J’adresse toute ma gratitude à Catherine Dubreuil-Mitaine, pdte CCIFM qui a été à l’origine de ce déplacement pour me permettre de participer au gala de la Chambre et à notre ambassadeur Emmanuel Cohet pour le programme dense et riche proposé, tout en m’accompagnant sur mes rendez-vous.
Ce fut un grand plaisir de revoir Michèle Malivel, conseillère consulaire pour Maurice et conseillère AFE pour l’Océan Indien.
Michèle m’a fait rencontrer les binationaux qui travaillent à l’avenir de ce bout de terre au milieu de l’océan avec la même ardeur et opiniâtreté que leurs ancêtres français qui ont commencé à s’y établir au temps de Louis XIV. On leur doit l’attachement profond de ce territoire à notre langue.
J’ai dû annuler mon déplacement prévu à la Réunion pour participer aux Rencontres internationales du développement durable. L’île française était la proie d’émeutiers et de pillards, arborant un gilet jaune. La prolongation de mon séjour sur l’ile m’aura permis de visiter les cinq écoles françaises de Maurice.
Au retour de ce déplacement, ma priorité d’action sera de soutenir les initiatives visant au renforcement des liens commerciaux entre Maurice et la Réunion. Les deux iles auraient tout intérêt à développer des synergies, en jouant de leur proximité.
Politique
J’ai eu l’honneur de m’entretenir avec Ivan Collendavelloo (à droite), vice-Premier Ministre, en présence de Emmanuel Cohet, ambassadeur de France à Maurice.
Maurice connaît une croissance économique de 3,7% cette année.
Parmi les sujets que nous avons successivement abordés : le développement de la relation bilatérale ; les questions de santé ; le développement durable et la gestion des déchets.
Entrepreneuriat
Catherine Dubreuil-Mitaine, présidente de la Chambre de commerce France-Maurice (CCIFM), qui compte plus de 200 membres, m’a invité à un petit-déjeuner avec quelques acteurs significatifs du développement économique de l’île.
Responsable régionale des affaires commerciales pour l’Union Européenne, Anna Brzozowska, était présente à cette réunion.
Selon les acteurs locaux, Maurice constitue une porte d’entrée idéale vers l’Afrique, tandis que la Réunion constitue le point d’entrée vers l’Europe.
Les entrepreneurs français regrettent les difficultés incompréhensibles liées à la création d’entreprise à la Réunion, où il faudrait attendre environ dix mois pour avoir un certificat “Kbis” sans lequel on ne peut rien faire.
L’île Maurice apparaît en comparaison un lieu où il est très facile de faire des affaires… Mes interlocuteurs souhaitent aussi que tout soit entrepris pour favoriser des partenariats entre les deux îles. + d’images
J’ai assisté à une passionnante remise de diplômes « Service à la française » à des personnels officiant dans des cuisines de restaurants ou d’hôtels à Maurice, en compagnie d’Emmanuel Cohet, ambassadeur de France.
Service à la française est une organisation qui vise à promouvoir à l’international le savoir-faire des meilleurs ouvriers de France (chef, pâtissier, boulanger, barman, sommelier, maître d’hôtel, fleuriste….).
Au cours de la soirée, Jacques Henrio, meilleur ouvrier de France, a adressé un mot d’encouragement personnalisé à chacun des lauréats stagiaires, puis un message collectif insistant sur la notion de rigueur dans les métiers de la restauration. + d’images
Échange avec des représentants de la section locale des conseillers du commerce extérieur français, aux côtés d’Emmanuel Cohet.
La France est le premier partenaire économique de Maurice. 4ème fournisseur de Maurice (après l’Inde, la Chine et l’Afrique du sud), la France est son second client derrière le Royaume-Uni.
Les CCE soulignent que les coûts des transports aériens dans la région sont un frein conséquent au développement commercial. En effet, pour aller de Maurice à Mayotte, il faut compter deux jours de trajet pour un coût de 850 euros.
Comme divers interlocuteurs, les CCE m’ont fait remarquer que Maurice et la Réunion ont des difficultés à se positionner l’une par rapport à l’autre. + d’images
A l’invitation de sa présidente, Catherine Dubreuil-Mitaine, j’ai eu l’honneur d’intervenir lors de la soirée de gala de la CCIFM, notamment sur l’attention qu’il faut accorder aux marchés de proximité pour optimiser son développement.
Créée depuis 12 ans, ce sont plus de 200 sociétés membres, représentant plus de 40 secteurs d’activité et 25.000 emplois, qui composent la CCIFM.
La CCIFM compte 4 commissions (Réseau communication et Affaires ; TIC ; Relations régionales ; Responsabilité sociétale des entreprises), auxquelles s’ajoute le club Entreprendre France-Maurice.
Au quotidien, la Chambre est animée par une équipe dirigée par Amaury Halgand. + d’images
Le président du groupe ENL, Hector Espitalier-Noel, m’a accueilli en compagnie d’Emmanuel Cohet, ambassadeur, au siège du groupe.
Sa famille a débarqué sur l’Ile en 1810 et la société a été créée en 1821.
Côté en bourse, le groupe emploie désormais 7200 personnes, génère entre 300 et 400M€ de ventes, compte 100 filiales et exploite 120 marques réparties sur 7 secteurs d’activité. ENL est également l’exploitant du plus grand centre commercial de l’île.
La responsabilité sociale et environnementale est une préoccupation majeure. Le groupe tend aussi la main aux start-up par le biais d’un fonds en capital-risque qui investit des tickets allant de 100.000 à 500.000€.
Rencontre avec Julien Faliou, fondateur du site expat.com, start-up de l’année à Maurice, installé sur l’île depuis 2007.
Son site communautaire est devenu une référence pour l’expatriation, puisqu’il a tissé un réseau de 2.500.000 membres situés dans 500 villes aux 4 coins du monde !
Logement, carrière, conseils… les affiliés échangent leurs bons plans en réseau.
Économie
Emmanuel Cohet, notre ambassadeur, m’a organisé dès mon arrivée deux rencontres sur le thème du développement et des énergies renouvelables.
A ce titre, j’ai visité la ferme solaire de Mont Choisy qui est le fruit d’un investissement de 3,6M$, financé par l’AFD, Agence française de développement.
Cette ferme a été inaugurée en janvier 2017 et comporte 6440 panneaux. L’objectif est d’augmenter la part du renouvelable dans la production énergétique nationale. + d’images
Entretien avec Charles Cartier, président de l’Economic Development Board (EDB) à Maurice, en compagnie de notre ambassadeur Emmanuel Cohet.
L’île Maurice est devenue une place stratégique régionale incontournable : en effet, plus de 40% des investissements en Afrique passent par elle !
Le volume global des échanges économiques entre la France et Maurice a progressé de 37,2% en 2017 par rapport à 2016. Charles Cartier regrette que l’île de la Réunion et celle de Maurice, qui ne sont qu’à 35 minutes d’avion, se considèrent comme des concurrentes, au lieu de coopérer à leur développement réciproque. Il suggère la création d’un plan de travail commun.
Communauté française
Réunion avec les chefs de service en poste à l’ambassade de France autour d’Emmanuel Cohet, ambassadeur.
Nous avons fait un tour d’horizon des activités du poste diplomatique.
A l’ordre du jour, la complémentarité de l’île de la Réunion avec l’île Maurice et toutes les synergies à développer au niveau économique, éducatif, sans oublier les objectifs de développement durable. + d’images
Michèle Malivel, conseillère consulaire pour Maurice et conseillère AFE pour l’Océan Indien, m’a ouvert sa maison pour me permettre de rencontrer ces binationaux qui font vivre l’esprit de la France à Maurice.
Ils cultivent l’attachement à la francophonie et un devoir de mémoire vis-à-vis des générations de compatriotes établis sur l’île depuis Louis XIV. + d’images
Enseignement
Visite du lycée La Bourdonnais, conventionné avec l’AEFE, en compagnie de Michèle Malivel, conseillère consulaire et Dominique Vaysse, attachée de Coopération éducative, accueillis par Jean Stephan (à gauche), proviseur et son équipe de direction.
Premier établissement du réseau français à Maurice en nombre, soit 1650 élèves scolarisés de la maternelle au lycée, c’est également le plus ancien puisqu’il a été fondé en 1953.
J’ai eu le privilège de pouvoir m’entretenir avec Henri de Chazal (à droite), président de la compagnie La Bourdonnais et président du comité de gestion. Celui-ci s’étonne du manque de réaction française face à la progression du nombre d’écoles anglo-saxonnes. Henri souhaite que l’école assure une mixité sociale et ne soit pas réservée à une élite. + d’images
Visite de l’école Paul et Virginie, dirigée par Sandra Rabier, en présence de Dominique Vaysse, attachée de Coopération éducative.
Cette école maternelle et primaire est située dans le sud de l’île, secteur qui connaît une croissance démographique liée à une amélioration du niveau de vie.
L’école accueille 400 élèves, dont 9 nécessitent un accompagnement personnalisé.
La directrice m’a indiqué que si l’école n’avait pas créé “Ulis” pour ces élèves, ceux-ci n’auraient pas pu être scolarisés. Mme Rabier regrette toutefois que le différentiel de frais de scolarité lié aux besoins spéciaux (500 euros) ne puisse pas être pris en charge par les bourses.
Je la remercie d’avoir attiré mon attention sur ce sujet afin que nous puissions faire évoluer ces règles. + d’images
Visite de l’école du Nord, établissement conventionné avec l’AEFE, en compagnie de Michèle Malivel, conseillère consulaire, et de Dominique Vaysse, attachée de Coopération éducative, en présence de Frédéric Waeber, président de l’association gestionnaire des parents d’élèves et de l’équipe de direction.
Située dans l’une des zones les plus touristiques de l’île, cette école compte 1281 élèves (850 au primaire et 440 au collège). 700 d’entre-eux utilisent chaque matin l’un des 60 bus reliant les différents points de l’île.
Les écoles anglo-saxonnes ouvrent aux alentours et viennent concurrencer le système français. Signe des temps, l’école du Nord a ouvert une section britannique.
J’ai été agréablement surpris par ses moyens numériques, soit un parc de 300 postes informatiques, 800 comptes utilisateurs, 40 vidéoprojecteurs et 45 tablettes numériques. La wifi couvre tout l’établissement qui affiche ostensiblement les consignes de sécurité numérique. + d’images
L’école du Centre-Collège Pierre Poivre, est un établissement partenaire de l’AEFE.
Fondée il y a 27 ans, elle compte 1062 élèves répartis de la maternelle au collège.
L’école s’inscrit dans le modèle éducatif français, tout en revendiquant son attachement au contexte mauricien : enseignement de l’anglais dès la maternelle, découverte de l’histoire du pays, enseignement des religions et des valeurs morales ou encore port de l’uniforme.
J’ai félicité les membres de l’équipe de direction pour leur engagement en faveur des élèves présentant des troubles de l’apprentissage, dans le cadre de plans d’accompagnement personnalisés. Cette démarche inclusive mérite d’être soulignée.
L’école du Centre se distingue en outre par la qualité de ses équipements sportifs, notamment la salle de gymnastique qui est l’une des plus belles que j’ai vues jusqu’à présent. + d’images
Visite du lycée des Mascareignes qui accueille 620 élèves de la seconde à la terminale.
Cet établissement en forte croissance est conventionné avec l’AEFE.
Situé dans la Smart City ENL, il scolarise les élèves qui sont issus de l’école du Nord et de l’école du Centre.
J’ai eu l’opportunité d’assister à une table ronde sur le thème de l’enseignement du français et le plurilinguisme. + d’images
Culture
Visite de l’Alliance française de Maurice créée en 1889.
Cette AF accueille plusieurs milliers d’élèves pour l’apprentissage du français chaque année, dans le cadre d’ateliers pour enfants, de cours de remise à niveau pour adulte ou de formations à visée professionnelle.
La salle d’exposition de la médiathèque, en forme de voilier, est superbe. Partout, j’ai remarqué le souci du détail visant à créer une atmosphère typiquement française. + d’images
Visite de l’Institut français de Maurice en compagnie d’Emmanuel Cohet, ambassadeur, et de Jean-Marc Cassam-Chenai, conseiller culturel et directeur de l’IFM.
Lieu dédié à la culture et au savoir, l’IFM accueille 80.000 visiteurs par an. L’IFM enseigne notre langue à 400 apprenants.
Sa programmation annuelle dépasse la centaine d’événements artistiques et culturels. Afin d’entretenir la richesse de son offre, l’IFM s’appuie sur des financements privés.
J’ai d’ailleurs participé à un déjeuner organisé par notre ambassadeur à la Résidence à l’attention de mécènes pour leur présenter les temps forts de la saison culturelle 2019. Arts visuels, musique, débat d’idées, littérature, cinéma, spectacle vivant… il y en aura pour tous les goûts. + d’images
Devoir de mémoire
Michèle Malivel, conseillère consulaire à Maurice, m’a servi de guide afin de retrouver les traces de Guillaume Dufresne, venu prendre possession de l’ile en 1715, pour le compte du roi Louis XIV. Elle fut alors baptisée l’ile de France.
Michèle a permis de restaurer des plaques gravées en mémoire de cet acte fondateur.
Un tableau représentant Guillaume Dufresne se trouve à l’ambassade de France à Maurice, pour le plus grand bonheur de son descendant du même nom, Guillaume Dufresne, président du centre Charles Péguy à Londres et du Centre d’échanges internationaux dédié à la mobilité internationale de jeunes. + d’images
Michèle m’a fait visiter le cimetière où reposent tant de Franco-mauriciens arrivés dès le 18èmesiècle. Nombre de sépultures sont dégradées et leur restauration est un projet qui lui tient à cœur.
Si l’ensemble était remis en état, je suis convaincu que de nombreux visiteurs seraient captivés en lisant les stèles et, pour certains, émus d’y retrouver un lointain ancêtre.