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En mission à l’ONU (2/3) – Restitution sur les rapports entre ONU/UE

Le 15 janvier, devant la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, notre délégation en mission auprès des Nations-Unis a restitué les éléments à retenir de son déplacement du 24-27 novembre 2019 à New York (compte-rendu).

Je suis intervenu en qualité de rapporteur sur la place et du rôle joué par l’Union européenne à l’ONU, en ces termes :

Si la Charte des Nations Unies ne prévoit que la participation des États et non des organisations régionales, l’Union européenne n’en est pas moins présente et active à l’ONU. Comme l’a souligné le représentant adjoint de la délégation européenne, l’UE a un statut qui va au-delà du simple statut d’observateur. En effet, elle intervient au nom des États membres à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité, à condition toutefois qu’il existe un consensus entre eux. Cela se limite, en outre, à une prise de parole de son représentant, à l’exclusion de tout vote.

L’Union européenne est écoutée et respectée dans cette enceinte (de nombreux États attendent de connaître la position de l’Union européenne avant de se positionner) et un rôle particulier lui est reconnu sur certains dossiers, comme pour l’accord avec l’Iran sur le nucléaire.

Cette capacité de l’UE à exister à l’ONU et à parler d’une seule voix implique cependant un intense travail de coordination au sein de la délégation de l’UE, où sont tenues plus de 1000 réunions par an. Bien sûr, il n’est pas toujours possible de parvenir au consensus. Des divisions s’expriment, notamment sur les dossiers liés au Moyen-Orient, comme nous le voyons en ce moment à l’occasion de l’examen du « paquet » de résolutions consacrées à la Palestine. Les désaccords sont aussi de plus en plus marqués sur les questions de société, comme l’immigration, le droit à l’avortement… La Hongrie, la Pologne en particulier ont tendance à se désolidariser. Une méthode a été mise au point pour gérer ces difficultés, notamment au sein de la 3e commission de l’Assemblée générale : les États membres ont la possibilité d’exprimer leur désaccord sur certaines parties d’un texte, sans empêcher l’UE de parler au nom de tous.

Grâce à cet important travail de coordination et aux compromis trouvés, l’UE parvient à afficher une position unitaire sur 90 % des dossiers. Sur certains thèmes comme le climat, l’unité est particulièrement forte et permet à l’UE de peser politiquement.

L’Union européenne à l’ONU n’en rencontre pas moins de nouveaux défis.

Pierre Cochard, accompagnateur de notre délégation et ancien consul général de France à Jérusalem

Le premier est lié au Brexit. Si l’ensemble des interlocuteurs ont souligné la bonne entente qui prévaut entre les diplomates britanniques et les autres diplomates européens et le souhait qui s’exprime, de part et d’autre, de maintenir une bonne coordination, il est évident que le Brexit va changer la donne puisque le Royaume-Uni ne participera plus aux réunions de la délégation de l’UE. De nouvelles méthodes de coordination devront être mises au point, qui ne pourront cependant être précisées qu’après qu’auront été arrêtées les modalités de sortie du Royaume-Uni.

L’autre changement est l’effacement stratégique américain et l’imprévisibilité de la politique américaine, qui imposent à l’UE de rechercher de nouveaux alliés ad hoc, en transcendant la logique de blocs régionaux qui tend à prévaloir à l’ONU

Pour conclure, nous avons pu apprécier l’intensité du travail mené à New York pour tendre vers une unité européenne qui est parfois plus forte qu’à Bruxelles (en 2019, les États européens membres du Conseil de sécurité ont systématiquement voté dans le même sens). La conscience de l’UE qu’elle a un rôle particulier à jouer pour la défense du multilatéralisme et du droit international dans le contexte actuel en est sans doute l’un des moteurs.

Ajoutons une anecdote marquante : tandis que nous assistions au Conseil de Sécurité quelques heures après l’annonce de la disparition de 13 de nos soldats au Mali, les États-Unis ont présenté leurs condoléances à la France, mais pas la Chine !

En mission à l’ONU (1/3) – New York (25-27 nov. 2019)

Retour aux États-Unis comme membre la délégation envoyée par notre commission des Affaires étrangères et de la Défense pour assister à 74ème session de l’assemblée générale des Nations Unies.

Il faut se réjouir qu’une institution telle que l’ONU existe, propre à mobiliser tant de gens brillants, venus de tous horizons et prêts à travailler en bonne intelligence afin d’œuvrer pour la paix mondiale.

La présence de l’ONU ne suffit certes pas à imaginer l’avenir avec optimisme, mais cela permet de rester déterminé à agir.

Communauté française

Soirée conviviale

En marge des travaux de diplomatie parlementaire, j’ai saisi l’occasion de rencontrer la communauté française, à l’invitation de Gérard Épelbaum, conseiller consulaire et président de l’UFE New York.

Lors d’un dîner organisé dans un restaurant français, en présence de Stéphanie Kamaruzzaman, conseillère consulaire à Washington et Patrick Pagni, conseiller consulaire à New York, nous avons échangé sur les attentes en matière de fiscalité et carte vitale, mon actualité parlementaire et, bien évidemment, à propos de la campagne présidentielle américaine, quelques heures après l’annonce de la déclaration à l’investiture démocrate de Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York.

Retrouvailles avec Marc Levy

J’ai enfin eu le plaisir de retrouver autour d’un petit-déjeuner, Marc Levy, notre écrivain à succès établi à New York et… ancien Français de Londres.

J’avais fait sa connaissance à la French Bookshop de Londres tenue par mes amis Laure et Robert Zaigue. Marc a fait de la librairie le lieu emblématique de son roman « Mes amis, mes amours ».

Consulat

Politique intérieure américaine

A l’invitation d’Anne-Claire Legendre, consule générale de France à New York, notre mission a participé à une réunion avec des personnalités du monde des médias et des universitaires pour évoquer la politique intérieure américaine.

Entre constats et extrapolations, diversité et richesse des points de vue, nous avons passé un moment passionnant concernant le fonctionnement d’une grande démocratie.

AG des Nations-Unies

Mission permanente

Après une réunion de cadrage dans les bureaux de la Mission permanente de la France, notre délégation a assisté au débat sur la réforme du Conseil de sécurité et ainsi pu apprécier l’excellente intervention de Nicolas de Rivière (au centre de l’image), ambassadeur de France auprès des Nations unies.

Cette réforme est portée principalement par les états du G4 (Allemagne, Brésil, Inde, Japon) qui souhaitent obtenir un siège de membre permanent. Ces G4 demandent également une augmentation du nombre de membres non-permanents au sein du Conseil de sécurité.

La France soutient la démarche de ces quatre pays et notamment la désignation de l’Allemagne en tant que membre permanent. Toutefois, cette réforme reste bloquée du fait de revendications incompatibles de la part de différents groupes, tels que l’Union africaine.

Heureux d’avoir retrouvé Pierre Cochard, accompagnateur de notre délégation dans sa mission à New York. Celui-ci m’avait accueilli à Jérusalem, en décembre dernier, en qualité de consul général.

Notre collègue Robert Del Picchia qui devait initialement conduire cette délégation nous a beaucoup manqué. Il avait eu le privilège de parler depuis la tribune des Nations Unies lors d’un passage précédent.   +d’images

Droits de l’Homme / Volker Türk

Au deuxième jour de la 74ème session de l’assemblée générale des Nations Unies, notre délégation sénatoriale a entamé sa journée à l’étage du secrétaire général de l’ONU, par une réunion avec Volker Türk, sous-secrétaire général adjoint à la coordination stratégique.

Nous avons évoqué les droits de l’Homme à l’épreuve de certains régimes politiques qui s’adonnent aussi à des massacres ou programment l’élimination de certaines populations.

Daesh / UNITAD

Nous avons assisté au Conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre d’une réunion UNITAD (*), en charge de la documentation des crimes de Daesh.

Après une présentation étayée des travaux accomplis, nous avons entendu le témoignage d’un rescapé Yézidi qui nous a glacé. Après avoir encerclé son village, Daesh a séparé les 400 hommes d’avec les 850 femmes et enfants. Les hommes ont tous été exécutés. Ayant seulement été blessé, notre témoin a survécu recouvert par les cadavres.

Les 77 femmes âgées ont été tuées, certaines enterrées vivantes, dont sa belle-mère âgée de 90 ans. Toutes les autres femmes et fillettes ont été vendues au marché aux esclaves. 75 membres de sa famille ont été exterminés, dont sa petite fille Lara, âgée de 3 mois, morte de faim et de soif.

Il est salutaire que le Conseil de sécurité ait créé ce comité d’enquête sur les crimes contre la communauté Yézidi, dont les investigations devraient être prolongées d’une année supplémentaire. +d’images

* UNITAD : United Nations Investigative Team to Promote Accountability for Crimes Committed by Da’esh/ISIL

Droits de l’Homme / Adama Dieng

L’entretien qui a suivi avec Adama Dieng, conseiller spécial pour la prévention de génocide nous a permis de découvrir l’action d’anticipation de l’ONU.

Le génocide s’entend en droit international comme un crime commis contre les membres d’un groupe national, ethnique, racial ou religieux. Un cadre d’analyse créé pour définir les situations qui génèrent un environnement favorable aux atrocités criminelles.

Membres permanents

Pour la dernière journée de notre déplacement à l’ONU, nous avons rencontré trois représentants des membres permanents du Conseil de sécurité : États-Unis, Russie et Chine ; après avoir échangé, le premier jour, avec l’ambassadeur du Royaume-Uni, qui préside le Conseil de sécurité pour ce mois.

Nous avons évoqué leurs priorités de travail au sein de l’ONU, ainsi que divers dossiers, comme ceux la Syrie ou la Libye, sans éluder aucun des sujets diplomatiques qui nous préoccupaient.

Pour chacun des ambassadeurs rencontrés, l’ONU est une institution vitale qu’il convient de préserver à tout prix. Mais en entendant chacun s’exprimer sur différents sujets, il nous apparut clairement que le consensus s’arrêtait à ce principe.

Le véritable motif de satisfaction fut d’entendre le discours britannique veillant à une parfaite coordination avec la France et, plus largement, avec l’Union européenne. +d’images

En circonscription en Israël (1/3) – Jérusalem, Bethléem, Ramallah en Cisjordanie (29 déc.-03 janv. 2019)

Mon déplacement en Israël a constitué le 295ème déplacement depuis le début de mon mandat et le 80ème pays traversé.

Nulle part ailleurs, une ville ne fait le même effet que Jérusalem.

Ce lieu tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane.

Je suis heureux d’y avoir passé le Nouvel An.

Communauté française

Consulat de Jérusalem

Rencontre avec Pierre Cochard, consul général de France à Jérusalem, pour évoquer les attentes des 20.000 Français inscrits auprès de son poste. A souligner que les certificats de vie réclamés par les caisses de retraite représentent la moitié de la charge de travail de son consulat !

La circonscription de Pierre Cochard comprend les environs de Jérusalem, ainsi que la Cisjordanie et Gaza. C’est pourquoi, outre ses fonctions administratives, notre consulat assure les relations avec les représentants de l’Autorité palestinienne. + d’images

Lieux saints

La mission du consulat n’est pas dénuée de spiritualité, puisqu’il lui est dévolu la protection de certains lieux saints. Accompagné par Jean-Pierre Septier, consul adjoint, j’ai visité deux domaines administrés par la France :
– le Tombeau des rois pour lequel nous avons investi 1 million d’euros en 7 ans.
– L’Église Sainte Anne, bâtie par les Croisés à l’emplacement où Sainte Anne aurait donné naissance à la Vierge Marie. Juste à côté, se trouvent les vestiges de la piscine probatique où Jésus aurait guéri un paralytique. + d’images

Devoir de mémoire

Yad Vashem

Je me suis recueilli au mémorial de Yad Vashem consacré aux six millions de Juifs victimes de l’horreur nazie, dont un million et demi d’enfants. L’allée des Justes nous rappelle les vies épargnées grâce à l’héroïsme de citoyens ordinaires.

Je me suis aussi arrêté devant l’arbre planté en hommage à notre compatriote Alice Ferrieres.

Un récent sondage révélait que 10% des Français ignoraient ce qu’était la Shoah. Édouard Philippe a déploré, en novembre dernier, que les actes antisémites avaient progressé de 69% sur notre sol au cours des neuf premiers mois de 2018. Deux faits qui prouvent, s’il en était besoin, qu’il faut cultiver le devoir de mémoire et ne jamais baisser la garde. + d’images

Voyage au “centre du monde”

Devant l’une des entrées de la Vieille ville : un globe ouvert qui place Jérusalem au centre du monde !

Tombeau du roi David, mur des Lamentations, église du Saint Sépulcre, cénacle où le Christ a réuni ses disciples pour la Cène, dôme du Rocher ou bien esplanade des Mosquées… pas moins de 56 lieux saints sont répertoriés dans la ville ! + d’images

Cisjordanie –Ramallah

Toute ma gratitude à Shaddad Attili, ministre palestinien du département Négociations (à droite sur l’image) pour m’avoir organisé une journée en Cisjordanie, tout en me permettant, par sa présence, de visiter Jérusalem-Est, Ramallah et Bethleem.

Dr. Shaddad Attili fut précédemment ministre palestinien de l’Eau et chef de l’Autorité Palestinienne de l’Eau (PWA) de 2008 à 2014, reformant le secteur en profondeur. Avec Fadi Comair, nous avons eu le plaisir de l’accueillir au Sénat en qualité d’intervenant lors des quatre éditions de notre colloque sur l’hydro-diplomatie.

A Ramallah, capitale de l’Autorité palestinienne, nous avons rencontré le maire, Musa Hadid (au centre). Il m’a confié que sa ville était un lieu où régnait la joie de vivre, tout en dénonçant les restrictions à la liberté de circulation envers les Palestiniens émanant des Israéliens. Nous avons visité de nombreux points d’intérêt de la ville qui se révèle très attrayante. + d’images

Bethléem

A Bethleem, nous nous sommes rendus à la basilique de la Nativité, construite sur le lieu supposé de la naissance de Jésus-Christ, avant de faire escale à l’hôtel Walled Off. Etabli juste devant le mur de séparation, il est réputé pour sa décoration signée Banksy. + d’images