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En circonscription à Madagascar (1/2) – Antananarivo (2-6 avril 2023)

Communauté française

Ambassade

Retour pour mon 4ème déplacement à Madagascar pour participer à la réunion régionale des Conseillers du commerce extérieur de l’Océan Indien.

J’ai retrouvé Arnaud Guillois, ambassadeur de France à Madagascar, après avoir eu l’opportunité de le connaître dans son précédent poste à Djibouti.

Nous avons débuté ma mission de cinq jours par une réunion de cadrage avec les chefs de service de l’ambassade, le consul général et le directeur de l’AFD.

Nous avons évoqué les aspects de notre relation bilatérale qui se révèle excellente dans de nombreux domaines, comme l’aide au développement, l’enseignement francophone ou la relation économique.

Je me suis réjoui d’observer que le représentant malgache à l’ONU avait voté, comme les démocraties, lors des deux derniers votes pour condamner l’agression russe contre l’Ukraine.

Ce pays est l’un des dix moins riches au monde. Avec 80 à 85% de l’économie qui est informelle, Madagascar est confronté à de vrais défis. Sa population, dont 50% de la population est âgée de moins de 15 ans, a triplé en trente ans. 82% des 30 millions de malgaches vivent avec moins de 2$ par jour, dont la principale préoccupation est de trouver de quoi se nourrir…

C’est dans un contexte économique et social préoccupant que les élections présidentielles se tiendront en novembre 2023. Selon les institutions, le Président de la République Andry Rajoelina devra démissionner deux mois avant le premier tour de l’élection, soit début septembre, s’il souhaite se représenter pour un second mandat, comme beaucoup d’observateurs s’y attendent.

Consulat

Jean-Louis Roth, consul général (à droite de l’image), a organisé une rencontre avec les chefs de service du consulat pour me permettre d’échanger sur leur activité.

Si le registre consulaire recense 16 800 français inscrits à Madagascar, l’équipe estime que leur nombre est plutôt situé entre 28 000 et 55 000, si on examine le nombre de CNI ou de passeport demandés.

Les élections 2022 ont mobilisé la totalité des effectifs du consulat, ce qui a entraîné 380 jours de récupération pour les 46 agents du poste.

Le ministère reconnait que le consulat de Madagascar affiche un déficit de 6 postes pour répondre à la demande. Et cela se paie en délai : En 2010, il fallait 3 à 6 semaines pour transcrire un acte. Il faut désormais compter de 3 à 6 mois.

Le service social voit passer les dossiers de 2 500 boursiers pour un budget de 6M euros. Le Centre médico social (CMS), financé par le MEAE, reçoit l’ensemble des personnes adressées par le service social.

Nous avons également longuement évoqué les lourdeurs administratives des certificats de nationalité française (CNF) qui pèsent sur le consulat.

Merci aux participants pour leur enthousiasme et la qualité de cet échange passionnant qui s’est terminé à… 0h15 !

Réception

Clap de fin de ce 4ème déplacement à Madagascar à l’occasion d’une réception organisée par Arnaud Guillois à la Résidence, en présence de représentants de notre communauté.

Parmi eux, Jean-Daniel Chaoui, conseiller des Français de l’étranger et Marie-Paule Fraslin, épouse de Jean-Hervé Fraslin, président du conseil consulaire, retenu en France dans le prolongement de la session de l’AFE.

Ce déplacement aura compté 25 séquences. Les échanges de la soirée ont porté sur les actions de mémoire et les initiatives à soutenir sur l’île.

J’ai rendu hommage au leadership de notre ambassadeur, à la qualité de notre équipe du consulat, à l’élan de l’enseignement français à l’étranger dans ce pays et au dynamisme des représentants du monde économique observé à Nosy-Be.

Merci à toutes et à tous pour leur formidable engagement en faveur de la relation bilatérale.

Diplomatie parlementaire

Premier ministre

Privilège de rencontrer pour la troisième fois le Premier ministre de Madagascar, Christian Ntsay, en compagnie de l’ambassadeur Arnaud Guillois et du premier conseiller.

Cela m’a permis de lui rappeler mes visites avec Véronique Voulant-Aneini, ambassadrice à Madagascar à l’époque, et de lui renouveler ma reconnaissance pour son intervention en 2018, qui avait mis un terme à la spirale d’assassinats et d’enlèvements de compatriotes.

Nous avons pu longuement échanger sur de nombreux sujets tant la relation est dense et ancienne entre nos deux pays.

Le Premier ministre a accueilli avec bienveillance le témoignage des compatriotes confrontés à des professionnels de la contestation infondée de propriété, car des Malgaches lui ont pointé ces mêmes difficultés. Il est apparu déterminé à garantir la sécurité juridique des investissements. +d’images

Sénat

Accompagné par notre ambassadeur Arnaud Guillois, j’ai été reçu au Sénat par les sénateurs MM Hugues Mahonjo, Tahana Andrianandrasana et Mino Seramila Avizara.

Nous avons évoqué la visite du président du Sénat malgache accompagné de trois de ses collègues, dont le doyen et le questeur, à Paris au palais du Luxembourg, parallèlement à notre rencontre. Le président Gérard Larcher leur a rendu hommage à la tribune en indiquant que le Sénat français entretient d’excellents rapports de confiance et d’amitié avec celui de Madagascar et souhaite les renforcer.

Nous avons échangé sur les initiatives de notre groupe d’amitié bilatéral, présidé par Nassimah Dindar, sénatrice de la Réunion, et souhaité le renforcement de la coopération décentralisée pour faire ruisseler dans tout le pays l’aide au développement apportée par la France.

Je remercie mes collègues pour la chaleur de leur accueil. +d’images

Diplomatie économique

AFD – Inauguration du parcours touristique

En compagnie d’Arnaud Guillois, ambassadeur, j’ai pris part à la cérémonie d’inauguration du parcours touristique de la Haute Ville, en présence du ministre de l’Aménagement du territoire et des Services fonciers, Pierre Holder Ramaholimasy, du maire de la capitale, Naina Andriantsitohaina et du chargé d’affaires de la délégation de l’Union européenne.

L’inauguration de ce parcours touristique, mis en place en partenariat avec l’Office régional du tourisme d’Antananarivo, s’inscrit dans le cadre du Projet Lalankely III de l’AFD, avec des financements de l’Union européenne.

Lalankely est un programme de désenclavement et d’assainissement des quartiers prioritaires de la commune urbaine Antananarivo, lancé en 2011.

Dans mon discours, j’ai rappelé le cadre de ma mission de contrôle de l’action de notre gouvernement qui me conduit à évaluer le résultat des projets financés par l’AFD. J’ai donc salué les résultats remarquables de l’AFD à Madagascar, représenté par Yves Guicquéro, directeur, qui met en œuvre notre devise de fraternité à l’étranger. J’ai félicité les autorités malgaches d’avoir mené ce projet, véritable réussite urbanistique qui sert le développement de Madagascar et améliore la qualité de vie des habitants.

Lors de la visite, j’ai pu constater les sourires des habitants qui profitaient des points d’eau et des lavoirs flambants neufs. Une partie des habitants nous a accompagné dans notre déambulation et une dame âgée m’a lancé un « merci » dans un large sourire en me voyant passer.

Dons, prêts, crédits délégués, l’AFD a apporté 400 millions d’euros à Madagascar dont 90 millions d’euros pour la seule année 2022. Dans son discours, l’ambassadeur a annoncé le lancement d’un projet Lalankely IV. +d’images

Enseignement

Réseau d’enseignement français

Échange avec les représentants d’écoles locales homologuées, organisé au LIFT (Lycée Français De Tananarive) par Nolwenn Bodo, conseillère adjointe de coopération et d’action culturelle, pour me permettre d’évaluer leurs besoins et leurs projets de développement.

J’ai retrouvé Jacky Radavidra et Sylvia Razafionivelo de l’École Clairefontaine, que j’avais visitée début 2017. Disposant déjà de 5 sites à Tananarive (1595 élèves) et un site à Fort Dauphin (385 élèves), un nouveau bâtiment a été construit pour un collège-lycée de 420 élèves.

L’école Bird est dirigée par une entreprise familiale représentée par Maher Andrianiaina. La croissance exceptionnelle de Bird a fait suite à l’acquisition par cette famille des parts des parents d’élèves qui rechignaient à hypothéquer leurs biens pour acheter un nouveau site pour l’école. Ouvert en 2020, ce second site a permis de passer de 450 (2016) à 1950 élèves (2023). Un troisième site est attendu pour 2024 avec un objectif de croissance de 800 nouveaux élèves.

Le College de France (Ratovona Harisoamampiandra) compte 1500 élèves sur 3 sites et a acquis un nouveau site qui lui permet d’envisager d’accueillir 250 élèves supplémentaires par an à partir de septembre 2023.

L’école Peter Pan (Bienvenue Randrenjatovo) – 822 élèves ; l’école de l’Alliance française (Lalaina Andriamanantsoa) – 699 élèves et l’école de la Francophonie (Yann Toudic) – 600 élèves faisaient également partie du tour de table.

Dominique Lantiez, proviseure du LIFT, a souligné l’importance et le bon fonctionnement de la charte entre les écoles pour ne pas se faire concurrence sur le recrutement des enseignants.

L’importance de l’Institut régional de formation (IRF) va se révéler crucial pour accompagner la formation des enseignements. Il m’a été recommandé de ne pas réserver cette formation aux écoles homologuées.

J’ai tenu compte du souci exprimé par certaines écoles qui subissent des pressions extérieures susceptibles de retarder leur développement. Je leur ai promis d’en informer le gouvernement malgache.

Lycée Français De Tananarive (LFT)

Retour au LFT, que j’avais visité début janvier 2017 (compte-rendu), en compagnie de Nolwenn Bodo, conseillère adjointe de coopération et d’action culturelle (compte-rendu)

Nous avons été accueillis par Dominique Lantiez, proviseure (au centre), qui m’a fait visiter l’établissement et apprécier les nombreuses améliorations apportées ces sept dernières années.

Le collège et le lycée, regroupés sur ce site d’Ambatobe, comptent 1550 élèves sur l’année en cours, tandis que les 4 autres sites accueillant des écoles primaires totalisent près de 1100 élèves.

À noter que le LFT propose également une section professionnelle du baccalauréat répartie en deux filières : STMG (Sciences et Technologies du Management et de la Gestion) et AGOrA (Assistance à la gestion des organisations et de leurs activités).

Cet établissement en gestion directe (EGD) de l’AEFE dispose également d’un internat, ouvert 7 jours sur 7, fréquenté par 170 à 190 lycéens venant de provinces éloignées.

Le LFT est également porteur de l’Institut régional de formation (IRF), créé au 1er janvier 2023, qui organise la formation des personnels enseignants et non enseignants de la zone Océan indien (Comores, Seychelles, Maurice et Madagascar). +d’images

Fraternité

Messe du Père Pedro

Pour mon premier dimanche à Madagascar, sur la colline de Manantenasoa, à une dizaine de kilomètres du centre-ville d’Antananarivo, j’ai assisté à la messe des Rameaux du père Pedro, aux côtés de Jean-Louis Roth, consul général.

En entrant dans l’église, quelques minutes avant l’office, j’ai frayé mon chemin au milieu d’une foule compacte, dans une atmosphère enthousiaste que je n’avais connue que dans une enceinte sportive ou pour un concert.

Une foule de 10 000 personnes était entassée dans un édifice à l’aspect sommaire pour assister à une messe comme nulle part ailleurs. Seule une grande croix dressée près du père Pedro rappelle que l’enceinte est sacrée.

En français ou en malgache pour être compris de tous, le père Pedro dit une messe, pareille à nulle autre, émaillée d’appels répétés à la paix ou de prières pour une justice sociale.

Comme dans un stade, l’assistance entoure le prêtre qui s’adresse de manière circulaire aux fidèles pour mieux les rassembler, dans une unité bienveillante, et transmettre sa foi. Les adultes comme les enfants, majoritairement présents, participent avec entrain à l’office, dont chaque séquence a sa chorégraphie. L’invitation au recueillement se fait sous l’air du film « Mission ».

À l’issue de la cérémonie, le père Pedro égrène le nom de personnalités et les nationalités présentes dans l’assistance pour les remercier de leur participation. Puis, il quitte l’enceinte en premier, en tendant les mains vers le ciel comme pour rendre grâce à Dieu de la joie partagée qu’il a provoquée.

J’ai alors regardé ma montre en réalisant que c’était surement la messe la plus longue que j’ai eue à suivre dans ma vie, mais assurément, c’est celle qui m’a parue la plus courte. Le consul m’a confié : « je n’ai pas vu l’heure passer ». Je lui ai alors répondu dans un sourire : « Non, vous n’avez pas vu les deux heures passer !». +d’images

Akamasoa, l’association du père Pedro

À l’issue de la messe des Rameaux, alors que je venais le saluer, le Père Pedro nous a invités à rester pour partager son déjeuner.

J’étais convié avec Jean-Louis Roth, consul général, Marie-Paule Fraslin et Philippe Durst, soutiens de l’association Akamasoa (« les bons amis » en malgache) et deux jeunes compatriotes, respectivement médecin et infirmière, venus trois semaines depuis la Réunion pour apporter leur concours bénévole à la population locale.

C’est un immense privilège de pouvoir échanger avec une telle personnalité qui a voué sa vie au service des plus démunis. Quand il est arrivé la première fois sur l’ile en 1970, Madagascar comptait 6 millions d’habitants, dont 30% de pauvres. La population a quintuplé pour atteindre plus de 30 millions de personnes en 2023, dont 83% sont pauvres se désespère le prêtre.

Autour de nous, des enfants partageaient notre repas. Tous souriants, venaient tour à tour chercher le réconfort de sa main posée sur leur tête comme celui d’un père que souvent ils ont perdu.

Je n’oublierai jamais cette petite fille que le Père Pedro avait trouvé, autrefois, bébé abandonné sur la décharge. Les cicatrices dessinées sur son visage, au sourire radieux, rappellent qu’il l’a sauvé des rats qui commençaient à la dévorer.

Il a rendu leur dignité aux plus défavorisés, des centaines de milliers de personnes, en leur permettant d’accéder à de la nourriture, un logement, un travail, une éducation.

Ses résultats exceptionnels lui ont valu d’être proposé à six reprises pour une nomination au Prix Nobel de la Paix.

Après l’avoir quitté, je lui ai adressé ce message : Mon Père, je vous remercie pour la joie et le bonheur que vous apportez à chaque instant autour de vous. Cette messe des Rameaux constitue pour moi un moment inoubliable. L’inoubliable est ce qu’il vous reste quand vous laissez tout derrière vous. C’est l’inoubliable qui vous porte alors pour prendre votre envol.
Fidèlement ! +d’images

Pour soutenir l’action du Père Pedro en France : https://perepedro.fr

Madagascar – La modernité au pouvoir

En marge de la visite officielle en France de Andry Rajoelina, président de la République de Madagascar, j’ai eu l’honneur d’accueillir au Sénat, Naina Andriantsitohaina, son ministre des Affaires étrangères, en compagnie de Véronique Vouland-Aneini, ambassadeur de France à Madagascar.

J’ai eu le privilège de faire découvrir le palais du Luxembourg au ministre-entrepreneur Andriantsitohaina et de prolonger l’entretien par un dîner en présence de notre ambassadeur.

Cette rencontre m’a permis d’exprimer au ministre toute ma reconnaissance au nom de la communauté française de Madagascar pour l’action exemplaire du gouvernement malgache en matière de sécurité, depuis ma rencontre avec Christian Ntsay, Premier ministre en novembre dernier à Antananarivo (compte-rendu).

L’élection de Andry Rajoelina à la présidence de la République de Madagascar a été suivie d’une action déterminée et efficace pour mettre hors d’état de nuire des organisations criminelles qui agissaient dans le pays.

Lors de mon 3ème passage à Antananarivo le mois dernier, j’ai pu constater que les enlèvements de nos compatriotes avaient cessé.

La modernité du président Andry Rajoelina apporte un souffle nouveau pour son pays.

En usant des techniques de management participatif pour animer l’action du gouvernement, le président Rajoelina a imposé un système de prise de décision qui se construit dans la transparence.

Je souhaite que les bailleurs de fonds internationaux prennent en compte les besoins immenses de Madagascar et qu’ils fassent confiance au nouveau président en soutenant ses projets de développement.

Il faut l’accompagner en lui donnant les moyens nécessaires afin qu’il puisse répondre sans délai à l’attente du peuple malgache.

En circonscription à Madagascar – Antananarivo (8-9 mai 2019)

Retour à Madagascar pour mon 3ème déplacement à Antananarivo.

A chacun de ces déplacements, j’ai eu l’opportunité d’apprécier le sens de la diplomatie de notre ambassadeur, Véronique Vouland-Aneini, pour renforcer les liens qui unissent nos deux pays. Arrivée en poste à Madagascar dans un contexte de tension diplomatique, celle-ci quittera Tananarive cet été, laissant notre relation bilatérale au beau fixe.

En novembre dernier, durant l’entre deux tours de l’élection présidentielle locale, alors que chacun de ses gestes ou prises de parole étaient scrutés pour déceler une marque de soutien de la France à l’un des candidats, Véronique Vouland-Aneini a adopté sans fléchir une neutralité respectueuse de la démocratie malgache.

J’ai aussi pu observer la justesse de ses analyses politiques a posteriori.

Je lui suis sincèrement reconnaissant pour son action au service de notre pays, ainsi que pour m’avoir permis d’accomplir mon mandat dans des conditions idéales à Madagascar.

Communauté française

Sécurité : réunion CFOIM

La sécurité de nos compatriotes installés à Madagascar constitue la priorité d’action pour ce pays depuis janvier 2017, date de mon premier voyage sur l’ile (compte-rendu).

J’étais revenu en novembre 2018, alors que nous déplorions 4 assassinats et 8 enlèvements de compatriotes depuis le début de l’année 2018 (compte-rendu).

Le Premier ministre, Christian Ntsay, m’avait reçu à la Primature en compagnie de notre ambassadeur Véronique Vouland-Aneini. Je lui avais confié que notre communauté réclamait des mesures fortes pour mettre rapidement un terme aux pratiques quasi-industrielles d’extorsion de fonds affectant nos compatriotes.

Six mois plus tard, nous pouvons constater que les efforts entrepris par le nouveau gouvernement, suite à l’élection de André Rajoelina à la présidence de la République, au mois de janvier dernier, ont stoppé net cette spirale infernale.

Ce déplacement avait donc pour premier objectif de remercier les autorités malgaches pour ces premiers résultats encourageants et de saluer la clairvoyance de notre ambassadeur qui avait su garder la tête froide au plus fort de la crise.

Lors de la réunion auprès du CFOIM (Collectif français d’origine indienne de Madagascar), j’ai apprécié la pertinence de l’action concertée de ses membres et de nos attachés de sécurité pour appuyer l’enquête des policiers et gendarmes malgaches.

Bien sûr, comme l’ont souligné les participants, rien n’est définitivement acquis.

La cinquantaine d’arrestations enregistrée ne concerne que des opérationnels de l’enlèvement, dont quelques policiers et gendarmes… Pour que la sérénité revienne définitivement, il faut un plan d’action qui cible les commanditaires de ces enlèvements pour les mette hors d’état de nuire.

Je remercie Véronique Perdigon, présidente de la section CCEF Madagascar, d’avoir été une nouvelle fois à l’origine de cette réunion en présence de Véronique Vouland-Aneini, ambassadeur ; Alain Fortin, consul général ; Jean-Hervé Fraslin, conseiller consulaire ; Hassanein Hiridjee, Riaz Hassim et d’autres membres du CFOIM. + d’images

Sécurité : conseil consulaire

J’avais souhaité, une nouvelle fois, rencontrer publiquement les Français de Madagascar pour rendre compte des progrès observés en matière de sécurité depuis mon passage en novembre dernier, alors que les menaces étaient à leur paroxysme.

À quelques jours de l’élection européenne, la période de réserve observée par l’administration a rendu impossible cette réunion publique.

Toutefois, Véronique Vouland-Aneini, ambassadeur, a organisé un déjeuner de travail pour faire un point sécurité en présence d’Alain Fortin, consul général et Jean-Yves Le Clech, commandant de police, avec les conseiller consulaires, représentants élus de notre communauté : Rachelle Rasamoely Ducaux ; Jean-Daniel Chaoui et Jean-Hervé Fraslin.

J’ai remercié notre ambassadeur pour la démarche qu’elle avait adoptée lors de la crise sécuritaire subie en 2018. Avec beaucoup d’abnégation, sans jamais céder aux sirènes l’invitant à prendre des positions martiales qui auraient pu se retourner contre la France, l’histoire a démontré qu’elle avait eu raison de faire confiance aux autorités malgaches.

Sa stratégie s’est révélée payante. Tout le monde a reconnu que l’élection du nouveau Président de la République a été déterminante.

S’il reste du chemin à accomplir pour atteindre une situation sécuritaire satisfaisante, chacun a convenu que nous étions désormais sur la bonne voie.

Je souhaite exprimer ma gratitude envers les conseillers consulaires, et spécialement à ceux qui sont venus de loin pour cette réunion, à l’image de Rachelle (12 heures de route depuis Majjunga !) ou Jean-Hervé (en avion depuis Fort-Dauphin). Ils font preuve d’un engagement total au service de nos compatriotes. J’admire leur dévouement. + d’images

Consulat

Réunion de travail à la résidence du consul général, avec Alain Fortin, consul général et les chefs de service du consulat.

Six mois après mon précédent passage, nous avons fait un tour d’horizon complet sur l’actualité concernant les Français de Madagascar.

Parmi les 16.695 Français inscrits au 1/1/19 sur le registre des Français établis à Madagascar, 54% sont domiciliés dans la capitale.

Excellente initiative du consul général en faveur des 46% établis en province : il cherche à obtenir du gouvernement malgache la possibilité de faire renouveler leur carte de résident et leur visa sans avoir à venir sur la capitale Antananarivo, ce qui représenterait une économie substantielle pour eux. Beaucoup de Français de Madagascar se trouvent dans une situation modeste voire précaire.

Avec près de 5000 consultations par an, le centre médico-social de Tananarive est un partenaire essentiel du service social.

Le montant des bourses scolaires (2017/2018) était de 5.419.079€ et concernait 2028 boursiers.

Nous avons évoqué le comportement inacceptable de Français qui font des enfants à des jeunes femmes malgaches et les abandonnent ensuite pour rentrer seul en France. Ils refusent de prendre leur part financière à l’éducation de leur(s) enfant(s), laissant cette charge en partie à la collectivité. Ce n’est pas le seul pays où j’observe ce phénomène. Nous devons créer les outils législatifs afin que ces retours en France ne leur permettent pas de s’exonérer de leurs responsabilités. + d’images

En circonscription à Madagascar – Sécurité de nos compatriotes (22-24 novembre 2018) (1/2)

Madagascar fait partie des cinq pays les plus pauvres du monde. Depuis plusieurs années, on constate une résurgence des actes criminels dont la nature est de plus en plus violente. En octobre, quelques jours avant mon retour à Antananarivo, un de nos compatriotes a été assassiné et trois autres enlevés.

La sécurité de nos compatriotes installés à Madagascar constitue la priorité de mon action pour ce pays depuis janvier 2016, date de mon premier voyage sur l’ile (compte-rendu).

Je suis en liaison régulière sur cette question avec Véronique Perdigon, présidente des CCEF à Madagascar et relais du CFOIM (Collectif des Français d’origine indienne de Madagascar), mais aussi en contact avec les conseillers consulaires Rachel Ducaud et Jean-Hervé Fraslin.

Ma venue en novembre avait pour but de soutenir la démarche de Véronique Vouland-Aneini, ambassadeur de France à Madagascar, qui vise à obtenir la nomination d’un magistrat référent malgache dédié aux enlèvements de Français et ainsi rassurer nos compatriotes sur la détermination des autorités à lutter contre cette criminalité en recrudescence.

SÉCURITÉ

Retour sur un parcours en 7 étapes et 10 réunions qui ont abouti à un entretien avec le Premier ministre, Christian Ntsay.

Étape 1 – Ambassade

Réunion de cadrage avec l’ambassadeur et son équipe : Bruno Asseray, Premier conseiller ; colonel Bruno Malet, attaché de Défense, colonel Bertrand Thouvenot, attaché de Sécurité intérieure, Alain Fortin, consul général ; Patrick Perez, conseiller de Coopération et d’Action culturelle ; Jean Boulange, conseiller économique adjoint.

La nomination d’un magistrat référent malgache dédié aux enlèvements de Français est une décision indispensable qui permettrait au vice-procureur près le TGI de Paris de se déplacer à Madagascar, afin de travailler de concert sur les dossiers.

Étape 2 – Consulat

Rencontre avec les chefs de service du consulat général de France.

Depuis mon premier passage en janvier 2016, 18 compatriotes ont été victimes d’homicides : 2016(9), 2017(5) et 2018(4).

En plus de ces meurtres, les enlèvements contre rançon sont un phénomène de plus en plus dramatique : on dénombre 20 enlèvements et 3 tentatives dont celui d’un d’enfant, signe que tous les membres d’une famille sont en insécurité.

Étape 3 – Conseillers consulaires

Réunion avec les élus consulaires Rachelle Ducaud, Jean-Hervé Fraslin et Jean-Daniel Chaoui, en présence de Mme l’Ambassadeur, M. le Consul général et M. le Premier conseiller.

La tendance du nombre d’inscrits au consulat est en baisse depuis 2013, passant de 18.607 à 17.622 inscrits.

22,6% de ces inscrits ont plus de 60 ans, ce qui génère une activité conséquente pour le service social. A noter que nos compatriotes sont nombreux à convoler avec une jeune malgache. On dénombrait 961 actes de mariage en 2017. Il arrive que ces maris français subissent un dépouillement progressif, jusqu’à l’abandon, voire l’élimination, lorsqu’ils tombent à court de ressources…

Étape 4 – CFOIM

Rencontre avec les représentants du Collectif des Français d’origine indienne de Madagascar, à leur siège à Antananarivo, en compagnie de Véronique Perdigon qui assure le lien entre cette organisation et moi-même depuis deux ans.

Les enlèvements avec demandes de rançon ciblent les Français d’origine indienne parce qu’ils sont les principaux acteurs économiques du pays.

Leur poids économique étant significatif, il serait regrettable pour le pays qu’ils se mettent à quitter l’île de guerre lasse.

Étape 5 – Victimes

A la Résidence de France, j’ai successivement rencontré la veuve d’un compatriote assassiné le mois dernier, deux personnes récemment enlevées et un parent d’une personne enlevée.

La force de caractère dont ils font preuve les honore. Je leur ai exprimé toute ma solidarité à l’écoute de leur témoignage, empreint de courage et de dignité.

Étape 6 – Communauté française

Face à la violence en hausse, la communauté française que j’ai rencontrée lors d’une réception a l’impression que l’ambassade et le consulat ne s’impliquent pas suffisamment auprès des autorités malgaches.

Cependant, le service de sécurité intérieure à l’ambassade a multiplié les interventions auprès des forces de police et de la gendarmerie malgache.

J’ai appelé chacun à faire bloc autour de notre ambassadeur et de la soutenir dans ses requêtes.

Étape 7 –Premier Ministre

Nommé Premier ministre le 6 juin 2018 pour assurer l’intérim jusqu’à l’élection du nouveau président de la République en décembre, Christian Ntsay, m’a reçu à la Primature en compagnie de notre ambassadeur Véronique Vouland-Aneini.

Je lui ai confié que notre communauté réclamait des mesures fortes pour mettre rapidement un terme aux pratiques quasi-industrielles d’extorsion de fonds affectant nos compatriotes.

Convaincu et positif sur la nomination d’un magistrat de liaison, le Premier ministre a proposé à notre ambassadeur de se rapprocher du ministre de la Justice dans les jours suivants.

Épilogue

Quelques jours seulement après mon passage, notre ambassadeur a obtenu la nomination du procureur tant attendue. Des arrestations ont été annoncées. Malheureusement, un nouvel enlèvement fût à déplorer.