Accueil      En circonscription      Sénat      Bilan de mandat      Revue de Presse          Parcours      Contact     
    

En circonscription en Suisse – Genève (13-14 oct. 2022)

Mon déplacement à Genève a été principalement motivé par deux événements : les Mondiaux de la Joaillerie (WorldSkills) et l’hommage à la résistante Noëlla Rouget, aux côtés de Patrick Lachaussée, consul général.

Cette visite m’a aussi permis de prendre le pouls de notre communauté auprès de notre élue, Linda Chevalier et de nos entrepreneurs de la CCI France-Suisse.

Ce fut également l’occasion de faire un point sur l’actualité internationale avec Jérôme Bonnafont, ambassadeur de France et représentant permanent de la France auprès de l’Office des Nations Unies.

Compétition WorldSkills

Épreuve de joaillerie

Après les épreuves de Boulangerie/Pâtisserie à Lucerne (compte-rendu) auxquelles j’ai assisté trois jours auparavant, je suis revenu en Suisse, à Genève cette fois, pour assister aux Mondiaux de la Joaillerie, en qualité de membre du comité d’organisation de WorldSkills Lyon 2024.

14 concurrents se sont affrontés durant 23 heures d’épreuves. Ils devaient réaliser une pièce en trois morceaux dont une partie créative, où le candidat doit réaliser son propre design. Les compétiteurs travaillent sur de l’or.

Parmi les 14 pays participants, j’ai encouragé notre jeune représentant qui a déjà non seulement remporté les Worldskills France, mais également un contrat d’embauche chez un grand joaillier de la place Vendôme.

J’ai longuement échangé avec Magali Saouzanet, team leader de l’équipe de France, en charge d’un centre d’apprentissage à Quimper.

Celle-ci m’a confié que ces Mondiaux par métiers offrent l’opportunité aux jeunes de comparer leurs expériences auprès d’autres nationalités, tandis que lorsque tous les métiers sont réunis en un même endroit, les jeunes restent avec leur équipe nationale.

J’ai également encouragé l’équipe de Taiwan et noté qu’elle avait de nombreux sympathisants. +d’images

Diplomatie parlementaire

ONU

Rencontre avec Jérôme Bonnafont, ambassadeur de France, représentant permanent de la France auprès de l’Office des Nations Unies à Genève et des autres organisations internationales en Suisse.

Lors d’un échange privilégié à la Résidence de l’ambassadeur en présence de Patrick Lachaussée, consul général de France à Genève, nous avons abordé tous les sujets d’actualité discutés à l’ONU.

➡️ L’Ukraine d’abord. L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté, deux jours plus tôt, une résolution dans laquelle elle demande à la Russie de revenir sur sa « tentative d’annexion illégale » de quatre régions ukrainiennes à la suite de « soi-disant référendums illégaux ».
Le texte de la résolution intitulé « Intégrité territoriale de l’Ukraine : défense des principes consacrés par la Charte des Nations Unies », a été adopté par 143 voix pour, 5 contre et 35 absentions.
Ce vote constitue une victoire diplomatique dont nous nous sommes réjouis.

➡️ Pour le Venezuela, j’avais plaidé pour la reconduction pour deux années supplémentaires du mandat de la Mission internationale indépendante d’établissement des faits sur le Venezuela, créée en 2019.
C’est chose faite. Lors de sa 51e session, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a adopté une résolution (19 voix pour, 5 voix contre et 23 abstentions) reconduisant la Mission.
Le Conseil a condamné fermement toutes les violations du droit international des droits de l’Homme au Venezuela, dont certaines, selon la mission internationale indépendante, pourraient être constitutives de crimes contre l’humanité, et demande aux partis du pays de prendre rapidement part à un processus qui permette la tenue d’élections présidentielle et parlementaire libres et régulières, ou bien de soutenir un tel processus.

➡️ La Syrie affiche un bilan désastreux : 400.000 morts, 150.000 disparus, 7 millions de réfugiés. 14,6 millions de Syriens ont actuellement besoin d’une aide humanitaire.
Le Conseil exige que la Syrie accorde au Haut-Commissariat et à la Commission d’enquête internationale indépendante un accès immédiat, total et sans entrave à l’ensemble de son territoire de façon à faciliter la surveillance du respect des droits de l’Homme et l’enregistrement des victimes.
La Chine a voté contre cette résolution.

➡️ L’influence de la Chine est palpable à l’ONU, où certains pays craignent des rétorsions s’ils votent contre la Chine.
Ainsi le Conseil des droits de l’Homme (19 voix contre, 17 pour et 11 abstentions) a choisi la semaine précédente de ne pas organiser un débat sur la situation des droits de l’Homme dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang (Chine), en février ou mars prochain.
Cela aurait constitué une première contre une grande puissance. +d’images

Communauté française

Deux rencontres m’ont permis d’évoquer les besoins de la communauté française à Genève.

Linda Chevalier, élue AFE et Genève

Tout d’abord réunion avec Linda Chevalier, conseillère des Français de l’étranger pour Genève, élue à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), présidente de l’Union des Français de Suisse (UFS), de l’UFE Suisse-Genève et de l’Union des sociétés françaises de Genève (USFG).

Nous avions défilé ensemble, la veille, lors de la cérémonie mémorielle en hommage à Noëlle Rouget.

Très engagée au service de nos compatriotes, Linda honore ses multiples casquettes en animant de très nombreux événements associatifs. C’est pratiquement un temps plein consacré au bénévolat. Je veux le souligner et saluer son abnégation.

Marie-Françoise de Tassigny, pdte de la Bienfaisance

J’ai ensuite rencontré, Marie-Françoise de Tassigny, présidente de la Bienfaisance, qui vient en soutien à des jeunes compatriotes qui font des études en Suisse.

Élue de 2006 à 2014 à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE), nous avons été dans le même groupe et participé ensemble à la création de l’UDI avec Jean-Louis Borloo et Simone Veil en 2014.

Après avoir abandonné ses mandats électoraux, Marie-France a continué à s’investir en faveur de notre communauté.

Enseignement

Collège du Léman

Accueilli par Emmanuel Coigny, principal, j’ai visité le Collège du Léman, en compagnie de Patrick Lachaussée, consul général de France.

L’établissement compte 2000 élèves de 2 à 18 ans, dont 250 internes. 130 nationalités y sont représentées.

Le collège présente une trentaine d’élèves au baccalauréat chaque année avec un succès éclatant de 100% de réussite.

Le collège du Léman fait partie des 11 écoles du Groupement des écoles suisses préparant le baccalauréat français (GESBF).

Présidé par Emmanuel Coigny, le GESBF a signé une convention définitive le 5/10/21 avec le rectorat de l’académie de Grenoble dans le cadre de la réforme du baccalauréat.

Très impressionné par l’engagement du président en faveur de notre enseignement, je l’ai sollicité pour nous aider à créer un système Qualité d’évaluation des écoles françaises au sein de l’Anefe. +d’images

Diplomatie économique

Chambre de Commerce (CCIFS)

A l’invitation de Marie Wattez, présidente de la CCI France-Suisse, et de Romain Duriez, directeur, réunion avec des membres de la chambre afin d’échanger sur l’environnement des affaires en Suisse.

Forte de 900 membres, la CCIFS pointe à la 3ème place dans le réseau des chambres françaises à l’international.

Un des points de préoccupation pour les entreprises est la législation fiscale et l’accord bilatéral qui pourrait évoluer et créer des difficultés pour gérer les télé-travailleurs. Les tensions entre l’UE et la Suisse ont également été citées.

La Chine a fait l’objet de discussions et la nécessité de rapatrier des unités de production vers l’Europe faisait consensus.

Après avoir observé l’effet positif de la délégation de service public (DSP) à certaines chambres de commerce comme en Belgique et en Norvège, le conseil d’administration a émis le souhait de s’engager dans cette démarche pour accroitre l’activité de la CCIFS. Vincent Faysse, administrateur de CCIFI, porte le projet pour la CCIFS. Marie Wattez considère que cette évolution pourrait générer un réel progrès dans les échanges bilatéraux.

J’ai assuré les membres du conseil d’administration de mon plein soutien à leur démarche. +d’images

LeBooster Genève

Le déménagement de la CCI France-Suisse dans de nouveaux locaux lui a permis de développer son activité d’accompagnement des entreprises françaises qui souhaitent prendre pied sur le marché helvète.

J’ai visité le LeBooster Genève : des bureaux privatifs et espaces de coworking, incluant un panel de services clés en main (salles de réunion, imprimantes, caféteria…) et l’appui des collaborateurs de la CCI France-Suisse qui permettent d’appuyer le développement des entreprises de part et d’autre de la frontière, mais également d’accompagner les démarches d’implantation sur les deux marchés.

Cette visite m’a offert l’opportunité de découvrir Wellzia, une entreprise suisse spécialisée dans la distribution exclusive de marques cosmétiques françaises (dermo-cosmétiques, cosmétiques premium et cosmétiques Bio).

Depuis 2021, Wellzia assure la distribution exclusive des produits du Laboratoire Bioderma, de la marque Institut Esthederm, ainsi que de 4 marques du Laboratoire Gravier : @cosmonaturel.bio, Bio since 1975, Ce’Bio et Harmonie verte.

J’ai dit à Alexa Brasseur, responsable Marketing, combien j’étais heureux de voir son activité dédiée à l’exportation de produits français. Notre balance commerciale se porterait mieux si nous avions des centaines de Wellzia. +d’images

Crédit agricole Next Bank

Accompagné de Vincent Faysse (administrateur et membre du comité exécutif de la CCI France-Suisse) et de Pierre-Marie Durécu (responsable Communication de la CCI France-Suisse), je me suis rendu au Crédit agricole Next Bank, dirigé par Thibault Reversé.

Créée il y a 22 ans, cette structure a été initiée pour répondre aux besoins des frontaliers français qui vivent en France et travaillent en Suisse.

Avec 11 agences en Suisse et 220 collaborateurs, la banque s’est diversifiée pour les résidents en Suisse et cible en particulier les expatriés français.

Le Crédit agricole Next Bank est donc un partenaire naturel des associations françaises comme l’UFE, FIAFE, CCIFS.

Thibault Reversé m’a assuré qu’il est simple d’ouvrir un compte en Suisse.

Il s’interroge sur les effets potentiellement négatifs pour l’activité si les accords fiscaux bilatéraux entre la Suisse et les pays de l’UE s’interrompaient à l’avenir.

Devoir de mémoire

Hommage à Noëlla Rouget

Devant le monument aux morts rénové, situé dans le périmètre du consulat général de France à Genève, j’ai assisté à la cérémonie en hommage à Noëlla Rouget, résistante, déportée, militante au service de la mémoire, aux côtés des conseillers des Français de l’étranger Linda Chevalier et Nicolas de Ziegler.

Présidée par Patrick Lachaussée, consul général de France, avec pour maître de cérémonie, Dominique Louis, ancien chef du protocole du Canton de Genève et colonel de l’armée suisse, et pour coordonnateur général, Bernard Revol, trésorier fondateur de l’association « Mémoires », la cérémonie s’est tenue en présence d’un grand nombre de personnalités.

Le général Benoît Puga, Grand Chancelier de la Légion d’honneur, Mauro Poggia, président du Conseil d’État du Canton de Genève, Alfonso Gomez, vice-président du Conseil administratif de la ville de Genève ont accompagné le consul général pour témoigner du formidable parcours et de l’extraordinaire humanité de Noëlla Rouget.

La plaque en hommage à Mme Rouget, était recouverte pour l’occasion des drapeaux français et suisse, entrelacés pour symboliser sa naissance et sa mission dans la Résistance française jusqu’à sa déportation et sa libération, puis son installation en Suisse avec l’appui de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, sa reconstruction, sa rencontre avec son époux et la naissance de ses enfants, ses combats pour la mémoire jusqu’à son décès en 2021.

Comme le public, j’ai ressenti une très forte émotion lorsque huit enfants de l’école primaire française de Genève ont dévoilé la plaque et que les petits enfants de Mme Noëlla se sont ensuite approchés pour déposer deux bouquets de roses blanches.

Afin de remercier les artisans de cette remarquable cérémonie, le consul général les avait invités à un dîner à sa Résidence, durant lequel j’ai eu le plaisir d’échanger longuement avec le Grand Chancelier. +d’images

En circonscription en Suisse – Genève (3 fév. 2020)

Retour en Suisse après ma visite en octobre dernier motivée par la tenue de l’Assemblée générale de l’UFS, l’Union des Français de Suisse (compte-rendu).

Je remercie Patrick Lachaussée, consul général de France à Genève, pour avoir accueilli une rencontre très instructive de notre communauté d’affaires, organisée par la chambre de Commerce France-Suisse. Notre consul m’a ensuite accompagné pour une visite de l’école primaire française de Genève, l’occasion d’évoquer la mise en œuvre de la réforme du Bac hors de nos frontières.

Entrepreneuriat

Projet Rafale

Romain Duriez, directeur de la chambre de Commerce France-Suisse, sait qu’il peut compter sur mon soutien, d’autant que la France et la Suisse sont des partenaires économiques majeurs. En matière d’exportations françaises, la Suisse pèse autant que la Chine ! La Suisse est aussi le 3ème investisseur direct en France, devant l’Allemagne.

C’est peu dire s’il est important de poursuivre le développement des investissements de part et d’autre de la frontière afin de soutenir la croissance et favoriser la création d’emplois dans tous les secteurs.

J’ai souligné l’importance du projet Rafale, candidat à l’appel d’offres de l’armée de l’Air suisse ! Il pourrait incarner la qualité et l’ampleur de nos échanges économiques sur plusieurs décennies, comme l’a relevé Jean-Michel Meyer, cadre de la société Rafale International.

La mobilisation de notre communauté d’affaires pour accompagner et faciliter ce projet ambitieux constitue ma priorité d’action pour la Suisse. + d’images

Communauté française

Genève Accueil

(entre Laurence Binvel et Agnès Paris)

Ce fut un plaisir d’échanger avec les membres de Genève Accueil, à l’invitation de sa présidente Laurence Binvel, dans l’appartement d’Agnès et Pierre Paris.

Nos conversations se sont polarisées sur le Brexit : évolution des négociations, ressenti des Français du Royaume-Uni, projections… Au gré des questions, j’ai trouvé très enrichissant d’entendre les réactions et l’analyse des Français de Suisse sur ce sujet. Merci à Laurence, Agnès et Pierre pour ce moment privilégié. + d’images

Enseignement français

École primaire de Genève

Retour à l’école primaire française de Genève, déjà visitée en octobre 2015, pour une réunion de travail avec l’équipe de Bernard Revol, son président et Sébastien Gibert son directeur, en présence de Patrick Lachaussée, consul général de France à Genève.

Nous avons fait le point sur divers projets en cours et la campagne d’inscription, puis évoqué la reconnaissance de la qualité d’enseignement offerte par cette école à taille humaine, tant par les inspecteurs de l’AEFE, de l’Éducation nationale que du département de l’Instruction publique genevois.

Dans un second temps, nous avons conclu cette séquence par des échanges très constructifs avec Emmanuel Coigny, président du GESBF, l’autorité compétente pour l’inscription au Baccalauréat des élèves scolarisés en Suisse.

Nous sommes revenus sur l’organisation exemplaire des épreuves de contrôle continu du baccalauréat, nouvelle formule, en Suisse : plus de 600 élèves concernés, des enseignants par dizaines mobilisés, 13 lycées suisses impliqués dans une coopération innovante, confiante et constructive avec le rectorat de Grenoble.

Le GESBF prend pleinement son rôle dans la réflexion visant à doubler le nombre d’élèves dans l’enseignement français à l’étranger, objectif affiché par le Président de la République à horizon de 2030. + d’images

Médias

RTS – RadioTélévisionSuisse

Au micro de la RTS, j’ai été invité à m’exprimer dans un débat intitulé “Macron: bon bilan, mauvaise cote?”

Presque à mi-mandat, il faut rappeler que le président Macron a considérablement restauré l’image de la France à l’international. Puis, les conflits sociaux ne doivent pas occulter nos bons résultats, comme la baisse historique du chômage (-3;3% en 2019) ou le premier rang en Europe des investissements directs étrangers.

A propos des réformes, d’un président l’autre, l’administration demeure en place et se montre habile à contourner certaines évolutions. A l’inverse, le Parlement ne compte pas suffisamment, d’autant qu’un exécutif fort est la marque de notre Vème République. J’ai noté que les débats que nous n’avons pas dans l’hémicycle se retrouvaient parfois dans la rue…

Lors de cette émission, j’ai eu le plaisir d’échanger avec Romain de Sainte Marie, député socialiste au Grand Conseil genevois, Karel Gaultier, président du cercle des investisseurs de Genève et écrivain, Alexandre Habay, correspondant à Paris. Lien vers le Podcast (20m)

HEBDOLETTRE n°127 – EDITO : “Think different” (PLF2020) // Hommage national à nos soldats tombés au Mali // PLF2020 – Action Extérieure de l’État (P105, P151, P185) : Discussion générale + Amdt Flam + Enseignement + Moncton/Olso / PLF2020 – Coordination du travail gouvernemental (P129) : Rapport en commission + séance publique // Notre réseau diplomatique : des économies en guise de stratégie // Public Sénat : Haro sur le Black Friday ? // Jean-Pierre Cantegrit devient chevalier de la Légion d’honneur // Vincent Sadèque (Djibouti) : un modèle d’engagement politique indépendant // La Ville de Paris ravive la mémoire de Pasquale Paoli // En CIRCONSCRIPTION : en Malaisie – Kuala Lumpur (22 & 23 sept. 2019) / en Indonésie – Jakarta (24 & 25 sept. 2019) / en Chine – Hong-Kong (26 & 27 sept. 2019) / en Espagne – Palma de Majorque (14-15 oct. 2019) / en Suisse – Berne / Genève (18-19 oct. 2019) / en Grèce – Athènes (24-26 oct. 2019).

Lire : l’HEBDOLETTRE n°127 – 11 décembre 2019Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Edito de l’HebdoLettre n°127

“Think different”

Depuis 1995, le budget du Quai d’Orsay est l’objet d’un reflux continu sous la pression de Bercy. Il a fallu toute l’autorité d’un ministre de l’envergure de Jean-Yves Le Drian pour suspendre cette tendance baissière cette année.

Lors des débats budgétaires au Sénat, le ministre a annoncé l’annulation de la fermeture du consulat de Moncton et de l’Institut français de Norvège.

Pour combien de temps ?

Annonces lancinantes des fermetures de postes, plan de diminution des effectifs en attendant le prochain, faiblesse de nos contributions volontaires à l’ONU (nous pointons entre la 15ème et la 20ème place)…, on n’en voit pas la fin. Où est la dynamique ?

Quand donc pourrons-nous voir l’avenir de manière positive dans ce ministère ?

Concernant la politique immobilière, Bercy contraint depuis des années le Quai d’Orsay à vendre les “bijoux de famille” pour financer son train de vie. Ceci a une fin. Et nous y sommes ! Le ministre l’a clairement rappelé. A juste titre !

Lors de mon intervention à la tribune au nom du groupe centriste, j’ai proposé au ministre de donner de l’autonomie à nos chefs de poste. Afin de leur permettre de gérer au mieux localement notre patrimoine sans nécessairement faire appel aux deniers publics, il est nécessaire de réformer la comptabilité publique.

S’agissant du programme 151 qui concerne les consulats et les Français de l’étranger, nous enregistrons de plus en plus d’expatriés ou de personnes de passage, mais de moins en moins de moyens : c’est le fameux effet ciseau.

Là encore, notre réseau consulaire donne l’image d’un repli permanent. À ce rythme, quelle sera la carte consulaire dans dix ans ?

Le budget de ce réseau devrait être envisagé non pas comme une structure de coûts, mais comme une opportunité de gérer des revenus.

Si l’intégralité de la recette des visas finançait le réseau qui la collecte, nous retrouverions une dynamique de développement qui soutiendrait également notre diplomatie économique sans peser sur le contribuable. Phénomène qui pourrait s’amplifier en s’inspirant des bonnes pratiques : les consuls honoraires allemands peuvent effectuer les prises d’empreintes biométriques pour éviter à leurs compatriotes de faire de longs déplacements tout en conservant le produit du service.

Quant à notre diplomatie culturelle, je soutiens sans réserve la dynamique initiée par le Président de la République dans le but de doubler le nombre d’élèves scolarisés dans l’enseignement français à l’étranger à l’horizon 2030.Visuel HL125

Pouvons-nous croire cependant que cet objectif survivra aux deux prochaines élections présidentielles ?

Il y a deux ans, j’avais proposé d’atteindre ce résultat en cinq ans, puis de doubler encore sur les cinq années suivantes afin de quadrupler notre réseau en dix ans. Pour y parvenir, il faut concentrer l’effort public sur le développement plutôt que de financer de la dépense non maîtrisée. À titre d’exemple, j’ai relevé que l’enveloppe des 10 premiers salaires de l’AEFE à l’étranger s’élève à 1,8 million d’euros.

“La folie serait de se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent”, dirait Albert Einstein.

Confrontée à des difficultés financières et une perte d’attrait dans les années 90, la société Apple Computer a réinventé sa stratégie et l’a popularisée par un slogan et un clip intitulé “Think different”.

L’expérience m’a appris qu’une approche disruptive permet de surmonter tous les obstacles.

Pour offrir à notre diplomatie les moyens des ambitions affichées par Emmanuel Macron, il est nécessaire de penser son budget différemment. L’écoute dont a fait preuve Jean-Yves Le Drian durant les débats permet de penser qu’il pourrait relever ce défi. Découvrir l’HebdoLettre n°127

HEBDOLETTRE n°124 – ÉDITO : Export : Génération rationalisation. // VENEZUELA : 87 sénateurs cosignent ma proposition de résolution // CYBERSÉCURITE : développement de la 5G et préservation de notre sécurité nationale // SENAT : ma désignation au poste de secrétaire de la commission des Affaires étrangères // INNOVATION de DÉFENSE : Réflexions pour améliorer le financement // Réception à MATIGNON // La FAPEE s’interroge sur l’avenir de l’enseignement français à l’étranger // Débat CYBERCERCLE : “Sécurité numérique, sécurité économique” // En circonscription : ÉTATS-UNIS : New-York & Boston (13-17 juillet 2019) / ROYAUME-UNI : Londres & Maidstone/Kent (12-13 juillet 2019) / ESPAGNE : Madrid (11 juillet 2019) / BELGIQUE : Bruxelles (08 juillet 2019) / SUISSE : Genève (04 juillet 2019)

Lire : l’HEBDOLETTRE n°124 – 29 juillet 2019Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Edito de l’HebdoLettre n°124

Export : Génération rationalisation

Lancée en 1880, la fameuse “Garden party” du 14 juillet organisée dans les jardins de l’Élysée n’a plus cours depuis 2010. Le coût de l’édition 2009 avait été évalué à 732.836 euros. La crise économique a eu raison du rituel républicain.

À l’étranger, toutefois, les ambassadeurs et les consuls sollicitent avec beaucoup de succès les entreprises françaises établies localement pour financer cette tradition et ainsi permettre à la France de maintenir son rang. Ce mois-ci, à Madrid, Londres et New-York, j’ai mesuré à nouveau l’efficacité de cette forme de partenariat public-privé de prestige qui ne pèse pas sur nos finances publiques.

Les mécènes se recrutent essentiellement parmi les entreprises du réseau mondial des CCIFI, ramifié dans 92 pays !

Comme vient de le rappeler avec force Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État au MEAE, ces 123 chambres de commerce et d’industrie françaises constituent, chacune dans son pays, un remarquable atout pour soutenir le développement de nos entreprises à l’international.

Véritable colonne vertébrale de notre dispositif économique à l’export, il faut souligner que ce réseau de 1200 collaborateurs est autofinancé à 99%. “Il ne coûte rien au contribuable!”, a clamé Arnaud Vaissié au moment de transmettre son mandat de président du réseau à Renaud Bentégeat, en juin dernier.

De son côté, Business France, née de la fusion d’UBI France et de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII), est dotée d’un budget de 90 millions d’euros d’argent public. Cette structure de 1500 employés n’a d’autre impératif que de réduire la voilure budgétaire. En Amérique du nord, l’objectif est d’économiser 1 million de dollars par an sur les loyers de bureau d’ici à 2022. Pour information, le loyer du bureau de New-York s’élève à 800.000$ par an…

Pour soutenir le développement de leurs PME à l’export, les régions françaises mobilisent elles-aussi des fonds publics. En guise d’illustration, la Maison de la région Occitanie / Pyrénées-Orientales occupe de superbes bureaux sur la 5ème avenue, en plein cœur de Manhattan.
Visuel HL122

Le lancement de Team France Export début 2018 par le gouvernement va dans le bon sens. Il vise à rassembler nos forces pour aider nos PME à vendre ou s’implanter hors frontières. Nous en voyons les premiers effets grâce au volontarisme de Christophe Lecourtier, DG de Business France. Mais j’ai observé, lors de mon dernier déplacement aux États-Unis, que les structures y étaient toujours redondantes. Pire, une forme de concurrence est même entretenue entre les CCIFI et d’autres acteurs.

Nos voisins Allemands, eux, concentrent leur appui financier public sur leurs chambres de commerce à l’étranger au travers des Landers. Ce bras armé fait leur force à l’export. De notre côté, nous persistons à faire cohabiter nos divers réseaux à l’étranger. Ce phénomène affaiblit le réseau des CCIFI qui se trouve en état d’infériorité par rapport à son homologue allemand.

En résumé, d’un côté, les entreprises françaises doivent payer les frais de bureaux et de personnels des CCIFI ; de l’autre, l’État français et ses régions continuent à financer des bureaux et des fonctionnaires à l’étranger.

Et si, enfin, les acteurs publics de Team France Export accéléraient la rationalisation de leurs moyens pour renforcer les CCIFI ? Découvrir l’HebdoLettre n°124