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En circonscription au Chili (2/3) – Santiago – 20 & 24-25 avril 2023

SANTIAGO

Communauté française

Réception 

Retour chez Marie-Christine Haritçalde, présidente du conseil consulaire au Chili, pour débuter mon second déplacement comme j’avais fini le précédent, 7 ans plus tôt, par un repas à son domicile (compte-rendu).

Pour me permettre de renouer avec le Chili et l’Amérique latine, Marie-Christine avait invité des élus consulaires : Ana Fábia Ferraz Martins, présidente du conseil consulaire de la circonscription de Sao Paulo (Brésil) et Daniel Colas (Chili) ; des responsables du poste diplomatique : Célia Alfonsi, première secrétaire à l’ambassade, et le commandant Pitrat, attaché de Défense ; des représentants de la communauté économique : Dimitri Weiler et Daniel Mikolajczak et enfin Juan Salazar Sparks, précédent ambassadeur du Chili en France.

Ces échanges variés ont constitué une belle entrée en matière pour entamer une tournée de deux semaines en Amérique latine qui sera dominée par les sujets économiques et éducatifs.

Merci à Marie-Christine et Alberto pour leur chaleureux accueil. +d’images

Consulat

Réunion avec l’équipe des chefs de service du consulat autour de Véronique Barbereau, consule.

En toute transparence, la consule et son équipe m’ont fait part des limites actuelles du service rendu par le consulat.

Les délais pour l’obtention des visas ou des titres d’identité s’allongent car l’organisation avait été définie auparavant au plus juste sans avoir anticipé la reprise. À titre d’exemple, les visas n’ont qu’un seul guichet qui s’avère être un goulot d’étranglement. La croissance de la demande – 1967 (2022) ; 1700 (2019) – se manifeste par un délai d’attente qui augmente.

Pour évaluer l’activité d’un consulat, il serait également nécessaire d’intégrer les temps passés pour les dossiers relevant du social, qui sont nombreux et complexes au Chili.

Le budget alloué aux tournées consulaires pour 2023 a été réduit par Paris à un tiers de la demande exprimée par Santiago. La consule ne pourra donc faire que 3 déplacements en 2023. Le premier sera pour Rapa Nui, où aucun consul n’est allé depuis 2018.

À l’issue de la rencontre, j’ai averti le ministre Olivier Becht que cette équipe de 9 ETP semble sous dimensionnée et travailler en sur-régime pour faire face, comme elle peut, à une attente de plus en plus difficile à satisfaire ; et qu’il conviendrait, peut-être, de revoir à la hausse son budget des tournées consulaires. +d’images

Diplomatie économique

Mission Économique – Business France

Double rencontre à la mission économique de l’Ambassade de France avec Philippe Autier, conseiller économique.

La première, le 20 avril, jour de mon arrivée au Chili pour préparer mon déplacement à Rapa Nui, afin d’apporter mon soutien aux dossiers en cours.

La seconde, le 24 avril pour suivre la présentation du secteur des mines au Chili aux 10 entreprises participant à la mission collective Expomin, organisée par Business France.

Avec 25% des réserves mondiales, le Chili est le premier producteur mondial de cuivre. En lithium, il pointe à la seconde place (22%) derrière l’Australie (40%).

L’évolution des besoins, liés en particulier aux véhicules électriques, justifie que tous les grands acteurs mondiaux de l’industrie minière se retrouvent à Santiago pour le salon Expomin Chili. +d’images

Prisma

Prisma est un club d’entrepreneurs français basés à Santiago destiné à faire du réseau pour les TPE, les professions libérales et les auto-entrepreneurs.

À la Résidence de l’ambassadeur de France au Chili, Pascal Texeira Da Silva ; le chargé d’affaires, Renaud Collard a réuni des entrepreneurs de Prisma, des participants à la mission Expomin, Philippe Autier, conseiller économique, et l’équipe Business France conduite par Santiago Diaz Herrenschmidt.

Cela m’a offert l’opportunité de discuter de sujets concrets, comme la requête faite par l’administration fiscale française d’une signature par l’administration chilienne du Cerfa 5000, alors que ce formulaire, justifiant de la résidence fiscale dans un pays, n’est reconnu par aucune administration étrangère, à l’exception des Britanniques.

Chambre de commerce (CCIFI)

À l’invitation d’Emmanuel Riffaud, président de la CCI France-Chili, et de Marie-Aude de Saint Charles, directrice, j’ai eu le plaisir de participer au cocktail d’inauguration d’ExpoMin 2023, en présence de Renaud Collard, chargé d’affaires, des élus des FDE, Marie-Christine Haritcalde, présidente du conseil consulaire, et Jean-Marc Besnier, président de la section locale des CCEF.

Cet événement a réuni 80 membres de la communauté d’affaires de la Chambre de commerce, notamment parmi les 56 membres du Club Développement durable des entreprises françaises au Chili ou en mission pour l’occasion.

Cela m’a offert l’opportunité de rappeler la dimension géopolitique prise par l’exploitation des minerais sur la planète. La France apparaît comme un petit poucet dans un monde de géants, mais elle ne manque pas de ressources technologiques pour compenser sa taille.

Je suis ressorti de la soirée très impressionné par la qualité des participants et la richesse du réseau de cette chambre.

Merci à Emmanuel et Marie-Aude pour leur invitation. +d’images

Sécurité

Chefs d’îlot

Début de mes rencontres dans la capitale chilienne par deux séances de travail au consulat.

Tout d’abord, une réunion sur la sécurité des français avec des chefs d’îlot en présence de Marie-Christine Haritçalde, présidente du conseil consulaire, Véronique Barbereau, consule, Daniel Colas, conseiller des FDE et Renaud Collard, premier conseiller.

Il y a une vingtaine de chefs d’îlots au Chili où le risque sismique est majeur. Nous avons évoqué l’actualisation des listes de personnes pour chaque îlot et l’importance d’expliquer au public la mission du chef d’îlot. Il est arrivé à l’un d’entre eux qu’il soit contacté car un compatriote avait perdu ses clés.

Depuis trois ans, la sécurité s’est dégradée au Chili. Des groupes organisés venus du Venezuela ou de Colombie s’y sont implantés.

L’augmentation des vols avec violence, les car-jackings, le trafic de drogue contribuent à nourrir un sentiment d’insécurité nouveau qui a fait évoluer les habitudes. Les participants ont insisté sur la nécessité de bien informer les nouveaux arrivants sur les précautions à prendre dans les déplacements.

Défense

Dans un second temps, j’ai eu un entretien avec le commandant Pitrat, attaché de Défense, pour évoquer nos relations de défense avec notre voisin du Pacifique.

Nous avons parlé du dispositif cybersécurité en place et de la solidité avérée de l’armée du pays, appelée récemment en soutien des forces de sécurité pour la protection de la frontière nord afin d’endiguer les trafics.

Marin, l’attaché de Défense est bien placé pour apprécier la marine chilienne qui sait se déployer loin, longtemps et participe à des exercices militaires conjoints.

Pompiers

Accompagné du chargé d’affaires, Renaud Collard, et de l’attaché de Défense, le commandant Nicolas Pitrat, j’ai été reçu au siège de la 4e compagnie de la Pompe de France de Santiago.

Le corps des pompiers est bénévole au Chili.

La 4ème compagnie porte l’uniforme de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris pour marquer son attachement à la France depuis sa création.

J’ai visité le musée de la compagnie qui rappelle le souvenir de ses nombreux membres partis combattre pour la France, lors des deux guerres mondiales, parfois jusqu’au sacrifice de leur vie.

J’ai été heureux de voir la photo-portrait des généraux commandant les sapeurs-pompiers de Paris venus leur rendre visite, dont celle du général Philippe Boutinaud que j’avais reçu au Sénat.

Après les hymnes, je leur ai rendu hommage et ai exprimé ma profonde gratitude pour leur fidélité à la France en remettant la médaille du Sénat au directeur de la compagnie. +d’images

Enseignement

Lycée Antoine Saint-Exupéry – Site Vitacura

Construit en 1956 et inauguré en 1959 par André Malraux, le lycée Antoine de Saint-Exupéry est la référence en matière d’enseignement international au Chili.

J’ai effectué ma seconde visite du Lycée, 7 ans après la précédente, avec le proviseur Fabrice Alvarez, et Marie-Christine Haritcalde, présidente du conseil consulaire.

Cette école conventionnée avec l’AEFE dispose de deux sites (Vitacura et Chamisero).

Le site historique est pratiquement au maximum de sa capacité, 2205 élèves pour 2250 places disponibles.

Après plus de 60 ans d’activité, la rénovation des infrastructures constitue le plus grand défi pour ce site. +d’images

Lycée Antoine Saint-Exupéry – Site Chamisero

Depuis mon précédent passage, le second site du lycée, ouvert il y a 10 ans, a connu une croissance remarquable.

Il accueille désormais 1113 élèves de la maternelle à la terminale.

C’est un nouveau pari réussi par le comité de gestion de l’établissement et j’ai eu l’opportunité de féliciter sa présidente lors d’un échange en visioconférence.

Les infrastructures sportives permettent à l’établissement de rivaliser avec les meilleures écoles internationales.

Le proviseur a décidé d’introduire le baccalauréat international français à partir de la rentrée 2024 pour offrir un accès plus facile aux universités anglo-saxonnes. +d’images

Culture

Institut français

J’ai redécouvert l’Institut français du Chili qui a fait peau neuve sous les attraits de Molière, en compagnie de son directeur Christian Estrade.

Après une visite des locaux, nous avons échangé ensemble en compagnie de Julie Le Gall, attachée de Coopération scientifique et universitaire, qui m’a confié que le modèle des IUT français a séduit les autorités chiliennes.

L’ambassadeur de France au Chili, Pascal Texeira Da Silva, a été un soutien déterminant pour donner confiance aux mécènes, qui ont financé les événements de l’Institut.

Des projets innovants ont provoqué un vif intérêt comme le Hackathon ou le Trophée Start-up qui a permis de bâtir un pont durable entre l’innovation chilienne et la French Tech. +d’images

Chili : webinaire avec la Chambre de commerce et nos entrepreneurs

À l’initiative de Jean-Marc Besnier, conseiller consulaire et président de la section locale des CCEF, j’ai eu l’honneur de participer à une visioconférence le 16 septembre avec des entrepreneurs français installés au Chili, en présence des conseillers consulaires Marie-Christine Haritcalde et Daniel Colas.

Animée par Emmanuel Riffaud, président de la Chambre de commerce franco-chilienne et Marie-Aude Fromentin de Saint Charles, directrice, cet échange a contribué à donner de l’espoir aux participants et à partager une vision positive de l’avenir à l’heure où le pays est toujours confiné.

Nous sommes en guerre ? Alors où sont nos cartouches ? a demandé un des participants, pointant l’absence de prise en compte de la situation des entrepreneurs français établis à l’étranger dans le plan de relance.

Forte de 200 membres, la Chambre franco-chilienne est très sollicitée. Son financement constitue un des enjeux pour l’avenir, car les événements qui y contribuent ne peuvent plus se tenir. La Chambre allemande financée par les Landers n’a pas cette difficulté.

Les entrepreneurs présents ont témoigné de la rudesse de la crise pour le tissu économique. Une entreprise de l’audiovisuel a enregistré une perte de 80 à 90% de son chiffre d’affaires. Un cabinet conseil affiche un chiffre d’affaires qui représente 23% de celui de 2019.

Les entreprises de la restauration et du tourisme ont mentionné que des prêts de 10 à 15.000 euros pourraient leur permettre de passer le cap, au moment où les restaurants peuvent commencer à rouvrir.
Certains seulement ont pu bénéficier de prêts de l’État chilien à taux zéro.

Les conséquences de la crise sont soulignées par les conseillers consulaires. Les dossiers d’aide sociale de l’ambassade n’auraient bénéficié qu’à 30 familles ! Marie-Christine Haritçalde regrette que les élus ne soient pas associés par l’administration pour déterminer les montants et les critères d’attribution.

Une participante a pointé que les difficultés soudaines auxquelles les entrepreneurs sont confrontés contraint de nombreuses familles à ne plus pouvoir payer les frais de scolarité pour l’école française.

L’effet psychologique de la crise s’avère aussi dur que l’aspect financier.

Beaucoup pensent qu’ils ont vécu le plus dur, même s’ils s’attendent à de l’agitation sociale avant les vacances.
Ils comptent sur la mentalité de gagnants revendiquée par ceux qui entreprennent au Chili pour rebondir.