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HEBDOLETTRE n°58 – Démocratie française (édito) – Projet de loi Biodiversité (les néonicotinoïdes) – Légalisation du cannabis en Uruguay – En circonscription en Uruguay / Montevideo (16 au 19 avril 2016) – En circonscription au Chili (1) / Osorno (19 au 20 avril 2016) – En bref, semaine du 09 au 13 mai 2016 – UDI Actualités

Lire : l’HEBDOLETTRE n°58 – 25 mai 2016Logo HebdoLettre bleu - Rond75

Edito de l’HebdoLettre n°58

Le 12 mai, le Sénat a adopté le projet de loi Biodiversité en 2ème lecture.

Ce projet a concentré l’attention sur les produits phytosanitaires de la famille des néonicotinoïdes, insecticides fortement suspectés de provoquer la disparition des colonies d’abeilles.

Lors des débats, les abolitionnistes se sont heurtés aux sénateurs qui refusaient une interdiction indifférenciée de ces substances, soutenant que ce serait contraire au droit communautaire.

En réaffirmant mon opposition à l’utilisation des néonicotinoïdes, je me suis déclaré favorable à une méthode de remplacement échelonné de ces produits, sous le contrôle de l’ANSES.

Visuel HL55

Sur ce sujet, le Sénat a finalement adopté un texte de compromis visant à terme l’interdiction généralisée des néonicotinoïdes sans fixer toutefois de date butoir.

Ainsi fonctionne la démocratie. La finalité est de trouver une synthèse qui convienne a minima à 50% des décideurs, plus un.

Au départ, il n’y avait pas de majorité au Sénat pour la suppression des néonicotinoïdes. Après échanges d’informations et d’arguments, une majorité a progressivement émergé pour l’envisager… Lire la suite de l’édito et découvrir l’HebdoLettre n°58

En circonscription en Uruguay (Montevideo – 16 au 19 avril 2016)

En 1880, 11% de la population de Montevideo était de nationalité française. A l’époque, 50% des importations de l’Uruguay provenaient de France…

Ur7Ils sont aujourd’hui 3000 inscrits, un nombre relativement important pour un pays de 3 millions d’habitants. Notre communauté est composée au trois-quarts de binationaux et elle se montre attachée à ses origines (principalement le pays Basque et le Béarn).

Accompagné par Charles-Henry Chenut, vice-président des CCE, j’ai reçu lors de ce déplacement le précieux concours de Sylvain Itté, notre ambassadeur et d’Élise Menard, notre consule.

(à l’image) Merci à Martin Biurrun, conseiller consulaire indépendant en Uruguay et vice-président de l’UFE Uruguay, de m’avoir accompagné lors de chacun de mes rendez-vous et fait découvrir la ville historique de Montevideo.

Communauté française

Ur1Conseil consulaire – Sécurité & Social

(g.à d.) Sylvain Itté, ambassadeur de France en Uruguay ; Élise Menard, Consule ; Olivier Cadic ; et les conseillers consulaires Régine Chouchanian et Martin Biurrun.

Le sujet principal de notre réunion fut la sécurité, même si l’Uruguay reste statistiquement le pays le plus sûr d’Amérique latine.

La perception d’insécurité est grandissante et tout le monde a connu une mésaventure, un jour ou l’autre. Le fait est que, ces dernières années, on assiste à la montée régulière de la petite et moyenne délinquance (vols à l’arraché, cambriolages…) qui touche désormais tous les quartiers de Montevideo. Parmi les explications, le tragique succès de la Pasta base, une drogue bas de gamme qui rend très dépendant.

Autre motif d’inquiétude : le coût de la vie qui affecte de plus en plus de familles. La question sociale progresse au rythme de l’inflation (+10% en 2016) au sein de la section consulaire : le budget annuel de l’aide sociale est de l’ordre de 175000€ (pour une cinquantaine de dossiers gérés) et celui des bourses scolaires dépasse le million d’euros par an (200 demandes ont été traitées par le poste de Montevido).

Ur3 Ambassade 1Déjeuner à l’ambassade

Sylvain Itté, notre ambassadeur, a organisé un déjeuner en compagnie des acteurs associatifs, des conseillers consulaires et des chefs de service.

Les Uruguayens sont soucieux d’entretenir les meilleurs rapports avec la France. Ainsi, en 2012, l’Uruguay fut le premier pays sud-américain à intégrer l’organisation internationale de la francophonie et, en 2013,  Paris et Montevideo ont signé un accord de jumelage.

Nous avons débattu des 3 priorités affichées par Sylvain Itté : 1) Relancer l’activité économique entre nos deux pays. 2) Renforcer la pratique du français qui a perdu de son influence depuis 20 ans. 3) Redynamiser la coopération universitaire.

Commerce extérieur

Ur2Chambre de commerce française de Montevideo  

(g. à d) Martin Biurrun (conseiller consulaire) ; Charles-Henry Chenut (VP CCE) ; Marcel Duthilleul (directeur CCFM) ; Robert Miles (Pdt CCFM) ; Olivier Cadic ; Benoît Delaplace (chargé de mission économique à l’ambassade de France en Uruguay) et Régine Chouchanian (conseillère consulaire).

La Chambre de commerce française de Montevideo est la doyenne des CCI internationales depuis 1882 !

Les animateurs de la communauté d’affaires française d’Uruguay ont, avec le soutien actif de l’ambassadeur Itté, réussi à enclencher une nouvelle dynamique. Le nombre d’adhérents a progressé de 50% entre 2014 et 2015 et pointe vers la centaine de membres.

La Chambre travaille avec les moyens du bord, assez limités puisqu’elle ne dispose que d’un directeur à mi-temps. A titre de comparaison, la chambre allemande en Uruguay emploie 13 personnes à plein temps…

Carte_Uruguay

Le cadre légal et fiscal est attractif pour le développement des multinationales, comme pour les initiatives individuelles : aucune restriction au rapatriement des bénéfices, 12 zones franches, stabilité politique et juridique, exonérations fiscales liées à la loi de promotion des investissements, promotion de la construction…

Culture

Ur5 AFMonte2Alliance française 

(à l’image) Clémence Mayoral qui dirige l’Alliance française de Montevideo m’a fait visiter les lieux, en compagnie de Martin Biurrun et Charles-Henry Chenut.

Arrivée l’été dernier, Clémence a entrepris une démarche volontariste pour générer un nouvel élan au sein de l’institution, avec le soutien appuyé de notre ambassadeur Sylvain Itté.

Ur5 bisElle doit ferrailler avec des coûts fixes très élevés et aplanir des dissensions internes. Heureusement les élèves sont au rendez-vous : 600 en 2015 et ils seront bien plus nombreux cette année.

La bibliothèque comprend 16.000 livres, 1000 CD et 270 périodiques. Un public jeune (et moins jeune) se presse quotidiennement dans l’espace digital et l’espace Jeux vidéo.

Enseignement

Ur6bis jules 2Lycée français  

(g. à d.) Martin Biurrun, Olivier Cadic, Bernard Moga (proviseur) et Charles-Henry Chenut au lycée français de Montevideo, homologué par l’Education nationale, conventionné avec l’AEFE.

Fondé en 1897, le lycée français “Jules Supervielle” de Montevideo tient son nom, depuis 1998, du nom du poète franco-uruguayen. Situé au bord du Rio de la Plata, l’établissement se revendique biculturel et trilingue et compte un millier d’élèves (1004 à la rentrée 2016), répartis en 43 classes de la maternelle à la terminale.

Justifiant de 97,7% de réussite au bac en 2015 (dont 85,7% de mentions), le lycée s’enorgueillit de son système de bivalence qui offre aux élèves l’accès au bac français, reconnu équivalent au bac uruguayen.

Un quart des élèves est de nationalité française, avec une forte proportion de binationaux. Sur 256 élèves français, on dénombre 165 boursiers, soit 66%, ce qui représente un budget d’un million d’euros, mais en diminution (1,3M€ pour 185 boursiers la rentrée précédente).

Ur6 jules 1On ne rencontre que 10% de parents francophones. Les parents hispanophones ont tendance à réclamer davantage d’anglais que de français. L’actuelle direction veille à refaire de la pratique et de l’usage du français un objectif prioritaire du pilotage pédagogique. Celui-ci s’inscrira dans le nouveau projet d’établissement qui sera en application en 2017, notamment à travers la politique de recrutement.

Enfin, précisons que l’association des anciens élèves, fondée en 1992, est actuellement présidée par Martin Biurrun, ancien élève lui-même et conseiller consulaire de la circonscription.

En circo : le point sur la légalisation du cannabis en Uruguay

A l’heure où l’ONU acte l’échec général de la guerre contre la drogue, la position de l’Uruguay prend un relief particulier. En décembre  2013, l’Uruguay a été le premier état au monde à légaliser la production, la distribution et la consommation du cannabis dans le but d’en contrôler le marché et de le soustraire au crime organisé.

Afin de faire le point sur les effets de cette législation, j’ai rencontré le 19 avril à Montevideo Mme Andrea Rizzo, agent de liaison entre le ministère des Relations extérieures et la Commission nationale des drogues et Dra Esc. Stella Maris Justo, secrétaire technique de l’équipe de direction de l’IRCCA, Institut de régulation et de contrôle du cannabis.

Ircca

(g. à d.) : Andrea Rizzo, agent de liaison entre le ministère des Relations extérieures et la Commission nationale des drogues ; Olivier Cadic ; Dra Esc. Stella Maris Justo, secrétaire technique de l’équipe de direction de l’IRCCA ; Martin Biurrun, conseiller consulaire – Montevideo, avril 2016

La loi qui autorise la consommation de cannabis répond à deux objectifs. Le premier se fonde sur la liberté individuelle : chacun doit pouvoir consommer du cannabis, au même titre que de l’alcool ou du tabac. Le second objectif vise à renforcer la politique de santé publique et les actions de prévention en alertant sur les conséquences néfastes du cannabis.

Le consommateur uruguayen dispose de trois possibilités pour se procurer du cannabis.

1- Cultiver ses propres plans de cannabis dans la limite de 6 pour une consommation personnelle. Il suffit de se déclarer auprès de l’IRCCA. A ce jour, 4000 personnes l’ont fait. 320 déclarants ont été contrôlés et chacun respectait la limite autorisée. Le fichier des consommateurs est conservé à l’IRCCA de manière confidentielle.

2- Adhérer à un club de consommateurs. Ces associations ne peuvent dépasser 45 membres. Elles ne peuvent cultiver plus de 99 plans de cannabis. La limite de consommation est de 40 grammes par mois par personne, soit 480 grammes par an. A ce jour, 17 clubs ont été enregistrés et 15 autres clubs ont posé une demande d’enregistrement.

3- Obtenir le produit en pharmacie. La mise en place du réseau de distribution n’a pas encore démarré. Tout repose sur le volontariat des officines.

Mes deux interlocutrices m’ont expliqué que cette loi avait plusieurs effets positifs.

Tout d’abord, la fin de la répression permet de tarir le marché noir et de porter atteinte à l’économie parallèle. Ensuite, la qualité des produits est tracée et garantie : les trafiquants vendent souvent des substances dégradées amplifiant leur nocivité. Enfin, les autorités peuvent s’adresser directement aux consommateurs pour leur délivrer un message de prévention sanitaire et combattre plus efficacement l’idée que le cannabis serait une drogue sans risque.

A ma question sur la provenance des semences, il m’a été répondu qu’elles étaient achetées via internet en provenance… d’Europe !

Le 2 avril 2015, au Sénat, dans le cadre d’une proposition de loi, je me suis prononcé en faveur de l’usage contrôlé du cannabis. S’il faut ne pas relâcher nos efforts en matière de prévention et d’information sur la toxicomanie, il est temps de faire un constat lucide en matière de répression.
Lire mon discours : http://bit.ly/1SuPtuL
Lire la news : “Sortir de l’hypocrisie en matière de lutte contre le cannabis” du 03 avril, 2015