Comment transmettre la langue française à ses enfants lorsque l’on vit au Royaume-Uni ? À l’occasion de la journée Parapluie FLAM UK du 9 novembre, Gauthier Seys (Françaisdanslemonde.fr) a réuni les acteurs d’un réseau engagé pour réfléchir ensemble à cette question essentielle pour les familles francophones de l’étranger.
Le réseau FLAM – Français Langue Maternelle – constitue un dispositif unique : il permet aux enfants francophones scolarisés dans le système éducatif local de préserver un lien vivant et régulier avec le français.
Au Royaume-Uni, 55 « Petites Écoles FLAM » forment un réseau dynamique et solidaire. Souvent créées et animées par des parents bénévoles, elles offrent chaque semaine des cours et des activités en français — jeux, théâtre, lecture, écriture — afin que les enfants continuent non seulement d’apprendre et d’aimer la langue de Molière, même loin de l’Hexagone.
Toutes mes félicitations à Sophie Gavrois-Karnavos , présidente du Parapluie FLAM UK, et son équipe pour cette remarquable journée de transmission, de partage et d’ouverture.
Gauthier SEYS
Au micro de la Radio des Français dans le monde, j’ai le plaisir d’accueillir Olivier Cadic, sénateur depuis onze ans pour les Français établis hors de France. Olivier, bonjour, bienvenue au micro de la radio.
Olivier CADIC
Bonjour, merci Gauthier.
GS – Aujourd’hui, c’est le 616e déplacement. Il faut vraiment aller sur le terrain quand on est sénateur ? Quand on est élu de la République, il faut aller voir ce qui se passe sur le terrain ? Et quand le terrain, c’est le monde, il faut se déplacer.
OC – Eh bien, c’est ça. Je ne sais pas représenter les Français établis hors de France sans être à leur contact, sans voir le monde au travers du lieu où ils se trouvent. Chaque personne vit au « centre du monde » et donc la perspective n’est pas la même sur le monde quand on vit à Londres, quand on vit à New York ou à Bangkok. Et donc c’est important de voir comment les gens voient le monde. Mais ceci étant, ici, je joue à domicile.
GS – C’est ce que j’allais dire. Aujourd’hui, c’est la rencontre Parapluie Flam UK. Important ce réseau Flam pour cette langue française qui brille, c’est cas de le dire avec le mot Flam, dans le monde entier, à travers des associations et en particulier de façon très intense sur la zone UK.
OC – Le Parapluie Flam, et toutes ces associations Flam, c’est une de mes grandes fiertés en tant qu’élu. Quand j’ai été élu en 2006 pour représenter les Français du Royaume-Uni à l’Assemblée des Français de l’étranger, j’avais mis sur ma profession de foi de créer un plan École. Un plan École consistait à associer les parents d’élèves, les élus, l’administration, les entreprises pour que tous ensemble, on décide d’objectifs collectifs au niveau de l’enseignement. L’objectif un, c’était de développer le nombre d’enfants dans l’enseignement français au Royaume-Uni. L’objectif deux, c’était de développer le nombre d’écoles qui faisaient du bilingue. L’objectif trois, c’était de mettre en réseau les petites associations Flam. À l’époque, elles étaient douze. Aujourd’hui, elles sont entre cinquante-cinq et soixante. Aujourd’hui, c’est plus de cinq mille enfants qui sont tous les samedis participent aux associations Flam. Et je voulais venir, comme je viens tous les six mois, pour les réunions du parapluie Flam, rappeler cette histoire, rappeler comment on a souhaité que les écoles ne réinventent pas la roue à chaque fois qu’elles démarraient. On a souhaité qu’elles soient mises en réseau, on a souhaité qu’elles s’auto-gèrent, c’est-à-dire que ce n’était plus l’administration qui s’occupait d’organiser les réunions des associations Flam, mais une fédération et cette fédération se gère elle-même. Regardez ici, on est dans un hôtel, c’est privé, ils sont autonomes et ils s’organisent comme ils le souhaitent pour les réunions, pour les objectifs des réunions. Et ça, c’est fantastique. Cela montre ce que la démocratie participative peut faire dans sa plus belle expression : des familles, des parents qui prennent en charge un rôle essentiel qui est de transmettre la langue. On ne naît pas avec une langue, on doit apprendre cette langue. Et on sait bien qu’il n’est pas facile de transmettre à ses enfants, au sein de la famille, une langue. Ils ont besoin, les enfants, de ne pas être différents de leurs petits copains ou leurs petites copines. Et donc, qu’est-ce qui se passe ? Dans une association Flam, les enfants français se retrouvent avec d’autres enfants français. Ils se retrouvent, ils sont pareils, ils ne sont pas différents. Et donc, ils sont disponibles pour pouvoir apprendre le français. Encore une fois, c’est pour ça que je viens tous les six mois, parce que ces femmes et ces hommes qui animent ces associations, ce n’est pas que le samedi : dans la semaine, ces personnes préparent la réunion du samedi. Elles sont à plein temps. Je veux les saluer et leur dire combien je les admire.
GS – En tout cas, les chiffres parlent d’eux-mêmes. C’est une réussite, ce réseau ?
OC – C’est la plus grande réussite du réseau Flam. Aucun autre pays n’a réussi à faire ce qui a été fait au Royaume-Uni. Pourquoi ? Parce que c’est une mise en réseau. Ce sont des associations qui travaillent ensemble et il n’y a pas de velléité, je dirais personnelle, de pouvoir dans ce réseau. C’est ça que je trouve fantastique de Christian Ravel, qui a été le premier fondateur de Joëlle Simpson, aujourd’hui à Sophie Gavrois-Karnavos qui préside. Il y a une continuité, une envie de représenter l’intérêt général. Et cela aussi, ça me marque et je veux absolument que ce soit souligné.
Écouter le podcast de mon intervention :
Écouter l’intégralité de l’émission de Gauthier Seys qui nous vous plonge dans l’aventure humaine des Petites Écoles « Journée Parapluie FLAM UK à Londres (9 novembre 2025) »












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