Dans le prolongement du déplacement de Cardiff, où Nicolas Hatton, délégué consulaire pour le R.U. et co-fondateur du mouvement the3million, m’a accompagné, j’ai eu le plaisir d’animer un meeting organisé par son mouvement à Bristol. Mon précédent passage à Bristol remonte au 14 mars 2017, dans le cadre d’une “tournée Brexit” (compte-rendu).
Plus d’un an après, rien n’a été réglé, ni clarifié sur le sort des résidents européens. Nous l’avons souligné avec Anne-Laure Donskoy, co-cofondatrice et co-présidente de the3million et Véronique David-Martin, auteure de InLimbo, livre de témoignages sur le Brexit.
Cependant, un grand pas a été accompli en France. En effet, Anne-Laure et Véronique étaient venues témoigner au Sénat, accompagnées de Sylvie Jacubin, le 30 mai dernier, devant notre groupe de suivi Brexit. Grâce à cette audition et à leur talent, les sénateurs ont pris toute la mesure du sort pénible et incertain des trois millions de citoyens européens résidant au Royaume-Uni, angoissés à l’idée de ne pas obtenir un droit à résidence et atterrés par le climat ambiant de xénophobie (Lire le compte-rendu et voir la vidéo du Sénat).
Le 12 juillet, notre groupe de suivi « sur le retrait du Royaume-Uni et la refondation de l’Union européenne », présidé par mes collègues Christian Cambon et Jean Bizet, a publié un rapport reprenant les aspirations portées par des associations, telles que the3millions. Ce rapport s’intitule “Brexit : Une course contre la montre”.
C’est ainsi que le Sénat “appelle le gouvernement britannique à répondre aux 150 questions adressées par les associations représentant les citoyens européens sur leur statut” et “juge qu’une définition de leurs droits par la loi, et donc par le Parlement britannique, offrirait davantage de stabilité aux résidents européens” (En savoir plus : Groupe de suivi Brexit (2/3) : les propositions du Sénat pour protéger les résidents européens)
Les derniers jours à Westminster ont prouvé qu’il est difficile de s’en remettre à la bienveillance des responsables politiques britanniques pour garantir les droits des citoyens européens au-delà du 29 mars 2019. Nous devons donc continuer à nous battre et nous mobiliser.
“Légalement, nous sommes toujours dans les limbes”, résume Véronique David-Martin.
Et deux ans après le référendum, personne n’a la moindre idée de ce que signifie le Brexit ! Pas étonnant qu’aucun accord entre le RU et l’Union européenne ne se profile à l’horizon (lire : Groupe de suivi Brexit (1/3) : le rapport du Sénat pointe un sérieux risque de « no deal »).
Le Royaume-Uni a tissé des fils de toute nature avec l’Union européenne depuis 1973. Quels sont les fils qu’il faut dénouer ? Faut-il plutôt trancher d’un coup ce nœud gordien ? Personne n’est d’accord outre-Manche et les enjeux défient l’entendement. Si le Brexit devait être susceptible de mener au chaos, celui-ci ne peut pas avoir lieu (lire : Groupe de suivi Brexit (3/3) : Pourquoi je crois que le Brexit n’aura pas lieu).
Aujourd’hui, le Sénat français tire la sonnette d’alarme et interpelle le gouvernement britannique. Pour sa part, Mark Drakeford, membre du gouvernement gallois, a assuré à Nicolas Hatton qu’une législation galloise serait adoptée si nécessaire en cas de Brexit pour permettre aux citoyens européens de conserver leur droit de vote aux élections locales. Ce sont deux beaux exemples de soutien officiel aux actions de “The 3 million”. Gageons qu’il y en aura de plus en plus.
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