipei. +d’images

Entrepreneurs français à Taïwan

Taïwan est une terre d’opportunités pour les entreprises françaises. On y rencontre déjà 200 filiales françaises qui pèsent un CA global de 10Mds€ et 38.000 emplois.

La gestion efficace de la pandémie par les autorités taïwanaises a contribué à renforcer cette présence française dans plusieurs secteurs, notamment l’industrie des semi-conducteurs, la grande distribution, les transports, les matériaux de construction, les solutions IOT. On notera que
– Le groupe Air Liquide Fast Eastern (ALFE) a annoncé, en avril, un investissement de 200 millions d’euros à Taïwan dans la construction de deux parcs scientifiques.
– Le groupe franco-italien STMicroelectronics et le leader mondial de la fonderie de semi-conducteurs, TSMC, ont décidé, en février 2020, de renforcer leur coopération dans l’électronique de puissance pour développer la technologie de nitrure de gallium (GaN).
– Carrefour Taïwan a renforcé son leadership sur le marché de la grande distribution en rachetant des participations.
– Alstom a remporté un nouveau « méga projet » avec le métro de Taipei.

De son côté, la French Tech Taïwan a créé une plate-forme numérique pour aider les entreprises du Next40 à recruter des talents à Taïwan et dans le reste du monde.

Enfin, les créateurs d’entreprises français peuvent bénéficier du soutien de la Chambre de commerce et d’industrie France-Taïwan (CCIFT) par le biais d’un accompagnement administratif, de conseil et l’hébergement de structures.

Nous remercions pour leur participation : Alain Berder, chef du service économique / Denis Forman (CCEF, D. Forman et Associés) / Colette Rouches (CCEF, Servier) / Christophe Marion (CCIFT, Carrefour) / Stéphane Peden (CCIFT) / Laurent Chevalier (ECCT, Kuehne Nagel) / Joël Cicéron (ECCT, Ostendo Project) / Laurent Le Guyader (FTT, Kudo) / Pascal Viaud (FTT, Grenoble)

Communauté française

Échange avec nos conseillers des Français de l’étranger
Notre communauté française est évaluée à près 4000 personnes, considérant qu’il y a 2281 inscrits. Une population jeune, diplômée et spécialisée professionnellement qui a choisi de s’installer sur un territoire à peine plus grand que la Belgique (23,5M d’habitants). Les trois quarts vivent à Taipei. Nos compatriotes sont représentés par trois conseillers des Français de l’étranger : Mme Coralie Yuan et Mme Karine Billarant-Lima (Taipei) et M. Benjamin Joineau (Séoul). Nous avons échangé par visioconférence avec les élues installées à Taipei.

Projet UPLIFT
Entretien avec le vice-président du projet UPLIFT qui porte l’ambition d’un groupe de parents d’élèves de créer une nouvelle école française, le LIFT (Lycée international français de Taipei), qui offrirait des parcours bilingues français-mandarin ou français-anglais.
En matière éducative, la coopération franco-taïwanaise est solide avec près de 20.000 apprenants en français. L’Alliance française (Taipei + Kaohsiung) dénombre 4159 inscriptions et 1567 étudiants de sept 2020 à aout 2021.

Culture

Visite de la “Tour Taipei 101”
La tour Taipei 101 (101 étages d’où son nom) est un symbole de modernité. Le bâtiment était officiellement classé 10ème plus haut gratte-ciel du monde (508m) de 2004 à 2010, jusqu’à l’inauguration de la Burj Khalifa à Dubaï. En juillet 2011, la tour a reçu la certification LEED Platinum qui fait d’elle la plus grande écoconstruction du monde. Le Bureau français de Taipei est installé dans la tour 101. +d’images

Visite du musée de l’innovation de TSMC, Hsinchu
Le musée de l’innovation de TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) est situé à proximité de son siège social. L’endroit démontre à quel point les circuits intégrés ont bouleversé notre monde et vont pousser la technologie au-delà de notre imagination. Fondé en 1987 par Morris Chang, TSMC est un grand contributeur pour l’économie et la réputation de Taïwan.  +d’images

Devoir de mémoire

Cérémonie au parc historique et culturel de Shawan à Keelung (cimetière français)
Dépôt de gerbe au cimetière militaire français réhabilité de Keelung et visite du parc historique et culturel Shawan.

Ce cimetière honore la mémoire de plus de 700 officiers, sous-officiers et soldats français morts au combat au cours de la guerre franco-chinoise de 1884.
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M. LI Yu-Chang, maire de Keelung
L’événement au parc de Shawan a été suivi d’une réception donnée par M. LI Yu-Chang, maire de Keelung et le député Tsai Shih-Ying, président du groupe d’amitié Taïwan-France au Yuan législatif.

Situé au nord-est de Taïwan, Keelung est le deuxième port de Taïwan après Kaohsiung.
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Médias

Conférence de presse
Les questions des journalistes ont souvent porté sur le rôle de la France face à la montée des tensions dans la zone indopacifique, un espace maritime où se joue 60% du PIB du monde. Notre délégation a rappelé que nous avions une vision de l’indopacifique libre, ouverte et fondée sur le droit.
La veille, après avoir reçu une médaille d’honneur des mains de la présidente TSAI Ing-wen, notre collègue Alain Richard avait salué l’action du bureau de représentation de Taïwan à Paris en ces termes : « un très bon travail dans la représentation de votre pays ». Le mot “pays” a fait bondir les autorités chinoises qui ont fermement condamné ses propos. Lors de la conférence de presse, Alain Richard a précisé qu’il avait employé une expression géographique et non politique. Je l’ai assuré de toute ma solidarité. +d’images

Visioconférence avec les journalistes francophones
La presse française a couvert le déplacement de notre délégation avec beaucoup d’intérêt.
Le Point : “En particulier, l’UDI Olivier Cadic s’est engagé en conférence de presse à recommander, dès son retour, d’autoriser la diplomatie taïwanaise à assumer le nom de « Bureau de Taïwan » pour sa représentation à Paris, jusqu’ici identifiée sous le seul nom de la ville de Taipei pour ne pas froisser Pékin”. Lire l’article
RFI : “Les régimes autoritaires considèrent que la démocratie n’est pas le bon système pour le développement humain et Taïwan en est le contre-exemple. Nous sommes donc là, aussi, pour dire à Taïwan : vous n’êtes pas seuls », a déclaré le sénateur Olivier Cadic.” Lire l’article
Public Sénat : “Le message, c’est que Taïwan n’est pas seul et que toutes les démocraties s’intéressent au sort de Taïwan », résume Olivier Cadic ” Lire l’article
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Revue de presse  ci-dessous

Conclusion : Taïwan n’est pas seul

Au revoir !
Une démocratie de culture chinoise est possible.
Taïwan le démontre et offre un modèle alternatif et enviable pour les Chinois du continent.
En observant leur courage et leur résilience, je comprends celles et ceux qui se déclarent fiers d’être taïwanais… mieux je les admire !
民主的中華文化是可行的
Taiwan 即是一個很好的示範,台灣向大陸人民展現另一個令人稱羨的選項。 我見證到台灣人民的勇氣及韌性,我終於理解、甚至佩服那些以身為台灣人為傲的心情。

Fin de la “bulle diplomatique” : notre délégation sénatoriale (Alain Richard, pdt ; Else Joseph ; Max Brisson ; Judith Bout, Administratrice, Olivier Cadic) est repartie le 10 octobre, jour de la fête nationale !

Un grand merci à M. WU Joseph, ministre des Affaires étrangères et à son équipe pour cette remarquable organisation. +d’images

Revue de presse

Les médias taïwanais ont publié une centaine d’articles relatifs à la visite de notre délégation.

– Chine Magazine (27 sept.) : Des sénateurs français vont se rendre à Taïwan
– La Croix (5 oct.) : La Chine s’irrite de la visite de sénateurs français à Taïwan
– Taiwan News (5 oct.) : French senators to stop by Taiwan’s Legislative Yuan on Friday
– Yahoo! (5 oct.) : French senators to visit Taiwan amid soaring China tensions
– Le Figaro / AFP (6 oct.) : Quatre sénateurs français en visite à Taïwan malgré les “menaces de la Chine”
– La Provence (6 oct.) : Une délégation de sénateurs français est arrivée à Taïwan malgré les protestations chinoises
– New Straits Times (6 oct.) : French senators visit Taiwan despite China protests
– Republic World (6 oct.) : French Senators Arrive In Taiwan Despite Oppn By China; Regional Security On Agenda
– Mundo ao minuto – Portugal (6 oct.) : Taiwan recebe senadores franceses chefiados por ex-ministro Alain Richard (Taïwan accueille des sénateurs français conduits par l’ancien ministre Alain Richard)
– TRT Habern – Turquie (6 oct.) : Fransız senatörlerden gerilimin tırmandığı Tayvan’a ziyaret (Visite de sénateurs français à Taïwan, où les tensions) s’intensifient
– AA – Albanie (6 oct.) : Senatorët francezë vizitojnë Tajvanin në vazhdën e tensioneve me Kinën (Des sénateurs français visitent Taïwan au milieu des tensions avec la Chine)
– Taïwan info (7 oct.) : La délégation sénatoriale française reçue par le ministre des Affaires étrangères Joseph Wu
– RFI (8 oct.) : À Taipei, les sénateurs français rappellent que «Taïwan n’est pas seul»
– Challenges (8 oct.) : Taïwan est un “pays”, insiste Alain Richard malgré la colère chinoise
– RTI (8 oct.) : La délégation sénatoriale française accueillie par le président du Parlement
– Le Point (9 oct.) : Soyez plus solidaires de Taïwan et moins effrayés par la Chine
– Taipei Times (9 oct.) : France offers to help repair military equipment: official
– Focus Taiwan (11 oct.) : French senators depart Taiwan after 5-day visit
– Public Sénat (12 oct.) : “Taïwan n’est pas seul”, insiste le sénateur Olivier Cadic, de retour d’une visite officielle
– RTI (14 oct.) : La France confirme le passage d’un navire militaire dans le détroit de Taïwan

Taïwan – À Taipei, les sénateurs français rappellent que «Taïwan n’est pas seul» (Rfi)

Correspondant à Taipei, Adrien Simorre :

Lors d’une conférence de presse à Taipei, les quatre sénateurs français en visite à Taïwan ont dénoncé les manœuvres aériennes chinoises autour de l’archipel, et réitéré leur souhait de poursuivre leurs relations avec le gouvernement taïwanais « sur la durée ».

La visite des sénateurs français à Taïwan n’avait sur le papier rien d’extraordinaire : une venue comme on en compte presque tous les ans depuis plus de 40 ans. Mais c’était sans compter les avertissements de Pékin pour faire annuler la visite. Des pressions à l’image des menaces grandissantes de la Chine envers Taïwan, depuis la réélection triomphante de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, qui refuse bec et ongles le projet d’annexion chinois.

« Les régimes autoritaires considèrent que la démocratie n’est pas le bon système pour le développement humain, et Taïwan en est le contre-exemple. Nous sommes donc là, aussi, pour dire à Taïwan : vous n’êtes pas seuls », a déclaré le sénateur Olivier Cadic.

Les soutiens à Taïwan se multiplient

La visite des sénateurs arrive aussi en pleine démonstration de force de Pékin. En début de semaine, un nombre record d’avions militaires chinois a été identifié par l’armée taïwanaise au sein de sa zone d’identification aérienne. « Ces incursions sont la menace la plus sérieuse à la stabilité régionale que l’on a observée depuis longtemps, souligne Alain Richard, sénateur et ancien ministre de la Défense. C’est un signal d’alerte à l’ensemble des pouvoirs attachés à la stabilité dans la région. »

Les soutiens à Taïwan se sont d’ailleurs multipliés ces derniers jours. Jeudi, les États-Unis n’ont pas démenti l’information selon laquelle ils disposeraient de personnel militaire secret stationné à Taïwan.

Ce vendredi matin, l’ancien Premier ministre australien, Tony Abbott, lui aussi en visite à Taipei n’a pas mâché ses mots pour soutenir le gouvernement taïwanais. « Rien n’est plus urgent aujourd’hui que la solidarité avec Taïwan, a-t-il lancé devant la présidente taïwanaise. Nous devons faire savoir à Pékin que tout usage de la force aura des conséquences considérables. »

Source Rfi : À Taipei, les sénateurs français rappellent que «Taïwan n’est pas seul» (08.10.2021)

Taïwan – “La délégation sénatoriale française accueillie par le président du Parlement” (Rti Radio Taïwan International)


La délégation sénatoriale française accueillie par le président du Parlement

Article : “Le président du Parlement Yu Shyi-kun (游錫堃) a reçu aujourd’hui la délégation sénatoriale française conduite par Alain Richard. Les deux parties ont abordé les questions de diplomatie parlementaire, la sécurité et la défense nationale, les investissements et la conjoncture internationale.

Yu Shyi-kun a remercié Alain Richard et les membres de la délégation pour leurs efforts de systématiser les échanges parlementaires entre les pays et pour leur soutien à la participation taïwanaise aux organisations internationales. Le président du Parlement invite également les sénateurs français à soutenir le changement du nom du bureau de représentation de Taipei en France.

Alain Richard a profité de cette rencontre pour inviter les législateurs taïwanais à se rendre au Parlement français à la fin de l’année ou début 2022 afin d’approfondir les coopérations mutuelles.

La délégation sénatoriale française est composée d’Alain Richard, président du groupe d’échanges et d’études Sénat-Taïwan, Max Brisson, sénateur des Pyrénées-Atlantiques et Else Joseph, sénatrice des Ardennes, tous deux membres du groupe Les Républicains, Olivier Cadic, représentant les Français établis hors de France et membre du groupe Union centriste ainsi que Judith Bout, secrétaire exécutive du groupe d’échanges et d’études Sénat-Taiwan.

La délégation a tenu aujourd’hui une conférence de presse après avoir rencontré, ces deux jours, la présidente Tsai Ing-wen (蔡英文), le Premier ministre Su Tseng-chang (蘇貞昌) et Yu Shyi-kun. Les sénateurs ont exprimé leur souhait de voir s’approfondir et se régulariser les relations entre Taïwan et la France et poursuivre les échanges dans les domaines de l’économie, de l’éducation et des sciences. Alain Richard a également déclaré que la France espérait assumer plus de responsabilités dans la région indopacifique et souhaitait que la région soit stable et ouverte. ”

Source Rti : La délégation sénatoriale française accueillie par le président du Parlement (08.01.2021)

Taïwan – Notre délégation sénatoriale embarque pour Taïwan

Heureux de retourner à Taïwan pour un programme de rencontres à haut niveau.

Il est indispensable de renforcer les échanges entre Taïwan et la France.

Nous allons nous y employer avec mes trois collègues Else Joseph, Max Brisson et Alain Richard, président du groupe Groupe d’échanges et d’études Sénat-Taïwan.

 

 

Rencontre avec François Wu, ambassadeur de Taipei en France

Très heureux d’avoir revu François Wu, ambassadeur de Taipei en France, vendredi dernier. Nous avons évoqué le déplacement de la délégation sénatoriale à Taiwan, présidée par mon collègue Alain Richard, prévu initialement en juillet, auquel je devais participer. Il est reporté de quelques semaines, compte-tenu de l’épidémie du variant Delta qui sévit actuellement.

Nous avons également discuté de l’annonce récente du nouveau « bureau de représentation de Taīwan » en Lituanie. Donner le nom de Taīwan au lieu de Taipei donne une dimension diplomatique qui peut s’apparenter à une reconnaissance de facto de l’ancienne Formose comme un état indépendant.

C’est le premier bureau de représentation à ouvrir en Europe depuis celui implanté en Slovaquie, il y a 18 ans. Le gouvernement lituanien a également interdit l’usage de technologies chinoises à l’aéroport de la capitale lituanienne. Face aux menaces régulières émanant du régime de Pékin, de prendre le contrôle de Taīwan par la force si nécessaire, j’ai rappelé à François Wu la citation de notre illustre prédécesseur Victor Hugo : « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent ! »

Je souhaite une longue vie à Taīwan et à son régime démocratique.

En souvenir de notre échange, nous avons posé à proximité des jardins du Luxembourg, devant la fontaine de bronze nommée Les quatre parties du monde (1875) en hommage à Marco Polo (1254-1324) et à Robert Cavelier de la Salle (1643-1687). Le premier fut l’explorateur de l’Orient, le second, celui de l’Occident, parcourant les contrées des Amériques du Nord.

TAÏWAN doit réintégrer les organisations internationales – Vidéo (8m)

POUR : 304 ; CONTRE : 0

Le 6 mai 2021, le Sénat a examiné une proposition de résolution en faveur de l’association de Taïwan aux travaux de plusieurs organisations internationales, présentée par mes collègues Alain Richard, Joël Guerriau et plusieurs de nos collègues.

Par 304 votes « pour » et 0 vote « contre », le Sénat a adopté cette proposition de résolution qui incite à poursuivre les démarches diplomatiques engagées par la France depuis plusieurs années en faveur de la participation de Taïwan à l’Assemblée mondiale de la santé de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et à l’Assemblée de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), ainsi que leur élargissement à la Convention-cadre du 09 mai 1992 des Nations Unies sur les changements climatiques (CNUCC) et à l’Organisation internationale de police criminelle (Interpol), selon les modalités que prévoient leurs règles respectives.

VERBATIM de mon intervention 
Le 1er janvier 2020, à Wuhan en Chine, le docteur Li Wenliang de l’hopital central était incarcéré avec 7 collègues. Deux jours plus tôt, il avait lancé l’alerte sur le fait que 7 personnes travaillant sur le marché aux animaux de la ville avaient contracté un virus proche du SRAS. Le docteur Li Wenliang a été contraint de reconnaitre qu’il perturbait l’ordre social. Il fera partie des premiers morts du Covid le 7 février.

Fort de son expérience du SRAS en 2003, Taiwan a su anticiper l’épidémie. Dès le 31 décembre 2019, Taiwan alertait l’OMS sur la possibilité d’une transmission interhumaine du virus apparu à Wuhan.

Taiwan n’a pas été entendue.

Il faudra attendre le 20 janvier 2020 pour que Pékin se résigne à reconnaitre que le virus était transmissible entre humains, date à laquelle l’OMS a qualifié la situation « d’urgence de santé publique internationale ».

Nous savons aujourd’hui que ces 3 semaines perdues en janvier ont eu des conséquences tragiques pour la planète.

La mise à l’écart de Taïwan des réflexions et actions conduites par l’OMS nuit aux intérêts de la communauté internationale. C’est précisément ce qui apparaît dans l’exposé des motifs de la résolution que nous présentent aujourd’hui nos collègues Alain Richard et Joël Guerriau que je remercie chaleureusement.

Le 20 février 2020, je déposais une question écrite interrogeant notre gouvernement sur les initiatives qu’il pourrait prendre afin d’intégrer Taiwan dans les discussions internationales sur le nouveau coronavirus. Des milliers de Français vivent à Taiwan. Je voulais éviter que ces compatriotes se retrouvent en dehors de la protection de l’OMS.

Ce 20 février, le monde dénombrait alors 2012 morts du Covid, dont 2008 en Chine, 1 à Hong-Kong, 1 à Taiwan et 1 en France. Un mois plus tard, le 31 mars 2020, avec 84 parlementaires, nous cosignions une tribune appelant à l’intégration de Taiwan au sein de l’OMS, à l’initiative de notre collègue André Gattolin.

L’épidémie s’est répandue sur la planète, rebondit avec ses variants britanniques, brésiliens, sud-africains et maintenant indiens. Les ravages se poursuivent. Le 20 février 2020, Taiwan comptait 23 cas Covid et je vous l’ai dit : 1 seul décès. A ce jour, l’ile totalise 1121 cas et seulement 12 décès pour 23 millions d’habitants.

Taiwan est le territoire qui compte le moins de cas et de décès recensés dans le monde.

Dès l’origine de l’épidémie, l’industrie taïwanaise a produit 13 millions de masques par jour. Résultat : pas de confinement et une vie sociale, scolaire et économique qui se poursuit normalement, mais sous précautions.

En juin 2020, en réponse à ma question écrite posée quatre mois plus tôt, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, m’avait répondu qu’il souhaitait que Taiwan puisse être associée aux travaux de l’Organisation mondiale de la santé afin d’éviter de créer un vide sanitaire.

Force est de constater que depuis rien n’a changé : Taiwan ne sera même pas conviée en tant que membre observateur de la prochaine assemblée générale de l’OMS et se trouve au ban de nombreuses organisations internationales.

Voilà pourquoi il nous est apparu, au sein du groupe d’études et de contact avec Taiwan, présidé par notre collègue Alain Richard, que l’heure était venue de déposer une résolution en faveur de l’association de Taïwan aux travaux de plusieurs organisations internationales.

Car Taiwan est également exclue d’Interpol, ce qui crée des brèches considérables à l’heure où l’ile fait partie intégrante de la mondialisation et joue un rôle majeur dans la lutte contre les criminalités transnationales.

Taiwan n’est également plus en mesure de participer à l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) alors qu’elle en a été membre fondateur. Taiwan occupe pourtant une position clé pour le transport et le contrôle aérien en mer de Chine.

En matière d’environnement enfin, Taiwan ne peut pas participer aux réunions de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques alors que la société taïwanaise est à la pointe de la lutte contre le réchauffement climatique.

Tous ceux qui nous écoutent doivent s’interroger : pourquoi Taiwan ne fait naturellement partie de l’OMS, d’Interpol, de l’OACI et de tant d’autres instances de coopération internationale ? Comment en sommes-nous arrivés là ?

La réponse se trouve de l’autre côté du détroit : la dictature du Parti communiste chinois n’aime pas le régime démocratique en place à Taiwan. Malgré l’animosité entretenue par le régime communiste de Pékin, la société taïwanaise s’est émancipée dans le progrès, la liberté d’expression, et les valeurs démocratiques occidentales.

L’évolution de la société taïwanaise, affranchie et connectée, avec un pouvoir d’achat équivalent aux régions les plus développées du monde, ne peut être compatible avec les principes du régime totalitaire chinois dont le « système de répression institutionnalisé » à l’encontre des musulmans ouïgours dans la région du Xinjiang révolte le monde.

Comme nous, les Taïwanais observent avec effroi l’emprise du régime de Pékin sur tout le peuple chinois : un contrôle de masse, un contrôle de chaque instant que les nouvelles technologies permettent de perfectionner à l’infini au point de vous retirer tout intimité.

L’évolution du pourcentage d’individus se définissant comme taïwanais, est passée de 17,6 % en 1992 à 67 % en 2020, avec une progression de 10% sur l’an passé.
En octobre 1989, à l’occasion d’une visite en RDA, Mikhaïl Gorbatchev déclarait à son homologue est-allemand ardent opposant aux réformes : « celui qui est en retard sur l’histoire est puni par la vie ». Quelques semaines plus tard, le mur de Berlin tombait.

En clamant que Taiwan est une province intégrante de son pays, Xi Jinping est en retard sur l’histoire.

Taiwan, c’est 1/4 du PIB de la France. Avec 110 postes diplomatiques répartis dans 75 pays, c’est le 31ème réseau diplomatique mondial devançant des pays comme la Suède ou Israël. C’est la 20ème armée du monde, à niveau équivalent du Canada.

L’ile est souveraine. Je constate que Taiwan est indépendante de fait.

Certains diplomates soucieux de plaire à Pékin disent « moins on parlera de Taïwan, mieux cela vaudra ». Je pense tout le contraire. Car si la menace d’invasion militaire de la Chine, comme l’a dit mon collègue Joël Guerriau, fait titrer cette semaine à The Economist, que Taiwan est le lieu le plus dangereux de la terre, il apparaît que l’île de Taïwan devient plus importante pour l’équilibre du monde que ne l’était Berlin Ouest pendant la guerre froide.

18ème puissance commerciale et 11ème économie la plus libre du monde, Taïwan agit conformément aux conventions des Nations unies sur les droits de l’homme.
En matière de démocratie, Taïwan en a fait autant que n’importe quel autre pays pour faire avancer l’égalité.

L’ONU a été créée pour les êtres humains.

Je vous le demande mes chers collègues : pourquoi l’universalité des droits de l’homme proclamée par les Nations unies ne s’appliquerait pas à Taïwan et à ses 23 millions d’habitants ?

« Unissons-nous dans une pensée commune, et répétez avec moi ce cri : Vive la liberté universelle ! » lançait Victor Hugo.

En débattant de cette résolution, au moment où à Londres le G7 déclare dans un communiqué son soutien affirmé pour que Taiwan participe aux organisations internationales comme l’OMS, nous envoyons un signal fort à nos alliés, à tous les peuples libres dans le monde.

Ensemble, ils doivent s’unir pour réintégrer Taiwan dans nos organisations internationales.

C’est pourquoi je voterai avec fierté comme notre groupe Union Centriste cette proposition de résolution.

Mes chers collègues, le jour où la Chine s’éveillera à la démocratie, la Chine sera Taïwan !

Je vous remercie.


Le jour où la Chine s’éveillera à la démocratie, la Chine sera Taïwan !

Alain Richard, président du groupe d’échanges et d’études Sénat-Taïwan a constitué son bureau, lors de l’assemblée générale, que j’intègre en qualité de Secrétaire.

À cette occasion, nous avons accueilli François Wu, dynamique et talentueux ambassadeur de Taipei en France.

Dans son message à la France, l’ambassadeur Wu déclare : « N’ayez pas peur d’échanger et de parler avec Taïwan. La France n’a aucune raison de s’autocensurer. Des ministres européens, allemands, néerlandais, britanniques font le déplacement à Taïwan. À quand un ministre français ?

Taïwan espère notre soutien pour participer à des instances multilatérales comme l’OMS (santé), Interpol (sécurité) ou UNFCCC (climat).

Le monde et la France ont laissé décider que Taiwan ne peut avoir des relations diplomatiques. Cela doit changer. La France doit apporter son soutien à un accord bilatéral entre l’Union européenne et Taïwan.

Taïwan est le 35ème partenaire commercial de la France au même rang que la Norvège.
C’est une puissance respectable :
Son Territoire équivaut à celui des Pays Bas ;
Sa population est de l’ordre de celle d’Australie ;
Son PNB est comparable à la Suède ;
Sa puissance commerciale correspond à celle de la Suisse ;
Sa puissance militaire est à l’image de celle du Canada.

En écoutant l’ambassadeur Wu faire l’éloge de ce pays sinophone démocratique, j’ai réalisé que Taïwan incarnait une « Chine libre ».

Le jour où la Chine s’éveillera… à la démocratie, la Chine sera Taïwan !