Que se passe-t-il pour les Français en situation de détresse sociale à l’étranger ? Notre réseau consulaire s’adapte aux particularismes de chaque pays et s’appuie sur les structures locales, comme autant de relais à sa mission d’aide sociale. A Madrid, je remercie notre consule générale Christine Toudic et Sylvie Playout, consule adjointe et chef du service social, de m’avoir fait découvrir le Samur, un organisme qui coopère étroitement avec le consulat français.
Le Samur social est un service municipal qui intervient dans le domaine des urgences sociales. Il accueille ceux qui n’ont nulle part où se réfugier : personnes âgées en détresse, situations d’abandon, violences domestiques, mendicité infantile… et pour l’aide aux personnes sans domicile fixe qui vivent dans les rue de Madrid.…1500 personnes y ont séjourné en 2013, 3 à 4 jours en moyenne.
Le centre pare à l’urgence et s’interdit d’être débordé m’ont expliqué la directrice Rocio de la Hoz Gomez et Dario Perez Madera, chef du Département. Premier enseignement, le Samur a passé un contrat avec une chaine d’hôtels (NH Hoteles). En cas d’incendie d’immeuble en pleine nuit, il peut reloger immédiatement les personnes victimes du drame.
La création d’une salle de consommation d’alcool, sous surveillance m’a paru pertinente. Depuis sa mise en place, en 2013, le nombre d’hospitalisations liées à ce phénomène a diminué de trois quart !
Une équipe composée de psychologues, d’assistantes sociales et de juristes intervient une fois que les victimes sont à l’abri. Son rôle est de trouver des solutions d’hébergement, favoriser la réinsertion professionnelle, assurer le suivi psychologique ou la protection juridique.
Le Samur social a célébré ses 10 ans en juin dernier. Au niveau international, le Samur se flatte de sa collaboration avec les consulats, en particulier avec le consulat français de Madrid. Cette coopération est jugée « exemplaire » des deux bords, souligne Christine Toudic qui se félicite de pouvoir faire appel au Samur social le temps de trouver une solution pour des rapatriements. Jeunes ou moins jeunes, à Madrid, les Français en détresse ne sont malheureusement pas des cas isolés.
Le Samur social fait face à une population cosmopolite : 40% des femmes victimes de violences ne sont pas espagnoles, ainsi que 90% des femmes soumises aux réseaux de prostitution. Le Samur finance aussi, sur fonds municipaux, des médicaments aux étrangers en situation irrégulière qui vivent dans la rue.
Le 1er décembre dernier, je suis sorti impressionné du Samur social de Madrid et par l’engagement de Juan Carlos Arellano Torre, chef d’unité. Notre consule m’a confié que j’étais le premier parlementaire à avoir exprimé le souhait de visiter le centre. Je ne manquerai pas de témoigner du dévouement et de l’efficacité de ces 150 professionnels, notamment auprès de mes collègues de la commission des Affaires sociales.