Ce 4ème déplacement aux Émirats avait pour objectif de préparer la visite du groupe d’amitié sénatorial France-Pays du Golfe, envisagé début 2022.
Nous nous rendrons évidemment à la première exposition universelle au Moyen-Orient (1er octobre 2021 au 31 mars 2022) qui a pour thème “Connecter les esprits, construire le futur”. On y découvre en effet le meilleur état de l’art technologique et le savoir-faire de chaque nation exposante.
Mes échanges ont été riches auprès des acteurs de notre communauté en croissance, dont quatre conseillers des FDE, ainsi que de jeunes entrepreneurs, emballés par une ville où tout leur semble possible.
Un temps fort aura été ma rencontre avec le Bureau exécutif de Lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Le crime n’a pas de frontières et la tentation est grande pour les malfaiteurs de tenter de prendre avantage d’une économie ouverte.
Événement
Exposition universelle
La diplomatie parlementaire peut s’exercer sous différentes formes. Visiter l’exposition universelle, c’est l’opportunité de visiter plusieurs pays de la circonscription « Monde » d’un sénateur des Français de l’étranger, dans une même journée.
J’ai ainsi visité chacun des pavillons des pays couverts par le groupe d’amitié que je préside : Émirats Arabes Unis, pays hôte, Arabie saoudite, 2ème pavillon par la taille et premier par la fréquentation ; Bahreïn ; Koweït ; Oman et Qatar.
Je me suis également arrêté sur un pavillon de chaque continent : la Belgique pour l’Union européenne, la Serbie pour l’Europe, le Chili pour l’Amérique, le Maroc pour l’Afrique et l’Inde pour l’Asie-Océanie.
Je remercie chacun des commissaires de ces pavillons de m’avoir réservé un excellent accueil et d’avoir souvent pris le temps de me détailler leur vision du futur.
Après 14 kilomètres de marche, plus de 8 heures de visite, je n’ai visité que 12 pavillons sur les plus de 190 pavillons participants, répartis sur les 3 ailes : durabilité, mobilité et opportunité.
80% des infrastructures et innovations resteront en place à l’issue de l’exposition pour former un nouveau quartier de la ville baptisé « District 2020 ». +d’images
Pavillon France
J’ai commencé ma première journée, consacrée à l’exposition universelle, par une visite du pavillon France en compagnie d’Erik Linquier, commissaire général pour la France et président de la Cofrex, et de Franck Trouilloud, directeur de l’Alliance française d’Abu Dhabi.
Le pavillon France est situé dans l’aile “Mobilité” de l’Exposition universelle. Avec 5000m2 de superficie, le pavillon France est le 5ème plus grand pavillon de l’exposition universelle.
Le parcours débute avec les originaux de l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert, témoignage de l’esprit des Lumières.
2500m2 de tuiles solaires photovoltaïques sur la façade et le toit permettent de fournir 70% des besoins du pavillon en électricité.
– Engie et la région Ile-de-France présentent des solutions énergétiques pour accélérer la transition vers un territoire neutre en carbone,
– Le Cnes propose d’explorer l’espace,
– Renault group imagine une offre de véhicules partagés pour aller vers une mobilité intelligente,
– Accor devient par la magie du numérique le leader de l’hospitalité augmentée, tandis que Flying whales imagine le fret de demain.
Le dernier espace du pavillon propose une définition du progrès organisé en 3 planètes :
. « Science » au cœur de l’Antarctique avec le CNRS ;
. « Éducation » pour explorer l’infini des savoirs avec le CRI ;
. « Art » pour amener la culture pour tous avec Art Explora.
Le restaurant Brillat Savarin tenu par Sofitel permet de profiter de la terrasse située sur le 8ème plus haut pavillon de l’exposition. Les visiteurs peuvent également profiter du Paris-Versailles Café qui propose des produits superbes, dont une variété de nougats que je n’imaginais pas.
J’ai particulièrement apprécié les espaces mis à disposition des entreprises pour faciliter les contacts d’affaires et la mise en valeur de PME innovantes. Un pavillon très réussi ! +d’images
Politique
Rencontre avec les « Men in White »
Toute ma gratitude à Mme Hend Al Otaiba, ambassadrice des EAU en France, pour son intervention qui m’a permis de m’entretenir avec le Bureau exécutif de Lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Cet entretien privilégié m’a servi à appréhender la détermination et l’intelligence des services de sécurité des Émirats pour combattre la criminalité sous toutes ses formes. Leur volontarisme pour échanger les informations et augmenter les coopérations avec les services étrangers est clairement affiché.
Si les criminels pensent qu’ils pourront s’installer à Dubaï et y vivre sains et saufs, ils seront déçus. Du reste, les autorités ont arrêté un des plus grands criminels en Europe.
Mes interlocuteurs m’ont indiqué avoir aussi arrêté 6 “notices rouges” d’Interpol suite aux demandes des autorités françaises. Une trentaine d’affaires de détournement concernant notre pays ont été résolues : 44,4 millions d’euros ont été saisis à Dubaï et renvoyés en France.
Les EAU se dotent de nouvelles législations à l’image de celle destinée à combattre l’évasion fiscale. Par souci de transparence, le site NER.ECONOMY.GOV.AE a été mis en service dans le but de connaître tous les noms des dirigeants et des bénéficiaires finaux de chaque société enregistrée dans les Émirats.
À Dubaï, la volonté est de garantir une sécurité absolue sans que personne ne voie un policier armé.
J’ai été bluffé par les exemples d’intervention présentés par ces « Men in white » et une brillante Lady en beige.
Je leur suis sincèrement reconnaissant d’avoir partagé avec moi leur expérience. J’espère que nous pourrons bientôt partager au Sénat leur vision disruptive destinée à assurer une sécurité efficace.
Entrepreneuriat
Chambre de commerce
Deux rencontres auprès d’entrepreneurs, organisées par Gilles Grima, conseiller des FDE, pour prendre le pouls de la formidable dynamique portée par les EAU et Dubaï en particulier.
En premier lieu, un entretien avec Geoffroy Bunetel, président du French Business Council (FBC), chambre de commerce française à Dubaï.
Le FBC et le FBG (Chambre à Abu Dhabi) ont concrétisé leur rapprochement le 23 juin 2021. La phase de transition prendra fin le 24 novembre par l’élection d’un conseil d’administration unique pour les deux structures qui, dès lors, seront dirigées par Agnès Lopez Cruz, la talentueuse et dynamique présidente actuelle du FBC.
J’ai salué cet accomplissement destiné à accroître l’efficacité des services de la Chambre. Ce résultat était espéré depuis mon premier passage en 2015.
Entrepreneurs français
La Chambre compte 500 membres. Geoffroy dispose d’un plan pour passer à 700 membres à court terme. C’est tout à fait jouable et je l’ai constaté le soir même lors de ma rencontre avec de jeunes entrepreneurs qui m’ont subjugué par leur enthousiasme.
– Fanny, infirmière devenue naturopathe, qui scrute les iris pour faire du préventif ;
– Aurélie, créatrice de mode éthique made in EAU ;
– Céline, qui a lancé un site de e-commerce pour produits d’épicerie fine de sa Provence natale ;
– Nawal, qui s’est mise à son compte pour créer Hestia internationale afin d’aider ceux qui veulent acheter de l’immobilier à Dubaï ;
– Françoise, la style influencer devenue Al Massan (diamant en arabe) pour que son prénom ne soit plus déformé ;
– Nicolas qui a multiplié les expériences professionnelles avant de lancer son service d’accompagnement à la création d’entreprise à Dubaï.
En les écoutant chacune et chacun exprimer sa vision d’entrepreneur, j’ai compris pourquoi ils appellent Dubaï, la ville des possibles ! +d’images
Communauté française
Conseillers des Français de l’étranger
En ultime étape de mon déplacement aux Émirats, j’ai rencontré au consulat quatre de nos cinq conseillers des Français de l’étranger pour les ÉAU : Laurent Rigaud, pdt ; Gilles Grima ; Isabelle Moriou ; Hervé Serol (Guillaume Nassif, étant excusé) ; ainsi que les représentants de l’équipe diplomatique autour de Nathalie Kennedy, consule générale.
Les deux tiers de la communauté française ont moins de 40 ans. Le consulat a enregistré 516 naissances depuis le début de l’année 2021 et 19.225 personnes sont désormais inscrites à Dubaï, tandis que 5.147 sont inscrites sur Abu Dhabi. Une communauté en croissance.
Un des points soulevés par les élus est la difficulté de faire reconnaître en France un permis de conduire obtenu aux EAU. Cela crée un handicap, en particulier pour les jeunes qui rentrent en France afin de suivre des études universitaires.
Mon attention a été attirée sur l’arrivée fréquente de compatriotes à Dubaï, tandis qu’ils sont en situation précaire, attirés par des reportages télévisés flatteurs. Évidemment, ils se trouvent vite en difficulté. Une situation qui m’a rappelé ce que nous avons connu au Royaume-Uni à la fin des années 90… +d’images
Enseignement
Lycée français International Georges Pompidou (LFIGP)
Le LFIGP accueille près de 3000 élèves sur 5 sites. Lors de ma venue, ce lycée conventionné avec l’AEFE accueillait la 6ème édition du Forum des métiers pour répondre aux questions des jeunes sur les professions qui les intéressent.
J’ai eu le loisir d’échanger avec une dizaine d’élèves sur mon parcours d’entrepreneur et ce qui m’a conduit à devenir sénateur.
Mais cette visite avait également pour but de faire le point sur les difficultés auxquelles le LFIGP est confronté.
J’ai donc successivement rencontré le proviseur, les représentants des enseignants, Omar Germouni et Caroline Carle, président et vice-présidente du conseil de gestion, puis, enfin, Nathalie Kennedy, consule générale et son adjointe Marie-Laure Charrier.
Le problème numéro 1 du LFIGP est celui de son statut au regard du droit des EAU qui a évolué en 2017 concernant les associations. Le conseil de gestion doit être juridiquement sécurisé.
De leur côté, les enseignants sont soumis à des exigences nouvelles de la part des autorités locales et supportent des progressions de rémunérations qui ne suivent pas l’évolution du coût de la vie locale.
Comme je l’ai indiqué à la consule générale, le LFIGP doit arbitrer entre un statut associatif et un statut d’école pour se conformer au droit local. Si des adaptations à ces statuts doivent être trouvées avec les autorités locales pour définir un statut hybride qui prendrait en compte des critères français, elles nécessitent d’être concrétisées rapidement et à travers un consensus entre toutes les parties prenantes (conseil de gestion, AEFE, enseignants, élus des FDE et ambassade).
Je veillerai à ce que des progrès aient été constatés lors de mon prochain déplacement en début d’année 2022, car les tensions observées lors de ma visite ne me paraissent pas pouvoir perdurer sans conséquences négatives pour les familles et les enfants. +d’images