Premier déplacement en Malaisie depuis le début de mon mandat.
La Malaisie a connu un tournant historique en mai 2018 avec l’élection d’une coalition d’opposition pour la première fois au pouvoir depuis l’indépendance en 1957.
Cette transition démocratique a favorisé de nouvelles formes d’échanges entre parlementaires, collectivités locales et chefs d’entreprises.
Toute ma gratitude à Frédéric Laplanche, ambassadeur de France en Malaisie et à toute son équipe qui s’est mobilisée pour me constituer un programme exceptionnel.
Relations économiques
Afin de préparer les différents rendez-vous, notre ambassadeur Frédéric Laplanche, m’a préparé une réunion de cadrage à la Résidence de France en présence du conseiller d’Armement Eric Genot, du conseiller Economique Emmanuel Ly-Batallan, et de la Première secrétaire Lisa Amon.
Je suis le premier parlementaire français à me rendre en Malaisie depuis le vote par l’Assemblée nationale de la fin des subventions pour l’incorporation de l’huile de palme dans le diesel en tant que biocarburant, à partir de 2020.
Il s’agit d’une sur-transposition par rapport à la réglementation européenne qui prévoit un retrait progressif d’ici à 2030.
Il faut être conscient de l’importance de l’huile de palme pour les petits agriculteurs de Malaisie et si nous demeurons sur cette position, votée lors du PLF 2018, cela peut freiner le développement de nos relations économiques bilatérales et affecter des emplois directs dans notre pays.
Cette question relève de la diplomatie parlementaire.
Lever les malentendus et contribuer au dialogue entre la France et la Malaisie sur l’huile de palme constitue ma priorité pour ce pays. +d’images
Ministère des Industries primaires
Rencontre avec Dato Dr Tan, secrétaire général du ministère des Industries primaires, chargé du dossier des huiles de palme, et Dr Sugumari, organisé par Frédéric Laplanche à la Résidence de France, en présence de Gilles Barrier, Premier conseiller, Lisa Amon et Emmanuel Ly-Batallan.
J’ai indiqué à nos interlocuteurs que la France est parfaitement consciente de l’importance de l’huile de palme pour la Malaisie, et notamment pour ses petits agriculteurs.
Mais j’ai partagé le fait que l’opinion publique européenne avait une image très négative de l’huile de palme pour des raisons environnementales (déforestation, perte de biodiversité).
C’est l’Europe qui a le plus contribué au développement du marché de l’huile de palme pour le biodiesel ces 10 dernières années. C’est aussi la dernière région du monde à offrir des incitations, en dehors des pays producteurs, puisque les Etats-Unis, la Chine, le Japon ou la Russie n’ont jamais offert de débouché à l’huile de palme en tant que carburant.
En 2019, sur les 7 premiers mois, l’Union européenne reste le 2e marché à l’exportation de l’huile de palme pour la Malaisie, derrière l’Inde mais devant la Chine.
Nous sommes reconnaissants envers le gouvernement malaisien de se mobiliser pour améliorer les pratiques environnementales, réduire la déforestation et freiner l’expansion des plantations.
Je suis heureux que le dialogue entre la France et la Malaisie sur l’huile de palme se poursuive à Paris en octobre, à l’occasion de la venue du secrétaire général du ministère des Industries primaires. +d’images
Politique
Parlement
Entretien avec le Vice-Président du Sénat, Hon. Senator Datuk Seri Haji Abdul Halim accompagné d’une délégation de quatre sénateurs, en présence de Frédéric Laplanche, Gilles Barrier et Lisa Amon.
La cordialité de l’entretien et le nombre de sénateurs présents témoignent de l’intérêt porté à notre pays.
Le vice-président a souligné la présence économique française de plus en plus marquée en Malaisie. J’ai indiqué que je soutenais l’action de notre ambassadeur qui vise à rétablir des liaisons aériennes directes entre Paris et Kuala Lumpur pour conforter nos relations économiques qui se portent déjà bien.
Nous avons un commerce bilatéral dynamique (croissance de 8,2% en 2017, et de 7,6% en 2018) grâce à des investissements français pertinents et en expansion, bénéfiques pour les deux parties.
La Malaisie est cliente de tous les modèles d’Airbus et recevra des livraisons en nombre croissant dans les prochaines années. Chaque Airbus fabriqué actuellement contient des pièces fabriquées en Malaisie.
Nous avons bien évidemment évoqué le dossier de l’huile de palme et j’ai repris les termes de mon échange précédent avec le ministère des Industries primaires.
Les sénateurs ont souhaité multiplier et approfondir les échanges à travers des programmes dans plusieurs domaines clés dont l’éducation et le tourisme.
Enfin, ils m’ont fait l’honneur de me montrer leur superbe hémicycle. +d’images
Entreprenariat
Présentation et entretiens au centre d’affaires de la Chambre de commerce et de l’industrie France-Malaisie (CCIFM), suivis d’un cocktail de Networking, en présence de Frédéric Laplanche, Olivier Rives-Geoges, conseiller consulaire, et de Xavier Fraval de Coatparquet, directeur pays de Business France.
Merci à Michel Lozac’h et David Attar, directeurs de la CCIFM, pour m’avoir ainsi permis de rencontrer la communauté d’affaires en Malaisie.
Créée en 1991, la CCIFM réunit 300 membres et dispose de 3 business center sur Kuala Lumpur, où 80% des entreprises françaises sont implantées. Celui que j’ai visité propose des bureaux privatifs, mais aussi des bureaux de passage.
La CCIFM offre également un service de ressources humaines et d’organisation d’événements. La palette de services de soutien aux membres est très étendue (portage salarial, obtention des permis de travail..).
Le choix de la Malaisie par nos entreprises s’explique par des facilités d’implantation extrêmes, comme des visas de 10 ans proposés aux entrepreneurs qui leur permettent un développement serein des affaires.
L’attractivité du pays est renforcée par sa position de hub pour rayonner dans l’Asean.
J’ai invité le board de la CCIFM à soutenir activement notre ambassadeur dans ses initiatives pour obtenir le rétablissement d’une liaison aérienne directe entre Paris et KL, point déterminant pour soutenir nos échanges commerciaux.
J’ai également suggéré que la CCIFM s’implique dans le board du lycée français de Kuala Lumpur, à l’image de ce qui se pratique à Londres ou Singapour.
Lors des échanges avec les entrepreneurs présents, j’ai mesuré la diversité des activités représentées qui vont de l’armement à l’enseignement, en passant par la technologie ou bien le tourisme.
Je retiens mon entretien avec Jean-Marc Roda, chercheur au Cirad, venu pour l’occasion du Sabah, qui m’a parlé de la plateforme de coopération SALSA (Sustainability of Agriculture Landscape in SouthEast Asia). Il m’a décrit les efforts de la Malaisie pour protéger l’environnement, la biodiversité et la vie sauvage. +d’images
Communauté française
Conseillers consulaires
Rencontre avec les conseillers consulaires Eric Bijaoui, Olivier Rives-Geoges et Jean-Yves Gicquel, en présence de Gilles Barrier et de Frédérique Cheusel, consule.
Nos conseillers disposent d’une solide expérience de la vie locale et m’ont apporté une quantité d’informations qui m’ont été utiles lors de mes rencontres à Kuala Lumpur.
La communauté française, qui avait enregistrée une forte croissance de 1995 à 2016 (+213%), a amorcé une lente érosion liée au ralentissement de l’activité du secteur pétrolier et gazier.
En août 2019, le nombre de Français inscrits au Registre était de 3104. 84% des Français réside à Kuala Lumpur et dans les environs immédiats de la capitale.
Parmi les membres de l’Union européenne, la communauté française est numériquement la troisième, après celle des Britanniques et des Allemands.
Par ailleurs, la Malaisie est une destination touristique en vogue pour nos compatriotes. Le nombre de touristes français en Malaisie en 2018 est estimé à 120 000 personnes.
Nous avons évoqué le cas d’une certaine catégorie de Français, inconnus du consulat, qui choisissent volontairement de ne pas solliciter de visa long séjour aux autorités malaisiennes afin de sortir du territoire tous les 3 mois et renouveler leur visa de tourisme.
Mais les services de l’immigration malaisiens appliquent strictement leurs règles d’entrée et de séjour. Ces Français peuvent alors se trouver interdits de territoire ou même être placés en centre de rétention pour dépassement de leur temps de séjour. Ces personnes sont alors entendues par un juge et se voient appliquer une amende assortie d’une reconduite à la frontière. +d’images
Enseignement français
Lycée Français Henri Fauconnier
Visite du lycée français Henri Fauconnier (LFKL) en compagnie de Roland Husson, conseiller culturel.
Henri Fauconnier était un planteur arrivé au début du 20ème siècle en Malaisie. Il aurait été à l’origine de la culture de l’huile de palme dans ce pays.
Son roman « Malaisie » a remporté le prix Goncourt en 1930.
J’ai retrouvé Patricia Reynaud, proviseur, qui officiait à Tokyo jusqu’en juin dernier.
Le lycée conventionné avec l’AEFE scolarise un peu plus de 700 élèves de la maternelle à la terminale.
Il enregistre chaque année d’excellents résultats au baccalauréat avec 100% de réussite, dont près de 2/3 de mentions Très bien ou bien.
Le lycée a construit un nouveau bâtiment destiné à accueillir les maternelles et les premières classes de primaire dès 2020.
J’ai eu l’opportunité de poursuivre les discussions avec les représentants de l’association des parents d’élèves, mais également avec Agnès de Soultrait et Fabrice Berhegen, membres du conseil d’administration du lycée.
Afin de redonner une dynamique aux effectifs de l’établissement, il est envisagé d’ouvrir une section internationale qui pourrait accueillir les enfants des locaux.
Un rapprochement avec l’ecole allemande est aussi envisagé pour créer des synergies et en faire un euro-campus.
Il est agréable de parler avec des interlocuteurs qui cherchent en toutes circonstances des solutions positives… +d’images
Culture
Visite guidée du musée national (Muzium Negara) en compagnie de Roland Husson, conseiller culturel.
Merci à Marie-Andrée Abt et Anne Deguerry, guides bénévoles pour m’avoir fait découvrir ce musée passionnant.
La constitution de 1957 fait de la Malaisie une monarchie constitutionnelle et parlementaire, sur le modèle britannique, mais dans un cadre fédéral. L’autorité royale est détenue à tour de rôle, pendant 5 ans, par l’un des neuf sultans élu par ses pairs au titre de Yang di-Pertuan Agong (souverain suprême).
Le Premier ministre, nommé par le Roi, est le chef du gouvernement, responsable devant la chambre des députés élue au suffrage universel.
Chacun des 13 États de la Fédération dispose de son assemblée et de son exécutif.
À la différence des états voisins, la Malaisie a été épargnée par les coups d’Etat et les guerres civiles. +d’images