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Médias – “France-Arménie : rencontre avec le groupe d’amitié au Sénat” (Lesfrançais.press – 08 oct. 2023)

J’ai répondu aux questions du média Lesfrancais.press sur la situation au Haut-Karabakh, entraînant l’exode de milliers d’Arméniens, en ma qualité vice-président du groupe d’amitié France-Arménie du Sénat.

Cet entretien avec Catya Martin nous a permis, plus généralement, d’évoquer les dispositifs mis en place par le ministère des Affaires étrangères pour garantir la protection des Français installés dans des zones de crise et aussi d’aborder le rôle des parlementaires sur l’action du gouvernement.

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VERBATIM

– En 2018 vous aviez été reçu par le président de l’Arménie, Armen Sarkissian. Vous êtes vice-président du groupe d’amitié France-Arménie, à ce titre, avez-vous des contact aujourd’hui avec l’actuel président, Vahagn Khachaturyan ?

Non, je n’en ai pas, mais puisque vous la mentionnez, la rencontre avec Armen Sarkissian m’a laissé un souvenir indélébile.

Son prédécesseur qui portait le même nom, Serge Sarkissian, avait fait modifier la constitution arménienne. Ainsi, à la fin de ses deux mandats, il prévoyait de se faire nommer premier ministre pour conserver ses pouvoirs, à l’image de Vladimir Poutine.

Le 13 avril 2018, j’étais à l’opéra d’Erevan en compagnie de Jonathan Lacôte, notre ambassadeur en Arménie. La foule s’était massée sur la place et protestait contre l’élection de l’ancien président comme premier ministre par le Parlement.

La veille de l’élection, j’étais dans le bureau d’Armen Sarkissian, le nouveau président de la République. On entendait la foule manifester sous ses fenêtres contre son prédécesseur qui devait devenir premier ministre le lendemain. Il en plaisantait : « Vous voyez, c’est comme à Paris ! »

Les barrages organisés par les manifestants nous avaient contraints à annuler la rencontre qui devait suivre avec le président du Parlement. Quant au ministre des Affaires étrangères, ce même jour, sa seule préoccupation, alors que tout s’effondrait, était de savoir quel chanteur français allait venir au Sommet de la francophonie.

La démarche pacifique des manifestants a fait tomber ce régime qui avait dirigé le pays sans partage pendant des décennies et qui a conduit à l’arrivée de Nikol Pachinian, devenu premier ministre, trois semaines plus tard. Poutine n’a surement pas apprécié…

Je me souviens aussi être allé à Goris dans le sud de l’Arménie, tout proche du Haut-Karabagh. Pour tenir le Haut-Karabagh, l’Arménie imposait à tous les jeunes âgés de 18 ans de servir deux ans dans l’armée. Cela avait des conséquences sur tout l’équilibre du pays. Difficile de reprendre ses études à 20 ans, par la suite.

Choisir un modèle démocratique, tout en restant sous la coupe de Moscou, face à un Azerbaïdjan qui bénéficiait d’une courbe démographique supérieure, laissait augurer ce que nous observons aujourd’hui. Pour beaucoup le drame auquel nous assistons était un peu prévisible.

– La ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’exprimant sur la situation au Haut-Karabagh, a réaffirmé son soutien à l’Arménie, n’hésitant à parler de “crime” et de “tragédie”.

Je vous remercie de souligner ce soutien politique, comme on a pu l’observer à travers les propos de la ministre Catherine Colonna, suite à son passage à Erevan.

Nous apportons également un soutien humanitaire aux 100.000 réfugiés du Haut-Karabagh qui arrivent essentiellement à Erevan. A ce titre, il faut noter que la France a un effet d’entrainement sur l’Europe, puisqu’il y a eu des aides annoncées par l’Europe, de ce fait.

Sébastien Lecornu, ministre des Armées, a aussi évoqué la possibilité d’aider l’Arménie à mieux défendre sa souveraineté et son autonomie. C’est un enjeu, car il faut rendre l’Arménie moins dépendante de la Russie qui ne la soutient plus vraiment.

Il est nécessaire d’aider l’Arménie à défendre son intégrité territoriale. Pour cela, nous devons développer notre coopération militaire et si cela passe par des livraisons d’armes, je soutiendrai le gouvernement en ce sens.

– Qu’en est-il des populations françaises installées sur place ? Quelles sont les mesures prises par les autorités françaises pour leur venir en aide ? Nous avons une plateforme « France Horizon », qui permet le rapatriement, est-elle encore efficace dans les situations que nous vivons ou faut-il l’améliorer ?

Il faut savoir qu’il y a très peu de familles françaises dans le Haut Karabagh. L’information dont je dispose dans ce domaine est confidentielle, mais je peux vous dire que la situation est gérée par le Centre de crise et, pour l’instant, tout est bien cadré

Concernant France Horizon qui a accueilli, l’an dernier, ou accompagné près de 40.000 personnes, d’après leur rapport, leurs effectifs ont doublé depuis 2016. C’est un dispositif nécessaire qui permet de trouver des solutions pour rapatrier des cas très difficiles, des gens en grande difficulté dans tous les pays.

Est-ce que France Horizon doit encore se développer ? Son fonctionnement est collégial : les associations comme l’Union des Français de l’étranger (UFE) ou l’ADFE font partie du conseil d’administration. Je pense que nous avons toute latitude pour les accompagner avec l’Assemblée des Français de l’étranger et faire des propositions pour améliorer ce service, si nécessaire.

– On a vécu des crises assez fortes auparavant, la dernière en date étant celle de l’Ukraine. Que sont devenus tous ces Français qui sont rentrés ?

Cela pourrait être une bonne mission à lancer. Ce retour d’expérience demanderait un travail. Pour l’instant, nous n’avons pas de retour, je n’ai pas vu de note, mais je pense que cela pourrait mériter une étude pour répondre à votre question.

– C’est quelque chose que vous pourriez initier ?

Nous pourrions en parler lors d’une audition de France Horizon. Il leur reviendrait de le faire. On peut aussi parler du sujet avec les rapporteurs du Programme 151 du Budget « Français de l’étranger », au sein de la commission Affaires étrangères. Aussi, je vais suggérer de faire cette audition et, pour le moins, que les rapporteurs du 151 réalisent cette audition pour répondre à la question.

– Face aux familles ayant des enfants scolarisés dans les établissements français, quelles mesures sont prises en compte par rapport à de telles crises ?

Beaucoup de familles sont rentrées en France. Lors du conseil d’administration de l’AEFE du mois de novembre, nous aurons forcément un point de situation. Cela dit, il n’y a pas d’aide sociale au financement des frais de scolarité. Si les enfants rentrent en France, ils intègrent l’école française et l’école publique qui est gratuite.

– Quel est le rôle et la place d’un parlementaire représentant les Français de l’étranger face à des conflits comme celui-ci ou celui opposant la Russie et l’Ukraine ? Êtes-vous entendu par le ministère des Affaires étrangères ?

Ils sont obligés de nous entendre ! Le contrôle de l’action du gouvernement entre dans nos missions. C’est donc à ce titre que nous échangeons pour comprendre le sens de l’action de la France lors d’une crise à l’étranger. Dans dix jours, nous allons auditionner Mme Colonna et nous parlerons certainement du Niger, par exemple.

Cela fait neuf ans que je suis au Sénat, dont six à la commission des Affaires étrangères. A titre personnel, j’ai plutôt une bonne expérience avec les ministres des Affaires étrangères, qu’il s’agisse de Jean-Yves Le Drian ou Catherine Colonna, ou bien Florence Parly et Sébastien Lecornu pour la Défense. C’est fluide en termes d’audition.

La commission des Affaires étrangères et de la défense du Sénat a très bonne réputation. Les ministres sont plutôt transparents, dans la limite de ce qu’ils peuvent nous dire. Ils doivent aussi protéger leur administration : lorsqu’on a des forces sur le terrain on ne peut pas tout dire, mais lorsque les auditions ne sont pas publiques, je pense qu’on en sait suffisamment.

– Face à une situation géopolitique mondiale qui est en pleine évolution avec d’autres risques de conflits ailleurs dans le monde, le MAE est-il en mesure de pouvoir gérer ce genre de crise ? Vous les sentez capables d’apporter à tout moment l’aide nécessaire aux Français sur place ?

Oui. Le Centre de crise et de soutien a été créé en 2008 et je voudrais rappeler que c’est sur une recommandation de l’Assemblée des Français de l’étranger.

Aujourd’hui, on peut considérer que c’est une vraie réussite. C’est une administration dont la qualité est certifiée ISO.

Nous encore avons pu l’observer cet été en Éthiopie ou précédemment en avril quand l’armée de l’Air et de l’Espace a évacué plus de 1000 personnes du Soudan vers N’Djamena, dont 216 ressortissants français. Nous avions deux objectifs : la sécurité de nos compatriotes et la solidarité envers les pays partenaires.

Dans ce domaine, la France est une référence dont nous pouvons être fiers. Nos partenaires nous envient cette capacité d’exfiltration pour garantir la sécurité de nos ressortissants à l’étranger, lorsqu’il y a une crise. On peut compter sur le ministère.

– Quel message souhaitez-vous transmettre aux populations françaises concernées sur ces zones ?

Le message est celui-ci : ne vous désunissez pas.

Partout, les mouvements nationalistes et populistes prospèrent en dénigrant les pays étrangers. Dans les pays prospères, on stigmatise l’immigré. Dans ceux en voie de développement, on dénonce les colonisateurs qui exploitent les richesses du pays.

La France a une bonne tête de bouc émissaire en Afrique, en ce moment.

Si notre ambassadeur ou si l’image de notre pays est attaquée à l’étranger, nous devons faire face ensemble, en restant unis.

En circonscription en Chine (1) – Hong Kong (17-19 sept. 2017)

Heureux d’avoir retrouvé Catya Martin, conseillère consulaire pour Hong Kong et conseillère à l’AFE pour l’Asie et l’Océanie.

Catya s’investit pleinement au service de ses compatriotes implantés localement qui constituent la première communauté française en Asie (20.000 personnes).

Elle est présidente-fondatrice du magazine “Trait d’union” qui fournit une grande quantité d’informations pour les Français qui s’installent et vivent à Hong-Kong.

Relations commerciales

Rencontre avec les CCEF

Petit-déjeuner au consulat avec les conseillers du commerce extérieur de la France à Hong-Kong pour faire un tour d’horizon sur les opportunités économiques pour notre pays et faire le point sur l’environnement des affaires, juste 20 ans après la rétrocession de Hong-Kong à la Chine.

2ème excédent commercial de la France dans le monde, Hong Kong est donc un partenaire économique de premier plan. La France y figure comme le second investisseur européen et près de 800 entreprises françaises y sont présentes !

Chambre de commerce (FCCIHK)

Visite de la Chambre de commerce française à Hong Kong, accueillis par Delphine Coison, sa directrice. Avec un millier de sociétés adhérentes, la CCI Hong Kong est l’une des chambres bilatérales les plus importantes.

Beaucoup de nos PME viennent ici pour tester et développer des projets innovants, en particulier dans le numérique. Delphine constate que les entreprises qui s’installent à Hong Kong sont bien mieux préparées que par le passé. Cette implantation géographique permet un accès aisé au marché chinois, ce qui constitue un grand atout.

La Chambre abrite une pépinière de 42 entreprises et s’appuie sur une dizaine de V.I.E.

Cyberport, incubateur

Visite de l’incubateur Cyberport et découverte de deux start-ups françaises :

– Dragon Law qui m’a été présentée par Emmanuel Pitsilis, Board director. Il s’agit d’une “legal tech”, lancée en juin 2015, qui emploie 50 personnes, dont une dizaine de Français. Son objectif est de simplifier la rédaction et la gestion de contrats.
– Arjo Systems, quant à elle, possède plus de 20 ans d’expérience dans les passeports électroniques, les cartes à puce et la réalisation de projets complexes de documents d’identité pour le secteur public. J’ai rencontré Manuel Deloche, son vice-président.

CEFC : recherche en sciences sociales

Composé de cinq chercheurs et d’une délégation du CNRS, le Centre d’étude français sur la Chine contemporaine (CEFC) est le seul centre de recherche européen qui analyse les mutations de la Chine contemporaine. Ses travaux sont publiés dans la revue « Perspectives chinoises ».

Avec l’équipe de recherche du CEFC, nous avons échangé durant deux heures sur les forces et les faiblesses d’un pays qui bouleverse les équilibres mondiaux.

Le pouvoir central impose l’apprentissage du mandarin à une région qui pratique le cantonais. En conséquence, la pratique de l’anglais recule. L’autonomie de Hong Kong paraît être de plus en plus entravée.

HKU-Pasteur : recherche médicale

Visite de l’Institut Pasteur consacré à la prévention et au traitement des maladies infectieuses et rencontre avec son co-directeur Malik Peiris, entouré de son équipe.

Les contributions scientifiques de Malik Peiris sont majeures, d’une part dans la mise au point en 2003 d’un test de diagnostic pour détecter le SARS, d’autre part, par ses études sur les nouvelles souches mutantes du virus H5N1 et les conditions favorisant la prolifération de ce virus de la grippe aviaire.

Son investissement en faveur de la prévention et la gestion des crises en relation avec la santé publique au niveau mondial s’est traduit par un prix décerné en 2006 par le magazine Time et la remise de la plus haute distinction à Hong-Kong : la “Silver Bauhinia Star” en 2008 pour son travail d’identification du virus du Sars en 2003.

Communauté française

Consulat

Hong Kong abrite la première communauté française en Asie avec près de 20.000 ressortissants.

Tour d’horizon sur l’activité du poste diplomatique, au cours d’une réunion présidée par Paule Ignatio, consule générale adjointe, avec les chefs de divers services : politique, économie, médias, sécurité, communauté française, culturel et scientifique.

Plus de 200.000 touristes hongkongais se rendent en France chaque année.

Conseillers consulaires

Déjeuner avec les conseillers consulaires Catya Martin, Vithiya Vairon et Christian Chasset pour évoquer les attentes de nos compatriotes installés à Hong-Kong.

Hong-Kong n’est pas une destination où l’on débarque le sac sur l’épaule pour tenter sa chance…

Vivre ici représente un coût élevé. Il faut donc être préparé et en avoir les moyens.

Si l’industrie de la finance n’offre plus les mêmes opportunités d’emploi pour les Français que par le passé, la ville présente toujours le même attrait pour les entrepreneurs.

Acteurs associatifs

Merci à Paule Ignatio, consule générale adjointe à Hong Kong, pour son chaleureux message devant les représentants de la communauté française à la Résidence du consul général.

La convivialité était au rendez-vous pour me permettre d’échanger avec mes compatriotes sur des sujets qui leur tenaient à cœur. L’éducation et les questions de couverture santé ont beaucoup focalisé l’attention.

UFE Hong Kong & Macao

(g. à d.) Marc-Olivier Robert, Axelle de La Moureyre, Marc Guyon, Olivier Cadic, Nick Dennis et Jean-Roch Martin.

Merci à Marc Guyon, président de l’UFE Hong-Kong et Michel Cottray, secrétaire général, pour m’avoir permis de rencontrer une quinzaine de membres bénévoles à la faveur de mon déplacement. Cette section compte 360 adhérents !

Après une réunion de travail (conseil d’administration et bénévoles cooptés), ce fut une soirée conviviale ouverte à tous, membres et non membres, dans ce quartier de Tsim Sha Tsui. L’occasion inestimable pour de nouveaux arrivants d’échanger avec ceux qui sont installés de longue date.

Enseignement

Lycée français

Le lycée Français International (LFI) m’a été présenté par son proviseur David Tran et certains membres du comité exécutif. Une visite suivie par une rencontre avec le représentant du personnel.

Ce lycée, créé en 1963, occupe 4 sites et il a doublé le nombre de ses élèves en 10 ans, pour atteindre environ 2800 inscrits. Du reste, un nouveau site est prévu pour la rentrée 2018 qui accueillera plus de 1000 élèves de la maternelle au secondaire.

Aux côtés de la filière française qui prépare au baccalauréat et affiche d’excellents résultats, le lycée dispose d’une filière internationale qui prépare le cursus britannique puis l’IB. 20% des enfants français sont inscrits dans cette filière. Les parents aimeraient que ce genre de filière fasse réfléchir notre administration sur son offre à l’étranger.

Les Universités américaines connaissent la qualité des élèves issus du LFI, c’est pourquoi ils cherchent à les attirer à travers des journées d’information.

Culture

Alliance française

Visite de l’Alliance française de Hong-Kong, dirigée par Jean-Sébastien Attié, en compagnie de Paule Ignatio. Installée à Hong-Kong depuis 1953, cette A.F. occupe 3 sites et accueille 6000 élèves au total.

L’objectif principal des personnes choisissant d’apprendre le français est de mieux  profiter de notre culture. Des cours pour enfants sont proposés dès l’âge de 5 ans.